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lundi 21 octobre 2019

Le bal - Aleksandr Odoïevski (poème)

Ho mais, que vois-je dans la liste des textes à lire en littérature?

Ce poème, totalement adapté à la situation actuelle... ( histoire que, quand même, je ne fasse pas un zéro pointé pour le mois Halloween et le chalenge de l'épouvante..)

ambiance musicale ( bien qu'elle soit postérieure d'une semi-siècle au poème, ça colle parfaitement)


Malheureusement, je ne trouve pas de lecture enregistrée de ce texte, je ne pourrai pas vous le faire entendre.

Открылся бал. Кружась, летели
Четы младые за четой;
Одежды роскошью блестели,
А лица — свежей красотой.
Усталый, из толпы я скрылся
И, жаркую склоня главу,
К окну в раздумье прислонился
И загляделся на Неву.
Она покоилась, дремала
В своих гранитных берегах,
И в тихих, сребряных водах
Луна, купаясь, трепетала.
Стоял я долго. Зал гремел…
Вдруг без размера полетел
За звуком звук. Я оглянулся,
Вперил глаза; весь содрогнулся;
Мороз по телу пробежал.
Свет меркнул… Весь огромный зал
Был полон остовов… Четами
Сплетясь, толпясь, друг друга мча,
Обнявшись желтыми костями,
Кружася, по полу стуча,
Они зал быстро облетали.
Лиц прелесть, станов красота —
С костей их — все покровы спали.
Одно осталось: их уста,
Как прежде, всё еще смеялись;
Но одинаков был у всех
Широких уст безгласный смех.
Глаза мои в толпе терялись,
Я никого не видел в ней:
Все были сходны, все смешались.
Плясало сборище костей.

Le bal s'ouvrit... les jeunes paires,
Volaient, virvoltaient gaiement,
Visages frais et robes claires,
Ornées de perles, et de diamants.
Ivre, vibrant de tout mon être,
Un bref instant, les membres las,
Je m'appuyai à la fenêtre,
Les yeux fixés sur le Néva.
Elle était noire et somnolente
Entre ses berges de granit
La lune en reflets infinis
L'illuminait, étincelante...
Le temps passa... le bal tonnait.
Soudain, j'entendis la cadance
Qui se cassait...fixant la danse
Je fus glacé... je frissonnais...
La salle immense n'était pleine
Que de squelettes...Deux par deux,
Ils tournoyaient à perdre haleine,
Leurs os jaunis mêlés entre eux.
Dans la cohue et dans la presse,
Sur le parquet, à grand fracas,
Ils tournoyaient, virant sans cesse,
Accélérant à chaque pas.
Beauté des corps et des visages,
Tout était mort - des os séchés.
Restait leur bouche, affreuse image.
Leur rire était resté figé,
Un rire unique, large et froid,
Montrant les dents, privé de voix.
Je ne reconnaissais personne,
Mes yeux erraient dans la mêlée,
Ronde uniforme, monotone
Des os dansaient dans l'assemblée.

(1825 traduction A.Marcowicz)

Un texte que j'ai envie de mettre en parallèle avec Danse macabre de Baudelaire.
Le poème d'Odeievski est une caricature d'une société nécrosée , qu'il faudrait réformer. Celui de Baudelaire , une réflexion plus générale sur la condition humaine, en forme de vanité.

Ho et puis,cadeau...parce que c'est l'image que j'ai en tête quand je pense à" danse macabre", l'extraordinaire costume de Mort rouge de Lon Chaney dans le Fantôme de l'Opéra

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