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mercredi 26 janvier 2011

Les pommes d'or du soleil - Ray Bradbury

catégorie végétal: la pomme
C'est parti pour le petit BAC n°1.. le végétal sera donc la pomme!

En l'occurrence "les pommes d'or du soleil" de Ray Bradbury, que j'ai découvert tardivement l'an dernier, et dont les Chroniques martiennes ont été un véritable coup de coeur. J'ai d'ailleurs appris que le monsieur est toujours vivant, qu'il a eu 90 ans l'an dernier, attendez vous donc à retrouver ici régulièrement quelques lectures Bradubury-esques tout au long de l'année, une sorte d'hommage personnel. Car "les Pommes d'or" ont confirmé tout le bien que j'ai pu penser de l'auteur à la lecture des Chroniques.


Ici, 20 nouvelles sont rassemblées: la sirène, le promeneur, la sorcière du mois d'avril, le désert semé d'étoiles, les fruits posés au fond de la coupe, l'infant invisible, la machine volante, le criminel, le cerf-volant doré et le vent argenté, je ne vous reverrai plus jamais, Broderie, la grande partie entre noirs et blancs, un coup de tonnerre, le vaste monde au delà des montagnes, station génératrice, en la noche, Soleil et ombre, La prairie, Service de voirie, le grand incendie, Adieu et bon voyage, les fruits d'or du soleil.

Un peu de science fiction: voyage spatial avec  Les fruits d'or du soleil et le désert semé d'étoiles, qui aurait bien pu prendre place au sein des Chroniques martiennes pour cette derniere, voyage dans le temps dans  un coup de tonnerre, menace nucléaire  (Broderie), l'ambivalence du progrès, qui rend service mais empoisonne la vie (le criminel) ou risque d'être employé à mauvais escient (la machine volante). Bradbury se régale à tourner en ridicule la guerre, témoins le conflit insensé autant que ridicule que se livrent deux villes dans le cerf volant doré et le vent argenté.

Un peu de fantastique: la sirène d'un phare qui attire un animal de type préhistorique, l'enfant invisible -ou qui croit l'être! - la sorcière du mois d'avril, Adieu et bon voyage , curieuse histoire digne de la 4° dimension, où un enfant qui ne peut pas vieillir gagne sa vie en  "louant ses services" en quelque sorte comme fils adoptif pendant quelques années à des couples sans enfants.
Et au milieu de tout ça, une nouvelle policière: les fruits posés au fond de la coupe. Deux nouvelles cocasses et un peu sous-entendues :  en la noche, et le grand incendie. Parfois juste une notation absurde qui fait mouche: dans la station génératrice, une incroyante fait une expérience mystique, non pas en entrant dans une église ou un temple, mais en passant la nuit dans une station d'électricité qui devient en quelque sorte son église à elle. Voilà qui a du faire grincer quelques dents de bien-pensants.

et à côté de ça, quelques tranches de vie, parfois tragique: Je ne vous reverrai plus jamais, l'arrestation d'un homme et la reconduite à la frontière dont le permis de séjour arrive à à terme, parfois pittoresque et douce amère à travers l'évocation d'une campagnarde qui veut recevoir des lettres.. mais oublie d'apprendre à écrire pour pouvoir répondre (le vaste monde au delà des montagnes),ou d'une partie de base ball au ton éminemment politique (la grande partie entre noirs et blancs).

L'ensemble peut paraître disparate, mais on y trouve quand même un thème récurrent: l'individu seul.
Seul face à lui même et ses angoisses dans les fruits posées au fonde le coupe (un criminel d'ocasion imagine des empreintes digitales entrain de réapparaitre encore et encore malgré le nettoyage, telles la tâche de sang sur la clef  dans Barbe-bleue) ou service de voirie (un éboueur qui ne peut pas supporter de savoir qu'un jour, peut être il sera réquisitionné pour charger dans son camion les possibles victimes d'une guerre)


Seul face au progrès ou à la société, et donc potentielle menace pour cette société: le promeneur nocturne est conduit à l'asile, car il a la lubie de vouloir se promener seul, au lieu de rester à se vider le cerveau devant la télé, le criminel est enfermé à l'asile - où il se trouve très bien- pour être parti en croisade contre le progrès imposé qui envahit la vie, et avoir détruit radios, téléphones et autres joujous hypermodernes. C'est une tentation que l'on a tous eu ces derniers temps: arracher violemment le téléphone portable d'un frimeur et le ratatiner sous ses yeux par exemple. Mais chez Bradbury, heureusement, ça tourne parfois à l'avantage de l'électron libre: dans ombre et soleil, un facétieux villageois arrive à faire plier le photographe de mode qui veut prendre sa trop pittoresque maison comme décor de fond. Une opposition réalité/décor de fiction que l'on retrouve dans la prairie: le gardien de nuit d'un studio de cinéma à l'abandon qui va être rasé arrive à empêcher la destruction de son lieu de travail, son domaine rêvé. L'imagination l'emporte sur la bête logique administrative, et qu'est-ce que ça peut faire du bien!


Il est difficile de parler d'un recueil de nouvelles dans sa globalité, ou de détailler chaque récit sans en éventer trop le sujet, tant la nouvelle en soit est un art délicat de la concision, surtout lorsqu'il s'agit d'un ensemble assez hétéroclite. Mais voila, le fait est que hormis la partie entre noirs et blancs un peu ardue à suivre lorsqu'on ne connait rien comme moi, au base-ball, j'ai adoré le reste. Que ce soit dans la SF, dans le fantastique ou dans la chronique du quotidien, Ray Bradbury est un grand, quelqu'un qui maîtrise tout à fait justement cette concision. Un qui sait happer le lecteur en trois phrases, qui sait dire en 5 pages ce que d'autres prendraient 5 volumes à expliquer. Et ça, j'aime! Et ne serait-ce que pour le très jouissif Criminel, qui est sans conteste ma nouvelle favorite du recueil, un tout petit cran au dessus des autres ( aussi jouissif que Usher II des Chroniques, c'est dire!), moi je dis merci pour ce moment d'humour cynique et chapeau bas M. Bradbury!

mardi 25 janvier 2011

Kamelott BD tomes 1 à 3 - A.Astier et S. Dupré

Un peu de BD par ici , il y avait longtemps.
J'ai donc tenté Kaamelott Version BD, avec maintes précautions je dirais , car je me méfie des adaptations en général, et en tant que fan de la série, je craignais le pire.

Alors comment dire, finalement, c'est meilleur que ce que je pensais, niveau scénario. Plutôt que se contenter simplement de transposer sur papier les premiers épisodes, ce qui donnerait un décalque inintéressant de la série télé, Alexandre Astier a la bonne idée de développer des intrigues parallèles, en partant d'un point vaguement évoqué ( le deuxième volume par exemple,brode autour des sièges de transports simplement mentionnés dans une énumération comme l'un des nombreux objets magiques inutiles entassés à Kaamelott). Avec en sus la possibilité de mettre en image des scènes de plein air, avalanche, bateau, mines.. ce qui n'était pas possible au format 3 minutes.
Ca c'est le bon point.
Sur le dessin par contre, je suis plus réservée ( surtout sur le premier volume, ça s'améliore ensuite). Le problème de se baser sur des modèles aux physiques bien connus des amateurs, c'est que l'erreur n'est pas permise. Si le Roi Arthur, Léodagan ou le père Blaise sont assez réussi, Perceval aussi dans une moindre mesure,  Merlin et les femmes sont assez ratés graphiquement, et la palme revient à Karadoc, méconnaissable. C'est d'autant plus gênant que les dialogues cadrent très bien avec les personnages, au point d'entendre les voix en lisant - oui, hein, je vous ai dit que j'étais fan.

Donc, dans le premier volume une armée de zombies vient envahir Kaamelott, enfin, envahir.. un à un. Arthur et sa fine équipe vont donc aller voir de plus près et rencontrer un nécromant flanqué de son assistant très bureaucrate et à l'efficacité proche du zéro, inventer la bataille en luge, essuyer une avalanche, affronter une bête mystérieuse - plutôt marmotte géante que dragon!- on est en terrain connu, le scénario mêle bonne humeur et gags décalés - le roi toujours dérangé par la dame du lac au moment ou il s'y attend le moins, Bohort qui panique sans cesse pour un rien, et rien que l'image finale vaut le détour. Donc, ça tient la route, malgé un graphime pas toujours top.

Tome deux: Nous allons enfin tout savoir au sujet des sièges de transports de Perceval, qui vit des aventures épiques du côté du Languedoc, coursé par des vikings qui rappellent pas mal des pirates d'Asterix, mais le plus drôle reste du coté de Kaamelott, ou le roi doit faire face à un manque de place, voyant son bureau régulièrement déplacé ou garni à ras-bord de céleris-rave par l'incompétent Hervé de Rinel ( assez réussi graphiquement, lui). Là encore, plutôt pas mal, mais je le redis, le meilleur reste du côté des gags absurdes autour du château ou de la taverne. Mais grosso modo, c'est peut-être mon imagination, mais j'y ai trouvé une ambiance qui m'a beaucoup fait penser à Astérix ( le coup des poulpes ne déparerait pas dans une des aventures du petit Gaulois.. après tout Kaamelott -la série- est à la légende arthurienne ce qu'Astérix est à la Gaule: un pastiche parfois inégal mais souvent savoureux)


Le troisième tome m'a beaucoup moins plu, par contre. Peut-être parce qu'il tourne beaucoup autour du duo Perceval-Karadoc et de Lancelot, et que décidément, non je ne me fais pas au graphisme de Karadoc, et que Lancelot n'est pas super réussi non plus?.Toujours est-il que cette enquête autour d'un vol d'or dans une mine n'est pas vraiment inspirée, peut-être le fait qu'elle se passe totalement dans un décor "extérieur" à ce à quoi nous avait habitué la série, le fait aussi qu'on voie pour la première fois un orque (toujours invisibles dans la série, on pouvait alors imaginer largement pire, c'était le bon côté),  ou encore le côté "Indiana Jones et le temple perdu" de cette quête minière qui n'est pas non plus 100% convaincant, bref, les deux premiers étaient sympas, celui ci est un peu ennuyeux, ou en tout cas un peu en deça de ce que j'espérais. Heureusement que les gaffes donnent un côté Tex Avery à l'ensemble, sinon, ça serait un volume vraiment plat.

Donc au final, une série assez inégale, le dessin ne surmonte pas toujours l'écueil de la ressemblance mais tend à s'améliorer, le pari était casse-gueule il est vrai, et la série s'en sort malgré tout honorablement, surtout lorsqu'on retrouve les gags loufoque qui font le sel de la version télé.J'ai malgré tout envie de savoir ce que peut donner la quête de Perceval contre le serpent géant du lac de l'ombre ( dont on sait déjà qu'il se plante en beauté, rapportant glorieusement une anguille en lieu de trophée.. ). Car Perceval est un peu mon chouchou version télé - comment dire, nous avons un peu les mêmes problèmes de latéralisation lui et moi.." la gauche, la droite, tout ça, j'aime pas ces trucs là, selon comment on est tourné ça change tout". Mon autre favori serait le caractériel Léodagan, j'espère également le revoir râler dans les tomes suivants.
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17/30, ça avance!

vendredi 14 janvier 2011

Terribles Tsarines - Henri Troyat

 Vous laisserez vous tenter par un petit cours d'histoire allégé? C'est ce que nous propose Henri Troyat alias Lev Tarrassov, qui s'est justement fait une spécialité des biographies en particulier de personnages importants de son pays d'origine. Je ne suis pas très versée dans la biographie en général, mais bon comme celle ci porte sur plusieurs personnes, ça passe beaucoup mieux. Même si, attention, il faut s'accrocher! Et Troyat a quand même eu la très bonne idée de fournir à la fin de son bouquin un petit arbre généalogique de la famille Tuyaudepoele Romanov. en voilà un pour vous aider à suivre... Or donc, qui sont les tsarines terribles?

Pierre le Grand, le réformateur
En gros le livre nous narre ce qui s'est passé politiquement parlant entre la fin du règne de Pierre le grand (1725), et l'accession au trône de Catherine II (1762), donc les deux plus importants dirigeants de l'époque. Et franchement ça vaut largement les embrouilles de famille de nos monarques à nous, après la mort de Philippe le bel.

Donc, Pierre le Grand vient de mourir d'une pneumonie contractée en plongeant en plein hiver dans l'eau glacée pour sauver un marin qui se noyait (ce qui pourrait le faire passer pour un empereur sympathique). Comme il n'avait que des filles , ayant lui même fait supprimer son seul fils quelques années avant ( pas si sympa que ça finalement!), et un petit fils de 10 ans, le problème se pose de savoir qui allait reprendre les rênes du pays, dans la mesure ou Pierre lui même avait légiféré contre la monarchie héréditaire, décidant que le tsar régnant devrait désigner lui-même son successeur. Or il est mort avant d'avoir eu le temps de le faire. C'est donc, après maintes tractations et règlements de compte, sa seconde femme, Catherine, qui est couronnée tsarine. C'est la première fois qu'une femme accède ainsi directement au trône, mais il n'y a pas d'empêchement légal, pas de loi salique...

Or Catherine I° , ancienne cantinère qui a eu la chance de plaire au tsar jusqu'à se faire épouser,se révèle être une fêtarde, avec un penchant très marqué pour la dive bouteille, capable par moment de bon sens, mais finalement plutôt faignante,  et qui, plutôt que de décider elle même, crée un haut conseil secret à qui elle délègue les principaux problèmes de l'état. Ce qui arrange beaucoup son principal conseiller Menchikov, lequel devient vite le personnage le plus influent - et riche- de Russie. Une gloire qui ne dure que deux ans, les excès de table et d'alcool de la Tsarine la conduisant au cimetière en moins de deux ans de règne.

Et le même problème recommence.  On choisit donc cette fois le petit fils de Pierre I°, le descendant du fils que Pierre premier avait fait exécuter. Il succède donc à Catherine sa belle mère, déjà caractériel, coureur de jupons autant que de pantalons, ivrogne à 12 ans.. bref, un magnifique tsar, là encore manipulable à souhait pour peu qu'on lui mette sous le nez une jolie fille ou un joli garçon en échange de faveur. Menchikov tombé en disgrâce et exilé, c'est la famille Dolgorouki qui devient la plus influente, casant d'abord le fils, puis la fille auprès de Pierre II... qui meurt juste avant de se marier, lui aussi d'une pneumonie... à 15 ans!Pas d'héritier désigné, qu'à celà ne tienne, les Dolgorouki produisent un faux testament désignant la fiancée de feu Pierre II. Stratagème vite éventé, disgrâce aussi bien évidemment. Catherine I ° avait stipulé qu'en cas de mort de Celui ci, c'est une de ses fille qui hériterait alors.

Re belote! il faut à nouveau trouver quelqu'un pour régner, en apparence seulement, puisque tout s'est fait en sous main par les conseillers depuis la mort de Pierre I°. Les filles de Pierre le Grand sont évincée, trop peu influençables pour le conseil secret. On choisit une nièce qui n'avait pas fait parler d'elle jusque là, qui vivant loin en Allemagne, en réduisant au maximum son pouvoir de décision, et en se disant que tout va continuer ainsi: le pouvoir aux vieilles familles aristocrates, et une tsarine manipulable à volonté.. perdu!
Anna Leopoldovna
Anna Ivanovna
Anna Ivanovna est beaucoup plus maligne qu'on en l'avait crut, c'est elle qui va mener la danse. Elle est veuve, interdiction lui est faite de se remarier. Qu'à celà ne tienne, elle fait venir son amant allemand Bühren qu'elle comble d'honneurs et de pouvoirs, adopte sa nièce Anna Leopoldovna, clairement comme ventre de substitution, lui colle un mari allemand également, et désigne d'emblée le premier fils qui naîtra comme successeur. Anna Ivanovna n'est pas alcoolique, mais plutôt du genre parvenue et orgueilleuse, et durant ses dix ans de règne, parvient à se faire détester de toutes les catégories de la population, qui supporte mal de voir les honneurs et postes clefs accordés à des ressortissants allemands. Lorsqu'Anna Ivanovna meurt, apparemment d'une insuffisance rénale, en dépit d'intrigues de Bühren qui se voit déjà tsar, c'est Ivan VI son petit neveu désigné qui devient Tsar à 9 mois, sous la régence de sa mère la très fade Anna Léopoldovna. Son mini règne ne dure qu'un an,  puisque la sympathie du peuple se dirige vers celle qui avait été injustement spoliée du trône, la dernière fille survivante de Pierre I°, Elisabeth Petrovna, soutenue par les militaire Russes qui n'en peuvent plus d'être dirigés par de officiers allemands, qui prend le pouvoir au terme d'un coup d'état exemplaire, sans effusion de sang inutile, la grande classe! Exit le Tsar  au biberon, place à Elisabeth I°.
Elisabeth Petrovna

Bon soyez rassurés -ou pas- amis lecteurs, nous voila parvenus à LA MOITIE du livre de  Troyat. C'est surtout que la succession de Pierre le Grand s'est avérée tellement épineuse, entre les héritiers morts jeunes et les coups d'états, qu'il était difficile de résumer plus que ça. En tout cas, plus que la personnalité des protagonistes précédents, ce sont les manigances des conseillers qui sont savoureuses, et heureusement, Troyat nous raconte ça de manière suffisamment intéressante pour qu'on ne décroche pas trop des arcanes secrets de la politique, - et là aussi, heureusement qu'il prévoit un récapitulatif des noms, parce qu'entre ceux tombés en disgrâce, puis revenus en grâce au règne suivant, puis qui se font oublier.. il y aurait largement de quoi en perdre son latin! Certes ce n'est pas superbement bien écrit, ça reste une biographie très extérieure qui raconte qu'il s'est passé ci et ça, je préfère les choses plus romancée, ça manque un peu de dialogues à mon goût là.

Bon, courage la suite sera plus courte, car Elisabeth Petrovna réussit la prouesse de rester sur le trône pendant 21 ans, ça se calme un peu niveau putschs. Le principal problème d'Elisabeth I° est d'être un peu trop enthousiaste et beaucoup trop colérique. Ce qui lui vaut d'enchaîner prodigalités insensées pour les partisans qui l'ont établie sur le trône mais aussi colères tonitruantes, punitions souvent exagérées sur un simple soupçon. Mais malgré tout, comme elle a juré devant dieu d'abolir la peine de mort si elle reprenait le trône, elle est donc surnommée "la clémente".. une clémence toute relative puisque si les gens qui lui déplaisent ne sont plus exécuté, elle ne s'interdit pas la torture, le bannissement en Sibérie et les "fausses mises à mort avec grâce au dernier moment", un caractère facétieux hérité de son père.
La encore, il y a bien quelques tensions, mais comme elle a une politique plutôt pro-française que pro-allemande comme ses prédécesseurs, les choses se passent beaucoup mieux avec le peuple. D'autant plus, qu'elle s'appuie sur son mari non officiel, d'origine paysanne, mais sans ambition politique, ce qui lui vaut la sympathie des gens du commun. Sous son règne, c'est vraiment le début de l'essor de la Russie en tant qu'entité culturelle indépendante. Pierre le grand avait voulu une ouverture sur l'occident, les tsarines précédentes avaient germanisé les institutions à outrance, Elisabeth, tente, elle, de russifier les inspirations étrangères. C'est une époque de construction, d'essor des arts, des sciences...avec la collaboration de Lomonossov, philosophe, chimiste, écrivain lui aussi issu du peuple. et bien sur, se pose encore au bout d'un moment la question de la transmission de la couronne: elle désigne sans jamais l'avoir vu son neveu Pierre (III° du nom donc). Mauvaise pioche: fils de Holstenois, il ne jure que par la Prusse, veut tout germaniser et est passablement dégénéré. Elisabeth lui colle dans les pattes une vague cousine, Sophie d'Anhalt, dont Pierre se fiche éperdument, mais de laquelle la tsarine s'est entichée, l'une comme l'autre ont des sympathies pro-française quand Pierre ne jure que par l'Allemagne. Mais la relation un moment idyllique des deux femmes tourne vite au vinaigre en temps de tensions politique, car Elisabeth voit des complots partout. ceci dit le choix de Sophie, rebaptisée Catherine en prenant la religion orthodoxe était quand même le bon: à la mort de sa tante, le fade Pierre règne quelques mois, vite détrôné par sa femme, qui le fait emprisonner .. et se retrouve veuve dans de mystérieuses circonstances une semaine après. C'est donc au tour de Catherine II de prendre les commandes du pays...


Sur la première partie du livre, en gros jusqu'à l'accession au trône d'Elisabeth, pas grand chose à redire, on nous parle de personnages peu connus ou dont l'influence est assez peu notable, l'auteur a au moins le mérite de faire connaître une période de l'histoire russe assez obscure. Pour la suite, ça se gâte un peu quand même: je regrette qu'il soit assez peu précis sur les événements politique: jeux d'alliances compliqués entre la Russie, et soit la France, soit l'Autriche, soit l'Angleterre.. contre la suède, ou contre la Prusse, .. on sait qu'il y a une période de guerre, mais tout est vu par le petit bout de la lorgnette, et au final, c'est très fouillis sur ce point là. Une petite chronologie ou une frise des événements/alliances/ coups d'états aurait bien aidé à y voir plus clair! mais voilà, on est plus proche de Gala que du Dessous des Cartes, et du coup, difficile de se passionner vraiment pour ces intrigues de couloirs, trop peu scénarisées pour donner un roman ou a défaut une biographie romancée, trop peu précises pour être vraiment informatives. Ce qui en gênait pas trop pour les personnages hauts en couleurs devient un défaut pour le règne quand même important d'Elisabeth.

Une autre chose qui me gêne: le parti pris évident de l'auteur pour la future Catherine II, quasi-parfaite, tandis que son mari est systématiquement ridiculisé, voire comparé à un singe. Les deux derniers chapitres font un peut " la gentille Catherine contre la vilaine Elisabeth jalouse de sa jeunesse" ou " la gentille Catherine prise à tort pour une conspiratrice".. etc... Quand on sait quelle impératrice à poigne elle va devenir, c'est un poil ridicule de nous en faire une Cosette systématiquement victime de tout et tout le monde.

Une lecture pas mal pour une initiation, je dirais, mais pour en savoir plus que les intrigues d'alcove, il va falloir aller chercher ailleurs.

Cimetière Montparnasse septembre 2009

 
En plus en plus.. Henri Troyat...et voila mon premier auteur pour le défi " nécro" des auteurs morts.. catégorie enterré à Paris.. et je le prouve:









Et last but not the least, il entre aussi dans le cadre du challenge Histoire de Jely dragon . 3 défis en un , je m'aime quand j'arrive à faire des trucs pareils!

jeudi 13 janvier 2011

Le nouvel an et le roti à l'Impératrice


et donc une semaine après noël, très logiquement, je vous souhaite une bonne année en fonction du calendrier Julien! 
с новым годом!
Et pour l'occasion, que diriez vous de déguster le " Roti de l'impératrice". Si j'en croit le site Russievirtuelle, ce plat a été inventé par un chef français en l'honneur de Catherine II, et doit probablement être le plat de nouvel an le plus tordu du monde à fabriquer. Mais c'était le fin du fin à présenter sur une table du nouvel an au XIX° siècle pour tout aristocrate soucieux de sa réputation.

Non, vous n'aurez pas la recette détaillée, pour la bonne raison que je ne l'ai pas trouvée.

Mais il consiste en gros à farcir des olives d'anchois. Puis on farcit une alouette avec les olives. Puis 3° étape: on farcit une perdrix avec la'oulette aux olives. Mais ce n'est pas fini! 4° étape, on farcit ensuite un faisan avec la perdrix. Et pour finir.. on farcit un cochon de lait avec le faisan, farci à la perdricx, farcie à l'aouette farcie aux olives farcies aux anchois... Je n'ai pas trouvé de précision quand à savoir si on cuit d'abord lalouette avant de la mettre dans la perdrix, puis si on cuit le tout étapes par étapes..
ou si au contraire, on farcit d'abord tout avec tout, pour tout faire cuire à l'étouffée pendant des heures! Ca m'intrigue, si vous en savez plus, je suis tout ouie.. enfin, il y a peu de chances que je réalise un jour un plat pareil, même si je ne me défends pas mal à table,je n'ai pas l'appétit de Catherine la grande, ni sa descente, car pour digérer tout ça il doit falloir un certain nombre de "trous normands" .. enfin, slaves.

Ce plat est quand même une sacrée farce non? Ca..., ça se mange?

Le Pont flottant des songes - Junichirô Tanizaki

En voila un que j'ai sélectionné tout à fait par hasard, en fait,  le Titre m'a plu, l'illustration aussi, il ne coûtait pas cher.. et je l'ai donc acheté sans savoir du tout de quoi ça parlait ni avoir même lu la quatrième de couverture.

Réflexion faite, grand bien m'en à pris, car au final, le résumé ne correspond pas vraiment au contenue ( "un merveilleux éloge de la maternité" d'après l'éditeur.. rien que ça, ça m'aurait dissuadée d'entrée, de peur de tomber sur quelque chose de gnangnan).

Mais au final, je ne sais pas vraiment quoi penser de cette nouvelle, d'une part j'y ai en partie trouvé mon compte , comme le suggère la couverture, il y est fait réference à la calligraphie, le titre est tiré d'un chapitre du très célèbre roman médiéval "Le dit de Genji", on y trouve pas mal d'éléments qui me parlent et correspondent à ce que j'ai cherché en voyage: maison de thé en bois, bassin aux carpes, koto.. et j'ai aussi enfin appris le nom de cet objet qui symbolise dans mon idée le jardin japonais idéal: le sôzu.. cette fameuse fontaine de bambou qui se remplit puis se vide en claquant un coup sec.. allez savoir pourquoi, j'adore ça!
 Et elle a un rôle récurrent dans la nouvelle.
Par contre sur le contenue lui même, je suis plus réservée: ca commence bien, par un évocation de sa petite enfance par le héros, qui perd sa mère en bas âge, et n'arrive plus bien à distinguer dans ses souvenirs lesquels datent de sa mère et lesquels datent de  sa belle mère. d'autant que le père et la belle mère se sont arrangés pour qu'ils ne fasse absolument plus de distinction, la seconde femme se comporte exactement comme un décalque de la première.
Là dessus, bon, on a franchement du mal à saisir l'intérêt de la chose, car l'amour du père et de la mère de substitution devient plutôt étouffant, peu de scènes en dehors de la maison familiale, on est assez proche du huis clos, parents qui abandonnent le demi-frère sans ciller (une raison est évoquée: l'action se passe à une époque ou la conscription n'était obligatoire que pour le second fils d'une famille, le premier étant exempté comme soutien de famille, l'auteur nous dit qu'il n'était pas rare de "louer" en quelque sorte le second garçon à une famille d'accueil pour lui éviter le service militaire...Mais franchement lorsque le père meurt et fait promettre à son fils d'épouser une fille  qu'il lui désigne d'office afin de se mettre tous deux au service exclusif de la mère, on se dit qu'on est plus proche de parents abusifs que d'autre chose. Limite, le lecteur est content  pour le héros que sa mère adoptive meure aussi assez vite pour qu'il puisse enfin vivre à sa guise.




Donc je dirais que je l'ai trouvé pas mal, sans plus, il ne me laissera pas non plus un grand souvenir, mais méfiez vous du résumé trompeur!

Et un autre Folio pour le challenge 2€ en plus....

samedi 8 janvier 2011

Cinéma d'animation Russe


Après avoir mentionné brièvement Lev Atamanov dans le billet, d'hier, je me suis dit que ça serait original d'aborder le cinéma Russe sous un angle inhabituel, le cinéma d'animation. Bien sûr quand on parle de dessins animés, ou d'animation, on pense d'emblée à l'Amérique du Nord, au Japon ou à la France, et on oublie souvent les autres pays.

Or la Russie Soviétique disposait d'un studio spécialisé dans la réalisation de films d'animation dès les années trente, le Soyouz-multifilm dont la production a connu son apogée dans les années 50.

Et le réalisateur le plus notable en était Lev Atamanov, dont au moins deux longs métrages ont été diffusés en France: La fleur écarlate ( 1952), une adaptation de la belle et la bête, et surtout, La Reine des Neiges (1957) d'après Andersen, lion d'or du film d'animation à Venise en 1957, premier prix au festival de Cannes en 1958, catégorie animation. Il a également été cité  comme une de ses principales influences par Hayao Miyazaki ( au même titre que le roi et l'oiseau ou l'homme qui plantait des arbres, ce Miyazaki a décidément d'excellentes références!)
Je l'avais vu il y a bien des années, quand la télé Française proposait parfois des programmes orignaux pour Noel (à peu près au même moment, ils avaient diffusé l'excellent film slovaque "madame Holle", trop méconnu, c'est dire!), j'en avais gardé un très bon souvenir. Et après avoir été introuvable pendant des années, je viens de voir que La reine des Neige est disponible en DVD, malheureusement en version française, il n'est pas fait mention d'un version original sous titrée, ce qui est très frustrant de mon point de vue. Et d'autre part le doublage a du être refait depuis les années 80, car je n'ai pas souvenir que la version des années 80 ait été doublée par Smaïn.
Certes, l'animation date un peu, mais l'utilisation de la rotoscopie donne un effet de mouvement fluide et réaliste ( décalque image par image de prises de vues réelles) En tout cas pour les curieux, vous pouvez jeter un coup d'oeil en ligne à la version russe sous titrée en anglais. Je vais plutôt essayer de trouver celle-ci, je pense!


Un très bon souvenir animé en tout cas!

Un peu à part, mais je mourrais d'envie d'en parler quand même: le premier long métrage d'animation français était en fait un film franco-Russe, une merveille d'animation de marionnettes: le Roman de Renart du Russo-polonais Ladislas Starewitch. Réalisé en 1930, sorti bizarrement d'abord en allemagne puis, en 1941 en France, il a bénéficié de moyens étonnants pour l'époque, marionnettes de plusieurs tailles pour un même personnage, et de techniques toujours en vigueur ( animation image par image, que l'on retrouve toujours chez nos amis des studios Aardman..). Là encore, vous allez me dire que l'animation a vieilli, mais gardez bien en mémoire qu'il a été réalisé dans les années 30, et a nécessité des années de réalisation et de post synchronisation. compte tenu de tout ça, la prouesse technique est quand même impressionnante. Bien sûr c'est sur Arte que j'avais découvert cette perle... no comment!

                                                                                          
La bonne nouvelle est qu'il existe aussi en DVD, et cette fois pas de problèmes de doublage, puisque la VF est d'époque.
En espérant vous avoir donné envie de découvrir ce pan du cinéma russe rarement mis à l'honneur!

vendredi 7 janvier 2011

la Snegourotchka


Donc après avoir un peu évoqué la Snegourotchka hier, j'avais envie de développer sur ce personnage.
Car avant d'être cantonné à un rôle secondaire, fille (ou petite fille selon le cas) et assistante  du Père Gel, elle était purement et simplement la personnification de l'hiver dans les légendes russes et slave, fille donc de l'hiver et de Vesna, déesse du printemps.
Faite de neige ( snegourotchka étant simplement " la fille de neige"- hé oui, le bonhomme de neige est en fait une femme de neige), ayant l'apparence originellement d'une petite fille, ou plus récemment d'une jeune femme, elle disparait au retour des beaux jours, fondant littéralement lors des célébrations du dieu de la végétation et du soleil Yarilo de la mythologie slave. Mais bien sûr elle réapparaît dès le retour de l'hiver!

Le personnage a en tout cas beaucoup influencé les auteurs et compositeurs russes. On la trouve comme personnage central de plusieurs contes ( en voici un, qui lui tricote une histoire d'amour avec un berger. rien de nouveau, hein, on retrouve une parenté avec la statue de Pygmalion, ou encore la Princesse de la lune, d'un conte japonais, trouvée par un couple, sans enfants et élevée comme une humaine, avant de quitter à son tour ses bienfaiteurs, une ressemblance aussi avec la Reine des Neiges  ), mentionnés par A.N. Afanassiev. Elle est le sujet central d'une pièce de théâtre d' Ostrovski, d'après les recueils d'Afanassiev, puis d'un opéra de Rimski-Korsakov, d'un ballet de Tchaïkovski encore une fois d'après la pièce d'Ostrovski. Un petit extrait sonore de l'opéra de Rimski-Korsakov?


On trouve aussi un film de 1968 de Pavel Kadotchnikov à son sujet (jamais vu, ça n'a pas l'air d'un chef d'oeuvre, mais j'essayerai quand même de le voir à l'occasion, et un dessin animé de 1952 (pas du niveau de ce que faisait Lev atamanov, mais bon...)




                                                                                                             
Le réemploi de ce personnage mythique comme assistante du père gel est finalement assez récent (vers 1930), d'autant mieux accepté par le régime soviétique, qu'il n'a pas de connotation vraiment religieuse, mais plutôt "terroir", et qu'il est facile d'en écarter les symboliques païennes.

pour en savoir plus: le site russie. net et la page de François le Guevellou qui résume pas mal le sujet avec beaucoup d'illustrations.
et juste pour le plaisir, car décidément j'aime beaucoup ses tenues

jeudi 6 janvier 2011

Joyeux Noël!!


Vous vous dites que j'ai une bonne dizaine de jours de retard? c'est normal, en cette semaine Russe, je me devais de vous souhaiter : C Pождеством Xристовом
soit joyeux noël puisque comme vous les savez surement, le Noël orthodoxe ne suit pas comme chez les catholiques romains le calendrier grégorien mis en place le 15 octobre 1582 dans les pays d'obédience religieuse romaine, mais sur le calendrier julien son prédécesseur, toujours en vigueur pour déterminer les fêtes orthodoxes ou même coptes. Donc, dans la tradition orthodoxe, le décalage entre les deux calendrier fait que noël se fête le 7 janvier, et le nouvel an aura lieu entre le 13 et le 14 janvier... mais les russes que je connais sont plutôt du genre à suivre les deux calendriers en même temps, histoire de faire 4 fois la fête au lieu de 2!

Les personnages importants des fêtes de noël russe sont respectivement Ded Moroz " le grand père gel", un grand père à barbe blanche vêtu d'un manteau rouge bordé de blanc ( oui, hein, pas vraiment nouveau) ou bien d'un manteau bleu, et qui arbore un nez rouge également, d'où pour la rime " ded moroz, krasnii noz" ( soit: grand père gel au nez rouge)... pour les enfants, on se contentera de dire que c'est à cause du froid, les adultes ont une autre interprétation liée à l'alcool local...Contrairement au père noël occidental, il n'amène pas de cadeaux en douce pendant la nuit, mais les remets directement bonbons et chocolats aux jeunes lors des grosses fêtes de la nouvelle année.
L'autre personnage, la fille vêtue de bleu et coiffée d'un kokoshnik, Snegourotchka, la "petite fille de la neige" ou " fée de la neige", est en quelque sorte son "assistante" , une médiatrice entre Grand père gel et les humains. son histoire est intéressante, car elle est à l'origine une sorte de divinité folklorique que l'usage a fini par détourner pour en faire un symbole des fêtes de fin d'année ( et d'ailleurs, voilà, j'en parlerai demain plus en détail, tiens!)

On peut aussi mentionner la Baba Yaga, qui apparait parfois dans les contes de noël russes, une sorcière qui serait un peu l'équivalent du père fouettard, ou du croque-mitaine, bien qu'elle ne soit pas systématiquement présentée comme un personnage négatif. Là aussi, elle mériterait bien un petit article pour elle toute seule!

allez, pour le côté humoristique, un peu de violence gratuite, Ded Moroz, règle ses comptes avec le père noël
Les amis sont les amis, mais à la guerre comme à la guerre...

mardi 4 janvier 2011

L'éternel mari - Feodor Dostoievski

Première ( et surement seule) lecture de la semaine russe, un petit Dostoievski de 155 pages seulement. J'hésitais un peu, j'avais beaucoup aimé Crime et Châtiment du temps de la fac, je le relirais même volontiers, j'avais moins accroché à l'Idiot, quand au Joueur, je n'en ai pas le moindre souvenir, je sais que je l'ai lu, mais impossible de me rappeler ce que j'en avais pensé!

Quatrième essai , donc avec l'Eternel Mari. Et c'est une lecture concluante.
L'affrontement psychologique entre Veltchaninov, séducteur vieillissant ( 39 ans, enfin, bon), en pleine crise de la quarantaine, hypocondriaque et d'humeur maussade, et Pavel Pavlovitch Troussotsky, veuf inconsolable et alcoolique d'une femme qui le cocufiait sans états d'âme ne manque pas d'intérêt. Veltchaninov, n'est pas le minable que l'on imaginait à la base, juste un type un peu paumé, harcelé par le mari d'une ancienne liaison, et qui découvre une petite fille de huit ans martyrisée par son "papa" depuis la mort de sa mère, et qui pourrait bien être sa fille... ou celle d'un autre amant de passage de la femme infidèle, dont le fantôme ne cesse de planer sur les survivants. Mais la petite que Velchaninov a prise sous son aile pour la soustraire à son tortionnaire de père ne tarde pas à mourir à son tour. A partir de ce moment, le récit prend un tour totalement différent: Troussostsky s'avère être non seulement un minable alcoolique, mais aussi un pervers, qui prend plaisir à essayer d'humilier Veltchaninov avec lequel il a une relation très ambigüe: il le déteste et le tient pour responsable de sa déchéance, mais en même temps l'adule, le vénère et va même jusqu'à lui faire une déclaration d'amour des plus étranges - et avinées!. En fait Veltchaninov est probablement la seule personne qu'il aie jamais aimé, sa femme défunte  ou la fille de 15 ans qu'il s'est mis en tête d'épouser à plus de 50 ans ne sont que des décorations, parce qu'il faut bien en avoir une. Il restera toujours un "éternel mari", un pleutre, un second rôle, méprisant les femmes car il ne peut exister qu'en tant que "mari de..."et méprisé par elles, aigri, et cocu par vocation. Ce que le dernier chapitre, qui aurait aussi bien pu être le premier, conclut avec un cynisme réjouissant.La société Russe va a vau l'eau, la nouvelle épouse s'affiche avec un jeunot, Pavel joue toujours les aveugles, enlisé qu'il est dans son rôle de minable. Rien de bien reluisant n'est-ce pas?

Et pourtant c'est bien écrit ( pas toujours bien traduit cependant, beaucoup de redondances), les scènes à la campagne ou Pavel est la risée de la société entière sont particulièrement cruelles, mais impossible de le prendre en pitié, tant il est benêt. A côté Veltchaninov, malgré ses défauts et son hypocondrie ne peut passer que pour sympathique, victime qu'il est d'un "bourreau" plus pathétique que vraiment dangereux, et pour lequel dans le fond, il ne peut avoir que compassion.

Bref, une bonne lecture, et ho!! surprise, c'est un librio à 10F, donc, qui rentre aussi dans le cadre du

lundi 3 janvier 2011

Ca se mange! - Les blini


allez, puisque c'est la semaine russe, encore une recette, puisque je n'avais, honte sur moi, pas encore donné celle du plat russe le plus connu: les blini ( oui, sans s, c'est une question de déclinaisons: 1 blin, 2, ou 3 blina, 4 blini si je me souviens bien de la déclinaison). Ce sont de petites crêpes épaisses que l'on mangeait au printemps à l'origine. La recette dont je me sert le plus souvent est celle-ci:

INGREDIENTS

  • 130 g de farine
  • 1/8 litre de lait (= 12 cl ou 125 gr)
  • 1 pincée de sel
  • 1 cuil. à soupe de sucre en poudre
  • 10 g de levure fraîche de boulanger (au rayon frais boulangerie de votre supermarché)
  • 1 œuf entier
- dans un saladier (ou cul de poule si vous en avez), préparer la farine en la tamisant. ajouter le sucre et le sel fin
- délayer la levure avec le lait tiède
- ajouter la levure délayée à la farine, ainsi qu'un jaune d'oeuf, bien mélanger (on obtient une pate très très compacte, c'est normal! si vous avez un batteur électrique, ne vous en privez pas, ça sera moins fatiguant et mieux mélangé!)- laisser monter la pâte, idéalement une bonne heure.
- battre le blanc d'oeuf en neige ferme - voire même deux blancs d'oeuf, et les incorporer doucement à la pâte, qui devient de suite plus légère
- cuire la pâte dans une poêle à blini ou mini crèpes, un côté après l'autre.
- servir avec du beurre fondu, ou de la crème aigre ( en mélangeant un peu de jus de citron et de sel à de la crème normale, ça peut remplacer efficacement)

Voilà pour la version "rapide", pour la vraie recette, prévoir un mélange de farine de blé et de farine de sarrazin et 3 heures de temps de levée pour la pâte.
Pour les amateurs/ gens qui ont le temps, deux versions chez Russie. net, pas testées personnellement, mais je leur fais confiance.

En tout cas, rien à voir avec les blini du commerce, je vous le garantis!