Direction la grande-Bretagne du XII° siècle, et, très exactement la zone frontalière entre le royaume breton et le Pays de Galles, pour la première aventure du frère Cadfael. J'avais eu l'occasion de faire connaissance avec ce sympathique moine gallois via l'adaptation télévisée ( fort réussie au demeurant Derek Jacobi a vraiment la tête de l'emploi), j'ai enfin pu dégotter le premier tome de la série d'Ellis Peters, et c'est un très bon moment de lecture, plein d'humour et même légèrement anti-clérical.
Car le moine Cadfael, ancien croisé qui a adopté un mode de vie plus spirituel, est quand même un peu roublard, et ce premier volume nous le montre d'emblée d'emblée en train de tirer plus ou moins au flanc, bien caché derrière un pilier à somnoler tranquillement pendant le chapitre, ou a se porter volontaire dès qu'une délégation doit se rendre à l'extérieur.
Et c'est exactement ce qui va se passer: le jeune moine Colombanus, mystique et illuminé ( ou épileptique?), part en pélerinage sur la tombe d'une sainte galloise et revient guéri. Il n'en faut pas plus pour que le prieur de l'abbaye décide qu'il lui faut absolument ramener les reliques de la sainte chez eux, car l'abbaye de Shrewsbury est en perte de vitesse par rapport à ses voisines qui ont, elles de reliques. Une opération publicitaire en somme,certains moines ne se gênant pas pour faire remarquer que les motivations du prieur sont au final largement plus monétaires que pieuses. Et voilà donc une petite délégation de bénédictins anglais partis pour un obscur village du pays de Galles pour réclamer la sainte locale.
Ce qui ne va pas sans heurt,les villageois sont peu disposés à se laisser dépouiller de leur sainte, les deux royaumes sont à couteaux tirés, de plus la guerre civile anglaise opposant l'impératrice Mathilde et le Roi Etienne n'a pas encore commencé, mais ça ne saurait tarder .
Mathilde et Etienne n'apparaissent pas encore dans ce tome, je sais que leur rivalité devient la toile de fond principale par la suite, mais ça n'est encore le cas, ce premier volume est moins historique que la série , en ce sens qu'il n'y a pas vraiment de rapport avec un événement précis de la guerre ou un personnage historique important.
Toutefois par curiosité je suis allée consulter le site de l'abbaye de Shrewsbury, dont il subsiste quelques ruines, et ai pu constater que les abbés Heribert et Radulfus ont bel et bien existé: ce sont respectivement le 3° et le 4° abbés de Shrewsbury. Et qu'on y révérait effectivement une Sainte Winifred, c'est donc une interprétation toute personnelle du pourquoi et du comment une sainte galloise à pu se retrouver patronne d'une abbaye en territoire saxon.
L'enquête policière est plutôt sympathique, ni trop complexe, ni trop simpliste, ni trop moderniste ( comme j'ai pu parfois le reprocher parfois à certains volumes de la collection), l'écriture est drôle ( j'aime beaucoup la remarque sur les saints, qui poussent au pays de Galles comme des champignons ), les personnages sont attachants, bref un très bon moment de lecture. Ca tombe bien j'en ai encore quelques uns à lire ou à relire.
Et comme il a été publié en 1977, et faisait partie de mon programme " année de naissance", que je n'ai pas pu finir à temps puisque je ne l'ai tout simplement pas trouvé à temps, voilà, malgré tout, la deuxième lecture pour ce challenge.
allez, c'est dit: petit bac "grands détectives", catégorie objet: Reliques |
Juste pour le plaisir, la ville de Shrewsbury, parce que c'est beau! ( C'est aussi la ville d'origine de Darwin, soit dit en passant) |
Il y a un moment que je l'ai lu et je n'ai plus les détails en tête mais j'en garde un bon souvenir général.
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