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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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mardi 31 octobre 2023

Beetlejuice ( film 1988)

 Hooo un cinéma de ma ville a proposé une rediffusion, séance unique de ce film pour le 31 octobre.
Trop cool, je ne l'avais jamais vu sur grand écran, et je ne l'avais jamais chroniqué ici.

Et franchement force est de constater que 35 ans plus tard, ce film est quand même sacrément culotté. Du temps où Burton avait tout à prouver et se faisait le plaisir de mettre en place son univers complètement barré.

J'aime, j'adore Tim Burton quand il pousse le bouchon l'humour absurde, et le macabre.
Et force est de constater que je ne suis même plus allée voir ses films au cinéma après Frankenweenie ( que j'avais apprécié sans être non plus décoiffant) et Dark Shadow ( vu lors d'un long voyage en avion, pas la meilleure situation, certes, mais il ne m'a pas transcendée au niveau du scénario même si Eva Green était une sacrée bonne surprise). Sweeney Todd avait déjà été une petite (pas énorme non plus) déception, Alice et Dumbo ne m'intéressaient pas donc je les ai zappés, Big Fish m'avait ennuyée à mourir, et tout ce qui a suivi Dark Shadow ne m'attire pas spécialement.
Et depuis une vingtaine d'années malheureusement, il semble être rentré dans le rang et ne pousse plus vraiment les bouchons " humour grotesque" et " macabre". Le dernier que j'ai vraiment kiffé, c'était les Noces funèbres et ça date de 2004, p'tain, presque 20 ans. et il suivait déjà deux films " pas ouf".

Si je suis sévère, c'est précisément parce qu'il a un talent insolent et une patte bien à lui et que ça m'énerve de le voir s'enliser dans la facilité et l'auto-parodie. J'ai envie de dire  que je le critique comme on critiquerait un copain quand il fait portenawak. J'ai envie de gentiment lui botter les fesses quand il est gentillet. Alors certes la situation actuelle fait qu'on peut difficilement faire ce qu'on veut à Hollywood si on veut être payé et éviter les hordes de censeurs prêts à s'offenser de tout et n'importe quoi.

il valide la catégorie " un personnage a le même nom que moi", ou prénom en l'occurence: Lydia

Donc autant dire que j'ai sauté sur l'occasion de revoir dans de bonnes conditions son deuxième film, là où il est vraiment en roue libre.
Et clairement, c'est du délire. Déjà, faire mourir les deux personnages principaux dans les 20 premières minutes pour qu'ils soient des fantômes durant tout le film, c'est génial.
Lydia "I, myself, am strange and unusual", c'est génial, en tant que Lydia, ça m'éclate qu'un des rares personnages associé à mon prénom soit une gothique coiffée en pétard.
Parce que Beetlejuice est un personnage détestable, démon obsédé sexuel, escroc, mais dépendant des autres: il ne peut se manifester que si on l'appelle, le reste du temps, il est minuscule, et ne peut que râler, tel une fée clochette cradingue. Il ne peut même pas prononcer son propre nom. Et donc faire du personnage titre un casse-bonbons irrévérencieux, ben c'est cinématographiquement BIEN.

Mais oui, il y a des sujets que certains seraient prompts à dénoncer, on y parle ouvertement de suicide: Lydia est dépressive, songe à se suicider, un personnage secondaire est dans le même cas. D'ailleurs il y a une phrase qui me fait beaucoup rire, c'est limite le meilleur argument contre le suicide " ceux qui se suicident finiront fonctionnaires pour l'éternité dans l'autre monde". La vache, c'est horrible.
L'humour noir (sérieusement, le passage où Adam, mort, cherche à placer sa pierre dans la maquette qu'il a fait de sa petite ville, représentant donc leur enterrement à lui et sa femme).

La bureaucratie est moquée et avec quel brio, l'autre monde est un repaire de fonctionnaires, avec tickets, salle d'attente pour les réclamations, les nouvelles inscriptions, le manuel des nouveaux décédés ( style " journée des nouveaux arrivants " dans ma ville) qui explique aux fantômes comment bien hanter, bien faire peur, chasser les vivants importuns qui viennent s'installer chez vous. Mais il y a des règles à respecter. Et pour moi qui ait eu une fois de plus à faire des démarches administratives reloues cet après midi, je dois dire que tous ces passages sur la bureaucratie de l'autre monde me fait pleurer de rire.
C'est là que je vois à quel point son influence est majeure et le coup de l'employé de bureau écrasé, tout plat qui passe au travers d'une fente du mur m'a tellement rappelé ce qu'on a pu voir par la suite dans Pushing Daisies ( j'ai repensé d'un coup à la gardienne de phare en ciré, transformée en oeuf au plat, dans Pushing Daisies). Ca, c'est le petit clin d'oeil pour Pedro Pan Rabbit!

Il y a déjà déjà dans ce deuxième film des éléments récurrents qui vont revenir souvent par la suite: l'accident est causé par un petit chien mignon et les chiens y sont presque tout le temps visibles
Jeu: retrouve le chien et le film



Les rayures et les carreaux aussi, les références à l'expressionnisme allemand ( le cabinet du DR Caligari et ses angles biscornus, son contraste noir/blanc...

L'idée que l'horreur est moins du côté du fantastique que du côté de la standardisation. Le monde des morts est joyeux / délirant coloré: le monde des citadins est terne et sans joie. La première chose qu'ils font en arrivant dans une maison de campagne est de la repeindre en blanc, gris et noir. Ils n'ont pas d'imagination, et se définissent uniquement par ce que les autres pensent d'eux, et le pognon qu'ils vont pouvoir gagner.
Et pourtant même ces citadins ne sont pas 100% haïssables. Pénibles, relous, mais pas détestables. Charles Deetz, bien que promoteur immobilier en plein burn out, veut vraiment une vie plus simple à la campagne et a une passion pour l'ornithologie. Delia, la très snob sculptrice sans grand talent, a au moins une passion pour l'art ("ma sculpture, c'est ma vie") qui la fait quand même sortir du lot.

Et puis la musique.. La musique, nom de bleu. Outre la séquence de possession à pleurer de rire et qui a relancé la carrière d'Harry Belafonte ( petit RIP au passage, puisqu'il est mort cette année le 25 avril à 96 ans), c'est probablement une des meilleures partitions de l'excellent (et récurrent) Danny Elfman, avec Mr Jack. Sans lui les films de Burton n'auraient pas le même effet.
Il y a des duos comme ça qui sont inséparables : Fellini et Nino Rota; Sergio Leone et Ennio Morricone; et Tim Burton et Danny Elfman.

Allez, pour le plaisir


Ca y est vous allez l'avoir en tête pendant deux jours.

La BO de Elfman. Moi qui adore les sons graves, je suis toujours stupéfaite par son brillant emploi des cuivres graves et de la rythmique très balkanique/ klezmer.

Et pour le plaisir je vous rajoute le lien proposé par Kiona d'une spéciale " les musiques de Tim Burton" sur Radio France. Très peu d'explications, surtout des extraits de bande son, qui laissent la part belle aux autres collaborateurs ponctuels ( Tom Waits, Tom Jones, Prince, Lana Del Rey, les Carpenter pour n'en citer que quelques uns).

Donc voilà, on annonce une suite pour l'an prochain, toujours réalisée par Burton, avec les mêmes acteurs ( mais Michael Keaton aura-til la même énergie?) j'espère vraiment sans trop y croire qu'il reviendra à l'humour acide et aux inventions visuelles délirantes, aux effets spéciaux bricolés en stop-motion et non en froides images de synthèse...
Parfois je me prends à rêver d'une rencontre entre l'univers de Burton et celui de Mervyn Peake. Il n'y a pas un autre réalisateur que je verrai capable d'adapter Titus d'Enfer. Même pas Guillermo Del Toro , que je trouve souvent un trop kitsch.

donc hop film bonus du 31 octobre!

Enterrement de première classe (de ma vie d'étudiante)

 Oui je profite de la saison pour le dire ici, ça n' a pas été une décision facile à prendre, mais après 5 ans d'études, j'ai décidé d'arrêter et de ne pas terminer mon M2.

qui sait s'il ne reviendra pas un jour d'entre les morts.
Disons qu'il est plutôt en catalepsie pour le moment.


Il me restait encore 3 matières et le mémoire à faire, donc pas mal de choses, mais j'ai pris cette décision pour plusieurs raisons

- Suite au retour forcé de Russie, je n'avais plus depuis l'an dernier, l'énergie nécessaire. J'avais déjà décidé d'étaler le M2 sur 2 ans, mais même comme ça.. je n'ai plus l'énergie.

- LA raison principale pour laquelle je n'y arrive plus, c'est l'administration de l'université. J'ai eu à me battre contre elle ( autant dire contre des moulins à vents) depuis fin 2019 pour mener ce projet à bout, et les démarches à faire au retour on déjà bien sapé mon énergie. Ensuite, l'administration avait jugé bon de me valider tout le M1, me faisant passer l'an dernier directement en M2, ce qui m'a mise.. dans une impasse.
Certaines des matières du M2 nécessitent de s'appuyer dur le mémoire de M1 que je n'ai pas fait. Je n'avais donc pas une ligne de ce mémoire. Cet été, j'ai bien essayé d'en faire un factice pour me servir de base, mais vu la chaleur et mon manque d'énergie, ça n'a pas été possible, je me suis retrouvée dans al même situation en septembre: je n'ai pas la base pour cette foutue matière.
- Le contenu du M2 est fait pour rassembler plusieurs sections, et donc n'est intéressant pour personne. Il n'y a quasiment plus de cours de langue. Je rappelle que c'était une licence de Russe que je faisais, le Master est devenu " slavistique", dénomination fourre tout qui a fait que j'ai eu par exemple une matière " le monde slave vu par les penseurs allemands du XIX°", matière faite pour mélanger les étudiants de master de slavistique et de germanistique. Tout en français parce que bien évidemment, on ne peut pas demander à tous de connaître et l'allemand et russe. On a donc eu en français des récits de voyages de Heine en Pologne, de W. Benjamin en URSS... Ce n'est pas inintéressant dans l'absolu, c'est inintéressant dans le cadre de ce master.

- L'université ne prend pas en compte la situation actuelle, une autre matière qui existe depuis des années demande de faire des entretiens en milieu professionnel, de francophones travaillant en pays russophones et de russophones travaillant en pays francophones. Dans les mêmes domaines, pour comparer. Vous voyez le problème quand le principal pays concerné a fait dégager en particulier les sociétés européennes, les maisons d'édition, les médias.. qui engageaient des européens? Comment le faire? Ben depuis 2 ans, ça n'a pas été acté.

- Plus généralement le M2 n'est fait que pour préparer un doctorat que je n'ai pas envie de faire. Au départ, je ne m'tais même inscrite en M1 QUE parce qu'il y avait possibilité de partir en échange. Donc ben....

J'en étais arrivée à un point où je cherchais presque toutes les possibilités pour éviter de me prendre la tête avec le master. Donc après réflexion, faut se rendre à l'évidence: ça ne correspond plus à ce que j'en attendais, et je perds mon temps à y rester. Tout ce que j'aurais pu y gagner en me forçant c'est sombrer  dans le burn-out qui s'installait depuis septembre 2022. Quand on n'a plus d'énergie pour faire ce qu'on est supposé faire, mais qu'on en a encore pour les loisirs, ce n'est pas encore la déprime, mais ça pourrait le devenir à terme.
Et une fois de plus dans cette situation compliquée, je dois le dire: c'est la musique qui m'a permis de rester à flot: le fait d'en écouter mais surtout surtout le fait de la pratiquer. Il y a une vingtaine d'années, si je n'avais pas eu de pratique musicale, j'aurais probablement fini en dépression, ça c'est clair et net.

D'autres paramètres sont entrés en jeu: des pannes et des tas de choses à remplacer cet été, ce qui coûte des sous, et quand on n'a pas de revenu, ben, il faut piocher un peu plus sur des économies qui fondent vite; Des travaux qui s'éternisent à l'appartement parce que le propriétaire se débrouille à chaque fois pour faire traîner, et ça pompe de l'énergie; j'ai cherché du travail cet été, passé des entretiens, l'un s'est bien passé, mais le recruteur m'a menée en barque... 2 fois! L'autre s'est bien passé, j'avais décroché un job de 25h par semaine, j'ai signé un contrat de mi aout à fin juin. Et.... J'ai été licenciée en période d'essai parce que, je vous jure que c'est vrai, le magasin a été revendu entretemps (dépend de Casino), et donc pour pouvoir perdurer le plus longtemps possible, le gérant a eu comme consigne de rompre tous les contrats qui étaient en période d'essai.
Moi qui était contente d'avoir trouvé quelque chose me permettant peut-être de finir mon année de fac tout en repulpant un peu mon compte en banque, ça a été foutu. Et donc, je cours les petits jobs, ce qui pompe et le temps et l'énergie.
Et croyez-moi, on se lasse vite de jouer de malchance, et de ne pas savoir quel sera le planning la semaine suivante.

Donc seule solution: demander à réintégrer la mairie avant juillet, ce que je ne voulais pas faire, mais là, je n'ai pas d'autres solutions pour m'en sortir financièrement. Je vais essayer de négocier un retour dans un service un peu moins ennuyeux que les mairies de quartier.
J'ai donc envoyé un mail à ma responsable de mémoire pour le lui expliquer, elle a convenu que si c'est dommage de me "perdre" comme étudiante, on ne peut pas nier la réalité économique.

Donc, l'orientation des prochains mois sera de retrouver du travail et de regagner des sous principalement, et de revenir aux fondamentaux, à savoir pratiquer les langues. Puisque en étudiant les langues j'en étais arrivée à faire tellement de trucs non liés aux langues, que le paradoxe était que je n'avais plus le temps.. de les pratiquer.
Je recommence donc à chercher des interlocuteurs pour la pratique, et ça aussi ça me manquait, depuis 1 ans ma vie sociale ( même virtuelle) se réduisait à presque plus rien, sauf un duo de casse-.... qui ont aussi usé ma patience et ma gentillesse et que j'ai envoyé bouler. Serviable, mais pas à votre service non plus hé, ho!

Après ce n'est pas forcément un enterrement définitif. Je veux dire par là, que les matières que j'ai validées correspondent à un certain nombre de crédits, il y aura toujours une possibilité de faire transférer mon dossier dans une autre université pour terminer peut-être un jour un M2 de Russe ou de traduction. Il y e a un à l'université de ma ville, mais il est basé sur la traduction anglais-français or si j'ai un assez bon niveau d'anglais, je l'ai appris de manière non académique, donc je le parle plutôt bien* mais sans savoir le pourquoi du comment. Donc il va falloir que je formalise un peu tout ça pour pouvoir peut-être finaliser parce que dans le fond je n'aime pas trop laisser des choses non terminées.


* Enfin, grâce au genre de chansons que j'écoute, je connais surtout pas mal de synonymes concernant différentes pratiques en solo, en duo, en trio ou à plus dans une chambre, dans une voiture, où vous voulez 😄

vendredi 27 octobre 2023

Inunaki, le village oublié ( Film, 2019)

 Après Chicago et Candyman, on continue avec les légendes urbaines, mais au Japon cette fois.

Enfin, légende urbaine, ou légende rurale plutôt en l'occurrence, puisque le titre signifie exactement "le village du chien hurlant". Un village maudit que partent chercher deux adolescents visiblement amateurs d'urbex (ou rurex pour le coup?) et d'histoires fantastiques.
Explorant un tunnel réputé hanté, ils trouvent un panneau qui indique " la Constitution du Japon ne s'applique pas ici". Cette histoire me dit quelque chose mais je n'arrive plus à me souvenir où est-ce que je l'ai lue ( Apparemment pas dans Yurei Attack, un petit livre consacré aux fantômes.
Peut être dans un des épisodes de Yamishibai ( punaise, on en est à 11 saisons, je me suis arrêtée à 4, j'ai du retard à rattraper!)

Prix du jury au festival de Gerardmer 2020. Ca a du vraiment être la dèche cette année là, parce que bon...
Disons-le de suite, sans être un navet, ce village oublié est loin d'être un film mémorable.


Dans cette histoire, c'est Akina, la fille, pourtant plus énergique et qui se moque de son copain Yuma un peu plus " poule mouillée " qu'elle, qui pète un câble parce qu'elle pense avoir été attaquée par des revenants. Lorsqu'il rentre, Yuma téléphone à sa grande soeur Kanade, psychologue pour lui dire qu'Akina semble avoir un problème mental. Mais ce qu'il attend de sa soeur est moins une aide psychologique que parapsychologique: Kanade avait le don de " voir des choses" quand elle était petite, et ça continue en fait.

Et très vite, on se rend compte qu'il y a bien un problème, mais plus général dans la famille ultra traditionnelle, où le père autoritaire méprise ses enfants et sa femme, qu'il rend responsable elle et son " sang maudit" de la "bizarrerie" de leur fils ( ça va, c'est juste un ado qui joue à se faire peur, rien de très chelou non plus, c'est pas non plus un monstre sanguinaire)
La folie soudaine d'Akina prend un tour inattendu puisqu'elle se suicide le lendemain même de l'escapade en se jetant du haut d'un pylône électrique, sur la route. Problème: le médecin qui l'a autopsiée est formel: elle s'est noyée, elle avait une grande quantité d'eau dans les poumons, or... pas la moindre goutte d'eau en vue. Etraaaaaange, est-ce que ça aurait une signification importante? ( spoiler-qu'on-voit-tous-venir: oui, la flotte va réapparaitre sans cesse.)

Et évidemment les problèmes vont s'amplifier, puisque Yuma (suivi en secret par son petit frère Kota, trop curieux pour son propre bien) veut éclaircir ce mystère... et que ce sont donc rapidement les deux frères de Kanade qui sont portés disparus, tandis que leur mère semble possédée par l'esprit d'un chien enragé. Apparemment la famille est surnommée " les chasseurs de chiens" depuis des lustres, et... cette histoire de village "du chien hurlant" sent le loup-garou à plein nez.

Bon, c'est du film fantastique japonais, donc on n'est pas dans les grands effets, plutôt dans l'ambiance " apparition de spectres dans les miroirs" (encore que celui là décide d'emblée de partir sur une "réelle" histoire de hantise, plutôt que d'entretenir le suspense). Mais il n'est pas franchement très prenant, je dois malheureusement le dire.

Il échoue, là où les bien plus anciens Ringu et Dark Water arrivaient à instiller une ambiance glauque à souhait, et c'est bien dommage. J'attendais quand même un peu mieux vu la réputation de Takashi Shimizu, et.. il m'est soudain revenu que j'avais vu il y a longtemps Ju-On et que je n'avais aucun souvenir de l'histoire. Mauvais signe.
Ben, relisant ma critique d'il y a 6 ans, ça avait déjà été un échec, et j'avais trouvé Ju-on mal ficelé. Et c'est pareil ici, le scénario se perd en chemin d'une histoire annexe autour de Ryotaro le gamin malade que soigne Kanade. C'est cool le Japon, il semble y avoir un psychologue attitré par patient, puisqu'elle vient la nuit prendre sa garde pour le surveiller comme...ben, une infirmière. Bon Ryotaro, c'est un peu Damien de la malédiction: un enfant adoptif, qui ne le sait pas, échangé par le père et le médecin à sa naissance. Sa mère célibataire est morte en couche, l'enfant des autres parents était mort né, donc quoi de plus "logique" que de refiler à sa mère un enfant, sans rien lui dire, en le faisant passer pour le sien, pour qu'elle ne soit pas malheureuse? Mouaif, c'est indéfendable à tous les niveaux.

Allez, bon, on va dire que le fond du film, c'est l'idée que les secrets de famille pourrissent la vie de tout le monde et finissent toujours par ressortir, La famille de Kanade a un secret en forme de malédiction, celle de Ryotaro a un secret, Akina avait un secret, le village caché avait un secret, les gens de la société d'électricité avaient un secret....

Rhaaa, j'aurais bien voulu aimer ce film, d'autant plus que je n'avais pas regardé de film fantastique japonais depuis au moins un lustre ( hé oui) mais comme Ju-On, sans être totalement mauvais, il a trop de défauts pour être repêché.
Il y avait justement plus de trouille dans les épisodes de Yamishibai ( qui eux ne durent que quelques minutes, ici c'est 1h44, qui auraient pu être mieux condensées). J'ai regardé jusqu'au bout par acquit de conscience, mais j'ai été tentée de l'accélerer si ça avait été possible. A défaut j'ai sauté quelques passages, mais ce n'est pas franchement le film que je conseillerais le plus.
Un mélange d'histoire de fantômes, de zombies et de chien-garous pas très convainquant. Déjà, je l'ai interrompu plusieurs fois pour écrire ma chronique, c'est signe qu'il n'est pas ouf', du moins pour moi. Il veut trop en faire.. et au final ne creuse réellement aucune idée, et reste assez mou. Mauvaise pioche.
Ghostland ne m'avait pas 100% convaincue, mais au moins il avait une ambiance spéciale. Là, il manque quelque chose, une patte, un style ( à part de considérer que les gamins à coupe au bol dans des histoires de fantôme soient le gimmick favori de Shimizu?). Donc peut vraiment mieux faire.

Mais si vous voulez tenter le coup malgré tout, c'est ici.

dimanche 22 octobre 2023

Cannelloni butternut et fromage de chèvre

 Et une petite recette, faite l'autre semaine, et qui est en quelque sorte une variation de celle de l'autre fois.
Ma mère a acheté des cannellonis, et je dois avouer que je n'aime pas vraiment les préparer, c'est long et galère à farcir. Alors qu'on peut faire exactement la même chose avec des lasagnes, bien plus simples à préparer.

Donc, go: une marmite, de la courge butternut en dés, quelques patates pour rendre la chose un peu plus compacte, de l'eau, du sel, des herbes de Provence, du romarin frais donné par une voisine ( psst, les courges aussi ont été données par une autre voisine, y' a pas de petites économies), de l'oignon de l'ail, et du fromage de chèvre.





Pas de recette, pas de quantités, c'est vraiment " je prends ce que j'ai dans le frigo et j'arrange ça comme je peux", le tout au pifomètre, pardon " à votre convenance. Je suis sûre que ça marche tout pareil avec de la ricotta.

Une fois les légumes cuits, on mixe, on rajoute du fromage à fondre là dedans, on touille.
Et on se débrouille, une fois de plus comme on peut pour mettre ça dans les .^ù*$=ù! cannelloni

Il restait de la farce, donc elle est partie au dessus, avec un peu de purée de tomate rajoutée dedans parce que pourquoi pas? Et hop, à cuire au four en suivant les instruction du paquet de pâtes.

Et comme toujours, c'est meilleur le lendemain.

Oui, c'est vraiment de la recette de haute précision.

samedi 21 octobre 2023

De la musique pour toute l'année: Octobre

Lorsque j'y ai réfléchi, ma première idée avait été " Octobre" de Francis Cabrel, donc, va pour Francis. Je ne suis pas fan de variété française, mais lui a son genre bien personnel, assez inclassable, qui me le rend sympathique. La guitare sèche, l'accent du sud-ouest assumé et, encore à l'époque, une paire de moustaches fort hippie qu'il n'a plus ( et Francis sans moustaches, c'est plus pareil...)


Et là, le choc, de me rendre compte que cette chanson et cet album ont 30 ans l'an prochain. Je l'ai en CD, non que je l'avais acheté, mais je l'avais trouvé posé sur le muret de la maison de mes parents, un jour en rentrant du lycée. Quelqu'un  l'avait posé là, l'avait oublié en relaçant sa chaussure, ou s'en était débarrassé à un endroit totalement au pif. Mais donc, je l'avais récupéré, écouté.. et même si ça n'est pas trop mon domaine, je l'ai encore, même si j'ai du l'écouter moins de 5 fois en tout.

Mais mais mais, il y en a une autre aussi intitulée "Octobre" et bien moins connue, parce que.. carrément politique.

Donc, pour vous, camarades, ambiance rouge!
Octobre - Jean Dréjac et Philippe Gérard



Allez, quand même quelque chose qui est beaucoup, beaucoup plus mon genre, même si bizarrement je n'y ai pas pensé de suite.
Simplement parce que ce n'est pas leur titre le plus connu, et pour cause, c'est un instrumental pendant plus d'1'30'' avant que Bono ne chante. De mémoire il est sur le best of 1980-1990 ( celui-là, par contre je l'ai acheté avec mes petits sous! Et je l'ai aussi encore!)
October - U2

Allez, j'ai commencé le 21/09, je vais garder le 21 à chaque fois. Ca fera mon affaire pour le 21 avril en particulier.

vendredi 20 octobre 2023

Candyman ( film 1992)

 Le voilà, depuis que j'en parle, j'ai enfin eu la possibilité de le revoir.
Allez, direction universciné une fois de plus, en passe de sponsoriser mon mois Halloween.

Ce bon vieux festival d'Avoriaz. 1993 était sa dernière édition, avant de partir à Gerardmer et le film y a raflé les prix du public, de la meilleure actrice et de la meilleure musique ( yes! depuis le temps que je le dis!)
Cependant cette année là c'est Braindead de Peter Jackson qui a gagné le grand prix. Pour moi les deux sont incomparables: un film gore tellement violent qu'il en devient à pleurer de rire, et un presque contemplatif qui limite les scènes violentes au strict minimum



Je l'avais vu à sa sortie, il y a donc plus de 30 ans, et.. je ne me souviens même pas avoir eu à montrer ma carte d'identité, pourtant j'avais tout juste les 16 ans requis pour le voir, pourtant j'ai toujours fait plus jeune que mon âge.
Mais ils se peut que ma mémoire me fasse joue des tours et que je ne l'ai vu que quelques années plus tard, le cinéma d'art et d'essai de ma ville l'ayant peut-être reprogrammé dans la foulée du deuxième volet? C'est fort possible, bien  que je ne me souvienne absolument pas avoir vu la suite, c'est pourtant probablement le cas.
Pour la simple raison qu'en revoyant le film, j'avais bien gardé le souvenir de trucs précis : les graffitis dans la cité HLM, les armoires à pharmacie qui communiquent entre les appartements, l'internement de l'héroïne supposée zinzin, la séquence où elle passe littéralement de l'autre côté du miroir et trouve le coquemitaine endormi (et j'ai eu le flash d'avoir pensé déjà à l'époque " ça a besoin de sommeil un croquemitaine?" Séquence que j'ai d'ailleurs maintenant comprise sous un autre jour finalement beaucoup plus intéressant qui rend le film plus subtil qu'il n'y paraît), la fille qui escalade un monceau de déchets pour sauver un jeune enfant coincé dessous.. 

Et là je me suis dit " attends, mais il manque des passages". Je me souvenais d'une séquence "flashback" qui montrait la mort de celui qui devient spectre vengeur, creusant son histoire personnelle, et de son prénom " Daniel", or non... pas du tout, son histoire est juste mentionnée en passant par un personnage secondaire et son nom n'est jamais indiqué. Effet Mandela?
Vérification faite, non, ces passages sont dans l'opus 2, que j'ai donc du voir bien que je n'ai plus du tout souvenir d'y être allée. Vu que les deux se sont mélangés dans mon souvenir, il s'agissait probablement d'une séance double.

Mais revenons au premier film, 30 ans après qu'en reste-il? Exactement ce qui m'avait plu au premier visionnage: ce n'est pas un film d'horreur pur et dur, en tout cas le scénario est plus fûté que ça. Je n'ai pas lu la nouvelle d'origine, mais vu que Clive Baker, l'auteur, s'est chargé de remanier son histoire pour en faire un scénario, les commentaires que j'ai vus " mais la nouvelle d'origine se passe en Angleterre, le film se passe à Chicago, trahison! " sont nuls et non avenus.

Et oui, les avis de spectateurs sont très tranchés (lol): soit on adore, soit on déteste:
- dans la première catégorie, les gens qui apprécient le côté réaliste du cadre, le fait que le film ait une ambiance te prenne bien son temps pour l'installer ( le personnage titre n'apparait qu'au bout de presque la moitié du film, et on ne voit que ses chaussures, son manteau.. avant de le voir en contre-jour, bref, ce qu'il faut pour faire durer le mystère), qu'il n'y ait un autre ou plusieurs autres propos au service desquels se mette le fantastique, et non l'inverse ( les clivages sociaux entre riches et pauvres, noirs et blancs, la déterioration des liens sociaux, la superstition, la santé mentale - l'héroïne est elle réellement poursuivie par un spectre, ou complètement schizophrène?)

- Et la seconde catégorie: ceux qui veulent de l'horreur rapide, saignante... et n'y trouveront pas leurs compte, puisque s'il y a des meurtres violents, très souvent, du moins dans la première partie, ils ne sont pas à l'écran, simplement hors champ, et transmis par la bande son (autant dire exactement ce que moi j'aime: de la suggestion et une utilisation intelligente de l'audio).

Pour moi le vrai malentendu est de l'avoir présenté comme ce qu'il n'est pas vraiment, c'est à dire un pur film d'horreur. Alors qu'il s'agit d'un film fantastique (ce serait comme présenter le Horla comme une nouvelle d'horreur, vous voyez la différence) et c'est encore moins un film gore. Forcément, y plaquer  ce genre d'attente , c'est aller droit dans le mur. Evidemment, il n'est "pas assez horrifique", puisque ce n'est PAS un film d'horreur, c'est un film fantastique , un peu saignant et surtout inquiétant.
Et l'inquiétant est moins dans les scènes saignantes que dans toute le reste: la cité laissée aux mains des dealers où enquêtent Helen et Bernadette, les deux chercheuses qui veulent étudier les légendes urbaines. Les petits voyous qui font leur loi et représentent la vraie menace concrète, pour les chercheuses mais aussi pour les habitants du quartier, prompts à mettre sur le dos d'un personnage mythique les différentes exactions qui sont peut-être plutôt des crimes de dealers. Leur hostilité est palpable: Helen est blanche et s'aventure dans un ghetto noir, les voisins se méfient car " quand des blancs viennent ici, c'est pour causer des problèmes". Bernadette est noire, mais universitaire, elle n'est pas non plus à sa place dans ce monde qui la met très mal à l'aise. La vraie horreur est nichée dans une simple phrase d'Helen, attaquée par les loubards " Deux habitants ont été tués ici, la police n'est pas intervenue, mais qu'une blanche soit agressée et la police entière se mobilise".
La fin, avec un feu supposé de joie a quelque chose d'aussi menaçant que... disons qu'il évoque en même temps la fin du Frankenstein des années 1930 que la chasse aux sorcières et les petites habitudes du KKK. Un écho inversé des lynchages, dont celui subi par le personnage central un siècle plus tôt, justement.


C'est un film fantastique donc, mais qui est cache surtout une réflexion sociale sur la violence liée à la misère et à la séparation tout à fait physique de deux sociétés, matérialisée dès l'ouverture par un long travelling sur le périphérique qui sépare très concrètement les beaux quartiers de la zone, deux mondes qui s'ignorent.
Et visuellement il y a de très bonnes idées, qui arrivent même à rendre attrayante une grise cité HLM en ciment, via la créativité des graffitis qui font écho à ce que l'on sait de la vie d'avant du croque-mitaine: fils d'un esclave affranchi et devenu riche, il a étudié, fait partie, du moins en apparence de la bonne société américaine de la fin du XIX° siècle, développé son talent artistique jusqu'à devenir un portraitiste en vue. Son malheur est d'être tombé amoureux d'une femme blanche et d'avoir avec elle une relation " interdite", qui lui a valu un assassinat des plus cruels par la famille de la femme en question. D'où sa transformation en esprit maudit et vengeur, qu'il ne vaut pas mieux prendre le risque d'invoquer.

Helen ne sera pas tuée abruptement parce qu'évidemment elle ressemble comme deux gouttes d'eau à celle qui a été involontairement cause du trépas de son amant (bon ça par contre c'est un peu facile). Mais ce re-visionnage était très intéressant pour les références. Je me souvenais bien des passages à travers les murs et les miroirs, grand classique du fantastique. Les trous dans les murs font quand même penser au terrier du lapin, où Alice  ferait mieux de ne pas s'aventurer, et qui sépare le monde " normal" du monde fantastique, celui des esprits, des fantômes et du croque-mitaine.
Curieux croquemitaine, dont la simple évocation du passé avant même son apparition émeut profondément Helen, qui ne peut s'empêcher de compatir quelqu'un de si injustement traité. Vu qu'elle ne croit pas au fantastique ou à la possession à ce moment, là, elle ressent une empathie qui la rend plus humaine que celui qui raconte sans ciller l'histoire horrible arrivée à un autre humain.
Et chose rare, le "monstre" parle ( ce n'est pas vraiment le cas de Jason, Freddie, Leatherface et leurs copains) à Helen ce qui déjà le distingue des autres et l'humanise un peu.  En clair, oui, tout est fait pour que le spectateur ne déteste pas à 100% le tueur et ça c'est très intelligent, parce que un tout petit peu plus nuancé que la moyenne.
Et non seulement il lui parle mais fait des remarques pertinentes sur l'existence, le fait qu'elle doute et pousse les autres à en douter, ce qui lui coupe en quelque sorte l'herbe sous le pied: sa seule existence possible, est dans la rumeur,  les on-dit, et dans la peur que son nom inspire. C'est graâce à ça qu'il se matérialise. Qu'on rationalise, que les gens cessent d'y croire... et il disparaîtra.

C'est un conte, mais, et c'est une des choses qui m'avaient échappées il y 30 ans: si le Candyman est disons moins excusable (puisqu'il s'en prend à n'importe qui sans discernement) que compréhensible dans la souffrance qui le torture toujours, Helen est dans ce conte là moins la damoiselle en détresse que la "preuse chevalière": elle agit, s'échappe, affronte sa destinée, n'hésite pas à s'aventurer dans une entreprise dangereuse quitte à risquer sa peau pour essayer de découvrir la vérité, à contourner l'hydre à plusieurs têtes qui garde l'entrée des ruines (les bandits), et à explorer les lieux, jusqu'à trouver...

Vous vous souvenez de ce que j'ai dit:  " ça dort, un croquemitaine?"

SPOILER: je ne l'avais pas vu à l'époque mais là, c'était tellement évident que ça m'a sauté aux yeux. Le rêve, la réalité, le sommeil.. Helen accusée de meurtre et prise pour une dangereuse malade mentale, vient de passer un mois à dormir après une piqûre en hôpital psychiatrique. Lieu dont elle s'enfuit, pour rentrer chez elle, et assister à la ruine totale de sa vie: son volage et peu courageux mari l'a déjà remplacée. Exit le " prince charmant", il n'y a plus que le vilain crapaud.
N'ayant pas d'autre choix que d'aller au devant de son destin, pour sauver un innocent, puisque le croquemitaine lui a proposé un marché: si elle se sacrifie, l'innocent aura la vie sauve. Elle retourne donc, elle, la blondinette bouclée à l'allure de petite poupée, explorer les ruines. Et c'est là qu'elle trouve endormi celui dont elle a provoqué l'éveil via une formule magique...

Ca ne vous rappelle pas un conte super méga connu? Un type qui réveille une femme qui dort dans un champ de ruines... Mais curieusement inversé, puisque le rôle du "réveilleur" y est tenu par la jolie fille, et la personne à réveiller est un robuste gaillard. Bon ok, elle emploie une manière violente qui consiste à le poignarder avec un gros crochet, mais, la référence est transparente, jusque dans les cadrages, l'éclairage...Ceci dit la version originale du conte est tout sauf " mignonne", il y a réellement agression de la dormeuse
/SPOILER

On brouille les codes entre qui est là pour sauver et qui doit être sauvé, Eros et Thanathos ( le bon vieux duo efficace), les rôles masculins et féminins, la limite entre justice et injustice, en employant et en détournant les archétypes des codes. Et ça, ça me rend le film encore plus intéressant malgré certains côtés datés ( vieux ordis sous Windows 3.0, profs qui écrivent à la craie sur un grand tableau - et en cursives, siouplait, ce qui a de quoi faire frémir d'horreur toute une nouvelle génération d'étudiants américains qui n'ont pas appris à lire cette graphie-,  gens qui fument à tout bout de champ - encore un film sponsorisé par " les clopes"-, et fringues et coiffures très datées.

Mais en dépit de quelques défauts, si on le prend pour ce qu'il est, c'est-à-dire un conte fantastique avec un message social, le film ne manque pas de charme et même d'une certaine poésie macabre, largement due à la musique de Philip Glass. Je n'en démords pas, elle est sublime et elle sublime cette ambiance gris béton (même l'université et ses amphis en ciment sont aussi sinistres que la zone). La BO de film fantastique la plus réussie, pour moi, je le disais, avec celle de Suspiria.

Sérieusement, cette musique arrive à rendre flippant et épique un travelling horizontal vu d'avion sur une autoroute. De ce que j'ai pu lire, Glass a employé un choeur pour symboliser la rumeur qui se répand, et les clochettes pour rappeler la boîte à musique enfantine et les histoires de croquemitaines, qu'on raconte justement aux enfants, et je trouve cette explication très mais alors très intéressante.
Faudra un jour d'ailleurs que je parle plus en détail de ce compositeur, tiens..


Allez, zou, l'intégralité de la BO.


Quid des suites? Vu que je n'ai que peu de souvenirs de l'opus 2 et que je n'ai pas vu le n°3, j'ai envie de dire: la fin du premier est suffisamment définitive pour ne pas appeler de suite, mais le film a marché, donc business is business.
Un pseudo remake qui ne s'assume pas vraiment a été fait en 2020, et au vu du résumé, je ne veux même pas le voir, vu que là tous (ceux qui ont vu le premier et l'ont soit aimé soit détesté) sont d'accord pour dire que le remake est un film qui ne sert à rien.
En même temps, des remakes qui ne servent à rien.. c'est presque le principe même du remake.
Donc je ne saurais que conseiller de regarder l'original, en ayant conscience que d'une part, oui, certains côtés sont datés, que oui, il y un propos politique et social et que non, ce n'est pas un bête slasher.

A voir en VO, parce que bon, Tony Todd a une voix très agréable , une vraie "voix de méchant" souvent utilisée en doublage de dessins animés et franchement, au vu de son pédigrée théâtral, c'est vraiment un acteur qui aurait mérité d'être plus connu. Je ne sais pas s'il a enregistré des livres audio, mais il a clairement la voix qui va bien pour ça. J'avais comparé plusieurs lectures du corbeau de Poe il y a quelques années, je pense qu'il ferait merveille là aussi!

Et donc outre le challenge Halloween, il entre en ligne de compte pour les défis américains et Afro-américain ( officiellement pas en cours mais bon, pas grave, je fais ce que je veux!)



samedi 14 octobre 2023

RAT d'Halloween

 Ca a commencé vendredi soir en fait, mais comme toujours, j'ai un planning assez particulier et des travaux en ce moment à la maison qui font beaucoup, mais alors beaucoup de bruit.

à quelque chose près. Après tout une sorcière n'est jamais où on l'attend.

Donc initialement prévu du 14 ( voire du 13 après midi) au 15, j'ai décidé de le décaler du 15 au 16 ( sachant que mardi matin, AUSSI, on remet ça avec les travaux). Enfin, j'ai quand même regardé un film ce soir, qui sera chroniqué le 10 novembre.
Et comme je viens de prendre une décision qui change pas mal de choses dans mon quotidien, j'ai bien envie de passer un bon moment à lire ces jours ci, ça fait trop longtemps que je n'ai pas fait ça.
Donc idée de programme:
- Finir les 2 longues nouvelles de Gautier ce WE ce sera déjà bien.
- Et j'ai prévu donc pour novembre " Du feu de l'enfer", donc c'est le second en ligne de mire.
- Et encore un film à voir demain.
- Y'aura un peu de sport en musique ou de promenade à un moment. Tiens s'il n'y a pas trop de moustiques, et si j'allais faire un tour dans le cimetière de ma ville, je ne l'ai pas encore présenté celui-là!

15/10:
allez, chiche que je trouve une image de sorcière pour chaque étape de ma journée...

bon, je ne me lève pas à 5h00.
Mais pas à 17h00 du matin non plus, quand même

11h00: évidemment, je ne suis pas une lève-tôt , donc la douche, puis j'ai traîné puis sorcellerie cuisine. Menu automnal avec salade d'endives jambon/ comté et cannelloni farcis à la courge butternut. Evidemment, j'ai documenté mes pâtes en photo.


14h00: lecture, j'ai repris Avatar de Gautier que j'avais à peine commencé, ça fait 100 pages donc il m'a bien fallu 2h30 pour arriver au bout ( c'est du Gautier, donc ce n'est pas une écriture ultra simple qui se lit vite, surtout pour quelqu'un comme moi qui lit très lentement par nature). J'ai profité de ce temps là pour faire un peu de magie ( enfin, laisser poser un traitement pédicure.. demain je ferai un autre ravalement de façade pendant ma lecture, tiens..

17h00: Il est temps de bouger, direction le cimetière, et là encore, j'ai passé bien 2h00 à me promener en parlant seule. Non pas des incantations, mais dans ces cas là, j'aime bien aller dans un endroit pratique, choisir un sujet et faire des monologues dans diverses langues que je pratique, pour les entretenir. Et simuler un entretien, une réponse à une enquête ou à une question, et voir là où ça me mène. Donc russe, allemand et anglais: révisés en marchant. Parler seule et dans des langues que peu de gens comprennent, c'est une signe de possession non?

19h00: hop mise à jour, que faire maintenant.. jouer un peu de musique, avant le dîner et le film de ce soir? Aller, go pour 45 minutes ou 1h00 de piano. Je vous l'ai dit que je ne peux pas passer une journée entière à ne faire qu'une seule chose.
Eeeet, l'honneur est sauf, puisque j'ai intégré à mon heure de musique la relecture de La marche Funèbre de Chopin, de la chanson de Sally , issue de l'Etrange noël de Mr Jack et Oh, When the Saints ( qui est une musique d'enterrement contre toute attente, on en reparlera le 2 novembre).
Hormis ce dernier, je n'avais pas revu les deux autres depuis des mois, et bien qu'ils soient franchement rouillés, ils me paraissent plus simples qu'il y a quelques mois, ce qui veut dire que j'ai progressé. Donc mini défi, les dépoussiérer d'ici le 31 octobre !

21h00: cinéma! En compagnie de Jack O Lantern qui est toujours là en cette saison. J'ai deux choix possible, donc .. allez Maroc, Espagne, Canada, USA, Japon, c'est vu, on va en Australie ( punaise on on dirait une poule de coupe du monde de Rugby, c'est de saison!)
Une histoire de zombie, c'est bien là aussi, j'ai fait un bingo: invasion venue du ciel, sorcières, serial killers, croque-mitaine, loups( enfin, chiens)-garous, et zombie. Manque que les vampires et les fantômes et on verra ça demain et après demain.

23h55: Wow le film australien était une bonne surprise, j'ai passé un bon moment. Billet prêt à venir le 17/11. Jack donne des signes de faiblesse, mais je n'ai jamais changé sa pile en plus de 8 ans, donc.. je le surveille.

Allez, il est temps d'aller se pieuter , même les sorcières ont besoin de repos
je n'ai jamais dit que la sorcière devait être humaine :D

16/10: Pas la grande forme ce matin, donc, j'ai passé pas mal de temps à faire passer un mal de crâne. Mais à l'aide d'une potion noire, de l'emploi d'onguent mousseux à appliquer sur les cheveux et d'un bloc parfumé à frotter sur la peau, en mélangeant tout ça à de l'eau tiède, ça va mieux.
Il reste des cannelloni à la courge, pour ce midi, ça fera l'affaire.

13h30: Deuxième dose de potion noire et inversion du programme de la veille. Je commence par les incantations en musique, et peut être une seconde partie un peu plus tard.

14h30: Allez, je vais sortir, j'entends des tambours qui m'appellent au Sabbat, et je veux savoir d'où ça vient ( explication: l'école pas loin de chez moi a une animation périscolaire "percussions et danses africaines" les lundis après midi, et je trouve ça génial. J'aurais adoré que ça existe, un atelier percus, dans les années 80). Et tant qu'à y être, bon, ben on va marcher, voir ce que la papeterie en ville a comme grimoires, et errer.

17h30: quelques missives virtuelles sont arrivées dans ma boîte, et j'ai donc répondu. Un copain a besoin de soutien moral car il a perdu son travail. Je n'ai pas de moyen d'envoyer un sort pour lui permettre d'en retrouver un hélas.
Et là, je vais pouvoir attaquer la seconde nouvelle de Gautier, elle est longue aussi.

19h30: j'ai réussi à lire un peu plus du tiers de la dernière nouvelle, il est temps de préparer la tambouille.

20h30: allez je continue un peu ma séance de musique. Après tout mettre des sons ensemble pour créer quelque chose de plaisant, c'est aussi de la magie. Et puis chef d'orchestre ou sorcier, les deux vous font marcher à la baguette.
Tu veux dessiner un sorcier ou une sorcière? Cherche des photos de chefs d'orchestre comme modèle.
C'est tellement évident que c'est génial!

21h 45. Mon esprit est tenté de dire " film".  Ma raison me dit " une petite révision des phrasal verbs ne serait pas du luxe". Aller, on va faire 15/30 minutes d'invocations au démon de révision d'anglais PUIS le film. Celui que j'ai prévu fait 1h30, je n'ai rien de prévu avant 9h00 du matin, ça passe.

00/01: bon en fait non, j'ai écouté un stream sur la chasse aux fakes qui m'intéressait, tout en rédigeant mon billet sur la nouvelle d'hier.

17/10: J'ai passé la matinée à attendre le gars qui devait venir finir l'installation des chauffages, rien. Ni venu, ni message d'excuse. Y'a des sorts dans la tronche qui se perdent.

Mais l'après-midi, j'avais RDV chez le docteur ( rien de grave, juste pour obtenir le papier justifiant mon aptitude à faire du sport et une ordonnance de rendez-vous chez un angiologue, mes jambes ont beaucoup souffert de la chaleur cet été). Comme il a toujours du retard, j'ai pu finir Jettatura, billet prévu ces jours ci.
Et comme le soir, j'avais "sabbat du mardi" ( un cours de danse), ben pas de film ce soir, je suis claquée.
Je ne suis pas sure de pouvoir faire beaucoup demain non plus, le planning est assez chargé

12 mois pour découvrir 12 auteurs

 Tiens, c'est une idée, ça, j'ai appris par Nat Sci qu'un challenge pas trop compliqué existait, et je trouve l'idée assez sympa.



Nous avons d'ailleurs débattu du concept de 12 nouveaux auteurs. Est-ce que ça signifie
- des auteurs récents, pas forcément jeunes, mais qui n'ont qu'un titre ou une poignée de titres publiés depuis seulement quelques années?
- des auteurs que simple, nous n'avons pas encore lu.

Parce que , prenons un exemple précis, je n'ai jamais lu Ovide ( ma mère lit les Métamorphoses en ce moment, c'est ce qui m'y fait penser). Il ne rentrerait pas dans la première catégorie, vu son ancienneté ( autant dire son antiquité d 'ailleurs) mais dans ce cas précis, il entre dans la catégorie " je ne l'ai pas encore lu, si connu soit-il"

Nous avons donc gambergé et estimé qu'il s'agissait plutôt de la seconde catégorie.

C'est officiellement sur Instagram, ici, que ça se passe. J'ai du avoir un compte à une époque, mais je n'y suis plus allée depuis des années, donc, bon, tant pis.
Ca a commencé en septembre 2023, mais.. arf, à quelques jours près " Anonyme" auteur des chômeurs Heureux ou Didier Daeninckx entraient en ligne de compte.
Je commence donc en Octobre, et ça tombe bien puisque j'ai justement lu un titre qui entre en ligne de compte.

Donc pour moi ce sera ici, avec MAJ. et c'est cumulable avec les mois halloween, italien, belge, anglais, japonais, etc..
- octobre 2023:  "Pourquoi?" - Marc Scialom ( auteur contemporain)
- Novembre 2023: Le livre des êtres imaginaires - J.L Borgès
- Décembre 2023 Revenants - Paul Auster
- Janvier 2024  Le journal de Bridget Jones - Helen Fielding
- Février 2024 Les mots et la chose - Jean-Claude Carrière
+ bonus Nouvelles de Tennessee Williams
- Mars 2024 La Guerre de Sécession - Farid Ameur
- Avril 2024 prévu Les mémoires d'un chat - Arikawa Hiro ( mois japonais)
- Mai 2025 prévu Le chevalier et la mort - Leonardo Sciacscia ( mois italien)
- Juin 2024 prévu  L'origine des espèces - Charles Darwin (mois anglais)
- Juillet 2024 prévu Turcaret - Le Sage
- Août 2024 prévu Les après-midis d'un fonctionnaire très déjanté - Upamanyu Chatterjee ( Mois indien)
- Septembre 2024..
Et après, on verra.

J'ai quelques idées, à caser avec les divers défis, ou pour libérer de la place sur mes étagères avec tout ce que j'ai pris en boîte à livres. Ceux là par exemple que j'ai du mal à me motiver à lire car.. ils ne tombent pas naturellement dans un challenge
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Jonas Jonasson
Dame de Cour - Jin Yi
L'Astragale - Albertine Sarrazin
Le maître de Santiago - Montherlant
Les silences du maître drapier - Annie Degroote
Tess D'urberville - Thomas Hardy (anglais, donc pour  juin probablement)
Le thé chez la Comtesse - Marie Gagarine
Samarcande - Amin Maalouf
Du feu de l'enfer - Sire Cédric
Lise du Plat Pays - Lise Wanderwielen

vendredi 13 octobre 2023

Ghostland (film 2018)

 Et hop, après le Maroc et l'Espagne, on part au Canada.

Pascal Laugier est quelqu'un dont je n'avais absolument pas entendu parler jusqu'à cet été en fait.
Or il s'avère que je l'ai entendu témoigner dans un certain podcast sur la musique ( vais pas vous bassiner avec encore une fois? non? si?) Bon, on l'entend là, à un moment clamer son admiration absolue pour ce compositeur et cet album en particulier. Il s'avère qu'à l'écoute, j'ai totalement craqué pour le même album et les mêmes morceaux, donc son nom m'est resté en tête, d'autant que c'est un gars de ma région.

Et voilà-t-y pas qu'en cherchant de quoi faire mon programme vidéo du challenge Halloween, je trouve ce film, et tiens, mais l'monsieur fait du cinéma de genre, et encore mieux de genre fantastique. Donc réalisateur français, film tourné au Manitoba , avec des acteurs et actrices principalement américains/ canadiens, dont Mylène Farmer ( que j'aimais bien dans les années 80 pour son style garçon manqué/ dandy, et ses clips très cinématographiques). Pour le bien de mon parcours international, je vais donc le considérer comme film canadien.

Contre toute attente, ce n'est pas une histoire de fantômes, mais un survival movie, parfait pour un Vendredi 13.
Le film a remporté 3 prix au festival de Gerardmer 2018; grand prix, prix du public, et prix du public de SyFy


Tout commence quand Pauline et ses deux filles, Vera la blonde rebelle, et Elisabeth la brune un peu peureuse,  mais fan de littérature d'épouvante qui se rêve écrivaine célèbre, digne héritière de Lovecraft, partent pour un coin paumé du Canada. Elles y ont hérité de la maison d'une lointaine tante. Et quelle maison, le genre  qui ferait tourner les talons à quiconque a déjà vu Psychose ou Massacre à la tronçonneuse. Feu tatie était une collectionneuse de vieilleries, particulièrement les jouets et les poupées, mais visiblement les plus moches possibles. Donc déjà ça fiche les chocottes, surtout aux gens comme moi qui n'aiment pas les poupées.
Autre mauvais signe, en chemin, Beth lit dans un journal qu'un tueur de familles sévit dans le coin.

Tu le sens venir le truc? Allez habiter en famille dans une maison isolée au milieu d'un coin où il y a eu précisément des familles massacrées?
Bon, si on ajoute qu'en chemin, le trio a croisé un camion, auquel Vera n'a rien trouvé de mieux que de faire un doigt, on voit quand même venir la suite à des kilomètres.
Dès le même soir les trois femmes sont sauvagement attaquées par un gros bonhomme aux allures d'ogre et une "sorcière". Pauline réussit à les mettre hors d'état de nuire.

Bien des années plus tard, on apprend que Beth est devenue écrivaine à succès, qu'elle vient de publier "Ghostland", un roman qui raconte cette histoire. Que Pauline et Vera sont restées habiter dans la maison en question, mais que Vera a de sérieux problèmes psychologiques : elle est devenu totalement parano depuis l'agression. Lorsqu'elle téléphone à sa soeur pour l'appeller au secours, Beth repart donc pour voir ce qui se passe dans cet endroit de sinistre mémoire.

Et là, on se demande sérieusement qui de sensé resterait habiter dans une maison où il a été violemment agressé, où il a lui-même buté ses agresseurs, et continuerait à y vivre avec un membre de sa famille traumatisé, qui fait des crises et s'enferme à la cave, au lieu de déménager et de faire soigner sérieusement sa fille.

Cette question que je me suis posée trouve une réponse, c'est même précisément la clef de l'intrigue, le point de bascule au milieu du film.

Après, comment dire, j'ai du mal à décider si j'ai aimé ou pas. Allez, dans l'ensemble, c'est un oui, mais avec quelques réserves.
J'ai bien aimé l'ambiance, j'ai bien aimé l'idée que le personnage central d'un film d'horreur soit une fan de littérature d'épouvante, le réalisme (mine de rien,c'est quand même rare d'avoir un personnage de film de d'horreur qui se pisse dessus de trouille face au danger) c'est une mise en abyme sympa, mais je l'ai trouvé un poil long quand même
Et avec un peu de facilités: les agresseurs qui mettent des plombes à mourir même quand on leur plante une paire de ciseaux dans la gorge, les agressés qui s'arrêtent en pleine fuite parce qu'ils entendent un bruit venant de l'endroit qu'ils fuient (maaaais ne te retourne pas, ne va pas voir ce qui se passe par ce ^$*$ de trou de serrure),  les poupées qui tombent ou ricanent bruyamment au moment précis où il ne faudrait aucun bruit, les flics qui arrivent trop tard, hooo quelqu'un pète une porte fermée au marteau (j'ai bien cru que c'était une hache), hooo un message écrit au rouge à lèvres sur un miroir: 2 points " shining", un point Norman Bates, et quelques points Stephen King par ci, un portrait de Lovecraft par là..). Ah, tiens la musique flippante s'arrête, silence.. il va se passer un truc, je penche pour un jumpscare. Gagné!
Bon voilà, tout ça ce sont les trucs "pas ouf", dans le sens, un peu trop téléphonés. Ce n'est pas forcément une critique, c'est juste mon ressenti, parce que j'aime bien être surprise par un film, et je suis sensible aux effets sonores. S'ils sont trop évidents ça me gâche un peu le plaisir. Si je devine la fin aussi ( ce qui m'a bien gâché "Esther", parce que j'ai deviné dans les 10 minutes ce dont il retournait!).
Bon là, j'ai eu des doutes, mais je n'ai pas vraiment deviné avant la la confirmation, donc c'est ok!

Je pense sincèrement que ce sont plutôt des clins d'oeil faits aux amateurs du genre, ils ne sont pas mal faits d'ailleurs... et oui, je le reconnais, c'est difficile d'arriver à faire à la fois quelque chose de vraiment original dans un genre aussi codifié que le film d'horreur, tout en s'assurant de rester justement dans ces codes pour ne pas perdre les spectateurs qui viennent voir un film d'horreur pour les scènes saignantes.
Mais c'est comme tout: le mieux est l'ennemi du bien et rajouter des ingrédients dans un plat ne le rend pas meilleur. 
Il y a plein d'aromates mais il manque un ingrédient essentiel pour moi: l'objectif du film,pas assez clair: simple divertissement horrifique ( ce qui n'est pas un peroblème en soi) ou vrai propos (et dans ce cas, c'est.. quoi?) J'aime bien quand un film, même d'horreur, a un fond un peu moins basique que " faire peur", si possible social ou politique, à faire passer (et pour ça, le prochain dont je vais parler reste de mon point de vue inégalable).
Là, je cherche encore le message... n'allez pas habiter loin de tout dans une région où il y a eu des crimes? Dès que quelqu'un fait collection de poupées, c'est malsain, faut vite mettre tout ça au rebut? Des soeurs doivent rester solidaires même dans l'adversité?

J'ai l'air sarcastique, mais il est quand même bien, et plutôt bien joué, on est dans le haut du panier du film d'horreur (y'a quand même beaucoup plus gratuit comme scénario), mais pour moi il lui manque quand même un petit quelque chose qui le ferait passer de "bien" à "très bien".

Et en fait , maintenant que j'y pense, c'est à peu de choses près ce qui m'avait gâché Crimson Peak: très bien joué, visuellement magnifique, mais trop de facilités et en particulier, de facilités d'effets sonores.
A la différence que je n'ai pas vu d'autre film de Pascal Laugier, donc je ne peux pas comparer. Pour Crimson Peak, le problème est que j'avais vu et bien kiffé le Labyrinthe de Pan auparavant, et forcément,  le second partait avec un handicap (Crimson Peak reste à ce jour le seul film qui m'ait faite éclater de rire à un moment supposé pas drôle - le fantôme digne du maître des contes de la crypte, ou d' Eddie, la mascotte d'Iron Maiden. Heureusement j'étais seule dans le cinéma, ça m'a évité d'être fusillée du regard par d'autres spectateurs)

Ce qui signifie qu'il me faudra voir au moins un autre film du réalisateur pour voir ce qui relève chez lui plutôt du gimmick ou plutôt du cliché ( pour la différence entre les deux, je vous renvoie à cette vidéo du Fossoyeur de films).
Puis, maintenant, je sais que Pascal a d'excellentes références musicales...et Mylène en tant qu'actrice est plutôt une bonne surprise ( je n'ai jamais vu Giorgino, donc je ne sais pas si c'était le cas aussi auparavant, mais ses prestations scéniques sont déjà pas mal théâtrales et elle a ma sympathie à la base pour ses textes très littéraires et recherchés)

vendredi 6 octobre 2023

Les Sorcières d'Akelarre ( film 2021)

 


Pays basque espagnol, en  1609. Dans un petit village de pêcheurs, plusieurs femmes qui n'ont rien de particulier sont brutalement arrêtées par l'Inquisition. En prison, elles se demandent ce qui leur a valu ce traitement. elles sont pauvres, l'une d'elle a volé une chèvre, elles supposent donc qu'elles sont accusées de vol et recel.
Mais non, elles sont accusées de sorcellerie. Quelqu'un les a vues aller faire une petite fête improvisée à la clairière et les a dénoncées. Interrogées l'une après l'autre, elles se soupçonnent mutuellement, là où elles devraient se serrer les coudes.

Outre le fait d'être des femmes, d'être joyeuses, d'aimer la vie, leur autre tort est d'être basques. Car c'est aussi le mépris des gouvernements espagnol ET français ( on est à l'époque d'Henri IV, Navarre, tout ça!) vis à vis des régions éloignées qu'ils ont du mal à contrôler qui est dénoncé. Lorsque l'une d'elles, pendant son interrogatoire, s'adresse au curé de son village en basque, celui-ci lui répond en espagnol " ici, on parle chrétien", pour se mettre les espagnols dans la poche. Le basque est considéré comme un langue " démoniaque , faite pour parler aux bêtes" Les accusées doivent répondre à des questions posées littéralement par des étrangers, dans une langue qu'elles ne maîtrisent pas toutes bien, le juge considère que les silences, les hésitations, les imprécisions sont des preuves de mensonge, car c'est ce qu'il a décidé... ou que sa hiérarchie a décidé.  erroriser la population locale par des accusations aléatoires est aussi un moyen de garder, ou d'essayer de garder la population sous contrôle, en lui rappelant qu'au moindre soupçon, la punition peut tomber, sans discernement.

Tout est jugé en fonction du résultat que veut atteindre l'autorité: qu'elles ricanent devant la stupidité de la manipulation qui est tentée, et le greffier noter " rire pervers", qu'elles se tiennent assises comme des paysannes qu'elles sont, le greffier inscrit " position obscène des jambes", Qu'elles chantent une vieille chanson sentimentale en basque, et de suite, ça devient une invocation au diable. Qu'elles aillent danser entre filles dans la forêt pendant que les hommes sont partis pêcher en mer, et l'accusation de sabbat tombe. Sabbat dont elles ne savent pas du tout ce que c'est, puisque même le curé local pense qu'il s'agit du rituel juif du même nom et que donc, on les suppose juives. Et lorsqu'il demande lui aussi une précision sur " pouvez vous me dire au juste ce qu'est un sabbat de sorcières?", la réponse qui lui est donnée est simple: " non, car personne n'en a jamais vu".

Evidemment leur apparence est aussi considérée comme aggravant leur cas: il y a la blonde ( je me souviens avoir lu une interview d'une actrice espagnole qui disait que dans les légendes de son  enfance, la sorcière typique n'est pas brune, mais blonde. L'autre est toujours celui qui est différent, ici dans un pays où les femmes sont majoritairement brunes..), il y a celle couverte de tâches de rousseur  (marque du diable), la plus jeune à les cheveux très frisés et légèrement roux, il y a celle qui est trop jolie, celle qui a trop d'imagination, et celle qui a plus de poils au jambes que la moyenne...

Dès lors, les filles ont une idée dangereuse, mais qui peut leur permettre de sauver leur peau: si elles ne font rien, elles seront brûlées sans procès deux jours plus tard, elles ont été averties que c'est ce qu'il s'est passé dans presque tous les villages de la côte basque. Les curés qui ont pris la défense de leurs ouailles ont aussi été exécutés, il n'y a donc aucun soutien à attendre de ce côté, le curé local va se mettre du côté des accusateurs. Leurs pères et maris pêcheurs doivent revenir la semaine suivante à la pleine lune, elle vont donc faire le jeu du juge et piquer sa curiosité. Le basque est ici leur arme secrète pour organiser un plan, puisque personne parmi les espagnols ne le comprend.
Elles vont se faire passer pour sorcières, révéler leurs pseudo-secrets, incantations, et autres au compte-goutte, façon Shéhérazade, en espérant faire durer l'histoire suffisamment longtemps pour tenir jusqu'au retour de leurs familles. Ana la plus inventive se dévoue et prétend être la seule sorcière, avoir envouté les autres et raconte au juge une histoire rocambolesque, sauf que... sauf que, partant du principe que les sorcières mentent, si elle raconte ça, ce ne sont que des paroles, ça n'est pas concret elle peut aussi mentir sur le fait d'être une sorcière ( ho le beau syllogisme). Ce qu'il veut c'est des actes. Il va donc falloir aller plus loin et lui montrer un sabbat.

Alors je préfère prévenir, ce n'est pas un film d'action, tout est dans l'ambiance, car beaucoup de scènes se passent en prison ou pendant les interrogatoires. ce n'est pas trop violent non plus, les séquences de torture sont suggérées plutôt que montrées. Et la fin reste ouverte en plus. Donc ça ne plaira pas à ceux qui veulent un suspense de dingue et des rebondissements incroyables. L'histoire est plutôt simple : que vont faire les " sorcières" pour essayer de s'en sortir?
Par contre les avis sont assez unanimes sur le côté visuel, l'éclairage, la photo et le cadrage sont magnifiques, inspirés par la peinture de la Renaissance espagnole. Ce qui lui a valu de rafler pas mal de "Goya" (prix cinématographique espagnol)

Donc un film un peu lent et contemplatif, qui se veut plutôt réaliste, et non fantastique, raconte en filigrane le sexisme de la Renaissance, mais aussi l'opposition basque au pouvoir espagnol, qui ne date clairement pas des années 1980 et de l'ETA. Apparemment le pays basque a été particulièrement touché par la chasse aux sorcières en 1609, ne fut-ce que parce que les villageois ne se laissaient pas faire et opposaient une bonne résistance aux espagnols, aidés par leur langue non-indoeuropéenne, qui n'offre aucun point de comparaison pour les hispanophones ou les francophones. J'ai presque l'impression que c'est ça le vrai propos, un hymne à la résistance basque.
Information sur les lieux de  tournage.
Et un film qui donne à entendre une langue aussi peu connue, bien que parlée en partie sur deux des grands pays d'Europe, c'est suffisamment rare pour mériter l'attention.
Le lien pour le voir

En VOST obligatoirement, parce que du peu que j'ai vu, la VF fait parler tout le monde en français, et fait donc disparaître la principale caractéristique et l'un des ressorts narratifs du film.

Premier film du mois Halloween, une (fausse) histoire de sorcières.

Et c'est un film qui valide une des catégories du défi cinéma de 2020 ( tout en lui étant postérieur!) film qui n'est ni en anglais ni en français: un film espagnol , en espagnol, mais aussi en basque

mardi 3 octobre 2023

Pourquoi? - Marc Scialom

 Alors première chose, ce livre est sous-titré "conte avec mort inopinée de l'auteur", or l'auteur est vivant, je le connais, il habite non loin de chez moi. Nous avons fait connaissance par hasard et c'est comme ça que j'ai eu l'occasion de le lire.


Et c'est vraiment un ouvrage difficile a résumer. L'écriture est très agréable et souvent humoristique voire sarcastique ( les notules de bas de page sont savoureuses).
Mais difficile à résumer.
Tout commence par un avant propos, où on apprend que M. Gilles, auteur, est né la veille. Qu'il est visiblement patient en psychiatrie, il a plus de 80 ans, et semble amnésique, suite à un traumatisme vésu 50 ans plus tôt, mais vraisemblablement lié à une guerre.

Suivent trois chapitres très ubuesques, chez M. et Mme Ptôme, écrivains et auteurs d'absolument toute la littérature existante: la bible, c'est eux, l'Odyssée , c'est eux, le Capital c'est eux, Ubu roi, c'est eux. Ils ont partout chez eux des caisses pleines de manuscrits où il est souvent questions de choses comme " Alfred Jarry est l' auteur imaginaire de la pièce imaginaire " Ubu roi" personnage central du roman d'Onuphre Ptôme."  Vous voyez l'idée.
M et Mme Ptôme ont deux enfants, Andromède, qui fête ses 9 ans dans ces premiers chapitres, et son petit frère Sirius. Les deux sont passablement étranges et ont un goût pour le macabre. Andromède a déjà une collection de poupées, et veut un nouveau poupon, mais un original.
Le cadeau sera donc un poupon chimique à fabriquer soi-même, à partir de poudre colorées empoisonnées, à faire cuire un certain temps et dans un certains ordre. Puis Andromède doit en manger un cuillère pour avoir la connaissance du nom de l'homme chimique qu'elle s'apprête à fabriquer. Ca semble quand même dangereux, elle ne le fait pas, donne à son futur poupon en kit ( dont elle trouve les morceaux éparpillés dans la maison) un nom au hasard " Vivien" ( il vit, il vient). ce n'est donc évidemment pas son " vrai" nom, et la suite sera donc la quête que va faire Vivien, pour trouver sa vraie identité, quête qui l'amènera à rencontrer des gens étranges: un pacifiste, recherché pour trahison ( dans un monde où la guerre fait rage que ce soit chez les humains, les fourmis et toute autre espèce vivante de toute taille), un homme-monstre doté d'une main normale et d'une aile de chauve-souris, d'une dictatrice dans un pays non nommé qui fait perpétuellement la guerre au dictateur du pays d'en-face, chacun accusant "les autres" d'être les vrais monstres qui l'ont commencée. Sur cette toile de fond, les monstres " réels", c'est a dire l'homme chimique, l'homme chauve-souris, le pacifiste, et une femme imaginaire qui se demande comment devenir pleinement réelle, partent en quête de leur part d'humanité.

Oui, c'est délirant, et souvent poétiquement drôle, avec des réflexions sur la paix, la guerre, l'évolution ( c'est quoi, être un humain, où se trouve la frontière entre humanité et monstruosité?) mais aussi et surtout sur la créativité. Que feriez-vous, vous l'auteur, si vous inventiez un personnage, et qu'il vienne plus ou moins vous demander des comptes sur sa personnalité et les aventures que vous lui faites vivre?

Dans le fond, une des idées principales, c'est le lien entre l'auteur, le monde et les personnages qu'il crée. L'autre aussi, c'est le libre- arbitre, la conscience, le courage et la lâcheté en temps de guerre. Qui peut être sûr dans ce cas de ce qu'il ferait réellement, mis devant le choix: survivre au prix d'une action qui vous révolte, ou refuser d'agir et mourir? Ce qui fait penser à l'expérience de Milgram vis à vis de la pression de l'autorité, laquelle n'intégrait même pas le paramètre de la propre survie du cobaye.

On est aussi, en filigrane dans le conte délirant, dans une réflexion assez philosophique sur l'existence, la réalité, les liens humains, la sensation de l'exil, et ça n'est pas du tout pour me déplaire. Donc une jolie découverte, avec le bonus que le dernier chapitre se passe à Avignon et dans des lieux bien concrets. Et des petits détails qui me rendent le récit presque personnel (la tour de 15 étages, je la vois de ma fenêtre en fait, les arbouses poussent dans la haie qui entoure le pâté de maison. C'est marrant de voir comment l'auteur transforme certain détails très concrets de sa vie quotidienne pour les utiliser dans son récit)


Alors, c'est bien sûr l'occasion de parler d'un auteur peu connu, édité chez un éditeur dont je n'avais jamais entendu parler ( une maison d'édition franco italienne nomme " art-digiland")
Et hop, il me permet de valider le Vaucluse dans le challenge des départements, en prime!

Fiche de l'ouvrage
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lundi 2 octobre 2023

Lundi soleil 10 - orange

Logique, l’orange en plein mois halloween. Mais pas de Jack O lantern ici aujourd'hui!

L’orange est une couleur à laquelle  je n’avais pas beaucoup  prêté  attention jusqu'à  ce qu’un de mes meilleurs amis me dise que c’est sa couleur favorite. J’y fais un peu plus attention depuis, sur le plan esthétique, je photographie quand je vois un truc orange qui pourrait lui plaire.
Maintenant,  c’est donc " la couleur favorite de Konstantin", et puisque j’aime beaucoup  la personne, la couleur est remontée dans mon estime.

Avant c’était il faut le dire pour moi, juste une couleur appétissante : abricots, oranges, mandarines, courges halloweenesques, carottes...

Mais retournons en arrière, en février 2022. J'étais à Moscou pour quelques jours, sans savoir ce qui allait me tomber sur la tête quelques jours après. Je suis allée avec une amie visiter uen exposition sur la peinture d'avant garde, et suis tombée en arrêt sur ce tableau. Il a exactement els nuances de bleu et de orange qui me plaisent:
Ilia Machkov - carafe avec fleurs - vers 1910

Des fleurs de diverses nuances orange vif, dans un vase blanc, posé sur un tissu bleu sombre. Bleu et orange sont les couleurs complémentaires l'une de l'autre, donc déjà, ça calque bien.
Ce qui est intéressant c'est que vu de près, le vase ne contient pas une seule touche de blanc, même pour les reflets qui sont jaune-rosé, l'effet faïence est rendu par l'utilisation de toutes sortes de nuances de gris, rose, jaune,  et à nouveau bleu et  orange.
Je ne suis pas peintre, mais je suppose que s'il avait utilisé simplement du blanc pour rendre le blanc de la faïence, le résultat aurait été beaucoup plus plat. Tel quel l'effet est en fait beaucoup plus réaliste , vu à une certaine distance.

Et donc quelques jours plus tard, retour à Saint Pétersbourg, douche froide et obligation de rentrer. Mais avec mon ami Konstantin, nous avons quand même eu l'occasion de nous voir in extremis, et lors de cette rencontre, il m'a dit que l'orange est sa couleur favorite, je me suis donc empressée quelques jours après de lui envoyer cette photo, plus une autre, prise spécialement pour lui et... qui est pour moi le symbole de ce moment difficile, cette séparation brutale d'avec la ville et avec mes amis, sans pouvoir trouver de solution, et ce alors que j'avais justement un projet de rester plus longtemps que prévu.
Crépuscule vu de l'avion me ramenant en Europe, 3 mars 2022.
Le destinataire n'a, lui, encore jamais eu l'occasion de voyager hors de Russie, et, j'aurais tellement préféré prendre cette photo à une autre occasion, du style: je rentre chez moi, allez, viens, profite, viens passer tes vacances en France, je te guide. 


dimanche 1 octobre 2023

Pâtes en sauce à la courge

 Je sais, le titre est étrange, une sauce à la courge?

Hé oui, quand j'ai trouvé cette recette l'hiver dernier, après le défi halloween, je me suis souvenue avoir mangé en Guyane il y a plusieurs année de la pizza au giraumon (courge antillaise). Le principe est simple: la sauce tomate est remplacée par une purée de courge.

Et c'est là exactement le même principe: au lieu d'une habituelle sauce à la tomate, on assaisonne les pâtes avec une sauce à la courge.

La recette est simplissime:
une courge ( la butternut fait bien l'affaire, c'est celle qui était utilisée dans la recette lorsque je l'ai trouvée)
Des condiments: oignon , ail, herbes de Provence ou c'que vous voulez
De l'huile d'olive
du parmesan
un wok

Attention ça va être super compliqué et technique:

On coupe la courge en dés, on la met dans le wok, avec de l'huile d'olive, de l'ail, de l'oignon, des herbes de Provence, de l'eau, et.. y'a plus qu'à faire cuire.

Une fois cuite,  on écrase, on rajoute un peu de crème, du parmesan rapé, et.. il n'y a plus qu'à y ajouter les pâtes cuites de leur côté et..
Tadam!

Avec une dose de parmesan et des fines herbes pour le décor.
Testé et approuvé!