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vendredi 10 novembre 2023

Labyrinthe ( film 1986)

Bonus!
Histoire de faire le lien entre la période d'Halloween, et décembre, voilà du fantastique qui lorgne sur les contes.
Figurez-vous que je n'avais jamais vu en entier ce film pourtant très connu, je n'en connaissais en fait que les extraits musicaux... J'étais trop jeune à la sortie (9/10 ans) pour aller le voir au cinéma. Pourtant mes parents m'avaient emmenée voir la Dernière licorne et Taram alors que j'étais encore plus jeune. allez, comprendre.

Et je l'ai trouvé assez sympa, pas renversant, mais sympa déjà ne serait-ce que parce que c'est un film de Jim Henson, que j'ai vu à la même période Fraggle Rock, Dark Crystal quelques années plus tard et que donc, je suis totalement en terrain connu.
Ensuite parce que bon, même s'il a des longueurs, et des gags qui manquent un peu de finesse ( le marais qui pue, c'était quand même un peu lourd et redondant au bout d'un moment) il est quand même souvent drôle. Que le courage y est incarné par une fille (toute ressemblance avec Alice au pays des Merveilles et Le magicien d'Oz est absolument, totalement, carrément voulue et revendiquée), alors que franchement c'était pas gagné. Et que les monstres ne sont pas ceux qu'on croit.
Les créatures effrayantes sont bien souvent plus sympathiques que le vrai monstre de l'histoire, le seul qui pourtant a figure humaine, qui terrorise et manipule ses sbires.

KITSCH ( mais c'est ce qui fait l'intérêt)
Ho pinaise, le roi des goblins ressemble à s'y méprendre à un chanteur de glam-rock des années 70/80
Et c'est absolument normal en l'occurrence ;)


Donc de quoi est-il question. Le scénario est simple, c'est finalement celui de presque tous les jeux vidéos: un personnage, pas forcément taillé pour l'aventure, pas forcément sympathique non plus ( Sarah est quand même assez tête en l'air et capricieuse) se met en colère, et déclenche une malédiction, à laquelle il va falloir remédier en partant affronter le boss final dans son château, en recrutant en chemin une équipée de bric et de broc et en évitant les pièges.

Sarah, obligée par son père et sa belle-mère à babysitter son demi frère bien plus jeune qu'elle, se passerait bien de cette corvée (et là, de la part des parents c'est limite de l'inconscience, vu qu'elle n'a aucune envie de le faire, n'aime pas beaucoup son frère, et est quand même parfois pas loin de la malveillance, ou du moins de la négligence envers lui. Mieux aurait valu confier la garde à quelqu'un qui sait s'y prendre et apprécierait de se faire trop sou, mais les parents doivent être des gros rats) Donc, tannée de devoir s'occuper du mioche braillard, elle souhaite en être débarrassée à tout jamais, que les goblins l'emportent dans leur royaume, et qu'il devienne l'un des leurs. Sitôt dit, sitôt fait le gamin est emmené dans le château des goblins, où règne Jareth: taquin, joueur, et aussi pas mal pervers manipulateur. Bien qu'ayant apparence humaine contrairement aux autres goblins ses sujets, il est sadique.
 Sarah commence à regretter. La morale veut faire croire qu'elle a une crise de responsabilité, qu'elle ne le voulait pas vraiment qu'elle a eu des mots exagérés mais aime quand même son frère, tout ça tout ça. Je penche plutôt vers l'envie d'éviter une engueulade carabinée quand ses parents rentreront et constateront qu'elle n'a aucune explication valable concernant la disparition de son frère: " Il a été enlevé par les goblins, il est dans un royaume magique".. ça ne passerait pas vraiment.

Donc Sarah, " héroïque" malgré elle, passe un marché avec le roi des Goblins, qui lui dit qu'elle peut récupérer son frère, si elle parvient à atteindre le château où il est retenu prisonnier, et ce en moins de 13h00. Mais il faut traverser un gigantesque labyrinthe semé d'embûches. Du classique de quête héroïque donc.
Mais ce qui fait la différence, ce sont les petits détails savoureux: le château est copié sur la gravure d'Escher qui décore le mur de la chambre de Sarah. Le roi des goblins ressemble a une figurine qui est sur sa table. Les monstres qu'elle rencontre sont des versions déformées de ses peluches. Alice est un de ses livres de chevets, et là, Jim Henson se fait plaisir à insérer des références visuelles.
La morale est évidente mais pas non plus trop sotte: grandir, c'est affronter ses peurs enfantines...et se rendre compte qu'elle ne sont fondées sur rien (les robots géants sont en fait des armures qui cachent des lutins minuscules et peu dangereux, plus ridicules que vraiment méchants).
Grandir, c'est aussi ce que Sarah ne veut pas, mais qui adviendra malgré tout, qu'elle le veuille ou non. Et c'est apprendre à démêler le vrai du faux, les apparences de la réalité, et ne pas se laisser berner par les manipulateurs et leurs promesses.

Mais ce n'est pas non plus renoncer à toute fantaisie. Avoir un jardin secret fantastique est même nécessaire pour contrer la platitude des responsabilités quotidiennes. Sarah a des prédispositions pour le théâtre, qui est sa passion apparemment, j'aime à penser que dans le futur, elle en fera son métier.

Allez, évidemment l'autre atout du film c'est d'avoir mélangé une fantaisie visuelle digne parfois de Brueghel et Jérôme Bosch, sans compter la référence directe à Escher, avec une ambiance pop/ rock très années 80.
Et d'avoir confié le rôle du roi et la BO à l'un des compositeurs-musiciens-chanteurs les plus barrés de l'époque: David Bowie. Bon, j'avoue la BO n'est pas ce qu'il a fait de mieux dans l'absolu si on prend ses propres compos en référence, ça ne sera jamais du niveau de Space Oddity ou Life on Mars?
Mais dans le cadre d'un film jeunesse des années 80, avoir David Bowie dans le film ET aux manettes de la musique, c'était quand même le haut du panier. Et il semble s'être amusé comme un fou à danser avec des marionnettes.
ahaha... non pardon, David, tout le monde sait que je kiffe ta musique, mais là...
C'est une prouesse de ne pas être 100% ridicule avec cette tenue et cette coupe et tiens... il a un palantir!

Question apparence souvent farfelue, on fait difficilement mieux, et c'est bien une des seules personnes au monde à pouvoir être à la fois drôle et flippant, malgré une coupe mulet hirsute, un maquillage argenté et un pantalon qui...

Euh, oui disons que c'était les années 80, mais rétrospectivement et avec mon regard d'adulte, il y a un détail qui ne passerait plus dans un film destiné au jeune public. Ce futal est quand même hyper moulant, et laisse vraiment peu de place à l'imagination. Ce choix vestimentaire est quand même un brin étrange et perturbant. Pour un de ses concerts, je n'aurais riiiiiiiien trouvé à redire. Pour un film jeunesse, bref...

Ahem, je m'égare, ce qui est normal dans un labyrinthe, parlons plutôt des effets spéciaux. Le film date de 1986, donc, à une époque où presque tout est encore fait à la main, et c'est son charme. Finalement ce qui a le moins bien vieilli, c'est la chouette en image de synthèse pendant le générique. Tout le reste est fait en marionnettes, et je suis une fervente partisane de cette option: faux pour faux, autant que ça se voie et pourtant, les marionnettes ont plus de réalité, plus d'expressivité, plus de chair et dans le fond, plus d'âme que n'importe quelle image de synthèse (Comparez dans Star Wars le maître Yoda en mousse de la première trilogie et celui en images de synthèse des suivantes, ben je suis désolée, je préfère la version marionnette, beaucoup plus " vivante")
Donc pour peu qu'on apprécie le théâtre de marionnettes,  ça tient toujours la route. Et bon Jim Henson à la manipulation et Brian Froud au design, c'est quand même pas rien. Ah, et Terry Jones des Monty Pythons a collaboré aussi. Belle collaboration avec une bonne touche so british.

Allez pour la route, ce qui me fait marrer: finalement, si on y réfléchit, l'irresponsable Sarah n'a même pas eu à se cogner l'ennuyeux baby-sitting, puisque pensant tout le film, c'est le roi des Goblins qui doit surveiller le gamin, l'occuper, le faire sauter sur ses genoux, pensant qu'elle se promène dans un pays de fantaisie et copine avec les monstres ( toute ressemblance avec le magicien d'Oz est aussi très très très très voulue)
C'est lui, le sale type, qui doit être responsable à sa place et tout ça gratuitement. Sans toucher une seule livre, un seul fifrelin de salaire! Mais bon, comme il a l'air de s'ennuyer profondément dans son château à organiser des fêtes décadentes avec des lutins, disons que ça l'a occupé pour quelques heures.

J'hésite à le classer en " film avec une objet magique" ( le labyrinthe lui-même ou le palantir), ou bien " film réhabilité après un échec. Il n'a pas été un franc succès à sa sortie, et a mis quelques années avant de trouver son public, qui l'a même propulsé au range de film culte.
Mmmm j'ai ptêtre une autre idée pour cette catégorie, donc va pour " objet magique"

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