Or, au même moment, le brave curé de la paroisse de Shrewsbury étant décédé, son successeur, le très sévère père Ailnoth entre en fonction. C'est lui, le corbeau du titre, silhouette sèche flottant perpétuellement dans un grand manteau noir. Lorsque ce dernier est retrouvé noyé dans un étang quinze jours à peine après sa prise de fonction, la liste des suspects potentiels est loin d'être courte, car le nouveau curé avait réussi à se mettre à dos la paroisse entière en un temps record. Ici, un paysan dont il avait mis en doute brutalement le statut d'homme libre, là, un boulanger qu'il avait accusé de fraude sans preuve, un voisin dont il avait déplacé les bornes la famille d'un enfant mort sans baptême car le curé avait refusé d'interrompre la messe pour le baptiser à temps, ou celle d'une femme de moeurs légères, suicidée après qu'on lui a refusé la confession et l'accès à l'église...Le brave Berringar se retrouve donc avec deux énigmes à résoudre: la mort du curé, et la recherche du fuyard. A moins que les deux affaires soient liées? Et il va bien avoir besoin de l'aide et de la perspicacité de son comparse, notre héros, le moine Cadfael.
Ce n'est pas la meilleure de aventures du moine gallois que j'ai eu l'occasion de lire, il faut dire que le père Ailnoth était tellement désagréable et imbu de lui même que, comme les villageois, on se fiche a peu près comme d'une guigne de savoir qui l'a tué. De plus comme il s'agit du tome 6 ou 7, il est fréquent fait référence à des volumes antérieurs que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire, c'est un peu plus difficile à suivre.L'intrigue autour des partisans de l'impératrice est un peu plus intéressante, pour son contexte historique, je connais peu cette période, il va falloir que je me documente. J'avais vu l'adaptation de ce tome en série TV, et il est assez différent: l'épisode gommait presque totalement les différentes querelles du curé et de ses voisins, ainsi que l'histoire du fuyard, pour s'articuler autour de la femme noyée qui ne pouvait être enterrée chrétiennement tant que le doute subsistait. Dans la version papier, ça reste très secondaire: elle est trouvée par les gens de la ville en aval, qui, ne sachant pas s'il s'agit d'un suicide ou d'un accident, préfèrent l'enterrer en suivant le rites, au cas où. De même la version Tv tranchait nettement sur la mort du curé, donnait un rôle important au bedeau quand le livre reste plus flou à ces deux sujets.
Mais comme toujours, le livre se laisse lire avec plaisir, justement parce que la série gommait un peu trop le cadre historique à mon goût. et puis, il y a toujours quelques touches d'humour et d'ironie bien agréables, Cadfael et son ami Hugh sont des personnages hauts en couleur et fort sympathiques. Je vais quand même essayer à l'occasion de trouver les tomes qui me manquent, histoire de voir au moins la rencontre entre Cadfael et Hugh.
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