Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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vendredi 29 septembre 2023

Qu'importe si les bêtes meurent ( court-métrage 2020)

 Et on commence gentiment le cinéma du vendredi avec un court métrage fantastique/SF, sans grands effets spéciaux.
Mais qui a le mérite d'être marocain, et non seulement, c'est plutôt rare que des films du Maghreb soient visibles, en VOST, mais qu'en plus ils soient d'un style rarement mis en avant.

Le titre est en alphabet tifinagh, c'est ce qui m'a accroché l'oeil.
Les dialogues sont probablement dans une langue berbère, mais je n'ai pas réussi à trouver  laquelle exactement.


Encore que , le fantastique est ici bien sûr un prétexte. Le vrai sujet est le choc entre la croyance religieuse et un événement inattendu.
On est en 2020, et il s'est effectivement passé cette année là quelque chose d'inattendu, devant lequel les croyants de diverses religions ont bien eu du mal à trouver une explication satisfaisante.
Dans le film, c'est transposé: C'est 'hiver dans les montagnes de l'Atlas ( et wow, les paysages sont fabuleux), et deux chevriers , pères et fils sont en difficulté. Il n'y a pas assez de nourriture pour les chèvres qui risquent de mourir de faim, le fils est donc envoyé s'approvisionner à la petite ville la plus proche . A sa grande surprise, la ville est déserte, le marché est annulé, il n'y a plus personne, tous les habitants sont paris en masse le matin même se réfugier à la mosquée.
L'explication est donnée par les deux seules personnes qui restent: un petit vieux qui trouve la situation passionnante, et une femme qui profite de l'occasion pour plier bagage et quitter son mari en douce. Ce matin même, des créatures sont venues du ciel. Extraterrestres, anges, démons, autres, on ne le saura pas.
Mais le vieux est heureux de savoir que nous ne sommes pas seuls dans l'univers, la femme estime que trop c'est trop, et que dans pareille situation s'en remettre à Allah au lieu d'affronter la réalité, c'est agir comme un enfant.
La réaction de ces deux personnes pourtant croyantes elles aussi ébranle les certitudes du chevrier, qui repart dans sa montagne apporter l'étrange nouvelle à son père, et... troisième réaction possible: la négation. Le père refuse d'y croire et traite son fils de mécréant.

C'est un film très court, une vingtaine de minutes, et il laisse un peu sur sa faim, parce qu'il pique la curiosité. J'aurais vraiment voulu savoir ce qui s'est passé, comment va réagir le personnage central , comment son père va affronter cette nouvelle réalité, ce que vont faire les gens de la ville.
Et puis pour une fois que le fantastique arrive ailleurs qu'aux USA, pourquoi bouder son plaisir ( et je l'avoue, une jolie cerise sur le gâteau est l'acteur principal, qui a une magnifique paire d'yeux mordorés, j'ai eu du mal à en faire abstraction. Apparemment sur les 4 acteurs du film, trois sont de la même famille)
Donc une réalisatrice ( en plus, 2° cerise sur le gâteau), Sofia Alaoui, marocaine qui aborde un sujet à la fois solcial et fantastique pour son premier film, voilà quelqu'un à suivre.

Voir le film ici

jeudi 28 septembre 2023

faire le tour des USA en Musique

 Juste parce que, évidemment, je ne peux pas me passer de parler de musique très longtemps.
Et qu'il y a longtemps avec un copain on avait constaté que pas mal d'états avaient au moins une chanson qui en parlait. Quand ce ne sont pas des groupes qui portent carrément le nom ( Texas, Kansas, etc...)
Puis il y a aussi les villes.
Et les USA en général.
Bon à l'époque on n'avait pas pu rassembler plus d'une vingtaine d'états, mais depuis de nouveaux titres ont été publiés, et.. est-ce qu'on pourrait faire un road-trip musical entier?


Evidemment  je me dois de commencer par LA chanson que tout le monde prend pour un hymne aux USA, mais qui liste en fait tout ce qui ne va pas:

Born in the USA . Evidemment LE boss. C'est du bon, ça ne vieillit pas.
Ce qui est génial c'est de se dire que ce mec a plus de 70 ans maintenant, et continue de faire des concerts de plus de 3h00 dans des stades tant il a la patate. Il fait partie de ceux que j'irais voir sur scène .. si j'avais des sous.

Ce qui me fait penser à cette autre chanson dans la même veine de " ça pourrait être un super pays s'il y avait l'égalité sociale, si les gens n'habitaient pas dans des clapiers, si les esprits étaient vraiment libres, si le gouvernement regardait les vrais problèmes au lieu de voir des cocos partout, et s'il n'y avait pas la menace d'une guerre nucléaire" (1985, mais... est-ce que ça a vraiment changé?)
America - Prince ( Ouaip, fallait que je vous le case, mon fil rouge de l'année, mais il s'avère que le Boss et lui avaient des points communs - outre le fait d'avoir la dent dure envers leur pays- chacun admirait le travail de l'autre, et les deux étaient adeptes des concerts à rallonge, donc les rapprocher est légitime)

Oui ce feu d'artifice sonore est en fait une chanson a teneur politique. Et visiblement le début du concert, et non la fin. Ouaip, le concert commence d'entrée au niveau où les autres finissent.

Alors, c'est parti, de l'Alabama au Wyoming, voyons ce qu'on trouve.
Pour la playlist, c'est ici

Alabama : Sweet Home Alabama - Lynyrd Skynyrd
Alaska:  rien! -> Joker ville: Juneau - Funeral for a Friend
Arizona: Arizona - Mark Lindsay
Arkansas: Arkansas - Chris Stapelton
Californie: California Dreamin -  The Mamas and the Papas
Caroline du nord: North Carolina - Valiant ( du hip-hop AVEC autotune, autant dire que je déteste!)
Caroline du sud: rien! -> joker: La ville de Charleston est à l'origine d'une danse à elle seule, c'est pas rien!: Charleston
Colorado: Colorado - Milky Chance (mouaif, pas ouf!)
Connecticut : rien! ( et c'est vraiment la zone, même Hartford n'a rien)
Dakota du Nord: North Dakota -  Chris Knight
Dakota du Sud : South Dakota - Jakey
Delaware: Delaware - Perry Como ( "à quoi sert le Delaware?", sisi, c'est le texte!)
Floride: The Florida Song - Ricky Sylvia
Georgie: Georgia - Ray Charles ( je ne pouvais pas la louper)
Hawaii: Harleys in Hawaii - Kathy Perry (pas ce que j'aime, mais je n'ai rien d'autre!)
Idaho: Idaho - Gregory Isakov
Illinois: Illinois - Brett Eldredge
-> dans le détail, Chicago a plusieurs chansons et même un groupe de ce nom, et bien sûr Sweet Home Chicago, standard de l'incontournable Robert Johnson. Et Le Chicago blues est un style musical à part entière
Indiana: Indiana wants me - R Dean Taylor
Iowa: Iowa - Slipknot ( allez, du brutal!)
Kansas: Pas de chanson, mais mieux: Kansas, le groupe ( Carry on Wayward son est leur titre le plus connu)
Kentucky: Kentucky Rain - Elvis Presley
Louisiane: Lousiana - Andy J Forest
-> et bien sur le jazz New Orleans,
Maine: Maine - Noah Kahan
Maryland: Maryland - Vonda Shepard
Massachussetts: Massachussetts - The Bee Gees -> Boston a droit, comme Charleston à sa danse Boston ( mais c'est 2 salles, 2 ambiances, je vais repartir à Charleston, moi)
Michigan: Michigan - Chavo
Minnesota: Minnesota - Northern Lights -> et encore mieux, Minneapolis a carrément son type de musique, le Minneapolis sound, mélange de funk, de pop, de rock, de New Wave, dont voilà un exemple bien nommé " Minneapolis"
Mississippi*: Mississippi  - Bob Dylan ( ou My head's in Mississippi - ZZ Top)
Missouri: Missouri Waltz - Johnny Cash
Montana: rien! ( quelques groupes de rap français on ce nom, mais plutôt en lien avec Tony Montana)
Et j'ai la flemme de chercher dans toutes les chansons intitulées Helena pour voir s'il y en a une sur la ville

Nebraska: Nebraska - Bruce Springsteen
Nevada: Nevada - Vicetone ( grrrr Autotune, mais je n'ai rien trouvé d'autre)
New Hampshire : New Hampshire - Sonic Youth
New Jersey: I'm from New Jersey - John Gorka
New York :  New York - Frank Sinatra ( peux pas l'éviter, hein!)
Nouveau Mexique: New Mexico song - Johnny Hobo and the freight trains ( punk!)
Ohio: Ohio - Crosby, Still, Nash & Young
Oklahoma: Oklahoma! - Rogers & Hammerstein (extrait d'une comédie Musicale à thème Western)
Oregon: Oregon  - Jacob de Haan ( instrumental)
Pennsylvanie : Pennsylvania 6-5000 - Glenn Miller
Rhode Island: Blossom Deary - Rhode Island is famous for you ( et elle cite un bon paquet d'autres états dans la foulée. En gros il y a une spécialité partout, sauf dans son patelin. "L'or est la spécialité du Nevada, et le divorce aussi". Lol!)
Tennessee: Memphis, Tennessee - Chuck Berry ( c'était couru d'avance!)
Texas; The yellow Rose of Texas ** - traditionnel
Utah: Utah - Osmond Brothers
Vermont: Moonlight in Vermont - Frank Sinatra ( oui, deux fois Frankie, mais...)
Virginie: Virginia Plain - Roxy Music ( difficile de trouver quelque chose, beaucoup de chansons parlent plutôt de Virginia en tant que prénom)
Virginie Occidentale: Take Me home, Country Roads - John Denver ( certes, le nom n'est pas dans le titre, mais l'état est cité dès la première phrase et plusieurs fois)
Washington: pas de chansons*** -> Seattle - Perry Como
Wisconsin: Wisconsin - Bon Iver
Wyoming: Wyoming - Geoff Buell

(en gros pour tous les états qui n'ont pas de chanson dédiée, j'ai trouvé plutôt des vidéos qui expliquent pourquoi c'est 1) Vide d'habitants 2) Tout nase d'y habiter 3) à la limite de l'enfer sur Terre.

Bon je n'ai pas fait spécialement le détail des villes, à part lorsque je n'ai rien trouvé de mieux. Sinon, on y serait encore demain et ma play list durerait des plombes en intégrant Two Little girls from Little Rock, Saint Louis Blues, Walking in Memphis, New Orleans ( Louis et Ella !), if you're going to San Francisco, Detroit rock city, ... hem, ça ferait pas un second sujet pour l'an prochain ça?)

Allez, si, j'ai commencé avec Bruce, je suis obligée de conclure avec Bruce: Streets of Philadelphia ( bizarrement, j'ai vu le film à sa sortie - ^$ù*^de$ù*=, ça fait 30 ANS! - mais j'ai surtout gardé la chanson en mémoire)


* Je rattache au Mississippi le Delta blues, style qui est populaire au Mississippi , au Tennessee et en Arkansas, donc à cheval sur plusieurs états.
** Cette chanson a un contexte qui ne manque pas de sel: connue comme l'hymne des confédérés, donc des états sudistes pro-esclavage, les paroles d'origine parlent d'un homme surnommé Darkey, qui va voir sa dulcinée, la fille "au teint jaune", la "plus gentille rose de couleur". Hé oui, c'est une chanson qui parle d'une femme métisse, et de son galant noir. Oui les gars, vous chantez une chanson d'amour qui met en avant le métissage jusque dans son titre. C'est savoureux.
*** Evidemment il y a Washington post de J. Sousa. Que Tout le monde connait, s'il y a bien un morceau qui évoque l'Amérique , c'est celui-ci. Mais il fait référence au journal édité dans la vile de Washington, et non à l'état du même nom, situé à l'opposé sur la carte.

Ce n'est pas tout à fait fini, il va y avoir encore quelques sujets américains le mois prochain, Halloween oblige, mais aussi parce que j'ai décidé de continuer avec le jazz , le blues et l'ambiance Louisiane


samedi 23 septembre 2023

Mois Halloween XIV

J'ai tellement pris de l'avance pour ce mois halloween que j'ai commencé à établir ma petite liste dès le 2 novembre 2022. C'est dire! et bien sûr, je n'ai pas à l'heure actuelle d'idée de la thématique qui sera mise en avant. Mais, Mois Halloween XIV, c'est que ça commence à faire tellement de chiffres romains qu'on se croirait dans une série de films un peu nuls.

Pour l'anecdote, lors de la sortie de Saw VI, l'affiche était accrochée dans la gare de ma ville, juste à côté d'une autre, celle de Tempête de boulettes géantes. J'ai éclaté de rire dans la gare.
Je suis absolument sûre que la personne qui les a mises côte à côte l'a fait exprès, et je remercie cet anonyme avec qui je mangerais bien un coucous en remerciement de cette rigolade!

Et la suite?
Les noms des acteurs sont anthologiques. Et j'ai constaté dans la foulée que la marque Kindy  " les chaussettes qui ne se cachent plus" existe encore, je croyais qu'elle avait disparu avec les années 80

Voilà, ça c'est fait....

A l'heure où je rédige, la date du 23 septembre pour la " prérentrée" du défi Halloween est décidée, mais la thématique n'est pas encore connue.
Pierre a proposé les vampires, en lien avec la sortie prochaine d'un nouveau film à ce sujet, mais de mon côté, j'ai plutôt prévu d'autres choses, on verra si on arrive à les faire coïncider.

L'an dernier il y a quelques lectures que je n'ai absolument pas eu le temps de finir... je les ai donc continuées après le mois halloween et préparé les sujets correspondants, histoire d'avoir un peu d'avance.
donc ce qui était en cours mais n'a pas pu être bouclé à temps:
- Les contes de ETA Hoffmann tome 2
- Du feu de l'enfer - Sire Cédric
- Avatar et Jettatura, les 2 nouvelles restantes du recueil de Gautier.

ce qui était en attente et n'a pas été commencé:

- Histoires du temps jadis (Japon)
- nouvelles fantastiques russes et ukrainiennes
- Oupir/ le vampire - Alexeï Tolstoï
- Les nouvelles que je n'ai pas encore lues issues des " Veillées du Hameau" et de "Mirgorod", puisque l'an dernier j'ai regardé des films qui les adaptaient.

Des choses sur mes étagères qui peuvent correspondre:
- Entre ciel et enfer, mourir au moyen âge.
- des livres sur Jérôme Bosch
- the Picture of Dorian Gray - Wilde ( lu en VF il y a trèèès longtemps)
Il y a d'autres choses, de la VO en allemand, mais là, c'est officiel, je n'aurai pas le temps de m'y consacrer. Je viens de commencer un nouveau job, qui me prend du temps, il y a les études, et mes activités musicales, donc la lecture  hors études n'est pas la priorité.

Cette année, ce sera plutôt des films.

Ca fait un certain temps que j'ai envie de revoir Candyman, le film de 1992 que je n'ai pas revu depuis sa sortie. Et ça tombe pile dans ma thématique fil rouge de ces derniers mois autour de la culture afro-américaine. De mémoire, j'avais beaucoup aimé ce film d'horreur assez différent dans le sens où pur une fois, l'origine du croque-mitaine était expliquée et sa volonté de vengeance légitime: un film dont on ne peut absolument pas détester le fantôme/tueur, mais pour lequel au contraire, se créée une empathie,  et qui aborde des thèmes sociaux et politiques, c'était vraiment hors du lot.
Et j'ai toujours gardé en mémoire sa musique avec son thème d'ouverture qui mèle piano tragique et choeur religieux, absolument magnifique par Philip Glass (sérieusement la BO est pour moi l'une des plus réussies de l'histoire du cinéma d'épouvante, avec celle de Suspiria - signée de Goblin)
Donc c'est vendu, le film est disponible en VO sur un de mes sites de VOD favoris, il sera donc au programme ces jours ci. Hmm d'ailleurs ils ont un catalogue savoureux de films anciens, je vois la main du diable, les yeux sans visage, Répulsion, Halloween, Suspiria, la première version de la petite boutique des horreurs, ou de la colline a des yeux, le drôlissime Dr Jeckyll et Sister Hyde...

Continuant sur cette lancée de voyage, ça fait longtemps que j'ai envie de parler de vaudou, j'aurais un invité spécial,  et ça fait toujours plaisir d'avoir un élégant dandy en visite sur le blog, fût-il un peu maigrichon, voire, squelettique...

Ca va, il peut fumer et picoler, il ne craint rien.


Donc après la Russie et le Mexique l'an dernier, on va encore bouger cette année, avec un p'tit passage du côté de la Louisiane. En tout cas, si un jour je dois mourir (oui, il paraît que ça arrive ce genre de choses!) , et si je dois me faire enterrer, je VEUX un cercueil de ma couleur favorite (cotisez-vous! et rajoutez dedans une bouteille de rhum vieux, histoire que je n'arrive pas les mains vides chez mon pote le Baron), et la procession musicale version New-Orleans. Je veux bien partir, mais avec tambours et trompettes tant qu'à faire!

Je reprends mon "vendredi cinéma" de l'an dernier , et on va voyager, les amis, du fantastique venu de 4 continents sur 5. Et de manière inhabituelle, je vais plutôt chroniquer des films récents cette fois, à l'exception d'un qui a .. 30 ans. Misère, ça ne me rajeunit pas.

Vendredi 29 /09: Film marocain
Vendredi 6/10/ : Film Espagnol
Vendredi 13/10: film d'horreur. Franco-canadien
Vendredi 20/10: film Américain
Mardi 31:10: Bonus Tim Burton
Vendredi 27/10: Film Japonais
Vendredi 3/11 : Film australien
On a l'Afrique, l'Amérique, l'Asie, l'Europe, et l'Océanie: Carton plein!
Bonus
Vendredi 10/11: Film anglo-américain


1/10: Cuisine: pâtes en sauce à la courge
3/10 Lecture: " Pourquoi?' - Marc Scialom
4/10 Lecture: JoJo's bizarre Adventure t1 - Araki Hiroshiro ( Blog Japon)
14/10 divers: le RAT d'Halloween
22/10: Cuisine: Cannelloni butternut et fromage de chèvre
1/11 culture :Fet Gede
2/11 musique Funérailles jazz à la Nouvelle-Orléans
5/11: Cuisine: Courge butternut farcie à la feta et au quinoa
7/11: Lecture: Avatar; Jettatura - Théophile Gautier
8/11: Lecture: Le livre des êtres imaginaires - J.L Borgès
17:11: Lecture: Fées, ogres et lutins, contes merveilleux T2 - anthologie

Bilan?
5 lectures, pas forcément celles prévues, mais c'est déjà mieux que rien.
8 films, au moins un par continent, et c'est déjà mieux que bien!
3 recettes, en variation autour de la courge butternut et c'est déjà pas mal bon.
2 sujets culture et musique, et c'est aux oreilles que ça fait du bien.

Dans les prochains mois il va falloir que je continue JoJo, je n'ai pas encore lu les tomes suivants, mais ça va venir, au moins pour conclure ce premier arc.
C'est un choix, parce que sinon, je manque de matière pour mon blog Japon, ça me permettra d'y poster un peu plus régulièrement au fil des mois.

Et pour survivre à la fin de ce mois Halloween, je vais déjà plancher sur le programme de l'an prochain. En 2021, à cause de mes études la thématique était plutôt russe, en 2022; plutôt russe et germanique avec une incursion au Mexique, et cette année, plutôt louisianaise et tour du monde cinématographique :D
Par contre en lectures, c'est assez français depuis 2 ans... Je vais quand même continuer à creuser ce sillon, parce que j'ai encore quelques lectures fantastiques françaises sous le coude.
Mais je sens que les mois qui vont venir seront surtout consacrés à tous ces livres pris en boîtes à livres qui envahissent mes étagères, et qui seront répartis au fil des challenges récurrents ( anglais, japonais, indien, etc...)

jeudi 21 septembre 2023

De la musique pour toute l'année: Septembre

 Parce que je me posais cette question: Il y a September d'Earth Wind And Fire, Octobre de Francis Cabrel, November Rain des Guns, Sometimes its snows in April de Prince... Peut on faire le tour des 12 mois en musique? Quitte à aller piocher dans pas mal de langues (j'ai une idée de chanson islandaise pour janvier!), chiche que je le tente?

Allez, je vais me creuser le ciboulot pour trouver les mois suivants., et donc logiquement, puisque la chanson cite expressement le 21 septembre, commençons l'automne de manière motivante.
Car oui, je fais partie des gens qui ont "un certain âge", et donc le disco le funk, la soul, ça fait partie de la bande son de ma prime jeunesse.

Hop, Septembre, la rentrée sur un rythme disco!


Et j'en profite pour faire un petit clin d'oeil " challenge Afro- Américain  en ce mois en plus informel de la culture américaine, tiens, rajoutons donc  quelques autres titres d'Earth, Wind and Fire, le groupe de feu Maurice White, qui fait lui aussi partie des disparus de la maudite année 2016, dont je ne me suis toujours pas remise 7 ans plus tard.

Let's Groove, que je préfère personnellement à September

Et Boogie Wonderland dans la foulée, alors là, sortons les boules à facettes, on y est!


Fantasy

Et moins connu peut-être After the love has gone



lundi 18 septembre 2023

Tournée de pancakes!

Puisqu'on m'a dit que tout fonctionnait pour le mois américain, y compris la recette des pancakes, je prends les choses au pied de la lettre.

Parce que, l'autre fois j'ai eu envie d'essayer, et j'ai trouvé cette recette de pancakes à la myrtille, qui fait mentir la légende selon laquelle la cuisine américaine est forcément lourde, grasse et hyper sucrée, puisqu'il n'y a la dedans que 7 grammes de beurre et 5 grammes de sucre.
Ce qui permet en plus de les assaisonner comme on veut en fait. Personnellement je n'en mange pas au petit déjeuner, parce que je ne mange pas de petit déjeuner la plupart du temps, ou alors, du salé.
Mais ce genre de petites choses passe très bien en dessert ou en snack d'après le sport.

J'ai donc testé au fil des mois plusieurs versions: avec des myrtilles en conserve; Avec des mûres fraîches.
Et là, mon frigo étant en train de rendre l'âme, il me fallait utiliser un restant de brique de lait, donc... tournée de pancakes!

Mais comme je n'ai plus ni myrtilles, ni mûres, j'ai tenté autre chose: poudre de vanille et concentré de framboise. Et agrémentée de confiture, très peu sucrée, de framboises. Ben... c'est pas mal du tout! Les trois versions sont validées.
Je tenterai peut-être une prochaine variante, tiens... à la cannelle, ce sera bien automnal. Mouaif, va falloir que je vérifie ma cannelle, j'ai l'impression qu'elle est éventée et qu'il va falloir en mettre une quantité colossale pour avoir un peu de goût.
La recette:
https://www.recette-americaine.com/pancake/recette-pancake-myrtilles.php
Le résultat:



En soi, ça n'est pas très différent des olady russes ( improprement appelés blini en France, à cause de la marque " blini". de fait les vrais blini ressemblent à s'y méprendre à nos crêpes françaises). De mémoire, la principale différence est que dans les olady, il y a plus d'oeufs et les blancs sont montés en neige, ce qui n'est pas le cas ici. Donc cette recette de pancake est finalement assez rapide, avec simplement l'heure de temps de pause, pour permettre à la levure d'agir.
Et je comprends pourquoi nos camarades d'outre-atlantique sont accros, c'est vite cuit, ça se mange bien, et franchement en prévoyant son coup, même l'heure d'attente peut être passée à faire autre chose. Je soupçonne même les gens d'en préparer d'avance la veille pour le lendemain, tous les jours!
Voilà en tout cas de quoi aborder sereinement le mois halloween, si vous êtes doués en sculpture, doit même y avoir le moyen de les faire en forme de Jack'O Lantern 🎃




vendredi 8 septembre 2023

Hard, Fast and Beautiful ( film 1951)

Petite curiosité cinématographique pour ce mon américain non officiel.

Et on sort des catégories que je regarde habituellement, puisque celui-ci est un drame sur fond de sport de haut niveau.


Retitré Jeu, set et match en français ( qui a le mérite d'au minimum laisser deviner de quel sport on va parler) j'avais un peu entendu parler de ce film pour 3 choses: Son sujet peu facile ( un parent manipulateur et abusif, en 1951!), le fait qu'il aborde ce sujet difficile en donnant la parole au parent abusif, persuadé de bien faire, via la voix off, mais aussi qu'il ait été réalisé par Ida Lupino, actrice anglaise extrêmement célèbre dans les années 1930/ 1940, devenue scénariste puis réalisatrice aux USA presque par hasard, domaine dans lequel elle s'est épanouie et a eu l'audace d'aborder des thèmes que les hommes évitaient ou traitaient de manière humoristique: problèmes de société, violence, agression sexuelle, manipulation, crises, féminisme, indépendance, etc...
On imagine les difficultés qu'elle a eu pour s'imposer dans les années 1950 dans un domaine qui estimait que la place des femmes était actrice, maquilleuse, costumière, à la limite extrême scénariste, mais pas derrière la caméra!
Et pourtant en 1950, elle intègre la guilde américaine des réalisateurs, seule femme sur un millier de membres. Ce qui donne une idée de son niveau pour que ces messieurs acceptent une femme au même niveau qu'eux. En 1953, elle devient même la première réalisatrice officielle pour un film d'action.

Ce film est son 4°, 3 autres suivront, avant qu'elle ne se réoriente vers la réalisation télévisuelle, en particulier d'épisodes de séries TV.

Donc ici, la jolie femme " forte et rapide" est Florence, une jeune championne de tennis, passionnée du sport dans lequel elle excelle. Alors qu'elle s'entraine à lancer des balles sur la porte du garage familial, elle est abordée par un étudiant, Gordon, qui cherche un chien en fuite. Il travaille à la fourrière pour payer ses études. C'est le neveu d'un joueur local réputé, et le talent de Florence l'attire, au point de lui proposer de venir jouer en double mixte dans un club local , qu'elle n'aurait jamais eu les moyens de se payer et les deux se rendent vite compte qu'ils ont de nombreux points communs: ils ont fréquenté le même lycée, Florence l'a vu jouer quelques fois, ils ont le même goût pour le tennis, et clairement, se plaisent mutuellement.
Là où Florence se dit qu'elle a rencontré une perle, un homme qui lui plaît ET cerise sur le gâteau, lui ouvre les portes d'une potentielle carrière de championne, Millie, la mère de Florence voit les choses autrement.
Millie est une femme pénible, très pénible: perpétuellement insatisfaite, aux ambitions démesurées,mais aigrie de ne pas avoir réussi par elle-même, elle a reporté toutes ses ambitions sociales sur sa fille, ne cesse de la pousser " pour son bien", s'incruste partout où elle va.. et considère que Gordon ne peut être qu'un tremplin pour propulser Florence au sommet, qui devra être vite abandonné pour aller plus loin. Pour Millie, les hommes ne peuvent être que des outils qu'on utilise tant qu'ils vous sont utiles.
Et de fait, c'est moins Florence que Millie le personnage central. Très intelligemment placé en retrait, mais qui observe tout, et l'actrice ( Claire Trevor) est vraiment excellente, arrivant à faire passer toute l'aigreur et l'ambition malsaine de Millie en un rapide changement d'expression. De fait Millie pousse sa fille, se faisant passer pour une mère aimante, mais pour son propre intérêt: être invitée dans le grand monde, rencontrer des gens riches et influents, obtenir des cadeaux et des rabais partout grâce à la notoriété grandissante de Florence, voyager avec elle - gratuitement - au gré des championnats.
Dans le fond, elle aime (ou prétend aimer) sa fille, mais cet amour cache une bonne dose de jalousie, puisque Florence est ce qu'elle-même aurait voulu être. Sa fille n'est rien de plus que l'équivalent d'un cheval de course, qu'on entraîne jusqu'à épuisement, sur lequel elle parie pour SE faire un maximum d'argent pas toujours de manière très honnête, en duo avec un ancien tennisman reconverti en promoteur, dénicheur de talent, "faiseur de champions", mais à l'honnêteté très aléatoire ( la aussi, la trouvaille visuelle est qu'ils la conduisent aux matchs en l'encadrant, sur fond de musique digne d'un film de guerre, comme on conduirait un prisonnier à son jugement, sans aucune liberté de décision)

Et Florence ne voit rien, laisse Millie répondre aux interviews pour elle, ne sait pas prendre une décision par elle-même sans la consulter..puisqu'elle a toujours vécu comme ça. La différence est flagrante avec le soutien discret, mais sincère qu'elle reçoit de son père, malade et trop effacé pour pouvoir ouvertement s'opposer à sa femme.

Et clairement, c'est une film étonnant, j'ai rarement vu le sujet de la manipulation abordé aussi directement, sans fioritures, sans faux-semblants... du moins si on pense que c'est un film qui date d'il y a 72 ans. Ce n'est pas un film qui enjolive, contrairement à son affiche qui est trompeuse: jamais on ne vois l'héroïne en soutien-gorge, encore moins sur un court, certains ont dû être déçus par cette affiche faites pour les hommes, alors que c'est bien les femmes qui y sont mises en avant.
Et sans happy end, pas de réconciliation possible entre la mère et la fille, lorsqu'elle découvre le pot aux roses. Millie se retrouve simplement face à la situation qu'elle a organisé mais qui lui échappe: on ne peut pas indéfiniment manipuler les gens. Pas non plus de lourd " châtiment divin", non, on est dans un cinéma étonnamment sec et brutal, l'histoire d'amour de Florence reste en retrait sans passer au premier plan, ne dégouline pas de bons sentiments, et rien que ça, ça fait un bien fou.
Oui, une femme peut aussi faire un film sur le côté moche du sport, et sans enrubanner la chose.

A voir sur universciné, qui est vraiment en train de devenir une de ma plateforme de streaming favorite, le catalogue s'étoffe de jour en jour, mettant en avant le cinéma indépendant, les films peu connus, oubliés, venus de pays peu mis en avant...
deuxième sujet et deuxième film de ce mois américain

Et en plus il valide une des catégories du défi cinéma de l'an dernier: film qui se passe dans le milieu sportif.

mardi 5 septembre 2023

Polychromie Musicale 5 - Les trois rois du blues

Allez, je continue sur ma thématique musicale et royale de l'été. Ouaip, j'ai un peu traîné, mais après tout, l'été ne finit que le 22 septembre! Et comme j'ai parlé ce week end de blus et de Mississippi, autant continuer sur ma lancée.

On a donc eu Queen, le roi de la pop, le Prince du funk...
On retourne de l'autre côté de l'Atlantique pour rencontrer les trois King du blues, tous les trois guitaristes au passage. J'admire franchement les gens qui savent jouer de la guitare. J'ai tenté, et ce n'est pas l'instrument avec lequel j'ai le plus d'affinités a priori. D'une part je préfère la basse, par goût pour les sons graves, mais le problème principal est qu'on m'avait prêté une guitare sèche de taille normale, il m'en aurait fallu une adaptée pour petites mains, une 3/4 ou 7/8 pour y arriver, là, c'était trop compliqué pour mes petits doigts de débutante.

Donc les 3 rois mages du blues:  BB King, Albert King et Freddie King. Donc je ne vais pas vous faire les biographies, il suffit de cliquer. Mais oui, ce sont des noms à connaître en matière de blues.

Le premier étant bien sûr le plus connu du grand public, une légende, que j'ai eu (ouiiiii!) la possibilité de voir sur scène, au festival de Jazz de Nice. En 2009, soit 6 ans avant sa mort. Et c'était un concert phénoménal.
Donc évidemment pour moi, c'est le plus marquant des trois, puisque je n'ai pas eu l'occasion de voir Albert King sur scène et que Freddie King est mort carrément avant ma naissance.

Alors par ordre de naissance, petite sélection musicale pour une journée de blues royale, 3 titres pour chacun:

Albert. Né en 1923, et donc profitons-en pour marquer le coup de son centenaire.

Born under a Bad Sign ( en duo avec Stevie Ray Vaughan et .. ben c'est du bon! et au passage vous avez la possibilité de voir un autre guitariste gaucher que Jimi Hendrix. Si je ne me trompe pas, il a simplement retourné la guitare, sans changer l'ordre des cordes, et donc les cordes sont dans l'ordre inverse: les graves en bas, les aigues, en haut)


Blues power

As the years go passing by



BB : je ne vais pas faire dans l'originalité
The thrill is gone, un de ses titres les plus connus

Lucille
Ce n'est pas une femme, mais le petit surnom de sa guitare, donc évidemment, l'inséparable alter ego d'un guitariste. Il l'explique " Lucille c'est ma guitare, Lucille m'a permis de quitter la plantation et m'a rendu célèbre", elle méritait donc bien une chanson dédiée!

Et d'ailleurs le facteur de guitares Gibson a rebaptisé son modèle " Lucille", justement en l'honneur de celui qui leur a fait indirectement une publicité monumentale , en donnant envie à beaucoup de genre d'apprendre à jouer de la guitare.

Why I sing the Blues


Freddie
Le moins connu de moi, donc, en parler est aussi l'occasion de le découvrir un peu plus .

Have you ever loved a woman?
Cette intro de dingue, je ne peux pas m'empêcher de danser lascivement sur ma chaise! :D

Hide away ( versant un peu plus rock 'n roll cette fois, puisque le rock dérive directement du blues et du boogie, il n'y a pas de contrdiction)


I'm torn down

Je crois qu'il va falloir que je me fasse une playlist royale, les trois sont excellents. En tout cas, c'est bien ce que j'aime!

lundi 4 septembre 2023

Lundi soleil 9 - bleu et violet

 Où va-t-on ce mois-ci? Au musée, comme le mois dernier.
Tout d'abord pas loin de chez moi (enfin, dans ma région)

A la fondation Vasarely d'Aix, visitée en 2018. Oui, par rapport aux améthystes du mois dernier, ce violet est un peu trop terne pour moi, je le préfère plus "pétant"


Et après, beaucoup plus loin, on retourne au Canada, également au musée de la Nature d'Ottawa (2017)

Une exposition temporaire visant à sensibiliser les visiteurs au réchauffement climatique, proposait des vidéos projections sur  des vraies plaques de glace ( il était précisé à l'entrée de se couvrir, car il faisait relativement frais dans la salle). En posant les doigts dessus on pouvait constater que oui, c'était froid et mouillé, c'était bien de la glace. Autant en soi le principe est plutôt joli, autant je me demande encore si les commissaires de l'exposition ont compris leur sujet: congeler de l'eau dans une salle de musée, à grand renfort donc, de refroidissement artificiel des surfaces de projection et de climatisation dans la pièce pour éviter la fonte rapide, afin de dire au visiteur " faites gaffe, la nature est fragile, le réchauffement est en marche", c'est un peu, enfin, non, très paradoxal.

Enfin, ambiance musicale, je vous ressors Roy Wood, le multi-instrumentiste anglais aux cheveux violets et bleus et aux fringues multicolores. Haaa ça fait du bien, un peu d'excentricité!



dimanche 3 septembre 2023

Pays d'Octobre/ Mississippi blues ( film 1983)

 Oui deux titres qui ne se ressemblent pas pour un seul film documentaire, coréalisé par deux grands: Bertrand Tavernier, le français,  et Robert Parrish, l'américain.

C'est un film qui parle de blues, mais pas que. Tavernier est ( était, puisqu'il est malheureusement mort il y a deux ans) un grand fan de blues, et de musique en général.
Et ce film en collaboration avec Parrish est aussi indirectement un joli témoignage de leur amitié, malgré leur différence d'âge, de pays, de références. Et ça c'est exactement le genre de chose qui me touche. Certains passages nous les montre parlant de cinéma, de cadrage, de décors naturels, de films... c'est très intéressant, puisque le documentaire parle donc non seulement de musique, mais aussi de cinéma et de littérature ( il commence dans le cimetière de la petite ville d'Oxford, près de la tombe de Faulkner).

Pour le reste, le blues est surtout le point de départ, qui permet de rencontrer des gens de l' Amérique rurale, celle qui, du moins en 1983, n'est pas encore couverte d'autoroutes et de fast-foods, mais dont on se désole qu'elle perde peu à peu son identité profonde au profit d'une uniformisation venue du nord.
L'un des principaux sujets du film, c'est l'exode rural, autant dans ce qui est dit ( les églises de campagnes, autrefois points de rencontre et foyers de contestation sociale, qui se vident de leurs ouailles qui partent travailler dans les grandes villes, que dans ce qui est montré: rues quasiment laissées à l'abandon où passent quelques quidams, chômeurs d'un âge certain qui occupent leur temps en jouant de la musique entre deux hypothétiques jobs, voitures qui rouillent dans les cours de ferme.
En 1983, l'Amérique rurale, comme d'ailleurs la France rurale, se vide de ses habitants, seuls restent ceux qui sont trop âgés pour partir, ou trop attachés à leur région pour la quitter. Le rapport avec Faulkner, écrivain de l'époque de la Grande Depression se dessine via l'exode vers le Nord, à l'image des hoboes des années 1920, qui prenaient le train au hasard espérant trouver du travail à l'arrivée. Ici, les gens prennent la route 61, la route du nord ( et la route du jazz et du blues, au passage), qui va vers Chicago et les zones industrialisées, réitérant l'histoire qui a eu lieu 50/ 60 ans plus tôt.

L'autre point important, illustré par une opposition entre les églises blanches et les églises noires ( avec force extraits de répétitions de gospel et de messes tout en musique, pour ma plus grande joie d'athée mais fan de musique), c'est évidemment l'opposition encore très marquée en 1983 entre les deux communautés. Parrish explique que lorsqu'il était enfant en Géorgie, sa tante protestante lui déconseillait de passer devant l'église catholique ( surtout fréquentée par les noirs), car le hopgoblin ( un démon déguisé en prêtre) pourrait l'attraper.  La crainte de l'autre communauté était vraiment inculquée aux gens dès l'enfance, on sait à quel point il est difficile de mettre par la suite les préjugés au placard quand ils vous sont serinés depuis toujours.
Mais la rencontre avec diverses personnes apporte d'autres éclairages:  le révérend Arnold "GateMouth" Moore, ancien chanteur de blues reconverti en pasteur estime qu'il n'y a pas de contradiction, car il s'est vite rendu compte que ceux à qui il tentait la journée d'inculquer la bonne parole était exactement les mêmes que ceux qui venaient l'écouter chanter et jouer le soir dans la salle de concert, et qu'au final, qu'on chante la joie d'avoir trouvé une nouvelle nana ou d'avoir trouvé Jésus, l musique, le rythme reste la même, et les paroles changent finalement très peu.
Drôle de révérend dont le surnom signifie " grande gueule", qui explique être qualifié pour dissuader les gens de pécher parce qu'il en connait un rayon dans le domaine et se permet même de faire quelques blagues sur la religion.

Cadeau: I ain't mad, le titre le plus connu du "révérend Grande-gueule", qu'il évoque comme étant son favori. Et que c'est bon, un swing particulièrement réjouissant!

Et au passage, une playlist entière lui est dédiée sur youtube.


Un sociologue évoque Martin Luther King et Malcolm X et pointe l'importance qu'on eu ces églises dans la formation politique des noirs aux états-unis. Les premiers politiciens venaient souvent des églises, cars il avaient l'art et la manière de savoir s'adresser à une foule, et souvent une foule mécontente et peu encline à s'entendre dire ses quatre vérités.

Et bien sûr, le blues, alors en perte de vitesse, car délaissés par les premiers intéressés: musique de vieux, qui rappelle trop l'esclavage, qui perd son âme à être étudiée par des blancs ( je plaide coupable,  désolée, je suis blanche, mais j'adore le jazz et le blues. Mais j'estime de mon côté que la musique c'est la musique, elle parle d'émotions universelles qui ne sont pas cantonnées à un lieu, une époque et une communauté).
Et pourtant il y a dans ce film, au propos mélancolique sur la société, la fin d'un monde, la perte des traditions et spécificités, quelques moments cocasses et réjouissants: un groupe de chômeurs, apprenant que l'équipe vient de France, se lance dans une impro à la gloire de la France " pays de gens sympas, où on peut boire du vin, et du bon, sur les champs Elysées". Un barbier improvisant un solo irrésistible à l'harmonica, pendant que son client doit attendre, momifiés sous une serviette, que les produits agissent. Parrish qui galère à trouver  à trouver de quel côté souffler dans une flûte en canne à sucre, sculptée par un agriculteur, un brin consterné à le voir tourner l'instrument en tous sens.

Bref, un documentaire fort sympathique, et je me faisais la réflexion que
- on y voit des gamins hauts comme trois pommes, qui devaient avoir le même âge que moi en 1983 ( 6 ou 7 ans). Ils ont probablement aintenant une bonne quarantaine, comme moi, et j'aimerais savoir s'ils se souvienne de l'équipe de français venue tourner dans leur petite ville, ce qu'ils sont devenus, s'ils ont eux aussi quitté leur région pour étudier ou aller travailler, si certains sont restés et ont pris la suite de la ferme familiale..
- La plupart des gens qu'on y voit sont déjà très âgés, et ne doivent plus être de ce monde ( à commencer par les deux réalisateurs).
- Comment à évolué la situation? Un des intervenants était content que le coin soit encore plus où moins protégé de l'invasion des fast-foods, qu'on y mange encore de la vraie nourriture. Qu'en est-il 40 ans plus tard? Est-ce que Nils Tavernier ne pourrait pas y retourner faite un " Mississippi blues, partie 2"?

La page wiki qui parle du film
et de son contexte " automnal et mélancolique" ( donc parfaitement de saison)
Le film est visible ici, sur une de mes plateformes de streaming favorites ( et que je vous conseille, j'ai profité d'une offre à 10€ pour avoir un accès à une bonne partie du catalogue pendant 3 mois)

Je profite de cette occasion pour rejoindre le "mois américain non officiel" de  Belette "Cannibal Lecteur", et pour au moins deux mois, puisque j'ai prévu des sujets américains pour le mois Halloween aussi. Mes participations seront plus filmiques et musicales qu'autre chose.
Et du coup, je continue en pointillés le challenge afro-américain, puisque je l'ai loupé.
Parmi tous les logos plutôt branchés western, j'ai évidemment opté pour celui le moins " wasp" à mon goût.

Et puisqu'il s'agit d'un documentaire, il me permet de valider " un film avec une voix off" ( même si ce n'est pas tout le temps) une des catégories du défi cinéma en 2021.