Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

Qui passe par ici?

Flag Counter

mercredi 28 septembre 2022

Le sbiten, potion slave anti-rhume

 Petit clin d'oeil à Amélie, qui n'a pas bien la forme ces jours ci, voici une authentique potion de sorcière slave, le sbiten.


Si je vous dit de mentionner LA boisson russe par excellence, celle qu'on pourrait considérer comme nationale, la plupart des gens penseront à la vodka ( surtout si je parler de tuer les microbes!). Les littéraires penseront au samovar, donc au thé, mentionné chez tous les bons auteurs.
Oui, mais le thé, pendant des siècles, c'était rare et cher, réservé à l'élite, comme le café ou le chocolat.
Or , il fallait bien soigner ses rhumes avant, pendant les looooongues journées d'hiver.

Qui a dit l'hydromel? Bien vu.
Le sbiten, c'est de l'hydromel russe. La vraie boisson nationale, bien avant les autres.
Testé et approuvé par moi même l'hiver dernier quand le rhume m'a attaquée par surprise. comme toujours ça ne guérit pas, mais une boisson chaude, ça aide toujours à calmer les gosiers en feu.

Petit cours de russe au passage. La sorcière se dit " ведьма" vièdma, l'ours se dit " медведь" Mièdvied.
Les deux ont en comme la partie -ведь. qui peut être ratachée à la racine indoeuropéenne *weid/*woid en indoeuropéen, qui a donné Witz, "l'intelligence" en allemand ou wise, "sage" en anglais.
Les sorcières et les ours symboles de sagesse et d'intelligence?
En fait il y a un lien, car la même racine a donné en latin, et donc en français " voir" et " savoir".

La sorcière est en fait à l'origine,  celle qui connait et reconnait les herbes médicinales : трава trava = l'herbe. Et ce qui est positif " elle peut soigner" a toujours son revers, elle peut aussi vous empoisonner " отравление" otravlenié = empoisonnement, ou comme on disait au moyen âge " enherbement" :)
certains diront aussi qu'elle voit, l'avenir, qu'elle a le don de double vue.

Et l'ours:  " мед" (Mied) signifie le miel. donc l'ours c'est simplement celui qui sait où trouver le miel.
s'ils vous rappellent quelque chose c'est normal: avant Winnie chez Disney, l'oeuvre a été adaptée par une studio soviétique, il s'agit donc de la première version animée.
Vinni Pukh aime autant le miel dans l'une ou l'autre version d'ailleurs.

L'ours est en russie, un symbole de force ( fort comme un ours), donc pour être fort et résistant comme un ours, consommez donc du miel avec des herbes de sorcières ;)

La recette simple : sbiten
Marie-France ose même suggérer qu'ils serait bon contre le corona.. mouais...c'est surtout bon en fait. Leur recette par contre contient du piment et du laurier, c'est disons... étrange et fort peu slave.

Pour ma part j'utilise les préparations trouvées au supermarché l'hiver dernier ( avec du miel et des épices ça se conserve, officiellement 2 ans, en pratique pour l'éternité et des poussières)

Miel, propolis, 8 herbes et epices, à délayer ou a utiliser comme sucre, ou nappage sur les desserts
PErsonnellement j'en mettais dans une petite cuillère parce que je 'navais aps trouvé de sirop pour la gorge, ça a fait l'affaire.

contient du miel, du sucre, de l'eau, de la menthe, de la canelle, du gingembre, de l'origan, du basilic, de la racine d'acore ( trouvable en pharmacie), de la racine de réglisse et de la propolis.
c'est assez épais et ça va bien dans une petite cuillère.
durée de validité après ouverture: 24 mois. lol!

cet autre plus liquide contient du gingembre et du citron, du miel et 12 herbes et épices.
Paradoxalement, malgré la présence de réglisse, je préfère l'autre, plus "vert" et épicé.

Soignez bien vos rhumes et divers pépins de santé pour commencer le challenge .. fortes commes des ourses ou forts comem des ours.

mardi 27 septembre 2022

13 choses que j'aime au moment d'halloween

 Pour fêter les 13 ans du défi halloween, Hilde nous propose de faire notre liste. Je ne sais pas si j'en trouverais 13 d'ailleurs.

encore 3 jours pour se préparer

1- Halloween correspond à l'automne, donc, ben.. l'automne. La température qui baisse enfin, les trucs typiques de l'automne: arbres multicolores, champignons, fruits d'autoomne qui arrivent en rayons.
cette année, j'ai fait mieux: je suis revenue de chez mon oncle à la campagne avec un grand sac de noix fraîches, des pissenlits frais, du comté.. il y a de la salade de pissenlits - noix- comté - croûtons à l'ail au menu ces jours-ci.




2 -La courge. bien évidemment, qui dit fruits d'automne, dit courges... en fait j'attend en général qu'Halloween soit passé et que leurs prix baissent. Je regrette juste de ne pas avoir un choix comme celui que j'ai vu au Canada il y a quelques années. Les courges disponibles en France sur les marchés sont une poignée de variétés, en général très sucrées, c'est galère à en trouver des qui me conviennent.

3 - regarder des films de (ci)trouille. Pas forcément horrifiques ou gores, mais du fantastique, avec une prédilection pour le cinéma ancien.

4 - retrouver le challenge halloween, évidemment (pommade, pommade!)

5 - préparer mon programme dès .. le printemps.

6 - rédiger des sujets halloweenesque hors saison et les remanier et fignoler jusqu'à la publication ou la programmation. Et surtout chercher des sujets hors sentiers battus.

7 - allumer Jack O 'lantern , une simple loupiote citrouille. Pour ne pas le perdre, il ne quitte pas ma chambre à l'année, mais je ne l'allume qu'à cette période ET en regardant des films fantastiques sus-mentionnés.
Avec un livre d'horreur derrière : méthodologie de la thèse et du mémoire. 


8 - cuisiner les fameuses courges du point 2, avec une prédilection pour les recettes non européennes et non américaines. Comme je kiffe les épices, je tape en général dans les recettes orientales :)

On fait cuire de la courge en dés avec du curry , de l'oignon  et unnpeu d'eau, un peu de creme de coco et c'est tout. On peut y ajouter comme moi des cacahuètes grillées a sec au moment  de servir, pour le croquant 🤤



9 - faire une pile à lire monstreuse, que je n'aurais pas le temps de lire, bien évidemment.

10 - explorer les contes et légendes de différentes régions du globe. il y a eu la Guyane il y a quelques années. Cette année c'est l'Allemagne. Mais j'ai aussi envie d'aller voir quelques monstres d'autres pays.

11- démonter les ventilateurs et descendre les vêtements d'été ( enfin, une bonne partie, un redoux est hélas possible) à la cave, histoire de clouer le cercueil de la saison que je déteste le plus.

12 - reprendre contact avec les amis, chacun est parti de son côté pour les vacances, la rentrée, c'est le moment de course pour tout le monde. Donc après la rentrée, c'est parfait pour recommencer à socialiser.

13 - boire des quantités industrielles de chaï maison - mais adapté,  sans lait et sans sucre ( les autres boissons automnales avec force chantilly et sucre , ainsi que le lait chaud, ce n'est pas pour moi. SURTOUT le chocolat chaud. Oui je sais, je suis bizarre). Le sbiten aussi c'est bien ( voir sujet de demain )

vendredi 23 septembre 2022

Mois Halloween

On commence dans quelques jours, et je prépare déjà mon petit programme et récapitulatif.

Organisé comme chaque fois par les grandes anciennes Lou et Hilde


Allez, ambiance cimetière:


Et malgré cette ouverture 100% bretonne, cette année, pour moi Hallwoween sera plutôt à connotation germanique. Les brumes du Danube plutôt que les landes écossaises et les leprechauns. Mon fil rouge sera donc la culture allemande et plus généralement germanique, cette année.

D'abord parce que j'ai passé mes vacances d'été à Vienne, et que bien évidemment, j'en ai profité pour aller au cimetière, il y avait des gens que je voulais absolument "voir". Dont quelqu'un qui a eu un destin particulièrement triste ( non ce n'est pas Sissi), et a su le sublimer musicalement. Il sera mon invité spécial.
Ensuite parce que si le russe et le monde russe sont au coeur de mes études actuelles, ma première langue au collège était l'allemand et je kiffe toujours autant la langue, la littérature, la musique, et bien éviemment, les légendes.

Egalement dans l'idée " fantastique et musique, dans la plus pure veine Romantique"*, il devrait y avoir un de mes invités récurrents, à savoir ETA Hoffmann, le pionnier de la nouvelle fantastique, qui a inspiré pas mal de gens.
Dont Theophile Gautier.
Hé oui, Théo sera là aussi. En fait, l'an dernier comme j'étais sur le départ, je n'ai pas vraiment pu participer activement, j'ai donc du retard à rattraper. Je n'avais pas pu boucler à temps la lecture de ses contes fantastiques.
Ni publier un sujet film, sur l'adaptation de La Dame de Pique...

Mmmm, je vois que je n'ai pas publié mes visites de cimetières russes, faites après octobre dernier donc...2 cimetières viennois et deux russes, ça vous tente? On cumule les brumes du Danube et la neige russe?

Quoi d'autre...
Un manga qui parle de sorcières, histoire de revitaliser un peu le blog Japon.Peut-être si j'ai le temps les " histoires fantastiques du temps jadis" (Japon aussi). J'avais quelque part un e-book de nouvelles fantastiques québécoises, je n'arrive pas à le retrouver, mais pourquoi pas si je le localise. Je n'oublie pas le défi "autour du monde", ni le défi " cinéma" d'ailleurs. A développer au jour le jour.

*Le mot Romantique est ici à prendre avec sa majuscule, dans le sens brume et ruines pittoresques sur le Rhin, légendes, fantômes, nixes, malheur. Autant l'acceptation moderne, synonyme de sentimental, mièvre voire cucul la praline, " fleurs et bons sentiments, ambiance rose bonbon" me les casse - les bonbons d'halloween, bien évidemment - autant dès qu'on revient à l'origine du mouvement artistique, c'est plus intéressant, surtout en musique. D'autant que le Romantisme littéraire n'est pas exempt d'une bonne dose d'humour noir, comme je l'avais souligné pour Werther de Goethe qui chargeait la bureaucratie et se moquait un peu de son personnage décidément trop naïf et inapte à supporter la vie en société.

Récapitulatif
préparation avant la date!
- 13 choses que j'aime bien à Halloween
- Le sbiten, potion slave anti-rhume


La visite du dimanche
- 02/10 cimetière 1: Le Kapunzinergruft de Vienne
- 09/10 cimetière 2: Le cimetière central de Vienne
- 16/10 Schubert et la mort
- 23/10 cimetière 3: Le cimetière Tikhvine de Saint Pétersbourg
- 30/10 cimetière 4: Le cimetière Vagankovo de Moscou
- 7/11 cimetière 5?

Sujets divers

01/10: Légendes et folklore allemand
03/10: Vidéos: le muséum des pourquois
05/10: Manga: Le livre des sorcières tomes 1 et 2
07/10: journée Edgar Poe: Double assassinat dans la rue morgue ( film 1932)
10/10: Vidéos: Hextian, customisation de poupées
12/10: BD: Billy Brouillard T.1
13/10: Poésies de Baudelaire sur le temps qui passe inexorablement, inélucatblement, tic-tac, tic-tac...
14/10: La dame de pique ( 1982) , adaptation en film
15/10: une recette de courge: fondue dans un potimarron
17/10: Vidéos: Chaîne Occulture
19/10: Illustrations: Dead Moon - Luis Royo
21/10: La petite boutique des horreurs ( 1986)
22/10: une recette de courge: risotto de Butternut, champignons et noix
24/10: Chaîne vidéo: le Bizarreum
25/10: Récits fantastiques - Théophile Gautier
26/10: BD ou album illustré => pas eu le temps!
28/10: Les chroniques de Viy 1 ( film 2017)
29/10: une recette de courge: courge spaghetti sautée au curry
30/10: Les chroniques de Viy 2 ( film 2018)
31/ 10: une recette de courge: menu d'halloween, croquettes de potimarron au basilic
01/11: Les chroniques de Viy 3 ( film 2019)
02/11: Roman graphique: Cruel Thing tome 2
02/11: exposition dia de los muertos à Marseille


Je suis contente de moi cette année, j'ai réussi à rattrapper un peu mon peu de participationd es années précédentes. MMais comme j'ai appris que plusieurs matières, cette année, seront à rendre sous forme de fichiers et dossier via internet, et non à passer à Toulouse sous forme d'examen, et que j'ai reporté aussi une partie des matières à l'an prochain, j'ai eu plus de temps libre.

Bon je n'ai pas eu le temps de boucler deux lectures, je sens qu'elles seront reportées à l'an prochain. Mais dans l'ensemble, je suis contente de moi, d'autant que les 3 films russes n'étaient pas prévus du tout à l'origine :D Ceci dit après la découverte de Casimir le sorcier dans le 3° film des chroniques de Viy, je ne m'en remets pas. Parce que dans ma tête, ça devient ça:

Casimir et Hippolytre, pris en flagrant délit de sorcellerie. J'ai toujours pensé que le gloubiboulga était une potion louche sortie des des enfers.

et puis j'ai voyagé: Allemagne, Autriche, Russie, Espagne, France, Japon, Mexique...

Pierre a parlé sur Facebook des vampires. qui dit vampire, dit Roumanie.
Et par association d'idée, je dois dire que c'est un endroit que je connais assez peu, pourquoi ne pas suivre ce fil rouge Roumanie/Balkans/ Grèce/ Proche orient l'an prochain tiens... à la recherche des stryges, lamies et vrykolakas grecs et leurs variantes , les vourdalak et oupirs slaves, shtriga albaniens, moroi roumains, morana dalmate...

Mais ce n'est pas tout à fait fini... en général le mois Halloween continue un peu en novembre, j'ai une idée de film à rajouter et une lecture en cours.


L'avant-première:
Vendredi soir: lecture des contes fantastiques de Gautier, bien avancée pendant ma semaine de vacances, car les cours recommencent pour moi ces temps-ci.
J'ai aussi repéré quelques vidéos à vous partager.
Samedi: visite de revenants ( également appelés " amis") et conconction de curry de courge butternut à la crème de coco.
dimanche: préparation du programme de l'horreur (impression des premiers cours disponibles pour la seconde année de Master, en fait)
Lundi, mardi, mercredi: retour au quotidien: sport, recherche de travail, demandes de renseignements à l'université, recherches de documents pour compléter les maigres informations que j'ai, début du déblayage des cours et réflexions sur comment organiser au mieux mes révisions, planification...et soignage de crève.

lundi 12 septembre 2022

Le salon de musique ( film 1958)

 Et c'est parti pour un film indien, je n'avais pas eu l'occasion d'en voir encore dans le cadre de l'année idienne, c'est fait. Justement ARTE propose ces jours ci un cycle " cinéma indien", avec des films récents, mais aussi anciens, de plusieurs genres. eviemment, il y en a plusieurs de Satyajit ray, l'un des plus célèbres réalisateurs, et donc, intéressons nous à son " Salon de musique".
Film visible ici en replay, VOSTFR jusqu'au 13/10/22
Un film qui parle de musique, mais pas seulement. La musique est plutôt le terrain d'affrontement des deux personnages centraux, qui l'utilisent presque comme une arme ( leurs rencontres ressemblent d'ailleurs à une série de duels).


voilà ce que dit allociné " Le Bengale dans les années 20. Biswanbhar Roy, aristocrate et grand propriétaire terrien a passé l’essentiel de sa vie à assouvir sa passion pour les fêtes musicales, les concerts donnés dans le salon de musique de son palais, devant un public d’amis, par des musiciens, des chanteurs, des danseuses. Cette passion l’a ruiné, alors que dans le même temps son voisin Mahim Ganguli, bourgeois et nouveau riche, prospérait et cherchait également à rivaliser avec lui sur le plan musical. Peu à peu, Roy s’est enfoncé dans la contemplation passive et nostalgique de sa propre décadence."

Je ne vais pas plus loin, car le synopsis sur le site a la mauvaise idée de dévoiler la totalité de l'intrigue. Sachez donc qu'une série de coup du sort successifs éloignent le vieil aristocrate de la vie publique.
Mais donc au delà de la musique, tout oppose les deux personnages: Roy est un homme raffiné, cultivé, qui vit des rentes - aléatoires- de son domaine et cultive l'art très aristocratique de ne rien faire de ses journées, servi par une poignée de domestiques qui lui restent fidèles, car il les traite humainement.
Ganguli est un "self made man" comme il le dit lui même, un roturier, travailleur, qui s'enrichit.. mais n'a aucune classe ni aucune culture. Un " qui voudrait bien avoir l'air mais qu'à pas l'air du tout", un type qui étale sa richesse et son mauvais goût, et pratique l'usure. Il voudrait tellement que son argent lui apporte le respect et l'estime dont jouit encore son voisin ruiné, mais comment un usurienr pourrait-il avoir la côte de popularité d'un homme connu pour ses largesses, y compris auprès de la population modeste.

Tout, les oppose, sauf leur vanité. L'un comme l'autre sont d'un orgueil démesuré: Roy l'esthète possède une collection d'oeuvres d'art d'europe ( statues de style grec, lustre rococo, pensules et faïences baroques, etc..) et se passionne pour la musique classique indienne, dont il organise des concerts brillants moitié par goût de la musique et moitié il faut le dire, pour épater la galerie: les concerts coûtent un bras, il faut y inviter tous les notables, les nourrir et les abreuver, on envoie les invitations par courrier à cheval pou à dos d'éléphant. Il faut que ça en jette, même si à côté il n'y a plus un sou dans le coffre et qu'on commence à mettre les bijoux de madame chez le prêteur sur gage. Il faut se montrer digne de son rang, même si la ruine est de notoriété publique et que le grand palais prestigieux se vide de ses meubles. L'orgueil du rang social.
Ganguli "l'homme nouveau", frime avec sa voiture neuve, au fin fond du Bengale, dérange toute la région avec les soirées organisées dans sa maison moderne, éclairée à l'electricités par un groupe électrogène bruyant, et ne cesse d'inviter Roy - qui lui oppose toujours un refus - en vantant le fait qu'il a les moyens de faire venir le groupe de musiciens professionnels le plus cher de Bénarès ( un groupe qu'il est incapable d'apprécier autrement que pour le prestige)
L'orgueil de la fortune personnelle.

Le vrai sujet est donc social, entre deux conceptions du prestige qui s'opposent, mais une même vanité, sous des dehors différents. Le monde aristocratique est attirant mais moribond et vit dans le passé. Le monde moderne est en plein essor, mais il est vulgaire. Les deux ne savent pas coexister et ne se définissent qu'en opposition l'un par rapport à l'autre. Avoir un salon de musique , donc une pièce exlusivement réservée à un loisir, et y organiser des réceptions est le symbole de la réussite sociale.

Ce que j'ai apprécié dans ce film, et la raison d'ailleurs pour laquelle j'ai choisi de le regarder ( hormis le fait que j'avais vu et apprécié Charulata du même réalisateur il y a très longtemps), c'est que oui, il y a de la musique, elle est même au coeur de l'intrigue.
Et contrairement aux habitudes bollywood, la musique ici a un sens: les paroles de chanson participent à l'intrigue, les séquences de concert et de danse sont intégrées en tant que séquences de concert que regardent les personnages. Ce n'est pas un interlude soudain qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, alors qu'il n'y a pas de raison scénaristique de chanter ou danser.
Et honnêtement la séquence de danse est étincelante, la danseuse professionnelle qui joue le rôle, ben.. de la danseuse professionnelle, est excellente. Une professionnelle du kathak, un peu comme  si pour un film sur la danse classique un réalisateur avait engagé Maya Plissetskaya. Forcément ça fait beaucoup de différence dans le réalisme.
Roshan Kumari, authentique étoile du kathak
Il semble qu'elle soit toujours vivante d'ailleurs

Petit détail intéressant, signalé sur la page wiki en anglais dédiée au film: il est tiré d'une nouvelle de Tarasankar Bandyopadhyay, auteur que je ne connais pas, et qui s'inspire en partie de la vie d'un dénommé Upendra Narayan. Lors que Ray a recherché un endroit suffisamment luxueux pour servir de décor réel à la propriété de Roy, il a entendu parler d'une propriété a Nimtita. Qui a convenu parfaitement. Ce n'est qu'après l'avoir louée qu'il a appris qu'elle avait appartenue à Upendra Narayan. Le hasard fait extrêment bien les choses, à un détail près: la propriété avait un salon de musique, mais trop modeste pour faire un décor convenant au sens du  faste de Roy. Les extérieurs et intérieurs sont donc bien tournés cette luxueuse propriété sauf, ironiquement, les passages dans le salon de musique, tournés en studio.

Ha et tiens, voulant moi aussi profiter de ce luxe, j'ai poussé jusqu'à regarder le film vautrée sur des coussins comme les invités de soirées de Roy, tout en sirotant un chai ( pas comme les invités qui tournent à l'alcool et aux narguilés)
D'ailleurs une chose saute aux yeux: ce loisir de lettrés est exclusivement masculin: les seules femmes qui y participent sont sur scène. Dans cette société ultra codifiées, les femmes ne se mèlent pas aux hommes. Peut être que les amatrices de musique ne sont pas loin et écoutent depuis un balcon ou un étage, mais elles ne se mêlent pas aux hommes. Je me disais " si je vais en Inde un jour, je veux assister à un concert de musique traditionnelle. Espérons que maintenant, les choses aient changer et que je n'aie pas à mettre une fausse barbe pour le faire."

allez, hop, séquence de danse de Roshan Kumari, Arte a eu la bonne idée de sous-titrer le passage, ce qui n'est pas dans cet extrait sur youtube, et perlet de mieux comprendre de quoi parle la danse et le mime. donc si ça vous tente, je vous conseille d'aller voir le film grace au lien du début, vous avez encore un mois pour le faire.


autre information intéressante: le film a été un semi échec en Inde à sa sortie, bien qu'il ait gagné des prix et soit basé sur une nouvelle célèbre. Paradoxalement, il a très bien marché à l'étranger dans les années qui ont suivi (voire seulement en 1981 en France où il a été un des plus gros cartons du cinéma indien, dépassé seulement par Salaam Bombay en 1988) à la surprise du réalisateur, qui pensait qu'il serait trop indien pour plaire à un autre public. Il a pourtant eu de très bonnes critiques et a donc fait connaître sont réalisateur internationalement.

vendredi 2 septembre 2022

Ivan le Terrible ( film 1945)

Attention, monument du cinéma.. que je n'avais pas encore vu, et que j'aurais du analyser l'an dernier dans le cadre de ma première année de Master. J'ai profité des derniers jours avant le début du Master 2 pour lire les documents de l'an dernier. Et constater que donc, j'aurais dû l'année passée regarder le film et l'analyser, on a vu pire comme " devoir".


et.. et bien oui, il mérite sa réputation, et bien que long ( deux parties pour plus de 3h00), j'ai regretté que la 3ème n'ait pas été tournée. Les trilogies ça ne date pas de la guerre des étoiles!

Car au delà de son sujet de commande par le pouvoir soviétique - une réhabilitation de l'image d'Ivan IV dit le Terrible, en tant que souverain positif - c'est une reflexion extrêment intelligente sur le pouvoir et la manière dont il pervertit tout le monde: le tsar, ses proches, les nobles, les gens du peuble, les religieux.

Ivan, fraîchement couronné, et encore bien coiffé, va mener une ambitieuse politique réformatrice et ne plus se laisser marcher sur les pieds, pour mener son pays envers des lendemains qui chantent et...
on sent déjà que ça va partir en cacahuète assez vite.
(alors oui, l'acteur est un peu âgé -la quarantaine- pour camper le héros à 17 ans, mais ce qu'ont fait les maquilleurs par la suite est à la limite de la sorcellerie. J'ai eu du mal à croire que c'est le même qui tient le rôle du début à la fin)

Positif, oui, dans la première partie et c'est intelligent de montrer le personnage unaniment détesté de manière plus humaine, avec la nécessaire démonstration de pouvoir du nouveau souverain ( âgé de 17 ans, et manipulé toute sa vie par les nobles de hauts rangs , afin d'obtenir des avantages pour eux mêmes), afin de s'imposer. Ivan est couronné, sa première décision va être de mettre de l'ordre dans l'administration, dans les impôts,  dans le commerce aux frontières, face aux royaumes voisins... en s'appuyant sur la petite noblesse (pour raison idéologiques, remplacée par des gens du peuple dans le film).

Ceci est tout à fait vrai. On oublie assez souvent que celui qui a été surnommé "Le Terrible" était au début un souverain progressiste et dont les réformes ont rencontré beaucoup de resistance de la part de ceux qui auparavant de payaient pas d'impôts ( nobles et religieux), et ont soudain vu le vent tourner et une contribution pécuniaire leur être demandée. Il y a toujours des gens qui au nom d'une tradition qui leur est extrêment favorable, font tout pour éviter le moindre changement, quitte à fomenter moult attentats et assassinats.

oui, ça va très vite partir en cacahuète, tata Efrosinia et le cousin Vladimir ont l'air tout sauf ravis du couronnement de leur parent le plus proche.


Nota sur le surnom : traduit en français par Terrible ( au sens donc " qui fait peur") , le mot russe " Grozny" est plus vaste, et peut signifier le sévère, le menaçant, le puissant, "celui dont il faut se méfier" (c'est aussi le nom de la ville de Grozny en Tchétchénie..). Alors que terrible semble concerner plutôt son caractère personnel, le terme russe renvoie plutôt au politicien intraitable qu'il ne vaut mieux pas se mettre à dos.
Et nota bis, sur l'historicité. Un film ou un roman historique n'est pas toujours 100% fidèle à la réalité, on tord un peu l'histoire pour la faire rentrer dans un scénario de quelques heures.
Pour gagner du temps, voilà un extrait de mon cours qui explique les libertés prises par le scénario avec la chronique historique, ça me gagne le temps de résumer tout ça.

C'est ce qui est montré dans la première partie. autant dire que Staline a été entièrement satisfait du résultat de cette oeuvre de commande, qui montre que la fin justifie les moyens.

Par contre la seconde a été interdite, Staline a compris le danger qu'il y avait à laisser passer une oeuvre qui montre un souverain manipulé, et le fait que le pouvoir rend n'importe qui fou : Ivan entouré de complots et de traîtres, méfiant, paranoïaque.. mais paradoxalement manipulable par des gens habiles, isoléet à la recherche d'un soutien, d'un ami fiable, ne voit pas d'où viennent réellement les menaces.C'est à dire de très près. Il ne soupçonne pas, pendant très longtemps, sa tante Efrosinia, d'être le cerveau des tentatives de renversement. Efrosinia est si dévorée d'ambition politique, qu'elle ferait tout pour reverser son neveu, et mettre à la place son propre fils Vladimir, gentil benêt et fantoche idéal, à la tête de l'état, afin de pouvoir elle-même diriger le pays à sa guise.
Quitte à en passer par l'assassinat. Tata, qui tient beaucoup de la vieille sorcière, a un plan simple: puisque le seul appui d'Ivan, la seule personne en qui il a confiance est sa femme Anastasia, faisons en sorte d'envoyer Anastasia ad patrès. Mieux, faisons en sorte qu'Ivan l'empoisonne lui-même à son insu.

Et c'est précisément Vladimir, le plus inoffensif de tous, qui se retrouve in fine victime " collatérale" de cette course au pouvoir entre la tante et le neveu ( on parle ici de Vladimir le personnage du film, non du vrai cousin historique, mais il fallait pour la narration shakespearienne, montrer que la soif du pouvoir sacrifie tout le monde, y compris ceux qui n'en veulent pas). Tous sont, sans discernement, victimes d'un système politique, qui broie les individus. Pire les roturiers de la garde rapprochée d'Ivan sont aussi montrés comme des profiteurs. On devait montrer un tsar fort  mis au pouvoir par la volonté du peuple, on voit le même peuple manipuler le tsar en proie au doute pour obtenir sa part du gâteau.
Vous voyez le problème en URSS en 1945, le "camarade Staline" l'a vu aussi. Joseph, parano lui-même, se serait-il senti visé personnellement, lui qui s'était identifié au tsar réformateur de la première partie?
Autant dire que la censure n'a pas autorisé la diffusion de la seconde partie, et encore moins le tournage de la conclusion, qui aurait été suivant la progression, d'une noirceur absolue, chacun allant de plus en plus loin dans la traîtrise et la folie.

Graphiquement c'est splendide. Le réalisateur et son chef opérateur font ce que j'adore: l'image, le cadrage, la mise en scène, le montage, le découpage ont du sens. Le décor est employé à la manière théâtre pour enrichir le sens du jeu des acteurs et des dialogues:
le mysticisme complètement délirant d'Ivan, persuadé d'être investi d'une mission divine, n'est pas dit, il est montré par des icones toujours plus grandes, toujours plus écrasantes, aux personnages toujours plus monstrueux.
non, ce n'est pas une séquence de magie noire, mais un enterrement...
regardez le plafond...

là, c'est plus clair... honnêtement ce ne sont pas les motifs qu'on voit habituellement sur les peintures murales orthodoxe, plutôt sur les danses macabres européennes. La crosse du pope semble être la faux du squelette...
photo de tournage, vous voyez ce que je veux dire avec les décors et les personnages monstrueux. Ce soleil est flippant. Les motifs d'yeux, menaçants, sont partout ( l'oeil de Moscou!)

Ivan lui-même ressemble de plus en plus à un de ces prédicateurs demi-fous, dont le plus mémorable a été Raspoutine. L'acteur fait un travail incroyable, j'ai vraiment du mal à croire que c'est le même qui tient le rôle du tsar dans la séquence d'ouverture et pendant le film, chapeau aux maquilleurs aussi!

Oui c'est le même, la nécessité était qu'il ressemble le plus possible au portrait imaginaire d'Ivan peint par Vasnetsov

Donc tante Efrosinia qui tient de Baba Yaga et Ivan ressemble à Koschchei l'immortel.

La profondeur de champ, le décor, les effets d'ombre et de lumière, les rappports de taille visiblement faussés entre premier et second plans, tout est calculé pour dire quelque chose - notamment des complots qui se trament.
exemple type d'image à double sens: le tsar au premier plan, démesuré, a quitté le pouvoir mais va revenir à l'appel de la foule des roturiers, venus le chercher dans sa retraite. On peut le voir en sauveur, en "petit père du peuple" légitimé par la population humble (ce qu'à compris Joseph)
on peut aussi le voir comme une menace gigantestque, un type à l'égo démesuré, qui se prend pour un dieu et veut qu'on l'implore de revenir.

Jolie trouvaille aussi, le dallage en échiquier où se tient l'audience du roi de Pologne, entouré de sa cour, avec le traître, lequel fait valoir au roi que renverser le tsar et mettre à sa place quelqu'un qui serait l'allié de la Pologne, moi par hasard... - au delà de la simple action. 
j'ai eu du mal à saisir que c'était le roi de Pologne, avec sa fraise et sa tenue au summum de la mode Renaissance, j'ai pensé à un dignitaire espagnol ou des Pays-bas.
Mais le roi de Pologne, si élégant soit-il, est rongé de la même ambition que les autres, simplement c'est un mal qui prend encore la peine de se camoufler sous des atours de respectabilité.

voilà ce que je veux dire, les ombres ne sont pas cohérentes, ce n'est pas un hasard, ni le globe, ni le dignitaire n'ont d'ombre portée. Eisenstein est passé par le dessin et le théâtre il sait donc ce qu'il fait avec ce profil méphistophélique...

.. avec ce genre de plans.
le complot a échoué, le détenteur du pouvoir est hors champ, inatteignable, encore plus intangible que les peintures murales, l'égal de dieu le père ( des peuples)
Mais... il n'est aussi plus que l'ombre du jeune souverain du début. Il a conqui le pouvoir et vaincu ses proches, mais au prix de sa propre âme.

La parodie de coronnement finale fait écho à la première séquence d'ouverture, les plats en forme de cygnes noirs de l'avant dernière séquence - un banquet - font écho aux plats en forme de cygnes blancs de la seconde séquence - un banquet aussi. La fête est malgré les apparences, beaucoup plus sinistre.
Une autre chose qui m'a sauté aux yeux, parce que j'ai travaillé dans un musée de peinture religieuse, où il y avait beaucoup de tableaux représentant la cène: le banquet avant la fin est une cène. Ivan au milieu, en sombre Jésus, son cousin ivre finit affalé sur ses genoux dans la posture habituellement dévolue à Saint Jean (enfin, mi-saint Jean, mi-toutou docile pour le coup).. Et après la cène, c'est implicite, quelqu'un va mourir. Mais pas celui qu'on croit. Or, faire du sale type parano le "Jésus" de cette cène, c'est assez culotté, mais aussi c'est le présenter comme la victime de l'histoire pour qui ont peut ressentir de la compassion..

Vladimir le benêt est vraiment le personnage qu'on ne peut pas détester, celui qui ne ferait de mal à personne et dont le sort est parfaitement injuste.
ah, ce n'est aps une erreur, la séquence finale est en couleurs, on peut supposer qu'elle servait de poiunt de bascule avant le 3° film. Ou plus prosaïquement, que l'équipe avait enfin mis la main sur des pellicules couleur. Le budget du film était illimité, mais le maréiel manquait quand même pendant la guerre.

J'ai toujours eu l'impression sur ce genre de tableaux que Saint Jean était en fait rond comme une boule de billard.

Donc on est bien au delà de la seule critique du pouvoir contemporain qui a chiffonné le camarade Staline, on est vraiment dans la parabole du pouvoir en général dont la première victime est précisiément celui qui s'y enferme en l'exerçant. 

Mais que ça fait du bien de voir ça, une image construite, porteuse de sens, pas juste là pour faire joli, mais pour faire réfléchir. On est vraiment dans la continuité de l'expressionisme allemand, autant dire que j'adore.

Et une autre référence qui m'est venue en tête, mais que je trouvais trop tirée par les cheveux, concernant les trognes patibulaires jusqu'à la caricature, le découpage et le cadrage est aussi avancée ici: celle du dessin animé ( du temps où Disney faisait dans l'horreur). Efrosinia et la sorcière de Blanche neige ont pas mal de points communs. en tout cas les deux réalisateurs se connaissaient, Eisenstein était dessinateur et appréciait beaucoup le travail de son confère américain.
En fait, entre nous, ça me manque , ces films ou tout le monde n'était pas beau-standard, sexy et tout le tintouin. Où il y avait des vraies gueules de cinéma.

Et je n'ai pas encore parlé de la structure, proche de l'opéra, la séquence d'ouverture fait incontestablement penser à celle de l'opéra Boris Godounov, autre célèbre personnage pris dans les mailles du pouvoir, beau-frère du fils et successeur d'Ivan, et proche lui. La comparaison entre ces deux oeuvre qui ont le pouvoir, la folie et la même famille comme thèmes me parait légitime, et je pense que la similarité des séquences d'ouverture n'est pas un hasard. en tout cas, Prokofiev s'est chargé de la musique du film et l'a clairement conçue comme un opéra, avec séquences musicales intégrées à l'intrigue. tout y est menaçant, y compris la berceuse que chante Efrosinia à son fils  adulte, pour le convaincre qu'elle ne veut pas le sacrifier (il y est question d'un castor qui va être chassé, tué et dépecé pour faire un manteau pour le couronnement du futur tsar Vladimir.. lequel comprend plutôt, comme l'auditeur, qu'il est le castor allégorique qui va être sacrifié au pouvoir)

Donc oui, vraiment, il mérite son statut de pierre angulaire du cinéma mondial. Je vois pas mal de sites américains contemporains qui font un parallèle avec Game of thrones ( mais je pense qu'ils doivent faire le pari de le caser partout dès qu'il est question de lutte pour le pouvoir, en 1980, on nous aurait collé Dallas), evidemment pour dire que Game est plus amibitieux, plus esthétique, plus sexy, plus violent, plus réaliste. Et conclure que le film qui date donc de presque 70 ans est "le game of throne" soviétique , tout comme les rois maudits est " le game of throne à la française".
alors déjà, qu'on soit bien clair, one ne peut pas comparer des choux et des carottes, comparez avec un fill sur le même sujet de  1945. Tiens, le Hamlet de Laurence Olivier, 1947. Ben, c'est kif kif. La violence reste hors champ.
Et faire "sexy" n'est absolument pas le propos ici, les histoires d'alcôve, on s'en fiche. C'est la politique qui compte Le traître voudrait bien se taper Anastasia, et tente sa chance surtout à partir du moment où elle risque d'être veuve, et où son fils nourrisson n'a pas l'âge de régner. Draguer la possible veuve est un moyen simple de mettre ses fesses sur le trône.

allez, ça m'a faite rire: pause clope sur le tournage, la "morte" en grille une, en attendant ses funérailles.

Pour aller plus loin  après la version d'Eisenstein et son acteur Nikolaï Tcherkassov, après les portraits cauchemardesque de Vasnetsov et d'Ilia Repin ( qui le présente comme un petit vieux, alors qu'il est supposé avoir 51 ans au moment de la mort de son fils), ou une version plus récente en série.
Bref à quoi pouvait il ressembler réellement?
A une force de la nature, une armoire à glace de presque 1m80 et 90 kilos, donc fort impressionnant  - même si François Premier le dépassait en hauteur et Henri VIII, en largeur.

L'enquête menée sur son squelette a permsi d'estimer sa taille, son apparemence , mais aussi de confirmer ce qu'on soupçonnait, ses violentes sautes d'humeur n'était pas uniquement dûes à un caractère paranoïaque mais aussi à un empoisonnement chronique au mercure, alors utilisé pour soigner diverses maladies. Un remède pire que le mal on est d'accord, et j'en reparlerais d'ici peu pour un autre personnage, réputé lui au contraire pour son calme, sa discrétion, et son caractère amical, les effets secondaires sont très variés, mais les sautes d'humeur violentes en sont un, répertorié.

Ici plusieurs étapes de la reconstruction jusqu'à obtenir un buste (article en russe, mais photos) basé sur le squelette, les descriptions d'époque, les icônes - forcément irréalistes, les portraits de ses parents et grands parents, que les gens comparent à un lutteur professionnel à la retraite.
et du buste  au portrait robot. Les commentaires sont déçus " on dirait Ashot ( nom arménien) qui va au marché", apparemment il parait trop oriental pour beaucoup ( même si sa grand  mère était byzantine, donc.. ce qui est maintenant la Turquie) Par contre les descriptions d'époque le décrivent ayant les yeux gris, donc.. ça reste un débat ouvert et houleux de savoir à quoi ressemblait le tsar. Probablement parce que devant la multiplicité des images proposées, et celle du film ou des tableaux sont marquantes chacun a déjà choisi " le sien".
il coche deux catégories que j'ai déjà validées: film en noir et blanc et tournage compliqué ( pendant la guerre, déménagement des studios à plusieurs reprises, surveillance  du tournage pour que le film respecte la ligne du parti... )

Et il n'y a pas de catégorie " film mythique"