Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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dimanche 30 décembre 2012

La vie l'univers et le reste - Douglas Adams

Pour finir l'année en beauté ( et puisqu'il est devenue patent dès octobre dernier que je ne mènerai aucun défi à son terme cette année, autant partir dans tout autre chose), le tome 3 du Guide du voyageur galactique, qui s'imposait, en cette saison de fin du monde ratée.



Constat numéro 1 : je n'aurais pas du laisser passer une année entière entre le tome 2 et le tome 3, car j'ai oublié pas mal des très nombreuses péripéties du volume précédent ( notamment, comment Marvin l'androide a-t-il fait pour arriver sur une planète perdue au milieu de nulle part.. enfin, si c'était expliqué, rien n'est moins sûr). Heureusement, l'histoire reprend là où elle s'arrêtait, et ça je m'en souvenais: Arthur l'anglais très très moyen et son comparse Ford, naufragés temporels sur une terre préhistorique. Les deux y moisissent d'ailleurs pendant 5 ans, avant qu'un autre coup de théâtre temporel ne les expédie dans le futur sur un terrain de cricket, deux jours exactement avant la destruction de la terre telle que décrite dans l tome 1. Leurs projets de prendre une bonne douche va vite être écourté par l'arrivée d'une armada de robots tueurs venus voler les cendres d'un piquet de cricket brûlé ( en fait, un artefact ultra important pour le compte d'une lointaine planète, Krikket, peuplée d'indigènes extrêmement agressifs dont le but est la destruction de l'univers. Rien que ça. Arthur et Ford se retrouvent donc une fois de plus mêlés à leur corp défendant à une improbable aventure où ils vont devoir sauver l'univers entier ( deux fois dans la même journée) en compagnie de Slartibartfast ( un revenant du tome 1, tiens!).
On y retrouve quelques têtes connues: Trillian, Marvin ( trop peu à mon goût), Zaphod - toujours mal  l'aise de la découverte de qu'on appelle la conscience, et du fait,  le seul type de l'univers capable de faire les gueules.
Et quelques nouveux venus: les matelas ( animaux rayés au plats de la planète squornshellous zeta), Thor ( oui, le dieu, marteau et casque à cornes inclus), Wowbagger l'indéfiniment prolongé, créature verte immortelle qui a décidé de tromper son immortel ennui en insultant TOUS les habitants de la galaxie, par ordre alphabétique ( on le voit très peu, mais j'adore cette idée loufoque)

Constat numéro 2: c'est barré. Non, c'est vraiment barré. en fait chaque tome est plus dingue que le précédent. c'est le moment de rappeler que Douglas Adams était copain avec Terry Gilliam et graham chapman, et a écrit un sketch  pour le flying circus. On est donc toujours et de plus en plus dans l'état d'esprit pythonesque. Autant laisser d'entrée la logique et le bon sens au placard pour savourer la course poursuite en pleine préhistoire entre Arthur, Ford et un canapé sorti d'une faille temporelle ( impossible pour moi en plus de ne pas avoir à ce moment la musique de fin de Benny Hill, pour qui s'en souvient. Oui c'était pas le must de l'humour british, mais j'aime bien cette musique). Après, on peut être rétif au non-sens et à l'absurde, mais sur moi, ça marche. Apparemment sur ma mère aussi, elle a bien ri avec le tome 1

constat n°3: ce tome 3 est plus dr à suivre que les autres. Non à cause des péripéties loufoques, qui étaient déjà le lot des autres volumes, mais à causes des références au cricket, sport q totalement méconnu de moi.
Par exemple, je n'ai jamais vu un guichet de cricket, donc me dire que la clef qui va amorcer la destruction de l'univers a la forme d'un guichet de cricket, ça me laisse perplexe. Ah? y'a des guichets au cricket? a part pour vendre les tickets d'entrée...

Ca, c'est un guichet de cricket. Ok, je vois mieux la forme, mais ne me demandez pas à quoi ça sert. Bon d'accord, Adams nous dit que les règles sont incompréhensibles, certes. Mais pas mal de références sont quand même plus intuitives pour un grand-breton que pour une pauvre française, et du coup, je sens que je passe à côté de vannes surement très drôles mais qui m'échappent totalement. Et c'est frustrant.

Mais bon, je n'attendrais quand même pas encore un an pour le tome 4, ça vaudra mieux.
(oui, je suis totalement fan de Marvin et de ses phrases du style « J'ai un million d'idées, mais elles mènent toutes à une mort certaine. » ou « Je dois dire que cette jeune fille se révèle l'une des moins inintelligentes des créatures organiques qu'il m'ait été malheureusement donné d'avoir le profond manque de plaisir de ne pouvoir éviter de rencontrer. » celle là, il faut que je la recase!. Et superbe entre toutes: "Ainsi couché jusqu'aux aurores, Je compte les moutons électriques"


mardi 25 décembre 2012

pffff Noël

Oui.. car je déteste les fêtes. Ces chants sirupeux auxquels on ne peut pas échapper dans la rue. Ces éclairages et décorations de mauvais goût.
 Plus particulièrement Noël qui me rappelle ma première rencontre avec le sexisme institutionnalisé dès la maternelle ( une loterie où j'avais gagné le premier prix, un superbe camion de pompier.. Ha mais non, toi, t'es une fille, tu n'auras pas le camion, tu auras la poupée. Les enfoirés!).
Les journaux TV qui se passent le mot pour sombrer dans la plus grande niaiserie qu'un gamin de 8 ans un peu attentif déboulonnerait plus vite qu'un jeu de construction ( "C'est le rush dans les magasins de jouets, mais d'abord un sujet pour les enfants : le secrétariat du père Noël".. super crédible après avoir vu des files de gens s'énerver aux caisses.)

Il y a quelques années j'ai bossé à Toys R Us  en décembre. Vous n'imaginez pas le nombre de parents un peu neuneus qui viennent faire les achats de cadeaux AVEC les gamins, et vous demandent de passer des trucs  discrètement  " parce qu'il croit encore au père Noël". Mouais, je soupçonne fortement les gosses d'avoir éventé la combine depuis longtemps et de continuer à faire semblant de peur de voir le nombre de cadeaux diminuer.

enfin, donc, Noël me saoule. Vraiment. Mais, je vais quand même sacrifier à la tradition car ça me permet
1- De chanter " Père Noël Noir" de Renaud (♫ "tête au carré!!"♫) et " ce soir c'est Noël" des Wampas
2- de ressortir les lettres de Noël de Naheulbeuk ( je suis assez d'accord avec l'Elfe qui préfère faire la fête en été ou les combines du nain pour se faire prêter du pognon)
3- c'est l'occasion de sortir la plus belle carte de Noël jamais réalisée
Et de parler de cette parodie totalement délirante qu'est Hello Cthulhu, l'improbable croisement entre l'univers de Lovecraft et d'Hello Kitty et ses amis (nota, je déteste Hello Kitty encore plus que Noël, et je plains le pauvre Cthulhu , sincèrement)


allez, je vous laisse avec un peu de musique mignonne et de saison, parce que les chants de Noël c'est tout de même plus sympa par Alice Cooper ( paroles garanties d'origine, mais je sais pas, ça donne pas pareil) ou le regretté Dio , en faisant les cornes bien sur.

samedi 29 septembre 2012

Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants - Terry Pratchett

Bon, pour résumer, je pourrais me contenter de dire c'est du Pratchett. Du bon Pratchett. du grand Pratchett. Mais comme ça serait un peu léger comme  résumer, on va développer un brin.
Imaginons un chat, Maurice, et des rats, pour l'instant encore anonymes, qui vivent dans la décharge proche de l'université de magie du disque Monde. On sait bien que tout ce qui touche de près ou de loin à l'université de magie peut être affecté de manière incongrue par des fuites magiques aux effets surprenants. C'est ainsi que les rats et le chat se sont retrouvé dotés d'une intelligence peu commune et de la parole.
Imaginons maintenant que Maurice, comme tous les chats, soit un peu, beaucoup roublard, qu'il découvre que l'argent fait tourner le disque monde et qu'il décide donc de s'en procurer en manipulant les humains à sa guise.
Imaginons qu'il embarque dans son projet un gamin un peu naïf mais doué pour la flûte, et une troupe de rats qui a découvert ce que l'organisation et la communication peuvent apporter lorsqu'il s'agit de planifier une invasion dans un village humain. Voilà! c'est ça, les rats envahiront le village, rendront les gens fous, le maire se mettra en quête d'un joueur de flûte, Le gamin à l'air naïf et Maurice arriveront comme par hasard,et feront fuir les rats contre un jolie récompense. Avant de passer au village voisin. Et les gens  ne sauront pas que  quelques kilomètres plus loin et quelques heures plus tard, un flûtiste, un chat et une centaines de rats se partagent le magot. Tout va pour le mieux dans cette petite escroquerie en bande organisée jusqu'au jour où la troupe arrive au village de Bad Igoince, dont les chasseurs de rats officiels vont leur causer pas mal de fil à retordre.

et bien sur le conte du joueur de flûte de Hameln passé à la moulinette de l'imagination de Practhett devient un grand moment de rigolade ( j'ai du prévenir mes collègues de travail, c'est véridique, de ne pas s'inquiéter s'il m'entendaient glousser), car l'on y apprend comment les rats inventèrent la natation synchronisée dans la crème, et le saut à l'élastique pour sauver l'un des leurs en détresse.

En dépit de ce traitement humoristique, le fond est assez philosophique ( ce qui me fait penser que le classement Roman pour enfants dont il a fait preuve outre manche soit vraiment adapté) car les rats se découvrent une conscience et tout ce qu'elle implique: il faut inventer un langage - proche des peintures rupestres- un code moral: a-t-on le droit de manger un autre rat, même s'il n'est pas intelligent. Et bien sur , ce qui fait le désespoir de tout être pensant sur le disque ou ailleurs: la nécessité de coopérer pour sauver sa vie, l'empathie qui vous pousse à sauver celle du voisin, à partir du moment où l'on se rend compte qu'on est mortel. Et d'ailleurs, qu'y a-t-il après la mort? Et nos rats vont donc devoir inventer leurs propres rituels, car un enterrement rat, c'est une chose inédite. Et trouver les réponses à leurs questions existentielles dans LE livre, le seul, l'unique: " l'aventure de Monsieur Lapinou". Rien de très accessible avant un certain âge quand même.

Mais malgré des passages noirs, voire tristes, l'ensemble du roman est vraiment drôle, notamment tout ce qui parodie les contes, via Malicia Crime,la conteuse, descendante des illustres soeurs Crime, qui décide d'arranger le réel à sa sauce lorsqu 'il manque de ressort narratif, et empote partout où elle va un immense sac qui contient tout ce qu'elle peut imaginer, en cas où " quelque chose se passe" ( du genre: médicaments au cas où elle serait enlevée par des pirates - son village est en pleine montagne- puis abandonnée sur une ile déserte et qu'elle aurait du mal à digérer les noix de coco)
Malicia, qui dit avoir deux affreuses soeurs qui l'obligent à faire les corvées ménagères ( enfin, la vaisselle une fois par semaine) et à porter des haillons ( enfin, elle est obligée de recoudre elle même l'ourlet de sa jupe quand il se défait).. toute ressemblance avec une autre histoire est évidemment absolument fortuite n'est-ce pas?
Dommage que ce roman soit un volume isolé en marge des différents arcs du disque monde, j'aurais volontiers retrouvé le rat philosophe pistou et la lexicologue Pêches, le chef Pur-Porc et l'organisateur Noir-Mat, la bleusaille Nutritionnelle et le rat danseur Sardines ( je ne me lasse pas de leurs noms  trouvés lorsqu'ils sont appris à lire sur des boîtes entassées dans une cave).
Spécial Pratchett. Animal: Rongeur

vendredi 28 septembre 2012

Nihongo no jikan - semaine 14

et dernière semaine, pour le moment!

des semaines de plus en plus espacées, car finalement depuis quelques temps, je n'apprends plus vraiment de nouveau, je potasse surtout les quelques 150 kanjis que je connais.

Dans la série des ressources utiles pour apprendre seul, une copine m'a envoyé ce jeu pour console DS. donc j'en parle en vitesse: il y a du bon et du moins bon. Le bon, c'est le test de début qui permet de se situer au niveau de l'apprentissage, j'ai donc pu zapper les 10 premiers niveaux pour attaquer directement au 11° sans problèmes pour raccrocher les wagons. C'est aussi la possibilité d'écouter les exemples de mots et de phrases prononcés, de s'enregistrer et de diffuser en simultané l'exemple et l'enregistrement pour voir si ça colle ou non ( intéressant pour la vitesse de prononciation et la prosodie). Le moins bon, c'est que le jeu est en anglais, donc ça oblige à une gymnastique entre le français, l'anglais et le japonais qui devient assez vite fastidieuse.

Sinon: J-7, J-7 J-7! Haha! je sens que vous me détestez!
Reservation train: fait
réservation hôtel a l'aller et au retour: fait
valises: trouvées, il n'y a plus qu'à commencer à les remplir mardi prochain!
Ca mérite au moins un Totoro content!

La série de billets sur le sujet se termine donc MOMENTANEMENT. Car maintenant que je me suis remise dans le bain, ça serait dommage de tout laisser en plan au retour, d'autant que plusieurs copines sont intéressées pour y aller / y retourner aussi, je n'attendrais surement pas à nouveau 5 ans pour aller faire un tour en Asie à nouveau. Probablement pas l'an prochain  malgré tout - à part que le Yen se casse complètement la figure, que l'Euro monte en flèche et qu'on puisse donc voyager à prix ultra compétitif, mais il y a peu de chances! Enfin, le voyage étant la meilleure carotte pour continuer à bosser, je préfère me dire qu'il ne faut surtout pas que le soufflé retombe. Et en fait, si  le premier voyage il y a 5 ans, avait été décidé un peu au hasard sur la base de " ouaaaah! j'arrive à l'autre out du monde pile le jour de mes 30 ans" - ç'aurait aussi bien pu être en Chine ou au Mexique), cette fois,  c'était vraiment " je n'ai aps tout vu la première fois, il faut que j'y retourne". Et chose que je n'avais pas encore dite, c'est un auto cadeau que je me fais, avec quelques mois d'avance pour fêter ma titularisation en tant que fonctionnaire en Janvier prochain. Et pour les 35 ans avec un peu de retard  aussi, oui...

Je ne saurais que trop vous conseiller d'aller jeter un coup d'oeil au blog BD Yatuu,( c'est l'occasion rêvée pour relayer un blog que j'aime bien en plus, je m'y reconnais assez en tant que chômeuse qui a enchaîné les petits contrats moisis avant de voir quelque chose de sérieux se confirmer)  qui résume pas mal mon état mental actuel!
Pour voir la suite, c'est là, à la page du 22 août
Comme j'aurais surement du mal à poster avec ma petit tablette Android, je vous dis rendez- vous fin octobre pour le compte rendu du voyage - et vu le milliasse de photos que je vais prendre, ça aussi, ça risque d'être retardé ;)

 O ki o tsukete les amis!

jeudi 27 septembre 2012

et on tuera tous les affreux - Boris Vian

bon, j'ai remis à plus tard ce billet, car résumer le livre en question est un peu un tour de force.

Disons qu'il s'agit de la mésaventure de Rocky, jeune sportif prometteur qui fait tourner la tête à plus d'une femme, mais s'est juré de rester puceau jusqu'à 20 ans - si je me souviens bien. Déjà , c'est un parti pris assez surprenant, mais bon, suivons donc Rocky le célibataire par vocation. Ca commence mal pour lui, puisque dès le premier chapitre il est assommé, enlevé et emmené nuitamment dans une sorte de laboratoire expérimental où on espère le forcer à faire des choses plus où moins salaces avec une superbe femme. Rocky réussit à échapper à la corvée, mais désireux de se venger de ses kidnappeur, se retrouve mêlé à une sale affaire  où il sera question de sexe ( et le célibat du pauvre Rocky sera mis à rude épreuve plus d'une fois), d'enquête policière, de science fiction et d'eugénisme. car l'organisation qui est derrière tout ça espère purement simplement éliminer à terme les moches de la surface de la terre en forçant les gens beaux à se reproduire entre eux, d'où les affreux du titre.

Difficile d'en dire plus sans déflorer ( si j'ose dire.. et oui, j'ose! ) l'intrigue totalement farfelue pleine de retournements de situation totalement farfelus eux aussi. Tout y est accentué à l'extrême: les bandits patibulaires, les situations gaguesques comme les coups de théâtre hyper classique du film noir américain ( un film noir qui aurait largement échappé à la censure et au code Hayes)  Disons que c'est un pastiche volontairement absurde des clichés du polar et de la science fiction - en tout cas on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il y a une énorme référence à l'Ile du dr Moreau et au Meilleur des Mondes.

Dans l'absolu , ce n'est pas le Vian que j'ai préféré pour l'instant, mais j'ai quand même passé un bon moment de rigolade à suivre les aventures outrancières de Rocky et de ses amis ( Je pense quand même qu'il serait difficile de les adapter en film sans risquer un classement  X. Autant ça passe à l'écrit avec le talent d'écrivain de l'auteur qui justement en rajoute des louches pour faire rire, autant à l'image, ça serait directement soit censuré soit classé +18)
spécial vian: catégorie gros mot: un affreux!

Oui bon, c'est de l'insulte gentille, mais c'est l'idée qui est contenue dans le titre.

mardi 4 septembre 2012

Marie- Antoinette - Stefan Zweig

un billet lecture, il y avait longtemps.

Il faut dire que l'été a été tout sauf reposant, et de plus une collègue m'a prêté ce pavé ( je ne m'attendais pas à un livre de quasi 500 pages) auquel j'ai quand même eu du mal a accrocher je l'avoue. Mais je l'ai terminé!

Déjà, je sais que Zweig est adulé par pas mal de monde, ce qui en fait un auteur presque intouchable, et pourtant, à la lecture de Marie-Antoinette, j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi il a autant d'admirateurs. Mais bon, étant donné que la biographie est loin d'être un de mes genres favoris, je lui laisserai une autre chance de me convaincre, via un texte de fiction.

Alors oui, je reconnais qu'il s'est documenté, le livre est complet, très complet, trop complet j'ai envie de dire. Et en même temps, il passe à côté de choses essentielles, à se concentrer uniquement sur son personnage central. Marie Antoinette est partout, je suis même étonnée qu'il consacre un chapitre à Mirabeau. En plus, lorsque Zweig l'a écrit, la psychanalyse était une discipline nouvelle, et il se jette dedans à pieds joints, de manière un peu exagérée. Ce qui donne des passages assez étranges, lorsqu'il nous dit que la cause principale de la Révolution française est la frustration sexuelle de la reine... oubliant totalement de regarder ce qui se passait autour ( à part ça la révolution était en germe depuis pas mal d'années dans les écrits des philosophes des lumières, mais comme il ne prend pas en compte le cadre social, il passe le fait totalement sous silence). Pour nous dire quelques pages plus loin qu'une fois le mariage consommé, une fois mère de famille, elle s'est calmée, sauf que les fêtes , les dépenses ont continué. Il y a là un manque de logique dans son raisonnement.
De même son insistance dans les premiers chapitre à souligner à quel point Marie Antoinette est vive, jolie, gaie - oui, d'autre part il peut difficilement souligner son bon sens quand même Marie-Thérèse parle de sa fille comme d'une " tête à vent"- et Louis XVI timide, lourdaud et ennuyeux.. ben sur moi ça a l'effet inverse: la ficelle est tellement grosse que je suis obligée de prendre Louis XVI en sympathie ( car oui, souligner " regardez la pauvre fille d'à peine 14 ans, mariée contre son gré à un étranger, un homme qu'elle n'a jamais vu et qui a un caractère tellement différent du sien", ben il suffit de réfléchir 5 minutes pour se dire que c'était le lot d'à peu près tout le monde à l'époque, du moment qu'il y avait quelques sous ou un titre, voire un simple champ. Et que le sort des garçons n'était pas finalement plus enviable: "regardez le pauvre garçon de 14 ans, marié sans qu'on lui demande son avis par son grand-père à une étrangère au caractère si différent du sien" , ça marche aussi dans les deux sens...)

Autant le dire de suite, Marie- Antoinette m'énerve dans le sens où elle aurait eu vingt fois l'occasion de redresser la barre et de s'éviter une fin sinistre. C'était à peu près le même énervement qu'en lisant L'assommoir d'ailleurs, vis à vis de Gervaise qui laisse passer toutes les occasions de s'en sortir par orgueil mal placé. sauf que Zola faisait un oeuvre de fiction, et bizarrement avec des personnages ayant existé, ça passe beaucoup moins bien.  Je trouve ce livre très daté, car il se veut précis et manque d'objectivité. Il romance trop. dans une bigraphie, des phrases comme
"Dans la salle surchauffée où viennent se dérouler les débats, la flamme des chandelles  vacille en même temps que frémit de curiosité et d'anxiété le coeur des hommes" ou
"légère et dégagée la machine se détache sur le ciel gris, oublié par un dieu cruel, et le oiseaux, ignorant la signification de ce sinistre instrument, le survolent avec insouciance."
Ben c'est tellement trop pathétique, que finalement, ça casse complètement l'effet d'une scène de procès ou d' Execution ( alors qu'il vient de reprocher le ton trop lyrique du comptee rendu du procès par l'accusateur public Fouquier-Tinville, au passage).

Alors, même si le livre devient plus intéressant à partir de l'affaire du collier, définitivement, non, je ne suis toujours pas convaincue par le bien fondé des biographies, surtout lorsqu'elles prétendent définir que ce que untel pensait à ce moment là, et ce qui se passait dans sa tête.

Alors que j'avais beaucoup aimé le manga la rose de Versailles ( qui s'est inspiré largement de ce livre), car il introduisait des personnages de fiction au final bien plus intéressant que les personnages historiques., je trouve que Zweig reste trop à mi chemin: pas assez objectif pour une étude historique, pas assez romancé pour être vraiment intéressant.

Par contre il y a une chose qui est intéressante: c'est de voir comment un écrivain étranger à travers ses choix lexicaux, trie les informations qui vont dans son sens: il ne parle au final quasiment pas des personnages qui sont considéré comme importants d'un point de vue français ( Robespierre est à peine évoqué, juste pour reconnaitre son intégrité et le fait qu'il détestait cordialement Hébert, lequel devient un personnage de premier plan. Si on se souvient de nos cours d'histoire, c'était quand même plutôt l'inverse). Ou la part active, passée le plus souvent sous silence qu'on pris les frères de Louis XVI à sa chute ( il faut croire que la restauration a fait du bon travail pour faire oublier à quel point a rendu service aux ambitions personnelles des futurs Louis XVIII et Charles X, et que lutter contre elle et sauver leur frère aurait été totalement contre leurs projets)

Et d'autres partis pris en disent beaucoup plus long sur l'histoire contemporaine de Zweig en Autriche dans les années 30 que sur la France de la fin du XVIII° siècle... lorsqu'il insiste sur le déracinement de la jeune reine, ou le racisme dont elle a été victime ( le mot n'est pas dit, mais lorsqu'on se réfère à quelqu'un en rappelant son origine étrangère, c'est l'idée) je viens de vérifier, mais comme par hasard, le livre a été écrit juste avant qu'il ne parte lui-même en exil.
En avait-il conscience? ça, ce serait intéressant à savoir!

dimanche 2 septembre 2012

salut les p'tis clous (2)

la suiiite du top 50 de début septembre 1986. là on arrive vraiment dans les trucs inconnus - oubliés, les groupe qui ont sorti 1 seul 45 tous

26- Blossom child - I pray ( admirez et marrez vous! quel accent anglais magistral!)
27- Sandy Marton - exotic & erotic ( oui, vous aussi, vous vous attendiez à une femme, avouez!)
28 - Caroline Grimm - la vie sans toi ( c'est pas marrant, elle dit, sauf que... hahaha!! non, je peux pas m'en empêcher, une voix horrible, un clip kitsch, un texte dépressif, ben ça me fait rire!)
29- Queen - a kind of magic ( je danse encore là dessus, sans problèmes!)
30- Arnold turboust - Adelaide (au moins c'est volontairement ridicule)
31- Den Harrow - charleston ( quelle chorégraphie digne de l'eurovisondécidément l'italo pop anglophone de l'époque, je peux pas!)

32- moderrn talking - Brother Louie ( c'est marrant, les chevelus des années 80, ça fait pas le même effet que ceux des années 70...)
33- JJ Goldman - pas toi ( enfin, un truc encore connu)
34 - Marc Lavoine - le parking des anges ( je croyais ce titre plus récent en fait)
35 - Samantha fox - touch me  (ceci est un blog correct, donc non, vous n'aurez pas la vue plongeante sur le talent de Samantha Fox, même si la chanson est potable)
36- Erasure - ho l'amour (ça pourrait être pas mal, sans le gros synthé obligatoire de l'époque)
37 - Julie Pietri - eve lève toi ( là aussi, on l'entend encore régulièrement, donc..)
38- Nicole - don't you want my love ( j'aimais bien, ça claque pas mal)
39- The cure - boys don't cry ( je ne me suis jamais vraiment remise de ma période Cure!)
40- Viktor Lazlo - canoé rose (du prototype de slam! jamais entendu je crois...)


41- Diana ross - Chain reaction (punaise ces robes " queue de sirène" c'était .. moche!)
42- muriel dacq - là où ça (pas sure que ce genre de cliché des antillais passerait encore..)
43- Mylène Farmer - libertine (Mylène en chevalier d'Eon.; elle a perdu en style plus tard en devenant une espèce de copie de Madonna)
44 - Sndra Kim -j'aime la vie ( tant mieux pour elle, mais on s'en fout! bon l'eurovision a connu pire depuis... le problème c'est qu'elle dit "j'aime le vie", ça fait tache pour une gamine de 15 ans!)
 45- Century - Jane (ok, juste parce qu'il y a des musiciens qui jouent d'instruments!)
46- Marlène Jobert - Hei amore ( c'est toujours pareil quand une actrice se met à chanter...heureusement, elle n'a pas persisté!)
47- Falo -Jeanny (oui ils ont fait autre chose que Der Kommissär ou rock me amadeus)
48- Fake - brick ( s'appeller Fake et ressembler à tous les autres groupes de l'époque, c'est magique!

50- George Michael - different corner
 bon j'aurais vraiment préféré tomber sur une autre époque , une autre semaine, mais c'était marrant de voir qu'au final, il y a tellement de choses qu'on a oubliées, jamais entendues et qui pourtant étaient parmi les meilleures ventes. au final, il n'en reste qu'une poignée en mémoire, et pas toujours les meilleures

samedi 1 septembre 2012

Salut les p'tits clous (1)

Derrière ce titre ésotérique que les moins de 20 ans ne peuveuuuuunt pas connaaaaaaître se cache un billet un peu en marge. Les gens de ma génération auront évidemment reconnu la phrase favorite de Marc Toesca en ouverture du top 50.

En fait l'idée m'est venue en triant des vieux journaux récupérés chez ma grand-mère. J'ai retrouvé un journal Tv datant de début septembre 1986, dites donc! la couverture vaut son pesant de cacahuettes: Larry Hagman propose sa méthode pour arrêter de fumer (oui, Larry Hagman, alias JR, le texan millionnaire et manipulateur, accro au cigare, que tout le monde a adoré détester dans Dallas)

 Et à l'arrière des mots croisés, le top 50 du 30 août au 5 septembre. Et, s'il y a pas mal de choses dont je me souviens, certaines pffff.... le défi étant "puisqu'on trouve tout sur Internet", peut-on reconstituer le top 50 de cette semaine là? chiche?

Et donc voilà  ce qu'on pouvait entendre à la radio l'été de mes 9 ans et demi.

1 - Images - Les démons de minuit (une ^)à=^= de scie qu'on nous ressort à chaque soirée Revival sevnties, impossible de l'oublier)
2 - Gold -Ville de lumière ( pareil!)
3- Madonna - papa don't preach ( vous pensez qu'on parlera encore de Lady gaga dans 26 ans?)
4 - Spagna - Easy Lady (gneuh?). Après écoute, ça me rappelle vaguement quelque chose, mais bon sang, j'avais presque oublié ces choucroutes peroxydées et ces synthés si typiques des clips de l'époque :D
5 A-Ha - Hunting high and low. Un peu mou à mon goût, mais des harmonies assez sympa. Marrant, Stratovarius a un chanson exactement du même titre, qui n'est pas du tout une reprise ( et qui remue carrément plus)
6 - Sabine Paturel - Les bêtises ( sisi la meilleure vente française de cette saison, c'était "les bêtises" :D)
7 - Jeanne Mas - En rouge et noir. Même pas besoin de mettre le lien, je sais que vous l'avez déjà en tête.
8 - Niagara - l'amour à la plage ..( ahou tchatchatcha!)
9 - Bananarama - Venus.  juste parce que le clip est une sorte de synthèse de l'époque: c'était ridicule, mais on assumait
10 - Indochine - Tes yeux noirs ( en 2002, j'ai rencontré des jeunes qui croyaient qu'Indochine était un groupe récent )
11 - Cock robin - the promise you made (ça, on l'entend encore de temps en temps)
12- Stéphanie de Monaco - Ouragan ( Stephaniiiiiiiie de Monacooooooooo!)
13- Sandra - Innocent love (non décidément, même en écoutant, là, ça me dit rien du tout)
14-  Bonnie Tyler - If you were a woman ( daté, mais ça se laisse écouter)
15- Catherine Lara - Nuit magique ( ça passe encore assez régulièrement sur les radios on va dire, de gens pas très jeunes)
16- Jean Michel Jarre - 4° rendez vous
haaa Jean-Mi et son sythé soucoupe volante ( pas ce qu'il a fait de mieux, mais rien que le voir s'agiter , ça me fait rire!) à faire entendre aux gamins qui croient que l'électro a commencé avec Guetta ( perso, je leur filerais directement du Tangerine Dream et du ELP comme ça, sans préavis!)

17-Bibie - j'veux pas le savoir ( ma mère avait le 45 tours, donc je m'en rappelle bien)
18 - Alphavile - Dance with me ( autant je me souviens bien de forever young, autant celle là ne me dit rien du tout!)
19 - les avions - nuit sauvage (j'aurais été incapable de retrouver le nom du groupe)
20 - Jakie Quartz - vivre ailleurs.. juste pour la veste à épaulettes bariolée, teeeellement typique des années 80. aaaah, et la géode, c'était le summum du moderne!
21 - Madonna - Live to tell (ok elle est toujours là, avec plus ou moins d'efficacité.. mais je préfère la Madonna de 86!)
22- Wham! - The Edge of heaven (des fois, y'a des trucs qu'on a entendu un millier de fois sans connaître le titre..)
23 - lio - les brunes comptent pas pour des prunes ( bonjour la scie!)
24-  Partenaire particulier - je n'oublierai jamais ( sans rire, ils ont fait plus d'un titre? ça doit être la face B)
25- Cora - Amsterdam ( inconnu au bataillon, mais une chanson en allemand dans les meilleures ventes, je suis obligée de vous la mettre en lien)

la suite demain...

lundi 20 août 2012

Voyager aux confins du système solaire

Oui, car en plus d'être une littéraire, j'aime bien tout ce qui a trait à la science et à l'astronomie. Et plutôt que de parler de la récente arrivée sur Mars de la mission Curiosity, j'ai eu envie de faire un petit hommage aux missions Voyager 1  et 2, les plus magnifiques réussites à mon avis dans ce domaine.

Voyager 2 lancée le 20 août 1977 et voyager 1 le 5 septembre de la même année ont donc 35 ans.. comme moi!!
Parties étudier initialement les planètes géantes gazeuses et leurs satellites, ce qui nous a offert des images d'une qualité et d'une précision longtemps inégalée, en tout cas jusqu'à la mise en service  du télescope spatial Hubble, elles sont en train de s'éloigner tranquillement du soleil tout en continuant à collecter et à envoyer sur terre des données en dehors de leurs mission de base, avec un débit qui avoisine les 0,02 kb/s. Ce qui promet encore de belles découverts sur l'Héliopause ( la fin de l'héliosphère, la zone d'influence des vents solaires). et en fait c'est déjà le cas: Voyager 1 est en train de quitter l'héliosphère et les premières données sont étonnantes: une zone de transition où le vent solaire diminue, mais ou le champ magnétique augmente.
Voyager 1 sera donc d'ici quelques mois ou quelques années, le premier objet de fabrication terrestre à quitter le système solaire. Est-ce qu'il pourra toujours envoyer des données à travers la "bulle" de l'héliosphère? Mystère absolu.

Mais de mon côté, j'ai malgré tout un petit faible pour Voyager 2.. Je me souviens encore bien du jour où on a pu voir les premières photos de Neptune. En aout, pendant mes vacances, on a pu suivre tout ça presque en direct. Un moment absolument extraordinaire. Du jour au lendemain, mon petit bouquin d'astronomie qui montrait Neptune comme un tout petit point bleu est devenu obsolète. Sans même prendre en compte la masse de données, les images, bon sang, les images....


Même 23 ans après, je trouve ces photos toujours aussi impressionnantes.

mardi 31 juillet 2012

Dix petits nègres - Agatha Christie

Comme je manquais de temps ces jours-ci, pour les raisons évoquées dans les épisodes précédents de mes aventures musicales, j'ai décidé de participer à la lecture commune proposée sur le forum Babelio, à savoir lire les Dix petits nègres d'Agatha Christie.
En fait dans mon cas relire, puisque je l'avais déjà lu il y a euh.. longtemps. Par contre, et ça c'est ballot, je me souvenais seulement des motivations et de l'identité du coupable. Mais plus de qui meurt comment, où et pourquoi.
oui j'ai une vieille édition avec une couverture un peu flippante, mais je la préfère aux plus récentes

Donc, les dix petits nègres, ce sont 10 personnes qui ne se connaissent pas , conviées à passer quelques jours dans une maison tout confort sur une île du Devon, l'île du nègre, pour raisons professionnelles ou simplement pour quelques jours de vacances ( d'ailleurs, si après l'avoir lu, vous rêvez encore de vacances sur une île très isolée, c'est que vous êtes masochistes).
Alors qu'ils font à peine connaissance, sur fond d'hostilité latente, car chacun se demande bien pourquoi il se retrouve en compagnie de 9 autres pas franchement sympathiques, le jeu de massacre commence... un enregistrement étrange leur est diffusé, qui accuse chacun d'eux d'avoir commis un meurtre. Suivi de deux empoisonnement à quelques heures d'intervalles. C'est alors qu'ils prennent conscience d'avoir été manipulés par un maniaque, amateur de mise en scène un peu tape à l'oeil, qui va les décimer un à un suivant les couplets de la comptines " dix petits nègres", tout en faisant disparaitre une à une les figurines placées sur une table qui les représente. Le meurtrier commence par éliminer ceux qu'il considère comme les moins coupables ( je ne partage pas cet avis, le premier à mourir est vraiment un sale type dont j'ai pensé " bon débarras"). Disons qu'il élimine d'abord les plus faibles ou ceux dont l'instinct de survie est le moins fort. Lorsqu'ils ne sont plus que 6, la vraie partie de Cluedo commence: impossible qu'il s'agisse d'un assassin extérieur qui se cacherait quelque part dans l'île, une seule solution, l'assassin est l'un d'eux. La paranoïa s'installe. Ami lecteur sauras tu deviner lequel a trucidé tous les autres? La réponse logique serait " le dernier survivant".. Hahaha, on parie qu'Agatha Christie a une solution bien plus futée que ça?

Que c'est bon, mais que c'est bon. Pas de longueurs (le roman est assez court de toutes façons), l'ambiance de suspicion qui s'installe est magistrale, on se prend à retourner lire la comptine pour deviner qui sera le prochain. De toutes façons, ce sont tous plus ou moins des gens peu recommandables ( allez, les seuls qui ne me paraissent pas antipathiques, ce sont le docteur - qui a commis une erreur médicale, mais s'est repris pour ne plus en refaire, et le Général - ce dont il est accusé n'est pas très glorieux, mais bon...). Et puis les 3 derniers sont vraiment des fumiers, c'est presque avec une joie sadique d'on attend de les voir s'entretuer.

Isallysun qui a proposé la lecture commune sur Babelio, demandait en question bonus à ceux qui ne l'avaient pas encore lu de donner leurs pronostics à la fin du premier chapitre sur l'identité du tueur. Et bien en connaissant la fin, je dirais " bien malin celui ou celle qui peut deviner".
Par contre je me rappelle qu'à ma première lecture,(mesure anti spoil, quand même) les indices qui s'accumulent me paraissaient  pointer quelqu'un.. qui meurt avant la fin, me laissant perturbée, puisque je ne voyais pas d'autre coupable possible. Le seul qui me paraissait suffisamment rusé et suffisamment dingue pour monter un plan pareil.

Mais mais mais... au final j'avais vu juste, sauf que la machination était beaucoup plus complexe que prévu. (fin de la mesure anti spoil).
Voilà, je dirais que parmi les quelques Agatha Christie que j'ai lu, celui là me semble le plus diaboliquement mené. Meilleur car plus condensé que le Crime de l'orient Express ( là j'avais deviné la solution, suis pas peu fière), ou que le meurtre de Roger Ackroyd, pour tant pas mal tordu aussi.

Je ne relis pas souvent, mais là je dois dire que même le fait de savoir la fin ne m'a pas gâché la relecture.


jeudi 26 juillet 2012

intermède musical

En vacances depuis 19 jours. J'avais prévu de passer des vacances reposantes, principalement entre livres et jeux vidéos devant le ventilateur, car je supporte très mal les fortes chaleurs ( oui, il a encore fait plus de 35°C à l'ombre, et je vous assure, je suis en métropole.. pas une seule pluie depuis, attendez je vérifie: le 20 juin - je note, pour avoir une idée. Et un vrai orage, le dernier remonte au 6 mai. Donc, projets de glandouille en bandouillère et comme j'ai fini les derniers jours de travail avec une angine carabinée, je comptais surtout me reposer.

Naïve que je suis.

L'expérience devrait m'avoir appris à ne rien prévoir, pas même à prévoir de ne rien prévoir. Le hasard a voulu que ces 20 derniers jours soient les plus actifs, les moins reposants depuis des années. J'en ai presque hâte de reprendre le travail, pour me lever plus tard. En plus, ça fait bizarre, c'est presque effrayant, d'avoir à nouveau une vie sociale. Je n'avais plus pris de vacances au même moment que les autres depuis, ben 95.. toute ma période étudiante, j'ai passé les vacances à travailler, pareil pour ma période chômage, où je trouvais surtout des jobs d'été.

Donc, dès les premiers jours de repos, juste le temps pour l'angine de s'arranger en fait, j'ai été contactée par l'orchestre régional pour me proposer un stage gratuit, 2 jours les deux premières semaines, 3 cette semaine + le concert final, encadrée par des professionnels, nourrie ( mal! il faut le dire, c'est à mi chemin entre la cantine et le plateau d'hôpital), dans ma région, pile en plein dans mes vacances, je n'ai pas un seul jour de plus à poser pour participer. Bien sur j'étais un second choix, la personne qui devait le faire s'étant désistée au dernier moment. J'ai donc eu l'immense joie de découvrir les partitions  le premier jour de stage - apparemment, je ne suis pas la seule, on est une vingtaine de stagiaire des conservatoires de la région. Et vu la densité du programme, ben, il a fallu passer les autres jours de la c
semaine à travailler, travailler, et encore travailler. je suis la plus âgée en terme d'âge mais la moins avancée en niveau, en fait. Du coup je rame. Enfin, plus que 2 répétitions demain et le concert vendredi. L'avantage de ce genre de stage, c'est qu'on progresse beaucoup en peu de temps, ce qui me paraissait infaisable il y a 2 semaines commence à ressemble à quelque chose, enfin, presque.

Voilà donc pour vous le programme:
Le thème c'était " hommage à Maurice Jarre", mais le chef d'orchestre se disant que "seulement du Maurice Jarre, ça risque de ne pas être très intéressant.
Donc " Musiques qui ont été utilisées au cinéma" (oui je trouve ça aussi très bateau comme idée, mais pas grave, on est là pour travailler en s'amusant, et ça permet à l'orchestre de présenter des morceaux qui nécessitent pas mal de musiciens.

1- MAurice Jarre suite du Dr Jivago. J'ai vu le film il y a très très longtemps, je n'en ai pas grand souvenir (à part les paysage de neige et le fait que si talentueux que soit Omar Sharif, j'ai du mal à le trouver 100% crédible en médecin de campagne russe. Sinon, c'était un peu trop sentimental à mon goût, je ne sais pas ce que vaut le roman de Pasternak faudra, que je tente). Personnellement je ne trouve pas cette bande son très réussie, le gros accord sauvage à la fin me la gâche un peu. En plus là, à 5 minutes et quelques, ça sonne beaucoup plus western que russe à mes oreilles! Bon, comme il n'y a pas besoin de 4 bassons sur celui là, je me défile et laisse jouer mes camarades ( les bassons y jouent toujours très aigu, et comme mon instrument sonne moyennement bien dans les aigus, vu qu'il n'y a pas absolument besoin de moi, je préfère me concentrer sur le reste. Je me garde une copie de la partition à travailler quand même à l'occasion, au cas où)

2- Toujours Maurice Jarre - suite Lawrence d'Arabie. Sur celui là, il y  surtout une partie rythmique, je m'amuse énormément à la jouer en compagnie du contrebasson. En plus j'aime le travail des percus là dessus. J'ai eu du mal à mettre ma partie en place, mais ouf c'est fait. Là, je me rappelle assez bien du film que j'avais nettement préféré à l'autre ( et pour le coup, oui! Omar Sharif était parfait en Ali)
Bon, effectivement, je devrais me faire du souci sur mon statut de fille, je me souviens mieux d'un film de guerre que d'un film plus ou moins sentimental.
Enfin, cette musique est très très agréable à jouer

3 - J. Strauss fils- An den schönen blauen Donau . (oui, on l'entend dans plusieurs films il parait). A force de l'avoir toutes les années pour le concert du nouvel an, une fois mise devant la partition, je suis un peu déçue: c'est presque trop simple à jouer en fait! Du coup, je vous l'épargne!

4- Berlioz - Marche hongroise de la Damnation de Faust. Dans la grande Vadrouille. C'est le morceau que répète massacre l'orchestre sous la direction ultra pompeuse de Louis de Funès et où les bassonnistes passent pour des gens peux sérieux :D. Pas tellement difficile niveau notes, mais la fin est encore un peu trop rapide pour mon niveau! Mais je m'amuse énormément ( et du coup j'ai envie de me re-rere-re revoir la Grande Vadrouille...)



5- Dukas-L'apprenti sorcier. L'oeuvre la plus connue de Dukas ( j'ai envie de dire la seule vraiment connue). A cause de Fantasia. Un des morceaux d'orchestre les plus difficiles pour le basson. Bon là, même si j'ai la partie la plus simple des 3, je persiste à penser que 2 semaines pour travailler la partition, c'est un peu court.. dans mon cas, il aurait fallu, euh.. deux ans, à peu près ? Enfin, il y a du mieux et mes carences ne s'entendent pas trop.

6- Barber - adagio. Utilisé dans un bon paquet de films. Que je ne joue pas, vu que c'est un morceau pour cordes.  Et tant mieux car je le déteste. En fait, c'est vraiment tout ce que je déteste en musique pour cordes. Peut être intéressant à étudier pour la construction, mais sinon, non. Même si ça a servi pour l'enterrement de Franklin Roosevelt. Alors que j'aime le Cantus in memoriam Benjamin Britten d'Arvo Pärt., pourtant d'une construction proche. Mais là, non, impossible, ça me vrille les oreilles, je n'ai même pas le courage d'écouter l'extrait jusqu'au bout.



Enfin, après demain, retour à la vie normale.. et au travail. J'aurais bien voulu au moins deux jours de plus pour me remettre, mais.. bon, 20 jours d'affilée c'est déjà un grand mieux par rapport aux 15 dernières années en fait.

mardi 24 juillet 2012

Purple...car il y a une raison

Et, avec beaucoup de retard, du a un planning débordant, je ne pouvais manquer de parler un peu d'un de mes groupes préféres. Car oui, Purple Velvet, avec Purple comme Deep Purple ( et velvet, pas comme le Velvet underground, loupé !)

C'est donc avec un brin de tristesse que j'ai appris en plein stage de musique la mort de Jon Lord, clavieriste de Deep Purple. et je ne féléicite pas la TV française d'avoir relayé l'info en montrant un extrait du California Jam 74 ou on voit tout le groupe SAUF Jon Lord.

Catherine de La culture se partage en parle aussi ici

Pour moi, voila ma petite sélection: 

- Burn du california Jam. Je sais les puristes protestront " ce n'est pas Ian Gillan au chant, donc c'est nul". autant le dire de site je m'en tamponne l'oreille avec une babouche. Coverdale et Hughes font du bon boulot, ce morceau me donne envie de bouger mes cheveux sauvagement, et on y voit et entend bien Lord, le gars avec les grandes paluches qui part dans des arpèges à la Bach en plein concert rock, et ce genre de croisement d'influences, j'aime!

- Child in time, un live de 72 je crois. Mais 17 minutes de grand Jon Lord à l'orgue Hammond plutôt jazzy  cette fois. J'aime le côté presque progressif de cette version!

 - Mistreated. Oui, encore le California Jam. mmm du blues... du blues planant.  Si on invente la machine à remonter dans le temps, vous savez où et quand me trouver! ( Dommage que  Richie Blackmore passe son temps à monopoliser des caméras plutôt mal placées d'ailleurs)


Après Deep Purple, Lord a officié également comme clavier de Whitesnake. Whitesnake est un groupe que j'aime énormément, pour ses premiers albums. On retrouve David Coverdale du Calironia Jam. Ca a commencé à mal tourner lorsqu'ils se sont orientés vers des choses  moins blues, un hard rock assez commercial et convenu . Facile à repérer, c'est à peu près le moment ou lord est parti ( et ou le chanteur  a eu la très mauvaise de décolorer ses belles bouclettes brunes pour devenir une chose blonde qui en fait des tonnes sur scène en délaissant sa voix naturelle pour des aigus qui ne lui vont décidément pas mieux que la décoloration. Oui, je sais, moi aussi, ça me déplaît de le reconnaître). En attendant, à défaut d'êtres renversants, les premiers albums me mettent de bonne humeur)

Là je sais qu'une certaine personne de ma connaissance est en train de se marrer derrière son ordi en lisant mes considérations capillaires: oui, tu as parfaitement raison, j'assume! C'est aussi une des raisons qui m'a fait apprécier ce groupe, dont je reconnais par ailleurs les limites. Oserais-je dire que mon intérêt a décru nettement à partir du moment où la musique aussi a décoloré? Les années 80 ont été redoutables pour pas mal de rockers

Enfin, voilà pour  le passage de Mr Lord Chez Whitesnake



Et quelques bonnes années après, Jon Lord and The Hoochie Coochie Men, un groupe plus axé blues:  reprise de Green onions qui laisse entendre à quel point le son particulier de Deep Purple venait du clavier

Ca ne sera plus pareil, forcément.

mardi 3 juillet 2012

Une cerise pour couper le jeûne - Hafez Kiyavi

L'opération masse critique du mois de mai/juin m'a envoyée en Iran. Et ça tombe bien, je n'avais encore pas eu l'occasion de lire quoi que ce soit venant de ce côté là du globe. En fait, c'est même un peu pour cette raison que j'ai sélectionné "une cerise".

Alors la bonne surprise, c'est qu'il s'agit d'un recueil de nouvelles et j'aime beaucoup les nouvelles.
Le point commun entre toutes serait des instantanés de la vie quotidienne, mais peu banale, dans une ville que l'on imagine perdue dans une région assez montagneuse de l'Iran, peut être à la frontière de la Turquie ou d'Azerbaidjan ( il est question dans le premier texte d'un personnage qui parle le turc azéri).
Impossible de savoir à quelle époque se passe l'histoire exactement ( probablement  fin 20° siècle, mais il est difficile de le savoir, une des nouvelles met en scène un sniper , il est question d'une guerre, de tranchées...l'auteur étant né dans les années 70, je dirais que ça pourrait tout à fait correspondre a priori
 avec la période de sa jeunesse)

Donc lieu indéfini, période indéfinie, l'unité est donnée par des personnages en marge du récit, mentionnés ici où la - m'sieur Amine le boulanger, ou Mehdiqoli, l'homme qui a un jardin près du cimetière et semble être le mort dont il est question dans la nouvelle suivante, la soeur du narrateur nommée Raana dans les trois premiers textes...).
Un flou, mais qui du coup garde une certaine unité.

L'autre point intéressant est qu'il y a une gradation: les 3 premiers textes, plus légers, mettent en scène un petit garçon, probablement le même, aux prises avec des sujets en lien avec la religion qui dirige la vie de tous sans que personne ne la remette en question, mais qu'il a du mal a comprendre: le Ramadan, qu'il veut accomplir alors qu'il n'a pas l'âge requis.. mais seulement pour impressionner sa cousine et lui prouver qu'il n'est plus un gamin; la fête religieuse où doit se jouer un mystère, qu'il aborde comme une pièce de théâtre sans bien comprendre ce qui se passe autour de lui; le serment sur l'olive, trouvé dans le Coran, qui le fait s'interroger sur ce que peut bien être une olive ( ce qui me fait penser qu'il s'agit d'une région montagneuse), et sa déception lorsqu'il en goûte pour la première fois.

Changement brusque de ton pour les deux suivantes: c'est cette fois un homme adulte qui est au centre de sujets beaucoup moins joyeux dans un climat de guerre civile: un sniper désabusé en premier lieu, puis un homme, enlevé et exécuté sans que l'on sache les raisons qui ont mené l'un a devenir une machine à tuer, l'autre une victime désignée.

Troisième point de vue pour les deux nouvelles suivantes, qui ont la vieillesse pour fil directeur. Via la vengeance posthume de deux hommes, abusés sexuellement dans leur enfance par un vieillard qui vient de mourir, et la déambulation sur le marché d'une ancienne prostituée au milieu de ses anciens clients, tout aussi âgés qu'elles.

Au final, j'ai trouvé tout cela très intéressant, parce que construit au niveau global, bien que les nouvelles n'aient  a première vue pas grand chose en commun ( si ce n'est le récit autour des pensées parfois absurdes qui peuvent surgir dans la tête de quelqu'un dans un moment dramatique ou solennel); souvent c'est ce que je regrette dans les recueil de nouvelles, le manque d'organisation au sein du recueil, et là ce n'est pas le cas.
Esuite, je dois quand même dire que j'ai quand même failli me perdre, surtout dans la nouvelle qui parle de la fêe religieuse, par manque de connaissances sur la culture locale, mais l'éditeur a eu la bonne idée de mettre par -ci par là quelques discrètes notes de bas de page, et je m'y suis retrouvée.

Et donc, il me reste à remercier à nouveau Babelio et les éditions Serge Safran de m'avoir permis de participer au programme Masse Critique.. et d'ajouter un pays à ma carte de "voyages-lectures")

samedi 30 juin 2012

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury

Voilà, ça y est, j'ai enfin trouvé  le temps de le lire, depuis le temps que je le disais.

Donc l'histoire est connue: dans une société entièrement tournée vers la distraction facile, la lecture est devenue une dissidence, et les corps de pompiers sont maintenant affectés à la destruction des livres Mais dans l'esprit du pompier Montag commence à germer quelque chose qui ressemble à la pire des dissidences: de la philosophie. Il commence à s'interroger sur l'interêt de sa fonction, sur la vacuité de sa vie, au côté d'une femme qui ne veut pas reconnaître son mal-être, son ennui, et que le manque de communication conduit à s'inventer une famille fictive composée de personnages de télévision en réalité virtuelle. C'est glaçant. Glaçant car crédible: dans cette société là, plus personne ne prend rien au sérieux.: si ça n'est aps amusant, ça n'a pas d'intérêt. Les menaces de guerres ont moins de réalité que les "oncles" et "tantes" des émissions de télé-vous -êtes-le-héros, et la brigade de pompiers assisté de son "limier" ( un robot arachnéen  paramétré pour retrouver et executer n'importe quel suspect pour peu qu'on lui en ait fourni les données chimiques) est somme toute moins inquiétante que la léthargie de la société toute entière et des pantins qui la composent.

Et .. waaaahptaaaain! En fait un bon roman de Sf est un roman qui me fait dire "waaaahptaaaain" toutes les deux pages ( oui, je sais, mais je suis de Paca que voulez vous). Comprendre " cet auteur a un point de vue très intéressant et pertinent ". En fait, j'ai retrouvé le Bradbury que j'avais adoré avec les Chroniques Martiennnes , de la SF intelligente, qui ne prend pas ses lecteurs pour des ahuris sans culture.
Et nom d'un petit bonhomme , quel visionnaire, tout y est: la réalité virtuelle, toujours plus réaliste; le mot "intellectuel" devenu une insulte ( oui, je confirme, j'y ai eu droit plusieurs fois!) dans une société qui glorifie la performance sportive;  La flemme grandissante de la population envers tout ce qui demande un minimum d'effort intellectuel, la simplification des livres avant leur suppression pure et simple ( je ne peux pas m'empêcher de penser à ce heu.. type, restons polis, qui a eu l'idée de transcrire Victor Hugo en langage SMS, soi-disant pour amener les jeunes en difficulté à la lecture de classiques.. je doute fortement du bien fondé de la chose, et le pire: je n'arrive même pas à lire cette transcription. J'ai l'impression dêtre une demeurée, et c'est très, mais alors très énervant. Déjà qu'on croise facilement sur les forums des messages bourrés de fautes, volontaires souvent,  disant en gros que " ses pas graves, sait qu'un forum"...au lieu d'essayer de niveler par le haut, c'est tellement plus facile de niveler par le bas); La perte de communication dans la société, la suspicions envers celui qui agit différemment ( le promeneur est un hurluberlu, on peut le tamponner en voiture, ça n'a pas d'importance, c'est un inutile, de toutes façons, il serait arrêté pour dissidence... sujet qu'on retrouve dans une nouvelle des pommes d'or ); la mise en scène de la moindre petite information; le show de l'arrestation, pour faire croire à la puissance de la police/milice/brigade.

Donc : waaaaaaahptaaaain! (cette fois, ça veut dire " ce livre est très bien, lisez le!")

Carmilla - Sheridan Le Fanu

Hé bien, celui-là, j'ai bien cru ne pas pouvoir le publier à temps, avec le modem qui nous a salement lâchés  ces jours-ci,  mais voilà, un modem tout neuf et c'est reparti.

Donc, dernier billet de ce mois irlandais minimaliste ( 2 livres et un sujet musique, j'aurais voulu au moins un billet cinéma, mais pas eu le temps de chercher les films que je voulais revoir, en particulier " le cheval venu de la mer" avec l'excellent et trop rare Gabriel Byrne, mais ça sera pour une prochaine fois!)

Donc,  Carmilla.. je l'avais lu il y a .. fiouuuu au moins, et comme il se trouve que j'ai investi il y a peu dans cette petite merveille, pour garder le contact via mail pendant mes futurs voyages, etq ue ladite petite merveille dispose d'une fonction " e-book", j'ai décidé de tester avec un livre pas trop long pour ma première expérience de lecture virtuelle ( oui jusqu'ici, j'avais téléchargé quelques  e-books libres de droits, mais figurez- vous, je les avais imprimés)
Donc quelques mots de la lecture sur l'appareil mobile:
les plus: c'est marrant, on "tourne les pages" d'un mouvement de doigt, on peut mettre des marques pages virtuels, l'éclairage est réglable pour éviter de se fatiguer trop vite les yeu, et on peut lire, tranquillement à plat dos, devant le ventilateur car ça pèse très peu.. Et comme l'écran fait 5 pouces, ça va la définition est bonne sur un fond beige en plus pour éviter d'être ébloui.. donc pas  trop à redire
les moins: mieux vaut un livre assez court, une ou des nouvelles, parce que sur un roman de taille normale, vu le peu de contenu de chaque page, on arrive vite à un total assez monstrueux ( la petite jauge en bas qui affiche " page 24 sur 873, c'est désespérant!). Et vu le prix de l'appareil, ce n'est certainement pas le genre de chose que j'amènerai au boulot, pas envie de me le faire voler par un touriste kleptomane ou casser par un collègue curieux et  maladroit. et le rétro éclairage fatigue quand même assez vite les yeux. donc à réserver pour les occasions un peu spéciales, en voyage, pour le train, etc...

Quand à Carmilla, donc, un roman assez court dont j'avais gardé un assez bon souvenir, et je lai relu avec plaisir.
On y trouve donc Laura, fille de bonne famille qui vit dans un manoir  quelque part en Styrie avec son père, et une poignée de domestiques, et s'y ennuie ferme.  Coincée à la maison , car une fille de la bourgeoisie ne peut pas franchement aller s'amuser avec des paysannes, mais aussi car une mystérieuse épidémie ravage le pays. Une épidémie qui bizarrement ne touche que des filles jeunes et jolie. Aussi quand un concours de circonstances conduit la petite famille à héberger la mystérieuse Carmilla, Laura se réjoit d'avoir enfin de la compagnie de son âge et de son rang.. Jusqu'à ce qu'elle développe elle aussi les signes de la "maladie".

Alors, je le dis d'emblée autant Carmilla - le vampire , car c'en est un - est un personnage intéressant, peut -être la première représentation d'un vampire séduisant dans la littérature, autant  Laura est une godiche au dernier degré. Les preuves et les témoignages que Carmilla est la cause de son mal ont beau s'accumuler sous ses yeux,  elle reste d'une naïveté confondante, qu'elle met sur le compte sans cesse de son isolement. La cruche de base. L'isolement , c'est une chose, mais elle ne voit pas ce qui lui crève les yeux, et en est agaçante. Quand aux autres personnages, ils sont à peine esquissés, c'est un peu dommage, tout tourne autour du couple Carmilla - Laura. Et oui, je parle de couple, volontairement car l'histoire de vampirisme cache, enfin essaye de cacher, un récit dont le vrai thème est l'homosexualité chez deux femmes ( enfin bon, de nos jours c'est ce qui saute aux yeux, en 1871, et avant Dracula, c'était peut être moins évident?). Je me souviens qu'une fille de ma promo en fac avait choisi comme sujet de mémoire "les femmes fatales en littérature" et qu'elle l'avait abondamment utilisé comme source pour illustrer les femmes fatales.. aux autres femmes.

Après, le livre est court, donc, il n'y a pas de longueurs, même la fin est un peu décevante car trop abrupte à mon goût. Mais ça reste une bonne lecture, avant de passer à Dracula, que je n'ai toujours pas lu, et qui devra attendre encore un peu!

Je viens de voir qu'il en existe une adaptation BD, mais je ne suis pas franchement attirée par le graphisme, apparemment, on y voit des scènes un peu crues de files nues qui se papouillent, mais avec un style très classique Franco-belge, et c'est un peu dommage, un peu trop attendu, voilà.
Après j'aime bien certaines illustrations trouvées ici où là, en voilà une par une illustratrice italienne ( visiblement très inspirée par Luis Royo ou Victoria Francès), mais que je trouve un peu plus dans l'idée du roman, finalement très peu "déshabillé" et plus menaçant que olé-olé. Pour voir son site, c'est ici: Scarlet Gothica
D'autres avis dans le cadre du mois irlandais,
chez Acro,
chez George
Et pour ceux qui cherche la version E-book, c'est ici, il suffit de taper le titre dans la boite de recherche: Ebooks libres

samedi 16 juin 2012

Les cinq royaumes - Peter Tremayne

Disons le d'emblée. Peter Tremayne n'est pas 100% irlandais, mais britto-scotto-irlando-gallois.. Bon, il est bien celte quand même, hein. Son héroïne  soeur fidelma, par contre est irlandaise jusqu'à la pointe de ses cheveux, roux, bien évidemment.

Donc après l'avoir rencontrée en Northumbrie au concile de Witebia, puis suivie à Rome, on retrouve notre bonne soeur de choc de retour dans sa verte Erin pour le 3° tome de ses aventures ( les cinq royaumes, traduction plutôt étrange du titre original " suffer little children" mais bon)

Car de royaume, finalement, il ne sera question que de 2 parmi les 5 que compte l'Irlande médiévale.
hop: une carte qui explique tout:
une carte  du chouette site: http://www.guide-irlande.com
 Le 5° royaume, qui n'est pas représenté, le royaume de Tara, est central, c'est celui du haut roi d'Irlande, dont les 4 autres sont vassaux Oui c'est compliqué, mais c'est essentiel pour comprendre la suite.
L'action se passe donc au royaume de Muman, la province historique représentée ici sous le nom de Munster, et qui rassemble les comtés actuels de Clare, Cork, Kerry, Limerick, Tipperary et Waterford, et du royaume de Laigin ( province de Leinster), juste à côté. Entre les deux, la situation est plus que tendue. Depuis 7 siècles (on est en 665), les deux royaumes se disputent une zone frontalière nommée Osraige, autrefois vassale de Laigin, mais donnée légalement par le gouvernement de Tara au royaume de Munster en réparation de l'assassinat d'un de ses rois par ceux de Laigin, quelque 700 ans plus tôt.Car telle est là loi, même pour un assassinat, il n'y a pas de peine de mort, mais un "prix de l'honneur" à payer en compensation, calculé en terres, en vaches laitières, etc.. et pour l'assassinat d'un roi, l'amende à payer est donc la suzeraineté d'une région entière. Et depuis ces 700 ans, Laigin tende de récupérer ce bout de terre par tous les moyens juridiques et se voit sans cesse débouté.
Voilà pur le cadre.
Notre bonne soeur juriste préférée, à peinte revenue d'Italie, est mandée par son frère Colgu: leur cousin , le roi de Muman est mourant de la peste, il vient de désigner Colgu comme successeur ( la succession ne se fait pas automatique de père à fils dans l'Irlande de cette époque, le roi désigne de son vivant celui dans sa parenté qui lui parait le plus capable de lui succéder). Et Colgu hérite également d'un très épineux problème qui met en péril la stabilité politique de toute la région: un sage ecclesiatique du royaume de Laigin vient d'être assassiné dans une abbaye de Muman, et le roi de Laigin saute sur l'occasion de demander la restitution de la zone d'Osraige comme prix de l'honneur du sage.
Et Colgu compte donc sur les talents de juriste de sa soeur Fidelma pour éclaircir toute cette histoire, et si possible prouver que les royaume de Muman n'a rien à voir avec cet assassinat, ce qui invaliderait la requête.

Donc, comme dans les précédents tomes, il y a bien une enquête policière, qui n'est pas le point essentiel du roman, même si elle est intéressante, bien menée et pleine de rebondissements, en tout cas plus que celle du tome 2.
Comme toujours ce qui compte, c'est le cadre historique, et là le lecteur est servi, car il y a beaucoup, mais alors beaucoup d'informations sur la politique irlandaise du VII° siècle ( une période de paix relative et de prospérité, en dépit de la peste), sur la condition féminine ( le statut de juriste de soeur Fidelma n'est pas une invention de l'auteur, à l'époque les femmes étaient légalement les égales des hommes, pouvaient faire des études, exercer l métier de leur choix, divorce.. un âge d'or je vous dit, si on pense aux autres pays d'Europe à la même époque!). Il y sera aussi question des particularités de la religion à l'irlandaise, déjà évoquée dans le tome 1: au VII° siècle, le christianisme est tout récent dans les îles, le célibat des prêtre est une notion qui commence à peine à émerger sur le continent, il n'est donc pas rare d'avoir des prélats mariés, des communautés mixtes de moines et de soeurs. seules quelques communautés de moines très isolés et extrémistes font de la misogynie une règle. Mais les traditions païennens subsistent bien, et la lecture des oghams ( caractères plus ou moins runiques supposés donnés par le dieu Ogma) fait toujours partie de la culture des lettrés.
N'était-ce la peste qui ravage l'île, et la guerre qui menace l'Irlande de l'époque est assez proche d'une société idéale, enfin en théorie ( parce qu'il y a toujours de-ci de-là des bandes de pillards qui ravagent un village pour un oui ou un nom.. et dans ce tome là, ça dégomme à tout va.. faut dire qu'avec 2 villages massacrés j'ai arrêté de compter aux alentours des 30 morts)

Donc une très bonne lecture, fichtrement intéressante.
Et puis tiens, je viens de découvrir la "sister Fidelma society", à l'image de la sherlock Holmes society. Fidelma a son fan club, qui rassemble plein d'informations sur les lieu, la prononciation des noms irlandais, une FAQ énorme ( en anglais) sur les sources de l'auteur, les anachronismes volontaires ( pour rendre plus compréhensible, l'emploi de références en système métrique, ou de versets de la bible tels que codifiée beaucoup plus tard etc...) une mide d'infos.

Et pour le plaisir, l'île de Skellig Michael au large du Kerry, où se passe un chapitre de l'histoire.

Et C'est une première lecture pour le mois irlandais
qui marche aussi pour le challenge histoire, car si Fidelma est un personnage fictif inspiré de plusieurs femmes juristes de l'époque, le roi Cathal qui meurt au début de l'histoire et son neveu et héritier Colgu sont réellement des rois du Munster au VII° siècles mentionnés dans les annales irlandaises.