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vendredi 29 novembre 2019

Quand passent les cigognes ( long métrage 1957)

Voilà un film que ma mère avait vu il y a très très longtemps, et qu'elle avait beaucoup aimé, dont elle avait parlé avec mon correspondant et binôme de sous-titrage quand il est venu nous voir.

Donc puisque le cinéma d'art et d'essai le rediffusait, hop, j'embarque ma mère, on va voir le film!

Attention DRAME et FILM DE GUERRE. Autant le mettre en gros pour ceux qui seraient rétifs aux films tristes et aux scènes de guerre.

Le point traduction: le titre original Летят журавли, signifie" les grues volent". Probablement trop peu poétiques, les animaux ont été changés, le titre a été adapté. C'est un peu tiré par les cheveux pour le rendre plus vendeur, mais en l'occurrence, il n'y a pas de gros problème, c'est en référence au poème que récite l'héroïne à plusieurs reprises, peu importe dans le fond de quels oiseaux migrateurs il s'agit, tant qu'ils symbolisent les soldats partis au front dont on attend le retour.

Détail à noter:le film est ressorti en version remasterisée le 8 et 9 mai. Ce n'est pas une approximation.
Le 8 mai c'est l'armistice en Europe de l'ouest, le 9 c'est le jour de la Victoire en Russie.
La capitulation a été signée peu avant minuit à Berlin, mais c'était déjà le lendemain en Russie pour cause de décalage horaire.

Et donc, le film, réalisé en 1957, raconte en fait ce qui se passait en Russie, 15 ans plus tôt: la mobilisation de forces vives de la nation, sur le front est contre l'Allemagne nazie, et les difficultés quotidiennes de ceux restés à l'arrière.
Car en Europe de l'Ouest, on l'oublie trop souvent, mais la seconde guerre mondiale impliquait un autre front, de l'autre côté, en Europe centrale et de l'Est. Et les pays concernés ont subi d'énormes pertes humaines et matérielles (il n'y a qu'à voir le bilan de la bataille de Stalingrad).

J'aime ce genre de cadrages, vous ne pouvez pas savoir à quel point!

Pourtant tout commençait bien, en 1939: Veronika, surnommée Bielka (écureuil, ce détail va avoir son importance) par son fiancé Boris, prend la vie avec légèreté, malgré la menace de la guerre. Elle est Boris s'adorent, ils vont se marier, l'avenir leur sourit. Boris vit dans un appartement avec ses parents, sa soeur, sa grand-mère et Mark, son cousin, qui est vraiment très lourd et harcèle Veronika en espérant qu'elle le choisisse lui, plutôt que son cousin.
Mais lorsque la guerre éclate, Boris se porte volontaire pour partir au front, chose qu'il a bien évidemment caché à Veronika et à sa famille. Et part donc pile le jour de l'anniversaire de Veronika, lui laissant comme cadeau et souvenir un écureuil en peluche, qui tient un panier de noisettes. Il a caché sous les noisettes un mot d'adieu, que Veronika ne trouvera pas. Ce sera la dernière fois qu'ils se verront.


Quelques temps plus tard, nouvelle perte pour elle: alors que ses parents l'ont poussée à aller s'abriter dans le métro, lorsqu'elle ressort, son immeuble est détruit, ses parents sont morts, elle est contrainte de trouver refuge chez les parents de Boris qui l'accueillent volontiers.elle n'a plus comme souvenir de son passé que l'écureuil en peluche quelle emmène partout avec elle. Alors qu'elle a quasiment perdu le goût de vivre, nouveau coup dur, lors d'une attaque aérienne, Mark profite de sa dépression et de sa terreur pour la violer.
Oui je vous l'ai dit, c'est un DRAME.


Et à l'époque, que fait on pour sauver son honneur? Soit on se suicide, soit on épouse son agresseur. C'est ce que Veronika fait, car elle espère encore revoir Boris vivant, bien qu'elle soit très fortement tentée parla première option et on la comprend. D'autant que la soeur de Boris et son père - qui ne savent pas la vraie motivation de ce mariage très peu heureux - la voient maintenant comme une traitresse qui n'a même pas attendu une annonce officielle de mort ou de disparition.

Toute la famille partira ensuite à l'arrière en Sibérie, car le père de Boris est médecin, et va donc s'occuper de soigner les blessés. Veronika suit donc tout le monde, s'implique dans l'aide aux blessés, va encore être tentée par le suicide, mais finit pas réagir le jour où son enflure de mari lui vole son écureuil pour l'offrir à sa maîtresse. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle va enfin trouver la lettre cachée sur peluche, la lettre tant attendue, qu'elle avait depuis le début.

Et ensuite? Ben... c'est encore plus triste! A peu près au niveau du Tombeau des lucioles, mon mètre-étalon du film lacrymogène.

Mais franchement je vous le conseille, ne serait ce que parce que l'héroïne est un beau personnage féminin, qui même aux pires moments, trouve encore la force de résister au désespoir et s'accroche àtout ce qu'elle peut. Parce que l'actrice, Tatiana Samoïlova, est très convaincante dans ce rôle difficile. Que l'oncle Fiodor est aussi un personnage intéressant. Que les cadrages et la réalisation sont somptueux, les plans et les mouvements de caméras sont largement en avance sur leur temps, la profondeur de champ est digne d'Orson Welles ou de Fritz Lang, et ce n'est pas peu dire.

Plastiquement, c'est magnifique.

pas besoin de gros effets pour signifier la guerre , le siège, les difficultés
Et cet écureuil en peluche est trop chou, d'autant qu'il y a aussi quelqu'un que je surnomme "l'écureuil" à part moi, donc hautement symbolique pour moi aussi.

 Mais donc, à voir, un excellent film, à vous de voir si vous êtes du genre à pleurer au cinéma ( parce que là,c'est mal parti pour garde votre dignité en public.Ce n'est pas mon cas et pourtant, j'ai eu du mal à ne pas déprimer. Même là, en y repensant et en tapant, j'ai un peu le moral à zéro!)

lundi 18 novembre 2019

Лучше,чем люди (série TV, 2018)


Une fois n'est pas coutume, on va parler d'une série TV. Oui, mais une série TV russe. Forcément, je reste dans la droite ligne de mes études et je multiplie les supports.16 épisodes d'une heure ça fait 16h00 à entendre la langue et c'est précieux quand on étudie à distance. Accrochez vous ça va être long, puisque je parle de la série entière, ses qualités, ses défauts, les personnages ...

En fait au résumé sur Allociné qui nous parle d'une famille qui se retrouve avec un robot tueur comme femme de ménage, je croyais à un remake russe de Akta Manniskor/Real Humans. Hé non, c'est une erreur de la part d'Allociné.

Distribué à l'international sous le titre "Better than us" que je trouve un peu fade  par rapport l'original. " Mieux que nous", mais qui " nous"?
"Mieux que les humains/les gens" c'est la traduction la plus claire du titre d'origine.


Le début part en effet sur le même principe: dans quelques dizaines d'années, les robots humanoïdes feront partie intégrante du paysage. Il y en a de toutes sortes, aides pour personne âgées, assistants pour les travaux lourds, compagnie pour esseulés,  et bien sûr robots sexuels.
Il y a bien une frange de la population, les" liquidateurs"qui s'opposent à cette invasion aux cris de " Vivent les vivants", mais il sont assez mal vu du reste de la population, car ils volent, et cassent les robots,  et l'opposition reste minoritaire.
Donc jusque là, effectivement, quelque chose de très proche de la série suédoise.

Mais celle-ci est assez maligne pour ne pas copier à 100% et s'oriente très vite sur un scénario moins social, et plus policier, avec références à la corruption du monde des affaires...
Par contre comme il y a beaucoup de personnages, certains il est vrai peu utiles et qui font hélas partir l'histoire dans un scénario à tiroir.. ou au contraire pourraient amener une seconde piste intéressante qui n'est pas développée, c'est parfois dur à suivre et la série n'est pas exempte de défauts.

Donc tout commence lorsque Viktor Toropov, homme d'affaires très peu recommandable à la tête de l'entreprise Cronos, spécialisée en robots sexuels, décide d'élargir son public cible. Sous la pression il est vrai de son beau-père, le tout aussi peu recommandable Alexei Lossev, qui dirige une commission ministérielle de robotique.
Le plan est donc de faire créer par Cronos (dont Alexei est le vrai propriétaire, Toropov n'est que son homme de paille)  une nouvelle gamme de robots assistants de vie pour retraités, afin de mettre en place nationalement un plan de départs massifs en retraite anticipée. Les humains pourront se la couler douce si une armée d'employés dociles et qui ne reçoivent pas de salaire les remplace. Et Cronos éliminera la concurrence en anticipant la commande.

Donc un membre éminent d'une commission ministérielle, propriétaire d'une entreprise de robotique, confie en sous-main à sa propre société le développement d'un super robot dans le but de répondre à un futur appel d'offre du ministère. HO le beau délit d'initié!

Mais comme Toropov est un incapable, il commande en toute discrétion un prototype derobot ultra perfectionné en Chine, aux apparences de ahem... disons de call-girl. Il va falloir la remanier pour en faire une digne infirmière pour personnes âgées/ cantinière/ travailleuse/ sociale/ puéricultrice ou tout autre travail respectable.

ce qui n'est pas gagné, vu sa fonction première: une femme robot trop belle et trop compétente ne sera jamais achetée par la moitié de l'humanité qui y verrait une concurrence déloyale
C'est donc l'associé et larbin de Toropov, Igor Maslovsky, ingénieur surdoué de la robotique, qui va se coltiner le sale boulot de devoir trifouiller la mémoire d'Arisa, le prototype, pour la décliner à des millions d'exemplaires plus grand public.
Mais évidemment rien ne se passe comme prévu. Le mode d'emploi est en chinois, il manque des pages,hé oui les gars, fallait pas acheter chez Alibaba! Un employé un peu trop curieux qui essaye de toucher le prototype, et la direction va découvrir que ce robot là n'est pas du tout équipé des limites des lois d'Asimov.
En clair, voilà la société avec un cadavre sur les bras, et Arisa, capable d'une certaine pensée autonome, qui s'enfuit pendant que Toropov fait appel à Gleb son "assistant". Un mafieux qui a la particularité d'avoir organisé le gang des liquidateurs, afin de monter une fausse opposition. Il manipule de vrais paumés, punk, marginaux, chômeurs revanchards remplacés par des robots.. pour créer de toutes pièces le buzz nécessaire au fonctionnement de Cronos. Liquidateurs qui ne sont évidemment pas au courant du double jeu de leur "chef".

Et donc sur ces entrefaites, le cadavre de l'employé étranglé par le robot en fuite arrive à la morgue où travaille Gueorgui, un ancien neurochirurgien brillant mais qui  COMME PAR HASARD a perdu son travail quelques années plus tôt par la faute de Toropov et s'est retrouvé à jouer les médecins légistes à la morgue du coin ( le fils de Toropov était malade, Gueorgui l'a opéré, mais l'opération a été un échec et Toropov s'est vengé en faisant virer Gueorgui, et en mettant à sa place un chef de service plutôt incompétent  mais qui a développé un système mafieux: le malade prêt à payer des honoraires faramineux, de plusieurs millions de roubles,  passera en premier peu importe les cas d'urgence. Les pauvres seront relégués en fin de liste d'attente).
Suite à ça, il a aussi perdu sa famille: sa femme a divorcé, s'est remariée, et veut partir en Australie en obtenant la garde exclusive de leurs deux enfants. Donc des problèmes à tous les niveaux pour lui. Et c'est à ce moment qu'arrive un camion contenant non seulement le cadavre de l'employé étranglé, avec la consigne de classer ça comme crise cardiaque, mais aussi Arisa qui COMME PAR HASARD a profité d'un moment d'inattention pour se glisser hors de la société Cronos par ce biais.

Gueorgui reçoit donc l'ordre par la société de son pire ennemi (avec la menace de perdre cette fois plus que son travail s'il n'obtempère pas) de camoufler ce meurtre en décès naturel. Son erreur étant de ne rien vouloir avoir à faire avec ça, et de faire disparaitre le cadavre avec la morgue en faisant passer ça pour un acte des liquidateurs. Et donc, très mauvaise idée qui a pour effet d'attirer l'attention de la police sur lui. Or l'enquêteur Varlamov a un dossier énorme sur Toropov, Cronos et leurs méthodes mafieuses, sans avoir jamais pu les coincer, puisque la puissante société sait s'y prendre pour lier les langues à grands coups de millions. Et devine bien vite que le pauvre Gueorgui est victime de chantage. Sauf que ben.. interdiction de poursuivre l'enquête, elle touche de trop près à des gens riches et puissants, le flic va devoir ruser.

Mais entretemps, Arisa a rencontré Sonia, la fille de Gueorgui, qui, étant la première à lui parler, a été désignée " premier utilisateur" du robot. Arisa va donc suivre Sonia et s'incruster dans la vie de Gueorgui et ses enfants.
Ce que Gueorgui ne sait alors pas c'est que d'une part, ce robot "illégal" et pot de colle est recherché par exactement la personne qu'il déteste, et qui le déteste le plus au monde. Que le robot est justement le tueur par qui sont arrivés ses problèmes et que la moitié des mafieux de la ville recherche.
Et qu'Arisa, on le saura plus tard, est programmée pour non pas se croire humaine, mais pour être la parfaite "mère de famille".

Elle va donc s'autoproclamer membre de la famille, tout en ayant absolument conscience de sa nature différente, et est prête à tout pour défendre "sa" famille, y compris à faire passer de vie à trépas ceux dont elle estime qu'ils sont un danger, une menace ou une gêne pour "sa famille". Ce qu'est au passage l'ex-femme de Gueorgui, ou toute potentielle rivale sentimentale d'ailleurs.

Cet attachement sauvera la vie de Gueorgui d'ailleurs, lorsque Toropov découvre que c'est lui qui a récupéré le prototype: le seul moyen de faire obtempérer la dangereuse Arisa pour participer à l'appel d'offre du ministère, en forme de jeu télévisé, étant que personne ne touche à SES humains.

Et Gueorgui,son ex femme, les deux enfants et le robot vont devoir cohabiter et donner à longueur de publicités l'image d'une famille unie et heureuse avec leur robot domestique. La réalité étant bien surtout autre: pressions et menaces d'un groupe mafieux les obligeant à cohabiter avec un robot dangereux, jaloux et imprévisible. Vu qu'elle est aussi capable d'assommer quelqu'un de la famille ou de le tyranniser "pour son bien" si c'est ce que son algorithme lui inspire.
La famille idéale: papa et maman ( divorcés forcés de cohabiter) un fils (qui fricote avec les délinquants anti-robots), une fille et..une super-nanny-cuisinière qui peut aussi faire tueuse sans gages si son maître le lui demande
C'était long, mais.. Ce n'est que le début, les quelques premiers épisodes.
Car il y a une foule de personnages secondaires et parfois des relations entre eux un peu artificielles ( mais bon, les deus ex machina de ce genre sont légion dans les séries américaines qui n'ont pas souvent la sagesse de s'arrêter à 16 épisodes!) . C'est parti pour une série de coïncidences connues aussi sous le nom de" grosses ficelles"

- Comme par hasard, Egor, le fils de Gueorgui rencontre Janna, punkette qui travaille dans bar avec son frère Bars, et tout deux sont membres importants des liquidateurs, dont le bar est le QG. Pour essayer de plaire à la jolie Janna, Egor va donc intégrer le groupe de délinquants et se retrouver derrière les barreaux, attirant un peu plus l'attention de la police sur son père.

- Comme par hasard, la petite amie de Bars est l'assistante personnelle de Maslovsky, l'ingénieur exploité par Toropov, et tente tout pour que les liquidateurs viennent mettre le souk chez Cronos.

- Comme par hasard, la présentatrice vedette qui mène les interviews sur le thème de la robotique est Svetlana, la fille de Lossev (revenez au début) et la femme de Toropov. Dépressive depuis la mort de son fils, Maslovsky lui a construit un "Supertoy" pour remplacer le cher disparu, et sa raison menace sans cesse de chanceler sous l'effet conjugué de son père qui la harcèle pour "refaire un héritier" et de son mari qui la déteste et fait tout pour la faire envoyer à l'asile. Conséquence, entre victimes, on s'épaule, on se soutient et bien sûr, Maslovsky est devenu l'amant de Svetlana.

- Comme par hasard, il y a une taupe placée par Gleb chez les flics, qui aura le temps de faire du dégât avant d'être découvert.

- Comme par hasard, il y a Lara, une hackeuse dont on ne sait pas d'où elle vient ni pour qui elle joue Principalement pour sa propre survie: atteinte d'un cancer, elle est condamnée si elle ne trouve pas les 18 millions réclamés par le chirurgien véreux pour l'opérer. Et donc son plan est: draguer Gueorgui, lui soutirer Arisa qu'il ne supporte plus de toutes façons, et la vendre au plus offrant pour payer son opération.

- Comme par hasard, la prochaine tâche que Cronos veut coller à Arisa c'est d'opérer un vrai patient, je ne vous fais pas l'affront de vous dire qui va se porter volontaire contre une opération gratuite et des sous pour sa famille, au cas où Arisa aurait envie de trucider sa rivale en faisant passer ça pour une erreur. Erreur qui arrangerait bien Cronos, la société étant dans l'impossibilité de tenir les promesses mirobolantes faites au ministère par Victor-le-trouduc. Pas'd'bol, Arisa est incapable de faire des erreurs ( ça aurait eu le mérite de débarrasser l'action d'un personnage mal écrit)

Donc voilà, dans l'absolu, il y a vraiment des personnages dont on aurait pu se passer, Lara en tête: elle arrive tardivement dans l'histoire, ne sert qu'à la rendre plus embrouillée, à créer un artificiel triangle amoureux pour éviter que le héros ne développe un penchant pour la mécanophilie -désolée, oui j'ai honte de cette référence :D Elle traîne évidemment outre son cancer, des casseroles familiales dignes d'un roman feuilleton et qui ne font qu'ajouter des personnages inutiles bref, on s'en passerait.

Pareil pour la copine de Bars/assistante de l'ingénieur, ou l'avocate de l'ex-femme.
L'intrigue autour d'Egor et Janna aussi est en trop, il aurait suffi de ne pas se faire croiser ces personnages et .. ça aurait allégé le tout. Pareil pour celle entre Svetlana et Igor, ça n'apporte par grand chose - hormis d'appuyer le fait que Viktor est un trouduc, ce qu'on avait compris depuis sa première apparition -  et ça délaye l'intrigue, faisant passer les problématiques intéressantes au second plan.Y compris le personnage même, pourtant central, d'Arisa, ses capacités, l'avancée technique et la menace qu'elle représente. Le robot, paradoxalement, passe parfois au second plan.

Il n'y a pas que des personnages féminins qui auraient pu être virés ou améliorés: Igor, Alexei, le grand père, le flic qui est assassiné, une bonne partie des liquidateurs ne sont pas assez bien développés pour être intéressants. Egor est assez tête-à-claque, comme peut l'être un ado de 16 ans entre en père à la dérive et une mère poule.
Le copain d'Egor et son père et son robot sexuel, les petits harceleurs du collège, le nouveau mari ne servent à rien du tout.

Pourtant, il y en a que j'aime bien: Janna et Bars, ou plutôt leur relation frère-soeur, Gueorgui ( le mec malchanceux à qui tout arrive et surtout le pire mais qui garde une philosophie de vie à la limite du masochisme) ou même Arisa et ses réactions robotiques, Varlamov, Gleb le mafieux .. ceux-ci sont mieux développés et donc plus intéressants.

A surveiller: l'acteur Aleksandr Kouznetsov (Bars, le punk qui arbore de magnifiques tatouages.. entièrement faux. Apparemment ce sont des motifs collés au pinceau, ça doit chatouiller) Dans tout le casting, il sort du lot: je le trouve très bon, et je pense qu'on reverra assez souvent sa bonne tête et son nez de boxeur.
Enlever quelques personnages secondaires, limiter les intrigues parallèles et rester plus centré aurait été mieux. Mais là, la série veut faire tenir en 16 épisodes une matière trop dense, développer trop d'intrigues et le résultat est curieux: parfois on s'y perd entre qui est qui, qui fait quoi ( franchement j'ai cru un moment que Lara et l'assistante d'Igor étaient une seule et même personne, non, elles sont deux) et par moment de trop longs dialogues sur ces sous-intrigues qui donnent l'impression que le rythme s'enlise. Ca va trop vite et.. pas assez!

Et les derniers épisodes sont un peu mous, d'autant qu'ils laissent une bonne place à la peu intéressante Lara au détriment des autres. Mais bon, quelqu'un au scénario a du se dire" faut finir par une histoire sentimentale, le héros est divorcé et médecin, collons -lui une malade célibataire dans les pattes ". A tout les coups, le personnage a été rajouté tardivement en cours de route quand ils se sont rendu compte qu'il n'y aurait pas d'histoire d'amour, et que ça manquait de bons sentiments d'où ce côté cheveu sur la soupe.
Et la toute fin, genre les 10 dernières minutes, c'est vraiment la flemme absolue (ho purée on a laissé en plan nos personnages, y compris ceux dont tout le monde se fout vite " 3 mois plus tard, que sont-ils devenus..." Genre, tu vas me faire croire que la gamine qui a été abandonnée par sa mère, ne l'a jamais vue, a été élevée toute sa vie par sa grand-mère en croyant qu'elle était sa mère, va en 3 mois non seulement avoir encaissé le coup, accepté les mensonges de sa mère et sa grand-mère et tout le toutim? Un coup à être en thérapie jusqu'à ses 45ans, oui!)
Donc fin à oublier. Trop cucul-la-praline.

Donc des personnages et des pistes intéressants, qui sont un peu délaissés sans aller jusqu'au bout de leur potentiel ( genre "le flicage", tout le monde porte un bracelet électronique qui sert de tout et transforme ton bras en surface cliquable : terminal pour commander sur internet, téléphone, alarme, gps... et tout le monde trouve ça normal)

oui, tu peux même payer tes amendes comme ça... les flics te font banquer et la banque te flique
Mais voilà malgré tout, c'est un réel plaisir que d'avoir vu une série russe, en VO avec ho miracle des sous-titres bien faits et quasiment sans fautes, même s'ils sont trop polis, mettant systématiquement du vouvoiement quand il n'y en a pas. Ces mafieux russes sont décidément très policés.
Et non, твою мать! ne signifie pas gentiment " et merde..." Techniquement c'est " ta mère!" ( oui, on l'a aussi en français) souvent employé comme " va te faire...! ( faire ce que vous voulez, laissez parler la créativité).

Et ce n'est pas comme on pourrait le croire une simple copie de Akta Manniskor. Il y a un côté plus politique, basé sur la corruption, et un angle policier. Là où la série suédoise abordait les choses d'un point de vue social. c'est différents et par bien des points, Akta Manniskor est beaucoup plus réussie.
Mais celle -ci a réussi à m'accrocher avec ses défauts, et son casting de gens normaux ( pas de super canon hormis la parfaite et inhumaine femme robot. D'ailleurs l'actrice, Paulina Andreeva, est très bien et n'humanise jamais trop son personnage qui reste raide et.. robotique. Je suis curieuse de la voir dans une rôle plus " vivant "maintenant. Les autres ont soit des tronches patibulaires, soit des têtes ... normales. Oui, j'ai vu des commentaires sur Allociné qui se plaignaient de ça.)

Alors qu'après 3 épisodes j'ai laissé Westworld en plan faute de temps, sans être spécialement pressée de le reprendre.J'essaierai de la reprendre quand j'aurais plus de temps et demotivation pour écouter un peu d'anglais.

Ceci dit je n'en ai pas fini avec cette série, j'ai encore des pistes pour l'exploiter. Puisqu 'évidemment, mon objectif premier reste linguistique,ce qui aide à mieux passer sur les défauts de la série.

Je n'ai pas Netflix, je l'ai vue en squattant le compte de quelqu'un. Ceci dit, je vais probablement prendre le mois gratuit, près mes partiels, le temps d'utiliser un " truc" proposé ici par Lauriane. On verra si par la suite d'autres programmes russes ou allemands y apparaissent. Pour le moment, il y en a trop peu pour me motiver à m'y abonner.

Apprendre une langue grâce à Netflix ( malheureusement ça ne fonctionne qu'avec netflix et chrome)



mercredi 6 novembre 2019

Pères et fils - Ivan Tourgueniev

Evidemment, si vous n'aimez pas la littérature russe, c'est mal parti pour ces quelques mois, vu la quantité d'ouvrages russes que j'ai à lire...

Après Pouchkine, Tchekho, 3° auteur: Tourgueniev. Ca tombe bien j'avais lu quelques titres de cet auteur que j'avais plutôt apprécié. apparemment, il ne laisse pas indifférent, un de mes correspondants russes le déteste.

Mais donc 3° essai, sur un texte encore plus long que les deux précédents, et je confirme deux choses que j'avais supposées: l'auteur est plus à l'aise sur les récits longs, et il fait preuve d'un humour assez noir auquel j'accroche bien. Je m'étais demandé si c'était le fait du traducteur, mais.. 3 ouvrages, 3 traducteurs différents de différentes époques et 3fois le même ressenti, Donc ce doit bien être une question de style personnel. Qui fait que j'ai définitivement abandonné mon préjugé d'un auteur de romans un peu mièvre dans la veine du romantisme à l'eau de rose.

Du bon sentiment il y en a mais.. pas étouffant, pas omniprésent, pas " cucul-la-praline"
Des descriptions de paysages magnifiques , il y en a aussi mais peu importe l'action, ils ne sont pas là pour refléter les états d'âmes d'un personnage geignard (René, oui c'est à toi que je pense!)

Et en fait,j'ai presque eu l'impression par moment de lire du Maupassant , et de fait, Tourgueniev est classé parmi les auteurs réalistes, est venu en France et a sympathisé avec des gens comme Flaubert, Zola, Daudet et Maupassant entre autres. Donc le rapprochement n'est pas absurde.

Très mauvais choix d'illustration: non seulement l'histoire n'a rien à voir avec Pierre le grand et son fils, mais elle se passe plus d'un siècle plus tard.
Et les relations familiales là-dedans sont loin d'être aussi houleuses que celle du tsar et de son fils. Puisque les deux pères adorent leurs fils respectifs

Et ce "Pères et fils " voit s'opposer deux générations, et deux ou trois mondes en fait. Des gens qui bien qu'ils s'aiment ou s'apprécient, ont beaucoup de difficultés  se comprendre. Un conflit générationnel doublé de visions opposées de la politique, ça n'aide pas à la bonne entente.

l'étudiant Arkadii Nikolaievitch, 24 ans, rentre dans sa famille pour les vacances, flanqué d' Evguenii Vassiliev Bazarov, camarade légèrement plus âgé, qui rentre dans son village après avoir passé son diplôme de médecine. comme Bazarov se rend un peu plus loin, Arkadii, qui l'admire et le considère comme une sorte de mentor, l'a invité à faire une halte et à passer quelques jours chez lui avant de poursuivre le voyage.Voilà pour la génération des fils.

Le père d'Arkadii , Nikolai est un brave homme, un veuf qui vit avec une jeune femme d'origine modeste qu'il n'a pas épousée mais avec qui il a eu un enfant, et son frère Pavel. Nikolai et Pavel sont de petite noblesse désargentée,et vivent à la campagne, mais bien que d'âge proche, ils sont très différents.
Nikolai représente le courant romantique, il vit à la campagne, admire les plantes et les couchers de soleil, joue du violoncelle pour se détendre et anticipe les réformes agraires qui annoncent l'abolition du servage.
Pavel est un gentilhomme raide comme la justice, d'une élégance raffinée héritée du temps où il vivait en ville qui parait vaguement ridicule et le fait passer pour un original. Il déteste le désordre et a des principes moraux stricts qui font qu'il voit d'un mauvais oeil le ménage "à la colle" de son frère avec une fille de la campagne (oubliant un peu vite son passé de séducteur). Pavel c'est l'incarnation de l'époque de l'anglomanie et de la gallomanie, qui truffe ses phrases de références érudites et de citations en français.

Arkadi et Bazarov sont des "hommes nouveaux", plutôt slavophiles et .. nihilistes. Enfin,surtout Bazarov, Arkadii suit le mouvement, et Bazarov n'hésite pas à se moquer régulièrement de lui en lâchant le pire qualificatif possible:"Romantique!"
Autant dire qu'entre Bazarov le nihiliste athée qui ne respecte rien et ne jure que par la science et l'oncle Pavel qui ne comprend même pas que l'on puisse être athée, la situation est vite à couteau tiré d'autant que Bazarov est un peu parasite pique-assiette, du genre à s'incruster pour longtemps.

Tandis que Nikolaï et son fils qui sont un peu dans le même état d'esprit s'entendent à merveille ( Nikolaï est un père comme j'aurais aimé avoir: sympathique,de bonne humeur, bienveillant.. tout le contraire de ce qu'était mon sinistre paternel) et essaye autant que possible de limiter les frictions entre deux caractères aussi opposés.
Les deux étudiants finiront par partir lorsque Bazarov qui s'ennuie à la campagne se souvient qu'il doit aller voir ses propres parents, de braves roturiers pauvres, mais qui l'adulent - ce qui est encore pour lui d'un ennui mortel. La visite aux parents Bazarov sera tardive et courte, car entre temps, les deux compères vont s'incruster ailleurs, chez la riche veuve Odintsov et sa soeur, Arkadii parce qu'elle lui plaît et qu'il espère la séduire, Bazarov pour s'occuper, manger et boire à l'oeil. Madame Odintsov les a invités surtout car , en tant que dame de la noblesse campagnarde, la fréquentation des citadins lui manque, et le nihilisme des " jeunes" l'intrigue et l'amuse. Cette rencontre sera le point de départ d'une brouille ou plutôt d'un détachement progressif entre Arkadii et Bazarov qui se lasse d'un acolyte qu'il ne peut pas entièrement mouler à son envie. et Arkadii qui se rend vite compte qu'en amitié aussi " loin des yeux, loin du coeur"

Et donc, parfois, une lecture imposée s'avère une bonne surprise. Parce que Tourgueniev détourne les motifs littéraires habituels: un duel parfaitement ridicule, pour un motif ridicule, et qui se finit de manière ridicule ( et parodie donc celui d'Eugène Oneguine, qui était déjà traité avec un certain détachement satirique par Pouchkine), une tombe solitaire d'un homme mort jeune, qui est forcément un écho à la description de celle de Lenski dans Eugène Oneguine donc. A ce détail près que si chez Pouchkine, les passants on une pensée émue pour le personnage mort tristement jeune, chez Tourgueniev, la tombe solitaire est régulièrement visitée par les moutons qui paissent dans le champ d'à côté ( détail qui, je pense, en dit long sur le décalage avec le mouvement romantique). Le personnage qui git d'ailleurs sous la dalle, que tout le monde pensait promis à un brillant avenir est d'ailleurs mort dans une circonstance particulièrement ironique.

Et l'auteur conclut son histoire " deux mariages et un enterrement" avec un "là, normalement je devrais arrêter mon récit, mais c'est toujours frustrant de ne pas savoir ce que deviennent les personnages".. et hop quelques pages pour nous expliquer qu'ils vécurent pour la plupart une vie passablement terne et ennuyeuse ( du style "la riche veuve a fini par se remarier avec un homme jeune particulièrement inintéressant. Peut être finiront-il avec un peu de chance par s'aimer un jour,qui sait...")

Oui j'aime bien ce genre de situations qui cassent le quatrième mur et montre que l'auteur n'est pas dupe de son métier d'écrivain et met le lecteur dans la confidence de ne pas trop prendre tout ça au sérieux.
Puisque de toute façon, tout au long du récit, tout le monde est ridiculisé ou se révèle l'opposé des conventions à plus ou moins brève échéance ( même la gentille Katia : douce, gentille délicate, timide, effacée devant son impressionnante soeur dont le charisme lui fait un peu peur... l'incarnation de la jeune fille pure et idéale... qui révèle un caractère inflexible et un orgueil rare: " puisqu'il qu'il paraît que j'ai de joli pieds, il rampera devant eux avant peu!")

lundi 4 novembre 2019

Les trois soeurs - Anton Tchékhov

Suite du programme littéraire, on continue l'exploration de la littérature du XIX° siècle ( enfin, début XX°,publication et premières représentations en 1901). Et autant j'ai plutôt apprécié Tchékhov pour ses nouvelles, autant son théâtre ne m'emballe pas spécialement.

Donc un auteur qui ne me convainc pas toujours, et c'est une fois de plus le cas.
Donc trois soeurs, et un frère, qui n'est pas mentionné dans le titre. C'est vraiment un type incolore et mou, et dont la mollesse va être pour beaucoup la cause des déboires de la famille.

Nous sommes dans une petite ville de province, où ces 4-là habitent depuis 11 ans dans la grande maison de feu leur riche père ancien militaire. Et ils s'y ennuient ferment, ne songeant qu'au moment où ils retourneront enfin habiter à Moscou.

Spoiler, dont on se doute dès les premières minutes: ils n'y retourneront pas.

Le travail et la manière de l'aborder est au coeur de l'action en fait.

malheureusement, ce n'est pas cette traduction que j'ai lue, mais celle de Denis Roche, publiée chez Laffont. J'aurais bien pris le même traducteur que pour Pouchkine, mais, j'ai juste emprunté la seule édition disponible en bibliothèque

Les soeurs sont probablement de petite noblesse, mais, au tournant du siècle, commencent à prendre conscience qu'on ne peut plus vivre comme aux siècles passés.
L'aînée, Macha est mariée avec une professeur, gentil mais ennuyeux comme la pluie, et traîne perpétuellement un malaise à la lisière de la dépression nerveuse. Olga, la seconde fille, travaille comme institutrice, un travail qui ne la passionne pas et lui donne des maux de tête et la vide de son énergie. Irina 20 ans au début de la pièce, quand elle cherche un travail, surtout pour tromper son ennui. Elle va en changer plusieurs fois au fil de la pièce, n'arrivant pas à concilier ses idéaux un peu naïfs sur le monde du travail et la réalité: le travail c'est fatiguant et très souvent, barbant au possible.

Autour d'elles gravitent des militaires, principalement,qui sont leurs locataires: un médecin sexagénaire et alcoolique qui a conscience de n'être plus bon à rien, et plusieurs autres qui se vantent presque de n'avoir jamais levé  le petit doigt de sa vie.

Et il faut rajouter Andrei, leur frère, qui se rêvait professeur d'université à Moscou, amateur de science, qui joue du violon. Il ne peut rien espérer de mieux que devenir secrétaire du zemstvo local, une assemblée agricole. Et est entièrement soumis à sa femme Natacha , qu'on découvre d'abord comme une fille timide, mal à l'aise en société, une petite bourgeoise provinciale mal fagottée, qui va devenir un vrai dragon, une parvenue insupportable qui tyrannise tout le monde, surtout Anfissa, la bonne de 80 ans, qu'elle considère comme inutile puisqu'elle ne peut travailler.
D'ailleurs elle méprise aussi ses belles soeurs " jamais là dans la journée parce qu'elles travaillent" et finit par tout vouloir régenter, décide unilatéralement qu'Olga et Irina n'auront qu'à partager la même chambre car elle a besoin d'une chambre entière pour son nouveau-né, bien que les soeurs soient les vraies propriétaires de la maison ( et le jour où Irina annonce qu'elle va se marier et partir, la réaction de Natacha est à peu près " tu vas me manquer, je t'aime bien, mais je vais pouvoir récupérer ta chambre pour ma fille) Andrei, se laisse manoeuvrer par cette femme qu'il a très vite fini pas ne plus aimer, s'enlise dans sa vie mesquine, est visiblement très vite cocu, fait des dettes de jeu, hypothèque la maison pour donner l'argent à Natacha.. et ne comprend pas pourquoi ses soeurs lui en veulent à lui, et la détestent, elle.

Donc, un portrait de groupe peu glorieux de la vie provinciale, où les gens ont de nobles idées sur le travail, mais en pratique, semble se raccrocher aux dernières bribes d'un monde révolu, ou en train de disparaitre - comme la ville ravagée parles flammes au III° acte.

Sauvons le baron qui courtise Irina, il est naïf sur le travail, mais essaye de faire un peu changer sa vie qui ne le satisfait pas, pareil pour Olga, qui est digne et respecte sa vieille domestique bien qu'elle ne soit plus efficace, et Irina, qui cherche aussi à changer sa situation... Fiodor le mari de Macha est aussi, disons, comme le dit sa belle soeur " c'est le meilleur des hommes.. mais pas le plus intelligent.
Les autres sont des vestiges, préoccupés de maintenir les apparences, thé à heure fixe,visites de courtoisie. On pourrait espérer que l'arrivée dans cette haute société d'une fille de la province ferait bouger les choses, mais non, c'est elle qui prend le pire e l'esprit petit-bourgeois

Et comme il est assez pénible de lire une pièce de théâtre, j'avais commencé mais décroché au bout d'un acte tant l'action me parait sure à suivre, et l'artificialité de conventions théâtrales est lourde à l'écrit. Première réplique: Olga qui raconte à sa soeur qui habite avec elle tout ce qui s'est passé depuis un an et la mort de leur père autant à l'écrit dans un roman, le narrateur peut expliquer cela, autant dans une pièce, le spectateur ne le sait pas et doit être informé, MAIS dans le cadre de l'action, le personnage qui raconte à l'autre ce qu'ils ont vécu ensemble, ça sonne faux sur le papier. Alors que remis dans le cadre de la représentation codifiée, ça passe.

Donc version théâtre, et lire la pièce par la suite est beaucoup plus "vivant". En VF quand même, rassurez-vous.
Et avec une distribution de premier ordre: Jean-Pierre Marielle, Roger Blin, Jean-Pierre Darras, Michael Lonsdale...
Accessoirement, je me dis ( au risque de passer pour une vieille râleuse) que c'était une autre époque, celle où le théâtre dans le petit écran ne se résumait pas à des seuls-en-scène comique et une pièce de Feydeau ou Labiche une ou deux  fois par an, jouée par des animateurs TV. Mais où on osait programmer AUSSI du théâtre un peu plus sérieux. Même pas imaginable en 2019 qu'une chaîne de TV non spécialisée propose à heure de grande audience une pièce de Tchekhov, même jouée par la Comédie Française.



mercredi 30 octobre 2019

La roussalka, nymphe ou démon...

Hop un petit sujet toujours aussi russe, puisque extrait de mes cours: un cours d'histoire sur le peuple slave, qui parle entre autre de mythologie et de fêtes païennes.

Où il est donc question des dieux (j'avais déjà parlé du sympathique et peu farouche dieu solaire Yarilo), mais aussi de créatures fantastiques, que ce soit le domovoï ( un protecteur de la maison,  capable d'amener la prospérité ou la ruine selon la manière dont il est traité un peu comme le Zashiki Warashi japonais), les esprits des bois, des champs, des eaux..

Et la roussalka est un des plus connu, par sa ressemblance qui a facilité son assimilation, avec les sirènes nordiques, la Loreleï allemande, les nymphes des eaux et des bois..

Et donc par " contamination" depuis le XIX°siècle et l'époque romantique, elle est dépeinte comme une belle femme à queue de poisson, une nymphe des eaux qui s'enfuit et se cache à la vue des humains, et coiffe ses cheveux d'algues sur la rive..

Mais d'autres traditions, plus anciennes, parlent de nymphes et de divinités pas seulement aquatiques,mais aussi protectrices des champs et des arbres. Des incarnations des forces de la nature, donc, parfois positives, parfois négatives, et rarement dotées de queues de poissons. Plutôt à l'image de dryades, perchées dans les arbres... et pouvant être aussi bien jeunes que vieilles, belles ou laides, pouvant se métamorphoser en animal.
vue par Ivan Bilibin
Et comme toujours les divinités païennes ont peu à peu été transformées en démons au fil des temps. Assimilées à des revenants, des vampires, des mortes-vivantes qui sortent de leur tombe une fois par an.

De créatures fantastiques d'origine, elles sont devenues le résultat d'une malédiction ou d'une mort violente: certaines traditions expliquant que peuvent devenir roussalki ( pluriel) selon les cas: les enfants morts avant d'avoir été baptisés, les femmes fiancées, mais mortes avant leur mariage, les petites filles, les gens, peu importe leur âge ou leur sexe, morts pendant la semaine des roussalka ( vers le solstice d'été)
Et donc pour se prémunir de ce retour, les peuples slaves organisaient un mariage symbolique - enterrement en tenue de mariage- pour les femmes célibataires mortes avant ce grand jour, afin qu'elles ne reviennent pas hanter les vivants et emporter avec elles le mari qui leur était " dû".

Vue par Viktor Korolkov

Le tout assorti évidemment de mesures préventives  ( ne pas se baigner dans les rivières pendant la semaine des roussalki, ne pas retourner la terre ou grimper aux arbres, ne pas aller dans les champs de blés sous peine d'être chatouillé à mort...) et de rites théâtraux où une femme déguisée en roussalka serait symboliquement dépouillée au fil de la journée de ses attributs de roussalka.. ou poussée à l'eau ( haaa on savait s'amuser aux temps du paganisme)

vues par Andreï Shishkin
Un personnage donc assez insaisissable, associé aux cultes agricoles et de fertilité, au monde des morts, et dont la semaine encadre le solstice d'été et la fête d'Ivan Koupala (un dieu plus ou moins rhabillé en saint Jean), donc lié à la fois à la vie et à la mort, ce qui était déjà le cas de Yarilo également fêté en juin.

Pour tout savoir des roussalki, de leur apparence, de leurs actions. voici un long article très documenté de la revue Persée.

Pouchkine leur a consacré une pièce de théâtre, Dvorak ( tchèque) un opéra, et la créature en question se retrouve un peu partout sous différents noms dans l'ensemble du monde slave ( autant dire un territoire immense)
Chanson à la lune - Dvorak (histoire d'entendre un peu de tchèque)


lundi 21 octobre 2019

Le bal - Aleksandr Odoïevski (poème)

Ho mais, que vois-je dans la liste des textes à lire en littérature?

Ce poème, totalement adapté à la situation actuelle... ( histoire que, quand même, je ne fasse pas un zéro pointé pour le mois Halloween et le chalenge de l'épouvante..)

ambiance musicale ( bien qu'elle soit postérieure d'une semi-siècle au poème, ça colle parfaitement)


Malheureusement, je ne trouve pas de lecture enregistrée de ce texte, je ne pourrai pas vous le faire entendre.

Открылся бал. Кружась, летели
Четы младые за четой;
Одежды роскошью блестели,
А лица — свежей красотой.
Усталый, из толпы я скрылся
И, жаркую склоня главу,
К окну в раздумье прислонился
И загляделся на Неву.
Она покоилась, дремала
В своих гранитных берегах,
И в тихих, сребряных водах
Луна, купаясь, трепетала.
Стоял я долго. Зал гремел…
Вдруг без размера полетел
За звуком звук. Я оглянулся,
Вперил глаза; весь содрогнулся;
Мороз по телу пробежал.
Свет меркнул… Весь огромный зал
Был полон остовов… Четами
Сплетясь, толпясь, друг друга мча,
Обнявшись желтыми костями,
Кружася, по полу стуча,
Они зал быстро облетали.
Лиц прелесть, станов красота —
С костей их — все покровы спали.
Одно осталось: их уста,
Как прежде, всё еще смеялись;
Но одинаков был у всех
Широких уст безгласный смех.
Глаза мои в толпе терялись,
Я никого не видел в ней:
Все были сходны, все смешались.
Плясало сборище костей.

Le bal s'ouvrit... les jeunes paires,
Volaient, virvoltaient gaiement,
Visages frais et robes claires,
Ornées de perles, et de diamants.
Ivre, vibrant de tout mon être,
Un bref instant, les membres las,
Je m'appuyai à la fenêtre,
Les yeux fixés sur le Néva.
Elle était noire et somnolente
Entre ses berges de granit
La lune en reflets infinis
L'illuminait, étincelante...
Le temps passa... le bal tonnait.
Soudain, j'entendis la cadance
Qui se cassait...fixant la danse
Je fus glacé... je frissonnais...
La salle immense n'était pleine
Que de squelettes...Deux par deux,
Ils tournoyaient à perdre haleine,
Leurs os jaunis mêlés entre eux.
Dans la cohue et dans la presse,
Sur le parquet, à grand fracas,
Ils tournoyaient, virant sans cesse,
Accélérant à chaque pas.
Beauté des corps et des visages,
Tout était mort - des os séchés.
Restait leur bouche, affreuse image.
Leur rire était resté figé,
Un rire unique, large et froid,
Montrant les dents, privé de voix.
Je ne reconnaissais personne,
Mes yeux erraient dans la mêlée,
Ronde uniforme, monotone
Des os dansaient dans l'assemblée.

(1825 traduction A.Marcowicz)

Un texte que j'ai envie de mettre en parallèle avec Danse macabre de Baudelaire.
Le poème d'Odeievski est une caricature d'une société nécrosée , qu'il faudrait réformer. Celui de Baudelaire , une réflexion plus générale sur la condition humaine, en forme de vanité.

Ho et puis,cadeau...parce que c'est l'image que j'ai en tête quand je pense à" danse macabre", l'extraordinaire costume de Mort rouge de Lon Chaney dans le Fantôme de l'Opéra

dimanche 20 octobre 2019

Eugène Oneguine - Alexandre Pouchkine

Cours de littérature russe dans le cadre des études, et comment dire... j'attaque directement par 10 livres d'auteurs classiques à lire ( au minimum! précise le prof) avant janvier et une dissertation de 6 à 8pages sur le fantastique dans la nouvelle " le manteau" de Gogol. Je ne me suis jamais autant félicitée d'avoir tenu un blog pour suivre et chroniquer mes lectures depuis presque 10 ans.

Autant vous le dire, vous allez donc voir ici majoritairement des chroniques russes dans les semaines/ mois/années qui viennent.

Je n'aurai tout simplement pas le temps de lire beaucoup d'autres choses.

Et à tout seigneur tout honneur, 1° lecture imposée, Eugène Oneguine de Pouchkine.

Probablement le seul auteur que même des novices en littérature connaissent au moins de nom, devenu le symbole de sa langue comme Voltaire ou Molière le sont pour le français.
Anecdote cocasse: Pouchkine a appris à parler français avant de parler russe. Dans sa famille, comme dans toute la haute société russe du XIX° siècle, le fin du fin était de parler français entre soi, le russe étant la langue du peuple.Guerre et Paix de Tolstoï est très dur à lire pour les russes actuels car il intègre des phrases entières en français pour retranscrire le sociolecte de la noblesse et de la bourgeoisie du XIX° siècle.

Le symbole de la littérature de son pays partage une caractéristique avec notre Alexandre national, outre leur prénom commun, et le fait d'être parfaitement contemporains l'un de l'autre. Tous deux étaient métis: une grand-mère haïtienne pour Dumas, un arrière-grand-père africain pour Pouchkine.
Le centre Dumas-Pouchkine est d'ailleurs le nom d'une association pour la connaissance des diasporas africaines.

Et donc Eugène. Je garde par convention le titre " classique" bien que la traduction d'André Marcowicz garde dans le corps du texte les noms et prénoms d'origine sans les franciser, comme il était de mise auparavant. Eugène sera donc le titre de l'oeuvre et Evgueni son personnage (je me demande s'ils avaient auparavant poussé la logique jusqu'à transformer Vladimir avec le très proche  français médiéval Valdemar ou Gaudemar)

Alors, que se passe-t-il?

Déjà, c'est un roman en vers, qu'A. Marcowicz arrive à retranscrire sans rendre trop lourds, c'est un peu le risque avec les rimes, mais comme le ton général est assez enjoué et drôle, ça passe bien.
Je ne connaissais l'oeuvre que par son adaptation sur scène ,mise en musique par Tchaïkovski, et j'en avais gardé le souvenir d'une histoire tragique, deux amis qui se battent en duel pour une raison stupide... et un retournement de situation final particulièrement cynique.
Certes, mais le ton employé par Pouchkine est très différent.


Fondamentalement, c'est ça, une histoire assez simple d'orgueil, d'ennui et de jalousie.

Evgueni, jeune dandy de la grande ville, lassé, blasé, revenu de tout à même pas 25 ans,  hérite d'un domaine à la campagne. Où il s'ennuie bien vite au bout de trois jours: les paysans, les nobles campagnards, les bourgeois de la petite ville n'ont aucune conversation digne de ce nom.
Seul trouve grâce à ses yeux Vladimir Lensky, jeune voisin intellectuel, grand amateur de culture et de philosophie allemande, et les deux deviennent donc amis, par affinité intellectuelle, mais aussi pour tromper l'ennui.
Lenski connait bien une famille locale, la famille Larine, il est d'ailleurs fiancé avec la fille cadette, Olga, une gentille fille, mais coquette évaporée et sans beaucoup de cervelle.

Lors d'une visite, Vladimir emmène Evgueni pour lui présenter la famille, Evgueni trouve Olga parfaitement inintéressante, et se demande pourquoi Vladimir, amateur de littérature , n'a pas plutôt choisi Tatiana, l'aînée, elle aussi grande lectrice. Sans se douter que lui même a tapé dans l'oeil de Tatiana.
Tatiana  prend son courage à deux mains ( on est en 1830 au fin fond de la campagne russe, et peu de femmes devaient avoir ce cran, rien que pour ça, Tatiana me plaît!), et envoie à Evgueni une lettre pour lui déclarer sa flamme.

Anna Netrebko - scène de la lettre

Evidemment, elle reçoit la réponse classique du lâche: si je devais me marier, je vous choisirais mais je n'en ai pas envie, et vous méritez mieux que moi blablabla. Fin de non recevoir.

Par suite de cela, alors que les deux amis sont invités chez les Larine pour l'anniversaire de Tatiana. Par ennui, parce qu'il a bu, Evgueni drague un peu Olga sous les yeux de Tatiana et Vladimir. Ce qui aurait pu entraîner une simple brouille tourne au tragique car Vladimir se sent trahit, et va donc provoquer un duel, fatal.. pour lui même.

air de Lenski par Leonid Sobinov. L'enregistrement date de 1910, et les graves des bassons passent assez mal, mais je suis plus que stupéfaite de la qualité sonore d'un enregistrement d'il y a 109 ans. Le chanteur étant un ténor, la voix est très bien enregistrée ( pour la même raison technique , les voix plus graves perdent en profondeur sur les très vieux enregistrements. Leonid Sobinov était réellement une star de son époque.Mentionné dans le poème de Maïakovski " a Essenine. Leonid Sobinov a chanté des texte de Essenine lors d'une soirée hommage àla mort de ce dernier)

Evidemment suite à ça , Evgueni, qui a tué en duel son seul ami à cause d'une fille qui ne lui plaisait même pas ne peut pas vraiment rester là.
Mais des années après, Evgueni et Tatiana vont se revoir: comment pensez-vous que ça va se terminer entre eux?

spoiler musical:

Tatiana s'est entretemps marié avec le riche Gremin ( rôle ici chanté par Boris Shtokolov, et probablement une des plus belles aria pour basse tous operas confondus)


Donc, Evgueni revient à l'assaut et " pardonne moi, je n'ai pas cessé de penser à toi, en fait j'ai fait l'erreur de ma vie, mais tu étais bien celle qu'il me fallait"
à quoi Tatiana répond: " je ne t'ai pas oublié et du me plais encore, mais, il fallait y penser avant, entretemps je me suis mariée avec un homme bien, qui m'aime et me respecte, donc, passe ton chemin, je ne tromperai pas mon mari."
( Oneguine chanté par le baryton Dmitrii Khvorostovski, tandis que Tatiana est chanté par Renée Fleming, américaine qui s'en sort franchement bien)
Karma!

Donc oui, une trame qui tourne au tragique, mais une expression très enjouée, l'auteur qui s'adresse à ses lecteurs, se moque ouvertement de ses personnages, autant d'Evgueni le mondain, de Tatiana qui est accro aux romans sentimentaux et voit tout par ce prisme, d'Olga, la coquette campagnarde, de Vladimir le trop impétueux poète... les portraits sont  bien sarcastiques!

Et se laisse aller à des digressions personnelles sur le théâtre, les pièces et acteurs en vogue; sur ses danseuses préférées au ballet; sur la vie intellectuelle de son temps;  sur des amis écrivains, qu'il cite parfois; sur Tatiana, avec son nom typique de péquenaude russe, mais qui ne sait écrire que le français; sur l'état des routes de campagne qui laisse plus qu'à désirer; sur la transhumance un peu ridicule des campagnards, avec armes et bagages pour aller passer l'hiver en vill;, sur sa propre tendance à digresser ( pour parler en termes de théâtre et de cinéma, il détruit plus d'une fois le 4° mur); sur.. les pieds.
Oui, les pieds, il part pendant plusieurs strophes sur les pieds, des danseuses, sur les mignons petons de telle ou telle dame, à la limite de devenir très chaud par moment...auriez-vous imaginé le grand écrivain fétichiste des pieds? Moi, non. Et c'est très drôle!

Et maintenant, la petite histoire fantastique: Eugène Oneguine a été publié en 1831. Pouchkine est mort en 1837. dans les circonstances qu'il a décrites 8 ans plus tôt: duel au pistolet avec un type qui faisait du gringue à sa femme ( en l'occurrence, son propre beau-frère qui était allé jusqu'à épouser la soeur de la coquette et évaporée Natalia, pour pouvoir continuer à la draguer). sauf qu'un écrivain à peu de chances face à un militaire de carrière.
Ses strophes sur " n'auraient-ils pas pu se réconcilier simplement au lieu d'en venir à cette extrémité", sonnent particulièrement tragiques.

Donc oui, je conseille chaudement et la lecture, et l'opéra. Il existe des adaptations en films que je n'ai pas vues, mais je vais aussi remédier à ça prochainement.

samedi 12 octobre 2019

L'amour - Marguerite Duras

Dans la série des "séances de rattrapage", voilà un livre que j'ai essayé de relire par acquit de conscience avant de l'abandonner dans une boite à livres.
Je l'avais lu il y a bien 20ans, je ne me souvenais que d'une chose : ça se passe dans un patelin qui s'appelle S.Thala. Et je n'y avais rien compris.

Donc, peut-être que j'étais trop jeune pour apprécier, tout ça? On retente,il n'est ps bien épais, ça m'occupera pendant que j'imprime les centaines de pages de mes cours.

la couverture était plutôt sympa, c'est dommage

Commet dire.
Non ce n'était pas une question d'âge. Je n'accroche vraiment pas ni au style de narration télégraphique, ni aux dialogues absurdes, ni aux péripéties inexistantes (des pages pour nous décrire que les trois personnages sur la plage forment un triangle qui se déforme parce que l'un va et vient et que les autres sont immobiles)

Des pages et des pages de phrases non verbales, de type didascalies de théâtre ou indications sur un script de film. Des pages de description de 3 personnages qui se promènent, sur la plage, en ville (enfin les 2 hommes se promènent :la femme reste le plus souvent assise ou dort) De temps en temps ils se rencontrent et se parlent.

Du dialogue comme dans la vraie vie quand on s'ennuie à mourir avec des gens à qui on n'a rien à dire.
Alors on débite des platitudes qui n'ont pas beaucoup de sens..

- Qu'est-ce que vous faites là... Il va faire nuit.
Elle dit qu'elle regarde.
- Je regarde.
Elle montre devant elle la mer, la plage, la ville blanche derrière la plage, et l'homme qui marche le long de la mer.
Elle dit :
- Ici c'est S. Thala jusqu'à la rivière. Et après la rivière c'est encore S. Thala.

Donc bon, soit je suis trop bête pour saisir la portée et le sens de de ce dialogue, soit il est tout simplement insensé.

Donc non, Margot et moi décidément, ça ne passe pas. Je tenterai à l'occasion un autre texte parce que je l'ai quelque par chez moi, et pour ne pas rester sur une défaite, je teste toujours un second texte de l'auteur, mais après, si au bout de deux ça ne colle pas, il est rare qu'il y ait une troisième chance.

Je crois que ce livre aurait pu intégrer la semaine de l'épouvante de Marjorie, car être aussi abscons, c'est effrayant. Je l'abandonnerai donc sans état d'âme.

mercredi 9 octobre 2019

le grand ménage

Comme ceux qui me suivent encore l'ont constaté, ce blog est au ralenti depuis bien un an.

A cela, plusieurs raisons:

- je l'ai créé début 2010 pour garder l'habitude d'écrire sur des sujets variés, dans l'optique de reprendre "un jour" des études.

- J'ai effectivement repris des études, l'an dernier, et je n'ai donc plus vraiment le temps, ni l'envie de lui consacrer des heures, à choisir ce que je vais bien pouvoir dire, et à le mettre en forme.

- Les sujets abordés étaient surtout axés lectures/ expositions/cinéma, et devinez quoi?
Je n'ai plus le temps de lire, ou de voir des films, en dehors de ce qui est lié à mes études, et je ne pense pas qu'un compte rendu de lecture sur un livre de grammaire soit le but ici.




- Je ne rejoins plus de challenges nouveaux, j'ai du mal avec ceux en cours et toujours pour la même raison, donc même s'ils me font envie,ce serait un voeu pieux, dans la mesure où j'ai la certitude de ne pas pouvoir y participer.

- Ce n'est pourtant pas absurde, mais pour celà, j'ai ouvert entretemps une "succursale" dédiée à ma reprise d'études et aux langues, afin de lister les ressources que je trouve intéressantes.Ce n'est pas une "nouvelle" passion,au contraire, les langues sont mon dada depuis le collège, mais je n'avais tout simplement pas pensé à en parler avant.

- maintenir 2 ou 3 blogs, c'est encore quelque chose de très coûteux en temps et en énergie, le blog Japon est lui aussi quasi à l'arrêt.




En parallèle de ces considérations, et en cherchant des ressources sur le russe, la Russie, et plus exactement l'interculturalité je suis arrivée sur le site très intéressant d'un monsieur russe qui vit depuis plus de 20 ans en France, est passionné de sociologie et n'a pas la langue dans sa poche.En plus d'avoir un niveau digne d'un natif en français, et je souligne que c'est bien la seule personne que j'aie vue employer à plusieurs reprise le mot " nonobstant" sur une page internet, et il s'agit d'un étranger. Je ne sais même plus depuis quand je n'avais pas écrit ce mot moi-même.

Et au milieu d'articles sur des sujets variés et sociaux, souvent pointus, j'ai trouvé une vidéo qui m'a faite rire et réfléchir.
Oui c'est drôle,car le monsieur dit très fort ce qu'il pense, maîtrise les gros mots français presque mieux que moi et s'énerve beaucoup.
Mais le fond de ce qu'il dit est très juste.
Il s'interroge principalement sur la big data, la promesse d'un maintien éternel en ligne de TOUT document produit, le coût astronomique en électricité  de tout ça, et pour quel bénéfice au niveau de l'humanité?
Je connais des gens, personnellement qui sont du genre à étaler leur égo sur Facebook, à grand coup de selfies toujours les même, à raconter leurs moindres faits et gestes, ou ceux de leurs enfants, à afficher une vie de rêve, dans une tentative désespérée de se faire passer pour moins misérables qu'ils ne sont d'autant plus  ridicule quand on connait parfaitement le détail de leurs déboires privés par ailleurs. Et l'idée qu'on puisse définir un légataire pour ses comptes Facebook afin de maintenir un semblant de vie après sa mort... c'est d'un ridicule.
J'ai même envie d'être sarcastique et de dire " ha bon, parce qu'ils étaient vivants avant? je les croyais déjà en état de mort cérébrale"

Voici la vidéo:



Les selfies, la course aux like sur Facebook, les photos bi-quotidiennes de ce qu'ils ont mangé, les articles vides pour faire monter leur référencement, les nouvelles chaussures de unetelle - publicommuniqué à peine déguisé - les guéguerres ridicules sur twitter...
Tout en prend pour son grade.

Mais au final, où j'en suis moi? Je n'ai jamais cherché les like, ceci est mon espace personnel d'expression, je ne savais même pas que plus on publiait, mieux on serait référencé sur les moteurs de recherche. J'ai même appris il y a seulement quelques semaines ce qu'est instagram, et honnêtement, je n'en vois même pas l'intérêt.

Des gens passent ici, laissent parfois un message, sympa ou beaucoup moins. Je les en remercie. J'ai rencontré des internautes intéressants grâce à lui, découvert des films, des livres, des séries.
Sachant tout ça, vais-je changer mes habitudes, publier plus?

Certainement pas. Je . M'en. fous.

Par contre, une chose a changé dans mon point de vue, et si je n'ai pas le courage d'effacer mon blog, qui représente quand même presque 10 ans de ma vie et m'a bien aidée à rester à flot pendant des moments difficiles, je peux toujours le dépoussiérer un peu, en enlevant tous les billets qui ne sont pas directement intéressants: notifications d'absence, annonces de challenges, suivis de RAT, bilan divers, tag, sujets qui n'ont plus lieu d'être...
Ca allègera le tout, et en suivant cette optique, j'ai supprimé environ 200 billets. Ce qui fait presque un cinquième de ce qu'il y avait en ligne.
Ce n'est qu'une toute petite goutte d'eau filtrée à l'échelle de l'océan numérique bien pollué, mais dorénavant je serai plus sélective sur ce que je produis, même si je préférais déjà depuis longtemps faire un long sujet chiant et précis que trois lignes vides d'intérêt pour montrer que je suis en vie.

Donc à dans.. je ne sais pas combien de temps. quand j'aurais le temps, l'envie , la possibilité!

samedi 21 septembre 2019

L'homme qui ne dormait pas - Aleksandr Beliaev

Je continue ma découverte des auteurs et livres totalement inconnus de moi, mais disponibles gratuitement sur la bibliothèque russe et slave en ligne.

Cette fois, il ne s'agit pas d'une vielle traduction, mais probablement d'une traduction amateur, récente faite tout spécialement pour cette édition numérique. Donc elle est parfois bancale, il y a quelques fautes de frappe, des mots qui manquent.. mais rien de bien grave.en tout cas, elle ne sent pas le vieillot, le poussiéreux et c'est déjà très bien.

Je n'ai pas de couverture, donc, Sacha* et sa moustache si typique de la mode des des années 1910
Livre ici en ligne, mais également téléchargeable sur le site de la bibliothèque slave.

Donc de quoi s'agit-il? D'une longue nouvelle en plusieurs chapitres, qui part sur une bonne idée, est très ambitieuse, mais.. se conclut hélas en eau-deboudin.
Tout commence à Moscou, pendant l'entre deux guerres, par des disparitions de chiens. Le coupable est très vite démasqué, il s'agit d'un dénommé professeur Wagner, scientifique discret qui est en train de développer un remède contre le sommeil et la fatigue. L'affaire d'enlèvement de chiens - qui lui servent de cobayes, on n'est pas exactement dans une époque très préoccupée parle bien-être animal, etle chef d'inculpation est plus le vol de biens que la cruauté envers animaux -  attire l'attention sur ses recherches et lui vaut une soudaine notoriété , des crédits pour ses recherche, le matériels, etc...L'homme a , en effet, développé un médicament contre le sommeil qu'il considère comme une maladie. Un cachet par jour et tout un chacun sera débarrassé de du besoin de dormir, mais également de la fatigue qui empêche son évolution. Imaginez: on pourrait passer la moitié de son temps à travailler et l'autre, libérée du sommeil, à s'instruire.

Ce cachet intéresse donc grandement à la fois l'URSS et l'Allemagne ( au mains d'une organisation politique nommée " dictateur", toute ressemblance, blablabla...), qui y voient la clef pour obtenir une armée infatigable et inarrêtable. Une manne pour un gouvernement désireux de dominer le monde.
Le professeur est donc enlevé par l'Allemagne, qui va le forcer à produire sa substance en masse, distribuée aux élites et aux travailleurs -sans que le scientifique , coupé du monde, ne sache ce qui se passe réellement- avec un effet.. totalement contraire à celui attendu: les travailleurs et les élites ne passent pas leur temps libéré à s'instruire, mais plutôt à festoyer et picoler, entrainant une pagaille sociale monstrueuse, car le prolétariat, au chômage, ou trop pauvre pour se procurer le médicament, sont les seuls à dormir encore d'un sommeil naturel.
Et s'avèreront les seuls à se réveiller normalement lorsque le professeur, pour s'enfuir, distribuera en douce à ses ravisseurs une formule soporifique...

Don, tout ça est intéressant: une invention géniale et potentiellement décisive pour l'avenir de l'humanité ( mais qui comme toujours, détournée de son but par la politique politicienne, va aboutir à une catastrophe), un savant un peu fou, un enlèvement, la lutte des classes... et une conclusion totalement foirée.

SPOILER:le héros, seul réveillé dans un pays endormi exception faite des prolétaires, va réussir à s'enfuir avec deux d'entre eux, rentre en Russie et..rideau. Fin.
Pas un mot sur ce qui advient ensuite, au réveil des élites allemandes, des ravisseurs qui vont voir leur involontaire collaborateur envolé, leur pays saccagé par des casseurs, les citoyens blessés ou morts car tombés endormis n'importe où y compris sur la chaussée devant un bus dont le chauffeur se sera aussi endormi...),et la guerre qui devrait s'ensuivre, ou au moins, la vengeance de l'URSS face à l'Allemagne " dictatoriale"qui avait nié cet enlèvement. Le retour du héros qui pourrait prendre en compte les dangers de sa formule, capable de générer un chaos sans nom si elle est mal utilisée, ou si elle vient à manquer..
Là non, il rentre chez lui avec ses nouveaux amis. Point.


Tout ça, pour ça. Je veux dire, c'est qu'il y a tellement de pistes lancée, de matière à une réflexion riche, que ça m'agace prodigieusement de voir l'auteur ne pas les exploiter et ne pas aller jusqu'au bout de sa réflexion.

Mais bon je conçois:auteur de SF soviétique, entre deux guerres, ce n'était pas la meilleure situation pour aller jusqu'au bout, et son texte a probablement été caviardé ou on lui aura peut-être gentiment demandé de ne pas passer les bornes de la Sibérie.
En tout cas vraiment dommage parce que j'avais bien accroché à ce mélange SF/espionnage industriel qui commençait bien.

Ah, et c'est encore un auteur qui aurait eu sa place dans le challenge nécro: mort de faim pendant la guerre .
J'espère tellement une résurrection de ce challenge!

( bon il n'est pas encore au niveau de Daniil Kharms: auteur de littérature de l'absurde , doté d'une gueule de revenant, et mort de faim à 36 ans dans un asile pour aliéné, où il s'était fait interner de lui-même , en se faisant passer pour fou, pour échapper à la mobilisation forcée car il était antimilitariste convaincu. SUPER COMBO DE LA MORT!)

* Point culture: Sacha est l'un des nombreux diminutifs courants du prénom Aleksandr. Les prénoms russes ne sont quasiment jamais employés dans leur forme entière hors administration, ou édition, ou demande expresse de la personne , mais couramment remplacés par un u des diminutifs. Aleksandr devient ainsi Sacha - ce ne sont pas deux prénoms distincts dans le monde slave-,mais aussi Sania, Choura, Chourik, Aleks, et d'autres encore plus hypocoristiques ( Saniouta, Sachenka, Chourienka...)

mardi 27 août 2019

challenge de l'épouvante

Parce que le mois Halloween est trop court, cette année, je vais faire double dose de (ci) trouille, avec le challenge de l'épouvante qui court du 1 septembre au 31 décembre sur le blog Chroniques littéraires.

C'est ici que ça se trouve!

Compter les points va être l'horreur et je ne sais pas encore comment je vais me débrouiller pour caser tout ça dans mon emploi du temps, donc quelques pistes en fonction demon planning universitaire/ jobs

Bouquins:
- La sorcière - Jules Michelet ( qui va aussi dans la thématique " Halloween Francophone" qu'on a décidée avec Pedro Pan Rabbit) : Menu petit frisson (1)
- Zombillénium, la suite :Menu sentier de la terreur (1)
- Fantômes du monde ( j'ai plusieurs livres possibles) : Menu sentier de la terreur (2)
- Il y a Tolstoï en auteur recommandé.. dites, j'étudie le russe et la culture russe, comment passer à côté!
- j'ai " du feu de l'enfer" de Sire Cédric à finir..thriller (menu terreu1) ou 666 ( terreur 3) et "De bons présages" de Neil Gaiman ( 666 )-un classique:l'île du Dr Moreau ( que je ne sais pas dans quelle catégorie situer,mais qui vu sa thématique " monstrueuse" peut peut être être raccordé à "créatures de la nuit" soit sentier de la terreur 1)

Cinoche/téloche:
-  Je mise sur "la charrette fantôme" ( menu terreur 2), film suédois des années 20, et pionnier du fantastique. car j'aime le cinéma de cette époque comme vous le savez.
- Et aussi La petite boutique des horreurs, Dead like me qui attendent depuis trop longtemps que je me décide à les chroniquer.
- Je n'ai jamais chroniqué l'Etrange Noel de Mister Jack ni Coraline... il y a  quelque chose à faire, là..

Le reste sera au fil de mes trouvailles..

Mais déjà, juste pour le plaisir, parce que la thématique " créature de la nuit" vient de me faire chanter...


3 nouvelles éditées chez Actes sud


Et plus exactement 3 nouvelles d'autrices, et non francophones: hop, on va voyager au Japon, à Cuba et en Russie quelques page.

Des petits livres hors commerces empruntés chez mon voisin, donc parmi un lot complet, et devant le manque récurrent de femmes sur ce blog, j'ai décidé de me faire un "faux lot" de 3 nouvelles " de nanas"




Un trafiquant d'ivoire, quelques pastèques - Zoé Valdès.
 J'avais tenté Café Nostalgia de la même autrice, et je n'avais pas du tout accroché à cette espèce de litanie de noms qui ressemblait beaucoup à un catalogue. Je n'étais pas allée jusqu'au bout, car je n'arrivais à adhérer ni au style, ni au propos , je me demande encore où elle voulait en venir.
Donc, une deuxième chance avec une nouvelle... et c'est une deuxième mauvaise pioche: la rencontre à Cuba d'une "poule", maîtresse d'un haut fonctionnaire, avec celui qu'elle appelle " le contemporain" ( car le seul autre qui soit vêtu de manière contemporaine) sur le tournage d'un film historique. Les deux s'esbignent du tournage pour aller à la plage, où elle va tenter en vain de le séduire. Le contemporain existe-t-il vraiment ou est-il seulement le produit de son imagination? Car il semble être en fait le fantôme d'un poète français du début du XX° siècle et se proclame trafiquant d'ivoire...
Oui... Vous êtes en train de penser " WTF"et moi aussi, tout au cours des 40 et quelques pages du texte que j'ai vraiment eu du mal à finir pour les mêmes raisons: je n'aime pas son style, et je n'arrive pas à comprendre où elle veut en venir.
Deux essais, deux fois le même ressenti, on va en rester là pour Zoé Valdès.



Le réfectoire la nuit et une piscine sous la pluie- Ogawa Yoko
Là encore, ce n'est pas une réussite. J'avais lu d'elle " une parfaite chambre de malade" et " la désagrégation du papillon", qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Et ce sera pareil avec celui là: La rencontre improbable entre une femmequi vient de déménager, avec son chien, elle attend l'arrivée de son futur mari quelques jours plus tard, et de démarcheurs qui viennent sonner à sa porte : un homme et son fils qui viennent lui demander si elle est en détresse, sans plus d'explication. Elle les prend pour des "vendeurs de religion" (j'aime bien l'image), mais ne comprend pas ce qu'ils lui veulent exactement, car ils repartent aussi sec sans explications. Elle les recroise peu après, et l'homme va lui expliquer sa curieuse passion pour les réfectoires, et le travail qui s'y passe , hors de la présence des mangeurs.
Et là encore " WTF", je suis restée totalement en dehors de cette histoire plutôt sans queue ni tête, et je ne vois non plus pas où elle veut en venir.

Donc idem: on va en rester là pour Ogawa Yoko.




Les pommes - Nina Berberova
Probablement pendant l'entre-deux guerres, à Paris:  Eugène, un homme d'origine russe qui ne s'entend plus avec sa femme , se rend chez Suzanotchka, jeune femme dont il espère faire sa maîtresse, probablement plus pour passer le temps que par réel intérêt pour elle.
Alors qu'il vient d'arriver chez lui, la brune Suzanotchka, reçoit un cadeau, qu'Eugène prend pour celui d'un rival: une jolie boîte contenant des pommes appétissantes. Un magnifique cadeau dont elle ne sait pas l'origine,mais pour elle qui est pauvre, c'est une aubaine. Elle en croque une et .. meurt au bout de quelques minutes, sous les yeux d'Eugène, qui après avoir témoigné auprès de la police, se félicite surtout de ne pas s'être laissé  par l'une des autres pommes!
Mais pas de chasseur, de nains ou de prince pour cette Blanche-neige là:morte elle est, morte elle reste. Mais il y a bien un miroir et une "sorcière"dans cette variation.
Un peu au dessus des deux autres, je donnerai donc une autre chance à Nina Berberova. Son récit était là, bien trop court pour que je puisse en déduire quelque chose ( j'ai l'accompagnatrice chez moi, mais en VO russe, donc je vais le lire, page après page, un dictionnaire  à proximité:D)

mardi 20 août 2019

Projet cinéma russe n°2

Youpiiiiii!

Suite à une première collaboration fructueuse avec le très motivé Sergei, nous avons recommencé.

Le premier film (pour rappel ici) était un court métrage fantastique de 1972, cette fois-ci, tout à fait autre chose.
Il s'agit aussi d'un court métrage, mais tout récent puisqu'il date de l'an dernier.Une version humoristique et contemporaine de Cendrillon, où une femme d'affaires, passablement "glaçon" ( même si j'emploie à dessein un autre mot beaucoup plus vexant dans ma traduction) se retrouve dans une situation ridicule: suite à un pari, elle a 48h00 pour  faire une conquête, peu importe qui, et en apporter la preuve.

Cendrillon 2.0 drague sur Tinder...mais trouvera son " prince" (aussi coincé qu'elle) par un concours de circonstances inattendu.

Je trouve les deux acteurs principaux excellents dans leurs rôles de coincés.

Activez les sous-tires en bas de la vidéo,car ils ne sont pas intégrés par défaut cette fois.

Bon visionnage.