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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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mardi 29 janvier 2013

Harry Potter à l'école des sorciers - JK Rowling

Hé non, figurez-vous, je n'avais toujours pas lu LE phénomène de l'édition jeunesse de la précédente décennie, voire du siècle précédent
Après tout, ça ne fait que 16 ans que le premier tome est sorti en Angleterre, mais que voulez-vous, je me méfie comme de la peste des phénomènes de modes. Or, finalement 16 ans après, force est de constater qu'au delà du simple phénomène de mode,  Harry Potter est devenu une référence partagée notamment chez les gamers , et je commençais à me sentir un peu larguée sur les forums que je squatte.
Donc, comme il entre à la fois dans le défi " cartables et tableau noir" et qu'il figure dans la liste " Gilmore girl", autant faire d'une pierre deux coups, et même trois, vu le nombre de références à la mythologie grecque.

Et contre toute attente, figurez-vous que j'ai bien aimé. Je me suis laissée prendre comme une bleue ( alors que finalement, le coup du gamin malmené par une famille de beaufs et qui se découvre un pouvoir insoupçonné, c'est assez banal), mais voilà, c'est anglais. Très anglais. Avec l'humour soooo british que j'apprécie au delà de tout, et les remarques décalées du style
"A compter de ce moment, Hermione devint amie avec Ron et Harry. Il se crée des liens particuliers lorsqu'on fait ensemble certaines choses. Abattre un troll de quatre mètres de haut, par exemple."
ou encore
" Dudley ressemblait beaucoup à l'oncle Vernon. Il avait une grosse figure rose, un cou presque inexistant, des petits yeux bleus humides et d'épais cheveux blonds qui s'étalaient au sommet de sa tête épaisse et grasse. La tante Pétunia disait souvent que Dudley avait l'air d'un chérubin - et Harry disait souvent qu'il avait l'air d'un cochon avec une perruque."

Ou d'apprendre que le cadeau idéal pour le meilleur sorcier du monde est.. une paire de chaussettes ( car tout le monde lui offre des livres, c'est lassant, alors qu'on a toujours besoin de chaussettes!)

Donc, au final, un livre sympathique, passablement farfelu ( le quidditch, sport favori des sorciers, est à peu près aussi compréhensible au commun des mortels que le cricket peut l'être à un non-britannique), avec des références à la mythologie grecque: l'animal de compagnie de Harry est une chouette, on croise des centaures plus ou moins bien lunés dans la forêt, et les caves de l'école sont gardées par un chien géant à trois têtes, tiens donc ...

Donc je dirais que les aventures du petit Harry et de ses camarades sorciers et sorcières m'ont bien accrochée et m'ont souvent fait sourire, surtout d'ailleurs grâce à une galerie de personnages secondaires assez réussis. Car bien que Harry soit le héros, il n'y en a pas que pour lui, et ça, c'est appréciable. Notamment les professeurs. Ou les "pensionnaires" de l'école, spectres farceurs plus drôles qu'épouvantables ( peut-être parce que Le baron sanglant ou " quasi-sans-tête" rappelle beaucoup le Fantôme de Canterville). Ou encore les élèves, nombreux. Ce qui contribue à faire un roman "peuplé". Et ça aussi c'est appréciable, ce n'est pas parce qu'on est dans la littérature jeunesse qu'il n'y a que quatre personnages qui se courent après. Non, là il y en a une foule, qui interagissent et ça fait plaisir ( j'avoue même une nette préférence pour les copains d'Harry: Ron le rouquin et sa famille tous aussi roux et sorciers que lui, ou Neville, le gamin timide qui n'arrive pas à s'imposer)

Donc, oui, je lirais probablement a suite quand l'occasion se présentera, car j'ai bien envie de savoir comment va se passer la deuxième année à l'école de sorcellerie, et de voir comment l'auteur va développer tous ces personnages, j'ai bien envie de savoir si les centaures seront de la partie pour la suite -alors que je me fiche à peu près de savoir si le vilain méchant de l'histoire va revenir - j'ai réussi à me préserver grosso modo des principaux spoilers, mais bon, je sais quand même qu'il va refaire parler de lui.

 ( et puis, quelque part, ça me fait un peu penser à la série Mélusine .. avec le prof grognon qui considère ses élèves comme une bande d'incapables. Mais avant toute chose: tatata, Mélusine est antérieur de 2 ans. Donc, pas une copie, juste une idée à peu près semblable développée presque simultanément dans deux pays différents)

cartable et tableau noir: n°2
Maintenant que j'y pense, j'avais vu il y a très longtemps le premier film de la série, qui ne m'avait pas laissé de souvenir impérissable ( les parties de quidditch traînaient trop en longueur à mon goût), sauf pour une chose: deux acteurs que j'aime énormément au générique: l'excellente Maggie Smith, et le non moins excellent Alan Rickman... vraiment j'ai du mal à imaginer les professeurs MacGonagall et Rogue autrement qu'avec leurs têtes et leur talent.


challenge "lieux imaginaires": monde imaginaire récent









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et pour faire plaisir à Touloulou, le gif qui va bien

mythologies
mythologie grecque











idée 11: des lunettes

lundi 28 janvier 2013

La tour de l'éléphant - Robert E. Howard

Il y a quelques jour j'ai su par hasard que l'éditeur Bragelonne, que je ne connaissais que de nom, menait une opération spéciale pour fêter les 300.000 e-books vendus:  300 livres électroniques mis en vente au tarif de 0.99€ pièce, 100 par jour pendant 3 jours. Et pour tout achat, la nouvelle La tour de l'elephant de Robert Howard était offert, et donc je me suis laissée tente. Pour donner à Howard une deuxième chance, car ma première rencontre avec l'une de ses nouvelles "le chien de la mort" m'avait laissée assez passablement énervée rapport à un racisme et un sexisme assez marqués.
Donc la Tour de l'éléphant: c'est une des premières nouvelles mettant en scène le personnage qui a fait la renommée de Howard, à savoir Conan le barbare. il y a quelques temps déjà que je voulais tester ces récits, au moins pour mieux en apprécier la parodie qui en est faite chez Pratchett via Cohen le barbare édenté et octogénaire.
Et, hooo surprise. Je m'attendis à un récit de baston dopé à la testostéronne et un peu bas de plafond, et finalement Conan n'est pas si couillon que je le craignais. Bagarreur, naïf certes ( en jeu vidéo ça serait le personnage de niveau 1 qui décide de s'attaquer à une quête de niveau 10 sans préparation, en fait :D), mais point si couillon que ça.

Bon il y a quand même la petite notation vaguement raciste qui m'a faite tiquer, hein: les habitants du pays de Shem, les shémites, connus pour leurs nez crochus, leurs cheveux frisés et leur propension au mensonge, mais c'est tellement mineur par rapport au Chien de la mort que je suis prête à faire abstraction. Car oui, j'ai passé un bon moment de lecture détente à suivre le périple de Conan à la recherche du coeur de l'éléphant, joyau réputé fabuleux et involable, aux prises avec un voleur professionnel, des lions, une araignée géante, une idole a tête d'éléphant et un sorcier maléfique. Certes c'est peu subtil, mais j'avoue que la baston avec le sorcier et ce qui lui arrive est très drôle.

Une lecture qui m'a un peu réconciliée avec Robert Howard. et si d'aventure Bragelonne décide de faire paraître les autres nouvelles indépendamment en format E-book, je me laisserai probablement tenter.
La maison d'édition ne compte pas pour le moment renouveler l'expérience ( d'abord parce que les 400 000 livres vendus ont été atteints au cours de l'opération, il leur aurait fallu enchaîner de suite sur l'opé suivante...).Mais en tout cas , elle m'a donné la possibilité de découvrir la maison d'édition sur laquelle je vais garder un oeil régulièrement, leur catalogue SF me tente pas mal; de me réconcilier avec un auteur pour lequel c'était assez mal parti; et de me mettre un peu plus aux e-books via ma p'tite tablette. et c'est déjà pas mal!
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et c'est ma première participation au défi " nouvelles et novellas"

et je n'avais pas parlé du défi " lieux imaginaires" chez Arieste.. mais le monde de Conan  et la ville de Zamora entre dans le cadre " monde imaginaire d'avant 1950"

dimanche 27 janvier 2013

Charly 9 - Jean Teulé

Charly 9 de Jean TeuléComme j'ai bien aimé l'adaptation dessin animé du Magasin des suicides du même auteur, un ami m'a prêté Charly 9.
alors je sais que c'est un gros carton éditorial de l'an passé, que la plupart des gens que je connais ont beaucoup aimé, mais autant le dire de suite, malgré mon goût pour l'histoire et particulièrement pour la période moyen-âge et Renaissance.. Ben non je n'ai pas accroché.

Il faut dire que je ne connais pas du tout Teulé, donc je ne sais pas ce qu'il écrit d'habitude ( oui, je n'ai même pas lu Le Magasin). La couverture laissait plutôt présager quelque chose de sérieux en dépit du titre ( qui me rappelle Apostrofe des Inconnus, avec l'académicien qui veut traduire Charlie d'Orléans en verlan). Mais voilà l'ami qui me l'a prêté a oublié de me dire qu'il s'agit en fait d'une grosse farce, d'une farce kolossale. Tout y est caricaturé à l'extrême et je ne m'attendais pas à ça: gags de situation (même si certains sont plutôt drôles)  et langage mi-grossier, mi-époque. Bon oui d'accord, ça devait jurer à tour de bras à l'époque, mais quand même Ronsard qui s'exclame " ho putain, le sujet!", ça fait bizarre.
Autant le décalage entre langage familier et situation marchait bien avec Kaamelott, car tout était bien mené, la mise en scène enlevée, les acteurs motivés et les dialogues bien écrits, autant là, à l'écrit, avec un scénario mal ficelé, ça tombe à plat 9 fois sur 10.

L'autre problème, et de loin le plus gênant: que de clichés! Au XXI° siècle, se complaire encore et encore dans le cliché du futur Henri III folle perdue et limite travesti qui joue les hommes de main, et qui fait du vaudou sur son frère, pour le compte de sa mère Catherine de Médicis, présenté comme une espèce de sorcière manipulatrice.. Je croyais qu'on en était sortis, de ce vieux cliché. et visiblement non. Sans compter Marguerite, la reine Margot, forcément incestueuse, forcément sinistre, présentée comme une gothique vêtue de noir qui danse avec un bocal contenant la tête coupée d'un de ses amants.

Rien de nouveau sous le soleil.. on brasse et on touille de vieux clichés.

ensuite le roi Charles, qui devient peu à peu Charly en sombrant dans la folie. Et là aussi quelque chose me gène: il semble impossible d'avoir un portrait de fou qui ne fasse pas plus ou moins clairement référence à Hamlet. En tout cas, c'est l'impression que j'ai. La scène où le roi brutalise sa soeur est un ressemble un peu, beaucoup à celle ou Hamlet rudoye Ophélie-  tiens d'ailleurs c'est vrai, dans cette même scène, Marguerite se promène dans le Louvre avec un crâne sous le bras... non, vous n'arriverez pas à me convaincre que c'est juste une coincidence.
Un peu plus loin,  c'est une espionne cachée derrière une tenture que le roi tue d'un carreau d'arbalète.. comme Hamlet tuant d'un coup d'épée Polonius caché derrière une tenture. Coïncidence encore?
Je suis sure qu'il y en d'autres encore, car j'ai vraiment eu l'impression que Charles est un décalque de Hamlet, tout au long de ma lecture, mais j'ai la flemme de chercher.

J'aurais voulu apprécier ce livre, mais voilà, trop de clichés, trop de scènes convenues, des références qui sautent aux yeux, un manque global de subtilité.. dommage parce que derrière tout ça, j'ai la sensation que Teulé a du talent et une maîtrise certaine de l'ellipse ( il y en a beaucoup). Mais qu'à trop vouloir faire comique, il s'est enferré quelque part ( car oui, les premières pages, à défaut d'être subtiles - le gentil roi manipulé vs les nobles manipulateurs - laissaient présager quelque chose de plus intéressant.. mais voilà, ça tourne vite en rond)

Challenge "Histoire" Je lui laisse donc malgré tout la possibilité de me convaincre, je ne jugerai pas sur un seul roman que j'estime raté, et je lirais le Magasin à l'occasion.

idée 33: un oeil

vendredi 11 janvier 2013

Maria - Kazuo Kamimura

Japon, années 70. Maria, jolie fille issue d'une famille de nouveaux riches d'après-guerre, intègre le lycée Airan. Et plus exactement la classe 2 C, celle des "mauvaises filles", celle que la société préfère cantonner dans un lycée de seconde zone pour mieux les ignorer: ici, on rassemble celles qui sont sexuellement précoces, les lesbiennes, les violentes rassemblées en gangs adeptes de la bagarre au couteau... autant dire que dans cette ambiance délétère, Maria détonne... à première vue.

Car, disons le de suite, il ne s'agit pas d'une énième histoire de lycéens, ce n'est pas un shôjo fleur bleu, loin de là. On est plutôt dans le gekiga ( oeuvre destinée à un lectorat adulte, dessins inspirés des estampes traditionnelles, sujet sérieux...) que dans le manga. Bien que par facilité, je l'appellerai quand même manga.

Donc Maria, malgré son nom de Madonne chrétienne, est une mauvaise fille, dans une famille dirigée d'une main de fer par un grand-père tyrannique qui entend bien régenter toute le monde, dotée d'une mère silencieuse et effacée qui n'a pas le courage de réagir contre son père, et d'un beau-père gentil mais complètement sous la coupe du grand-père, incapable de se rebeller sous peine de voir son homosexualité révélée au grand jour. Car le noeud du problème est là: les apparences, toujours les apparences à sauver coûte que coûte. Qu'importe la vérité des gens, du moment que la famille donne pour l'extérieur une image bien sous tout rapports. Je ne dirais pas ici la raison exacte qui a causé son transfert chez les mauvaises filles, pour ne pas spoiler les fuurs lecteurs, mais Maria, l'électron libre, ne donne pas dans la dentelle lorsqu'il s'agit de casser l'image de sainte qu'on attend d'elle, et qu'elle traîne comme un boulet avec ce nom si peu japonais. Ouvertement bisexuelle, elle est du genre à affronter au couteau un chef de gang et à la ridiculiser ou à payer une bande de loubard pour casser la gueule à un camarade, afin de voir " le charme d'une bonne bagarre".

Et surtout, elle semble attirer à elle tout ce que la ville compte comme dépressifs ou paumés. Ou plutôt, elle agit involontairement comme un déclencheur qui révèle la perversité des gens "bien sous tous rapports". Car finalement la violence physique des bagarres entre gangs lycéens n'est rien par rapport à la violence psychologique exercée par le grand père de Maria, ou la domination abusive jusqu'à l'inceste de la mère de Kirihito, éphémère petit ami de Maria.
Oui, je le souligne, car même s'il n'y a pas de scènes vraiment trop cochonnes, il y est quand même ouvertement question d'homosexualité, de bisexualité, d'inceste, de violence et de suicide.
En fait, pour ceux qui l'auraient vu, le personnage de Maria me fait énormément penser au héros sans nom de Théorème de Pasolini ( car l'un comme l'autre bouleversent totalement la vie des gens qu'il croisent et avec qui ils couchent, jusqu'à la folie et au suicide, ou jusqu'à ce qu'ils réagissent enfin).

Au final, j'ai bien aimé ce titre. En fait, au sujet des gangs de lycées,  je craignais quelque chose d'assez racoleur, mais non, on reste dans la subtilité, malgré quelques passages kitsch. Je lirais donc probablement le tome 2 qui doit paraître ce mois-ci. Je ne connaissais pas le mangaka, mais la couverture sobre me rappelait une autre vue en rayon: bingo!  Kamimura est également l'auteur de Lady Snowblood et du Fleuve Shinano, parus depuis 2 ou 3 ans.  Allez, tout de même un petit reproche: il est dommage, vraiment dommage que les personnages secondaires ne soit qu'ébauchés, en particulier la copine lesbienne de Maria, plus attachante qu'il n'y parait au premier abord. C'est d'ailleurs le seul personnage qui soit vraiment proche de l'héroïne, sa seule vraie amie, c'est d'autant plus dommage qu'elle n'ai même pas de nom. Pas plus que les autres élèves d'ailleurs.
Moi qui voulais justement découvrir plus de mangas " vintage", je suis ravie de voir que les publications commencent à se faire plus nombreuses en France.

Un album reçu dans le cadre du Masse Critique BD, un grand merci à Babelio et aux éditions Kana.
Et une première lecture pour le challenge "Cartable et tableau noir " sur le thème de l'école. et au challenge Dragon, sur l'Asie. Je ne suis pas sur mon ordi, je rajouterai donc les logos et images à mon retour de vacances.


idée 119: des cheveux