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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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vendredi 19 novembre 2021

Poésies de Vahan Terian

 Il y a peu, j'ai consacré un sujet aux nouvelles de Boulat Okoudjava, écrivain, chanteur, compositeur soviétique d'originne géorgienne (et ce fait ressort souvent dans ses nouvelles, ne serait ce que par opposition à son célèbre "compatriote moustachu").
Mais si je connassais l'auteur j'ai découvert en lisant et en cherchant des informations qu'il était le petit-neveu de Vahan Terian, l'un des plus célèbres poètes arméniens.
J'avais hésité entre apprendre les bases de l'arménien et du géorgien, il n'en fallait pas plus pour m'intriguer, puisque malgré l'importante communauté arménienne qui vit en france, la littérature, et encore plus la poésie du pays nous sont inconnues. Certes, la poésie est une des choses les plus difficilées à traduire, et en ce qui concerne l'arménien, vu que je ne connais rien à la langue, je ne peux pas dire dielle procède par rimes, et vers de longueurs codifiées, comme en français, ou par alternance de suyllabes accendtuées ou non accentuées comme en russe ou en allemand.

Je trouve UNE anthologie de poésie arménienne traduite en français. Epuisée bien évidemment.

Faisons donc connaisance avec l'oncle, après avoir parlé du neveu.

Donc Vahan Ter-Grigorian, dit Terian  (1885- 1920, oui c'est malheureusement jeune, il est mort de tuberculose): un copain de Maxime Gorki. Pour faire plaisir à rachel, je le mentionne, mais aussi parce que c'est important d'un point de vue littéraire, il se place plutôt du côté des gens modestes, du peuple.
Pour ME faire plaisir, et parce que c'est aussi important pour la littérature, je précise que l'ami Vahan était polyglotte, et outre l'arménien, le géorgien et le russe, il a étudié le français le latin, l'arménien classique, l'arabe et le persan, et a traduit Baudelaire en arménien.
Rien qu'avec ça, j'ai déjà une énorme sympathie pour le monsieur, et pour enfoncer le clou, je vous rajoute sa photo

Mazette! sacré beau gars, je n'ai jamais caché mon faible pour les bruns aux yeux foncés.
Si j'avais vécu vers 1900, tonton Vahan aurait été carrément mon genre, autant au physique qu'au mental


Mais puisqu'il est mort et enterré, contentons nousde lire ce qu'il a écrit:
voilà les rares textes que j'ai pu trouver traduits en français:

Je viendrai ( trad: Louise Kieffer)

Moi je viendrai, quand tu resteras seul

Sous les ombres mélancoliques du soir

Quand tu enterreras tes rêves brisés

Et t’éloigneras découragé…


Moi je viendrai comme une chanson oubliée,

Tissée de prières, d’amour et de fleurs,

Quand dans ton cœur sans vie, affluera le chagrin

Je t’appellerai vers d’autres rives.


Moi je viendrai quand tu seras triste,

Quand tes rêves seront dissipés pour toujours,

Je prendrai ta main je prendrai ta peine

J’allumerai d’autres lumières dans ton âme…

Mon Tombeau ( trad: Louise Kieffer)


Vous, ne vous approchez pas de mon tombeau,

Soudain s'éveille une envie de pleurer à chaudes larmes

Mon cœur ne trouve pas un seul pleurs.

Que mon tombeau reste au loin.


Là où sont morts le tapage, les chants et les voix,

Qu'autour de moi s'étende un silence éternel,

Qu'on ne se souvienne plus de moi, qu'on m'oublie !

Vous, ne vous approchez pas de mon tombeau.


Laissez se reposer mon cœur fatigué,

Laissez-moi rester au loin, seul,

Que je ne sente pas que l'amour existe, et les chimères et les pleurs.



Chant jubilatoire au souvenir impérissable de
Stépan Chahoumian ( trad: Gérard Hekimian)

Ton cœur comme un autel en feu, tu fus l'incendie,
Ton cœur brûlé aux nuits piégées, tu fus l'incendie.

Ton cœur rongé par la passion , tu fus l'incendie,
Ta folle fièvre, égide amour , tu fus l'incendie;

Contre-noirceur du monde au mal , tu fus l'incendie,
Comme un drapeau semblable au sang , tu fus l'incendie,

Au loin, sans gîte à ta folie , tu fus l'incendie,
Rose de feu ton cœur ardent vécut l'incendie.

Témoin levé sur son bûcher, tu fus l'incendie,
Ton cœur de feu comme soleil , tu fus l'incendie…

En tout cas, ça me parle et je ne suis pas du tout surprise qu'il ait choisi de traduire Baudelaire.
Voilà la traduction en anglais d'un texte arménien.. qui éveille chez moi une sensation familière

to an unknown girl
(Walking toward and past me)

Light is failing, night is falling.
House to house the dark comes calling.
A stranger walks toward me, alone,
her face familiar as my own.

As in fairy tales, the fountain dances
beside us, blessing our passing glances.
Her calm gait, her rhythmic stride
continue into what I write.

Fate's gift: this moment occurs,
luminous and without words
like a scene from a romance
but just a small happenstance.

Familière aprce que je ne peux pas ne pas penser à " à une passante", de Baudelaire. Réminiscence, hommage, pastiche.. en tout cas il y a une.. correspondance.

et là aussi, c'est baudelairien en diable ( ou en diablesse)

I love your dark and wicked eyes

I love your dark and wicked eyes, as deep
as the mysterious evening is deep, and dark
as the spell that dusk casts. I love the vast
seascape of your eyes where sin
hesitates like twilight before flickering past
where luck and chance have been.
I love your eyes, their drunken golden haze,
eyes that magnetize the lost like wordless beams
and torture the soul with their pitiless
caress. I love their dark and mysterious depths.

НЕЗНАКОМОЙ ДЕВУШКЕ ( à la fille inconnue, traduction en russe cette fois)

Вечер в сумраке плыл седом,
Мгла ходила из дома в дом.
Я в пути тебя встретил вдруг,
Незнакомый мой, близкий друг.

Песню звонкую пел родник,
Был понятен его язык.
Легких ног оставляя след,
Шла ты — вечера нежный свет.

Как нежданная радость, ты
Мне явилась в лучах мечты.
Вдаль увел тебя пыльный путь, —
Никогда тебя не вернуть.

Перевод Т.Спендиаровой



Par contre je maitiens que je préfère la traduction de poésie qui préfère garder le sens du texte, plutôt que de vouloir recréer des rimes.

En vo: http://www.teryan.com/vt_Poetry_mtnshax.html
c'est très beau, mais je n'y comprends rien. je vois des récurrences graphiques  en fin de ligne qui peuvent faire penser à des rimes, mais rien n'est sûr..

en anglais. http://www.teryan.com/vt_Poetry_english.html

Et en russe. a défaut de pouvoir lire l'arménien dans le texte, je peux me faire une idée via les autres langues, de l'esprit de l'auteur. En tout cas à priori de ce que lit me plait, sa sensibilité personnelle me parle... et en effet, la pomme n'est pas tombée loin de l'arbre, c'est aussi un peu ce qu'on peut trouver chez son célèbre petit neveu.

Je ne dis pas qu'ils se copient les un les autres, mais... ça me fait plaisir de voir une continuité, même ténue, entre Charles, Vahan et Boulat
ET c'est frustrant de ne pas pouvoir lire les textes en vo

samedi 6 novembre 2021

La femme de mes rêves - Boulat Okoudjava

Et voilà une lecture inattendue qui s'est glissée dans mon programme halloween.

Pour les besoins d'un examen sur l"'autobiographe en littérature russe", j'avais une liste de titres possibles. Un à choisir et une analyse à en faire ( stylistique, ce qui impose de le faire sur le texte d'origine en VO). Mais comme je n'ai vraiment pas le niveau piur un long texte en russe, j'ai en parallèle lu la traduction.

Après avoir d'abord cherché si la médiathèque de ma ville disposait d'un des ouvrages à choisir ( et sur la dizaine de titres, il n'y en avait aucun), j'avais d'abord opté pour " journal d'une écolière soviétique": en rupture de stock. Puis la prose autobiographique de Marina Tsvetaeva: un pavé à plus de 25 euros.

donc Boulat Okoudjava était mon troisième choix et par chance, il s'agit d'un recueil de nouvelles, plus facile à lire quand on manque de temps. Mais évidemment, après l'exament de juin, j'ai traîné, traîné et.. oups, faudrait peut être que je le finisse avant de partir quand même...

Mais double bonus:
d'une part j'ai parlé de cet auteur dans le sujet sur la Géorgie, et ça me permet de marquer le coup de l'anniversaire de l'indépendance par une lecture d'un auteur russophone, mais non russe. Et les nouvelles se passent pour certaines à Tbilissi.
D'autre part c'est l'occasion de découvrir une autre facette de l'auteur, que je connaissais comme chanteur/ compositeur, extrêmement important dans la culture de l'époque soviétique: l'écrivain de prose.

Une lecture pour accompagne la dégustation des aubergines aux noix ( sujet précédent!)


Première nouvelle: La femme de mes rêves. Ce n'est pas ce que vous croyez. Derrière ce titre d'histoire d'amour se cache une... histoire d'amour. Familiale.
Le narrateur, dans la vingtaine, va retrouver sa mère, qu'il n'a plus vue depuis l'âge de 12 ans, et se demande à quoi elle va ressembler. Pour lui, qui a beaucoup changé en 10 ans, étant devenu adulte, il imagine une petite vieille, très différente de la mère de ses souvenirs d'enfant. C'est bien sûr cette mère presque irréelle, la femme de ses rêves.
Mais "la femme de mes rêves" est aussi le titre d'un film allemand qui passe à Tbilissi, une comédie. Le narrateur a donc prévu d'amener sa mère au cinéma voir le film, pour lui changer les idées et en guise de retrouvailles.
La mère n'a pas beaucoup changé physiquement, mais elle a beaucoup changé mentalement. elle ne répond pas aux questions ou très laconiquement et semble mutique. Le film allemand la met mal à l'aise. Ce que le fils, tout à sa joie de la retrouver n'a pas compris, car on lui avait caché l'endroit où elle se trouvait: soupçonnée d'espionnage elle a a été retenue prisonnière en camp  pendant tout ce temps. Elle a appris à se taire et se méfier de tout et de tous pendant 10 ans, ce n'est pas facile de reprendre une vie normale . (situation tout à fait authentique arrêtée à la mère de l'auteur, arrêtée quand il avait 14 ans, et qui de l'a revue que 10 ans plus tard)
Et cette nouvelle est adorable: le fils et la relation avec sa mère, son envie de tout faire au mieux, sa joie de retouver " sa maman à lui", son enthousiasme et son expression enfantins, ses espoirs un peu naïfs, l'humour ironique mais affectueux de la narration... c'est une très jolie découverte, si le sujet est sérieux, il est traité avec un ton léger. En tout cas la sincérité de l'auteur, via son narrateur, ne fait aucun doute.

Alors petit problème cependant, en comparant le texte d'origine et la traduction, beaucoup de passages n'ont pas été traduits, et c'est dommage, parce qu'on perd des clefs de lecture ( le narrateur fait un parallèle entre l'actrice du film qu'il a adoré, et sa mère, les deux se brouillent dans sa tête, de même la raison pour laquelle il a choisi précisément ce film et pas un autre est élidée, c'est quand même ballot. Alors oui, il y a des répétitions et ça peut paraître anecdotique au milieu du reste, mais l'auteur ne l'a pas écrit pour rien, et c'est son style, pour montrer que le personnage souffre tellement de la séparation qu'il se raccroche à ce qu'il peut pour ne pas déprimer. La nouvelle est assez courte, le livre en français fait 181 pages en tout, une ou deux de plus n'auraient pas été de trop)

Les deux suivantes " le matin dore d'une tendre lumière..." et " leçons de musique", sont encore plus ouvertement autobiographiques ( puisque le nom "Okoudjava" y est mentionné, déformé en Okoudjabo par un militaire russe un peu borné, qui ne se fait pas à l'idée que ce nom de famille géorgien puisse désigner un homme. La déclinaison en -va des noms de famille russes étant en effet féminine, mais c'est différent en géorgien. La langue ne connait pas les genres grammaticaux, donc son nom n'est ni féminin, ni masculin. Et il  n'est pas plus déclinable en russe que les noms en -vili ou en -dze courants en Géorgie, car le russe ne dispose pas de cette possibilité: les noms de famille étrangers se teminant par une forme possible en russe sont déclinables, les autres noms ne le son pas. Mon nom français qui se termine en -et, prononcé "é", est transcrit " e" et.. indéclinable)

Le matin tire son poétique titre d'une chanson soviétique et nous raconte comment le narrateur et un ami, âgés de 17 ans, ont fait des pieds et des mains pour être enrôlés volontaires dans l'armée, lors de la seconde guerre mondiale, alors qu'ils étaient trop jeunes pour être réquisitionnés.
Leçons
en est la suite directe et raconte la formation militaire à la dure du narrateur, qui ne se rend pas vraiment compte que le miitaire borné a pitié de lui, maigrichon et mal nourri, et tente de le dissuader d'aller au front, préférant en faire un instructeur pour les nouvelles recrues, souvent plus âgées que lui. La "musique ici " sont les consignes maintes fois entendues de l'instructeur, qu'il doit à son tour "entonner" pour les nouveaux. Consignes qui lui font l'effet d'une chanson, chantée par un autre voix que la sienne, tant elles sont en décalage avec sa réalité humaine.

La vie privée d'Alexandre Pouchkine ou le nominatif dans l'oeuvre de Lermontov
: oui c'est le titre! On retrouve notre peu lorieux narrateur après ses études de lettres, mollement poursuivies, se livrant tout entier à son penchant pour la flemme. Et pourquoi se démener, quand le fait d'avoir été blessé au front lui ouvre toutes les portes? Il se voit déjà chargé d'un bon poste à Moscou, prend le melon, et pourtant, il se retrouve envoyé comme professeur de littérature en province, ce qui lui déplaît. Pour éviter ça, il prétend devoir rester en ville pour écrire une thèse sur "le nominatif dans l'oeuvre de Lermontov". Le pipeau ne prend pas, il se retrouve nommé titualire de chaire de littérature à l'université de Trouperdu-sur-Gadoue, et son premier fait d'armes sera d'apporter la connaissance aux masses laborieuses, c'est à dire de faire une conférence devant des employés de kolkhoze. Au pif, il déclare vouloir la faire sur la vie privée d'Alexandre Pouchkine, ne prend pas la chose au sérieux, ne préparer rien et se retrouve le jour de la conférence. Le malaise et la honte qui s'emparent de lui lorsqu'il doit improviser vont un peu le faire redescendre sur terre et enterrer son orgueil. Ca rappelle un peu la conférence sur "les méfaits du tabac" de Tchékhov. En tout cas l'auteur ne cache ni sa bétise, ni son arrogance passées et ne se donne pas le beau rôle.

Quelques échecs parmi de totales réussites
: Et on continue, notre orgueilleux est maintenant professeur dans une école de banlieue, vivote avec un petit salaire, mais vient quand même  de se payer un beau manteau d'occasion, étranger. Ce qui le fait visiblement passer pour plus riche qu'il n'est. Et lorsqu'il décide avec un ami d'aller draguer des filles à Moscou, pour essayer de se dégotter une petite amie, il va tomber de haut: entre celles qui ne le regardent même pas, celles qui font semblant d'être intéressées mais se pour se moquer des deux don juan de pacotille, et celle très malhonnêtes qui se font inviter dans le restaurant le plus cher, prennent les plats les plus onéreux et se font entretenir... les réussites du titre son bien évidemment ironique. Le séducteur déconfit va devoir laisser son manteau en gage pour payer la note du restaurant. et ne reverra jamais aucune des donzelles qu'il a régalées. Mais dans le fond, on peu difficilement le prendre en grippe: c'est un sentimental, qui se fait pigeonner car il vit dans ses rêves et ne voit pas la rouerie, persuadé qu'il est de ne pouvoir tomber que sur une femme bien. Et de nouvelle en nouvelle, la vie se charge de lui donner les coups de pieds aux fesses mentaux, pas forcément mérités, mais nécessaires.

Le manteau: Voilà un titre qui fait immédiatemment penser à Gogol. Et de fait pour le narrateur/ auteur, la quête d'un nouveau manteau va devenir une obsession. Pas n'importe quel manteau, il en a un déjà: chaud, mais très moche et peu digne d'un enseignant, même d'un enseignant de province.Il rêve d'un manteau de cuir ( sans cacher que c'est surtout par orgueil qu'il fait ce caprice) Le mari d'une de ses collègues de travail va l'entrainer dans uen aventure rocambolesque: acheter des peaux de veau non tannées à l'abattoir, les saler pour les conserver et les amener chez un tanneur, assez loin de là, qui les leur préparera. Evidemment rien ne se passe comme prévu, et pire, les deux compères, considérés comme suspects, parce qu'ils ne sont pas de cette ville, sont repérés par la milice. L'autre gars arrive à s'esbigner discrtement, mais le malchanceux Boulat va passer la nuit chez les flics, sans savoir même ce qu'on lui reproche. car le fond de la nouvelles, moins que la quête non aboutie du manteau, c'est bien l'ambiance permanente de suspicion qui régnait en URSS dans les années 50. Il est d'ailleurs fait régulièrement référence à "l'autre géorgien moutaschu", celui qui souriait partout dans un cadre et que le narrateur se refuse à nommer.

Comment Ivan Ivanitch rendit tout un pays heureux: LA seule nouvelle du recueil qui ne soit pas à la première parsonne. Elle met en scène Ivan Ivanytch, employé d'une société, au moment de la perestroïka. Il n'a rien qui sorte de l'ordinaire, c'est un type normal, le plus banal du monde, souffre-douleur de son directeur, qui n'aime rien tant qu'écraser les plus faibles que lui. Mais Ivan Ivanytch a un loisir: fabriquer des cadres en bois sculptés, et il est excellent dans ce domaine. Un de ces cadres tombe on ne sait comment dans les mains du directeur d'une grande société japonaise, dont la passion est la peinture. Le cadre est parfait pour une de ses oeuvres, il décide donc d'inviter Ivan Ivanytch qui n'est jamais allé ailleurs qu'en URSS, à venir au Japon pour l'anniversaire de la firme. Le directeur est mortifié, car au bon vieux temps de l'URSS, c'est lui qui y serait allé, et non un employé insignifiant.
Maix voilà, Ivan, accepte l'invitation et découvre un tout autre monde, où son travail est apprécié, où les gens sourient ( au départ il prend les hôtesses de l'air pour folles, car un diction russe dit " celui qui sourit sans raison est soit un fou soit un idiot"), où son point de vue est écouté...
Evidemment, c'est une allégorie: un soviétique moyen qui n'a jamais connu que l'URSS arrive par hasard à découvrir un pays étranger, qui n'est pas le monde de perdition qu'on lui a fait croire.
Et le symbole de cette découverte est La matriochka: Ivan n'a pas eu le temps d'en acheter pour les gens qui l'ont invité, .. mais il va découvrir un magasin russe au Japon qui en vend. Et le symbole de son pays lui parait être là-bas terriblement factice, ces poupées, toutes les mêmes, toutes inexpressives comme le sont ses compatriotes n'ont aucun succès au Japon ( si Ivan avait su que.. véritablement, le symbole de la Russie est inspiré d'un objet traditionnel précisément japonais, quelle ironie!)

Une très sympathique lecture, j'ai bien choisi ( et j'ai réussi un magnifique 20/20 à mon épreuve de l'ittérature, en analysant la première nouvelle, ça ne m'était jamais arrivé en fac, trop fière de moi!). elles sont plus profondes et ironique qu'il n'y parait à première vue, et il s'en dégage souvent quelque chose de tragique derrière l'humour.

mercredi 3 novembre 2021

Nigvziani baklajani ( recette géorgienne)

 Depuis la fin du printemps et des examens, j'ai craqué. Et j'ai décidé de faire ce dont je parlais ici au mois d'avril: essayer d'apprendre les bases su géorgien. Avec la reprise des cours, c'est plus difficile, mais vaille que vaille j'arrive à y consacrer entre 18 et 20 h par mois si j'en crois ma feuille de suivi (tous les jours entre 15 minutes le plus souvent et 1h20, bien plus rarement).
Ce n'est évidemment pas une langue qui s'apprend facilement, ne serait-ce que parce que j'ai mis un bon mois, 1h00 par jour, pour avoir une vraie aisance avec l'alphabet. Mais ça me plait, et, au bout de 5 mois, je tiens le cap.

J'avais expliqué toutes les raisons pour lesquelles le pays et sa culture m'intéressait. Et la n° 3 était la cuisine. Bon, je confirme. c'est une excellente raison, même si je n'ai pas encore la capacité de lire les recettes en VO.
Donc pour vous faire une idée, si vous connaissez les cuisines grecque, turque, arménienne, iranienne, indienne.. il y a un peu de tout ça.

Et donc le test de la semaine, c'est un plat végétarien (pas très halloweenesque: il n'y a pas de courge. Mais bon, les aubergines sont noires, c'est sinistre, on va dire que ça passe! Et les noix, c'est automnal).

Nigviazi baklajani, traduction: aubergines aux noix. Aubergine dérive d'ailleurs d'un mot persan, qui est passé par l'arabe et l'espagnol, avant d'arriver assez déformé en français. Baklajani est plus proche du persan. Et nigozi, donc, c'est la noix ( la parenté avec nux n'étonnera pas les linguistes)

Le cuisine locale utilise beaucoup de légumes et de fruits secs, de fromage aussi, bien qu'il n'y en ait pas dans cette recette, strictement végétarienne.
Attention: végétarienne ne signifie pas diététique, il y a quand même pas mal de noix dans la farce.

Première étape: le khmeli-suneli, mélange dépice dont voilà la recette. Evidemment, je n'avais ni pétales de souci, ni feuilles de fénugrec, je me suis débrouillée avec le reste.

J'avais des aubergnies grillées congelées à finir, des noix, donc.. c'est parti pour l'expérience.

Voilà à quoi c'est supposé aboutir

La recette est ici, j'ai simplement ajouté les ingrédients du khmeli-suneli dans le mixeur pendant que je préparais la farce.

Et chez moi ça donne...
je me débrouille comme je peux

Donc oui, c'est super moche, je n'ai pas de décor et j'ai dû ruser avec les morceaux d'aubergines , tous de taille différente, et rétifs à se laisser farcir. Je les ai donc toréés le temps qu'ils refroidissent, j'ai fait des rouleaux, des minis-sandwiches, des tartines en fonction de la taille.
Mais oui, c'est super bon!
Il me reste un peu de farce, je ne sais pas dans quoi la mettre, peut être dans un gros champignon...

Gemrielia! ( c'est savoureux!) C'est d'ailleurs le titre du principal site de cuisine géorgien. Un jour peut être je pourrais y lire les recettes dans le texte. Juste pour vous faire baver, la page des recettes aux noix :))