Ca s'appelle "le Pavillon de l'aile ouest" et c'est édité chez Xiao Pan , spécialiste francophone ( ou seul éditeur?) de BD chinoise.
Donc, "le pavillon de l'aile ouest" est adapté d'une pièce de théâtre classique de Wang Shifu, elle même tirée d'une nouvelle du X° siècle.
l'histoire se passe dans la ville de Pu Zhu, au IX° siècle. Tout ce que la cité compte d'hommes célibataire est en émoi: on annonce l'arrivée imminente de la très convoitée Ye Pianpian, fille de haut fonctionnaire ( et donc excellent parti!), qui a la réputation d'être une très jolie fille, bien que personne ou presque ne l'aie jamais vue. En effet, a cette époque, il était exceptionnel qu'une femme de bonne famille se montre en public, hormis pour les fêtes religieuses. Et donc, tous ces messieurs espèrent faire bonne impression et attirer l'attention de la belle. Tous sauf un. Chen Yuqin, étudiant très prolongé, amateur de grasses matinées et de siestes au soleil, n'est pas plus emballé que ça par la nouvelle: il se méfie des femmes de la haute société après une expérience malheureuse auprès de l'une d'elle qui s'est révélée être acariâtre, capricieuse et dénuée de la moindre compassion.
Et comme vous vous en doutez, c'est exactement celui qui s'en fiche le plus qui va avoir l'occasion de rencontrer la fille, qui s'avère souriante, pétulante, amatrice d'art, cultivée et douée pour la conversation, bref parfaite pour un intellectuel qui s'intéresse autant sinon plus à ce qu'une femme a dans la tête qu'à son joli minois ( enfin, bon, oui, elle est jolie, ça ne gâche rien!).
Mais évidemment la belle est déjà fiancée, comme le veut la coutume, à un homme qu'elle ne connaît pas, notre héros va devoir ruser pour conquérir non la fille - qui vit tellement coupée de toute réalité qu'elle est prête à se laisser séduire par le premier qui sait user de belles paroles - mais sa mère, afin de lui faire rompre les fiançailles avec un homme du reste infréquentable, porté sur les femmes, l'alcool et la drogue.
Dit comme ça, ça n'est pas très original, et en effet, ça ne l'est pas, rappelons quand même que la trame remonte au IX° siècle. Mais par contre la bonne surprise, ça finit BIEN! au vu des résumés qui le présentait comme un Roméo et Juliette à la chinoise, je craignais une énième histoire d'amour malheureux, contrecarrée par X malfaisants, avec force drames, larmes et suicides. Et bien non! Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, il faut dire qu'il a surement été très élagué pour tenir sur un seul volume, surtout sur la fin ( j'avoue que j'espérai un poil plus de rebondissements avec la méchante soeur du fiancé délaissé), on sent qu'il s'adresse à des gens qui connaissent le sujet sur le bout des doigts. Mais du coup le scénario est un peu léger, d'autant qu'il y a pas mal d'illustrations pleine page
Au reste,l'élagage sauvage, c'est aussi ce que je reprochais déjà à "la nuit du fantôme", édité chez le même Xiao Pan, ou pour le coup, l'intrigé était trop complexe et la narration trop dure à suivre. Là on a pas ce problème, c'est quand même du cousu de fil blanc.
et malgré tout j'ai bien aimé: Car, d'abord il faut le dire le dessin est en général plutôt joli ( sauf, parfois au niveau des yeux des personnages), la colorisation tout en tons de brun, pêche, et vert clair fait très printanière. L'héroïne est mignonne et pas cruche, sa suivante est pétulante et effrontée ( limite je serais à la place du héros, j'aurais choisi la deuxième), et j'aime bien le personnage masculin, plutôt "cool , y'a pas le feu au lac", du genre qui se repose d'avoir passé sa journée à glandouiller en faisant une sieste bien méritée. Héros malgré lui parce qu'il a eu l'idée de s'occuper en relevant un défi qui lui était lancé par un collègue, puis qui sauve l'héroïne et impressionne la mère presque par hasard, parce qu'il passait là au bon moment.
19/30, on s'approche! |
et une première lecture pour le Défi women BD par la même occasion..
edit: et, quelques autres images à la demande générale de Geishanellie, pas de la bd elle même, mais du recueil d'illustrations qui l'accompagne, plus fignolé, forcément.
page de garde |
le héros |
deux illus que j'aime bien |