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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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vendredi 24 décembre 2021

Le tour du monde en 80 livres

 Alors oui, je sais je suis plus nulle que nulle depuis quelques années pour les défis de lecture.
Mais là, il n'y a pas de quantité requise et il s'agit de mettre en avant la littérature étrangère, traduite ou en VO.
Et c'est sur Ma petite médiathèque que ça se passe.

nul besoin d'en lire 80 :)

c'est jouable, sur l'an dernier, j'ai un recueil nordique, un recueil collectif ( contenant des auteurs anglais et américains surtout), 4 auteurs russes, un français, deux anonymes chinois, un auteur géorgien et un poète arménien.

J'ai donc en cours
- un recueil fantastique de Théophile Gautier ( français): en octobre ( mois halloween)
- le livre du thé - Okakura (japonais - traduction) : en avril ( mois japonais)

et , par exemple, je viens de regarder mes étagères:

- Pelléas et Mélisande - Maeterlinck (belge francophone) en avril ( mois belge)
- Bruges-la-morte - G Rodenbach ( Belgique)
- La sphère d'or - Erle Cox ( australien - traduction)
- Les veillées du hameau de Dikanka - Nikolaï Gogol ( russe - traduit)
- Le soleil liquide et autres nouvelles fantastiques - A Kouprine ( russe) -> Halloween
- Anthologie fantastique russe et ukrainienne - collectif  -> Halloween
- Histoire fantastiques du temps jadis (Japon) -> Obon ou halloween
- Tombent , tombent les gouttes d'argent, chants Aïnou ( Japon, minorité linguistique)
- Procrastination - T.Pratchett ( Angleterre) :En cours
- Tess D'Urberville - T. Hardy ( Angleterre)
- Lara  - G. Byron ( Angleterre)
- Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - J.Jonasson ( suède)
- La patrie de Narcisse - D Knoepfler ( Suisse francophone - essai)
- Saga d'Erikr le rouge et saga et groenlandais ( Islande)
- Malaise dans la civilisation - Freud ( Autriche)
- Contes - Andersen (Danemark)
- A l'ouest rien de nouveau - EM Remarque (Allemagne)
- Petit Piment - alain Mabanckou ( Congo)
- anna Karenine - L Tolstoï (Russie)
- Guerre et Paix - L Tolstoï ( russie)
- Chronique des Heike - E Yoshikawa (Japon)
- De la part de la princesse morte - Kenizé Mourad ( Turquie)
- Le chevalier à la peau de panthère - Shota Roustaveli ( Georgie)
- a woman of no importance  - Wilde ( GB)

et dans l'idéal
- Щелкунчик и Мышиный король ( Le casse-noisette et le roi des souris) ETA Hoffmann ( auteur allemand, traduction en russe, illustratrice russe)
Кондуит и Швамбрания ( Konduit et Schvambrania) - Leo Cassil / Lev Cassil ( russe - vo)
-
Собачье сердце ( coeur de chien) Mikhaïl Boulgakov ( russe - Vo)
- Упы́рь ( l'Oupir) - Aleksei Tolstoï ( russe - vo)
- Mальчик у Христа на елке (l'enfant et l'arbre de noël du Christ)  - Fiodor Dostoïevski ( russe - vo)


Je sais que je ne lirai pas tout ça en VO en un an, c'est utopique, mais disons que c'est une liste dans laquelle je peux piocher, la nouvelle de Dostoïevski est courte, donc, je peux la tenter, alors que c'est un auteur avec lequel j'ai en général du mal. Mais pour ses 200 ans, je peux faire un effort.

autres possibilité
- un auteur latin ( j'ai quelques e books en réserve, bon, traduction, hein..)
- un recueil fantastique québécois, si je remets la main dessus
- un roman de chevalerie géorgien médiéval ( on va opter pour la traduction!)
- un auteur italien ( j'ai plusieurs idées, traduction aussi)

et comme à ma bonne habitude, beaucoup de ces gens sont morts et bien morts, donc.; défi classique aussi en même temps ( et résurrection du challenge nécro " je lis des auteurs morts", qui revient régulièrement hanter mes pages) Je gagnerais du temps à indiquer ceux qui sont vivants :D

MAJ: ma situation ayant changé, j'ai du revenir précipitamment, donc, j'ai beaucoup plus de choses sous la main que lorsque j'avais fait mon premier jet.

Lus:
- Mon maître, mon amour - Hoda Barakat ( Liban)
- L'habit de fait pas le moine - Philipp Roth ( USA)💀
- Le désir - Sappho ( Grèce antique) 💀
- Le cantique des cantiques ( Israël)💀
- 5 nouvelles russes ( auteurs variés, Russie) VO (certains 💀)
- 9 milliards de noms de dieu - Arthur C Clarke ( Angleterre)💀
-  le corsaire - George Byron ( Angleterre)💀
- A woman of no importance - O. Wilde ( Angleterre), VO💀
- Billy  Brouillard T1 - Guillaume Bianco ( France, Album)
- Dead Moon - Luis Royo ( Espagne, Album)
- Nouvelles Fantastiques - Théophile Gautier ( France)💀
- Cruel Thing T2 - Lean et Martinez ( Argentine)
- A l'ouest rien de nouveau - Erich-Maria Remarque (Allemagne)💀
- Aélita - Alekseï Tolsoï ( Russie)💀

vendredi 19 novembre 2021

Poésies de Vahan Terian

 Il y a peu, j'ai consacré un sujet aux nouvelles de Boulat Okoudjava, écrivain, chanteur, compositeur soviétique d'originne géorgienne (et ce fait ressort souvent dans ses nouvelles, ne serait ce que par opposition à son célèbre "compatriote moustachu").
Mais si je connassais l'auteur j'ai découvert en lisant et en cherchant des informations qu'il était le petit-neveu de Vahan Terian, l'un des plus célèbres poètes arméniens.
J'avais hésité entre apprendre les bases de l'arménien et du géorgien, il n'en fallait pas plus pour m'intriguer, puisque malgré l'importante communauté arménienne qui vit en france, la littérature, et encore plus la poésie du pays nous sont inconnues. Certes, la poésie est une des choses les plus difficilées à traduire, et en ce qui concerne l'arménien, vu que je ne connais rien à la langue, je ne peux pas dire dielle procède par rimes, et vers de longueurs codifiées, comme en français, ou par alternance de suyllabes accendtuées ou non accentuées comme en russe ou en allemand.

Je trouve UNE anthologie de poésie arménienne traduite en français. Epuisée bien évidemment.

Faisons donc connaisance avec l'oncle, après avoir parlé du neveu.

Donc Vahan Ter-Grigorian, dit Terian  (1885- 1920, oui c'est malheureusement jeune, il est mort de tuberculose): un copain de Maxime Gorki. Pour faire plaisir à rachel, je le mentionne, mais aussi parce que c'est important d'un point de vue littéraire, il se place plutôt du côté des gens modestes, du peuple.
Pour ME faire plaisir, et parce que c'est aussi important pour la littérature, je précise que l'ami Vahan était polyglotte, et outre l'arménien, le géorgien et le russe, il a étudié le français le latin, l'arménien classique, l'arabe et le persan, et a traduit Baudelaire en arménien.
Rien qu'avec ça, j'ai déjà une énorme sympathie pour le monsieur, et pour enfoncer le clou, je vous rajoute sa photo

Mazette! sacré beau gars, je n'ai jamais caché mon faible pour les bruns aux yeux foncés.
Si j'avais vécu vers 1900, tonton Vahan aurait été carrément mon genre, autant au physique qu'au mental


Mais puisqu'il est mort et enterré, contentons nousde lire ce qu'il a écrit:
voilà les rares textes que j'ai pu trouver traduits en français:

Je viendrai ( trad: Louise Kieffer)

Moi je viendrai, quand tu resteras seul

Sous les ombres mélancoliques du soir

Quand tu enterreras tes rêves brisés

Et t’éloigneras découragé…


Moi je viendrai comme une chanson oubliée,

Tissée de prières, d’amour et de fleurs,

Quand dans ton cœur sans vie, affluera le chagrin

Je t’appellerai vers d’autres rives.


Moi je viendrai quand tu seras triste,

Quand tes rêves seront dissipés pour toujours,

Je prendrai ta main je prendrai ta peine

J’allumerai d’autres lumières dans ton âme…

Mon Tombeau ( trad: Louise Kieffer)


Vous, ne vous approchez pas de mon tombeau,

Soudain s'éveille une envie de pleurer à chaudes larmes

Mon cœur ne trouve pas un seul pleurs.

Que mon tombeau reste au loin.


Là où sont morts le tapage, les chants et les voix,

Qu'autour de moi s'étende un silence éternel,

Qu'on ne se souvienne plus de moi, qu'on m'oublie !

Vous, ne vous approchez pas de mon tombeau.


Laissez se reposer mon cœur fatigué,

Laissez-moi rester au loin, seul,

Que je ne sente pas que l'amour existe, et les chimères et les pleurs.



Chant jubilatoire au souvenir impérissable de
Stépan Chahoumian ( trad: Gérard Hekimian)

Ton cœur comme un autel en feu, tu fus l'incendie,
Ton cœur brûlé aux nuits piégées, tu fus l'incendie.

Ton cœur rongé par la passion , tu fus l'incendie,
Ta folle fièvre, égide amour , tu fus l'incendie;

Contre-noirceur du monde au mal , tu fus l'incendie,
Comme un drapeau semblable au sang , tu fus l'incendie,

Au loin, sans gîte à ta folie , tu fus l'incendie,
Rose de feu ton cœur ardent vécut l'incendie.

Témoin levé sur son bûcher, tu fus l'incendie,
Ton cœur de feu comme soleil , tu fus l'incendie…

En tout cas, ça me parle et je ne suis pas du tout surprise qu'il ait choisi de traduire Baudelaire.
Voilà la traduction en anglais d'un texte arménien.. qui éveille chez moi une sensation familière

to an unknown girl
(Walking toward and past me)

Light is failing, night is falling.
House to house the dark comes calling.
A stranger walks toward me, alone,
her face familiar as my own.

As in fairy tales, the fountain dances
beside us, blessing our passing glances.
Her calm gait, her rhythmic stride
continue into what I write.

Fate's gift: this moment occurs,
luminous and without words
like a scene from a romance
but just a small happenstance.

Familière aprce que je ne peux pas ne pas penser à " à une passante", de Baudelaire. Réminiscence, hommage, pastiche.. en tout cas il y a une.. correspondance.

et là aussi, c'est baudelairien en diable ( ou en diablesse)

I love your dark and wicked eyes

I love your dark and wicked eyes, as deep
as the mysterious evening is deep, and dark
as the spell that dusk casts. I love the vast
seascape of your eyes where sin
hesitates like twilight before flickering past
where luck and chance have been.
I love your eyes, their drunken golden haze,
eyes that magnetize the lost like wordless beams
and torture the soul with their pitiless
caress. I love their dark and mysterious depths.

НЕЗНАКОМОЙ ДЕВУШКЕ ( à la fille inconnue, traduction en russe cette fois)

Вечер в сумраке плыл седом,
Мгла ходила из дома в дом.
Я в пути тебя встретил вдруг,
Незнакомый мой, близкий друг.

Песню звонкую пел родник,
Был понятен его язык.
Легких ног оставляя след,
Шла ты — вечера нежный свет.

Как нежданная радость, ты
Мне явилась в лучах мечты.
Вдаль увел тебя пыльный путь, —
Никогда тебя не вернуть.

Перевод Т.Спендиаровой



Par contre je maitiens que je préfère la traduction de poésie qui préfère garder le sens du texte, plutôt que de vouloir recréer des rimes.

En vo: http://www.teryan.com/vt_Poetry_mtnshax.html
c'est très beau, mais je n'y comprends rien. je vois des récurrences graphiques  en fin de ligne qui peuvent faire penser à des rimes, mais rien n'est sûr..

en anglais. http://www.teryan.com/vt_Poetry_english.html

Et en russe. a défaut de pouvoir lire l'arménien dans le texte, je peux me faire une idée via les autres langues, de l'esprit de l'auteur. En tout cas à priori de ce que lit me plait, sa sensibilité personnelle me parle... et en effet, la pomme n'est pas tombée loin de l'arbre, c'est aussi un peu ce qu'on peut trouver chez son célèbre petit neveu.

Je ne dis pas qu'ils se copient les un les autres, mais... ça me fait plaisir de voir une continuité, même ténue, entre Charles, Vahan et Boulat
ET c'est frustrant de ne pas pouvoir lire les textes en vo

samedi 6 novembre 2021

La femme de mes rêves - Boulat Okoudjava

Et voilà une lecture inattendue qui s'est glissée dans mon programme halloween.

Pour les besoins d'un examen sur l"'autobiographe en littérature russe", j'avais une liste de titres possibles. Un à choisir et une analyse à en faire ( stylistique, ce qui impose de le faire sur le texte d'origine en VO). Mais comme je n'ai vraiment pas le niveau piur un long texte en russe, j'ai en parallèle lu la traduction.

Après avoir d'abord cherché si la médiathèque de ma ville disposait d'un des ouvrages à choisir ( et sur la dizaine de titres, il n'y en avait aucun), j'avais d'abord opté pour " journal d'une écolière soviétique": en rupture de stock. Puis la prose autobiographique de Marina Tsvetaeva: un pavé à plus de 25 euros.

donc Boulat Okoudjava était mon troisième choix et par chance, il s'agit d'un recueil de nouvelles, plus facile à lire quand on manque de temps. Mais évidemment, après l'exament de juin, j'ai traîné, traîné et.. oups, faudrait peut être que je le finisse avant de partir quand même...

Mais double bonus:
d'une part j'ai parlé de cet auteur dans le sujet sur la Géorgie, et ça me permet de marquer le coup de l'anniversaire de l'indépendance par une lecture d'un auteur russophone, mais non russe. Et les nouvelles se passent pour certaines à Tbilissi.
D'autre part c'est l'occasion de découvrir une autre facette de l'auteur, que je connaissais comme chanteur/ compositeur, extrêmement important dans la culture de l'époque soviétique: l'écrivain de prose.

Une lecture pour accompagne la dégustation des aubergines aux noix ( sujet précédent!)


Première nouvelle: La femme de mes rêves. Ce n'est pas ce que vous croyez. Derrière ce titre d'histoire d'amour se cache une... histoire d'amour. Familiale.
Le narrateur, dans la vingtaine, va retrouver sa mère, qu'il n'a plus vue depuis l'âge de 12 ans, et se demande à quoi elle va ressembler. Pour lui, qui a beaucoup changé en 10 ans, étant devenu adulte, il imagine une petite vieille, très différente de la mère de ses souvenirs d'enfant. C'est bien sûr cette mère presque irréelle, la femme de ses rêves.
Mais "la femme de mes rêves" est aussi le titre d'un film allemand qui passe à Tbilissi, une comédie. Le narrateur a donc prévu d'amener sa mère au cinéma voir le film, pour lui changer les idées et en guise de retrouvailles.
La mère n'a pas beaucoup changé physiquement, mais elle a beaucoup changé mentalement. elle ne répond pas aux questions ou très laconiquement et semble mutique. Le film allemand la met mal à l'aise. Ce que le fils, tout à sa joie de la retrouver n'a pas compris, car on lui avait caché l'endroit où elle se trouvait: soupçonnée d'espionnage elle a a été retenue prisonnière en camp  pendant tout ce temps. Elle a appris à se taire et se méfier de tout et de tous pendant 10 ans, ce n'est pas facile de reprendre une vie normale . (situation tout à fait authentique arrêtée à la mère de l'auteur, arrêtée quand il avait 14 ans, et qui de l'a revue que 10 ans plus tard)
Et cette nouvelle est adorable: le fils et la relation avec sa mère, son envie de tout faire au mieux, sa joie de retouver " sa maman à lui", son enthousiasme et son expression enfantins, ses espoirs un peu naïfs, l'humour ironique mais affectueux de la narration... c'est une très jolie découverte, si le sujet est sérieux, il est traité avec un ton léger. En tout cas la sincérité de l'auteur, via son narrateur, ne fait aucun doute.

Alors petit problème cependant, en comparant le texte d'origine et la traduction, beaucoup de passages n'ont pas été traduits, et c'est dommage, parce qu'on perd des clefs de lecture ( le narrateur fait un parallèle entre l'actrice du film qu'il a adoré, et sa mère, les deux se brouillent dans sa tête, de même la raison pour laquelle il a choisi précisément ce film et pas un autre est élidée, c'est quand même ballot. Alors oui, il y a des répétitions et ça peut paraître anecdotique au milieu du reste, mais l'auteur ne l'a pas écrit pour rien, et c'est son style, pour montrer que le personnage souffre tellement de la séparation qu'il se raccroche à ce qu'il peut pour ne pas déprimer. La nouvelle est assez courte, le livre en français fait 181 pages en tout, une ou deux de plus n'auraient pas été de trop)

Les deux suivantes " le matin dore d'une tendre lumière..." et " leçons de musique", sont encore plus ouvertement autobiographiques ( puisque le nom "Okoudjava" y est mentionné, déformé en Okoudjabo par un militaire russe un peu borné, qui ne se fait pas à l'idée que ce nom de famille géorgien puisse désigner un homme. La déclinaison en -va des noms de famille russes étant en effet féminine, mais c'est différent en géorgien. La langue ne connait pas les genres grammaticaux, donc son nom n'est ni féminin, ni masculin. Et il  n'est pas plus déclinable en russe que les noms en -vili ou en -dze courants en Géorgie, car le russe ne dispose pas de cette possibilité: les noms de famille étrangers se teminant par une forme possible en russe sont déclinables, les autres noms ne le son pas. Mon nom français qui se termine en -et, prononcé "é", est transcrit " e" et.. indéclinable)

Le matin tire son poétique titre d'une chanson soviétique et nous raconte comment le narrateur et un ami, âgés de 17 ans, ont fait des pieds et des mains pour être enrôlés volontaires dans l'armée, lors de la seconde guerre mondiale, alors qu'ils étaient trop jeunes pour être réquisitionnés.
Leçons
en est la suite directe et raconte la formation militaire à la dure du narrateur, qui ne se rend pas vraiment compte que le miitaire borné a pitié de lui, maigrichon et mal nourri, et tente de le dissuader d'aller au front, préférant en faire un instructeur pour les nouvelles recrues, souvent plus âgées que lui. La "musique ici " sont les consignes maintes fois entendues de l'instructeur, qu'il doit à son tour "entonner" pour les nouveaux. Consignes qui lui font l'effet d'une chanson, chantée par un autre voix que la sienne, tant elles sont en décalage avec sa réalité humaine.

La vie privée d'Alexandre Pouchkine ou le nominatif dans l'oeuvre de Lermontov
: oui c'est le titre! On retrouve notre peu lorieux narrateur après ses études de lettres, mollement poursuivies, se livrant tout entier à son penchant pour la flemme. Et pourquoi se démener, quand le fait d'avoir été blessé au front lui ouvre toutes les portes? Il se voit déjà chargé d'un bon poste à Moscou, prend le melon, et pourtant, il se retrouve envoyé comme professeur de littérature en province, ce qui lui déplaît. Pour éviter ça, il prétend devoir rester en ville pour écrire une thèse sur "le nominatif dans l'oeuvre de Lermontov". Le pipeau ne prend pas, il se retrouve nommé titualire de chaire de littérature à l'université de Trouperdu-sur-Gadoue, et son premier fait d'armes sera d'apporter la connaissance aux masses laborieuses, c'est à dire de faire une conférence devant des employés de kolkhoze. Au pif, il déclare vouloir la faire sur la vie privée d'Alexandre Pouchkine, ne prend pas la chose au sérieux, ne préparer rien et se retrouve le jour de la conférence. Le malaise et la honte qui s'emparent de lui lorsqu'il doit improviser vont un peu le faire redescendre sur terre et enterrer son orgueil. Ca rappelle un peu la conférence sur "les méfaits du tabac" de Tchékhov. En tout cas l'auteur ne cache ni sa bétise, ni son arrogance passées et ne se donne pas le beau rôle.

Quelques échecs parmi de totales réussites
: Et on continue, notre orgueilleux est maintenant professeur dans une école de banlieue, vivote avec un petit salaire, mais vient quand même  de se payer un beau manteau d'occasion, étranger. Ce qui le fait visiblement passer pour plus riche qu'il n'est. Et lorsqu'il décide avec un ami d'aller draguer des filles à Moscou, pour essayer de se dégotter une petite amie, il va tomber de haut: entre celles qui ne le regardent même pas, celles qui font semblant d'être intéressées mais se pour se moquer des deux don juan de pacotille, et celle très malhonnêtes qui se font inviter dans le restaurant le plus cher, prennent les plats les plus onéreux et se font entretenir... les réussites du titre son bien évidemment ironique. Le séducteur déconfit va devoir laisser son manteau en gage pour payer la note du restaurant. et ne reverra jamais aucune des donzelles qu'il a régalées. Mais dans le fond, on peu difficilement le prendre en grippe: c'est un sentimental, qui se fait pigeonner car il vit dans ses rêves et ne voit pas la rouerie, persuadé qu'il est de ne pouvoir tomber que sur une femme bien. Et de nouvelle en nouvelle, la vie se charge de lui donner les coups de pieds aux fesses mentaux, pas forcément mérités, mais nécessaires.

Le manteau: Voilà un titre qui fait immédiatemment penser à Gogol. Et de fait pour le narrateur/ auteur, la quête d'un nouveau manteau va devenir une obsession. Pas n'importe quel manteau, il en a un déjà: chaud, mais très moche et peu digne d'un enseignant, même d'un enseignant de province.Il rêve d'un manteau de cuir ( sans cacher que c'est surtout par orgueil qu'il fait ce caprice) Le mari d'une de ses collègues de travail va l'entrainer dans uen aventure rocambolesque: acheter des peaux de veau non tannées à l'abattoir, les saler pour les conserver et les amener chez un tanneur, assez loin de là, qui les leur préparera. Evidemment rien ne se passe comme prévu, et pire, les deux compères, considérés comme suspects, parce qu'ils ne sont pas de cette ville, sont repérés par la milice. L'autre gars arrive à s'esbigner discrtement, mais le malchanceux Boulat va passer la nuit chez les flics, sans savoir même ce qu'on lui reproche. car le fond de la nouvelles, moins que la quête non aboutie du manteau, c'est bien l'ambiance permanente de suspicion qui régnait en URSS dans les années 50. Il est d'ailleurs fait régulièrement référence à "l'autre géorgien moutaschu", celui qui souriait partout dans un cadre et que le narrateur se refuse à nommer.

Comment Ivan Ivanitch rendit tout un pays heureux: LA seule nouvelle du recueil qui ne soit pas à la première parsonne. Elle met en scène Ivan Ivanytch, employé d'une société, au moment de la perestroïka. Il n'a rien qui sorte de l'ordinaire, c'est un type normal, le plus banal du monde, souffre-douleur de son directeur, qui n'aime rien tant qu'écraser les plus faibles que lui. Mais Ivan Ivanytch a un loisir: fabriquer des cadres en bois sculptés, et il est excellent dans ce domaine. Un de ces cadres tombe on ne sait comment dans les mains du directeur d'une grande société japonaise, dont la passion est la peinture. Le cadre est parfait pour une de ses oeuvres, il décide donc d'inviter Ivan Ivanytch qui n'est jamais allé ailleurs qu'en URSS, à venir au Japon pour l'anniversaire de la firme. Le directeur est mortifié, car au bon vieux temps de l'URSS, c'est lui qui y serait allé, et non un employé insignifiant.
Maix voilà, Ivan, accepte l'invitation et découvre un tout autre monde, où son travail est apprécié, où les gens sourient ( au départ il prend les hôtesses de l'air pour folles, car un diction russe dit " celui qui sourit sans raison est soit un fou soit un idiot"), où son point de vue est écouté...
Evidemment, c'est une allégorie: un soviétique moyen qui n'a jamais connu que l'URSS arrive par hasard à découvrir un pays étranger, qui n'est pas le monde de perdition qu'on lui a fait croire.
Et le symbole de cette découverte est La matriochka: Ivan n'a pas eu le temps d'en acheter pour les gens qui l'ont invité, .. mais il va découvrir un magasin russe au Japon qui en vend. Et le symbole de son pays lui parait être là-bas terriblement factice, ces poupées, toutes les mêmes, toutes inexpressives comme le sont ses compatriotes n'ont aucun succès au Japon ( si Ivan avait su que.. véritablement, le symbole de la Russie est inspiré d'un objet traditionnel précisément japonais, quelle ironie!)

Une très sympathique lecture, j'ai bien choisi ( et j'ai réussi un magnifique 20/20 à mon épreuve de l'ittérature, en analysant la première nouvelle, ça ne m'était jamais arrivé en fac, trop fière de moi!). elles sont plus profondes et ironique qu'il n'y parait à première vue, et il s'en dégage souvent quelque chose de tragique derrière l'humour.

mercredi 3 novembre 2021

Nigvziani baklajani ( recette géorgienne)

 Depuis la fin du printemps et des examens, j'ai craqué. Et j'ai décidé de faire ce dont je parlais ici au mois d'avril: essayer d'apprendre les bases su géorgien. Avec la reprise des cours, c'est plus difficile, mais vaille que vaille j'arrive à y consacrer entre 18 et 20 h par mois si j'en crois ma feuille de suivi (tous les jours entre 15 minutes le plus souvent et 1h20, bien plus rarement).
Ce n'est évidemment pas une langue qui s'apprend facilement, ne serait-ce que parce que j'ai mis un bon mois, 1h00 par jour, pour avoir une vraie aisance avec l'alphabet. Mais ça me plait, et, au bout de 5 mois, je tiens le cap.

J'avais expliqué toutes les raisons pour lesquelles le pays et sa culture m'intéressait. Et la n° 3 était la cuisine. Bon, je confirme. c'est une excellente raison, même si je n'ai pas encore la capacité de lire les recettes en VO.
Donc pour vous faire une idée, si vous connaissez les cuisines grecque, turque, arménienne, iranienne, indienne.. il y a un peu de tout ça.

Et donc le test de la semaine, c'est un plat végétarien (pas très halloweenesque: il n'y a pas de courge. Mais bon, les aubergines sont noires, c'est sinistre, on va dire que ça passe! Et les noix, c'est automnal).

Nigviazi baklajani, traduction: aubergines aux noix. Aubergine dérive d'ailleurs d'un mot persan, qui est passé par l'arabe et l'espagnol, avant d'arriver assez déformé en français. Baklajani est plus proche du persan. Et nigozi, donc, c'est la noix ( la parenté avec nux n'étonnera pas les linguistes)

Le cuisine locale utilise beaucoup de légumes et de fruits secs, de fromage aussi, bien qu'il n'y en ait pas dans cette recette, strictement végétarienne.
Attention: végétarienne ne signifie pas diététique, il y a quand même pas mal de noix dans la farce.

Première étape: le khmeli-suneli, mélange dépice dont voilà la recette. Evidemment, je n'avais ni pétales de souci, ni feuilles de fénugrec, je me suis débrouillée avec le reste.

J'avais des aubergnies grillées congelées à finir, des noix, donc.. c'est parti pour l'expérience.

Voilà à quoi c'est supposé aboutir

La recette est ici, j'ai simplement ajouté les ingrédients du khmeli-suneli dans le mixeur pendant que je préparais la farce.

Et chez moi ça donne...
je me débrouille comme je peux

Donc oui, c'est super moche, je n'ai pas de décor et j'ai dû ruser avec les morceaux d'aubergines , tous de taille différente, et rétifs à se laisser farcir. Je les ai donc toréés le temps qu'ils refroidissent, j'ai fait des rouleaux, des minis-sandwiches, des tartines en fonction de la taille.
Mais oui, c'est super bon!
Il me reste un peu de farce, je ne sais pas dans quoi la mettre, peut être dans un gros champignon...

Gemrielia! ( c'est savoureux!) C'est d'ailleurs le titre du principal site de cuisine géorgien. Un jour peut être je pourrais y lire les recettes dans le texte. Juste pour vous faire baver, la page des recettes aux noix :))



vendredi 29 octobre 2021

Conte de Fée ou histoire d' horreur (4) - le requiem caché

En fin d'année dernière, j'avais décidé de me pencher sur l'histoire " mignonne"  des fêtes de fin d'année, je pensais en avoir fait le tour avec 3 sujets, et.. non, en fait, j'ai trouvé cet été une explication très interressante, et pertinente sur certains points qui restaient encore mystérieux.
Vendredi au spectacle: on écoute de la musique et on fait un peu d'analyse texte/ musique/ adaptation

Donc oui  je vais donc encore vous casser un peu les noisettes (bien sûr) avec la musique de Tchaïkovski et les histoires de Hoffmann et Dumas.
Donc pour rappel:
contes de fées ou histoires d'horreur 1 ( général)
Conte de fées ou histoire d'horreur 2: les textes
Conte de fées ou histoire d'horreur 3: les adaptations

Donc je rappelle à tous mon admiration sans borne pour Hoffmann et ses histoires fantastiques, et ma relation difficle avec certaines musiques de Tchaïkovski. 

Mais j'avais aussi dit que dans toute l'oeuvre, parfois un peu longue, je trouvais des accents bizarrement angoissés. C'est une histoire de Noël, plutôt joyeuse et fantastique, certes, mais qui dans sa forme théâtrale évacue - et c'est dommage -  la conclusion de Hoffmann et Dumas, qui l'ont gardée chacun dans leur version respective.
Et donc même si la version spectacle se base sur celle moins angoissante de Dumas, la conclusion un peu beaucoup déprimante en faisait bel et bien partie, c'est donc un choix de mise en scène que de ne pas montrer le difficile, voire impossible retour à la réalité de la petite fille, moquée pour son imagination, qui ne peut se réadapter au monde réel après sa visite du monde magique et sombre dans la dépression de ne pouvoir retourner dans l'autre monde. Joyeux noël!
Et je choisis " l'autre monde" complètement à dessein.
Dans toute l'oeuvre musicale surgissent parfois des accords qui n'ont absolument rien à faire dans quelque chose de joyeux.
Et plus précisément là:


Je vous laisse réécouter, vous faire une petite idée, et ensuite j'explique.

C'est fait? On y va.

De tout ce qu'a composé Tchaïkovski je trouve ce morceau particulièrement admirable et bien écrit, avec ce soudain déchaînement de vents  (hautbois , puis clarinette basse, puis grande descente chromatique de cuivre jusque au plus profond des graves de l'orchestre...) comme si la tempête se levait soudain. Et cette descente chromatique, purée, du grand art, j'en suis restée sidérée la première fois que je l'ai entendue.
Sidération double quand j'ai vu ce qui se passe alors sur la scène: séquence de triomphe, le gentil héros est libéré de sa malédiction , la petite fille est officiellement reçue dans le royaume magique, remerciée par la fée, triomphe, gloire, etc... hein?
Or quand il y a un tel décalage entre la musique et la narration, je me pose automatiquement la question " Pourquoi? Que veut nous dire le compositeur? Quel est le message?"

Donc je l'avais compris comme une référence à cette partie manquante, une annonce de ce qui l'attend, le dur retour à la réalité, la gloire et le triomphe n'ont qu'un temps, il va falloir revenir au monde réel, renoncer à tes rêves...

Je suis tombée un peu à côté pour le sens réel, il y a bien une notion de fin de quelque chose et de mondes inconciliables qui ne peuvent ni ne doivent se rencontrer... mais elle est bien plus tragique que ça.
Ici un petit documentaire en anglais ( accessible!) qui l'explique: la face sombre de Casse-Noisette

Résumons:
Piotr était en France, peu inspiré de devoir composer une oeuvre de commande, alors qu'il s'ennuyait lui même... comme un rat mort, en pleine crise de page blanche. Il avait bien déjà composé quelques parties, mais ne trouvait pas trop comment continuer.

Son frère est venu le voir avec une fort mauvaise nouvelle: la mort de leur soeur Alexandra, avec qui Piotr s'entendait particulièrement bien et qui était son plus grand soutien. Il n'a pas eu le courage de lui casser encore plus le moral et ne le lui a pas dit. Piotr a donc appris la mort de sa soeur par hasard dans la nécrologie d'un journal. Et il indique dans la lettre citée que le choc l'a laissé aussi hébété que s'il avait été mordu par un serpent ( pour le coup, le frangin aurait quand même mieux fait d'annoncer la nouvelle en y mettant les formes, surtout face a quelqu'un aux tendances dépressives)

Et là, inspiration pour les morceaux manquants: l'oeuvre joyeuse des fêtes de fin d'année cache un requiem pour Alexandra.

Le passage entre deux mondes prend un sens très différent. Ce qui oblige rétrospectivement à une réévaluation même du conte d'origine, qui lui aussi était plus inquiétant qu'il n'aurait dû - d'où la réadaptation par Dumas, afin de gommer les passages justement angoissants ou cruels.

La petite fille de l'histoire a de grosses difficultés à se réadapter au monde réel après son passage dans le monde fantastique puisque c'est effectivement un endroit dont on ne revient généralement pas...
L'analyse générale de l'histoire était "un conte sur le passage de l'enfance et de la fantaisie vers la réalité des adultes", on peut donc le doubler d'une lecture "passage de vie à trépas".
D'ailleurs dans le conte, il faut traverser une rivière de limonade en barque pour se rendre chez la fée. La fillette se penche et voit son reflet dans la limonade mais ne se reconnait pas, elle pense voir la reine du pays magique.
Je n'avais pas développé ce passage du texte, parce que je n'avais pas vu tout de suite au fil de ma lecture ce qu'il pouvait impliquer comme référence. C'est un tout petit passage et il est un peu noyé dans la suite. J'aurais dû tilter, dans la mesure où il est presque immédiatement suivi d'une scène de lynchage et de décapitation.

Barque, rivière, oubli, passage, arrivée dans un monde violent, ça me rappelle quelque chose.

Le gentil héros ensorcelé serait donc en quelque sorte Charon, le seul qui peut se déplacer à la frontière entre les deux mondes, et qui conduit on ne peut plus clairement un fantôme chez les morts (sur scène , elle est vêtue entièrement de blanc, parce qu'elle est en chemise de nuit, mais...ce pourrait aussi bien être un linceul) Hoffmann est un auteur fantastique, fortement inspiré par la mythologie et qui truffe ses histoires de détails inquiétants, de diables et de revenants, donc rien d'étonnant à ce qu'il nous emmène l'air de rien chez Hadès.

En tout cas, les circonstances de la composition musicale en changent la compréhension. Qu'il ait eu conscience du sous-texte macabre de l'oeuvre d'Hoffmann ou qu'il ait, dans son chagrin, eu simplement l'envie de rendre hommage à sa soeur, la musique est donc très proche de l'idée d'Hoffmann, et beaucoup moins de la féérie noellesque.
Le petit documentaire fait un parallèle, entre la fin de l'acte un, où le jouet prend vie et arrive dans le monde humain, et celle de l'acte deux, où c'est Marie qui est accueillie dans l'autre monde: ils sont construits sur les mêmes motifs musicaux inversés. Ce n'est certainement pas un hasard. Et donc, c'est encore plus brillament écrit, que je ne pensais.

Et voilà, vous pouvez réécouter le passage avec cette explication en tête.

Evidemment, ce ne sont que des suppositions, mais si je vous dis que la composition suivante, et l'ultime composition d'ailleurs de Piotr Illitch avant sa propre mort,est la Symphonie Pathétique dédiée à son neveu,le fils de feue sa soeur, les probabilités se ressèrent.
En tout cas, il va falloir que je réécoute l'oeuvre musicale entière à la lumière de cette nouvelle information, ça peut TOUT changer. En tout cas, j'ai la réponse à ma question: le décalage que j'entends, ce sont les funérailles, la famille en larmes, le cercueil qu'on descend dans la fosse (pendant que les couivres d'escendent au fond de leur registe dans la fosse d'orchestre!) et la tentative finale d'espoir: un requiem musical se termine toujours par des pièces (Sanctus, agnus dei, lux aeterna,  pour la version catholique. Je vais chercher pour la tradition orthodoxe) plus apaisées, évoquant le paradis.

Voilà, désolée de vous avoir gâché votre humeur de Noël :D

jeudi 28 octobre 2021

Aux portes de l'enfer, récits fantastiques de Chine ancienne - Anonyme

Après les Renardes, retour en Chine.

Alors là, je ne vais pas pouvoire rentrer dans le détail de ces récits.. et pour cause, le livre fait 134 p. et contient plus de 60 histoires/ nouvelles/ récits, comme on veut, mettant en scène démons, fantômes, ogres, lutins, esprits renards  etc.. qui jouent de mauvais tour aux humains, ou plus rarement leur rendent des services.

Elles sont compilées dans ce recueil et proviennent du Taiping guangji , un recueil d'histoires dantant du X° siècle ( première publication en 981), qui relate histoires et contes surnaturels , rédigés sur 500 "juan" ( des rouleaux).
On y trouve des thématiques: les étranges relations, les biographies fantastiques, le répertoire des étrangetés, l'accès au monde des ténèbres, les recueils de faits mystérieux, les mystérieuses bizarreries, les notes des deux capitales etc...


Et ce petit recueil de chez Picquier en propose donc quelques unes traduites en français. Les histoires peuvent aller de quelques lignes à une ou deux pages.
J'ai bien aimé "Fantôme à vendre", une histoire absurde où un humain roublard, accosté par un spectre, se fait passer pour mort de puis peu, et donc fantôme tout récent ignorant tout de la condition de fantôme, de leur comportement, obtient le secret pour les neutraliser. Il attend que le vrai fantôme se transforme en mouton, le neutralise et.. le vend au marché. Comme quoi on peu gagner de l'argent avec un fantôme!
Ou , dans la même veine " il pleut des sapèques": Un démon tente de tyranniser un homme, en lui lançant des cailloux et de la terre. Le type roublard lui explique " ça ne me fait pas peur, ce qui serait vraiment effrayant, c'est que tu me jettes des sapèques" (soit, des pièces de monnaies de l'époque), ce que fait le démon, faisant la fortune de sa victime.
Un autre assez drôle c'est "l'art vétérinaire": un type à cheval demande à un quidam de soigner son cheval qui a une jambe cassée. Mais vraiment cassée, un bout est détaché! A quoi le quidam répond '"impossible, je ne suis pas vétérinaire!".. et le premier " pas de problème, il ne suffit que d'un peu de glu: je suis un fantôme et mon cheval est en bois, il suffit de recoller ce qui est cassé et nous pourrons repartir".
"L'art de la fugue" conte comment une morte, revenue à la vie lorsque la foudre est tombée sur son cercueil, s'est enfuie lors de ses propres funérailles.

Il y a encore  l'étrange histoire de "la femme coupée en deux". Une femme malade meurt un jour de manière très étrange: les témoins disent l'avoir vu se diviser en deux, verticalement. Lorsque son mari accourt, il n'y a effectivement dans le lit qu'un demi cadavre... L'autre moitié a été emportée dans l'autre monde. Son esprit, qui flotte toujours par là, explique alors à son "veuf" quel rituel accomplir pour récupérer l'autre moitié, puis recoller les deux bouts soigneusement, afin qu'elle puisse revenir dans le monde humain, entière et vivante. Ce qui marche très bien: elle revit, avec comme seule trace de sa mésaventure une longue cicatrice verticale sur l'avant et dans le dos.
Et encore plus étrange "le démon des latrines", qui hante les latrines et .. mange des chaussures. D'ailleurs généralement, ces démons chinois mangent et boivent comme tout le monde et apprécient de se faire nourrir gratuitement.

La plupart de ces créatures sont soit des monstres, soit des démons, soit des fantômes. Pas d'équivalents stricts à nous européens loups-garous et vampire. La seule chos eapprochante, ce sont des chauves-souris centenaires qui volètent la nuit au dessus des dormeurs afin de voler leur énergie vitale, et ainsi gagner en force et en longévité ( le mystère de la chambre d'hôte).
Par contre "vertus du musc" nous apprend que le musc chasse les démons. C'est utile à savoir, à bon entendeur, préparez l'encens!

Voilà, une petite selction de récits fantastiques qui datent d'entre 300 et 900. Songez à la littérature en Europe avant l'an mil. autant il y a beaucoup de textes antiques, autant c'est un peu plus compliqué de trouver des choses pour cette période, les récits oraux étaient assez rarement compilés, et ce sont surtout des textes religieux ou officiels qu'on a pour le haut Moyen-âge. Donc c'est génial aussi de se dire qu'on peut lire des textes aussi méconnus et qui n'ont pas d'équivalent chez nous.

dimanche 24 octobre 2021

La nuit avant Noël - Nikolaï Gogol.

Hooo mais revoilà Nikolaï, mon chouchou "petit russien" qui revient de manière inattendue dans mon mois halloween.
Et pour cause, le film de cette semaine ( ou plutôt les deux: un film et un dessin animé) était une adaptation de cette nouvelle extraite des " veillées du hameau" , comme c'était déjà le cas pour La nuit de la Saint-Jean.
Et là aussi, il va être question de sorcière et de diable. Mais sur un mode plus drôle que terrifiant, contrairement à l'autre nouvelle, qui ne faisait pas dans la dentelle avec son histoire de sacrifice humain.

Haaa l'ami Kolia est décidément un conteur plein d'humour, ce qu'on n'imagine pas forcément avant de l'avoir lu, tant la réputation des auteurs russes est vue par le prisme mystique de Dostoïevki, ou la sinistrose de Gorki. Ce qu'on a aussi du mal à imaginer aussi de la part de quelqu'un qui a sombré dans la folie.

En fait les deux nouvelles, celle sur le solstice d'été et celle sur le solstice d'hiver, sont deux variations sur le même thême.
Ici aussi, il y a un brave gars trop gentil qui aimerait bien se marier avec une femme mais n'arrivera à ses fins qu'en passant un pacte avec un diable. Et ça se passe toujours dans la région de Dikanka, au fin fond de l'Ukraine, qui est visiblement un haut lieu de diableries en tout genre.
Mais dans la première le problèmeétait la différence de fortune entre les deux, Pidorka étant victime du refus de son père de la voir se marier avec un homme peu aisé. Ici Oksana, la capricieuse héroïne, n'est elle-même aps spécialement motivée par la cour que lui fait Vakoula le forgeron.

Commençons pasr le commencement: un mauvais tour joué par le diable aux habitants de Dikanka en cette veille de Noël. En effet, le lendemain, il doit retourner en enfer, la période sainte ne lui réussit pas, c'est donc le dernier jour où il peu faire le mal. Or il a envie de se venger de Vakoula, forgeron et peintre. le pieu Vakoula a peint pour l'église locale un grand tableau, qui représente le diable ridiculisé. Donc le diable veut lui rendre la monnaie de sa pièce et pour ce faire, vole la pleine lune. Quel rapport? Il souhaite simplement empêcher Vakoula d'avoir rendrez-vous avec sa Oksana, et pour ce faire, sa logique est diabolique: le père d'Oksana, un riche fermier, doit se rendre à une fête ce soir là chez le sacristain, avec presque la motié de la ville, et le diable escompte que, si la lune disparait, il fera noir comme un four, le père restera à demeure et le rendez-vous sera annulé. On pourrait faire plus simple!

Donc voici le diable, noir, maigrichon, au nez de cochon qui vole la lune, perdant qu'une sorcière, sortie elle aussi ce jour là, navigue dans le ciel en balai pour cueillir des étoiles. Ils ne se sont pas concertés, mais leur action commune les rapproche, et rapidement, le diable s'invite chez Soloukha la sorcière et fait le joli coeur... avec celle qui s'avère être la mère de Vakoula. Les ragots vont bon train sur cette aubergiste réputée sorcière, mais même son fils semble ignorer qu'elle l'est réellement.
Soloukha, la quarantaine et ni jolie ni laide, a plusieurs galants, dont, Choub,  le père d'Oksana. Elle mettrait bien le grappin sur ce beau parti, et donc elle aussi a intérêt à ce que son fils ne se marie pas avec la fille de son "futur" ( parce que ça voudrait dire diviser l'héritage en deux, et, pas génial de son point de vue être la belle-mère de son propre fils, à l'époque, je ne pense pas que ça ait été légalement possible d'ailleurs). Elle s"ingénie donc d'une part, à draguer Choub, et d'autre part à semer la zizanie entre Choub et son fils.

dessin de Oksana Viktorova

Mais comme par hasard, ce soir là précisément, alors qu'elle dîne avec le diable, 3 de ses galants arrivent successivement chez elle. Le plan " voler la lune" a échoué, le diable a donc créé une tempête de neige pour dissuader les gens de sortir. Choub est revenu chez lui, mais, quiproquo: en toquant à sa porte, c'est Vakoula et non Oksana qui a ouvert. Le simplet Choub s'est dit " sans la lune, et dans la tempête, je me suis égaré et j'ai toqué à la porte de mon voisin, celui qui est marié avec une jolie fille et qui est parti à la fête -> Vakoula sait que je le déteste il ne serait pas chez moi, le gandin est l'amant de la femme du voisin -> super, pendant qu'il fricote avec elle, j'ai le loisir d'aller draguer sa mère".
Mais tous les amants de Soloukha ont eu la même idée: puisqu'on ne peut pas aller à la fête, allons donc passer la soirée chez elle. Pour éviter qu'ils ne se rencontrent, puisque tous ignorent avoir une concurrence, elle les cache, l'un après l'autre, dans de grands sacs.

film de 1961

Pendant ce temps, que se passe-t-il chez Choub?

Oksana est une jolie fille... Trop jolie: les compliments que tout le monde lui fait lui montent à la tête, et c'est surtout une coquette qui prend plaisir à mener son fiancé par le bout du nez, et plus généralement, tous les hommes qu'elle croise. Parce qu'une de ses amies venue la voir lui a montré ses nouvelles bottes, et que Vakoula lui en a promis d'encore plus belles, Oksana pour l'envoyer bouler, exige qu'il lui amène en cadeau les chaussures de la tsarine. Dans ce seul cas, elle acceptera le mariage. Et elle se moque de lui sur le même ton à chaque fois qu'elle le revoit. Lui décide donc de partir en lui disant " trouve t'en un autre, tu ne me reverras plus de ton vivant, je n'en peux plus de toi, je vais me jeter à l'eau". Ce qui n'est pas gagné, car les autres hommes, lassés des caprices et du narcissisme d'Oksana lui ont vite préféré des filles moins jolies, mais moins hautaines.

Or en partant Vakoula a précisément emporté le sac où était caché le diable, qui se retrouve à sa merci. Quand même peu désireux de réelement mourir, il cherche une autre solution, et après un bref détour chez le rebouteux " Padziouk le pansu" qui est un peu sorcier lui aussi (un sorcier dont la magie lui sert presque exclusiment à s'économiser le moindre effort, tout en mangeant comme un ogre), Vakoula découvre ce que cache son sac.Solution parfaite: Vakoula accepte de le libérer, si et seulement si le diable l'emmène à Petersbourg chez la tsarine, afin de la convaincre de lui donner une de ses paires de chaussures. Va-t-il réussir ou non? Parce qu'entre temps, Oksana se rend compte qu'elle a abusé et peut-être perdu sa chance avec le seul homme suffisamment patient pour supporter ses caprices.

Cette histoire joyeuse, féérique et drôle est aussi est surtout le prétexte pour Gogol de balancer des vacheries sur les notables de province, les assesseurs judiciaires, les gens qui font les importants parce qu'ils ont 4 vaches quand le voisin n'en a que 3. Le diable et la sorcière sont très drôles, les péquenauds de Dikanka font sérieusement penser aux personnages un peu grotesques de Brueghel, c'est un régal.

L'histoire est très célèbre et a été adaptée de nombreuses fois: j'ai donc regardé deux versions, qui suivent assez bien la trame de la nouvelle: un dessin animé de 1951, un film de 1961, mais on en trouve de nombreuses autres versions: en pièce de théâtre, en comédie musicale et non pas un, mais deux opéras, de Tchaïkovski ( encore lui !) totalement inconnus de moi sous le nom " Vakoula le forgeron" en 1876 puis "Tcherevitchki ou les souliers de la reine" en 1887.
affiche d'une version théâtre/ comédie musicale

Adaptation en opéra " les souliers de la reine"
Hop, des choses à écouter en perspective!

Et pour le point culture, la nouvelle présente quelques éléments typiques de la fête de Noël Slave: la koutia ( le plat que le père d'Oksana se réjouit de manger, traduit par " semoule aux raisins secs"), et les koliadki chants de Noëls slaves, dont le nom dérive peut être de ce joli prénom qu'est "Nikolaï", ce n'est pas Gogol qui protestera :D, car beaucoup sont dédiée à Saint Nicolas, et sont chantés entre le 6 janvier et le 15 février . Cette tradition est en fait païenne, les processions chantées existaient pour différentes fêtes avant la christianisation de l'Ukraine et de la Russie. Et les gens se déplaçaient d'une porte à l'autre en chantant, les habitant leur faisant des cadeaux, exactement à la manière dont sont représentés les chrismas carols Singers anglais.

D'ailleurs un des tubes des chanteurs de Christmas Carol est en fait une kolyadka/ schedryvka ( chanson de nouvel an) ukrainienne, préchrétienne, Щедрик ( la petite hirondelle: une hirondelle qui entre dans la maison est un présage d'année fructeuse et de récoltes abondantes), dont la mélodie imite le chant des oiseaux. Les anglais l'ont traduites en chant de Noël en pensant y entendre le son des cloches.
Et à l'image du choeur ici présenté, les chanteurs de kolyadka et schedryvka se déplaçaient en portant des bannières en forme de soleil, pour annoncer l'allongement des jours et le retour du printemps ( ça aussi, ça a été transformé en symbole chrétien, l'étoile du berger, tout ça).
Donc oui, sans le savoir, vous connaissiez une chanson traditionnelle ukrainienne:


Cette tradition, comme beaucoup d'autres, s'est perdue, en dehors des campagnes profondes, ou a été reléguée dans les soirées de musique folklorique, et peu de chance d'entendre des chanteurs de rues, même le jour de Noël ( 7 janvier, noël orthodoxe) au centre de Kiev.

Pâtes au butternut

 Et hop, une recette vite fait, bien fait. Trouvée hier totalement par hasard dans un prospectus publicitaire, par chance j'avais tous les ingédients, testée et approuvée aujourd'hui même :)
De la courge, des champignons, des noisettes, voilà qui est bien de saison.



J'ai agrandi le détail pour qui veut tester:

Et chez moi ça donne, quelque chose de pas très joli, comme toujours, mais bon!


Recette végétarienne, et en quantité suffisante , car demain soir je rentre à 21h30 chez moi, et je n'aurais aps le courage de préparer à manger après le sport. Donc dîner déjà prêt :)

vendredi 22 octobre 2021

Lieux hantés et mystères russes

A priori quand on pense " Mystères, fantômes, bêtes mystérieuses et Cie", la Russie n'est pas le premier endroit qui vient à l'idée, on aura plutôt tendance à citer Londres, les Carpates, le Japon, tel ou tel champ de bataille...
Mais, si, il y a des choses étranges en Russie: fantômes, lieux lugubres, cimetières pittoresques, morts inexpliquées yétis, forêts "enchantées".. et même un dragon ( bon d'accord une légende locale à peu près aussi crédible que le monstre du Loch Ness)

Allez, on part à la chasse aux fantômes!

Top 13  des endroits hantés de Russie. Je connaissais la Maison Igoumnov, gâteau architectural de " style néo- russe" ( qui n'est pas sans rappeller la gare de Metz.. dans les deux cas, c'est très moche). Le magasin Koussovnikov aussi est du même genre, et hanté par un fantôme radin.
Par contre, j'aurais du mal à aller voir le fantôme de Paul I°, il y a peu de chance qu'on me laisse entrer dans un bâtiment qui est maintenant l'état-major de l'armée russe.
Pour Raspoutine, il est quand même étrange que son fantôme hante sa maison, vu qu'il a été assassiné au Palais de la Moïka. Mais quelques endroits ont l'air sympa pour les amateurs d'urbex :)

La plupart des lieux sont loin de là où je dois aller, donc regardons du côté de Saint Pétersbourg ...

En russe, il y a une expression qui dit que la ville est "construite sur des os", en référence au nombre de morts qui ont eu lieu sur ce chantier dantesque. Car elle a été placée de manière stratégique sur la mer Baltique, face à la Suède ( et Finlande), alors royaume très puissant et principal ennemi de la Russie. Mais le lieu stratégique était tout sauf pratique: marécages rendant la construction difficile et dangereuse, loups dans la forêt toute proche (on raconte qu'une des domestiques du premier palais construit dans la ville, celui de Menchikov, maintenant en pleine ville, a été mangée par des loups en sortant de l'enceinte du domaine)
On a probablement exagéré le nombre de morts (parfois estimé à 200 000) mais ça n'a sûrement pas été une partie de plaisir.


Trois histoires d'épouvante à Saint Pétersbourg: Raspoutine, chevalier fantôme et magie noire. Une visite au cimetière Smolensk s'impose!

Aucun fantôme n'est aussi flippant que ce type. Mystique fou, ou mystificateur avide de pouvoir, dans les deux cas, il fout les chocottes.

Et quelques autres endroits chelous: manoir avec un miroir maudit, cimetière, cabinet de curiosités de Pierre le Grand, camp de pionnier hanté.... ok, j'en note quelques uns encore :)

Une petite visite de 4 cimetières de Moscou. J'avais fait un sujet entier sur le cimetière Novodievitchi il y a quelques années. Mais il me faut absolument aller rendre visite à Serguei Essenine ( et au fantôme de sa secrétaire). Et je n'ai pas visité de cimetière pétersbourgeois, hormis la cathédrale où sont enterrés les tsars dans la Forteresse Pierre et Paul. Donc bon, oui, ça compte!
Un lieu d'ailleurs sinistre puisque c'était l'une des pires prisons pour détenus politiques ( dont le premier "pensionnaire" a d'ailleurs été le fils de Pierre le grand, accusé d'avoir fomenté un coup d'état contre son père...) et en pleine ville, un peu comme la tour de Londres, en quelque sorte.

Je suis presque étonnée de ne pas trouver d'histoire de fantôme liée à la Cathédrale "Saint Sauveur sur le Sang Versé", dont le nom est tout un programme! Et pour cause elle a été construite sur le lieu de l'assassinat du tsar Alexandre II. J'étais passée vite fait à côté, en voyage hélas organisé, je n'ai pas pu aller voir à l'intérieur si je trouvais Alexandre le spectre
une des églises russes les plus connues et pourtant, pas franchement la plus belle.
Syle architectural "néo-russe" ou " pseudo-russe", à la mode à la fin du XIX°S, tout comme la maison Igoumnov.

Les villes c'est bien, mais vous préférez le grand air, la montagne et la cryptozoologie?

10 endroits en Russie où rencontrer un yéti :D Hooo on peut même en rencontrer en Carélie ( région lacustre ultra plate à la frontière finlandaise.)
Ou mieux encore: un dragon dans le Caucase! Bon, un dragon qui aime l'eau froide, à 9°C!

Par contre si beaux soient les paysages, mieux vaut éviter d'aller camper en montagne en hiver. Les ours ne sont pas les seuls dangers.
Morts mystérieuses dans l'Oural
: pourquoi 6 campeurs partis dans l'Oural ont été trouvés morts, sans que l'on puisse définir la raison exacte de leur mort. D'autant plus à une époque où beaucoup de lieux étaient classés top-secrets en pleine guerre froide, les archives sont très évasives à ce sujet. X-files, version russe.

Vous voulez une histoire vraie et sordide? La route des os de la Kolyma. Une route construite par des prisonniers politiques dans les années 1930. Et si "Saint Petersbourg est construite sur des os" est une métaphore, en ce qui concerne la Kolyma, ce n'est absolument pas une image.
Lorsqu'un prisonnier mourrait, il était simplement au mieux enterré vite fait au bord de la route, au pirre... les os étaient utilisés pour la construction en cas de manque de pierres. Je trouve ça autrement plus terrible que tous les fantômes et malédictions réunis. Et là encore, les autorités de l'époque étaient douées pour "effacer" les gens autant que les traces, donc impossible de savoir qui exactement a péri là-bas.
Le nom du lieu vous parle peut être, car l'écrivain Varlam Chalamov, qui a passé 17 ans au goulag pour "agitation anticommuniste", a publié un recueil de nouvelles " les récits de la Kolyma" ( évidemment interdit pendant de longues années).

Dommage je ne trouve rien en provenance des frontières avec l'Asie, nul doute que près de la Mongolie, de la Corée ou de la Chine, il doit aussi y avoir des créatures mystérieuses et du folklore intéressant.

Bingo n° 17: lieux hantés ( je ne vois pas où classer cette sélection à part dans cette catégorie)

samedi 16 octobre 2021

Galantes chroniques de renardes enjôleuses - Anonyme

Sous titré " farce féérique érotique et morale des Qing", ce petit livre n'est pas à mettre entre toutes les mains.

Ne vous fiez pas à l'image de couverture, la seule qui soit innocente

Si l'auteur est anonyme, c'est pour une bonne raison; il s'agit probablement de quelqu'un de très respectable qui a préféré rester anonyme. En effet, si les ouvrages érotiques en Chine classique étaient courants,  aucun auteur "sérieux" n'en aurait revendiqué la paternité, au risque d'être la risée de tous ceux qui , par ailleurs, avaient lu l'ouvrage licenceux.
Même la date est difficile à cerner, l'époque Qing a duré de 1644 à 1911. Il est estimé avoir été écrit vars 1780 ( un peu l'époque de Sade en France, d'ailleurs). Mais ici de sadisme, point. Des descriptions crues, oui, mais on reste dans le registre de la farce, de l'énorme ( et ce mot est choisi à dessein), et de la fantaisie.
On va donc nous narrer les "prouesses" de deux renardes. Au sens chinois de ce terme, c'est à dire des animaux au mieux gentiment manipulateurs, au pire, complètement malfaisants, dotés d'une longévité hors du commun et de la capacité de se métamorphoser en humains.

Les deux renardes sont aussi deux fieffées ... cochonnes, désireuses de débaucher les humains. "Immortelle senteur de Canellier", dite Cannelle est plutôt sympathique et point trop alfaisante, elle pense surtout à s'amuser avec les humains et à se payer du bon temps. "Immortelle frangrance des nuées", alias frangrance,e st plutôt du genre goule, qui voit dans les galipettes avec les humains un moyen d'absorber leur énergie vitale. A la faveur d'une fêtes, les deux gourgandines sous l'apparence de deux jolies femmes, jètent leur dévolu sur Mignard, jeune homme fort charmant  de 17 ans qui a bien bien besoin d'être dégourdi, au sens le plus sous-entendu du terme: élevé dans un cocon par ses notables de parents qui veulent en faire un lettré, le jeune homme tout timide en apparence est enlevé par les deux renardes, qui l'emmènent chez elles pour une partie à trois. Force est de constater que le petit Mignard, par ailleurs bien doté parmère nature, et bien que puceau, sait parfaitement quand et comment se servir des bijoux de famille.
Tout se passe pour le mieux en joyeux ébats, jusqu'à ce que le trio soit rejoint par deux renards males lubriques et bisexuels, qui s'occupaient entre eux, peu de temps auparavant. Or Mignard n'est pas de ce bord, et tant qu'il s'agit de se taper des renardes à l'apparence humaine, ça va, mais participer à une orgie vulpine avec des renards, non il se dit que quand même en temps que fils de lettrés, si ses parents le voyaient, il serait la honte de sa famille. Là-dessus apparaît un juge envoyé par l'empereur de jade, venu régler le cas des 4 renards: les mâles qui, au delà de la débauche, ont aussi abusé les humains pour le plaisir de détourner des sages épouses de leurs mari, de monter les gens les uns contre les autres, volé et extorqué.. sont immdiatement exécuté. Les femelles n'ayant que la débauche et l'enlèvement à se reprocher, sont simplement condamnées à 500 ans d'emprisonnement ( là finit la partie érotique)
Le juge annonce aussi à Mignard qu'il va croiser bientôyt une autre renard, correcte celle-là, et l'épouser.. temporairement, afin qu'elle règle une vieilel dette. L'élue, Blanche Lune a en effet été sauvée d'une mort certaine 500 ans plus tôt par une précédente incarnation de Mignard. Armée de plus d'un demi-millénaire de sagesse et de culture, aidée de son oncle Hu, elle va donc lui organiser une préparation accélérée au concours de mandarinat, en remerciement.

Pendant ce temps-là, l'intrigue se double d'une intrigue policière: les parents de Mignard recherchent leur fils enlevé, font appel à deux moines exorcistes ( en fait des bandits de grand chemin, qui voient là l'occasion de se faire facilement un paquet d'argent). Les deux voleurs seront châtiés par leur mauvais karma, l'un des deux étant assassiné chez le père de Mignard.. accusé à tort d'un double meurtre. Le policier en charge de l'affaire très compliquée aura la révélation.. par l'apparition de l'oncle Hu et de Blanche Lune qui viennent témoigner en rêve: en tant qu'esprits-renards, ils sont peuvent se manifester ainsi.
La fin vire à l'intrigue politique, lorsque Mignard passe et réussi ses concours, attirant l'attention d'un minsitre véreux qui espère le manipuler.

Mais ces trois aspects ( en 12 courts chapîtres) sont avant tout l'occasion d'une satire: la première partie moque en même temps la morale étriquée (de la famille de Mignard, qui l'élève sous cloche pour éviter qu'il ne cède à des avances de camarades, si on l'envoyait dans une école de garçons) et la débauche excessive des renards, la seconde se moque des faux-moines-vrais bandits ainsi que de la cupidité en général ( les obsédés du profit s'entretuent), et la troisième punit les orgueilleux assoiffés de pouvoir, chacun des personnages affligé de ces tares trouvant une mort passablement ridicule.

Donc à prendre au ixième degré, mais rassurez vous, même si le texte est cru et illustré de gravures qui ne laissent que peu de place à l'imagination, tout en restant dans les limites hétérosexuelles et à deux, il n'y a rien de cruel ou de non consenti, même le "naïf" garçon s'avère de fait le premier à vouloir franchir le ruisseau.
allez pour le plaisir quelques appellation chinoises très poétiques:
- la corne d'occident (un "jouet pour adultes", à l'époque souvent en pierre semi-précieuse type jade. brr ça risquait d'être froid!),
- le jeu des nuages et de la pluie ( quand un monsieur et une dame s'occupent ensemble)
- s'abreuver à la source de jade ( notre français " rouler un patin" est terne à côté. Mais bon les chinois de lépoque pensaient que la pratique était revigorante et rallongeait la vie. Il y a pire comme préconisation)
- Le vent du sud (deux messieurs qui font des galipettes ensemble) et le vent du nord ( un homme et une femme). Désolée je ne sais pas d'où soufle le vent lorsqu'il s'agit de deux femmes, ça n'est pas évoqué ici. En tout cas la notice nous dit qu'il y a pas moins de 42 expressions pour désigner le " vent du sud"

Et ça n'est pas érotique mais j'ai beaucoup aimé le " veau né d'une vache au pelage bigarré" , la sentance de réincarnation de l'un des deux voleurs, qui va être réincarné en veau textuellement. Mais de manière imagée, l'expression signifie " un excellent enfant né chez de mauvais parents".

Le récit chinois ets complété d'une postface " les renardes par l'une d'entre elles" qui explique sous forme de témoignage le pourquoi du comment les renards "normaux" , d'abord liés à des rites de fertilité, sont peu à peu devenus des créatures fantastiques polymorphes, maîtrisant la double vue et les sorts de guérison, puis des esprits démoniaques proche des vampires ou des succubes.
Ou au contraire favorables, selon les régions et les époques (si la "renarde "est devenu une métaphore de la prostituée en Chine, comme la louve à Rome, c'est aussi l'animal d'Inari au Japon, qui a hérité des mythes chinois: messager, voir forme animale de la déesse de la prospérité).
S'ils décident d'être bienveillants plutôt que malfaisants, alors l'humain qui devient leur ami ou leur conjoint est chanceux et verra la chance lui sourire.

Eros et Thanathos rassemblés sous forme animale!
Ici pour compléter un blog sur la mythologique chinoise qui nous parle de Daji, la renarde la plus célèbre des récits chinois.

Classique anonyme chinois du XVIII° siècle



jeudi 14 octobre 2021

La Vénus d'Ille - Prosper Mérimée

Tiens puisque je parlais de Mérimée - traducteur au sujet de Pouchkine, pourquoi ne pas le ire aussi pour lui même en tant qu'auteur entre autre de quelques nouvelles fantastiques.
Il est loin d'être le seul, beaucoup de ses contemporains ont plus oeu moins tâté du genre fantastique, que ce soit Théophile Gautier, Barbey d'Aurevilly, Gérard de Nerval, alexandre Dumas, Charles Nodier, Villiers de L'Isle-adam ou même des auteurs classés comme réalistes tels Balzac ( la peau de chagrin, ou l'elixir de longue vie que j'avais chroniqué ici) ou Maupassant ( le Horla entre autres).
En fait, c'est presque le fait de ne pas avoir cédé à cette tendance venue d'Allemagne et d'Angleterre qui fait exception.

Et donc Mérimée, dont le fond de commerce était l'exotisme ( l'exotisme de l'époque étant par exemple l'Espagne de Carmen ou la Corse de Colomba), arrive à concilier parfois les deux. Et donc direction les Pyrénnées, un endroit que la plupart des parisiens du XIX° siècle ne connaissient pas, forcément mystérieux, avec des montagnes inquiétantes, des gens qui parlent une autre langue ( le catalan). Et oui, effectivement pour le parisien lambda de l'époque, qui lisait des romans et des nouvelels dans les journaux l'endroit était probablement aussi dépaysant qu'un pays étranger.
La Vénus d'Ille, beaucoup l'auront probablement lu au collège, en tant qu'exemple de nouvelles fantastique, souvent même pour présenter le genre fantastique, probablement sans grand enthousiasme parce que lecture imposée.
Donc un petit retour aux sources, pour lire la nouvelle simplement pour elle même, avec entre la période du collège et maintenant tout un bagage culturel et littéraire qui s'est forgée.

La trame est simple: Un parisien amateur d'antiquités arrive dans ls Pyrénnées pour rencontrer Monsieur de Peyrehorade, collègue local, pourqu'il lui fasse visiter la région. Or Peyrehorade a trouvé récemment une magnifique oeuvre d'art, une statue antique de Vénus romaine,  qui fadcine mais.. met mal à l'aise ceux qui la vient: la statue, si parfaite soit elle, a un air malicieux, voire méchant, et les locaux l'évitent , voyant en elle une idole payenne, voire un démon. D'utant que son excavation a causé un accident, il n'en faut pas plus pour lancer une réputation de malédiction.

Peyrehorade met ça sur le compte des superstitions encore vivaces à la campagne. Mais notre narrateur confirme, elle a vraiment l'air mauvaise.
Sur ce, Peyrehorade convie son invité a rester quelque jour, son fils se marie le lendemain, c'est l'occasion d'assister à une noce locale catalane. Le fils en question est vraiment un sale type, orgueilleux, vantard, grossier et surtout âpre au gain. Il va se marier avec une femme gentille et délicate, qui a la malchance d'être une riche héritière, et qu'il voit comme une tirelire ambulante ( ce que le narrateur trouve ignoble pour la future mariée qui n'a vraiment pas mérité un crétin pareil)
Or le jour même du mariage, le futur marié décide d'entamer une partie de jeu de paume, laisse la bague qui l'encombre et trouve très subtil de la passer au doigt de Vénus. Dans la précipitation il oublie la bague, et entend donc la récupérer le soir. ce qui s'avère impossible, car la statue ne veut pas la rendre ( mais comme il est ivre lorsqu'il raconte ça, on ne le croit pas). Il ne faut pourtant pas plaisanter avec une femme, et encore moins se moquer de Vénus, fût-elle en bronze!
La statue va donc venir nuitamment récupérer son dû: son mari. Elle ne fait pas une affaire, hein...

Ceux qui l'ont lue connaissent la fin, ceux qui ne l'ont pas lue, débrouillez vous, vous êtes probablement collégiens et non, pas la peine d'insister, je ne fais pas vos devoirs :D

Par contre, c'est une bonne chose de l'avoir relue avec un oeil neuf, j'ai pu voir des choses qui m'avait échappé: la discrète critique sociale sur les mariages d'argent qui dégoûtent véritablement le narrateur. Ou sur les gens qui se piquent d'avoir une connaissance encyclopédique et veulent tant impressionner " ceux de la capitale" qu'ils en deviennent ridicules : L'antiquaire Peyrhorade veut tellement avoir trouvé une statue qui révolutionne tout ce qu'on sait du monde antique, que contre toutes les évidences d'occupation romaine des lieux, il lui tricote une origine assyrienne, et pour prouver ses dires, tord en tous sens la toponyme locale pour trouver aux patelins du coin un nom assyrien en plein dans les Pyrennées ( La Vénus porte une inscripton "turbul", que le narrateur traduit comme " turbulente "ou "qui trouble", ce qui semble évident. Peyrhorade y voit les noms de "Tyr - Baal", respctivement une ville et un dieux assyriens, qu'il pense trouver dans le nom de "Bouleternère" la ville d'à côté)

Je découvre aussi au passage qu'Ille ( Ille-sur-Têt) existe vraiment et que c'est magnifique.


Mais surtout j'y vois maintenant clairement une variation sur le thème de la statue vivante, connue depuis la Grèce antique: la légende de Pygmalion, dont la statue prend vie grâce à Aphrodite (tiens donc, l'équivalent grec de Vénus) avec une interpolation de la statue du commandeur dans Don Juan, qui vient demander des comptes à celui qui l'a offensé.
On peut aussi faire un lien avec le Golem, statue qui s'anime lorsqu'on grave sur lui un texte magique ( la Vénus a un texte gravé sur le bras), ou qu'on lui confie un artefact magique ( souvent représenté par un collier ou une médaille)
Donc non, ce n'est pas un sujet original, mais au contraire une variation sur un sujet très bien connu depuis toujours, mais c'est justement l'intérêt, de voir maintenant l'intertexualité qui m'avait échappé quand j'avais 14 ans.

Et donc, de mon point de vue, c'est dommage de cantonner les classiques au collège, et de ne plus y toucher ensuite. On peut y trouver des choses intéressantes, en une courte soirée de lecture.
Pour le lire en version numérique, c'est ici.

mercredi 13 octobre 2021

Journal de bord et Rat d'halloween

 Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion d'y prendre part. Et ce sera probablement en pointillé
D'ailleurs le journal de bord aurait pu commencer lundi, mais... cours obligent, je n'ai pas eu la possibilité.

le RAT d'Halloween, cette vanne me manquait trop!

Voilà le résumé:
Lundi 11: je propose de classer la recherche d'assurances et les demandes de devis dans la catégorie " horreur".. non sérieusement je n'en ai pas fini avec les démarches administratives.
Et l'angoisse: je suis toujours dans l'attente de mon visa, avec un peu de chance je devrai avoir des nouvelles en début de semaine prochaine.... j'espère.
A part ça cours en ligne de 8 à 11h30, et vie quotidienne. Préparation des cours pour le lendemain , courses, révisions etc.. si j'ai fini la lecture de la partie " fantastique " d'Hikaru no go, donc un billet en prévision. Et publication du sujet sur la Dame de pique ( la nouvelle illustrée)

Rats... et petits rats: le lundi est le jour sportif par excellence, entre l'échauffement et 1h45 de danse et de stretching, en général c'est sportif.

Mardi 12: J'ai un peu mal aux jambes, il était costaud le stretch d'hier :D
Le mardi est le jour du film, en cours. Un film d'espionnage cette fois, donc rien d'Halloweenesque ( sauf si on considère que Staline et Beria peuvent être de convainquants démons. Personnellement je dirais " encore pires", puisqu'ils ont existé et réellement nuit.) 

cours de 9h00 à 14:15, repas, une heure de travail, re-séance de stretch ( plus tranquille), révisions, un peu de musique.. et c'est déj l'heure de se coucher. MAis une petite révision de vocabulaire avant.

Mercredi 13: cours de 9 à 16, 3heures de grammaire, et fin du film, avec une petite demie heure de pause et une autre pour manger. Et re grammaire.
Après.. j'ai des exos à faire pour demain mais.. si je publiais le résultat de mes expériences culinaires de ce WE? Et si je mettais un peu à jour le blog
ah, c'est 18:15? va pour les exos ( exo-rcisme?). Edit: bon ça va en 45 minutes c'était plié.
Puis un peu de musique, donc cette semaine j'essaye de faire un peu thématique, avec  du déchiffrage de versions adaptées pour débutants de:
- Extrait du 2° mouvement de la sonate n°2 de Chopin,... dit comme ça... mais SI, vous connaissez tous, sous le nom " marche funèbre" ( dont le passage central est ravissant et pas du tout sinistre, donc ...évacué lors des cérémonie funèbres).
- always look on the bright side of life ( Eric Idle - mon hymne personnel, avec ses paroles totalement paradoxales)
- La mort d'Ase ( extrait de Peer Gynt - E. Grieg )
- Marche funèbre d'une marionnette ( Gounod)
- La danse macabre ( Saint Saëns)
- Pavane pour une infante défunte ( Ravel)
- Lacrimosa ( Requiem - Mozart)
Il va sans dire que je n'ai pas DU tout le niveau pour tout ça, même en versions simplifiées, mais pas grave, c'est en visant au delà de son niveau qu'on progresse. J'ai d'autres morceaux que je travaille depuis plus longtemps en réserve pour les moments où j'ai envie de jouer mieux (ou moins mal)
Puis hop, lavage de cheveux, avec le vent, je ressemblais à Méduse

Avant le shampooing

Et puis que faire, après le dîner? Je réviserai un peu le géorgien que j'essaye d'apprendre depuis quelques mois, histoire de ne pas faire de " trou" dans mes révisions, mais sans y passer non plus 1h00. Avant de me coucher
Donc préparation de deux ou trois sujets à publier prochainement, et planning pour ces 3 ou 4 prochains jours, pour "sandwicher" au mieux cours ou révisions/ musique/ lecture/ sport/ autres.

Jeudi 14: Cours de 9h à 12h30...préparation du repas " cervelles de zombies en sauce sanguine" ( alias chou fleur au paprika, plat 100% végétarien, mais le renommer d'un nom horrifique peut être une solution pour ceux qui ont du mal à faire manger des légumes aux gamins ;)), début de lecture des "galantes chroniques", promenade de cerbère ( car je fais du toutou sitting) chant et piano funèbre, auto-écartèlement ( stretching, donc) et préparation des sujets à venir.

Ok: un sujet publié ce soir, un prévu à la fin du mois, un prêt à illustrer sur le blog Japon, un à finir ici + une lecture en cours. Demain je travaille en ligne, mais je n'ai pas de cours et peu de devoirs pour la semaine prochaine, donc, je devrais pouvoir avancer un peu :)
Prévision de demain: musique, gym, petit travail, finir "les renardes", quelques nouvelles de Gautier, et écouter la Dame de Pique version opéra.

Vendredi 15: petite grasse mat' quand même, puis 1h30 de travail en ligne, j'ai presque fini les renardes hier soir, il ne reste que quelques pages, qui seront finies avec le café.
-> et comme souvent les projets changent de minute en minute. J'ai reçu des nouvelles concernant ma demande de visa, donc recherche d'avion, message à l'université donc, priorité à tout ça.
Je vais enfin pouvoir me mettre à la lecture et finir les Renardes
Edit: Avion réservé, je sais enfin QUEL JOUR je pars, le compte à rebours est enclenché, dans un mois je suis en Russie!

Vendredi 16: après la grasse mat', et la séance de sport à 11h30, le repas vite fait, l'après midi a été consacré à la quête des habits chauds pour pouvoir me déguiser en oignon dès mon arrivée. direction le magasin de sport, les rayons rando et ski. Quête réussie!
Et comme c'est loin et que j'ai du faire l'aller retour en bus, Théophile Gautier m'a tenu compagnie (2 nouvelles et demie) Je termine la troisième ce soir après le dîner.
Et dans la foulée, sujet publié sur les Renardes.

Dimanche 17: la fin de matinée à été consacrée à préparer le cours de mardi après-midi ( pour lundi et mardi matin, rien à faire, ô joie!) et j'ai appris que j'aurais de la visite ce soir. Bon, quand je vous dis que mes plannings varient sans que je puisse donner mon avis. Après midi prévu: jouer un peu de musique je ne l'ai pas fait hier et avant hier. Ecouter l'opéra, ça non plus je n'ai pas eu la possibilité.
Et au final, à part les Renardes et quelques nouvelles de Gautier, je n'ai pas été très productive, puisque l'univers s'est ligué pour que je ne puisse pas lire.

Dans l'absolu je vous ai passé les activités autres ( du genre la révision de géorgien 30 minutes, une heure tous les soirs, ou la promenade de mes pensionnaires, le ménage, etc...), mais oui, ça limite aussi le temps disponible.