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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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mardi 28 juin 2022

A woman of no importance - Oscar Wilde.

 Deuxième lecture étrangère en VO, après les nouvelles en russe, voilà une pièce en anglais.


4 actes pour une pièce qui se passe en  quelques heures.

Soirée Mondaine chez Lady hunstanton, quelque part dans la campagne anglaise. Tout le gratin de la région est présent: lords, ladies, un archidiacre, une invitée américaine et Gerald, modeste employé de banque, mais fils d'une proche amie de Lady Hunstanton.

L'événement de la soirée, c'est la réussite de Gerald, à qui le dandy Lord Illingworth, diplomate, vient de proposer une place très convoitée de secrétaire particulier, simplement parce qu'il l'a pris en sympathie. Si Gérald, bien qu'il travaille pour gagner sa vie, est  bien accueilli et apprécié de tous, ce n'est pas le cas de Miss Hester Worsley, l'américaine. Certains la trouvent sympathique, pour d'autres c'est une curiosité ( une authentique puritaine américaine, c'est aussi typique que les rodéos ou la statue de la liberté), pour d'autres, comme Mrs Allonby, la grande mondaine, son rigorisme est antipathique au possible. Elle ne veut même pas se livrer à des joutes verbales, et dit clairement ce qu'elle pense sur les relations hommes/femmes sans badiner, c'est dire!
Donc, dans une situation qui rappelle un peu, en moins retors, Les liaisons dangereuses, Mrs Allonby met au défi Lord Illingworth, célibataire convaincu et séducteur patenté, d'embrasser la puritaine.

En parallèle, Mrs Arbuthnot, la mère de Gerald, qui sort très peu, vient cependant à l'annonce de la bonne fortune de son fils, et reconnaît en Lord Illingworth, futur employeur de son fils, le propre père de Gerald. Il n'a jamais voulu l'épouser, la contraignant, en vertu de la morale de l'époque dans la haute société, à aller se terrer à la campagne sous un faux nom, en se faisant passer pour veuve.
C'est elle la " femme sans importance" aux yeux d'Illingworth. Evidemment, pour préserver son fils, elle ne lui a jamais rien dit en 20 ans, et c'est précisément ce soir là que tout bascule: Gerald se découvre un père indigne, dans la personne de son employeur apparemment parfait. Qui plus est, Gerald en pince sérieusement pour Hester, que justement, Illingworth vient de harceler sexuellement ( embrasser de force, bon à l'époque, on ne parlait pas de harcèlement sexuel). Que faire?

Le problème de la mère de Gerald, c'est qu'elle est aussi puritaine qu'Hester. Et depuis 20 ans, elle se conforte dans l'idée qu'elle est une moins que rien, une pécheresse, parce que sa religion le lui dit. Mais en même temps, elle ne veut pas non plus que son fils (avant l'épisode du harcèlement, qui le fait changer totalement d'avis) parte avec ce père mauvais exemple, bien qu'il veuille rattraper le coup  financièrement en mettant ce rejeton inattendu sur son testament. Alors qu'elle se plaint que depuis 20 ans, il ne fasse rien pour cet enfant.
Mais ne veut pas qu'il compense, parce que c'est un peu une mère crampon, très possessive qui ne veut absolument pas que son fils s'éloigne d'elle, elle ne vit que pour lui. Donc, un paradoxe ambulant: elle se maudit pour son péché, s'en veut à mort, mais ne s'en repent pas, parce que le résultat de cette erreur de jeunesse est un fils qu'elle adore.

Et pendant toute la lecture de ces échanges souvent vachards entre membres de la noblesse anglaise, en 1893, j'ai eu une idée en tête tenace.
Tous parlent de dominer le monde et de classes sociales. Ces gens imbus de leur position sociale, fiers de leur oisiveté, sont en train de se faire rattraper par la "jeune" Amérique, incarnée par Hester Worsley, qui fait littéralement sans efforts, par son franc parler et ses principes, et sans même le chercher, la conquête de Gerald, l'anglais qui se veut moderne, mais étouffe dans le carcan des conventions sociales.
Gerald travaille pour gagner sa vie, c'est une déchéance pour un noble anglais même désargenté, mais c'est une qualité très prisée par l'américaine.  Plutôt que de chercher à faire carrière à l'ancienne en Angleterre, l'Amérique lui tend les bras, à tous les sens du terme.

Mais également tous ces discours sur le pouvoir sonnent incroyablement dérisoires. On est en 1893, littéralement en une génération, 21 ans plus tard, le monde ne sera plus jamais le même, et les dirigenats ne seront plus les mêmes. Replacé dans le cadre réel, la décision de renoncer à l'héritage anglais, et de partir en Amérique est la meilleure possible. Peut-être que c'est d'avoir vu il y a quelques années ce sujet évoqué dans Downton Abbey qui m'y a fait penser.

La pièce n'est pas à mon sens pas du niveau du Portrait de Dorian Gray (1890), même si dans les rapports "jeune naïf - adulte roublard" entre Gerald et Lord Illingworth, se retrouve un peu du rapport entre Dorian et Lord Henry, qui veut pousser un jeune homme bien rangé à devenir comme lui.
Par contre, elle vaut mieux à être lue en VO, parce que j'avais tenté d'écouter une version mise en scène audio, en traduction française, et certaines trouvailles savoureuses se perdent.

Lady Caroline, la femme anxieuse qui ne cesse de traiter son mari comme un enfant, le cherche sans cesse, et lui parle vraiment comme une mère de famille à un gamin de 10 ans.

Lady Hunstanton a une mauvaise mémoire et ne cesse de ponctuer les histoires qu'elle raconte de " il s'est passé ceci. Ou peut-être celà. Enfin, je ne sais plus".

L'archidiacre parle sans cesse de sa femme, pour finir toujours par conclure qu'elle ne fait plus ceci ou celà parce qu' elle est sourde. Et aussi, elle a la vue basse. Elle a des rhumatismes et ne brode plus. Elle ne mange plus solide depuis longtemps. Et elle a ses mauvais jours. Mais elle est très heureuse et ne se plaint pas de sa santé, même si elle s'en préoccupe beaucoup. A se demander si la pauvre femme est encore vivante...mais tout le monde préfère plaindre l'archidiacre qui a une patience infinie avec elle.

Lady Stutfield, peu intelligente, et influencable, répète toujours deux fois les adverbes, soulignant la pauvreté de son vocabulaire ( "it would be so very, very helpful." " yes, that's quite, quite true", "he is most, most trying".. etc je me demande si son nom " Stutfield" est un jeu de mots sur " stutter" bégayer. Dans la mesure où c'est Wilde, ça ne m'étonnerait pas.

Donc pas le meilleur texte de Wilde ( forcément, Dorian Gray est indépassable), mais en filigrane, à travers ce panier de crabes et leurs réactions souvent outrées, la critique sociale est fine: sur l'Angleterre en train de se faire "ringardiser" par l'Amérique.
Sur la condition des femmes, socialement punies, alors que les hommes ne le sont pas lorsqu'ils commettent la même erreur.
Sur une classe sociale qui tourne en vase clos, ferme les yeux sur les problèmes ( il y a quelques mentions des classes moyennes, exactement comme si c'étaient des animaux étudiés par un zoologue), prône des valeurs qu'elle ne respecte pas, tant que ce non respect des conventions n'est pas porté sur la place publique. Malheur à ceux, et surtout à celles qui n'ont pas su maintenir l'apparence de la respectabilité.



lundi 27 juin 2022

Les choses pour lesquelles je suis nulle

 Parce qu'en fait, il y a des choses dans la catégorie "j'aime pas" qui relèvent plutôt d'une inaptitude ou d'une impossibilité physique ( par exemple la conduite, c'est parce que je suis nulle, et j'y suis nulle parce que ça me rend malade)

Donc allons y:

1 - Je ne sais pas différencier ma droite de ma gauche. Ca fait 45 ans que j'essaye, mais, il est tempsd e l'admettre: je suis Perceval. Ca aussi ça n'aide pas à conduire.


Ce qui explique aussi en partie mes piètres résultats en danse. Le temps de comprendre de quel coté tourner, les autres ont déjà fini.

2- J'ai une mauvaise mémoire visuelle et presque aucune mémoire des visages. Mes voisins sont prévenus: si je les croise ailleurs que dans la cour commune, il me sera difficile voire impossible de les reconnaître. s'ils changent de coiffure, de lunettes, sont habillés différemment de l'habitude, ou se promènent sans leurs chiens, c'est râpé.
Le monde est un vaste jeu de qui-est-ce pour moi. Paradoxalement, je m'en sors mieux à l'étranger où l'immense majorité des gens sont des inconnus, donc si " je pense que j'ai déjà vu cette tête là quelque part", le choix des individus possibles est beaucoup plus restreint.
Parfosi c'est triste: en partant de Russie, j'ai dit au meileur ami que je me suis fait là bas " on se fait une photo ensemble,je n'ai aucune mémoire des visages, et si je n'en ai pas une, demain j'aurais oublié ton visage" ( j'ai la photo que je regarde de temps en temps, à force de faire comme ça, et d'ajouter verbalement " grand, mince, cheveux châtains clairs, sourire sypathique..." je finis par avoir des repères mais je dois absolument verbaliser à voix haute, car je compense par une excellente mémoire auditive.
corrolaire: je suis nulle pour reconnaître les émotions, si la personne en face n'est pas sur un petit nuage avec un sourire jusqu'aux oreilles ( je crois qu'il est content), ou en train de hurler qu'elle va te faire la peau ( ha, je crois qu'il est en colère). Je préfèrerais toujours quelqu'un d'hyper expressif et un peu "moche" à quelqu'un de "beau" mais aux expressions trop ténues pour que je les comprenne.

Avantage, car il en faut bien un: franchement la tête de quelqu'un, c'est super secondaire pour moi. Beau gars = sa manière de bouger ( c'est plus expressif que de rester statique!) ou sa voix me plaisent.

3- Je n'ai aucune imagination visuelle, j'ai été stupéfaite d'apprendre que certains arrivent à "voir" des choses dans leur tête. On m'a un jour demandé si j'avais plaisir à lire quelque chose, puisque même en lisant une description précise , le mieux que j'arriverais à me représenter sera un schéma digne d'un enfant de 3 ans. J'ai appris que ça s'appellait de l'aphantasie et c'est probablement en lien avec la prosopagnosie : mon cerveau est aveugle. Je rêve, j'ai parfois des flashs de souvenirs visuels, mais je ne peux pas les susciter à la demande.
Oui j'ai du plaisir à lire, et en particulier la poésie, parce que ce sont des jeux sur les sons.

Inconvénient ( car il en faut bien un): j'ai une mémoire auditive redoutable, et j'ai du mal à me souvenir que les autres ne sont pas comme ça, tout comme eux ont du mal à se souvenir et me disent " tu as vu le gars chelou, là, qui faisait ceci ou celà?" "hein? Qui, quand où ça? ben comment voulez vous que je le voie s'il n'a rien dit?"
Ca me fait rigolo le coup du "palais de la mémoire" comme méthode mnémotechnique: je suis déjà bien incapable de seulement m'imaginer un palais, alors ce qu'il y a dedans.

4- supporter les stimulus sensoriels: je suis hyperesthésique, et pas qu'un sens, non, les 5. Et c'est l'enfer: j'entends trop bien et certains bruits supportables pour d'autres sont une torture pour moi. Les fausses notes me donnent physiquement la nausée. Les lumières vives et les odeurs fortes m'agressent. Le contact physique non sollicité est une agression. Il ne faut pas me toucher sans me prévenir d'abord. Par contre j'aime les épices!
Je vous jure, j'aimerais que mon organisme réagisse moins à tout. Mais voilà, supporter les sollicitations du monde extérieur est très vite épuisant.

5- je ne digère pas le gras et je n'aime pas le sucre. Là je dirais avantage: j'évite la malbouffe. L'huile de palme me donne la nausée, donc j'amais de produits transformés qui risquent d'en contenir. Mais oui, j'ai la nausée très facile.

6- le sens de l'équilibre. Il est disons très aléatoire. Mais ça s'améliore: pensez qu'en 45 ans, dont pas mal de gym, judo, danse, personne n'avais pensé à me dire que muscler mes jambes étaient une première approche pour améliorer ça. Je pensais avoir des chevilles trop molles et je ne trouvais pas de solution. Or, ce n'est pas intuitif de faire des abdos-fessiers pour améliorer son équilibre si on ne vous le dit pas. Donc, ça s'arrange un peu en conséquence de la musculation.

7- Tout ce qui demande de la minutie: le dessin, la couture, le tricot, la broderie, la calligraphie... Non seulement j'ai vraiment du mal à faire quelque chose de propre, mais en plus, je perds patience très vite dans ce domaine. Alors oui, là, contrairement à "reconnaitre les visages", c'est un truc que je pourrais apprendre, mais j'aime mieux passer mon temps à quelque chose qui me plaît beaucoup plus.

8- lire rapidement. Là aussi, avantage. Je ne pourrai pas tout lire dans ma vie, surtout vu la vitesse d'escargot neurasthénique qui est la mienne, mais , d'une part , je fais donc un tri entre ce qui m'intéresse vraiment, les pourquoi pas, et les " non, ça ne me tente pas". Double avantage: je me souviens très bien de ce que je lis, parce que j'ai pris le temps de le lire. Je n'éprouve pas le besoin de relire, sauf nécessité d'études, déception sur une traduction, ou gros coup de coeur.  Ma mère lit très vite et oublie aussi très vite.

9- Mémoriser les chiffres: dès qu'il y a des chiffres, ça ne rentre pas: je gère a peu près le digicode de l'immeuble, et le code de ma carte bancaire parce qu'il y a 4 chiffres. Mais pour tout ce que je ne peux pas remplacer par une date marquante, c'est vraiment l'horreur. Je n'arrive pas à mémoriser mon numéro de téléphone ou mon numéro de sécu. Pour le numéro de téléphone fixe, je le chante dans ma tête, c'est le seul moyen. Mais , il n'y avait de la palce dans ma mémoire que pour un, donc, c'est fichu maintenant.

10- Ranger. Je fais le ménage, je range régulièrement, mais allez savoir. Probablement des korrigans qui reviennent mettre le souk en mon absence. Je m'en fiche, si ça dérange les gens que je sois bordélique, ben qu'ils rangent à ma place, hein... et je me réserve bien sûr la prérogative de les pourrir s'ils mettent le foutoir dans ma pagaille organisée.
Je ne sais si Albert à réellement dit celà...


.. par contre j'ai encore de la marge par rapport à Georges.
Euh.
Enfin, un peu de marge.
Pas pour longtemps.

dimanche 26 juin 2022

Les choses que j'aime

 Forcément, après être passée pour une râleuse invétérée, il est temps de dire ce que j'aime.


Bon ce sera plus court, il n'y a pas autant besoin de développer. On a souvent des raisons précises de ne pas aimer quelque chose, mais trouver des raisons d'aimer quelque chose est plus compliqué. sans ordre de valeur, c'est simplement l'ordre où les idées me sont venues.

1 - Le naturel. Evidemment, si je n'aime pas le nail art, le maquillage et tout le tralala, c'est forcément que j'aime l'inverse: le naturel. Pas besoin de se tartiner quand un sourire sincère suffit à vous embellir.

2-  écouter parler les gens qui ont une passion, même si ce n'est pas la même que la mienne. Parce que la personne va parler de son loisir avec enthousiasme et donc laisser apparaître ce qu'elle est. Ca rejoint l'idée précédente (sauf si évidemment sa passion est la chasse ou la corrida, ou la thanatopraxie il y a peu de chances qu'on devienne amis dans ce cas)

3- les parfums légers, hespéridés ou verts. La violette, le vétiver, le citron...le pétrichor

4- Manger du fromage.
j'aime les parfums légers: munster, Saint Nectaire, Maroilles...

5 - le son de la pluie, le tonnerre, l'orage, le son du vent de pluie...

6 - l'absence de son lorsqu'il est tombé une épaisse couche de neige et son crissement lorsqu'on marche dedans.

7- Marcher dans une neige où personne n'est encore passé!

8- Me promener sur la glace à Saint Pétersbourg. Saint Pétersbourg, en fait, je veux y retourner.

9- A Kyoto aussi.

10- Le silence, les lumières tamisées, les sons ténus, tout ce qui n'agresse pas les 5 sens.

11- Avoir une discussion épistolaire passionnante par messager avec quelqu'un qui a beaucoup de conversation, en plein XXI° siècle.

12- La sincérité, l'honnêteté, la simplicité, la spontanéité dans les relations humaines.

13- prendre mon temps, savourer mon café en début d'après midi en regardant mes mails ou en zonant sur le web. Glandouiller.

14- me promener dans un endroit totalement inconnu et regarder partout. Me promener dans un endroit connu et le re-regarder comme si je ne le connaissais pas.

15 - regarder bouger le grand Kolia , et l'écouter parler. Cet homme est talentueux, cultivé et intelligent. C'est une satisfaction intellectuelle, un intense soulagement de savoir qu'il y a des gens comme ça sur terre. En plus d'être un coup de foudre artistique. Et, joie sans borne, alors que je pensais qu'il avait arrêté sa carrière, il se produit encore sur scène quelques fois par an dans un rôle comique. J'ai pu le voir sur scène en février dernier. Je ne regrette absolument rien, si ce n'est d'avoir dû partir de Russie avant une reprise du spectacle: j'étais assez mal placée et j'aurais voulu y retourner en prenant une meilleure place. Donc oui, je l'avais dit, je le confirme, je suis fan du travail de ce monsieur.

Voilà, je ne m'en lasse pas...Elégance, équilibre, précision

16- Découvrir de nouvelles choses, de nouveaux plats, apprendre de nouvelles compétences...même les plus inattendues.

17- Jouer de la musique, et progresser peu à peu. Passer des heures à lire ou à apprendre des langues. Et progresser peu à peu. Faire du sport et progresser peu à peu, ça marche aussi. Yep, la sensation de faire un peu mieux que la veille, ça me plaît.

élégance, équilibre, précision...
Voilà mon niveau, on va dire que comme cette petite fille, j'ai une bonne marge de progression


18- l'humour noir.

19- Trouver une image, une citation, se dire qu'elle va plaire particulièrement à tel ou tel ami , lui envoyer, et.. avoir visé juste. Faire plaisir à mes amis avec des cadeaux immatériels.

20 - faire la grasse mat'.Mon petit côté Oblomov.

21 - aller seule au cinéma, au musée ou au concert, et ensuite, raconter ça à des amis.

22 - l'automne et l'hiver ( puisque je n'aime ni le printemps ni l'été, c'est logique!). températures clémentes ou fraîches, pas de pollens, parfois bruits de pluie, plus besoin d'écran total, et moustiques en voie de disparition :)

23 - Me promener dans des endroits au hasard, et trouver la bande son parfaite sur mon lecteur mp3 pour accompagner ma promenade. Par exemple, ce morceau est maintenant lié à vie à une promenade nocturne en décembre, avec un petit vent frais, au bord de la Tamise. Rien que de le réécouter, j'y repense. Plus généralement, trouver des correspondances entre les lieux et les sons, parfois les lieux et les odeurs. Je ne suis pas synesthète, mais je trouve ça fascinant. Comme j'ai une très mauvaise mémoire visuelle mais une excellente mémoire auditive, j'ai une grande facilité à faire marcher mon juke box mental, et je me souviens plus des lieux grâce aux sons que j'y associe.

24: me promener seule dans un cimetière, et non ce n'est pas bizarre ni sinistre :) et je ne suis pas la seule.

25 Le violet. Toutes les nuances de violet.

26: Et donc si je veux continuer au jeu des correspondances, le clair de lune de Debussy, La première Gymnopédie de Satie , Un Sospiro de Liszt sont des musiques particulièrement violettes. Voilà.

27: le basson, le contrebasson, les voix de basses et de baryton. Les sons graves donc.

28: Le musée des instruments de Musique de Bruxelles, et les instruments encore plus inhabituels que le basson, tels le cristal Baschet ( qui n'a pas le côté suraigu du glassharmonika), les ondes martenot, le shamisen ( je ne connais pas ce film, mais j'ai très envie de le voir maintenant, en rapport avec ce que j'écrivais la dernière fois sur les maquillages de théâtre et de scène)

29: Avec l'extrait de film du dessus, ça me permet de dire: les gars à cheveux longs :)

30: voyager, en réalité ou en pensée, près ou loin.


31 ( bonus) Baudelaire. que j'ai cité ici deux fois en lien.
Il y aura peut être une mise )à jour si j'ai soudain une idée d'un nouveau truc qui m'agace profondément, ou d'uen autre

samedi 25 juin 2022

Les choses que je n'aime pas

 Une idée rigolote que j'ai trouvée par hasard, ici , sur un blog que je ne connaissais pas..
Et que j'ai trouvé tout à fait par hasard, en cherchant si d'autres personnes avaient comme moi une détestation du nail-art, de la viande de boeuf et du spritz...

Allez, c'est l'été, ce sont les vacances, j'ai eu une année éprouvante, je balance!

Attention , c'est le moment défoulement, donc il va y avoir des gros mots et de la castagne gratuite. Le principe étant de lister principalement les petits trucs du quotidien que les gens en général adorent et qu'on déteste, les tracas pas important ( je ne suis pas là pour dire que je n'aime pas la guerre parce que la guerre c'est nul ou que je n'aime pas la maladie parce que ça rend malade, c'est évident..)

C'est parti pour 30 trucs qui me gavent ou me coupent l'appétit et pas qu'un peu.

1 - Les trucs "de filles" comme le maquillage, le vernis à ongles, les talons hauts...
En fait, je me maquillais pas mal quand j'étais ado, pour camoufler ma peau moche. Mais je n'avais pas conscience à l'époque que ça empirait au contraire les problèmes. Donc une fois que j'ai constaté ça et largement freiné, ma peau m'a dit merci. Je me maquille encore légèrement pour les grandes occasions.
Par contre je trouve splendides les maquillages de scène, au théâtre. Et particulièrement sur les hommes, probablement parce qu'on est tellement habitués à voir dans la société occidentale le maquillage sur une femme, que sur un monsieur, ça a un petit côté " pharaon" plutôt sympa. Mais uniquement au théâtre, au quotidien, homme ou femme peu importe, je me désintéresse de la question.
Donc pareil pour le vernis, qui prend du temps à mettre, à sécher, à enlever pour... rien.
Et les talons, c'est juste que je trouve ça hyper moche et douloureux. En plus on ne peut pas faire 15 bornes dans la journée en talons hauts.

2- Je n'aime pas perdre du temps.
Comprenons nous: glandouiller parce qu'on l'a choisi ce n'est pas perdre du temps.
Se maquiller, se démaquiller, aller chez le coiffeur, tout ça moins par choix que pour correspondre à la mode, ça me saoule. Donc j'ai décidé de laisser tomber pour consacrer mon temps à des choses plus importante. Je me lave, je me brosse les cheveux, j'hydrate ma peau et c'est tout. Je garde le maquillage pour les moments où j'ai ENVIE de le faire, sans psychoter au quotidien sur ce que penseront les gens s'ils me voient sans couleurs sur la figure pendant les 364 autres jours
Autre perte de temps insupportable: faire les courses et chercher des rayons qui changent tout le temps de place, puis faire la file à la caisse.

3 - je DETESTE le nail art. Mélange de truc de fille ET de perte de temps, carton plein.
J'en ai vu plein de très chelous en Russie, où c'est particulièrement populaire de prendre le bus avec des griffes de sorcière fluo. Non, je ne comprends pas. En plus je me demande toujours comment elles font pour se torcher sans s'écorcher.

oui les dessins sont bien faits, mais... sérieusement?  C'est pointu, y'a des paillettes, des strass Pour moi le naturel est le maître mot, donc... ça c'est non.
et puis j'ai besoin de mes mains tous les jours plusieurs fois par jour pour faire des.. heu, des trucs?
Taper à l'ordi, jouer de la musique, me laver les cheveux, cuisiner, faire le ménage, lire, me curer le nez en regardant le plafond l'air absent
...

Alors certes, il y a beaucoup plus sobre, mais quand même, les motifs de fleurs, les strass et autres sur les ongles... c'est pas du tout mon truc. Les ongles longs, même sans rien dessus, c'est déjà pas mon truc. En plus, je joue du piano et du basson, donc dès que mes ongles atteignent 1 mm, ça me gène et je coupe à ras.

4-  je n'aime pas la mode. Non seulement, ça va trop vite,ça coûte un bras, on se retrouve avec des armoires pleines de choses qui deviennent ringardes au bout de 3 mois (pour ceux qui se laissent avoir). Donc je me contente de basiques, ce qui fait que j'ai encore des habits qui ont plus de 20 ans et n'accusent pas leur âge. Et puis entre dépenser des sous pour m'habiller comme on me dit de le faire, ou bien prendre des cours de musique/ de sport/ partir en voyage, c'est vite vu.
Toi, je ne sais pas qui tu as, mais , sache que je compatis à ton désespoir de devoir porter un maillot de bain orthopédique en moumoute et à capuche, pour percevoir ton salaire.

Passons à la cuisine:

5-  La viande de boeuf. Je sais, c'est presque un casus belli au pays du boeuf miroton, de la daube et que sais-je encore. Mais le fait est que je n'ai jamais vraiment aimé la viande, et en particulier le boeuf. Je n'en ai plus mangé que par accident quand je ne savais pas qu'il y en avait dans un plat, ou parce que menu unique lors d'un voyage mais le fait est là: je n'aime pas le boeuf, le goût m'écoeure, et ça commence à faire pareil avec le veau. Donc j'ai banni les bovidés de mon assiette.

6 -  Les trucs frits. Ou plutôt mon système digestif ne les aime pas. La dernière fois que j'ai mangé des frites, c'était en 1999 le jour de l'éclipse. Dans la même idée, les sauces épaisses, la mayonnaise, tout ce qui est lourd et gras.

7 - les sucreries. A part le chocolat noir à 85%, les zéphirs et les tchourtchkhela ( et encore, rarement), le reste a beaucoup de mal à passer. Je pense que la cantine scolaire d'il y a 25 ans est pour beaucoup dans ma détestation du sucré ( et des textures crèmes, mousses, flans..)

8 -  l'alcool. Ou plutôt, la presque obligation sociale boire de l'alcool juste pour le principe de boire de l'alcool parce qu'il " faut" boire de l'alcool pour s'amuser. J'ai goûté de la bière en Belgique, de la vodka en Russie, du rhum en Guyane, de l'umeshu et du saké au Japon.. pour les goûter, dans le cadre de dégustations. Mais hors du contexte du voyage, je n'en vois pas l'intérêt. Pour moi l'alcool n'est pas un truc festif, c'est une curiosité culinaire . Par contre le spritz ça reste un non, je n'ai pas envie de boire de la teinture orange fluo.

9 - le vin rouge. De tous les alcools, c'est vraiment celui que je déteste le plus. Oui, c'est encore un autre casus belli déclaré en  région côtes du Rhône. Mais autant le blanc, s'il est très sec, passera avec une fondue ou une tartiflette, autant le rouge, c'est jamais, jamais, jamais..
 
10 - le champagne. Le vin blanc très sec passe, SAUF s'il est à bulles. Plus généralement les boissons à bulles, hormis l'eau.

11 - Les fruits de mer, les crustacés, quels qu'ils soient. Or les gens ne comprennent pas, et insistent " mais, pourquoi tu n'en manges pas, c'est bon". Ben non, pas pour moi.

C'est bien question nourriture, je n'aime pas tout ce qui est mauvais pour la santé, les gouts trop salés ou trop sucrés (et c'est vite TROP pour moi) et tout ce qui est cher: le plus simple si vous m'invitez à manger, c'est de faire des pâtes au parmesan, ou du riz au curry (en poudre, le curry, et même mieux: j'amène mon curry fait maison). En fait il y a beaucoup d'autres choses que je n'aime pas ou ne peux pas manger. Avec ça, vous imaginez que je serais super mince. Même pas! Mon organisme est un troll qui stocke comme si une glaciation s'annonçait l'hiver prochain.

Passons au reste
 
12 - les moustiques. Qui les aime? Bon les insectes en général, mais les moustiques sont des sadiques qui viennent en plus vous réveiller avant de vous transformer en jeu "relier les points".

si l'enfer a un bruit de fond, ce sera forcément zziiiiziiiiiiiiziiiiiiiiiizzzzzz ( splaf!)

13 - conduire. J'ai passé mon permis en mars 2002, je n'ai plus conduit depuis ben... mars 2002. Après plusieurs échecs, 3 fois le code (je l'ai eu 3 fois sans fautes ou presque, mais il se périmait avant que je ne puisse passer le permis, à l'époque il y avait très peu de places à chaque fois), une somme conséquente ( plus de 60 heures de conduite à 160 francs de l'heure, presque 10000 francs)  j'ai été forcée de le passer par mes parents, pour RIEN. Je déteste conduire, parce que je suis malade en voiture. Oui, même en conduisant, c'est débile. Le seul moyen d'éviter ça, c'est de fixer au loin un point, sur le côté de la voiture. Et donc conduire en regardant par la fenêtre...je n'ai pas encore trouvé la solution.

14 - le printemps = Pollens = allergies, et donc.. je hais cette saison. C'est un peu mieux avec le masque, je vais donc continuer à le porter le plus souvent possible.

15 - l'été:  chez moi ça veut dire canicule, journées à plus de 40°C et nuits à plus de 30°C. Dormir avec des bouteilles congelées pour essayer de climatiser le lit et somnoler une ou deux heures, ce n'est pas confortable du tout. Par extension je n'aime pas le chauffage non plus. Je ne sais même plus quand j'ai chauffé l'appartement la dernière fois, et en Russie, tout est surchauffé, on ne peut pas arrêter le chauffage. J'ai dormi la nuit avec la fenêtre ouverte, quand il faisait - 20°C dehors,  et au matin, il faisait + 19°C dans la chambre. C'est dire si c'était à donf'. C'est un principe russe: si le chauffage est trop fort, on ne peut ni l'arrêter, ni le baisser, donc on ouvre jusqu'à ce que ce soit respirable.

16 - les hypocrites, les menteurs, les traîtres. Autant dire que je n'aime pas la politique. Les amis qui trahissent sont pour moi quelque part entre l'amibe et le scolopendre. Fred, si tu reviens un jour, tu peux crever la bouche ouverte, je ne sonnerais pas le glas pour toi :D

mais je le dis avec des fleurs

17 - Les gens qui critiquent ce que j'aime en taxant les choses d'ennuyeuses, ou pire, en donnant des "bons conseils" que personne ne leur demande. Ils peuvent dirent qu'ils n'aiment pas, qu'ils ne voient pas l'intérêt d'apprendre le japonais ou le russe, qu'ils n'ont pas eux, envie, de faire ce que je fais, qu'ils ont la flemme ok, c'est une opinion. Du moment qu'elle est construite et développée, c'est correct. Par contre me dire " c'est nul, c'est chiant, c'est pas fun, tu devrais plutôt..." Là, c'est creuser sa tombe. Moui, je conçois que mes activités te laissent froid, mais les tiennes me laissent froide aussi, tu vois.

18 - corollaire , les "conseils" non sollicités, surtout quand ils viennent de quelqu'un qui ne connait rien à ton domaine d'expertise et prétend venir " t'éclairer".

19 - l'administration. Il n'y a pas mieux pour me donner envie de mourir. Les démarches administratives à rallonge où il manque toujours un truc, que personne n'est capable de te dire ce que c'est, où le trouver, avec en cadeau bonus, le jargon administratif.

20 -  Les anglicismes à la con quand il y a exactement une expression claire en français. Une copine qui bosse aux impôts m'a envoyé il y a peu le descriptif du stage de team-building qu'on a voulu lui faire faire. Ce n'est pas comme si on avait quelque chose comme " cohésion de groupe".
Les "il faut se focus", "il faut rester focus".. bordel, c'est un nom commun qui désigne le point focal, l'objectif d'un appareil photo, l'information centrale, ce n'est pas un foutu verbe! Ce tic de langage me rend dingue.


"j'ai une super good news". "il faut qu'on ait les free hands" Le pire c'est qu'il y a des gens qui parlent comme ça pour paraître plus modernes. Magnifique idée, puisqu' on se payait déjà leur fiole il y a 30 ans. La ringardise absolue.
Etonnamment, ceux qui apprennent l'allemand, l'espagnol, le japonais ou encore d'autres langues ne se la ramènent pas toutes les deux phrases en glissant un " keine Probleme" ou un "yokatta!". Tiens, je vais balancer des "kargad!" à tout bout de phrase, pour me la raconter .

21 - les parlotes creuses. Vous savez les " ça va?","oui, et toi ça va?" ben moi ça va...fait pas chaud pour la saison", " oui, mais la météo dit que ça va se réchauffer.." pffffff. Là, j'ai toujours envie de sortir un truc qui va réellement refroidir l'atmosphère. Par exemple le jour du dépassement?

22 - les gens qui téléphonent et ne laissent pas de message sur le répondeur. Comment ils veulent que je les rappelle? Alors, oui, je filtre pour éviter les publicités et autres démarchages. Si je suis là, et que j'entends ta voix, je décrocherai. Mais laisse un message, ça te coûte quoi?!

23 - le démarchage: au téléphone, dans la rue, sur le net. Si j'ai besoin de quelque chose, je suis assez grande pour aller le chercher par moi-même. Mets moi ta publicité de force sous le nez, et je mémoriserai ta marque afin de l'éviter au maximum.. Je mets dans cette catégorie les influenceurs et influenceuses, dont le seul but est de te vendre un produit inutile, en général de la quincaille moche et chère,  avec des sabots particulièrement gros.

24 - le retard. J'ai horreur des gens en retard, et de poireauter. Le " quart d'heure méridional" (excuse pipeau) me rend dingue. Mais du coup j'ai horreur d'être en retard moi même, et je m'excuse platement si j'ai une demie minute de retard. Ou j'envoie un sms pour prévenir.

25 - les gens qui te divulgâchent la fin d'un livre ou d'un film que tu n'as pas encore lu ou vu.. En terminale, le prof de littérature nous a dit qu'il fallait lire le portrait de Dorian Gray que c'était génial, en nous racontant tout jusqu'à la dernière ligne.

26 - les séries télé: j'en regarde très rarement, toujours courtes, au delà d'une dizaine d'épisodes , je décroche. Et encore, il faut des épisodes d'une heure, qui donnent à l'histoire le temps de se développer. Mais même si la série est de qualité, il ne faut pas qu'elle traîne en longueur, au risque de perdre sa saveur.

27 - les films de super héros. Autant Batman revu et corrigé par Tim Burton, ok, c'était franchement sympa.. Un une fois de temps en temps, à la limite ça passe. Mais les sorties de films super héroïques plusieurs fois par an, ça commence à se voir que l'imagination est passée à la trappe.

28 - dans le même ordre d'idée, les suites, les préquelles, et les remakes. Prendre du vieux pour refaire pareil, mais en moins bien.

29 - la foule. J'aime le calme, la tranquilité et le silence. Mon pire travail, en terme d'usure de nerfs à vitesse TGV, a été un magasin de jouets avant Noël, avec les chansons de Dora l'exploratrice en fond sonore toute la journée. J'avais besoin de me mettre du  hard rock dans les oreilles en sortant, histoire d'arriver à me sortir ça de la tête.
De fait: je suis hyperesthésique, et ce n'est pas facile à vivre. Donc je crains beaucoup les odeurs fortes, les bruits forts, les lumières vives, les goûts trop salés ou sucrés, et le contact physique non sollicité. Tout ça est une agression pour moi, donc un magasin bondé, avec des décors pétants de couleurs, des néons, de la musique à fond, des gens qui crient... c'est l'antichambre de l'enfer.

30 - faire la bise: MERCI LE COVID! MERCI LES SINGES! MERCI LA GRIPPE DE LA TOMATE!
grâce à ça je peux refuser pour au moins les 30 prochaines années de faire la bise et de serrer des mains.

31 (bonus) - les listes. lol. En fait je veux dire: les listes du type " les 100 livres/ films/lieux qu'il faut avoir vus dans sa vie" qui contiennent en général zéro explication sur "pourquoi ceci plutôt que celà", souvent des recommendations bien standard, histoire que tout le monde ait la même opinion, probablement. Le "il faut" me donne spécialement envie de faire tout l'inverse.
Ces listes qui contiennent presque infailliblement 100 ans de solitude et Gatsby le Magnifique, lesquels ne me tentent absolument pas. Par contre, il n'y aura presque jamais de littérature antique ou d'essais.

Les meilleures découvertes que j'ai faites, c'était justement des suggestions très originales de gens particuliers, parlant de quelque chose qui leur a personnellement plu. Ou des découvertes par hasard en fouillant le net ou la boîte à livres. Ca ne marche pas toujours et il y a des déceptions, mais c'est au moins un peu plus hors des sentiers battus.

Bon, j'ai râlé et c'était long, mais promis, arrive le sujet où je dis ce que j'aime.


jeudi 23 juin 2022

Le corsaire - George Byron

Quoi de mieux pour un tour du monde de la littérature étrangère que d'y intégrer une histoire de voyageurs. En l'occurence des pirates qui écument la méditerannée sur leur bateau. Le mois anglais part en vacances en Grèce.

Et ça aura été l'occasion d'apprendre le prénom de Byron, que je ne connaissais pas, et de lire cet auteur célèbre, que je n'avais pas encore lu. J'avoue que le choix est venu parce que j'ai vu mentionné l'adaptation scénique en Russie du texte de Byron. Bon, mon retour ayant été plus que précipité, je n'ai même pas eu le loisir de décider si j'irais la voir ou pas ( mais il y a toujours la solution facile: en fouillant le net, il y a des captations)

Hissez haut, on part à l'aventure. A l'abordage! ambiance "musique de films de pirates" ou Bouzouki,  ou encore une adaptation par Verdi, au choix.


Alors attention, je vais être critique, j'ai été assez consternée par ma lecture, eu égard à la célébrité de l'auteur. Et donc, comme il faut que j'explique, ça va spoiler et à grands coups de sabre d'abordage!

Faisons donc connaissance avec le héros de l'histoire, le redoutable pirate Conrad, qui comme son nom ne l'indique pas est grec, et qui terrorise avec son équipage l'est de la méditerranée, et en particulier la flotte turque. Corsaire est un abus de langage, rien d'officiel dans leur activités, il s'agit bel et bien de pirates.
La description que Byron fait de Conrad est... disons pour le moins étrange, car bien qu'il soit décrit précisément, il est difficile de s'en faire une idée. On sait qu'il est de taille moyenne, d'allure sportive, le teint mat, brun aux cheveux ondulés, le goût de l'aventure. Franchement, dit comme ça, c'est vendeur, il aurait du succès sur "peeratic.com" ou sur "plunder".

En tout cas, jusque là, c'est mon genre de gars, donc je demande à voir. Regardons de plus près son profil:

Pseudo: Conrad_la_terreur_ de_Méditerranée

En Bref: Propriétaire d'un bateau, j'aime l'aventure et les jolies femmes. Femmes d'action ok, mais seulement si elles ne tuent personne pour m'aider, ça me complexe qu'une faible  femme vienne à ma rescousse.

Loisirs: j'aime le pillage, les rapines, le butin, les sous, la grosse thune, les actions d'éclat, faire peur aux gens et les lampes décoratives.

Qualité principale:  je suis né pour être le chef. Mais je suis un peu sentimental: par exemple je ne laisse pas mes subalternes massacrer des faibles femmes devant moi, c'est pas gentil.

Défaut principal: j'ai des tendances suicidaires, mais je suis aussi très indécis et j'ai parfois du mal à savoir si je veux vivre ou mourir. Les deux à la fois.

Valeurs personnelles: on peut tuer mille personnes sans remord dans le feu de la bataille, mais trucider nuitamment pour sauver sa peau celui qui vous a fait prisonnier et veut vous faire executer sans jugement, c'est lâche et indigne d'un pirate.

Photo de profil
longs cheveux bouclés, yes! Bon, je ne suis pas fan de la moustache... mais bon, je ne critiquerai pas ouvertement la moustache d'un pirate ronchon qui a un sabre à la main.

Mais, pour tout le reste, son apparence est si étrange qu'elle met les gens mal à l'aise, car l'homme est passé maître dans l'art de cacher ses pensées. Par contre il n'est pas doué pour cacher le fait qu'il cache des choses. On voit comme le nez au milieu de la figure et la moustache juste en dessous qu'il est louche. Et donc pas franchement le type sympa et avenant, plutôt une bonne tronche de conspirateur. Ce caractère très renfermé, très sombre, voire carrément sinistre fait qu'il est craint de tous, y compris de ses subalternes.
C'est beaucoup moins mon genre de gars, d'un coup.

Et pourtant ce type intraitable a une faiblesse, sa nana, Médora (et là je vous laisse le temps de ricaner, comme je me le laisse aussi) qui est une parfaite femme de marin, attendant le retour de celui qui passe parfois la voir en coup de vent:
" je suis venu te dire bonjour. Bonjour. Ca m'a fait plaisir de te voir. Je repars.
- tu restes quand même dîner avec moi?
- non j'ai des trucs de pirate à faire, on mangera ensemble dans quelques jours si je suis encore en vie d'ici là. Allez, je pars: j'ai une furieuse envie de piller. Pense bien à allumer la lampe en haut de la tour, pour que je retrouve l'île en revenant"

C'est presque ça. Et là, j'étais déjà en train de regretter qu'elle ne soit pas une femme de pirate, prenant au minimum à bras le corps la gestion du repaire, à défaut d'être elle même une vraie de vraie piratesse.
Non, elle reste à se lamenter dans son phare " ouin, il est parti, que vais-je devenir?" ( heu suggestion: un individu autonome, je te propose de commencer par apprendre que tu peux exister et même penser en l'absence de quelqu'un. Après un cran au dessus dans l'autonomie: tu apprendras à lacer seule tes chaussures...)

Oui, je sais, Byron n'était pas réputé pour être le plus féministe des auteurs, mais là, c'est un non-personnage: à part son nom un peu "gentil toutou" on sait juste qu'elle a les yeux bleus et des tresses brunes. Et la personnalité, disons, moins d'un phare que d'une lampe de chevet ( vous connaissez le " test de la lampe"? Si dans un roman, un film, ou autre, vous pouvez remplacer un des personnages par , disons, une lampe, et que le scénario ne change pas d'une virgule, c'est que le personnage ne sert à rien.  Or la différence flagrante entre Médora et une vraie lampe, c'est que parfois une lampe a du génie)

Et donc pendant que Médora, très décorative, reste assise à ne rien faire en s'ennuyant comme un rat mort, Conrad et ses camarades vont mettre la peignée aux méchants turcs et à leur chef le Pacha Seyd, avant qu'il ne décide d'attaquer le premier, car il déteste les pirates...
Mais comme pirates ne veut pas dire" gougnafiers sans foi ni loi", ils font quand même gaffe à sauver les femmes du harem, avant de foutre le feu aux bâtiments.

Bonne idée: Gulnare, la favorite du sultan, qui se pensait déjà cuite au sens le plus littéral, se dit qu'elle va devoir le remercier de l'avoir libérée de sa condition d'esclave. Et que, bon, il n'est pas mal le moustachu, elle se le taperait bien elle lui exprimerait volontiers sa gratitude en tête à tête. Mais RETOURNEMENT DE SITUATION, siiiii imprévisible: une poignée de pirates mal organisés attaque une forteresse remplie à ras bord de gardes professionnels armés jusqu'aux dents, et ils perdent la bataille. Quelle surprise!
Mais ouf, Gulnare qui a un minimum d'instinct de survie et sait à quoi sert sa cervelle, se met à réfléchir: "Adieu la liberté. Bon, à moi de trouver un moyen de les libérer. Comme ça p't'être que je pourrai partir avec eux et si tout se passe bien, devenir la nana de leur chef, monter en grade, me débarasser du chef, m'approprier le bateau et voguer à l'aventure yo-ho!" Hélàs, cette dernière partie n'est pas mentionnée par Byron.

Ni une ni deux, Gulnare entreprend de manipuler le pacha, en lui faisant miroiter que la bande des pirates étant amoindrie, il serait judicieux de relâcher le chef: il est affaibli et sera facile à reprendre, mais surtout il a amassé au cours de sa turbulente carrière des trésors qu'il serait  trop bête de laisser perdre: relâche-le, surveille-le de loin,  suis-le jusqu'aux trésors et empare toi en même temps des sous et du pirate, elle est pas cool mon idée?
Sauf que le pacha a bien compris qu'elle essaye de le doubler: "fais gaffe, on ne me la fait pas, il t'a sauvée, tu veux te me quitter pour lui, garce! En fait, il pourrait bien me prendre l'idée de faire une double exécution du pirate et de la traîtresse."

Mais Gulnare n'est pas Médora, c'est une femme d'action, qui revient donc nuitamment expliquer à Conrad: "je m'en fous que tu sois casé, je t'aime, et je vais te libérer. D'ailleurs, si ta dulcinée tenait à toi, elle serait déjà là pour le faire, moi j'dis ça comme ça...Et en plus en t'aidant, je m'aide aussi, sinon je reste esclave du pacha juqu'à ce qu'il en ait marre de moi et me fasse jeter dans un sac à la mer. Allez, on se casse ensemble, chiche. Par contre, pour sortir, il faut passer par la chambre de Seyd qui dort, et un petit peu le tuer pour pouvoir s'enfuir".

Conrad est un homme de principes: buter des tas de gens ouvertement n'est pas un problème, poignarder nuitamment son ennemi qui dort, c'est mal, etc... donc, devant tant de chichis, Gulnare va le faire elle-même, et ce faisant... gagne le mépris de Conrad.

Attention moment WTF n°1: Seyd mort, Conrad la suit, tout en la détestant, parce que c'est une criminelle qui a osé poignarder quelqu'un lâchement.
OUI MAIS, en même temps, il lui doit la vie et l'espoir de revoir son île et de rallumer sa lampe. Donc il ne peut pas trop la détester.
OUI MAIS, il se déteste encore plus qu'il ne la déteste, parce que c'est lui qui est responsable: c'est pour lui qu'elle a tué quelqu'un " ha, je suis un misérable parce que par ma faute une femme, une faible créature faite pour la douceur, a commis un acte criminel" ( heu, non, elle te l'a dit, si elle ne l'avait pas buté, impossible de sortir, et elle et toi vous feriez un double mixte au bout d'une corde le lendemain)

Et pendant ce temps, chez la très peu brillante gardienne de phare: elle voit revenir une barque avec quelques uns des compagnons d'armes, mais sans Conrad. Se disant qu'il est mort, et qu'elle n'a plus personne à aimer, elle n'a donc plus à craindre de le perdre et peut faire sa vie... ( Ok Médora, c'est bien de tenter, ne perds pas espoir: penser, c'est pas évident quand on n'a jamais fait ça)
Oui mais là, l'un d'eux lui dit " En fait il a été arrêté, il est en prison, il n'est pas encore mort, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir".

Et là moment WTF n°2: tant qu'elle pensait qu'il était mort, elle rafermissait sa volonté. Il est peut être vivant. Elle flanche, ha, je n'en peux plus de ce tourment il n'est peut être pas mort celui que j'aime,  DONC ( un bon gros"donc" qui n'a aucun sens) elle se suicide. Pof, la lampe s'éteint. Et Conrad revenant, la trouve morte, verse 2 larmes (oui, mais des larmes de pirate, c'est rare!) puis se tire en barque, abandonnant tout le monde: Gulnare, ses assistants-pirates et un cadavre à enterrer. FIN

J'ai rarement lu un développement psychologique aussi n'imp' dans une oeuvre. Et on n'excusera pas la chose par l'âge, son contemporain Frankenstein est largement mieux mené. Moll Flanders est plus ancien, mais le développement psychologique de l'héroïne était crédible. Mieux, l'Illiade et l'Odyssée sont complètement plus anciens et réussissent à avoir des personnages plus crédibles. Là, tout le monde est tellement perché, que ça devient drôle.

Alors oui je sais, héros romantique tout ça, tout ça, ça me passe au dessus, je ne suis pas romantique pour deux ronds. Mais au moins Goethe avait un sens de l'humour qui rendait Werther supportable (et il y a pire, je ne vous ai pas parlé de René, qui m'a donné envie de le claquer à chaque page, j'ai horreur des personnages geignards. Au moins Conrad n'a pas ce défaut)

Il y a même des moments où l'auteur nous dit sur plusieurs strophes qu'il n'en a pas grand chose à brosser et nous décrit le coucher de soleil puis le lever de lune sur la Méditerrannée avant d'enchaîner que " ha, en fait ça n'a pas de rapport avec mon histoire, c'est beau et pittoresque, mais on n'est pas là pour ça".
Par contre, il nous dit à l'envi que Conrad n'est pas né méchant, qu'il a été poussé à devenir mauvais par les circonstances dans sa jeunesse et... non, ça, il ne nous le racontera pas, alors que ça a complètement à voir avec son histoire et que c'est pertinent . Mais oui, c'est ça que je veux savoir: comment il en est arrivé là! Je suppose que Jojo a eu la flemme de réfléchir à trouver des raisons au comportement de son héros.

Mais, bon sang, elle n'est pas finie ton histoire! C'est que le début, il y a seulement 3 chapitres!
Je veux savoir moi, ce qui va arriver à Gulnare, si elle va devenir piratesse à son tour vu que c'est une femme d'action et que le chef s'est barré, presque en lui laissant le bateau. Si Conrad, dégoûté des aventures maritimes et ne pouvant plus voir un phare en peinture, va décider de changer de vie et pourquoi pas de devenir le gentil gars qu'il aurait du être.
Ou au minimum, Jojo,  raconte leur passé: où et comment a-t-il trouvé Medora, comment elle s'est retrouvée dans un phare sur une île perdue au milieu de rien, et comment un chef pirate a-t-il pu s'intéresser cette nana qui n'a pas grand chose sous les tresses, ça, ça aurait été un minimum intéressant. Bref, quelque chose qui donne une raison de s'intéresser tant soit peu aux personnages.
Mais là, il n'y a pas de toile de fond, les personnages n'ont pas d'histoire, et sur les 3 principaux, un est purement décoratif. Tous les autres sont des PNJ 😞

Enfin, à défaut de me convaincre, Byron m'aura faite rire avec la tentative de suicide de Conrad (nuit d'orage hors de sa cellule: il tend ses chaînes au dehors en espérant que la foudre vienne le griller, alors que jojo vient justement de nous dire  1- qu'il est indifférent à son sort et à sa prochaine execution, et donc s'en fout totalement de passer de vie à trépas 2- qu'il s'inquiète de savoir ce que deviendra Médora, qui ne sait pas encore manger toute seule qui ne peut pas vivre sans lui, et donc préfèrerait ne pas mourir quand même. Mais pourquoi tu veux te suicider dans ce cas, crétin?)

En fait voilà ce qui s'est passé dans ma tête pendant toute ma lecture:

pirates + Angleterre.
"Les pirates bons à rien"
Oui, j'ai vraiment imaginé Gulnare avec une fausse barbe

Mais, je vais quand même prochainement redonner une chance à Byron, car dans l'édition électronique se trouve Lara, un second texte. Je n'aime pas rester sur un échec.

traduction ici ( ancienne par Amable Regnault)
texte en anglais

Comme il s'agit de poésie, j'ai quand même cherché un enregistrement en VO du texte.. et... impossible. J'ai trouvé nombre d'autres textes, mais la seule version du corsaire enregistrée ici est en espagnol. Dommage j'aurais probablement plus apprécié de l'entendre que de le survoler aussi en VO ( même si la musicalité poétique ne règle pas la pauvreté narrative et les personnages bons pour l'asile)
et comme Byron est on ne peut plus classique:

Classique anglais XIX° siècle
Etape anglaise

23/06: c'est l'été, il fait chaud, le mois anglais est en vacances au bord de la mer: thématique Seaside.
et bon, c'est raccord: les pirates, ça navigue sur la mer, hein...


mardi 21 juin 2022

Musique(s) du monde (1)

 Depuis cet hiver et son actualité bien déprimante, j'avais décidé de faire un parcours musical hors des sentiers battus sur Facebook.

Donc pour la fête de la musique,  je le reprends ici.


Les critères:
- des langues aussi variées que possible. Pas deux fois le même pays, SAUF s'il s'agit de mettre des langues minoritaires en avant.
- pas d'anglais, c'est trop facile ( par exemple, en cherchant, j'ai trouvé du wendat pour le Canada, du maori pour la Nouvelle Zélande ou du zoulou pour l'Afrique du sud)
- les styles variés, si possible contemporains ( je préfère ici éviter les chants tradtionnels, même si ça n'est pas toujours facile pour certaines langues)
- je compte le parcours en kilomètres à vol d'oiseau. Mais contrairement à un tour du monde traditionelle qui va de proche en proche, je me suis lancé le défi d'avoir la plus grosse empreinte carbone possible ( enfin, j'exploserais les compteurs s'il fallait le faire réellement ) pour ça, j'ai calculé les distances avec un calculateur, de capitale à capitale

Mais donc attendez vous à écouter du hard-rock mongol, du metal hindi, de la pop nigérienne, un brass band russe, une ballade en grec moderne, du jazz en azéri, du rap chinois ou en cinghalais, de la soul vietnamienne, du pagan metal en dialecte tyrolien, une chanson pop turque " scandaleuse", du punk polonais...
On va entendre de l'arménien, du créole guyanais, du malgache, du maori, de l'hébreu, du quechua, du géorgien, du grec moderne...

étape 1 - Arménie ballade acoustique
Serj Tankian - Artsakh


étape 2: Guyane - créole guyanais pop
Lova Jah - Lagwiyann bel

étape 3: Afrique du sud ( Isizulu) - chanson traditionnelle
Miriam Makeba - qongqothwane

étape 4: Chine - rap
Vava - My new swag

Etape 5 Pologne - Punk rock folk
Żywiołak - Femina


Etape 6 - Islande . Pop acoustique
Svavar Knutur - Januar

étape 7 - Nouvelle Zélande ( maori) - ballade
Maisey Rika - Tangaroa whakamautai


Etape 8 - Géorgie - folk rock
Levan Kbilashvili - chanson populaire géorgienne ( oui, c'est le titre indiqué)

étape 9 - Isaël ( hébreu) - pop rock
Sarit Hadad - Kinorot Yenagnu

etape 10 - Pérou ( quechua) - pop
Renata Flores - Qawachkanchik chay Killallata

etape 11 Turquie - pop (une chanson de 2017 qui, en début d'année, a attiré les foudres des intégristes religieux pour blasphème.. ils ont mis le temps!)
Sezen Aksu - Şahane Bir Şey Yaşamak


etape 12: Tanzanie ( swahili) pop
Saida Karoli - Mapenzi kizunguzungu

Etape 13: Canada - folk rock (en Wendat)
Oki sondakwat ( 2 chansons)

étape 14: Vietnam - Rock et soul
artistes et titres variés, années 1970

étape 15: Autriche ( dialecte tyrolien) - pagan metal
Perchta- Åtem


étape 16: Madagascar - Rock
LohArano - OAY

etape 17 - Sri lanka (singhalais) - rap
Minimi ( titre inconnu)


étape 18 - Cuba - salsa
Buena vista social club - El cuarto de Tula

etape 19 Azerbaïdjan - ballade jazzy
Muslim Magomaev - Ana (maman)

etape 20 : Groenland - Rock ( en kallaallisut). on m' alancé le défi, j'ai relevé, ça me fait un peu penser aux Pogues.
Piitsukkut - seqineq

etape 21: Brésil - jazz (un classique du jazz brésilien)
Joao Gilberto et Tom Jobim - Garota de Ipanema

étape 22: Grèce - ballade en trio de guitares
Nikos Vertis - thelo na me nioseis

etape 23: Russie - Pop rock ( brass band)
Radar - Vies etot kosmos ( ce cosmos entier)

Etape 24: France - Metal Parodique.
Ultravomit - je collectionne les canards vivants

etape 25: Japon. - Musique de film, expérmental Chant I - Kenji Kawai ( BO du film d'animation Ghost in the shell)

étape 26: Inde ( New Delhi) - Metal en hindi ( à forte renvendication politique, ici une chanson qui traite du harcèlement sexuel et des agressions et dit clairement ( sous-titres en anglais) ce qu'il faudrait faire aux hommes qui ne comprennent pas la notion de consentement)
Bloodywood - Dana Dan

étape 27 : Mongolie. hard rock.  this is Mongol ( le titre est en anglais, la chanson en mongol)

etape 28: Niger. Rock. Mdou Moctar - Tarhatazed ( en tamazight?)

étape 29: Egypte . rock - Khayal ban - Bahr ( arabe)

étape 30: Corée du sud . Hard rock . Bursters- Lost child ( coréen)

Total: 231 370,17kms. J'ai fait 5,77 fois le tour de la planète sans bouger de chez moi.

hey, vous savez quoi? maintenant, j'ai envie de faire pareil, mais.. en explorant les langues régionales européennes ( oui Perchta m'a donnée cette idée, avec son dialecte tyrolien).
Parce qu'il y a des pays où les langues sont les mêmes que celles d'à côté ( Belgique, n'est-ce pas!), que par exemple l'italien, ou l'espagnol, c'est connu, mais en France , en Italie ou en Espagne, il y a une foule de dialectes méconnus et en voie de disparition.
et j'ai trouvé de la création contemporaine en gallo, en aranais, en nissart, en alsacien...

Ou / et de continuer le tour du monde, deux playlists sont possibles.

lundi 20 juin 2022

Papicha ( film 2019)

 Voilà un film dont j'ai entendu parler à sa sortie, mais aussi, récemment en moins d'une semaine par ceux personnes différentes. Visible en streaming jusqu'au 22 juin, j'ai vite profité d'avoir un soir tranquille pour le regarder.




L'histoire est simple mais hélas toujours contemporaine, si on songe à la situation des femmes  en Afghanistan.
Dans les années 90 à Alger, Nedjma, étudiante et styliste amatrice, tente de résister à la situation politique, qui oppresse chaque jour davantage les femmes: faisant le mur de la cité U, elle se rend avec sa copine Wassila clandestinement en boîte de nuit, avec la complicité (payante) du gardien de la cité U et des chauffeurs de taxi. Là, elle vend ses créations vestimentaires aux jeunes femmes ( "Papicha", c'est la jolie fille en dialecte algérois). Rien que le fait d'y aller est complexe: il faut se mettre en tenue de soirée dans la voiture, mais avoir  un hijab à portée de main pour se cacher, en cas de contrôle de police. Arrêter très vite la musique " profane". Prétendre qu'on revient d'un mariage. Faire semblant, tout le temps.

Et que fait on en discothèque, à par vendre des vêtements? Comme partout ailleurs sur la planète: on retrouve des amis, on fume, on boit, on danse, on rit, on se dispute, on drague.. en oubliant la situation politique.

Pendant ce temps les affiches de propagande se multiplient sur les murs de leur cité U,  qui vantent le "hijab de la musulmane" ; comprendre la "bonne musulmane", comme leur copine Samira qui se lève à 5h00 du matin pour faire la prière dans la chambre, pas les joyeuses fêtardes comme Wassila et Nedjma, qui rentrent à 5h00 du matin.
Samira c'est tout le contraire: la fille ecoincée malgré elle dans la tradition, un peu supersititieuse ( elle pense que boire debout et de la main gauche attire le démon) ce qui lui vaut d'être charriée par ses copines. Mais Samira a un gros problème: elle va se marier, mais... pas de son plein gré. Son fiancé a été choisi par son frère, elle doit obtempérer, alors qu'elle préfèrerait son petit ami, qui la laisserait finir ses études et travailler. Elle doit en même temps renoncer à ses études, alors qu'elle voudrait passer son diplôme, et envie la liberté des autres qui sortent, ont des amis. Sa liberté se limite a improviser un rap dans la chambre.

Kahina, elle, veut partir et ne rêve que d'aller au Canada, quitte à faire "Alger -Montréal à la nage s'il le faut"

Lassées de voir les affiches de propagande et de les enlever tous les jours, les filles, qui ont encore le droit de s'habiller en jogging ou de marcher dans les couloirs sans foulards - mais pour combien de temps - décident de se rebeller. ce qui est risqué, le colleur d'affiches est armé.
La menace est partout présente:  évoquée par les informations à la TV, par un contrôle par une police armée jusqu'aux dents, la mention de faux barrages de police qui sont des embuscades terroristes.
Les espérances de la jeunesse, passent au travers des paroles de chanson, d'un cours magistral en français sur Albert Jacquard qui évoque la société telle qu'elle devrait être...Cours violemment interrompu par un groupe de femmes endoctrinées, en hijab intégral et gants, qui viennent manifester contre l'emploi d'une langue étrangère, interrompre le cours, en sortir de force le professeur.
Le prosélytisme se fait jusque dans le bus,  des gens montent distribuer des prospectus" couvrez les filles".
La mère de Nedjma, montre à ses filles un haïk, une autre sorte de voile qu'elle a du porter des années auparavant. Une explication sur la manière traditionnelle de le draper, est très "parlante": une célibataire peut laisser une mèche de cheveux dépasser, une femme mariée ne le peut pas. L'idéal social est même qu'elle cache un oeil par pudeur, ce qui fait dire à Nedjma qu'elle sont des cyclopes. Mais comment le faire tenir? Entre les dents. Comment faire alors pour parler? Réponse: elle ne doit pas parler. Le vêtement est conçu pour empêcher même physiquement les femmes de s'exprimer. Mais 30 ans  plus tôt, il a eu son utilité, on pouvait y dissimuler des armes facilement.

Lorsque sa propre soeur, portant encore le haïk sur elle est assassinée en sa présence par une intégriste ( avec une séquence incroyablement forte de linceul qu'on noue.. tout à fait comme le voile avec lequel les trois femmes jouaient dans la séquence précédente) Nedjma décide de se venger symboliquement: elle va utiliser ce tissu, symbole de l'opression, et recruter ses copines pour organiser un défilé de haïk.. transformés en vêtements interdits. dans la cité U.
Ce n'est pas gagné, l'oppression masculine est partout: les hommes collants suivent les femmes dans la rue, le concierge se met à faire du harcèlement sexuel sur les étudiantes, le petit ami " idéal" de Nedjma n'est pas macho, mais essaye quand même de décider pour elle " après ton défilé on se mariera et on ira habiter en France, il n'y a pas d'avenir ici" ( ce en quoi il n'a pas tout à fait tort, les gens crachent dans la rue quand ils croisent une femme habillée à l'européenne, ou l'insultent. Le marchand de tissus a été racheté par un émirati et du jour au lendemain ne vend plus que des hijabs; La nourriture du restau U est farcie de bromure supposé " calmer les ardeurs" des filles, mais surtout dangereux pour leur santé; les lieux de loisirs sont détruits les uns après les autres; l'université est noyautée par les intégristes religieuses... le temps est compté et d'ici peu Nedjma et ses copines ne pourront plus aller à la plage se baigner en maillot )

Les femmes ne peuvent plus compter que sur une solidarité qui est de plus en plus fragile, chaque jour, car beaucoup cèdent à la pression sociale pour simplement ne pas risquer leur vie.

Ce passé tragique, c'est celui de beaucoup de femmes pendant la "décennie noire", victimes anonymes à qui la réalisatrice Mounia Meddour donne des noms et des visages. Les jeunes actrices (et les quelques jeunes acteurs aussi, bien que leurs rôles soient plus secondaires) sont excellentes.
Par contre attention, c 'est un drame,et plus dur que je ne pensais, donc je préviens pour ceux qui sont sensibles, ça finit plutôt mal...
Mais c'est une jolie découverte inattendue, qui a d'ailleurs gagné pas mal de prix Je l'avais repéré mais je n'étais pas vraiment libre en 2019, et je n'avais pas pu y aller.

S'il vous tente, vous pouvez le voir ici, jusqu'à après demain, le 22/06

Plus d'informations sur allociné
Film où on entend plusieurs langues: arabe algérien majoritairement, mais aussi anglais et français, par ci par là. Et c'est d'ailleurs assez marrant d'entendre les gens passer naturellement d'une langue à l'autre en plein milieu d'une phrase. Le biliguisme le plus total.

vendredi 17 juin 2022

Hamlet (film 1948) + quelques autres versions

 Voyons, journée du théâtre anglais....

J'ai un recueil où il y Hamlet, Othello et Macbeth et je n'arrivais pas à me décider lequel choisir.

Quand soudain.. hé mai, il y a le défi cinéma aussi en même temps.
Hamlet, je l'ai déjà lu 3 fois: au lycée,  à l'université, et .. une autre fois pour moi. C'est extrêmement rare que je relise...

Othello et MacBeth, je les avais lus aussi, mais de mémoire, les traductions dans cette édition ne m'avaient pas emballée.
MacBeth le film de et avec Orson Welles, 1948 aussi, est déjà chroniqué ici. ( et effectivement, j'y disais déjà tout le mal que je pense de la traduction de Jouve)

Donc, ben, va pour le revisionnage d'Hamlet que j'avais vu au ciné, en VOST, il y a des années quand mon ciné art et essai faisait encore des rétrospectives intéressantes.
et là, chiche que cette fois, je me le regarde sans sous titres? Après tout je connais l'histoire ( et hint: il y ales sous-titres auto générés en anglais, pas trop à cîté de la plaque, puisque cette fois c'est de l'anglais so britosh, et Youtube n'est pas trop à la rue - pas trop, hein, il rame quand même un peu parfois  "question it, Horatio" => " question iteration")

Va pour Hamlet, de et avec sir Laurence Olivier. Peut-être LE meilleur acteur anglais du XX° siècle? enfin, pas le seul, puisque j'en mentionne deux autres marquants un peu plus bas, mais C'est toujours lui qui me vient en tête en premier si on me demande de citer un acteur anglais.
(et j'avais totalement oublié que Peter Cushing y apparaît dans un petit rôle, Osric)
Je ne vous ferai pas l'affront de résumer l'histoire, hein, wikipédia est là pour ça.


Il s'agit d'une version abrégée, bien qu'elle fasse 2h30: pour l'adaptation en film, Olivier a dû couper des scène, supprimer des personnages (Rosencrantz et Gildenstern par exemple), le descriptif de la vidéo est très précis et intéressant à ce sujet.

Alors oui, effectivement, il saute aux yeux que Laurence Olivier ( 41 ans) est ...un rien trop âgé pour ce rôle ( ce n'est pas tant son âge à lui qui pose problème, mais le fait que l'actrice qui joue le rôle de Gertrude, sa mère, a.. 11 ans de moins que lui, et que oui, ça se voit beaucoup, là).
Mais, son talent fait qu'on lui pardonne cet étrange choix de casting, il n'a pas gagné l'oscar du meilleur acteur pour rien.
Donc, un plaisir à revoir, malgré le côté un peu vieillot de la mise en scène, ni simplement théâtre filmé, ni film en décors naturels.

Mais je vous laisse la possibilité de choisir entre quand même 3 superstars du théâtre anglais classique.
Prenons la même scène " to be or not to be" évidemment, et faites votre choix:

1948 , Laurence Olivier


1964: Richard Burton (39 ans, donc.. guère plus jeune qu'Olivier), dans une version sur scène, qui a donc une toute autre dynamique, là ou le film opte pour transcrire les pensées de Hamlet en partie en voix-off.
Fait rigolo, dans cette version le rôle de Gertrude est aussi tenu par Eileen Herlie, c'est à dire la même actrice que dans la version d'Olivier. Elle a souvent tenu ce rôle et pour une fois, elle était plus âgée que son "fils" sur scène. Enfin, plus âgée de seulement 7 ans (46 ans )


Version audio, les 4 monologues par Sir John Gielgud (en 1951, il bat les autres à plates coutures, 47 ans. Et là, après vérification, Gertrude bat aussi les records, en ayant 13 ans de moins que lui!). Dommage qu'il n'y ait pas de version filmée, même juste une partie c'est un acteur que j'ai vu dans plusieurs films et que j'aime beaucoup. C'était apparemment une pièce enregistrée pour la radio.

Et pour compléter, une version contemporaine, Mais en prononciation Renaissance ( et pour avoir vu une pièce de Racine en prononciation XVII° siècle, je vous assure qu'en français, c'est le même genre de curiosité).
Le plus jeune acteur, la version la plus récente, mais... la prononciation la plus ancienne; et sans avoir lu l'explication, j'aurais pensé à un accent régional, sans trop savoir le situer.
Et l'approche est différente: non pas des pensées suicidaires, mais... Hamlet qui pose des questions existentielles générales et de l'avis des commentateurs, truffées de sous-entendus et de blagues olés olés.
Je ne comprendrai plus ce monologue de la même façon, maintenant.

et OMG! Ce monsieur, Ben Crystal, qui a mon âge, est un fils de linguiste, et a étudié lui aussi la linguistique en plus du théâtre! Wouhou, un amateur de linguistique, ça fait plaisir! 💖 Jolie découverte.


 film européen hors France: Grande-Bretagne.