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mardi 25 octobre 2022

Récits fantastiques - Théophile Gautier

Après Mérimée et sa Vénus d'Ille l'an dernier, je continue avec une autre auteur phare du XIX° siècle, et grand amateur de fantastique.
Théophile Gautier, célèbre... mais assez peu lu il me semble de nos jours, hormis quelques uns de ces récits une fois de plus au collège, et peut être le roman de la Momie. Je ne pense pas que beaucoup de gens aient lu par exemple le capitaine Fracasse (moi, il y a.. très très très longtemps) ou les poèmes.
Théo, j'en ai parlé ici même l'an dernier à deux reprises, pour le très-élégant et très sous-entendu  poème "le  Spectre de la rose" et son adaptation sur scène, et pour le scénario du ballet Giselle ( et ça m'éclate toujours autant: un auteur célèbre qui écrit un scénario pour un spectacle sans paroles).

Mais j'ai aussi dit que Théophile était l'idole de quelqu'un qui est MON idole: Charles Baudelaire. Et vu que depuis deux ans je n'ai pas eu la possiblité de consacrer à Baudelaire un second sujet, retour aux sources, avec une lecture de textes de celui à qui est dédié dans son intégralité le recueil des Fleurs du Mal

"Dédicace

Au poète impeccable
Au parfait magicien ès lettres françaises
A mon très-cher et très-vénéré
Maître et ami
Théophile Gautier
Avec les sentiments
De la plus profonde humilité
Je dédie
Ces fleurs maladives
C.B."

Je trouve ça génial: un écrivain qui est devenu un des poètes les plus talentueux, pétri d'admiration dédie son oeuvre à un autre auteur.. dont justement l'oeuvre poétique a été un peu oubliée, effacée derrière sa prose.
(Bon il y a certains poèmes qui .. enfin bref " le godemichet de la gloire" se paye la tronche de Napoléon et de la colonne Vendôme. Et "l'épouseur de famille" parle en fait d'une célibataire qui se débrouille toute seule. Mais ouf, n'utilise pas la colonne quand même. Oui, c'était quand même chaud lapin, le Théophile. Avec élégance, mais de manière quand même très claire " à une robe rose" )

Et quelle prose! Elégante, raffinée, souvent humoristique, voire sarcastique. J'aime beaucoup, vraiment beaucoup son style et son sens de la dérision.

"Il ne serait peut-être pas inutile, pour rendre plus vraisemblable l'invraisemblable histoire que  je vais raconter, d'apprendre à mes belles lectrices qu'à cette époque j'étais en vérité un assez joli garçon. J'avais les yeux les plus beaux du monde : je le dis parce qu'on me l'a dit ; un teint un peu plus frais que celui que j'ai maintenant, un vrai teint d'oeillet ; une chevelure brune et bouclée que j'ai encore, et dix-sept ans que je n'ai plus. Il ne me manquait qu'une jolie marraine pour faire un très passable Chérubin ; malheureusement la mienne avait cinquante sept ans et trois dents, ce qui était trop d'un côté et pas assez de l'autre." ( Extrait de Omphale) 😂

Le recueil contient 12 nouvelles, dont certaines que j'avais déjà lues et chroniquées via les tomes de la dimension fantastique ( La morte amoureuse, La cafetière), certaines que je connaissais de titre (Onuphrius, le pied de momie, la pipe d'opium, Avatar), et certaines que je ne connaissais pas du tout.


En plus, Théo nous fait voyager, dans l'espace et le temps . La cafetière nous emmène en Normandie (et au XIX° siècle, c'était déjà une aventure), Le chevalier double se passe au moyen-âge en Norvège, Arria Marcella est sous-titrée" souvenir de Pompéi". La Morte amoureuse semble se passer vers Venise. Deux acteurs pour un rôle a Vienne pour cadre, et Jettatura, Naples.
Omphale, Onuphrius et le pied de momie se passent à Paris mais voient arriver un personnage d'une autre époque ou d'un autre monde.
Quand à la Pipe d'opium et au club des hachichins, oui, on peut aussi parler de " voyage", du genre qu'on fait en planant.

Cependant par simplicité, je vais séparer les deux dernières , Avatar et Jettatura, beaucoup plus longues et parce que je les ai aussi dans une autre édition.
Ca fera donc l'occasion d'un autre sujet à l'avenir :)

La cafetière: Invité en vacances dans un manoir de Normandie, le narrateur est victime d'une illusion ...ou d'une hantise. Dans la chambre au décor XVIII° siècle, ornée de tableaux et de porcelaines, il voit les peintures s'animer, les personnages sortir de leurs cadre pour organiser un bal, une jolie femme nommée Angela l'invite à danser. A la fin de la danse, Angela tousse, puis se casse. Et ce n'est pas de l'argot: elle tombe, se brise en miettes, le héros comprend qu'il  a rêvé et a dansé avec une cafetière en faïence. Au matin ses hôtes le trouvent endormi, habillé en petit marquis, les débris de la cafetière jonchent le sol. Pensant qu'il a voulu essayer un des habits à la française qui étaient là, et qu'il a probablement fait une crise de somnabulisme, ils laissent passer. Quelques jours plus tard, on le trouve en train de dessiner: inconsciemment il a tracé le portrait de la femme de ses rêves. Jusqu'à ce que l'hôte fasse la remarque que "c'est étrange, ce portait ressemble comme deux gouttes d'eau à ma soeur Angela. Qui est morte depuis deux ans. D'une pneumonie attrapée en sortant d'un bal.".

Onuphrius
est un jeune peintre, dramaturge et poète. Un homme plein de talent, mais bizarre aux yeux de la société. Mystique, avec une tendance à l'imagination trop fertile, il est de fait le mouton noir de la société, personne ne le comprend. Sa solitude et son sentiment d'être incompris le rend hautement fragile et sujet aux hallucinations. Qu'une série d'événement étranges lui arrive, et.. il met ça sur le compte d'une possession diabolique. Il est persuadé que le diable lui en veut personnellement et fait tout pour lui pourrir la vie: le faire arriver en retard à un rendez-vous avec sa petite amie et modèle; lui faire rater le portrait, ce qui le brouille avec la dame; le faire perdre aux dames contre un petit vieux (et on l'a dit avec Gautier, les sous-entendus grivois ne sont jamais loin).
Le diable lui apparait, comme un élégant dandy roux aux yeux verts, qui le ridiculise, lui jette des sorts.. et le poursuit jusque dans ses rêves: Onuphrius en rêve se voit mort, trahi par tous, enterré vivant, déterré pour être autopsié. Son fantôme assiste à une exposition où ses meilleurs tableaux ont été signés d'un autre nom, puis à la première de sa pièce, également volée par un "ami".Puis il voit  le diable lui ouvrir la tête pour en faire fuir toutes les idées originales et géniales, transformant ses textes brillants en banalités conventionnelles, qu'il estime absolument nulles mais que tout le monde trouve pour une fois, géniales...

Une excellente histoire, plus profonde qu'il n'y parait sous le vernis fantastique, j'y vois une allégorie de l'artiste trop original qui se contraint à son grand regret à faire des choses banales pour être accepté du public. Mais aussi une pique à l'égard des gens prompts à voler le travail des autres. Ca m'a beaucoup rappellé " l'homme à la cervelle d'or", d'Alphonse Daudet, où un homme doté d'une cervelle en or, se voit contraint de la brader, petit bout par petit bout pour satisfaire aux exigences des uns des autres, et devient banal, plat, impersonnel. Et, devenu " comme tout le monde", il est oublié précisément de tous ceux qui l'ont exploité et contraint à devenir "comme tout le monde".

Omphale nous raconte comment un jeune homme passant quelques nuits chez son oncle dans une maison ancienne est témoins de curieuses manifestations .. jusqu'à ce que la tapisserie rococo présente dans la pièce, représentant Omphale et Hercule s'anime, et que "Omphale" en descende pour venir le draguer. Notre homme commence donc une liaison nocturne et clandestine avec Antoinette T., ou du moins son fantôme bien tangible, qui posa autrefois comme modèle pour la tapisserie. L'aventure se terminera quand l'oncle découvrira la liaison et fera décrocher la tapisserie, en protestant " sacrée Antoinette, elle avait pourtant promis de se tenir tranquille". Visiblement, cette accorte fantômesse n'en était pas à sa première escapade hors de sa tapisserie!

Plus connue, la Morte Amoureuse emprunte beaucoup à ETA Hoffman à commencer par le nom de Sérapion, le curé qui veille sur le héros, Romuald. Romuald a toujours rêvé de devenir curé, s'est destiné à la prêtrise, mais le jour même de son ordination, tombe amoureux d'une étrange femme, présente dans l'église. Il s'agit de Clarimonde, célèbre mondaine, dont on dit qu'elle serait également démon succube, vampire, diable, etc... Romuald ne parvient pas à renoncer à sa vocation, mais est hanté par le souvenir de cette jolie femme entrevue pourtant une seule fois. La seconde rencontre est macabre, puisqu'il est appelé pour lui donner l'extrême onction. Mais Clarimonde a déjà rendu le dernier soupir à sont arrivée et Romuald ne peut résister à embrasser le cadavre (il est chelou ce curé!).
Un geste hautement symbolique, qui rappelle Clarimonde à la vie. Enfin, il semble surtout que ce n'est pas vraiment la première fois qu'elle soit morte.
Et, dès lors, elle l'entraîne dans une double vie: le jour, sage curé d'une petite ville; la nuit, amant et complice des orgies de Clarimonde. L'homme n'arrive plus à savoir laquelle de ses deux identités est la vraie, curé ou grand seigneur, et laquelle rêve que l'autre est un songe. Il a bien découvert que Clarimonde le drogue et profite de son sommeil pour lui soutirer un peu de sang, en se promettant à haute voix de ne pas le tuer, mais il ne peut, malgré sa peur, pas se défaire de son emprise.
Autant Omphale n'était pas une visiteuse nocturne particulièrement angoissante, autant Clarimonde est très dangereuse. Pas forcément qu'elle ait réellement une volonté de nuire à ce moment de l'histoire, mais qui sait ce qui risque d'advenir du malchanceux Romuald lorsqu'il vieillira et qu'elle se lassera de lui?

La pipe d'opium: Là, c'est bien sans l'ombre d'un doute Théophile Gautier lui même qui narre une étrange vision, survenue à la suite d'une soirée fumette. Car oui, c'était l'époque où les écrivains se dopaient l'inspiration de diverses manières et ce n'est pas Charles Baudelaire et ses Paradis Artificiels qui démentiront ça.
Donc Théo fume de l'opium chez un ami, mais les effets ne se produiront que quelques heures plus tard, et c'est seulement le soir suivant qu'il va faire un (bon) trip assez carabiné. Théo, complètement foncedé, voit le plafond devenir transparent, les esprits voleter autour de lui, ses potes entrer dans la pièce sans ouvrir les potes... on se croirait dans Alice au pays des merveilles. Le plus cocasse dans l'histoire c'est qu'il arrive à vous donner envie de tâter de la boulette d'opium, tant ça a l'air cool de se droguer ( ha et au passage, se confirme le même fétichisme que chez  Pouchkine: il bave devant les petits pieds des dames, plus les pieds sont petits, plus il kiffe, ça revient régulièrement chez lui).

Donc pour vous convaincre que la drogue c'est quand même pas tip-top, la photo de Théophile le junkie.
Théo-les-valoches a visiblement plus d'une soirée fumette à son actif, et fout un peut les jetons.

Bon on va mettre ces cernes sur le compte de la hantise nocturne par d'accortes femmes fantômes qui venaient l'empêcher de dormir... ouais, mais non, j'ai plutôt l'impression que beaucoup de ces spectrales apparitions nocturnes ont beaucoup à voir avec les volutes de diverses fumées.
Avant.
Oui, ça fait mal.
(et j'y pense, c'est raccord: voir la photo de quelqu'un qui est mort depuis longtemps, c'est un peu voir la photo d'un revenant, quelque part)

Le chevalier double: direction les brumes de Norvège. Dans la demeure du comte Lodbrog, l'héritier tant attendu vient de naître. Problème, le petit Oluf est né sous une mauvaise étoile. Ou plutôt sous deux étoiles opposées: une verte, représentant son bon côté, et une rouge, son mauvais côté. Le gamin semble d'ailleurs avoir une double personnalité. Il tient de ses parents bien scandinaves, mais a aussi des traits hérités d'un troisième personnage. Alors qu'elle l'attendait, sa mère est tombée sous le charme d'un musicien itinérant, aux yeux sombres, ayant la beauté du diable. Et rien que par l'ensorcellement venu de sa musique, l'enfant a hérité des yeux noirs et du charme " diabolique" du mystérieux musicien. Pour pouvoir séduire une dame nommée Brenda (oui je me suis marrée, ça fait tellement peu saga nordique, et tellement roman Harlequin), Oluf va devoir affronter sa mauvaise part et la vaincre.
Autant l'idée est sympa, avec un emploi intéressant des temps de narration ( la narration est au passé, sauf les ellipses temporelles qui sont marquées par le présent pour marquer le bond dans le temps), l'ajout d'une conclusion allégorique du type " il faut affronter ses propres démons" casse tout le fantastique. Donc mini ratage.

Le pied de momie: un prototype du roman de la momie, avec un humour sarcastique réjouissant. Le protagoniste, personnage particulièrement vain, se met un jour en quête d'un presse-papier. Mais il veut quelque chose d'original, qui rende jaloux tout le monde, et le pose en homme de goût et de culture - on rappelle qu'il veut un objet qu'ironiquement, lui seul verra sur son bureau privé. Il achète pour une somme dérisoire aux antiquités ce qu'il prend pour un pied de statue en bronze, mais qui est un authentique pied coupé de momie, celui d'Hermonthis, fille d'un pharaon de l'antiquité. Ravi de son achat qui le pose socialement ( " la vraie occupation d'un homme sensé me paraissait d'avoir un pied de momie sur son bureau" , si tu le dis), notre vaniteux  héros va avoir une visite nocturne inattendue. Hermonthis, morte depuis 3 millénaires mais encore fort bien conservée pour son âge, bien que boîteuse, vient chercher son pied. Elle n'a pas d'argent pour le racheter, mais l'homme dans sa "bonté" le lui rend. Hermonthis l'emmène donc pour le remercier en voyage dans l'antiquité, rencontrer sa famille aussi momifiée qu'elle. Lorsque le pharaon lui propose un cadeau, notre homme se croyant drôle demande "la main d'Hermonthis en échange du pied", qui lui est refusée, au motif qu'il est beaucoup trop jeune. Pensez, il a 27 ans, elle en a 3000! Le pharaon explique que s'il n'en avait que 2000, bon, passe encore, mais les humains contemporains ne sont pas fichus de savoir se conserver, et il faut à Hermonthis un mari durable, un qui ne tombera pas en poussière à peine quelques années après sa mort!
Je kiffe l'humour du pharaon, adieu veaux, vache, cochon couvée la main et le pied, retour à la réalité.

Deux acteurs pour un rôle: A Vienne, le jeune acteur Henrich est en pleine ascension, son interprétation de Mephisto dans le Faust de goethe fait l'unaniméité. enfin sauf auprès de 2 personnes. Kathy, sa petite amie très croyante, qui voit ce rôle comme un mauvais présage, et désapprouve de toute façon son choix de métier, car elle imagine un mariage et une vie bien banale avec Henrich, à deviser auprès d'un poele en faïence de l'avenir de leurs enfants, et que ses parents refuseront de toute façon qu'elle se marie avec un acteur. Henrich lui oppose que les parents refuseraient un acteur de seconde zone, mais probablement moins une vedette richissime comme il est en passe de le devenir.
L'autre personnage peu enthousiaste est un curieux type, qui se présente comme un marchand bourgeois, rencontré dans un café louche, qui trouve la prestation de Henrich très moyenne, notamment sa façon trop peu diabolique de rire. L'inconnu est lui capable d'un rire réellement démoniaque, et il s'incruste à la denière, pour remplacer Henrich sur scène. Et si je vous dis que l'inconnu a , en plus de son rire glacial, des yeux vert profond, des dents pointues  et des ongles courbés commes des griffes. curieux marchand, qui envoie magiquement Henrich au 2emme sous sol pour prendre sa place et jouer, bien sûr, son propre rôle. quel meilleur interprête pour le rôle du diable que le diable lui même?

Le club des hachichins: plongée dans les milieux interlopes de Paris vers 1850. et comme pour la pipe d'opium, c'est Théo-le- junkie qui nous raconte ses soirées "paradis artificiels". Après l'opium, c'est au tour de beuh. Mais attention, on est dans les milieux aisés, intellectuels.. C'est de la fumette classieuse entre gens de la bonne société, du trip organisé façon société secrète. Mais ça n'empêche pas que les effets de la drogue  sont traîtres, y compruis chez les bourgeois. Ce qui commence par un bon trip, très drôle et joyeux, se mue peu a peu en mauvais trip. Ils faut dire qu'ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère, ce n'est pas un simple joint, mais de la pâte de haschish  bien concentrées mêlée à la nourriture.donc.. on plnne méchamment. Et notre Théo se voit finalement transformé en marbre, harelé par "Daucus-Carota" personnage issus d'un conte de ETA hoffmann ( encore lui), dotés de pieds de mandragores.
Je l'imagine plutôt comme notre bon vieux Léguman des années 80 :D
Je plaide mon âge pour cette référence.
En tout cas, ça donne une autre lecture possible de la Cafetière, où les manifestations fantastiques ont peut être aussi beaucoup à voir avec .. disons puisque ça se passe en Normandie, les champignons de la campagne?

Arria Marcella, Souvenir de Pompéi. Dernière nouvelle pour cette fournée!
Trois copains sont en visite à Pompei ( il faut imaginer  personnages du XIX° siècle, en chapeau haut de forme et chaussures vernis, dans les ruines) avec un guide un peu blasé qui débite sans ciller son monologue, que les autres écoutent distraitement ou chahutant.
Tous ont des caractères et conceptions su l'amour très différentes.
Fabio, l'esthèste vain, court après toutes les femmes, pourvu qu'elles soient belles, et quel que soit leur statut social.
Max, l'ogueilleux séducteur, ne recherche que la compagnie des femmes qui le détestent, pour le plaisir de faire leur conquête, avant de les plaquer une fois atteint son objectf (un peu Valmont, donc)
Et Octavien - dont le nom est très adapté à cette visite - l'idéaliste bovaryste, est incapable de s'attacher à une femme réelle. Il tombe amoureux de statues, de personnages littéraires ou mythiques, qui pour lui valent mieux que la prosaïque réalité.
Arrivés dans la maison de l'affranchi Arrius Marcellus, le guide leur fait remarquer que c'est ici qu'on a trouvé le moulage d'Arria Marcella, femme morte il y a donc 20 sicèles, et dont justement le matin même Octavius admirait le moulage. Pas n'importe quoi quand même, pas sa tête, ou son corps entier non: le moulage d'un nichon, parfait ( idéaliste, mais quand même obsédé sexuel, hein), dont il est.. yep tombé amoureux.
Le soir même, ne pouvant dormir, Octavien repart à Pompei, pour voir les ruines de nuits. A sa grande surprise, il n'y a plus de ruines, la ville à l'air neuve, une inscription lui apprend qu'on est en l'an 79 , avant la destruction par le Vésuve. Octavien va donc aprtir à la recherche d'Arria, pour la voir réellement.
Ville fantôme ou réminiscence? Si les gens qu'ils croisent ne semblent pas au départ le remarquer, il entre peu à peu en contact avec eux, et peut donc interragir avec ce lui et ses habitants. Un pompéien, Rufus, croisé par hasard et qui est fort amussé par l'accoutrement et l'accent rigolo d'Octavien quans il parle latin, l'emmène au théâtre, où enfin, il rencontre Arria ( forcément la plus belle femme du monde, je suis un peu tannée de ce cliché, entre nous) qui le voyant , a le béguin pour lui et l'invite chez elle à diner, et plus si affinités ( il y aura affinités et plus, même si c'est dit indirectement, Octavien se tape le fantôme)

Etonamment, si Rufus n'a pas conscience de la situation, Arria est parfaitement au courant d'être morte presque ensevelie 2000 ans plus tôt, de même qu'Arrius, son père qui la considère comme un démon lubrique, une goule qui a ensorcelé Octavien et doit le renvoyer à son époque. En effet Arria est païenne et croit aux dieux romains, tandis que son père est un des premiers chrétiens. Bien que morts tous les deux ce jour-là, leur différent religieux est vivace, et Octavien assiste à une querelle religieuse de fantômes, jusqu'au moment où tous deux disparaissent, à l'aube.
Alors promenade nocturne dans le passé ou rêve causé par la situation sur une imagination un peu trop fertile? En tout cas, Octavien, contrairement à ce qui se passe habituellement dans ce genre d'histoire, revient à sa vie normale, et se marie avec une femme réelle, tout en gardant la nostalgie de sa pompéienne.
Contrairement au héros de la cafetière, à qui arrive une aventure similaire et dont on ne sait pas ce qu'il devient, cette conclusion prosaïque est finalement plutôt drôle, un clou dans le cercueil du romantisme.

Et donc voilà pour une première partie de ce recueil, il reste je l'ai écrit , 2 nouvellesn que je garde pour une prochaine occasion. Mais oui, j'aime beaucoup l'écriture de Théo (- le - junkie), élégante, spirituelle, sarcastique, et qui bien que dans la veine romantique, semble assez souvent sonscient des travers du genre dont il se moque.


Etape Française! cocorico
Et un nouveau classique en prime


1 commentaire:

  1. Oh tu me donnes bigremment envie de le lire...pour l'annee prochaine....oui effectivement, il avait des problemes pour dormir.....

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