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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

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jeudi 25 juillet 2024

Colossale (BD 5 tomes) - Diane Truc et Rutile

 Voilà l'avantage de travailler en bibliothèque: je vois passer en emprunt et retour, ou je couvre et prépare des ouvrages qui seraient totalement passés sous mon radar sans cela.

Et c'est exactement le cas pour cette BD, que quelqu'un a rendue et que j'ai empruntée aussitôt, son sujet sortant de l'ordinaire m'a tentée.

BD, ou plutôt version papier d'un webtoon, que je ne connaissais pas, ce qui explique son format particulier (très gros tomes, découpés en chapitres, qui suivent et développent les personnages par petites touches). Après le style graphique est sympa, même s'il manque un peu de décors, mais très influencé par les manga. Et si je n'ai aucun problème avec les manga, j'ai un peu plus du mal avec le style et les références manga dans un cadre totalement européen, et il m'a fallu les deux premiers tomes pour m'y faire, suite à quoi ça se laisse lire très bien.


Le sujet? On y découvre Jade, 17  ans, elle est en fin de lycée. C'est une jeune femme issue d'une famille aristocratique, mais désargentée, et ses parents la poussent à fréquenter de sa catégorie sociale, dans l'espoir de la voir suivre le chemin tout tracé de ce qu'elle-même appelle avec un sens du sarcasme percutant "une dinde d'élevage": excellence lycéenne, suivie de, probablement, des études adaptées à sa catégorie sociale (on imagine droit, HEC, etc...), et surtout dès que possible, mariage  de convenance avec un jeune homme de même statut, pourvu qu'il soit riche. En attendant, on la pousse à écumer les rallyes mondains, à sympathiser avec des pimbêches et des m'as-tu-vu friqués qui la regardent de haut. Car Jade opte systématiquement pour des tenues ringardes, robes longues couvrantes, style bonne-soeur, qui la font considérer comme une sainte-nitouche. Mais il y a une raison à ce choix vestimentaire, qui n'est pas dicté par des convictions religieuses ou morale, mais par une nécessité: Jade dissimule ses muscles saillants, résultat d'une passion bien peu adaptée, dans l'idée de la société, à une jeune aristocrate. Elle est une fan absolue de musculation, et cache même cette passion à la limite de l'addiction à ses parents, leur faisant croire qu'elle va à la piscine. Alors qu'elle fréquente un gymnase, là encore, bien peu acceptable par ses pairs. On y trouve... des roturiers. Des fauchés. Des homos. Des femmes qui travaillent.
Ce qui donne à Jade une connaissance de la société que n'ont pas ses camarades, et bien qu'elle essaye de son mieux - mais avec beaucoup de gaffes - de cacher ce curieux loisir et sa force colossale, elle a quand même une certaine conscience sociale, qui la pousse a réagir lorsque ses vaniteux camarades se permettent d'humilier publiquement Alexandre, garçon d'écurie de la famille de l'insupportable et richissime Héloïse.
Tu las vois venir, la romance avec happy end entre la fille de famille noble et le roturier désargenté, liés par leur goût pour le sport?
Hé bien... pas vraiment, le scénario part dans d'autres directions, et si romance(s) il y a ce n'est pas ce que l'on pouvait attendre.


Et lorsque la famille de Jade la pousse, pour rattraper une énième bévue qui tourne en quiproquo général, à aller prendre des cours d'équitation chez Héloïse, elle accepte dans un seul but: revoir Alexandre, qui a attiré son regard. Alexandre est sympathique, grand, baraqué... et Jade s'est mis en tête non pas de le draguer, mais d'apprendre quel est son secret pour avoir réussi à développer une musculature aussi idéale (cherche pas Jade, les hommes et les femmes ne sont pas programmés pareil sur ce plan là, c'est la dure loi de la nature. D'ailleurs même à l'intérieur d'un même genre, nous ne sommes pas fichus pareil, c'est aussi la dure loi de la nature).
Cette rencontre va pourtant pousser Jade, tome après tome, vers une révolte qui couvait depuis longtemps. Depuis son enfance.
Elle voue d'ailleurs une admiration sans faille à sa tante Pénélope, ancienne banquière qui, suite à une grosse dispute avec son frère, a pris son envol vers le Brésil, pour assouvir son désir d'égalité et d'utilité en prenant part à des programmes sociaux. Pénélope est la seule qui se soit ouvertement opposé à son frère, le père de Jade, prêt à tout , y compris à sacrifier l'avenir de sa propre fille pour de l'argent. C'est grâce à Pénélope, à Léontine et Simon ses camarades de classe moins standardisés qu'il n'y paraît au premier abord, à Alexandre, et à ses amis du club de sport que Jade pourra trouver en elle la force, non plus physique, mais mentale, de s'opposer à ses parents et à ce qu'ils souhaitent " pour son bien", mais sans prendre en compte ses vrais souhaits à elle.

Ca reste une lecture légère, ce n'est pas non plus un roman graphique qui développe des thèmes profonds. Même si on découvre au fil des pages que la vie des autres n'est pas si rose non plus. La fille riche mais roturière peut s'épuiser en efforts, elle ne sera jamais pleinement intégrée chez les aristos. contrairement à la noble geek, qui est bizarre, mais quand même du "bon" milieu. Léontine, élevée dans une famille catholique pratiquante, bien qu'étant l'aînée, n'est "que" la fille d'une fratrie de garçons, donc, l'élément secondaire auquel ses parents ne prêtent même plus attention.

Et mine de rien, après 3 tomes plutôt axés sur la comédie sentimentale lycéenne, ce sont des sujets sociaux qui apparaissent: Alexandre est d'origine étrangère ( espagnol), élevé par une mère divorcée qui survit de petits boulots et a dû lui-même travailler dès la majorité, exactement le type de personne que la bonne société fait mine de ne pas voir. Simon est un "transfuge de classe", un petit bourgeois de fortune moyenne, qui, à force de dissimulation et de mensonges, a réussi à se faire passer pour noble et tremble de peur que ce secret ne soit un jour découvert. Pénélope a tenté d'aider, à sa manière, à rectifier la pauvreté dans le monde, mais en appliquant des techniques managériales pas du tout adaptées et s'est retrouvée en burn-out.
On y évoque aussi le mariage pour tous, qui ouvre les yeux de Jade sur le fait que les deux homosexuels qui se marient, alors que cette union était réprouvée pendant des siècles, sont un symbole de bonheur conjugal, tandis que la société dans laquelle elle vit ne cesse d'évoquer la "sainteté" des liens du mariage, tout en vendant ses enfants au plus offrant.
Ca reste humoristique, mais les appendices très clairs à ce sujet et, entre un chapitre bonus délirant et un tuto "musculation pour les noobs", parlent ouvertement de promotion sociale, de plafond de verre, de "l'industrie du bien être" et de ses dérives sectaires, de l'utilisation des produits dopants dans le sport. Et ce de manière plus du tout comique, car ce sont des sujets qu'il est important de traiter avec sérieux. En commençant le tome 1, je ne m'attendais clairement pas à trouver dans les appendices du tome 5 une références à la Miviludes. Et je suis à peu près sûre que les autrices ne l'avaient pas non plus en tâte au départ, le tome 1 faisait quand même plutôt penser à une comédie de type shojô.
Elles se permettent même de citer la chaîne youtube G Milgram, que je ne peux que conseiller. Il s'agit d'une chaîne qui  dénonce les arnaques pyramidales et les babioles de bien être hors de prix, qui peuvent avoir des effets catastrophiques quand un malade du cancer s'en remet à une arnaque quantique (version 2.0 de "magique") lui promettant mots et merveilles, au lieu de prendre ses médicaments.
Là encore, je ne pensais pas trouver une telle mention en commençant et c'est une excellente surprise dans l'ensemble. Il n'y a que 5 (gros) tome, et la série est finie, donc là aussi, c'est quelque chose qui a un début, une évolution et une conclusion, et non un nombre effarant de tomes indépendants.

Ici, une interview des autrices ( avec plein de fautes de frappe, parce que C News n'est pas très regardant!)

dimanche 21 juillet 2024

De la musique pour toute l'année : juillet

J'aurais pu faire ma flemmarde et vous sortir un truc lié au 14 juillet,  ou une vieillerie, mais franchement j'ai mieux que ça.

Juin et le mois anglais sont passés, mais.. je vous sors un groupe moins connu que d'autres ( tiens, y'aurait pas une séance d'écoute systématique comme pour ELO à prévoir?).
difficilement classable car ils ont fait du rock, du rock prog', du hard rock..

Là on est plutôt sur du gentil, mélodieux...
Je les croise ici ou là dans mes pérégrinations musicales et il va en effet falloir que j'approfondisse, ça se laisse bien écouter.

Uriah Heep - July Morning


Le chanteur David Byron a des aigus moins puissants certes que Ian Gillan, mais une voix très juste et très agréable. Je vois qu'il est malheureusement mort en 1985.
et j'aime beaucoup le final, très progressif, donc forcément je suis dans mon élément là.

Et pour le second, un instrumental irlandais intitulé juillet: Iúil

Il est issu de tout un album 1 titres, un par mois, et donc ça me convient comme idée. Dommage jai cherché quelque chose chanté en irlandais, mais je n'en ai pas trouvé, peut être pour le mois d'oût qui sait?

Par contre j'ai une petite balade voix et guitare en chinois, on n'a pas encore eu de chinois dans cette liste, c'est l'occasion! Je ne peux pas vous dire par contre de quelle variété de chinois il s'agit.

Ni ce dont il s'agit parce que quand je passe les paroles chez Deepl ça me sort des trucs bizarres, visiblement il n'est aps encore au point pour la poésie chinoise ( la colonie pénitentiaire?)

Je vole dans la poussière à la poursuite de la nudité.
Je vais à la colonie pénitentiaire de juillet, où le temps brûle.
Les souvenirs détruisent les imaginations, et la route est une ruée.
Le monde est un lieu rare, un champ magnétique de senteurs.

J'aimerais chevaucher les vagues et les mers de sable.
Je préfère un malentendu à un voyage courageux.
J'aimerais que tu sois un mensonge et que tu n'apparaisses jamais au mur du sud.
Un sourire est un déguisement de dieu, un sourire est une blessure à porter.
Laisse-moi marcher vers toi, vers ton lit.
Laisse-moi te voir, laisse-moi voir ta blessure.
Je veux que tu te tiennes là, à la frontière du désert.
Je veux que tu te tiennes dans la lune de juillet.

lundi 15 juillet 2024

Lundi soleil 2024 (7) - Juillet en violet

 Bon avec le festival d'Avignon, et les élections j'ai loupé les deux derniers lundis!

Bon, je ne vais pas refaire le laïus de la dernière fois, le violet est toujours ma couleur favorite, et il y a peu de risques que ça en change d'ici la fin de ma vie.
Par contre comme je manque de photos de trucs violets qui ne soient pas des plantes ( et où personne de reconnaissable / non célèbre n'apparaisse) , tiens..

Cet hiver, j'ai voulu m'inscrire su un forum, ouaip, à l'ancienne, et  comme je ne trouvais rien de satisfaisant pour faire office d'avatar, j'ai demandé à l'IA de Bing de m'en fournir un.

Testant au passage ce fameux nouveau outil qui semble enthousiasmer les foules, et sur lequel au final j'ai un avis mitigé.
Les mots clefs étaient:
- illustrer le pseudonyme purple velvet pour un forum
- de style BD / comics/ manga ( je ne voulais pas quelque chose de "réaliste")
- doit représenter une femme qui joue du piano. Je ne lui ai rien dit de plus sur quel genre de style.
- Forme carrée

Suivi de quelques informations sur le format en pixels et les limites en Mo, qu'il n'a évidemment pas prises en compte.
Et donc quelles ont été ses propositions?


on passera sur la fiabilité des touches et les notes cassées.
Mais j'aime bien le côté Chibi manga, bien que le style d'élégante concertiste classique ne soit vraiment pas le mien, ni en phase avec le forum où je voulais l'utiliser ( lié au funk et au Minneapolis sound, donc..)

Là encore les touches, c'est n'imp' et mieux vaut mettre ses doigts pile dessus pour jouer, mais
Il s'avère que je joue souvent du clavier le soir avec un casque, et la longueur de cheveux plus le style casual sont assez proche de la moi réelle. Et les notes ressemblent un eu plus à quelque chose.
Il a bien plu aux copains auprès de qui j'ai fait un mini sondage.

Alors là, c'est probablement un croisement entre Mozart, Little Richard et Prince (moins le teint  un peu pâle pour les deux derniers, on est d'accord que pour un forum sur le Minneapolis Sound, ça va bien). Mais je lui ai demandé une femme qui joue du piano, c'est quand même un minimum moi que ça doit représenter. A part si Mylène Farmer s'est teint les cheveux en violet et mise au piano :D
Mais une femme sans cheveux longs, ça change un peu des clichés.


La gagnante du mini sondage. Et mon choix personnel aussi.
Je ne sais pas d'où viennent les plantes et les papillons mais il y a un effort de mettre un peu de décor. Et de suggrérer des pédales à ce piano, à la perspective un poil influencée par Escher
Je n'avais rien dit sur le chapeau, mais mais mais il s'avère que je kiffe les chapeaux et que je recommence à en porte, donc bien vu! La coupe est un peu courte pour moi, mais on passera.
J'aime bien le côté unisexe du personnage, qui représente à la limite plus mon moi profond que mon apparence. Le côté un peu piano blues n'est pas totalement hors sujet pour le forum, et méga bonus: la partition à une seule note, c'est bien mon niveau ça :D
Et le violet du fond est bien vif comme je l'aime.

Là, on dirait que la pauvre est séquestrée dans une pièce sombre. Je ne gloserais pas sur les touches. Les notes sont correctes et bonus pour avoir mentionné le pseudo. Mais le prérequis " qui joue du piano" n'est pas respecté.

Un peu plus graphique, et honnêtement, j'aimerais bien me trouver une barrette de ce genre.
Il y a presque un semblant de respect d'espacement des touches. Mais bon, un peu banal. Même si je joue visiblement les Planètes de Holst  :D

Je ne suis pas fan du ton de violet du fond, mais là encore, une seule note sur la partition :D
Et jouer sans doigts ça ne va pas être évident, mais bon, c'est rigolo d'avoir une vue de 3/4 dos.


Après, si j'étais prof de piano, ou musicienne professionnelle et voulais me faire un logo pour un site destiné à me faire connaître, je ne demanderais clairement pas à un outil gratuit, mais à quelqu'un qui sait réellement dessiner, peut aller vérifier à quoi ressemble un piano et des notes, et prendre en compte les prérequis.

Ce qui me permet de développer un point: je ne l'ai fait que par curiosité pour tester l'outil, et avoir un avatar pour un forum, sans objectif commercial ou publicitaire. J'ai voulu un rendu non réaliste parce que je déteste les photos générées par IA qui essayent de faire réaliste, semblent ok si on regarde vite, mais sont truffées d'erreurs et de portenawak quand on regarde en détail. Et dont certains les font ouvertement passer pour de vraies photos ( du style le type qui demande des likes pour on dessin... et dont ni le dessinateurs à 6 doigts , ni le dessin qui sort de la feuille ne peuvent exister)
Ca me sidère  d'ailleurs que certains se fassent avoir par des trucs aussi grossiers et pourtant ce genre de publications recueillent un nombre  de like conséquent et de " félicitation vous êtes très doué".
A partir du moment où on fait passer pour réel quelque chose qui ne l'est pas, il y a fraude.
Encore plus quand l'image en question sert à vendre un régime miracle, un matériel qui n'existe pas, ou des promesses fallacieuses.

De fait, je crains moins que l'IA ne devienne réellement intelligente et ne veuille prendre son autonomie - ça c'est de la SF - que le fait que les gens laissent au placard tout esprit critique, etne se rendent eux même obsolètes par flemme, parce que réfléchir, regarder, ne pas rester en surface, ça demande un effort qu'ils n'ont plus envie de faire.
Et que les années passant, l'habitude étant prise, on en viennent à considérer l'art par IA comme le standard, et l'art humain comme l'anomalie, trop difficile à comprendre.

Exactement comme au niveau de la musique, l'autotune qui était au départ un outil de correction pour une erreur, ou un effet choisi sur un passage précis est devenu la norme, sur toute la durée de la chanson, du disque et même en concerts. Au point que certains qui ont grandi en entendant ça trouvent bizarre et dissonante une voix naturelle, non distordue. Au point que cette norme est même devenue LA norme pour les rééditions d'anciens titres ( oui on a autotuné Freddie Mercury, c'est un sacrilège et pire, en gommant les petites " imperfections" de la voix, elle devient robotique, çar l'expressivité est précisément le fait de ces imperfections. Le résultat me fait le même effet que les dents artificiellesd'un blanc éclatant: trop parfaites, elles rendent un sourire inhumain, voire effrayant, en perdant sa dimension " vivante")

Pour le dessin, c'est pareil, et ça pose un problème de droits d'auteurs: à partir du moment où un organisme institutionnel demande à un artiste graphique une affiche pour les JO, qui a été générée par IA et que le graphiste s'est borné à retoucher. A partir du moment où de vrais dessinateurs sont obligés de déposer des plaintes parce qu'on peut générer des dessins " dans le style de Untel", et les vendre comme des originaux. Il y a un problème, un vrai.
On commence déjà à voir des livres illustrés de couvertures toutes semblables, d'un manque d'inspiration flagrant, sauf qu'après avoir été de simples photos banales prises dans une banque d'images libres de droits, ce sont des générations gratuites par logiciel. Au motif que " c'est passable mais c'est gratuit" ( le même problème arrive bientôt pour les traductions automatiques par Chat GPT, que les éditeurs vont évidemment éviter de mentionner de manière bien visible " ce livre a été traduit par une IA" qui pourrait dissuader les lecteurs. Et pose de vrais problèmes de droits d'auteurs pour le traducteur mais aussi pour l'auteur d'origine)

J'ai bien aimé cette phrase croisée par hasard sur le net " ironiquement, l'IA a réussi à me faire croire au concept de l'âme humaine en me montrant des images artificielles qui en sont dépourvues"

Alors oui, je suis plutôt pessimiste, je le redis, à cause de la tendance humaine au moindre effort qui fait que les gens se satisfont de basse qualité pour peu que ce soit gratuit ou presque.

samedi 29 juin 2024

La fleur du mois (7)

 Retour dans l'Ain chez mon oncle, avec de très locales campanules. Photo prise au mois de juin il y a quelques années, donc parfaite pour illustrer le mois de juin.
Je suis bien incapable de définir de quelle espèce il s'agit, presque toutes sont présentent dans l'Ain à l'état sauvage, et c'est pas peu de dire qu'il y en a des quantités d'espèces différentes.


Et ces petites plantes violettes seront une annonce parfaite pour le lundi soleil qui va suivre, puisque le violet est la couleur à mettre en avant au mois de juillet!

mardi 25 juin 2024

Journée internationale des Beatles

Figurez-vous que l'an dernier, j'ai découvert par hasard que le 25 juin ( en plein mois anglais, comme par un fait exprès) est la journée internationale des Beatles, et je ne pense pas qu'un autre groupe ait droit à sa journée internationale. Et ce, en raison de leur importance  et de leur influence sur la musique depuis les années 1960.

J'ai parlé assez extensivement l'an dernier de ELO et Jeff Lynne et de l'influence absolument cruciale et revendiquée que les Beatles ont eu sur lui. De fait, il est à peu près impossible de trouver un groupe anglais des années 1970 à... actuellement encore, qui n'ait pas été un peu au moins influencé par les 4 de Liverpool.

Une autre influence absolument évidente, cette chanson qui a été un méga carton en France vu qu'elle a été utilisée pendant les années 80 comme interlude en cas de panne technique. Et les gens de ma génération s'en souviennent, on attendait les pannes rien que pour voir ce clip et entendre cette chanson super entraînante.
Aujourd'hui encore ça reste un de mes incontournables de la playlist " anti déprime" tant ça  me file un patate d'enfer.
Extrait de l'album concept de Roger Glover " The butterfly Ball and the Grasshopper's feast ( d'ailleurs tiens, ça serait-il pas une bonne idée d'en parler? Roger a été bassiste de Deep Purple, groupe particulièrement cher à mon petit coeur musical, quand même!)


1974: époque hippie, ambiance hippie, la magnifique voix de Ronnie James Dio (plus connu du grand public comme chanteur de métal) et .. je crois qu'on sera tous d'accord pour dire que ça sonne incroyablement Beatles, au point que beaucoup de gens à l'époque croyaient qu'il s'agissait d'un titre des Beatles, une face B, ou d'un projet solo de l'un d'entre eux.  Franchement autant dans l'esprit que dans la musique, on n''est pas loin de All You need is love.

J'avais dit à un moment que je devrais faire un top de mes chansons favorites des Beatles, mais .. j'attendais d'en avoir entendu un peu plus car dans le fond, j'en connaissais quelques unes, mais pas toutes., loin de là.
J'ai donc décidé de suivre ce que faisait ce jeune homme, qui a eu envie de découvrir la musique des Beatles de manière systématique en commençant par la piste 1 de l'album 1. Sauf les titres qu'il avait déjà présentés auparavant. Il progresse peu à peu dans son parcours depuis plus d'un an et.. je suis de près sa découverte ( il fait pareil pour d'autres artistes et c'est marrant d'entendre un anglophone découvrir comme ça, de Mylène Farmer aussi). C'est assez sympa de voir quelqu'un qui pourrait être mon fils découvrir la musique de l'époque de ma mère. Donc de ses grands parents. Et la kiffer en plus.

Et donc après avoir moi aussi suivi ce parcours en sa compagnie, je peux faire mon petit top.

N°1, chanson favorite absolue ( et ça n'a pas changé)

Helter Skelter. Une chanson qui a déplu aux fans à sa sortie, parce que trop différente de ce qu'ils avaient fait auparavant. Trop violent. C'était une réponse de Paul McCartney aux Who " I can see for miles " chanson décrite comme la plus " hard rock " de l'époque mais qui était quand même gentillette.
Trop en avance? Helter Skelter sonne en effet très hard rock, et donc c'est une de mes favorites. En tout cas, c'est une des chansons pionnières du hard rock et précurseur du metal.
Très efficace!


Et très efficace en live aussi, c'est trop bon, ça donne presque envie de pogoter! Que cette foule est calme à part une poignée de joyeux drilles, bon sang, je m'agite sur ma chaise, là. C'est un concert de rock, pas la messe du dimanche.

Petit détail marrant: A la fin de la version studio, on entend le batteur crier " I've got blisters on my fingers". Après 18 prises, il n'en pouvait plus et avait les doigts en piteux état.

Le Helter-Skelter est une attraction de fête foraine, une sorte de toboggan pas super impressionnant, il est vrai. Les paroles peuvent avoir un double sens. Si on les considère d'un point de vue vertical, il est question de gens qui font du toboggan à la fête foraine. Si on les considère sur un plan horizontal... c'est beaucoup moins sage. Bon, ça reste une histoire de glissades en duo, hein...
She's coming down fast peut aussi faire penser à un trip aux acides. McCartney a dit qu'il l'avait écrite en pensant à la chute de l'empire romain. Donc sortie à la fête foraine, allusion sexuelle ou aux drogues, ou décadence romaine, à vous de voir (ceci dit "a ticket to ride" prend une autre saveur quand on sait qu'il s'agit du billet attestant de la bonne santé des prostituées allemandes, et donc de heu.. l'autorisation de prendre des passagers. "To ride" est une image assez connue pour la... chevauchée fantastique)

N°2: I am the Walrus. On continue dans le trip psychédélique. Les paroles n'ont volontairement aucun sens et ça m'éclate.  "sitting on a corn flake" :D En fait j'adore l'emploi des cordes frottées dans ce morceau.


N°3 Revolution 1. Elle m'a toujours mise de bonne humeur, avec en plus cette fois un message clairement politique. Ou plutôt Peace and love.

Allez, une version live un peu plus rock:

Ca c'était le podium, le reste est par ordre de pagaille parce que je n'ai pas vraiment de préférence aussi marquée que pour les 3 premières.

- Let it be. Je sais, ce n'est pas très original, mais elle met en avant le talent incroyable de mélodiste de McCartney, qui arrive à faire quelque chose de très accrocheur, dans l'esprit gospel, avec une mélodie simple et un arrangement de cuivres somptueux et un solo de guitare magnifique, sur une série d'accords ultra banals et mille fois réutilisés.

- While my guitar gently weeps. Jusqu'ici j'ai cité des compos de McCartney et Lennon, donc voilà la plus connue de George Harrison. Avec solo de guitare d'Eric Clapton, rien que ça.
Yep je l'avais mentionnée puisque la version du RockN Roll Hall of fame m'avait faite découvrir Jeff Lynne et ELO, lors de la partie de jeu de l'oie musical de l'an dernier.

- Come together. La aussi j'aime bien l'ambiance sonore très planante, la voix utilisée en percussion vocale, et l'influence ouvertement blues. Si révolution ne vous avait pas convaincus de l'importance du blues sur la musique des Beatles, là, en plus de la musique, c'est jusque dans le texte que le bkues apparait "He got muddy water, he got one mojo filter".
Et cette fois encore les paroles n'ont a priori pas beaucoup de sens, mais bon ... petit (ou énorme?) sous-entendu cochon possible avec tous ces "come". Et ça m'éclate. Disons que j'ai du mal à imaginer que Come together, right now, over me, signifie ici seulement " viens maintenant, viens chez moi on y va ensemble". Parait que non. Mais les anglophones ont du se marrer plus d'une fois avec ce texte. Lecture: "venez tous chez moi maintenant" ou.. autre lecture


- Premier album, on est en 1963, et déjà, il y a deux tubes: Love me do et Please Please me. Juste parce que dans les deux cas, ben...ce que je disais un peu plus haut se révèle Il y a plusieurs manières de comprendre les choses. Les 4 garçons sont moins sages que le laisse penser leurs proprettes coupes au bol, et font des allusions olé olé: Steuplé, fais moi plaisir, alleeeeeez.
Please, please me, whoa-yeah, like I please you
You don't need me to show the way, loveWhy do I always have to say it, love?

Allez fais moi des... choses (du genre qu'on ne peut pas dire plus explicitement sur les ondes en 1962! "To do someone" c'est en argot simplement "se faire quelqu'un", pour le dire de manière acceptable en 2023). disons que c'est asse bien tourné (ou "troussé"?) pour qu'on puisse le comprendre de manière innocente ou pas. Pour moi, j'entends quand même un type un peu relou qui insiste auprès des filles pour des faveurs
Love, love me doYou know I love youI'll always be true
So pleaseLove me doWhoa, love me do



vendredi 21 juin 2024

De la musique pour toute l'année: Juin

 Là, j'ai été tentée d'ironiser, et de vous sortir un truc du genre " appel des 18 joints"

Mais je me suis souvenue que le trop oublié Jamiroquai avait une chanson peu connue "7 days in sunny june", ça sonne très vacances, donc, allez, va pour Jamiroquai, ça fait toujours du bien de revoir l'homme au chapeau.

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Allez, si, juste pour la blague, l'appel du 18 joint, une chanson qui vante les joies de la ganja...sisi, ça existe. Du reggae , evidemment!




lundi 3 juin 2024

Lundi soleil 2024 (6) - Juin en orange

 Pour le orange, on repart à Kyoto, voilà un de mes endroits favori, le sanctuaire Fushimi Inari, dédié à Inari, divinité des céréales, du commerce, et plus généralement de la prospérité, souvent représentée par un renard ( son messager), tenant souvent dans la gueule une clef, celle du grenier à céréales. On trouve aussi par conséquent des bijoux en forme de clef, supposés attirer la  bénédiction d'Inari.
La particularité des sanctuaires d'Inari, dont celui de Kyotô est l'un des plus grands, est d'avoir des rangées de Torii votifs, sus lesquels on passe. Ils sont parfois tellement serrés que l'ensemble forme de longs tunnels.
Ce sanctuaire est un endroit extraordinaire, qui ossupe tout le somment d'une colline. J'y suis allée au printemps et à l'automne, mais je suppose qu'en été, c'est l'un des endroit où les gens de Kyoto se réfugient: c'est ombragé, il y a des arbres, il y fait frais, on y respire. Ce doit être relativement agréable pendant l'été étouffant quasi-tropical, période que j'ai toujours évitée.

Les zones basses, celles où il y a les principaux sanctuaires et boutiques d'ex-voto, de porte-bonheurs, de souvenirs.. sont en général très peuplées, mais sitôt qu'on monte, il y a e moins en moins de gens, et on peut passer des heures à se promener dans différentes zones sans croiser personne. Un bonheur!






Photos prises en 2007, lors de mon premier voyage au Japon. Mais même si j'allais 50 fois à Kyoto, j'irais probablement 50 fois au sanctuaire Inari, tant c'est agréable et reposant.

Et pour les expressions, je n'en au pas trouvé beaucoup.
Il y en a une en espagnol
être la moitié de l'orange
trouver l'âme soeur, être l'âme soeur de quelqu'un. En français on a trouvé sa moitié, mais sans préciser laquelle.
Pour les autres langues, a part des noms de lieu, c'est souvent lié à la famille politique.
Anglais: "the orangeman", c'est l'orangiste, le partisan de l'Irlande britannique de l'Orange Order, qui tient son nom de Guillaume D'Orange, anglo-néerlandais, prince d'Orange qui tient lui même son nom de la Ville d'Orange , en France ( dans ma région)
Nota: le nom de la ville n'a à la base rien à voir, ni avec le fruit, ni avec la couleur, mais viendrait soit d'une racine indo-européenne signifiant " hauteur", soit d'un mot gaulois.
Etonnamment, on ne fait pas la relation avec Aura, déesse grecque du vent ( il y a le Baou de l'aure à Toulon, le "sommet du vent du nord"). Ce qui est curieux, en région particulièrement venteuse.
Le nom du fruit et de la couleur viendrait du sanskrit, via l'arabe.
Ce qui n'a pas empêché les néerlandais d'en faire une couleur fétiche ( et on trouve même une bière "oranjeboom", l'oranger, dont le logo est un oranger orange), et donc d'exporter cette couleur et ses significations politiques via la colonisation , en Afrique du Sud ( l'état libre d'Orange est uen région d'Afrique du Sud) et au Suriname par exemple ( Orange Travel est un spécialiste des voyages au Suriname)
On trouve aussi des lieux nommés Orange aux USA, quand ils ont été en particulier fondés par des colons néerlandais.

Mais pour ce qui est des expressions en allemand ou en Russe, je n'en ai pas trouvé, vu que le fruit n'est pas autochtone dans ces régions, et la couleur pas spécialement appréciée, sauf d'un pote russe dont c'est la couleur favorite, ce qui est rare)

samedi 1 juin 2024

Parlez anglais en 6 mois, pas en 10 ans - Lauriane Legrand

 Et bien voilà de quoi commencer ce mois anglais.


Pour ceux qui me suivent, j'avais déjà parlé du Marathon des Langues de Lauriane, ici.
Entre temps, son défi et son boulot de coach se sont transformés en véritable méthode de langues, elle a fondé une entreprise qui emploie plusieurs personnes et vient d'éditer récemment un livre pour présenter sa méthode à ceux qui seraient intéressés, pour s'en inspirer en autodidacte. Et ça trouve bien, je l'ai trouvé à la bibliothèque... où je viens d'ailleurs d'être engagée, je commence pas plus tard qu'aujourd'hui, à l'heure où vous lirez tout ça, je serai en train de faire ma première journée de ce nouveau travail.



Le principe est simple: comment pratiquer les langues au quotidien, dégager du temps, aller vers l'essentiel..
Pour ceux qui suivent sa chaîne youtube, il n'y aura rien de vraiment nouveau, car le livre compile et classe des astuces qui sont déjà présentées au fil des vidéos.

Comme son truc à elle, c'est le développement personnel, il y a dans le livre pas mal de références à ce domaine, qui ne m'intéresse pas spécialement, mais comme j'ai trouvé le livre à la bibliothèque, c'était l'occasion de le lire.
Donc à part un moment où il est question de choses peu fiables, dans un domaine qui n'est pas directement lié aux langues, comme les expériences d' Emoto sur la mémoire de l'eau, qui ne prouvent rien du tout sinon qu' Emoto n'avait aucune notion de ce qu'est un protocole scientifique réplicable ( voilà l'explication du problème concernant cette affaire), je suis d'accord sur à peu près tous les conseils donnés, qui sont simples à appliquer et que j'aurais moi même donnés.
Par contre, on est en juin, donc hydratez-vous, que vous soyez partisans ou pas de la théorie sur la mémoire de l'eau, ne serait-ce que parce que lorsqu'on est déshydraté, le cerveau fonctionne au ralenti, et on mémorise moins bien, surtout si on se tape un mal de crâne par manque d'eau!

Pour le reste, ce sont donc des conseils intéressants, en particulier pour les gens qui ont un vrai blocage à l'oral lorsqu'il s'agit d'apprendre les langues, ou qui ont un mauvais souvenir des méthodes scolaires, qui ne fonctionnent pas sur tout le monde.
Pour ma part, je ne m'en sortais pas mal, même si je trouvais absurde par exemple que la LV1 et LV2 au lycée ne soit évaluées que par un oral ( en tout cas c'était le cas en 1995). J'ai beaucoup perdu à ce moment là, car nous avons passé 3 ans à ne plus parler , pour nous préparer simplement à cet écrit final.

Bon j'ai toujours réussi à m'adapter et je n'ai jamais eu particulièrement de problèmes à oser parler, donc je ne suis pas tout à fait le lecteur cible, mais il y a des conseils intéressants aussi pour ceux qui veulent reprendre une langue laissée en hiatus pendant longtemps. Et là, ça va aussi m'être utile pour réorganiser mon planning, forcément restreint en retournant au travail après 5 ans de disponibilité et d'organisation libre. Bon, je vais avoir 10 minutes de vélo pour aller bosser, donc, là, écouter un podcast sur le vélo serait dangereux.

J'insiste et j'insisterai encore sur la nécessité absolue, avant tout le reste, d'identifier sa propre mémoire. Parce que justement, il n'y a pas qu'une mémoire, mais au moins 3: Visuelle, auditive et kinesthésique (le mouvement).
Et les trucs mémoriels qu'on me donnait au lycée visaient les gens qui ont une mémoire visuelle. Je n'en ai quasiment aucune. Donc faire des tableaux, avec des couleurs, les versions moderne de tout ça type carte mentale, les listes affichées sur la porte des toilettes,  ne fonctionne absolument pas sur moi.
Les listes de vocabulaire sans audio c'est... peine perdue, hors, les listes de vocabulaire que j'avais étaient imprimées dans un livre. Alors que j'ai toujours mieux retenu des chansons.

Pour connaître sa mémoire, c'est en fait assez facile, il suffit de voir par quel loisir autre que les langues on est attiré.
Dans mon cas, alors que je pensais me disperser, j'ai eu une révélation: tous mes loisirs on un dénominateur commun, tellement évident que je ne m'en étais jamais rendu compte: je joue du basson. Je joue du piano. Je chante. J'ai fais et fais encore de la danse. je passe mon temps à écouter de la musique. je vais au cinéma et j'insiste toujours pour que le film soit en VO..
Le dénominateur commun entre tout ça c'est le SON.

A l'inverse, on peut aussi procéder négativement: par quoi ne suis-je pas attirée, qu'est-ce qui ne fait pas partie de mes loisirs?
J'aime bien aller à des expos de peinture, mais je n'ai jamais eu moi même la pulsion d'apprendre à dessiner ou peindre. Je fais des photos de pure touriste, je n'ai jamais réellement cherché à les améliorer. Dans les langues, j'ai eu une initiation au chinois, mais je n'ai jamais été tentée d'aller plus loin, parce que le système graphique est très visuel
Même dans le vocabulaire, ça se retrouve:  si on me raconte quelque chose , je vais dire " je comprends", mais presque jamais " je vois".
Depuis, j'ai compris que je suis prosopagnosique et aphantasique (en clair, je n'ai presque aucune mémoire visuelle, du moins si ça n'est pas lié directement à une émotion forte)
=> pas de mémoire visuelle = pas de résultats avec les trucs et astuces efficaces pour les mémoires visuelles.
Lauriane mentionne le palais de la mémoire, et ça c'est typiquement une chose qui ne me convient pas du tout, parce que je n'arrive même pas à simplement imaginer ce qu'il y a derrière la porte de ma chambre quand elle est fermée (je sais que c'est un couloir et qu'il y a des étagères, mais je serais incapable de faire, là maintenant, un plan de ma maison si je ne vais pas de pièce en pièce avec une feuille de papier, et encore le plan d'une pièce sera un carré avec des mots écrits à la place des objets " table", "lit", "couloir", "porte", etc...). Donc allez placer des infos en lien avec un endroit que vous n'êtes même pas capables d'imaginer...

Reste la mémoire du mouvement, elle existe chez moi, puisque je fais de la danse (avec un succès tout ... relatif pour la mémorisation des enchaînements, parce qu'on nous les montre trop vite et en trop longs segments alors qu'il me faudrait faire le premier pas, le refaire, ajouter le second, les refaire, ajouter le troisième, les refaire, etc...). J'adore aller marcher avec ma musique ou un podcast sur les oreilles, et quand j'apprends quelque chose, c'est à haute voix, et en tournant en rond dans la pièce, ou en bougeant comme une actrice qui apprendrait un rôle.
Vous imaginez le résultat quand il fallait passer au tableau, droit comme un piquet pour réciter une poésie ou une leçon de géographie à l'école, alors que je ne pouvais pas bouger? Euh.. euh...le bonheurestdansleprécourzyvitecourzyviteuh euh... euh... courzyvitilvafiler...(je suis incapable de me souvenir de la phrase suivante, d'ailleurs)

Donc voilà, ce genre d'informations hors apprentissage des langues me donne des renseignements capitaux: ma mémoire est très mais alors très majoritairement auditive, un peu kinesthésique et presque pas visuelle. Et c'est quelque chose de stable dans le temps, ça peut changer de proportion selon les jours et l'état de fatigue, mais il est sûr et certain que jamais ma mémoire ne deviendra visuelle. Donc je vais devoir apprendre en fonction de MA mémoire. Envier ceux qui ont une mémoire photographique ne servira à rien, ça ne transformera pas la mienne.

Et maintenant la bonne nouvelle, c'est que si le livre s'intitule " Parlez anglais en 6 mois" (et Lauriane est claire à ce sujet, il faut comprendre "parler" ici comme " prendre la parole, s'exprimer à l'oral, débloquer les coinçages mentaux qui freinent la pratique orale" et non "maîtriser la langue" voire être bilingue), il est en fait adaptable à n'importe quelle langue, puisque ce sont de fait, des conseils applicables à n'importe quelle autre langue.
Et même avec un peu d'adaptation, à d'autre domaines d'apprentissage: musique, dessin ou peinture (pourquoi pas), informatique, cuisine, etc.. puisque le premier des conseils est de changer d'optique et de ne pas dire " je suis nul" lorsqu'on commence une nouvelle activité. On ne peut pas être nul à quelque chose qu'on n'a jamais essayé. Donc:
je suis nul -> je suis débutant.

Allez, on va élargir un peu, avec d'autres anecdotes personnelles.
J'ai bien aimé aussi le conseil de chercher les " pourquoi" ( au moins 7), pour aider à trouver une raison de faire telle ou telle activité, sans se limiter à " je veux apprendre l'anglais pour parler anglais" ( trop vague), et de creuser pour trouver une raison plus solide:

Je veux apprendre telle langue parce que j'aime voyager => j'aime voyager parce que j'aime voir de nouveaux endroits et rencontrer de nouvelles personnes => je veux rencontrer de nouvelles personnes parce que j'ai envide connaître leur culture => j'ai envie de connaitre leur culture pour comprendre comment les gens vivent ailleurs => je veux comprendre comment on vit ailleurs, parce que ma culture d'origine n'est pas un modèle universel => prendre conscience de ce fait est un moyen simple, à petite échelle de lutter contre la xénophobie => Je veux plus que tout que les gens arrêtent de se juger les uns les autres sans se connaître alors qu'on fait tous partie de la même espèce, et si mon exemple peut en motiver d'autres, le monde deviendra peut être plus vivable pour tous.
On pourrait aller plus loin, mais c'est déjà un noyau assez solide, d'autant que " rendre le monde moins con" est une motivation plus grande que moi, dont j'ai conscience de n'être qu'un élément. Ca pourrait dissuader certains, car on n'en voit pas un bénéfice immédiat, et moi, je me dis qu'au contraire, puisque c'est une motivation encore plus vaste que ce que je pensais, il y a vraiment un intérêt plus que personnel.

Oui, c'est la vraie réflexion à laquelle je suis arrivée: je n'ai pas de moyens financiers, mais si je peux contribuer à faire évoluer les choses, ce sera toujours ça de pris. Mettons ça dans le sac de mes tendances hippie vers la tolérance, la non-violence, l'amitié universelle, même si ça sonne idéaliste un peu bébête.
Rien ne m'a fait plus plaisir que lorsqu'un ami russe m'a dit que son point de vue sur les français, et surtout sur les françaises largement influencé par la lecture d'auteurs du XIX° siècle, a évolué en faisant ma connaissance. on a une réputation de femmes faciles, évaporées, infidèles de moeurs et de cerveaux légers et  " ravissantes idiotes" en Russie, merci Maupassant, Flaubert, Balzac et leurs copains qui ont majoritairement décrit des cocottes et des bourgeoises parisiennes assez vénales... J'ai expliqué à mon pote que ça ne reflétait qu'une époque et un lieu très restreint, et certainement pas la vie dans d'autres villes ou à la campagne, même à l'époque, ce à quoi il n'avait simplement pas pensé. Et tout ça je n'ai pu le faire que parce que je parle russe!

Je me suis fait une copine américaine, qui veut venir déménager en France, dans ma région, et apprend le français, et la discussion avec elle est enrichissante. Maintenant son objectif est de déconstruire les clichés autour de la France et des français après de ses compatriotes. Elle est persuadée qu'eux aussi ont tout à gagner à connaître d'autres gens et à voir comment on vit, ce qui est mieux chez eux qu'ici et inversement, car... hé bien par exemple, ici on ne sait pas ce qu'est un prêt étudiant, de sortir de chez soi sans savoir si on ne sera pas pris dans une fusillade avant la fin de la journée, ou de devoir choisir entre se nourrir ou soigner un cancer. Et que donc si le gouvernement français lorgne sur les méthodes US, il serait bon aussi que les américains voient comme les choses se passent en Europe et se bougent pour réclamer un niveau de vie égal au nôtre.
Et si j'ai pu faire sa connaissance c'est parce qu'elle apprend le français et moi l'anglais...

J'ai toujours été fascinée par les hasards et l'effet domino, les " et si j'avais pris telle ou telle autre direction le 23 mars à 15h00, je ne me serais pas fait un nouvel ami sympa, est-ce qu'il va jouer un rôle important plus tard, ou moi pour lui, aucune idée? Et c'est enthousiasmant"

Donc j'ai pris le prétexte du mois anglais pour parler de ce livre, mais il est loin d'être restreint à l'anglais, qui n'est qu'un prétexte, mais est plus large. En tout cas, pour moi, ça s'inscrit dans une démarche de réflexion générale sur l'authenticité, la raison de faire telle ou telle chose, et se poser ce genre de question est toujours salutaire, au delà des bénéfices évident y compris pour la santé mentale, d'élargir ses horizons.

défi "100 disques dans l'année"

Tiens, un petit défi personnel dont je ne vous avais pas parlé l'an dernier, mais qui m'était venu à l'idée en rangeant mes CDs, il y en avait un paquet que je n'avais pas réécoutés, voire même, pas encore écoutés depuis des années.
J'ai donc suivi mes écoutes entre fin avril 2023 et fin décembre 2023, et suis arrivée à 69 disques au moins une fois (certains ont été réécoutés, mais je ne les ai comptés qu'une seule fois), c'est pas mal. Quand je dis disques, ce peut être cassettes aussi, hein, ou même des supports numériques sur le net ( et j'inclus les concerts), du moment qu'il s'agit d'un album entier.
Mais j'ai envie de voir un peu mieux ce que j'écoute, d'avoir des écoutes variées, et surtout de ne plus les laisser prendre la poussière sur mes étagères.

Donc ben, recommençons, enfin, voyons où j'en suis depuis le 1° janvier 2024 et essayons d'en écouter 100 d'ici le 31 décembre. ça fait un peu moins d'un disque tous les 3 jours, c'est possible. Ouaip, je sais de janvier à fin mai, ça fait 5 mois, c'est bancal, mais juin c'est le mois de la fête de la musique, donc c'est logique!

Bon, comme j'ai décidé de procéder à des écoutes systématiques et intégrales comme pour ELO l'an dernier, je n'ai pas à chercher pendant des heures non plus ce que je vais écouter.

Evidemment, les réécoutes de l'an dernier ne comptent pas, sinon ce serait trop facile, d'écouter 10 fois un disque favori et de le compter pour 10! Donc je ne compte que les nouvelles écoutes, ou ceux que je n'avais pas touchés depuis un temps indéterminé. Je ne compte pas non plus évidemment les morceaux épars, entendus à la radio, ou écoutés en boucle pour les besoins d'un travail musical (et franchement l'an dernier je n'aurais jamais imaginé écouter volontairement Rihanna, pour essayer de suivre la partie piano d'un de des titres. C'est moins pire que ce que je pensais, j'ai été agréablement surprise que ce ne ce soit pas trop de la daube, mais ce n'est quand même pas mon kif, je dois dire)


allez, on se fait des petites étoiles pour les très gros coups de coeur (c'est pas que je n'ai pas aimé le reste, mais...)

- janvier (13)
Tom Petty and the Heartbreakers - Tom Petty and the Heartbreakers (1976, rock)★ j'ai toujours beaucoup aimé la voix de Petty, mais j'avais zappé ce premier disque
John Coltrane - A love supreme (1964, jazz)
Nautilus Pompilius - Rasskol (1987 Rock russe)
The Beatles - With the Beatles (1963, rock anglais)
Nautilus Pompilius - Tchelovek bez imeni (1986 Rock russe)
Jesse Johnson - Jesse Johnson's revue (1985, funk)
AC/DC - Live at Donington 1991 ( hard rock, concert)
Jesse Johnson - Shockadelica ( 1986, funk)
Nautilus Pompilius - Kniaz tishini ( 1989 rock russe)
Jesse Johnson - Every shade of love ( 1988 funk)
Iron Maiden - Live after Death 1985 ( Hard rock concert)
Jesse Johnson - Bare my naked soul (1998 funk rock)★ j'ai beaucoup aimé les précedents, mais là il donne la mesure de son réel talent de guitariste. Ca claque!
Nautilus Pompilius - tchoujaïa zemlia ( 1992 rock russe)

- février (12)
Ella Fitzgerald & Duke Ellington Live à Antibes ( 1966, jazz concert)★ que dire, la Classe absolue.
The Rolling Stones - Aftermath (1966 rock anglais)
Judas Priest - Live in California 1991 (hard rock, concert)
Jesse Johnson - Verbal Penetration CD1 (2009 blues rock, funk rock) Pas de lien d'album complet
Nautilus Pompilius - Naougad (1994 rock russe)
Jesse Johnson - Verbal Penetration CD2 (2009 blues rock, funk rock)
Nina Simone - Live à Antibes 1965 ( jazz, concert)
Nina Simone - Live à Antibes 1983 ( jazz, concert)
Bruce Springsteen - The Wild, the Innocent & the E-street shuffle (1973 rock folk)★ excellente surprise, même au début de sa carrière!
Judas Priest - Live US festival 1983 ( hard rock, concert)
Nautilus Pompilius - Titanik ( 1994 rock russe)
Rush - 2112 (1976, rock progressif)

- mars (5)
Nat "King" Cole 1936 - 1940 ( jazz)
Bruce Springsteen - Born to run ( 1975, folk rock)
Nat " King" Cole 1940 - 1941 ( jazz)
The Time - The Time (1981, funk)
Cory Henry - First Steps (2014, jazz fusion)★ album concept de jazz au piano, n'en dites pas plus!

- avril (4)
Prince live at Glam Slam 1992 CD 1 et 2 (funk rock, concert édité dans le coffret Diamonds and Pearls super deluxe sorti l'an dernier, allez y c'est du très bon!)
Yoshimura Hiroshi - Green (1985, ambiance)★ très chouette découverte due au hasard
Yoshimura Hiroshi - Air In Resort (1984, ambiance)
Aerosmith - Live à Central Park 1975 ( blues rock, concert)★ je ne connaissais que quelques titres épars, de ce groupe plus blues que je ne pensais, le kif que ce concert!

- mai (oui, je vais à un concert de Bruce Springsteen ce mois ci, donc je me prépare et me rafraîchis la mémoire / m'instruis, j'étais loin d'avoir écouté beaucoup de ses albums) (20, gros mois!)
The Time - What Time is it? ( 1982, funk)★ funk ET fun, plus encore que le premier ( mais quand on sait qui est aux manettes en grandes partie, ce n'est pas étonnant)
Led zeppelin - Live at Earl's Court 25/05/1975 ( rock anglais, concert)
Prince - Lovesymbol (1992.. inclassable!)★ je suis passée totalement à côté à sa sortie, parce que les premiers titres sont très hip-hop, le reste... beaucoup moins en fait. Les derniers sont wow! : la prouesse vocale de Damn' U mérite à elle seule l'écoute, et 3 chains O' Gold est fabuleux, ça part dans tous les sens, ça rappelle Queen, le pied!
Stevie Ray Vaughan - Texas flood (1983, blues rock)
Bessie Smith 1923 -1924 (jazz/ blues)
Stevie Ray Vaughan - In step (1989, blues rock)★ au minimum pour Riviera Paradise, petite pépite instrumentale jazzy
Bootsy Collins - Ultrawave (1980, funk) Ce mec est drôle, faudra que j'en parle pour février prochain.
Bruce Springsteen - Born in the USA (1984, rock)
Morris Day -  Color of Success ( 1985, funk)
Morris Day - Daydreaming (1987, funk)
Bruce Springsteen - Darkness on the Edge of Town (1978, rock)
Bruce Springsteen - The River (1980, Rock, 2 CD)
Bruce Springsteen - Nebraska (1982, Rock folk)★ pour ceux qui ne le connaissent que comme chanteur de rock énergique et engagé, il sait faire d'autres choses, hé oui!
Bruce Springsteen - Tunnel of Love (1987, rock)
Bruce Springsteen - Human Touch (1992, rock)
Bruce Springsteen - Luckytown (1992, rock)
Heroes del Silencio - Senderos de Traicion (1990, rock gothique)★ excellente découverte d'un groupe que je ne connaissais que de nom
Extremaduro - Agila (1996, hard rock)★ pareil! avec en plus des références à la mythologie grecque, trop bien!
Celtas Cortos - In Crescendo ( 2017 rock celtique)
Los Rodriguez- Palabras mas, palabras menos (1995, pop rock)

Pas de chance pour le concert du Boss, il a été reporté, la nouvelle date n'est pas encore connue. Ca me laissera le temps de continuer à fouiller sa discographie.

54, au premier juin, je tiens le rythme :D
Mmm ça manque un peu de classique et d'instrumentaux pour cette premier partie d'année. A ma décharge, j'écoute surtout du classique en cours de danse et à la radio, ainsi qu'en concert en salle. Voire, j'en joue sur scène.
Il y a de l'anglais, de l'espagnol, du russe ( du japonais, sans paroles :D). Je vais essayer de rajouter en seconde partie d'année, plus d'instrumentaux, plus d'orchestraux,  un peu d'allemand, un peu de français ( mais plutôt hors France)

dimanche 26 mai 2024

L'âme de Hegel et les vaches du Wisconsin - Alessandro Baricco

 Que voilà un étrange titre, trouvé  bizarrement au rayon " musique" de la médiathèque, et pour cause, il s'agit d'un essai sur la musique et plus particulièrement sur la place au XXI° siècle de la "musique savante", muséifiée par les tenants du bon goût qui l'érigent en rempart contre la médiocrité.
Oui mais, y - a-t-il vraiment un bon goût? Et à partir du moment où on trace des frontières à défendre, on bloque l'évolution naturelle des choses.


Donc, avec une telle thématique, j'étais obligée d'emprunter cet opuscule, d'autant qu'en mai, c'est le mois italien et que ça fait super longtemps que je n'y ai pas particulier. J'avais déjà lu " Soie", du même auteur, et je l'avais franchement trouvé très moyen pour ne pas dire carrément ennuyeux, au point de me demander pourquoi ça a été un tel succès. Je n'en ai pas gardé grand chose, et en relisant ma chronique, je confirme, ça ne m'évoque plus rien, si ce n'est l'ennui. Donc c'est aussi l'occasion de donner une seconde chance à l'auteur.
Et c'est déjà mieux, même si le langage philosophique est parfois étrange dans ce domaine, surtout lorsqu'il s'agit de battre en brèche l'idée d'un bon goût et d'une supériorité intellectuelle de la musique classique, de ceux qui l'écoutent et, en particulier, clament haut et fort n'écouter que ça ( pour info je suis en train de rédiger tout ça avec Bruce Springsteen dans les oreilles)

J'avoue qu'en tant que mélomane qui écoute de tout, ça me saoule toujours de voir des gens séparer la musique en caissons étanches. Et bien qu'ayant été biberonnée à la musique classique et au jazz, j'écoute écouter peu de classique, pour une bonne raison: j'ai toujours du mal à l'écouter sur disque, je préfère aller l'écouter en salle ... comme tout type de musique d'ailleurs. Mais avec la différence que j'en joue aussi, et donc, ma pratique fait qu'en dehors, j'ai envie d'écouter... ce que je ne joue pas ( oui, c'est d'une imparable logique: je ne joue pas de rock à la guitare, donc je suis très contente d'écouter Bruce faire ce qu'il sait faire et très bien. Si j'exerçais mes doigts sur ses une guitare, et que j'apprenne à jouer ses titres, j'aurais... envie d'écouter autre chose. Voilà, j'aime écouter.. ce que je ne sais pas faire, ou que je n'essaye pas d'apprendre à faire.
Dans l'absolu, c'était le cas de ma mère aussi, et le mien: ayant pratiqué la danse pendant des années dans l'enfance, et après avoir arrêté en devenant adulte ( à l'époque, il n'y avait pas d'autre possibilité que soit devenir professionnelle, soit arrêter), elle n'avait pas spécialement envie d'aller voir des ballets qui lui rappelait que c'est ce qu'elle aurait voulu faire, sans en avoir eu à l'époque les moyens financiers. J'ai fait de la danse moderne et je n'en regarde que très rarement. J'ai longtemps chanté en chorale et je vais très rarement écouter des choeurs en concert. Je pense que c'est lié au fait que ce qui a de l'attrait, c'est ce qu'on ne fait pas. Quand on connait l'envers du décor, c'est ... moins une priorité.

Donc revenons à Alessandro, à Hegel et aux vaches.
C'est un tout petit livre en 4 parties: l'idée de musique cultivée, l'interprétation, la nouvelle musique et le spectaculaire.
Mais alors pourquoi Hegel et les vaches?
Parce que Baricco met en parallèle les réflexions de Hegel sur la musique dans les années 1820, et un mémoire contemporain de l'université du Wisconsin, étudiant les effets de la musique symphonique sur la production laitière des vaches locales...
Selon Hegel, "la musique doit soulever l'âme au-dessus du sentiment dans lequel elle est plongée". À l'inverse, les chercheurs de l'Université du Wisconsin ont découvert que la production de lait augmentait de 7,5 % chez les vaches qui écoutent de la musique symphonique !

On ne va pas ici débattre de la véracité de cette affirmation ou de la crédibilité du pourcentage, qui peut être vrai ou faux, selon qu'un protocole scientifique a été respecté ou pas.
Mais ça me rappelle les expériences sur les effets de la musique, tel le " pansement Schubert", dont je parlais un peu ici. Je reviendrai prochainement sur le rapport entre musique, santé mentale et neurologie, j'ai encore un livre en attente sur ces sujets.
Mais effectivement il est rare de voir des études tente la même chose avec d'autres types de musique ( ici, un petit article sur le metal... anti-stress)

La première partie m'a aussi fait penser à un petit passage d'une conférence d'André Manoukian sur le jazz, où il mettait en en rapport le jazz et sa liberté ( son dada personnel, puisqu'il est pianiste de jazz) et le concept de " Conservatoire". Je n'avais en effet pas réfléchi au pourquoi du comment de cette appellation bizarre pour une école de musique. Un lieu où on met la musique en conserve? Et bien.. oui, tout à fait!
C'est la faute à Mendelssohn!
A son époque, la musique des siècles passées étaient considérée comme inintéressante, vieille poussiéreuse. Felix a trouvé des partitions de Bach, a trouvé ça cool, et et décidé qu'il serait intéressant de la remettre en avant, initiant sans le vouloir le mouvement de sclérose qu'évoque indirectement Baricco. Alors oui, c'est intéressant d'avoir un approche diachronique, mais ça devient un problème à partir du moment où
- ce qui est ancien devient valorisé du seul fait de son ancienneté ( et il doit y avoir pas mal de bouses oubliées dans la musique ancienne aussi - de fait, il y en a, je tairais simplement les noms de ceux que j'aime pas, na!)
- ce qui est ancien devient valorisé au point que les évolutions ultérieures ne sont même pas prises en compte. Ce n'est que vraiment récemment que le conservatoire de ma ville a ouvert un pôle "musiques actuelles", appellation très vague et qui ne donne aucune notion de ce qui s'y fait? Jazz? Pop?Rock? Colégram? .
Ce que pointe Manoukian ici, c'est aussi la transformation de l'enseignement, qui a totalement perdu la dimension d'improvisation, qui était pourtant une des forces de quelqu'un comme Bach par exemple, pour se concentrer sur le suivi à la lettre, à la note près d'une partition.
Au point que le musicien capable d'improviser sans partition est devenu dans l'idée de beaucoup "l'illettré musical", celui qui ne sait pas lire une partition (insérer ici l'éternelle blague sur les batteurs: comment faire cesser un batteur de jouer? donnez lui une partition. Il va sans dire que je kiffe les batteurs qui savent improviser)

Dans mon cas, c'est l'inverse, ayant appris sur partition, je peux difficilement m'en passer parce que je n'ai pas les techniques d'impro... qui sont naturelles aux musiciens de blues et de jazz, lesquels ne se prennent pas du tout la tête avec les partitions, y compris ceux qui savent les lire. J'envie beaucoup cette liberté qui est ce vers quoi j'essaye dans ma pratique, de tendre de plus en plus. En particulier en apprenant le piano, je cherche à ne pas me contenter de suivre exactement une partition, mais aussi à comprendre la structure harmonique, et à travailler avec des grilles d'accords, ce qui rend souvent bien plus visible la structure en question. Comme ça, au minimum, la partie accompagnement sera libre, OSEF si ce n'est pas exactement la manière dont untel joue tel morceau.

Pour l'interprétation ( 2e partie), inévitablement sanctionnée dès qu'elle ne correspond pas 100% à la partition - ou à l'idée que s'en fait l'auditeur- je vous propose Fazil Say avec son interprétation très libre et personnelle du Clair de lune de Debussy. Il y a en commentaire les inévitables " c'est pas comme ça qu'on DOIT jouer Debussy" ( Et qu'esse t'en  sais? T'as demandé à Claude ce qu'il en pense?) et... je kiffe cette version parce qu'il y met sa sensibilité personnelle et que ça me parle plus qu'une énième version, passez-moi l'expression, "balai dans le Q"

(Ha, le disque de Bruce est fini, je passe à Pink Floyd!)

La 3° partie aborde le paradoxe de la musique contemporaine, qui en tant qu'avant garde, aurait dû être le parangon de la modernité, mais qui, à trop vouloir renouveler la forme, aller vers des calculs mathématiques et une logique compréhensibles de l'auteur seul, s'est totalement coupée du public. Et cette obsession de la forme " surprenante" (mais qui a force de surprises permanentes, perd l'effet de surprise, qui ne se comprend qu'en lien avec une cohérence interne reconnaissable) est devenu ce qui a enfermé la musique contemporaine dans sa tour d'ivoire, en marge de la modernité. Elle n'a plus évolué qu'en vase clos, et donc... sans lien avec monde qui a continué de tourner sans elle.
Ce que j'ai souvent résumé en "Messiaen, c'est intéressant à analyser, mais c'est chiant à écouter"
Et la 4° et dernière partie évoque le spectaculaire en musique " savante", via Puccini pour ses opéras et Mahler pour ses symphonies. L'auteur y voit des précurseurs du langage cinématographique ( et en veut pour preuve leur emploi régulier en musique d'ambiance de films).
Je le laisse seul responsable de ses affirmations, d'autant que je connais assez peu Puccini ( et le peu que j'ai écouté n'est pas ma tasse de thé) et Malher ( pour moi c'est surtout le gars qui a mis en III partie de sa première symphonie le thème de "Frère Jacques", en mode mineur, ce que je considère plutôt drôle que spectaculaire)

Oui, je m'éloigne du contenu du livre, mais c'est d'ailleurs l'objectif de l'auteur en avant-propos, semer des pistes de réflexion plutôt que de poser des questions et d'y répondre. Et ce d'autant que l'auteur se concentre principalement sur la musique " savante", ce qui laisse supposer que le reste est une musique "bête" ou du moins " simple". Donc je vais élargir avec quelques réflexions en vrac, hop, sur le rock et la pop.

Ce printemps, un sacré lièvre a été soulevé, lié à l'idée de respecter les morceaux à la lettre, et à celle de spectacle, mais dans le domaine du rock. Un groupe de rock très célèbre, et qui fait maintenant payer ses places de concert facilement dans les 1000 livres sterling, a été pris en flag' de lipsync.
J'ai parlé l'an dernier de Wings of Pegasus ( Fil Henley) et de ses analyses. Fil a analysé plusieurs prestations des Eagles et prouvé par A+ B que le groupe fait depuis plusieurs années semblant de chanter sur des enregistrements audio. Quand une "prestation" est sonorement la même qu'un autre faite 1 an auparavant, à la nanoseconde près, il n'y a pas d'autre explication possible: c'est parce que c'est exactement la même bande qui est diffusée. Ce qui explique aussi pourquoi le groupe était aussi féroce depuis longtemps, à faire la chasse à tout risque d' enregistrement pirate. Moins pour les royalties que pour éviter de voir la fraude révélée.
Là, deux camps s'opposent, chez les auditeurs:  ceux qui sont dans le déni et cherchent à réfuter les preuves, ou à minimiser la triche en argumentant " on va voir un concert de rock, on veut que ça sonne exactement comme sur le disque, qu'importe si c'est du mime. Ils nous ont donné ce qu'on attend, donc c'est ok, y'a pas de triche".
Et l'autre, qui l'a très mauvaise d'avoir payé une somme exorbitante pour voir des gens faire du mime, argumentant que "nous on veut voir du live, c'est l'expérience qui nous plaît, on ne veut pas payer pour écouter un disque qu'on peut écouter chez nous,  ils ont menti, qu'ils nous remboursent".
Je vous le dis de suite, je serais carrément dans le second camp, celui qui se rallie à la bannière " real music by real musicians" (oui, j'ai encore trouvé le moyen de vous le caser quelque part, ça va devenir un running gag, mais c'est exactement pour ça que j'ai totalement adhéré à sa démarche)

Je me dis que cette dérive vient aussi de ce côté pervers de la muséification, y compris dans le rock: beaucoup de gens veulent entendre en concert exactement ce qu'ils ont sur le disque, et vont râler si le chanteur dit " aujourd'hui je suis un peu malade, donc on prend tel morceau un ton et demi plus bas". Au contraire, j'applaudis à la faculté d'adaptation de ceux qui peuvent le faire, et changer tel ou tel morceau en fonction de leur forme, de l'acoustique de la salle, ou du remplissage de celle-ci.
J'adore quand je suis surprise par une version un peu différente sur scène, ce qui était l'une des grandes compétence du real musician ci-dessus mentionné.
Prendre en compte les attentes du public, c'est bien, mais quand ça en vient au point de " on va leur donner ce qu'ils veulent, on va faire semblant de chanter, et qu'à la fin, il y a concert de louanges pour le chanteur qui, à 75 ans, " chante encore aussi bien que quand il en avait 30", ce qui était déjà un bon indice de truc suspect, la ligne est franchie.

Donc quand Baricco a écrit son ouvrage en 1999, il s'est surtout concentré sur ce qui a précédé et ce qui lui parlait. 25 ans plus tard, le constat de muséification est amer. La "real music" s'éloigne de plus en plus, quel que soit son genre.
Les amateurs de musique classique s'écharpent sur quel est le meilleur orchestre, le meilleur enregistrement, le meilleur chef.. (évidemment toujours des enregistrement datant d'avant les années 70, depuis " c'est tout moisi"), et ça fait pitié.
Les amateurs de rock trouvent pour certains normal de se faire arnaquer, juste pour avoir exactement la même chose qu'"avant", et ça fait pitié.
Les fans de Taylor Swift (chanteuse dont je me fous totalement, je la laisse à ceux qui l'apprécient, c'est leur droit le plus strict) la statufient de son vivant, y'a jamais eu mieux, y'aura jamais mieux, y'a qu'elle pour faire une chanson de 10 minutes (ahahaha! ELP? Tool?) et, inversement, leur manque de culture musicale générale, fait pitié.

Et au milieu, moi, qui veut écouter des trucs anciens, en découvrir de nouveaux, mais n'arrive le plus souvent pas à connecter avec la musique récente, parce qu'il n'y a même plus d'instruments ou si peu.Il y a encore de très bonnes choses, mais elles ne sont plus diffusées sur les canaux les plus faciles d'accès. Coup de coeur récent pour le duo franco-ivoirien Tchologo. Vous en aviez entendu parler? Moi non plus je les ai découvert en concert, localement.

Autre point intéressant, Baricco parle abondamment de la dimension commerciale de la musique, ce qui était déjà le cas par le passé, quand quelqu'un comme Haydn - d'origine modeste- écrivait des morceaux de commande pour des gens de la haute société, pour lesquels la musique était un produit de luxe , destiné à montrer leur goût et leur standing. On n'en est plus là: produit de consomation , oui, mais le goût s'est fait la valise. Et on en a pas fini, avec l'approche des 90 ans de la naissance d'Elvis Presley, on voit apparaître des tas de goodies de mauvais goût, type "crocs avec photo d'Elvis", la musique est devenue secondaire, un produit dérivé de l'image de la star. Beaucoup de gens portent des tee-shirts à l'effigie de groupes qu'ils ne connaissent pas, juste comme objet de mode ( et peuvent se trouver dans l'embarras lorsqu'ils se voient expliquer que le tee-shirt au logo sympa est en fait un groupe suprémaciste à l'idéologie trèèèèès douteuse)

J'ai donc réussi dans un seul sujet à caser en vrac Bruce Sprinsteen, Schubert, Pink Floyd, Medelssohn, André Manoukian, le jazz, Pop & Rock & Colégram, Puccini, Malher, Frère Jacques, Fil Henley, The Eagles, Qui-vous-savez, Taylor Swift, ELP, Tool, Tchologo, Haydn, Elvis Presley...

samedi 25 mai 2024

La fleur du mois (6)

 Photo prise dans ma rue ( là, je fais vraiment le plus proche possible, le seul moyen d'être encore plus proche , ce serait de photographier le citronnier et le houx de la voisine d'à côté, ou les géraniums de mon balcon), fin mai. Oui je continue a essayer de garder une logique de saison.

Une plante absolument indisciplinée pousse le long d'une gouttière. La propriétaire de la maison la coupe absolument tous les ans et absolument tous les ans, elle repousse.
Mieux, la première année, il y en avait UN massif qui a été ratiboisé. L'année suivante, il y en avait 2.  Et de plus en plus exubérante tous les ans.Visiblement il s'agit d'une plante a croissance exponentielle !
Mais donc cette propension à insister à revenir et à repousser alors qu'on essaye de la décourager fait que je l'ai choisie comme plante totem.

La propriétaire a d'ailleurs renoncé et décidé de couper ce qui gêne le plus, mais d'en garder un massif, car, la bonne nouvelle c'est que non seulement elle est très prolifique, mais les fleurs ont une odeur agréable, marquée mais sans être entêtante. Et en cette saison de sécheresse dans ma ville, c'est toujours un plus d'avoir une odeur végétale qui cache un peu celle des égouts qui refoulent ( oui, poésie! Mais c'est un vrai problème ici, et je pense qu'elle a vu son intérêt à garder quelque chose qui améliore olfactivement son coin )




Il s'agit d'un Datura innoxia. On n'est pas passé loin de la plante de sorcières, mais dammit! C'est la version inoffensive ( ce que signifie son nom ), on ne pourra donc pas l'utiliser pour des philtres en novembre prochain!