Et on commence gentiment le cinéma du vendredi avec un court métrage fantastique/SF, sans grands effets spéciaux.
Mais qui a le mérite d'être marocain, et non seulement, c'est plutôt rare que des films du Maghreb soient visibles, en VOST, mais qu'en plus ils soient d'un style rarement mis en avant.
Le titre est en alphabet tifinagh, c'est ce qui m'a accroché l'oeil. Les dialogues sont probablement dans une langue berbère, mais je n'ai pas réussi à trouver laquelle exactement. |
Encore que , le fantastique est ici bien sûr un prétexte. Le vrai sujet est le choc entre la croyance religieuse et un événement inattendu.
On est en 2020, et il s'est effectivement passé cette année là quelque chose d'inattendu, devant lequel les croyants de diverses religions ont bien eu du mal à trouver une explication satisfaisante.
Dans le film, c'est transposé: C'est 'hiver dans les montagnes de l'Atlas ( et wow, les paysages sont fabuleux), et deux chevriers , pères et fils sont en difficulté. Il n'y a pas assez de nourriture pour les chèvres qui risquent de mourir de faim, le fils est donc envoyé s'approvisionner à la petite ville la plus proche . A sa grande surprise, la ville est déserte, le marché est annulé, il n'y a plus personne, tous les habitants sont paris en masse le matin même se réfugier à la mosquée.
L'explication est donnée par les deux seules personnes qui restent: un petit vieux qui trouve la situation passionnante, et une femme qui profite de l'occasion pour plier bagage et quitter son mari en douce. Ce matin même, des créatures sont venues du ciel. Extraterrestres, anges, démons, autres, on ne le saura pas.
Mais le vieux est heureux de savoir que nous ne sommes pas seuls dans l'univers, la femme estime que trop c'est trop, et que dans pareille situation s'en remettre à Allah au lieu d'affronter la réalité, c'est agir comme un enfant.
La réaction de ces deux personnes pourtant croyantes elles aussi ébranle les certitudes du chevrier, qui repart dans sa montagne apporter l'étrange nouvelle à son père, et... troisième réaction possible: la négation. Le père refuse d'y croire et traite son fils de mécréant.
C'est un film très court, une vingtaine de minutes, et il laisse un peu sur sa faim, parce qu'il pique la curiosité. J'aurais vraiment voulu savoir ce qui s'est passé, comment va réagir le personnage central , comment son père va affronter cette nouvelle réalité, ce que vont faire les gens de la ville.
Et puis pour une fois que le fantastique arrive ailleurs qu'aux USA, pourquoi bouder son plaisir ( et je l'avoue, une jolie cerise sur le gâteau est l'acteur principal, qui a une magnifique paire d'yeux mordorés, j'ai eu du mal à en faire abstraction. Apparemment sur les 4 acteurs du film, trois sont de la même famille)
Donc une réalisatrice ( en plus, 2° cerise sur le gâteau), Sofia Alaoui, marocaine qui aborde un sujet à la fois solcial et fantastique pour son premier film, voilà quelqu'un à suivre.
Voir le film ici
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