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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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mardi 29 novembre 2016

questions existentielles

Car il m'arrive souvent de m'en poser, des vraies.. ou des complètement farfelues mais difficiles à résoudre quand même
Alors avant toute remarque oui, les manchots ont des genoux.

Mais j'ai trouvé ici 18 questions plus ou moins étranges et tiens, j'vais essayer d'y répondre, entre 2 sujets littéraires et ou musicaux.


  1. Si vous pouviez faire un discours de 30 secondes à la Terre entière, que diriez-vous ?
    Même pas besoin de 30 secondes: " battez-vous". Dans la nouvelle "un mot de la direction" de l'excellent Fredric Brown, cette injonction à la bagarre suffit à couper court à tout velléités de bagarres justement. 
     
  2. Si vous deviez mourir à minuit, que feriez-vous à 23h45 ?
    Je prendrais mes petites précautions en allant pisser. Parce qu'on ne sait jamais combien de temps il va falloir attendre dans l'antichambre de l'autre monde pas vrai, ni s'il y aura des toilettes ou pire, pas de papier.
     
    finalement, c'et plutôt ça l'enfer
  3. Comment pouvez-vous réellement SAVOIR quelque chose de façon certaine ?
    Grand classique de la métaphysique depuis l'antiquité. Je pourrais parler de socrate qui propose de se connaître soi-même, ou de Descartes qui pense donc qu'il est mais je n'ai aps 4h00 et aucune envie de me retaper le bac philo 20ans plus tard.
     
  4. Si vous aviez tout l'argent du monde mais deviez tout de même travailler, quel job choisiriez-vous ?
    Celui que j'ai toujours rêvé de faire: archéologue. Ouaip, et de terrain s'il vous plaît. Rien à faire des conférences et tout ça, ce que je veux c'est creuser la terre  rien à foutre des Rolex, si à 50 ans je n'ai pas un fossile qui porte mon nom, là, ça sera la lose. Et j'ai donc juste10 ans pour reprendre mes études et trouver un fossile inédit.
     
  5. Quand vous aurez 90 ans, quelle est la chose qui aura le plus d'importance à vos yeux ?
     Mes yeux. Si je suis encore en état d'y voir quelque chose, ça sera largement suffisant. Ca vaut aussi pour les oreilles, la vessie, etc.. et plus généralement, être encore en état de bouger, sinon, autant claquer avant.
     
  6. Quel est votre plus grand regret dans la vie à ce jour ?
    Avoir suivi les conseils du conseiller d'orientation à 17 ans. Si j'avais su à l'époque qu'ils n'étaient pas là pour nous aider à réaliser nos projets professionnels quand on en avait un, mais pour nous amener vers ce que la société voulait qu'on fasse à ce moment là, je l'aurai envoyé bouler avec son " c'est buché, tu as 99% de risque de ne pas trouver de travail".
    Parce que d'une part, j'aurais peut être été justement dans le 1% qui aurait réussi, que j'aurais eu moins tenté le coup, et d'autre part parce que j'ai donc fait depuis mes 18ans une série de choix par défaut pas complètement insatisfaisants mais loin d'être satisfaisant, donc s'il y avait quelque chose à refaire, ça serait " rien à foutre de ses conseils, je fais ce que je veux". Mais à 17 ans dans un système aussi formatant que l'éducation nationale, bien difficile d'y voir clair.
     
  7. Comment pouvez-vous appliquer la leçon apprise via ce regret dans votre vie ACTUELLE ?
    Bien que 2016 ait été assez pourrie, J 'ai déjà réalisé un de mes grands projets: habiter SEULE ( à39 ans? je voulais le faire depuis longtemps, mais pas possible financièrement), Et c'est un réel plaisir. 
    L'autre c'est que je me trouve devant un choix: me réorienter une fois de plus dans un secteur avec plus de perspectives d'emploi mais qui serait à nouveau un choix par défaut, la deuxième, faire ce que j'ai toujours voulu, même si je n'y arrive pas, au moins le tenter, même si je dois bouffer des nouilles à tous les repas pour les 5  prochaines années. Evidemment, ma mère qui est assez frileuse me pousse dans la première option. Mais à 40 ans ou presque, j'en ai marre des choix par défaut, et je ne suis plus aussi influençable - ou plutôt, la prise d'indépendance d'habitat était un moyen de la préparer au fait accompli: je VAIS faire ce que je veux, et il y a des chances que ça se passe à plus de 1000 kilomètres d'ici.
    Donc Actuelle, disons que je prépare le terrain, pour les 10 prochaines années, pour ne pas regretter d'avoir suivi les choix des autres, parce que sinon la dépression me guette à moyen terme.
     
  8. Qu'est-ce qui changerait si l'on vous disait avec 100% de certitude que Dieu n'existe pas ? Ou que vous n'êtes pas croyant et qu'on vous dit qu'il existe ?
     
    Je suis dans le 2°cas.Je ne suis pas croyante, mais ouverte au débat. Par contre je veux des preuves, des vraies preuves scientifiques, vérifiables et tout. Pas un arguent genre " dieu existe c'est dit dans la bible" ou un discours vaseux de créationniste ( hahaha, n'empêche, les site de créationnistes sont un tel ramasis d'explications foireuses qui se contredisent que ça vaut le coup à lire, rien que pour le fun). Mais même si on mele prouve scientifiquement, je trouverai le moyen de faire chier en demandant "lequel? parce que la tu me parles d'un dieu, mais est-ce que tu as fait un comparatif avec les millions qui se sont succedés dans l'histoire, Les ouat' mille qui existent encore en Inde?"Et à choisir un truc, je pencherai plutôt vers l'animisme, oui, les esprits de la nature, ça me branche plus que le reste.
    En tout cas dans le doute, je ne supporte pas qu'on coupe un arbre, j'aurais au moins ça comme arguent face aux esprits de la nature (les gens le savent, et l'offrir des fleurs coupées est une déclaration de guerre. Et non, pas de sapin mort dans mon salon au solstice d'hiver)
     
  9. Si vous deviez tout perdre demain, vers qui vous tourneriez-vous pour chercher du réconfort ? Cette personne sait-elle qu'elle signifie autant pour vous ?
     
    Ben ma mère, d'autant qu'étant fille unique, je suis sa seule héritière! Blague à part oui, elle le sait,  et on parle assez ouvertement de tout. D'ailleurs il y a2 jours en allant faire les courses je lui conseillais de laisser un message visible et connu de moi pour le don d'organe et le refus d'acharnement thérapeutique. On a le même point de vue là dessus.
     
  10. Avez-vous peur de la mort ? Si vous, avez-vous une bonne raison ?
     
    Voir ci dessus: non. On a toujours parlé très ouvertement de la mort avec ma mère ( moins avec la famille paternelle, assez superstitieuse) et mon oncle, mes cousins. Ca n'a jamais été vraiment un tabou, donc je pense que ça doit aussi remonter aux grands parents maternels. Donc peur de la mort non. Peur de souffrir et qu'on me laisse souffrir parce que la loi refuse l'euthanasie, peur du Locked-in syndrôme, peur de la dégénérescence physique, mais surtout mentale ( plusieurs cas dans ma famille proche). Donc je prévois déjà le suicide si j'ai une maladie incurable, ou le suicide assisté si je ne suis pas en état de le faire, quitte a déménager en Belgique avant.

  11. Qu'est-ce que vous changeriez si vous saviez que vous ne pourrez JAMAIS mourir ?
     
    Vous connaissez le mythe de la Sybille de Cumes? Courtisée par Apollon, elle lui a demandé en échange de ses faveurs autant d'années de vie qu'il y avait de grains de sable dans une poignée, Un millier en gros. Mais comme elle n'a pas tenu sa part du contrat, Apollon lui a joué un tour, en "oubliant " de la prévenir qu'elle omettait un détail capital: ne pas vieillir, au point qu'elle en est devenu si vieille ridée et minuscule qu'elle tenait dans une bouteille, disant maintenant que son souhait le plus cher était de mourir.
    L'immortalité, ou du moins, la longévité, pourquoi pas quand je pense aux trucs géniaux qui vont être découverts après ma mort, mais alors, sans oublier " en restant jeune et en bonne santé". S'il faut se taper Apollon pour ça, ça n'est quand même pas un bien gros sacrifice, mais plutôt faire d'une pierre deux coups. Apollon, si tu me lis....
     Mais bon changer ? heu ça me donnerait juste plus de temps pour faire tout ce que je veux, donc, je ferai plus de truc y compris en matière de glandouillage. Ouaip, je glanderai peut être encore plus que maintenant en fait.
    un dieu musicien à cheveux longs.. je peux faire un petit effort quand même :D
  12. Si vous étiez aux portes du Paradis et que l'on vous demandait "Pourquoi devrait-on vous laisser entrer ?", que répondriez-vous ?
    "Qu'est-ce que je fous là? Je crois que je me suis trompée de chemin, désolée, c'est par où les enfers? J'ai des potes mécréants comme moi qui m'attendent là bas"
     Et apparemment le taulier du coin n'est pas mal non plus...


  13. Quand vous considérerez-vous "assez bon" pour vous-même ? Y a-t-il un point à partir duquel vous pourriez vous accepter totalement ?
     Hahahaha, j'apprends la musique. Et les langues. Donc le concept d'"assez bon" n'existe pasdans des domaine squi ne sont jamais entièrement maîtrisable.
    Mon niveau musical est " assez bon" pour l'orchestre dans lequel je joue, même si je ne suis pas toujours contente de moi, c'est même rare, mais pas " Assez bon " en lui même. Ca peut faire flipper certains, moi je trouve ça génial, car il y a toujours à apprendre dans ces domaines là.
  14. Le pays dans lequel vous vivez est-il celui qui vous convient le mieux

    Je ne sais pas, j'ai toujours vécu en France métropolitaine, je suis née ici,mes parents aussi, j'ai pas mal voyagé, j'ai vu du bon et du moins bon partout où je suis allée. Mais je me sens tellement chez moi où que j'aille que je ne suis pas viscéralement attachée à la France, je suis née là par une succession de hasard. Oui les paysages sont jolis,mais je sature sérieusement de la politique d'ici, et surtout de ma région natale que j'en viens à détester viscéralement. donc un changement est prévu, sinon de Pays, du moins de région, mais je n'ai pas encore fait l'expérience de vivre assez longtemps ailleurs pour comparer.
  15. Que diraient vos proches à propos de vous lors de votre enterrement?

    "C'est qui déjà?"
    Euh, déjà il y a de grandes chances pour qu'il n'y ai personne,vu que j'ai prévu de mourir après tous mes cousins. Et si c'est pas le cas, qu'ils soient bloqués parleurs emplois respectifs à 'autre bout du pays. Sinon certains risquent de se demander qui était cette cousine Lydia dont ils n'avaient quasiment jamais entendu parler ( à part si je deviens riche et célèbre là d'un coup je crois que j'aurais plus de proches que n'en compte réellement mon arbre généalogique). Non mais sérieusement, ne venez pas vous emmerder à la dispersion des cendres de ce qui restera de moi une fois que la science aura récupéré tout ce qu'elle peut.
  16. Quelle "petite chose" pourriez-vous faire pour rendre la journée de quelqu'un meilleure?

    La dernière fois qu'une collègue a eu le blues, on est allées au café à chats et ça a bien remonté le moral à tout le monde. Y compris aux chats.
  17. Si vous croyez en Dieu, est-ce que votre relation vis-à-vis de lui changerait radicalement si on vous disait avec 100% de certitude qu'il est en réalité "elle"

    M'en fous si je ne suis pas animiste, je prends l'option "polythéisme" et donc, je sais qu'il y a déjà des déesses, c'est pas une grande surprise. Je crois que je pourrais même copiner avec certaines.

    D'ailleurs c'est même la seule explication à la pagaille générale: trop de départements différents et personne ne sait où est ce foutu laissez-passer A38. Ou alors c'est la preuve qu'un chef a atteint sa limite de Peters , refuse de déléguer et que c'est donc bien un monothéisme mené par un mec, parce qu'il faut bien être un mec pour être aussi.......ha non ma chef est l'exemple parfait de la parité dans la bétise, j'ai rien dit.
  18. Qu'est-ce qui se tient entre vous et le bonheur complet ?
    Probablement le fait que je n'ai aucune idée de ce que peut-être le bonheur complet? Je suis plutôt du genre à apprécier les petites choses que de courir après un hypothétique bonheur complet ( qui ne pourra  durer et donc finira par s'amoindrir , ne sera plus parfait,net hop, frustration,dépression, un peu comme un camé qui va faire une mauvaise redescente.
    Ca et aussi quelques coups de pieds non donnés à des culs qui le mériteraient, mais malheureusement j'ai été upgradée dans mon enfance avec le mod "civilisation et self contrôle". Ca évite des bugs, mais des fois,ça limite beaucoup la liberté d'action.  Haaaa foutu débat philosophique entre nature et culture.
     Et sinon en voilà 13 autres ( sauf que pour les guignols, ben...c'est fini, kaputt)


dimanche 20 novembre 2016

L'Italie en musique ( 3) - J'aime pas Verdi!

Une idée de billet un peu farfelue pour l'année italienne, qui m'est venue en devant jouer l'ouverture de la Force du destin en orchestre.
Hé non, je n'aime pas Verdi. Il y a une raison à ça: mon père adorait Verdi, et donc j'ai donc subi en boucle du Verdi toute mon enfance. En boucle. Quasiment jamais un autre compositeur. Et toujours les morceaux les plus connus. De quoi saturer et ne plus pouvoir supporter de l'entendre
L'autre raison, que j'ai découverte en étudiant la musique, c'est  que dans tout ce qu'il a composé on met tout le temps en avant les choeurs, qui sont souvent très peu intéressants à chanter.. et a entendre: chant en homorythmie, et avec le cliché rythmique qui revient tout le temps " noire double pointée suivie de double croche"
Donc pour ceux qui ne comprennent pas bien: tout le onde chante la même chose exactement en même temps, à des hauteurs différentes, mais.. c'est ennuyeux au possible. En tout cas pour moi qui aime le baroque , le contrepoint le fugato, etc.. des choses bien plus variées

preuve:

Preuve sonore
Un extrait d'un choeur, et même sans trop connaître la musique on voit que tout le monde, même la soliste - note à part, j'aime son collier! - dit la même chose au même moment, à la même vitesse... snif, quand j'ai chanté ça en choeur, j'avais l'impression pantoufles-pyjama-tisane.
Et c'est un cliché qui revient dans quasiment absolument tous les choeurs, qui soient planants comme la Vergine, ou Va pensiero, ou un peu plus bourrins (les lombards) leur donnant  pas subtil du tout qui me gonfle abondamment ( ouaip, et ça vaut pour Aida, Nabucco et tous ces trucs là). Qu'il y ait une ressemblance entre des morceaux d'un même auteur, je veux bien, mais là, petit touitouitouitoui de flûte, entrée du choeur en double piano ( ou entrée du choeur en double piano puis touitouitouitoui de flûte...) c'est presque du décalque les uns des autres, je soupçonne Verdi lui même d'avoir écrit en pantoufles-pyjama avec une verveine

Tant qu'à faire du gros son, au moins il  poussé la logique jusqu'au bout dans le choeur des tziganes alias " choeur des enclumes" qui est assez drôle. Verdi, précurseur du Heavy Metal!
En tout cas il y a vraiment un musicien qui tape sur une enclume dans l'orchestre et ça, ça sauve un peu le truc à mes yeux ( et mes oreilles)

Mais donc le défi et de trouver AU MOINS 3 morceaux ( 5 si je peux) de Verdi que je trouve écoutables, car il ya forcément des choses à sauver, genre des choses que mon père ne m'aurait pas suffisamment assené jusqu'à m'en faire pleurer des oreilles ignorant toute demande et prière de changer de disque au sens propre au moins une fois de temps en temps.

Hé bien oui, j'ai quelques morceaux qui,sans aller jusqu'à me réconcilier avec Verdi, m'évitent la détestation absolue.
Alors Le duo avec choeur "Brindisi" très connu, mais dans cette version, rien que pour la tête que fait Roberto Alagna, qui a tellement l'air de se demander ce qu'il fait là..


Le quatuor final de Rigoletto, qui prouve que ce bonhomme, capable d'écrire les choeurs les plus ennuyeux de la terre à force d'être réguliers et sans surprise était capable de faire pourtant des choses très intéressantes avec 4 voix.
4 personnage, chacun chante son morceau presque sans se préoccuper des autres ( en version théâtrale, tous sont de leur côté) Le duc (ténor) parle d'amour à une prostituée(mezzo) qui le prend avec dérision, parce que les belles paroles coûtent peu, et de l'autre côté de la scène Gilda ( soprano) que le duc a draguée pendant toute la pièce découvre la réalité des activités nocturnes de son gandin, tandis que Rigoletto ( Baryton ) tente de consoler sa fille.

Et lorsque Verdi s'en donnait la peine, ça donne une pépite de quatuor très bien écrite ( ici version concertante avec Cesare Valetti - ténor et Cesare Siepi - Basse. Et oui, c'est une basse qui chante une partie normalement dévolue à un baryton, donc j'aime encore plus!)


Un solo. Celui de Felipe II dans Don Carlo, "ella giammai m'amò". violoncelle lancinant et .. voix de basse ( vous sentez comme un motif récurrent chez moi?). Hé oui. On peut être le roi, régner sur la moité du monde connu et se prendre un vent...(sisi, je vous assure que c'est le sujet, il n'arrive pas à comprendre qu'une femme puisse ne pas vouloir de lui.)
Ici par L'excellent Ferruccio Furlanetto ( un peu âgé pour le rôle, mais  dont j'aime beaucoup la voix, et dans la mesure du possible, je cherche des interprètes italiens aussi )
Et version concertante parce que quand même Cesare Siepi, et que je n'arrive pas à me décider entre Siepi et Furlanetto

Oscar ( Le Bal Masqué) . Et pour une fois, ce n'est as pas une basse :D Oscar est un rôle de jeune garçon écrit pour voix de femme, comme Chérubin chez Mozart. Mais ce morceau montre enfin un côté moins sombre et dramatique de Verdi ( Oscar sait plein de choses et s'amuse bien à raconter qu'il pourrait faire chanter du monde). Ici par Paola Santucci, que je viens de découvrir à l'occasion.

Et hormis opéras? Et oui, il y a des oeuvres moins connues. Pas forcément plus subtiles, mais plus reposantes ( ouaiiiiiis! pas de choeur dans un quatuor à cordes)

Et il y a la Valse Brillante que Nino Rota a réutilisée pour la musique du film le Guépard, ce qui fait qu'elle est souvent attribuée à Nino Rota lui même, mais non, il s'agit à la base d'un morceau de Verdi, un peu réadaptée pour les besoins du film

Donc non, je n'aime toujours pas Verdi, hormis une poignée de morceaux ( mais au moins je peux précisier" j'aime pas Verdi sauf...blabla)

Je suis maso, m'obliger à chercher des morceaux que je pourrai aimer au milieu de X compositions d'un composteur pour lequel j'ai si peu d'affinités!

Après, je trouve intéressant le contexte de ses oeuvres à défaut d'en apprécier la musique: le risorgimento et comment un compositeur ( parmi tant d'autres) est un peu devenu involontairement le symbole de la révolte politiquede l'époque.Quand je suis partie en voyage en Italie avecle lycée on nus avait expliqué ce fait. Au xIX°siècle les murs italiens s'étaient couverts de graffiti "Viva Verdi" qui avaient en fait très peu à voir avec la musique et beaucoup  avec la politique puisqu'il s'agissait d'un code signifiant " Viva Vittore Emanuele Re d'Italia" au nez et à la barbe des occupants autrichiens.
Et vu le contexte de l'époque, lorsqu 'Aida met en scène une histoire d'amour pas très passionnante entre un esclave éthiopienne et un officier Egyptien, sur fond de conflit armé entre envahisseurs et envahis. Enlevez l'histoire d'amour de Roméo et Juliette en Egypte, il reste l'exacte situation de l'Italie du XIX° siècle en conflit avec l'Autriche.
L'ennui c'est que pour des raisons évidentes de censure de l'époque, et ça vaut pour d'autres opéras de l'époque,  LE sujet réel est nappé d'autres couches qui finissent par prendre le pas sur le thème central. Ouplutôt,avec le temps, la portée complètement politique de la chose a été oubliée. C'est bien dommage.

En tout cas lorsque mon père me rebattait les oreilles avec Verdi, c'était toujours pour le versant sentimental pas folichon de la chose (" ha oui, c'est une belle histoire d'amour et de jalousie et à la fin tout le monde meurt, c'est beau", Bon, je ne vois pas le "beau" de l'assassinat par jalousie, j'avoue. Je ne spoile pas, c'est valable pour Shakespeare que Verdi à adapté d'ailleurs). Et je suis même quasi sûre qu'il n'a jamais vu le sous-texte politique. autant dire que je ne tiens pas de lui du tout sur ce point là!

lundi 14 novembre 2016

Mois Nordique

Hé oui, pas un mois sans challenge ou presque. et en ce mois de début d'hiver (enfin, en PACA tout est relatif) beaucoup ont comme envie de se mettre au Hygge, la version danoise du farniente, buller en chaussettes près du feu avec une boisson chaude.
Si l'initiative ne manque pas d'attraits, j'aurais bien du mal à m'y consacrer. D'accord je suis quasiment exclusivement entourée de meubles suédois en kit aux références imprononçables, mais mon chauffage électrique ne se distingue pas par ses flammes ( et c'est tant mieux, sinon ça serait une assez mauvaise nouvelle)

Donc traîner en chaussettes chez moi, en buvant du sbiten ( oui je sais, c'est Russe, mais bon, on boit ça à peu près dans toute l'Europe du nord.. personnellement je ne mets pas de sucre et surtout, du miel de châtaignier ou de sapin, pas de miel de lavande sous peine d'avoir du " sbitène vé bonne mère!"), ben, je fais déjà ça souvent, donc on va rajouter un peu de lectures nordiques , de films nordiques et de musiques nordiques, et le tour sera joué.

Alors, qui, où et quand?
C'est en décembre, c'est chez Voyagez ..lire que ça se passe.
Donc Finlande, Danemark- et Groenland- Islande, Norvège et Suède seront à l'honneur.
Littérairement, mais pas que.
Vous me connaissez, je ne peux pas m'empêcher d'ajouter de la musique partout donc.. il y en aura.

Voilà ce que nous propose l'organisatrice

Billets communs proposés :
Le 02/12 : JOURNEE de la FINLANDE: LC Polar finlandais ou tout autre sujet !
Le 05/12 : LC Katarina Bivald
Le 07/12 : Séries tv nordiques
Le 09/12 : JOURNEE du DANEMARK : LC Polar danois ou tout autre sujet !
Le 11/12 : LC Selma Lagerlöf
Le 13/12 : LC Romans historiques
Le 15/12 : JOURNEE de l'ISLANDE : LC Polar islandais ou tout autre sujet !
Le 16/12 : Lecture audio d'un auteur nordique avec Sylire.
Le 17/12 : LC Littérature jeunesse
Le 19/12 : LC Anatomie d'une nuit de Anna Kim avec A Girl.
Le 22/12 : JOURNEE de la NORVEGE : LC Polar norvégien ou tout autre sujet !
Le 25/12 : Noël nordique (histoire ou conte de Noël)
Le 29/12 : JOURNEE de la SUEDE :  LC Polar suédois ou tout autre sujet !

Bon je réserve déjà Le 11 (ou le 17, au cas où je n'aurais pas fini de le lire) pour Le merveilleux voyage de Nils Holgersson que j'avais entamé mais mis en pause, Halloween oblige.
J'ai aussi quelque part dans mes cartons, la Saga D'Erik le Rouge, si j'arrive à le retrouver, et là j'essaye de transiger avec moi-même (et mon budget) pour (ne pas) commander 2 livres de G Dumézil sur la mythologie nordique et la suite des racontars arctiques de Riel.
Je connais déjà ma faiblesse dans ce genre de cas.. ils seront commandés avant ce soir.
Série TV nordiques, je n'en ai pas sous la main pour l'instant.

Noël nordique. J'ai une petite idée de conte ou légende: Dame Holle. la version la plus connue a été rapportée par les frères Grimm ( mais dire qu'ils en sont l'auteur, ça voudrait dire qu'on doit aussi les considérer comme auteurs de l'histoire de Lohengrin, de Guillaume Tell ou de Tannhaüser.. toutes histoires bien antérieures à leur compilation). De plus si cette histoire de " fée de l'hiver" qui fait neiger en agitant son édredon de plumes n'est pas nordique au moins autant que germanique (et les ponts entre les deux traditions sont aussi solides que le Bifrost). Et puis son nom, "Holle" est un gros indice. Hölle, c'est les enfers  en allemand. Mais vraiment, le monde des morts tout ça ( pas de connotation " tu as été méchant tu vas être torturé par des diables". Juste, le monde des morts, en tout cas à la base)
En mythologie nordique, les lieux sont gardés par la déesse Hel.  Avec un seul L, mais là aussi, pas besoin d'avoir étudié profondément l'étymologie pour voir ce qui se passe en rajoutant un second l.
Madame Hölle est donc une transposition de la déesse du monde des morts nordiques, l'incarnation de l'hiver avant le retour du printemps et du renouveau ( ça c'est le boulot d'Ostara, ou d'Eoster selon les régions). Je pense que les frères Grimm avaient de l'imagination, mais pas forcément à ce point. En tout cas, je vous bassine régulièrement avec la mythologie et ce n'est pas fini.

Pour ce qui est du reste, films tout ça.. je verrai ce que j'ai en réserve ou en fonction de l'envie du moment. Si j'ai le temps de trier mes photos de l'an dernier, un petit sujet sur la Carélie? Ca se trouve actuellement en Russie, mais la région est passée de mains en mains et dépendait historiquement de la Suède-Finlande ( et en tant que région frontalière, son problème est le même que celui de l'Alsace-Lorraine, coincée entre 2 puissances qui la revendiquaient depuis les traités de Strasbourg ou presque ). En tout cas l'endroit m'a énormément pu et est très différent de ce que j'ai pu voir plus bas en Russie proprement dite)

Pour mémoire, d'anciens sujets nordiques, si ça peut inspirer du monde ( et m'éviter surtout de relire la même chose)


Lectures
Contes - HC Andersen ( Danemark)
Meurtriers Sans Visage - Henning Mankell ( Suède)
La vierge froide et autres racontars - J. Riel
Un safari arctique ( racontars tome 2) - J Riel
La passion secrète de Fjordur ( racontars tome 3) - J Riel
Un curé d'enfer ( racontars tome 4) J. Riel ( Danemark-Groenland)
L'Edda de Snorri ( Islande)


Films
Häxan - B Christensen ( 1922 Suède-Danemark)



Séries
Real Humans Saison 1 ( SF, suède)
Real humans saison 2 
Jordskott ( Fantastique - Suède 2016)

Divers et humour
Un petit détour - G Bonneval ( adaptation BD des racontars arctiques)
Monstres mythologiques
Odin vs Père noël 

Mmmmm ça manque de films et de sujets sur la Finlande. On va tâcher d'y remédier.

samedi 12 novembre 2016

Billet démoniaque! whoooowhooo!!

LE voilà, cher z'ami(e)s du challenge Halloween ou simples amateurs de fantastique qui êtes arrivés par hasard dans mon antre, depuis le début, je signale mes billets de centaines, mais là je me devais quand même de faire!

LE BILLET 666!
Nan attendez ça fait pas peur...

Là, c'est mieux!


On s'écoute un peu de musique du diable pour fêter ça? \m/ \m/

 allez, prenons l'autoroute ( et avec le sous-titre, je suis sure que c'est la première fois que vous comprendrez les paroles, l'accent aussie est quand même un peu...diabolique à comprendre!)

Vous préférez Brian Johnson, mes petits diablotins? C'est vous qui voyez!

 En buvant bien sûr:

J'ai même les mugs idéaux pour ça:



Histoire de filer une attaque à tous les cul-bénis qui ont voulu faire capoter le Hellfest sous prétexte qu'on y boit de la bière ( et on sait que la bière mène à tout... enfin, surtout aux toilettes les plus proches)


On dit qu'il vaut mieux s'adresser à dieux qu'à ses saints, donc si ce 666° billet vous dérange, hé bien merci de vous adresser au service des réclamations


Ou au boss.
 Attention Chef Lulu est parfois un peu colérique, c'est à vos risques et périls..

zut, c'est quoi le prochain chiffre maudit? 6666? 121212?  Bon, c'est trop loin, rendez vous déjà au billet numéro 1313, ça sera bien!

Entretien avec un vampire - Anne Rice


 Il y a fort fort longtemps, je crois qu'on peut remonter à plus de 18 ans, quelque chose comme ça, j'avais lu et apprécié les 3 premiers tomes de la série des vampires d'Anne Rice.
Pas adoré, mais apprécié.
J'ai tenté le 4°et.. impasse, impossible de le finir, le livre me tombait des mains. J'ai abandonné, considérant que les 3 tomes faisaient une bonne trilogie, conclusive, et qu'il n'y avait pas besoin d'ajouter quoi que ce soit.

On m'avait offert le tome 1 du cycle des sorcières, je l'ai tenté, et abandonné au bout de 80 pages.Ennui profond, et je ne voyais pas non plus où l'auteur voulait en venir, ça mettait vraiment trop de temps à se mettre en place, donc...nouvel abandon.

Hum? Je vois un peu partout sur la blogosphère littéraire que " Le sortilège de Babylone" est son meilleur livre. Je vais tenter le coup avec celui- là. Bilan? Abandon au bout d'un quart du livre
Pour expliquer, ça commence par un meurtre: une jeune femme est assassinée et son ancien professeur l'apprend par les médias et.. Exit le meurtre la suite est une longue discussion entre le professeur parti écrire seul dans une maison isolée et.. disons faute de mieux, un fantôme, l'identité d'Azriel  n'est pas bien claire, toujours est- il  qu'il va raconter son histoire au professeur, comment il vivait à l'époque antique à Babylone et comment il a été manipulé et.. fantômifié. Attendez, un immortel qui raconte sa vie à un mortel, mais ça me rappelle un truc.  Hé oui,  tout le principe en tout cas, jusqu'à ce que je lâche l'affaire est un décalque du principe d'entretien avec un vampire. Un écrivain au lieu d'un journaliste, seul, en tête à tête avec un fantôme au lieu d'un vampire. en beaucoup, beaucoup moins passionnant et surtout, très réchauffé. Le meurtre? Bah, il doit forcément revenir sur le tapis à un moment, mais je n'avais vraiment pas le courage de me farcir des pages et des pages d'Azriel racontant sa vie, sa mort et ses aventures post-mortem pour le savoir. Je le garde quand même sur un coin d'étagère, on ne sait jamais, je changerai peut être d'avis et le finirai un jour?

je m'interroge encore sur ce choix visuel " Renaissance" qui ne correspond ni à l'époque où se passe l'intrigue ( Fin  années 70) ni à celle qui est racontée , XVIII et XIX° siècles)
Du coup, j'ai eu un gros doute. Anne Rice, ça tient la route ou pas? Donc une seule manière de le savoir, reprendre celui que j'avais apprécié et voir si la sauce prenait à nouveau ou non.

Verdict.. oui.. et non en même temps.

Oui, parce que définitivement Entretien avec un Vampire installe bien son histoire sans prendre 150 pages pour le faire, et qu'il se permet ( c'est le premier livre de l'auteur) quelques traits d'humour sarcastiques voire légèrement tendancieux qui m'ont bien faite sourire, humour qu'elle semble avoir totalement perdu depuis.  Comme lorsque le journaliste demande au vampire " est-ce que c'est vrai que les vampires peuvent se transformer en fumée pour passer à travers les trous de serrures".
Et que l'autre lui répond "  non, mais j'aimerais bien me pouvoir me changer en fumée et passer au travers de toutes sortes de serrures aux formes diverses et sentir leur caresse, blabla". Loulou veut donc participer à une soirée où on passe au travers d'un maximum de trous.. .. euh. Il y a un endroit comme ça dans ma ville, un club un peu spécial où je ne suis jamais allée* mais où je sais qu'il se passe des soirées avec un grand nombre de participants, je suis sûre qu'ils seront très ouverts à toute proposition :D

Toute cette dimension qui avait d'ailleurs été un peu gommée de la version film, que j'avais vu avant de lire le livre, et qui faisait pourtant déjà assez fort dans les sous-entendus sexy, et vaut d'être quand même vu, ne serait-ce que pour l'ineffable plaisir de voir un scientologue décapiter des rats à coup de dents. Oui je n'aime pas beaucoup Tom Cruise en général, mais j'avoue l'avoir apprécié dans ce film là, parce que c'est justement très éloigné de ce qu'il fait normalement et qu'il a l'air de s'être amusé, sans trop se prendre la tête. Par contre Louis reste un poil casse-burettes que ça soit en version papier ou film, et c'est dommage, c'est  le personnage principal, et je comprend pourquoi il est mis au rencart dans les tomes suivants. J'ai juste envie de lui faire fermer sa grande bouche pleine de dents pointues une bonne fois pour toutes à chaque fois qu'il se plaint. Si ta vie de mort est si insupportable bah, suicide toi en restant au soleil, ou laisse toi mourir de faim, mais par pitié, arrête de geindre. Et le personnage supposément touchant à ne pas vouloir abandonner sa nature humaine en devient pénible à force de ressasser la même rengaine.

Et donc Non, parce que ce qui m'avait gênée à la première lecture est toujours là:
Louis, le personnage central qui raconte donc son histoire, aurait pu être intéressant, mais ses dilemmes moraux sont un leitmotiv qui tourne vite en rond, et à force de répétition, le personnage devient fade.
Par contre la raison de sa déprime, du temps où il était encore vivant, est bien plus logique dans le livre :  il s'est disputé avec son frère qui est mort , accident ou suicide,  quelques minutes plus tard, et tout le monde le rend responsable de cette mort, donc il ne supporte plus les accusations muettes, d'autant que lui même se sent coupable, que dans le film: sa femme est morte et il est tout triste. C'est un poil léger quand même, mais plus simple à mettre en place au cinéma en quelques minutes que la relation épineuse entre les deux frères.

Et donc, ce cher Louis passe  une bonne partie de son temps à critiquer Lestat, le vampire, le "monstre" qui l'a "fait",  car il tue des humains sans états d'âme et c'est pas bien, mais lorsque lui-même se décide enfin à commettre son premier meurtre, il choisit une petite fille de 5 ans comme victime. La paille et la poutre.
"Ha mais oui, mais c'est pas pareil, puis elle allait mourir de faim ou de maladie, puis j'ai pas pu aller jusqu'au bout, puis.. " tatata, t'es un monstre comme celui que tu méprises et c'est tout, alors museau sur ta supposée supériorité morale parce que tu as des remords à tuer des gens.

La petite fille, donc, parlons-en.  Claudia. L'élément désigné " trop choupinou" de l'histoire. Mignonne comme une poupée et.. tueuse sanguinaire.
Il y a avait une idée intéressante: mordue à l'âge de 5 ans, elle n'a aucun souvenir de sa vie de mortelle, ni aucun sens de  morale humaine.Nature sans culture, et la nature de Claudia fait froid dans le dos, on est loin de la conception rousseauiste de l'homme né bon et corrompu par la société, c'est tout le contraire!
Claudia c'est ça, une gamine sauvage qui pousse la logique de sale gosse pourrie gâtée par ses deux "papas" jusqu'à devenir une serial-killer de 5 ans, coincée pour toujours à l'âge où les affreux jojos torturent les insectes. Qui va vieillir "mentalement" en gardant toujours l'apparence de ses 5 ans, ce qui la met hors d'elle. Ok, je peux comprendre sa colère.
Sauf que Claudia concentre deux types de personnages que je déteste à égalité: la gamine capricieuse qui joue à l'adulte et plus tard, l'adulte capricieuse qui joue à l'enfant, et toujours pour manipuler les autres
Dans le film, elle était un peu plus âgée, législation sur les enfants acteurs oblige, l'actrice avait 12 ans, et le personnage aussi. Bon je n'aime pas Claudia en version film non plus, même si le fait qu'elle soit un peu plus âgée et un peu moins capricieuse la rendaient plus supportable - le personnage a probablement été un peu remanié pour la rendre un peu plus conforme à l'âge de l'actrice, je suppose, donc moins capricieuse- mais déjà lorsque le film se débarrasse d'elle, j'avais poussé un soupir de soulagement et un " enfin!!!" ( et accessoirement, on va pouvoir refaire des blagues gentiment salaces sans que ça ne vire au légalement douteux)

Ce problème d'âge rend donc - et ça j'avais oublié- pas mal de passages trèèèèès chelous. Mais vraiment. Déjà parce que même au départ, quand elle a réellement 5 ans, l'auteur la sexualise terriblement et c'est gênant au possible. J'avais détesté à la fois le personnage, pour le caractère capricieux qu'elle a, mais aussi , et surtout, la manière très malsaine dont elle est présentée.
Chose que je ne savais pas lors de ma première lecture, L'auteur avait une fille, morte de maladie à l'âge de 6 ans, et l'écriture du roman a été un peu sa catharsis. C'est du coup encore plus glauque. Qu'elle la transpose quelque part un personnage immortel, je comprend la démarche, mais du coup, en faire à la fois une monstre sans pitié et une mini-allumeuse...oui il y a là quelque chose que je trouve particulièrement douteux.

Mais voilà, ce roman, qui a ce gros handicap que 2 des personnages principaux sur 3 me gonflent, reste malgré tout assez agréable à lire. Parce que Lestat sauve le tout. Pas étonnant qu'il soit devenu le personnage central des tomes suivants.
Là, on a droit à la version qu'en donne Louis, qui le déteste autant qu'il l'admire, donc Lestat est plutôt présenté selon les moments comme un idiot, un sale con, une enflure, un monstre, mais capable de tromper son monde en se faisant passer pour le type le plus sympa de la terre, embobinant les gens par des paroles étincelantes.. et souvent à double sens. Un double sens souvent réjouissant.
Lorsqu'il dit à son vieux père, aveugle, qui n'a aucune idée de ce qu'est devenu son fils " je passerai mes journées à dormir et mes nuits à boire si j'ai envie", le décalage entre le sens que comprend l'aveugle qui imagine que son fils est un noceur invétéré, et celui qu'y met le vampire - et que comprend le lecteur-  est excellent.

Et donc ce premier tome se permet régulièrement ce genre de petits traits d'humour noir à travers Lestat, qui fait que le lecteur est intrigué et intéressé par ce personnage malgré le point de vue négatif qu'en donne Louis, qui ne peut se défaire d'une fascination étrange pour ce personnage qu'il n'arrive pas à comprendre. Lestat est tout ce que Louis n'est pas, tout ce qu'il déteste mais, quelque part aussi, aimerait malgré tout être: un peu dingue, imprévisible, joyeusement fêtard, cynique et je-m'en-foutiste. On devine vite qu'il est plus complexe que l'image qu'en donnent les autres, et on a bien sûr une envie: celle de connaître son point de vue sur la même histoire.
Ca ne sera pas tout à fait la même histoire, mais  la sienne sera le sujet du tome 2... (hum et rétrospectivement, je comprend pourquoi j'ai laissé tombé le tome 4 en cours de route: manque de cohérence entre le caractère brillant, amoral et cynique du Lestat qu'on a apprécié depuis 3 tomes, qui devenait terne au possible.. il a du laisser son sens de l'humour quelque part entre les deux tomes. Et ça, le manque de cohérence interne, ça ne ne pardonne pas. )

Donc au final, un livre qui a de bonnes idées, mais un personnage central ennuyeux au possible, heureusement contrebalancé par un comparse haut en couleur - et par conséquent tout le passage où Lestat est hors jeu, et où l'histoire se concentre sur les "vacances" de Louis et Claudia à Paris est loooong, mais looooong (j'abuse mais c'est presque ça: ils viennent des USA et vont en Europe, là où ils espèrent trouver d'autres vampires, et donc font ce que font logiquement des américains en goguette à Paris: du tourisme "Paris By Night" et la tournée des cabarets jusqu'à trouver d'autres... buveurs nocturnes)

Le temps n'a pas amélioré le roman, qui est disons.. dans la moyenne haute pour un roman fantastique, avec le choix novateur à la fin des années 70 de donner la parole directement au personnage surnaturel au lieu de se contenter de l'éliminer, mais les défauts sont toujours là, amplifiés par le fait que j'ai eu beaucoup d'autres lectures fantastiques depuis.
Mais, en regard des autres romans de l'auteur, les plus récents, qui sont verbeux et ennuyeux au possible, celui là à le bon goût de ne pas (trop) se prendre au sérieux et de se permettre quelques moments humoristiques et des sous-entendus (homo)sexuels inattendus et souvent drôles ( et parfois la collision avec les événements contemporains peut devenir encore plus drôle, lorsque les 2 vampires qui vivent quasiment comme un vieux couple parlent de leur gamine adoptive et de "ses deux papas". Rien que pour ça et d'imaginer l'apoplexie que feraient les manifestants de l'autoproclamée" manif pour tous" j'ai eu un grand sourire j'avoue. tiens oui, envoyons leur des caisses de livres d'Anne Rice et de DVD du film!)

De mémoire, l'adaptation film avait des défauts ( mais déjà signé de Neil Jordan, à qui on doit entre autre  La compagnie des loups et Breakfeast on Pluto, deux bon films dan des genres très différents ), mais aussi avait assez bien rendu ce côté  humoristique, cynique et caustique de Lestat.
D'ailleurs c'est très bête, mais je ne peux plus l'imaginer autrement qu'avec les bouclettes blondes qu'arborait Tom Cruise.  Alors qu'il m'indiffère la plupart du temps, là je l'avais trouvé étonnamment bon, même en ayant revu le film après avoir lu le livre.

Et apparemment il y a une Bd qui a été faite, d'une part je suis assez curieuse d'y jeter un oeil, histoire d'avoir vu tous les supports, mais vu qu'elle est sous titrée " l'histoire de Claudia" , donc le personnage que je veux tuer quasiment dès son apparition, je sens que ce n'est pas pour moi.

Et il est également question d'un remake au ciné. Mouaif, je ne vais pas épiloguer sur le manque absolu d'imagination des producteurs d'Hollywood: " Tiens il y a un bouquin qui a marché, on en a fait un film qui a marché, si on faisait un remake du film? Y'a des sous à se faire". Zéro originalité et zéro prise de risque, hormis celui de décevoir en bloc les gens qui ont apprécié le livre ET ceux qui ont apprécié le film. Mais quelque part on s'en fout de ceux qui partiront avant la fin, du moment qu'ils ont payé leur place.

Voilà, un livre, pas mal mais pas exceptionnel, mais toujours largement au dessus, à mon humble avis de ce qu'à fait l'auteur par la suite. Et ça me peine vraiment de devoir le dire.

Ceci dit, ça vaut toujours mieux que les daubes vampiriques récentes qui ne respectent pas la moindre parcelle du principe même du vampire. Un vampire, ça mort, ça boit du sang et ça ne se balade pas au soleil en brillant comme une princesse Disney ( et non je ne me lasse pas de tailler un short à Twilight que j'ai essayé de lire. Oui j'ai essayé. Je vous jure, ce n'est pas mon genre de casser quelque chose gratos. Mais sérieusement, ici, même Louis est assez relou, ce n'est cependant rien à côté de la bande d'ado " tro d4rk " de Twilight. Et dire que des milliers de fans vont avoir cette référence, alors que je suis sure que même le moins bon des livres d'Anne Rice est largement meilleur que... ça, donc oui à défaut, par pitié allez lire Entretien avec un vampire et lâchez moi ce truc juste bon à caler un meuble)

Hum, j'attends la salve de messages rageux "haaa ta osé critiké Twilight, ki té pour critiké t'y conné rien". Bon Twilight est vieux maintenant, genre holalala, 10ans, donc peut être qu'il n'a plus trop de fanatiques, ou bien ils ont grandi et sont passés à autre chose, mais à tout hasard je prends les devants:

et tant pis pour ceux qui ne connaissent pas l'expression
* Histoire véridique, une fois,  à l'époque de la fac, en sortant de restau avec deux copines, deux gugusses qui n'avaient peur de rien et surtout pas du ridicule et des râteaux, nous ont abordées pour savoir si on voulait les accompagner au club échangiste. "Mais vous n'avez pas besoin de participer, on a juste besoin d'amener des filles pour pouvoir rentrer". Heu merci, mais non merci, pas la peine d'insister...

vendredi 11 novembre 2016

Otto Dix et la Grande Guerre

C'est vrai que je n'ai pas beaucoup été active sur le Challenge Grande Guerre de Denis (c'est le problème avec les challenges qui durent plusieurs années!) mais en cette année de centenaire de bataille d ela somme, tiens.. un billet spécial Grande Guerre pour le 11 novembre.
Et après le côté Triple-Entente l'exposition en Belgique, avec les poètes britanniques de la guerre et les cimetières  du nord de la France, les pièces de théâtres de cet été au festival, j'ai eu envie d'aller voir ce qui se passait dans le camp ennemi.
Ennemis?oui, enfin, tout autant victimes d'une politique absurde qui a entraîné toute l'Europe dans une invraisemblable escalade de violence sanguinaire.

D'une part je suis en train de lire " A l'ouest rien de nouveau", je vais tenter de le finir d'ici fin novembre,  mais j'ai eu envide de mettre en avant  la vision d'Otto Dix, peintre allemand ( 1891- 1963), engagé volontaire en 1914 parce qu'il voulait voir lui même de quoi il allait s'agir, et n'en est pas revenu indemne, en tout cas, mentalement. Il a transposé son expérience et ses traumatismes dans une série de tableaux et de gravures  (plus de 600!) d'une rare violence, qui n'enjolivent pas la chose. ce qui lui a valu par la suite d'être classifié comme peintre dégénéré par la politique nazie. Trop cru, trop critique envers le mythe national guerrier...

Otto Dix fait partie de la mouvance expressionniste, je vous bassine suffisamment avec ça au niveau cinématographique depuis pas mal de temps, , et voilà que je vais vous bassiner avec la peinture expressionniste.
Le but est le même: des oeuvres étouffantes, violentes, en équilibre instable, des couleurs saturées, des lignes brisées... on ne recherche pas le réalisme mais l'expressivité maximale. et paradoxalement, ces représentations irréalistes, parce qu'elles visent à exprimer un ressenti, et à partager une expérience plus qu'une image, sont presque plus " réalistes" qu'une peinture classique. La mort d'un soldat n'y sera pas héroïque ou idéalisée, c'est la triste situation d'anonymes considérés comme de la chair à canon qui y est dépeinte: du sang, de la boue, des os qui blanchissent au sol... " Ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face".. Dix l'a regardée en face et n'a pas détourné son regard, il met son spectateur dans la même situation. Je comprends que ça puisse mettre mal à l'aise, ce n'est pas de l'art pour faire joli, c'est de l'art qui dénonce.

Lichtsignale ( 1917) Signaux lumineux. Il pourrait presque passer pour une représentation de fête, avec ses couleurs vives, ses feux d'artifices.. mais cette débandade au premier plan ce ne sont pas de joyeux fêtards au carnaval, ce sont des squelettes et des fantômes sur un champ de bataille.
Pour moi ce tableau dépasse la simple impression visuelle, il est sonore et olfactif,  on y entend le sifflement des obus et les explosions, le mouvement de panique, l'odeur de la poudre et du métal chauffé...

Tryptique de la guerre ( 1939-1932) : l'oeuvre maîtresse du peintre qui reprend de manière très intelligente une structure religieuse: le tryptique, habituellement réservé aux sujets chrétiens. Normalement, dans la version la plus habituelle,  les panneaux latéraux sont réservés à des images de saints, le panneaux central à une crucifixion ( donc déjà une image de violence), ou scène de martyre d'un saint , et la prédelle ( partie du dessous) à des scènes de la vie du saint principal auquel est dédié le tableau. La technique est d'ailleurs aussi celle utilisée au moyen-âge , la tempera ( peinture liée à l'oeuf et tombée en désuétude depuis longtemps à l'époque de Dix)

Sauf que cette fois, ce ne sont pas des saints connus et nommés qui sont mis à l'honneur, mais une foule anonyme et sans visage ( de dos, ou masqué par des masques à gaz ou des pansements), avec une lecture en cercle: Droite>centre>gauche>en dessous>retour à droite, suivant le sens indiqué par le bras du squelette dérisoirement planté sur des poutres et qui domine la scène centrale, parodie de crucifixion.
L'armée anonyme part >se fait massacrer>on évacue les blessés> on enterre les morts> on recommence avec des troupes fraîches. Des couleurs claires aux sombres, du matin au soir.
Adéquation de la forme du tableau et de la technique, mais aussi finalement du sujet: c'est bien une peinture de martyrs. Des martyrs sans nom destinés à une tombe commune. Le seul personnage doté d'un visage, celui qui évacue un blessé, est un autoportrait du peintre, dans une tentative désespérée de sauver au moins une victime.
Magistral.

Les joueurs de Skat ( 1920). La guerre est finie.. mais à quel prix. Ces trois joueurs de cartes sont d'ancien combattants, des gueules cassées. Ils n'ont plus grand chose d'humain, et sont plus proches de ce qu'on appellerait maintenant des cyborgs. Une jambe et un bras à eux trois, pas beaucoup d'yeux non plus, des mâchoires métalliques, il jouent à cartes découvertes ( le jeu était faussé depuis le début) sous un lampadaire où apparait, fantomatique, une tête de mort. A quoi sert d'avoir gagné une croix de guerre lorsqu'on est plus qu'un homme tronc? Evidemment ces gueules cassées sont bien plus " cassées" que ne l'étaient les survivants ( à ce niveau, personne n'aurait survécu, l'effet d'accumulation est presque drôle, d'un humour noir cynique ), mais résume l'ensemble des blessés de guerre.

Eux ont encore la chance de pouvoir se payer un café et jouer aux cartes..



Le marchand d'allumettes ( 1920): voilà le sort réservé à l'immense majorité des anciens combattants. Un petit travail de misère à la hauteur des maigres capacités qui leur restent, à la limite de la mendicité, les gens l'ignorent, personne ne l'écoute,  les chiens leur pissent dessus... Le promeneur ne veut regarder en face la réalité de ce qu'à été la guerre, les gens ont d'autres préoccupations.

Peinture de la rue de Prague dédiée à mes contemporains ( 1920):
Ceux-ci  doivent vivre de la charité publique. Mais Dix glisse toujours son petit trait d'humour très très noir, puisque ses éclopés avec leurs prothèses de fortune en manches à balais mendient devant la vitrine d'un marchand de prothèse dernier cri, probablement leur rêve, qu'ils ne pourront de toute façon pas se payer avec les quelques piécettes qu'une foule ( réduite à deux mains anonymes, et une chaussure à talon) leur accorde, quand elle daigne les voir.
A noter que le tableau est un collage et en 1920, Dix intègre un détail dénonçant la situation contemporaine: l'éclopé en chariot roule sur un bout de journal titrant " Juden raus!" . Dehors les juifs. Tout le monde s'ignore y compris les deux blessés, la société fait ce qu'elle fait toujours '" c'est la faute des autres" et ça finira très mal.
Il critique donc à la fois la guerre passée, la société contemporaine qui méprise les anciens combattants et se cherche d'autres moutons noirs.


Alors oui, Dix fait de la caricature, c'est violent, c'est cynique, ce n'est pas "joli", mais ça n'est jamais gratuit, pour le plaisir de choquer. Le sens prime sur la forme, c'est bien de l'expressionnisme pur. On aime ou on déteste, dans mon cas j'aime, parce qu'il a des choses à dire et les dit sans détour.
parce que ça n'est pas tout à fait fini et que les horreurs de la guerre sont encore plus abominables que tous les monstres réunis

So long, Leonard...

S'il y a bien un sujet que je n'avais pas envie de faire, pas si tôt en tout cas, c'est celui-là.
2016 a donc été une sale année depuis le 1° janvier.. et ça continue. Je n'ai pas évoqué tous les disparus de cette année, mais voilà, c'est maintenant Leonard Cohen qui tire sa révérence.

Et ça m'attriste beaucoup. Plus en fait que tous les autres réunis. J'adorais ce que faisais ce gars-là.
Hommage par le dessinateur Michael De Adder.

Il y a des gens comme ça, tu ne les connais pas, tu les découvre un peu par hasard.. et ils prennent une place à part dans ta culture. Et Leonard Cohen, c'était ça.
Il y a un mois quand le débat a fait rage sur " doit-on donner le pris Nobel de littérature à un chanteur?" Déjà, pour moi le débat n'avait pas lieu d'être, puisqu'on donne avant tout le Nobel de littérature à un auteur de textes, poétiques si vous voulez, et donc " doit-on donner le prix  Nobel de littérature à un poète?", ça devient absurde.
Mais j'avais répondu à l'époque que pour moi, sauf mon respect pour Bob Dylan, j'aurais préféré le voir décerné à Leonard Cohen, qui a en plus publié des recueils de textes et , à décorer un auteur compositeur , j'aurais préféré Cohen.. apparemment je ne suis pas la seule - mais c'est déjà un effort d'ouverture du comité Nobel.
Sans émettre de jugement de valeur, j'ai donc toujours préféré Cohen , et même sur les morceaux des années 90, avec arrangements au synthé pas toujours convaincants. Il a une dimension à la fois mystique ( sans être relié à une religion en particulier ) et sensuelle à la fois qui manque à Dylan. Souvent classé sinistre ou déprimant pour ses textes sombres sur la mort, la guerre, l'abandon, la solitude, le déracinement... je dirais plutôt que ce côté mélancolique parle à mon côté mélancolique.
Mais voilà, Leonard Cohen, je l'ai donc découvert peu à peu, et c'est devenu une sorte de papy idéal, un peu cynique et désabusé, avec une bonne dose d'humour noir,  pour moi qui n'ai jamais connu mes deux grands-pères, le papy idéal qu'on croit immortel.. mais un jour il faut se rendre à l'évidence.

Je l'ai découvert par hasard il y a quelques années dans la bande originale du film Exotica ( vérification il date de 1994), où une strip-teaseuse se déhanchait sur sa chanson " Everybody knows".

Je n'ai aucun souvenir du film ou presque si ce n'est qu'en sortant, je suis allée séance tenant chercher un disque du chanteur. Ce n'est que quelque temps après que j'ai fait le lien avec "le gars qui chantait Suzanne" dans les années 70 - ma mère était assez fan des chanteurs-euses engagés des années 70, surtout Joan Baez, j'avais déjà entendu quelques uns de ses disques et donc aussi " Suzanne".
Et ça n'était pas évident de reconnaître la même personne, à l'époque il chantait dans un registre plus haut, pas forcément adapté à sa voix naturelle, mais plus dans le ton de l'époque ( qui a un petit côté Simon and Garfunkel)

J'ai tout de suite accroché à sa voix si particulière, bien grave comme j'aime et surtout son sens de l'interprétation ( et en tant que chanteuse amateur, je peux vous dire qu'arriver à faire passer une intention, une émotion, appelez ça comme vous voulez, ça n'est pas donné à tout le monde.
Je n'aime pas la reprise de Hallelujah par Jeff Buckley, parce qu'elle est propre léchée, juste.. mais qu'elle manque cruellement de cette interprétation. Voilà, c'est ça, c'est mignon, mais ça manque de chair. et je choisis de mot juidcieusment, vous verrez pourquoi quelques lignes plus bas

Vous allez me dire que ça se comprend et que c'est logique que l'auteur soit plus investi dans son texte que n'importe qui le reprenant ( en tout cas je reconnais que les enregistrements récents sont bien meilleurs, épurés de l'épaisse couche de synthé de ceux des années 80, laissant toute la place à l'expressivité de la voix)
Chanson d'ailleurs faussement religieuse et réellement à double sens -ici version de John Cale, pas mal ( sinon pourquoi parler d'attacher quelqu'un à une chaise de cuisine, hmmm?) C'est ça la marque Cohen, sous un vernis "innocent" des textes souvent noirs et/ ou, les deux ne sont pas incompatibles, sensuels. Yep, je suis pour,célébrons Noël avec des textes sexys.. avant de... mettre le petit jésus dans la crèche. Mais attention sensuel ne veut pas dire "graveleux", et c'est justement là qu'est toute la différence.


Mais , il avait aussi l'art de transcender d'autres textes, tels "la complainte du partisan" chanson française de résistants, traduite, qu'il amène dans une autre dimension , internationale ( violons tziganes, bouzouki..) chantée en anglais et en Français. Cette version est tellement au delà des époques, des frontières qu'elle renvoie aux oubliettes la version originale d'Anna Marly ( attention, ça fait mal) et la transforme en quelque chose de bouleversant.
Quand je parlais d'interprétation, lors qu'il dit " oh the wind, the wind is blowing, through the graves, the wind is blowing", autant l'allitération, la répétition, que le ton de sa voix rendent audible l'idée du vent glacial ( chose que ne rendait pas l'original " le vent souffle sur les tombes"), et ça c'est très très fort.

Encore mieux.. quasiment pas de musique et sortait parfois du carcan du chanteur pour redevenir l'écrivain disant un poème au détour d'un concert. 75ans, la classe ultime, et un texte à nouveau olé olé .


Il avait sorti un dernier album il y a quelques semaines, que je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter, mais.. encore plus sombre que les précédents, et prémonitoire, et semblait avoir le moral en dépit de soucis de santé.

Pas de problème Monsieur Cohen, on ne vous oubliera pas, même si on va d'abord commencer par déprimer un peu. avant de redevenir un peu fêlés.

Il reste encore quelqu'un ( hormis Dylan) qui joue un pu dans la même catégorie, humour noir, un peu déglingué, voix très spéciale, textes volontiers égrillards, et .. chapeau. J'espère que le prochain ne sera pas.. Non, en fait je vais arrêter de parler de gens que j'aime bien, je crois que j'attire la poisse. Ceux qui me connaissent auront deviné à qui je pense.

mardi 8 novembre 2016

The Walking Dead Saison 1 ( Série TV)

Me voilà donc une fois de plus par la force des choses coincée à la maison, en arrêt maladie, avant d'en être au point de tuer mes chefs ( la situation est un peu compliquée au travail et et même disons à couteaux tirés),  ce qui est l'occasion de continuer ma cure ciné.. étendue cette fois à des séries TV.
Et à l'approche des élections américaine, en voyant et en écoutant un des candidats- je vous laisse deviner lequel-  je me suis rendue compte que je n'avais pas encore eu l'occasion de regarder cette histoire de zombies à succès.
En plus une série où on canarde  à tour de bras des morts-vivants, ça a un petit côté catharsis par rapport à mon travail, je pense.

Donc le sujet de départ? Quelque part du côté d'Atlanta, Rick est policier et a un peu la guigne, ça ne va pas très fort avec sa femme et en plus, il est gravement blessé lors d"une arrestation qui tourne mal. Cloué sur un lit d'hôpital, à observer les allées et venues de ses collègues qui lui apportent des fleurs sans vraiment pourvoir faire quoi que ce soit. Et lors qu'il parvient enfin à articuler pour dire quelque chose à Shane ( le coéquipier qui vient de lui amener les fleurs), pour lui il ne s'est passé que quelques secondes... mais les fleurs sont déjà fanées sur la table. En fait il émerge d'un cirage qui dure depuis plusieurs semaines, pour se retrouver seul dans un hôpital dévasté. La lumière fonctionne encore un peu, mais il n'y a plus d'infirmières ni de téléphone.
Seul, enfin presque. Lors qu'il parvient à sortir de sa chambre, c'est pour tomber sur un cadavre mutilé dans un couloir dévasté, véritable scène de guérilla urbaine (oui un peu la situation du mec de 28 jours plus tard, ce qui s'est exactement passé, et la raison pour laquelle il est toujours là, est résumé en intro de l'épisode 6). Donc Rick en caleçon et chemise d'hôpital encore bien vaseux, découvre des choses étranges: une porte sur laquelle est inscrit " ne pas ouvrir, il y a des morts dedans".. et visiblement  tous ne le sont pas  vraiment, au vu de l'énergie avec laquelle ils essayent de sortir.

Pire encore à l'arrière de l'hôpital, ce sont des dizaines de corps emballés prêt pour la morgue qui décorent le paysage. après avoir volé un vélo à son demi propriétaire ( oui cette séquence est très drôle) Rick pédale jusque chez lui, pensant qu'il hallucine probablement à cause des médicaments. Mais sa femme et son fils ont vidé les lieux emportant tout.
Alors que Rick le malchanceux essaye de classer ses idées, il est assommé à coup de pelle par un petit garçon et son père, qui squattent la maison des voisins... et se réveille à nouveau sur un lit, attaché. après ce sauvetage musclé et vérification qu'il est bien humain, les deux survivants lui expliquent: la ville entière a été victime d'une épidémie de fièvre zombie, et, pour y échapper, ceux qui n'étaient pas atteint ont fui vers Atlanta. Sa femme et son fils ont du suivre le même chemin.. Ni une ni deux, Rick part pour Atlanta, récupère un cheval au passage - parce qu'il n'y a plus  d'essence - devenant pour le coup un authentique Sherrif de L'ouest, colt, chapeau à étoile et cheval...
on dirait moi qui part en vacances (bah oui, j'habite dans le sud donc je pars en vacances dans ce que les JT un peu bas de plafond appellent le "sens des retours". )


Et se retrouve illico presto coincé par une horde de zombies. Mais heureusement, il y a Findus, et un cheval c'est bien plus nourrissant pour une bande de zombies affamés qu'un flic un peu maigrichon.
"Do not enter" euh, merci du conseil.  Mon problème avec ce genre de séquence c'est que mon cerveau enclenche automatiquement le jingle "Benny hill" qui rend TOUT burlesque.

Ceci dit, l'aide viendra d'un groupe de survivants, qui après l'avoir un peu menacé quand même, se dit qu'un authentique flic qui sait manier les armes, ça n'est pas inutile dans un rpg groupe.
Ce que Rick ne sait pas encore,c 'est qu'ils ne sont qu'un détachement d'un groupe plus grand, planqué en forêt, où se trouvent aussi sa femme, son fils et son coéquipier (qui le croyant mort, s'est bien occupé de madame entretemps). Joie et bonheur? Que Nenni, juste le début des emmerdes façon Koh-Lanta. Sans compter que les survivants ne sont pas tous à la base les plus brillants ou les moins salauds des humains, et certains voudraient garder dans leur microcosme les modes de vie d'avant. C'est à dire en rester à leurs préjugés de supériorité des blancs sur les noirs, ou des hommes sur les femmes..

Ceci dit, je en sais pas si c'était le but ou pas, mais je rigole énormément avec cette série. Parce qu'elle se permet des moments d'humour auquel je ne m'attendais pas : le héros qui pédale sur un mini vélo en pyjama d'hôpital, ou se fait assommer sans sommation; le cheval que j'ai réellement surnommé Findus dès son apparition. Le tartinage un peu crado de sang de zombie, pour tromper l'odorat des autres zombies et passer parmi eux ni vu ni connu, avec bien sûr la pluie qui va se mettre à tomber juste quand il ne faut pas. Un bandit qui se prend une flèche dans le cul. Ou le misogyne qui frappe sa femme ( ho toi, tu va crever parmi les premiers, enfin j'espère!) et se trouve bouffé par une zombinette affamée. Yep, merci madame.  Le sale type raciste qui fait iéch le monde qui se retrouve attaché sur un toit et comme par hasard, la clef des menottes qui tombe pile au fond d'une canalisation -c'est-vraiment-trop-dommage- on-va-devoir-partir-sans-toi.
Des choses comme ça, assez gaguesques, des gags un peu téléphonés mais assez réjouissants dans le fond. Ou plutôt, disons que JE choisis de les considérer au second degré ( surtout pour le dernier épisode avec un cliché de savant fou un peu tout nase et  ho, merde on est coincés dans un bâtiment qui va sauter dans moins de 5 minutes, mais... j'y pense j'ai trouvé ce truc en lavant tes affaires, tu crois qu'une grenade à main, celle que tu avais chopé au début de la série et qu'on avait complètement oubliée,  ça pourrait nous servir pour péter une fenêtre?Yep! j'avoue là, c'est du too much auquel j'ai du mal à trouver une excuse, même en étant bon public. a égalité avec le coup des bandits latinos qui n'en sont pas...
Parfois ça passe.. parfois non. Et mon juke box mental a fait plus d'une fois le raccourci Jingle Benny hill, ça n'aide pas à prendre tout ça au sérieux.

Par contre et c'est un peu l'autre problème,  la série s'attarde aussi sur les détails du quotidien ( deux gars qui parlent de leurs problèmes de nanas, deux soeurs fans de pêche qui parlent de noeuds de marins, de mouches, etc..). Alors oui c'est supposé donner un cadre, montrer comment la vie s'organise tant bien que mal chez ces réfugiés retournés à la vie sauvage, et leur perte de repères, mais quelque part ça donne aussi un effet comique involontaire ( heu sérieusement... c'est l'apocalypse zombie à moins de 5 kilomètres et vous comparez vos mouches et vos techniques de pêche?!). Disons que c'est le principal reproche que je ferai à l'issue de cette saison 1: efficace dans les moments d'action, la série patauge un peu dans les moments intimistes ou d'émotion, que je n'arrive pas franchement à prendre au sérieux, ou a prendre en pitié les "gentils" condamnés à clamser à brève échéance parce qu'ils ont été mordus. Ouaip, c'est bien gentil, mais ta soeur fan de licornes et de sirènes et son cadeau d'anniversaire, ben, j'm'en fous.
Pareil avec la femme de Rick qui se console très vite de la mort de son mari puis jette son amant dès le retour du légitime, en .. quelques secondes. Cash. Sans accepter d'en discuter. Ok, il en faut un peu plus pour rendre un triangle amoureux crédible ( c'est une série les gars, pas un film, vous pouviez vous permettre de développer un poil plus le personnage qui du fait se résume à " c'est une garce") et là, ça plombe vraiment l'histoire avec quelques scènes dispensables. Donc triangle amoureux pourquoi pas, mais il faut que ça tiennent un minimum la route sinon ça ne sert à rien.

La série joue aussi à fond des clichés de films d'horreur à fond les ballons, ceux qui vous font dire " ho toi tu vas crever dans 2 minutes" quand un personnage dit LA phrase: j'arrive dans quelques instants/ Je vais pisser/on se sépare en deux groupes/ (vague bruit derrière une tenture) "je vous ai dit que je ne voulais voir personne/ il n'y a rien a craindre ici les zombies ne viennent pas sur les hauteurs...
Toutes ces phrases qui font que le spectateur sais d'avance à quoi s'attendre et là, deux options, soit lui faire plaisir et se faire plaisir en lui proposant ce qu'il attend, soit prendre le chemin opposé et surprendre. La série joue alternativement sur les deux tableaux et c'est plutôt sympa.
Et non , pour une fois,  le black ne va pas mourir en premier, et le mec qui sauve la mise aux autres plus d'une fois a une solide formation non pas de hackeur de génie mais de livreur de pizza.

Mais voilà, des clichés et de l'humour, parfois volontaire, parfois involontaire, qu'au final, je rigole souvent franchement, soit avec la série soit.. des facilités du scénario et je ne peux absolument pas prendre les moments pathétiques au sérieux, même quand des gentils innocents se font mordre ( bah oui, t'avais dit " je vais pisser", t'avais signé ton arrêt de mort).

Il reste encore les zombies, bien moches aussi, et que je ne peux pas non plus prendre au sérieux, tant ils me rappellent Eddie, la mascotte d'Iron Maiden ou la marionnette des Contes de la crypte ( wowo j'aimerais revoir ça aussi oui!)


Dad!!!!
Yes honey?

Au final une petite série pas impérissable, mais distrayante, tirée d'un comics, j'ai toujours cru que c'était l'inverse. Pas 100% réussie pour moi, mais qui a déjà un avantage: la première saison fait 6 épisodes de 45 minutes chacun - le temps de tâter le terrain et d'aviser de la réception- , les saisons suivantes, une quinzaine d'épisodes, ce qui reste encore correct, car je décroche vite lorsque les saisons d'une série sont trop longues. Mais ce jeu de massacre est assez réjouissant à voir et assez addictif en dépit de ses limites pour qu'on veuille savoir ce qui va se passer. J'espère vivement que ça va s'orienter plus sur une série d'action et/ ou d'humour que sur de longues discussions supposées émouvantes au coin du feu. Disons que je laisse le bénéfice du doute à la première saison , qui a toujours la dure tâche d'installer le décor.

Ceci dit à l'occasion je tenterai la suite, peut être même d'ici la fin de mon arrêt maladie, avant de repartir affronter les zombies de ma hiérarchie ( j'ai l'impression que beaucoup d'entre eux n'ont effectivement plus que le cervelet en état de marche et que les fonctions supérieures sont aux abonnés absents). Ou pour les élections en France?  ( gniark! vanne gratuite)
oui oui, ça finit officiellement dimanche, enfin le mois Halloween, pour l'élection..on verra demain.
BRAIIIIIIIINS!!!