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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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samedi 27 janvier 2024

La fleur du mois (2)

 Puisqu'en janvier je ne peux pas vraiment faire dans les fleurs de saison, du moins pour l'hémisphère nord, mais que je n'ai pas encore eu la possibilité d'aller dans l'hémisphère sud, je vais continuer avec les plantes de Guyane, toujours en été 2016.
Quelques hibiscus?


Celui-là, c'est le classique, celui qu'on connaît, familles des malvales. Celui qui sert à faire du bissap, et du "jus d'oseille" en Guyane ( parce que la plante est surnommée " oseille-pays"



Mais il y en a une variante plus originale: Hibiscus schizopetalus.


et allez, devinette, qu'est- ce que c'est que ce fruit?


indice: c'est la partie du dessous qu'il faut regarder, grisâtre et en forme de croissant de lune.

réponse: C'est une pomme de cajou, c'est à dire, le faux fruit de l'acajou. En Europe on connait principalement la noix de cajou, contenue justement dans cette coque grise, mais la partie faux fruit se mange aussi principalement en jus et en confiture ( que je n'ai pas eu l'occasion de goûter) et sert à la préparation de remèdes anti-inflammatoires.
Hé oui, avant d'aller en Guyane je n'en avais jamais vu, et j'étais loin de penser que un fruit = une graine, j'imaginais ça groupés dans des cabosses comme le cacao.

lundi 22 janvier 2024

Lutte contre le lipoedème (2)

 Suite à la découverte de cette maladie à la ^$::! - pléonasme évidemment - la lutte a commencé.

Dans mon malheur, j'ai de la chance que l'évolution soit lente et pas immédiatement handicapante. Pénible pour la qualité de vie, et surtout la santé psychologique,  mais... honnêtement si j'étais née 50 ans plus tôt, j'aurais simplement été considérée à vie comme "la grosse dondon".

Ce n'est pas non plus un truc contre lequel il n'y a absolument rien à faire. Une solution existe, chère, non remboursée et qui prend du temps, mais qui existe. Simplement adieu mon PEL, mon LEP et mon assurance vie.

Mais au cas où quelqu'un tomberait dessus, je vais documenter les différentes étapes, sans cacher le prix, parce qu'il faut en être consciente: ça va coûter une blinde pour la célibataire de catégorie socio-professionnelle très modeste que je suis, et qui n'a pour le moment pas de revenus et ne pourra pas compter sur plus de 1400€ de salaire quand enfin on la recasera.

Et donc voilà la première étape, qui ne s'annonce pas fun. J'ai donc du me faire faire des collants de contention " de mémère", sur mesure. Les plus épais qui existent ( marque Juzo, une des seules à proposer un tricotage rectiligne, adapté à cette maladie), c'est limite un pantalon ce truc.
Le problème est moins l'esthétique pas ouf et les coutures visibles ( et il y a quand même quelques couleurs disponibles, pour ne pas se contenter du vieux modèle " chair" qui fait vraiment mamie), que l'épaisseur.
En hiver ok, mais.. je vis en PACA, dans une région où l'été dure 4 mois et où ça peut monter au delà de 40°C. Et il n'y a évidemment pas de climatisation chez moi, comme dans beaucoup d'endroits de la région d'ailleurs. Et les quelques lieux publics où elle est disponible elle n'est jamais très forte, ce n'est pas la climatisation polaire du Japon.

On m'a dit que je peux ne pas les porter s'il fait " vraiment trop chaud", je crains tellement la chaleur ( et c'est une des conséquence de cette mauvaise circulation de lymphe, j'ai TOUJOURS trop chaud, je transpire même en hiver) que pour moi "vraiment trop chaud" ça commence à 22°C.
Je devrais les mettre dès la sortie de la douche, faire du sport avec, mais heureusement je n'aurais pas à les porter la nuit.

Et pour le prix ben...
Compter entre 200 et 300€ pour UNE paire, il en faut au moins une pour pouvoir laver l'autre, avec pieds en hiver, sans pieds en été. Ils sont très particuliers à faire, il n'y a qu'un fabricant, en Allemagne bref... c'est hors de prix
280€ le collant.
Sachant que la mutuelle ne les prend pas en charge, puisque " maladie pas reconnue", la sécu en rembourse seulement 70€ dans le cadre de la contention liée au système vasculaire.

magnifique, hein? Le seul avantage c'est qu'il font un peu d'autres couleurs que " chair" qui fait vraiment mémère. Donc là, c'est plutôt violacé, même si la couleur est un peu faussée par l'éclairage.



Et donc j'ai dû faire faire sur mesure cette chose.
Et verdict?
Je me doutais que ça ne serait pas une partie de plaisir, mais c'est encore pire à porter que je n'aurais pu l'imaginer, j'ai réussi à le mettre 3h30 aujourd'hui, soit le premier jour et je n'ai pas tenu une minute de plus. Honnêtement, je ne sais même pas si je pourrais m'y habituer en fait.
Je déteste absolument porter des vêtements serrés dans l'absolu, les leggings, les collants, les pantalons cuisses étroites, je hais ça au plus haut point, je n'en porte absolument jamais. Même les collants de danse, je déteste ça. Je ne comprends vraiment pas comment certaines personnes s'infligent de porter des jeans à cuisses étroites sans y être obligées.

Ben là, c'est encore pire.
Ca serre, c'est tellement raide, et à  "mémoire de forme" que ça me force à marcher presque sans plier les genoux, les jambes raides et écartées, le Q en arrière, comme une femme enceinte. Assise, j'ai les genoux qui se tendent parce que le collant est fait à plat.

Ca serre même tellement au niveau du ventre ( bien qu'il n'y ait pas de compression à cet endroit là) que ça m'empêche de manger normalement ( c'est peut être ça le plan? Tu es tellement serrée que tu ne manges plus?) et ça me donne la nausée.
Il faut savoir que j'ai une tendance à la nausée hyper facile, que ce soit les odeurs fortes, la nourriture dont je n'ai pas l'habitude, l'huile de palme, la friture, l'alcool... tout ou presque me file la gerbe,  et donc quelque chose qui appuie sur le ventre, y'a pas de surprise, ça me donne automatiquement envie de gerber.
Et même si ça serre, c'est tellement étroit, que.. ça descend malgré tout, entraînant la culotte avec soi.
3h30 de pure torture où j'ai eu l'impression de porter des pantalons inuits en peau de phoque tant c'est compliqué de plier les jambes pour faire un truc comme au pif.. marcher?
Ca appuie  aussi terriblement derrière le genou, pile là où j'ai une varice et donc c'est très très douloureux, j'en pleurerais.

Donc faire du vélo ou du sport avec ça, j'oublie de suite la recommandation, c'est juste physiquement très compliqué, ça coupe le souffle, et ça fait BEAUCOUP plus mal que la lourdeur naturelle des jambes.
S'asseoir avec ça? Je viens de dire que ça coupe le souffle et la digestion.
Jouer du basson ? Je suis assise et j'ai besoin de respirer.

En gros je ne vais pouvoir porter ça que chez moi, allongée ou debout droite sans rien faire, c'est à dire pile les moments où il n'y en a pas vraiment besoin, parce que ce n'est pas compatible avec une vie active comme la mienne.
J'espérais que ce soit un peu supportable, suffisamment pour avoir un effet, mais pour avoir un effet, il faut le porter du matin au soir.
Un effet qui ne sera même pas de me faire dégonfler, mais de m'empêcher de gonfler plus. Joie.
Je me demande si ça vaut bien le coup de me priver de vivre une vie normale à cause de ce truc que j'ai déjà rebaptisé "l'exosquelette."
Sérieusement le seul bon moment avec ce truc c'est celui où je l'ai enlevé, pour constater que j'avais toutes les rayures imprimées verticalement sur les jambes. Et retrouver une température normale dans les 2 minutes qui ont suivi.

PArce que ça, c'est un effet que je n'avais pas vu venir. J'ai TOUJOURS trop chaud. Vraiment, à 19 degrés dans ma chambre, je suis en pantalon de yoga, et ça va, même, je transpire.
Là, dans les quelques minutes qui ont suivi la mise de ce carcan, j'ai eu un froid intense aux pieds, qui au fil des heures s'est propagé aux jambes, aux cuisses et à tout le corps au point qu'à 21°C, si j'avais pu me coller au radiateur je l'aurais fait.

Pourtant le truc est censé être de la bonne taille, mesures prises par un spécialiste de la contention dans son cabinet, et fait à la demande par un fabricant spécialisé, mais...
Soit qu'il y a eu un problème, soit que c'est simplement moi qui ne supporte pas.. en tout cas c'est vraiment la pire chose que j'ai eue à porter de ma vie. Le plus drôle est que lorsque je l'ai fait faire on m'a dit " les gens nous disent que c'est confortable, on n'a pas de mauvais retours". Des masos peut-être?
 

Normalement à la fin du mois, je commence les séances de cryolipolyse au niveau du ventre et des fesses, déjà, j'espère que ça marchera au moins un peu et que ça réduira déjà ma taille à ce niveau qui n'est pas pris dans la contention mais quand même mis à mal, qu'au moins, je puisse manger.
Le traitement par diurétique ne fonctionne pas sur moi, donc il va falloir trouver autre chose, tant pis, si je dois claquer toutes mes économies pour me faire refaire des pieds à la taille, je le ferai, plutôt que de porter ça à vie.

dimanche 21 janvier 2024

De la musique pour toute l'année : Janvier

 Deux morceaux sélectionnés cette fois, un en français, un en islandais.

Le premier je l'ai trouvé totalement par hasard en fouillant youtube, je ne connais pas du tout. Ce n'est aps trop mon truc, mais puisque la chanteuse se dit on se souviendra du premier janvier, mais qu'est-ce qu'il restera à la fin de l'année, c'est légitime.

Après, c'est de la chansonnette d'amour un peu facilement oubliable ( on ne s'en souviendra pas forcément, donc), mais bon, il y a une instrumentation, des cordes, c'est un peu plus ambitieux que la majorité des titres qui exploitent ce filon

Le premier janvier - Mentissa


Et on part en Islande, oui, en plein hiver. Avec une monsieur qui joue de la guitare acoustique dans les vestiaires d'une piscine, etc hante donc, en Islandais. Pour le coup, y'a une acoustique spéciale qui a du lui plaire.
Celle-là, je l'avais déjà sélectionnée pour mon tour du monde ( pas encore fini, d'ailleurs) musical.

Januar - Svavar Knutur


autant pour Mars, j'ai déjà mon idée, autant pour février, ça risque d'être plus compliqué à trouver!

lundi 15 janvier 2024

African American history month Challenge

 Ca y est, cette année, je vais pouvoir le faire en temps et en heure, après avoir étalé des sujets musicaux sur toute l'année.

Donc récapitulons ce que j'ai déjà évoqué ( pas toujours sous l'angle de la tristesse et de la politique, loin de là!)

Avril 23
- On écoute du jazz
- lecture: Me and the Devil Blues ( manga autour de Robert Johnson)

Juin 23
- On écoute James Brown
- On écoute Prince

Septembre 23
- Mississippi blues (documentaire de 1983)
- On écoute les trois rois du blues
- On écoute Earth, Wind and Fire

Octobre 23
- Candyman ( film de 1992)

Novembre 23
- Fèt gede ( et plus généralement la culture vaudoue en Louisiane)
- Funérailles jazz à la Nouvelle -Orléans


Plus ancien
- Love in Vain ( BD autour de Robert Johnson)
- Sumato (BD autour du jazz)

étonnamment, j'étais persuadée d'avoir consacré un sujet à Blackkklansman, vu à sa sortie, et... non, en fait! (et ce film avait au passage une BO ... wow!)

Et pour ce mois ci, qu'ai-je prévu?

musique:
- un sujet sur Blind Willie Johnson + une pièce radiophonique autour de sa chanson " dark was the night"
- un documentaire sur Billie Holliday.
- un podcast intitulé " aux racines du Gospel et du blues", j'en trouve un autre sur "la musique populaire noire américaine", " Chicago entre 1940 et 1960" , toujours en plusieurs parties. a va être dur de choisir, et j'ai intérêt à commencer déjà mes écoutes.

un tableau très sympa de Denis Kehl qui en a peint toute une série sur le thème du jazz

Je suis presque tentée aussi de présenter un album particulier par semaine, sans forcément rentrer dans le détail, juste pour en profiter, du genre Funkadelic, Jesse Johnson, Patrice Rushen...

Lecture:
si j'ai suffisamment de temps, ma mère a Racines de Alex Haley dans sa bibliothèque. J'avais vu il y a très longtemps une adaptation en série TV, mais je n'ai jamais eu l'occasion de le lire, je vais essayer de le caser dans le mois.
Elle a aussi un livre intitulé la Virginienne, apparemment sur une esclave maîtresse de je-ne-sais quel président, mais je crains que ce ne soit un peu trop sentimental pour moi ( ma mère adore les livres qui mélangent Histoire et trucs plus ou moins sentimentaux, sous couvert d'avoir un personnage central féminin " fort", et moi je déteste ça, ça passe si c'est juste un détail dans une intrigue plus large, mais si c'est le centre du sujet, et qu'au final la femme " forte" est dans le fond manipulée par les hommes, 100% de chances que je n'aime pas), donc ce ne sera pas ma priorité.

Je vois qu'elle a aussi "Douze ans d'esclavage", je ne le savais pas, elle l'a trouvé en boîte à livres il y a peu, donc hop, sur la liste.
Mais il n'est pas impossible que je prolonge aussi le défi hors mois de février côté lectures.

J'ai 2 "que-sais-je?" l'un sur le jazz et l'autre sur la Guerre de sécession, qui me semblent pas mal entrer dans la thématique.

en amont du 8 mars, mettons les femmes en avant, en plus de Billie.
- un podcast sur Angela Davis (4h00)
- un podcast sur Josephine Baker (5h00)
Et si j'ai le temps
- un podcast sur Ella Fitzgerald (12 heures, vingt dieux!)

Oui je pense que ça va laaaargement déborder sur le mois de mars, et il y aura beaucoup d'audio, pas uniquement musical. Un petite recherche sur le site de Radio France me donne pas mal de programmes sur l'histoire des Etats unis, de la ségrégation, de la lutte contre la ségrégation.

Mais je ne veux pas non plus aborder la culture afro-américaine que sur son côté tragique loin de là, ça me parait au contraire important de montrer le parcours de gens qui bien que leurs ancêtres aient été victimes d'un trafic absolument odieux, ont réussi à se faire vaille que vaille une place dans la société. Et au contraire, mettre en avant l'intérêt culturel de ces origines multiples. Y compris les métis qui pour moi ne doivent pas être oubliés dans le processus, puisqu'ils sont la preuve, vivante que oui, il y a moyen de s'affranchir des limites ethniques et de se rapprocher d'une autre catégorie de population. Puisque leurs ancêtres l'ont fait.

Sur ce point, on en parlait justement avec une copine afro-américaine. Le sujet est encore si sensible là-bas, que la catégorie "métis" n'existe presque pas. Pour la plupart des américains, si une personne à 3 grands parents blancs et un grand parent noir, il sera automatiquement catégorisé " noir", même si ça ne se voit pas sur son visage. Pour moi classer l'individu, sauf s'il se revendique lui-même précisément d'une catégorie ou de l'autre, est un manque de respect, puisqu'on le prive d'une partie de son origine en le faisant entrer dans une seule catégorie.

Je lui expliquais qu'en Europe, pour la plupart des gens l'individu en question sera d'abord considéré en fonction de sa nationalité ( Français ou pas? Avec l'existence des départements d'outre-mer, on a un peu tendance à penser de manière schématiques certes, que les métis sont probablement des français d'outre-mer, et donc leur tête a peu d'importance, du moins pour les gens sensés. On connaît l'origine métisse haïtienne d'Alexandre Dumas, et on le considère comme écrivain français, sans que ça ne pose de problème).
Je lui ai aussi dit que chez nous, dans les années 80, les deux méga stars de la scène  pop/ funk internationale étaient globalement perçus non comme "artistes noirs" mais "artistes américains". Je parie que même en 2024, si on demande à 100 français " Qui est Michael Jackson/ Prince?", la réponse majoritaire sera " un chanteur américain", sans entrer dans les détails. Même à l'époque, je ne les ai jamais considéré autrement. Mieux, même avec la photo sous mon nez, je dirais encore que "James Brown est un chanteur américain, un chanteur de soul, et un bon!". Le domaine ou le genre musical entrera en jeu même avant leurs apparence.

Elle m'a confirmé que, d'expérience, lorsqu'elle se présente, les gens lui disent " ha tu es américaine? De quelle ville? C'est comment Washington? Ca fait quoi de vivre dans la capitale des USA? " et parce qu'on est français et qu'on ne se refait pas "c'est vrai que la nourriture américaine n'est pas terrible , qu'est-ce que tu en penses par rapport à la France?". Ce qui lui fait très plaisir parce qu'elle préfère être considérée comme avant tout américaine, que ça lui parait beaucoup plus sain. Mais elle trouve quand même étrange d'être considérée comme "anglo-saxonne" parce que là bas, le mots est réservé aux blancs, alors qu'ici, il concerne plus généralement la culture des pays anglophones.

Et ce genre de discussion avec des gens ouverts d'esprit est un vrai plaisir, puisqu'on voit que chaque continent a sa manière de simplifier, forcément tronquée et partiellement fausse.


Continuons le programme


Prévus plus tard dans l'année:
29 mars, journée internationale du piano, il y aura un sujet spécial rock, mais aussi un spécial jazz, blues, soul... donc il y aura quelques extraits de Nina Simone, Fats domino, Ray Charles, et quelqu'un que je kiffe énormément: lui

Le type qui a prouvé que oui, on peut faire du rock au piano. Richard Pennyman, alias Little Richard
Il est drôle, il est farfelu, il incarne plusieurs luttes et il est en bonne place sur ma playlist antidéprime/ spéciale " envie de se remuer".


30 avril, journée du jazz, principalement du jazz fusion instrumental, d'ailleurs. L'an dernier j'avais illustré le jazz avec Louis Armstrong, tiens, cette année ce sera un autre trompettiste et pas des moindres.
Et Miles Davis a des liens particuliers avec la France, en ayant signé le BO d'Ascenseur pour l'échafaud, même ne s'y est pas définitivement installé contrairement à Sidney Bechet ou Josephine Baker. D'une manière générale, beaucoup de jazzmen ont dit avoir trouvé un public en Europe plus que dans leur pays d'origine.

10 juin: un sujet sur Ray Charles (ça fait 20 ans cette année qu'il est mort, il faut bien un sujet à part pour le chanteur ultra favori de ma mère!)

Bon ils faisaient tous des choses différentes mais un orchestre avec Blind Willie Johnson et Muddy Waters à la guitare, Billie Holliday et Josephine Baker au chant, Miles Davis à la trompette, Little Richard et Ray Charles au piano, ça me dirait bien d'entendre ça :)


je travaille du chapeau...

J'ai découvert ça par hasard et même en tant que fan de chapeaux, je ne le savais pas. Mais oui, une journée spéciale nous est dédiée. Le 15 janvier est la journée mondiale du chapeau.

Ca y est vous l'avez en tête... patapo! Oui, je suis une quadra.

J'ai toujours kiffé les chapeaux... sur ma tête, mais aussi sur celles des autres. Pendant une période de ma vie, il y a une vingtaine d'années, j'en portais presque tous les jours, ce qui est un défi dans une région aussi venteuse que celle où je vis. Puis est arrivé un emploi parfaitement sinistre, dans lequel toute fantaisie vestimentaire était interdite, et en me coulant dans un moule de banalité pendant 5 jours sur 7, j'ai oublié qui j'étais: la fille bizarre à chapeaux. Je ne me suis plus contentée que de porter un chapeau de paille ou une bête casquette l'été. Mais question originalité, c'était le marasme.

Au printemps dernier, j'ai donc décidé d'y remédier et pour mon anniversaire, je me suis offert un chapeau. Violet, bien évidemment, et de ma forme favorite.
Il faut savoir que si j'ai une tête à chapeaux, toutes les formes ne me vont pas, et en particulier les petits chapeaux type bibi ou canotiers, ceux à bord étroit. Les casquettes, c'est pas ouf non plus.
Par contre je porte bien ceux qui ont de larges bords ou... le tricorne ( pas facile de trouver l'occasion d'en porter au quotidien)

Bon le temps à passé, je peux piocher dans les images d'archives. Je dois prouver mes dires, y'a prescription, voilà, vous voyez ma tronche pour une fois. Enfin ma tronche d'il y a trèèèès longtemps.
Moi en 2005, pour le jour de l'an si je me souviens bien, d'où les paillettes et le maquillage à la truelle. J'ai encore ce haut festif en bon état, je le ressortirai aussi si l'occasion se présente.
(C'est dingue, j'ai l'air d'une gamine sur cette photo, alors qu'en 2005 j'avais 28 berges)

Et le tricorne, en 2009 (32 ans, voui, même moi, je ne sais pas ce qui se passe!)
  Ce chapeau faisait partie de la tenue de travail d'un collègue, qui tenait le rôle de garde suisse au Palais des Papes en été. Toute la journée planté devant l'entrée, en tenue tout sauf adaptée aux canicules avignonnaises, avec un feutre sur la tête y compris en juillet/août, coucou, Fabrice.
Je le lui ai piqué, juste pour la photo, parce que je trouvais ça fun, et j'ai été étonnée du résultat.

Et je redeviens donc la "nana bizarre au chapeau". La forme que je préfère est celle de 2005, le feutre masculin. On ne se refait pas, j'aime les fringues unisexe. Je n'aime pas du tout les chapeaux "de fille", avec fleurs, rubans, dentelles, etc... Le nouveau est donc logiquement, un feutre d'homme, en laine, MAIS en violet Et pour Noël, son petit frère est arrivé, rouge vif ( ceci dit, les hommes ont aussi parfaitement le droit de mettre des chapeaux colorés).

Et je confirme plusieurs des points ici évoqués: mes chapeaux passent de mains en mains et de têtes en têtes. Il y a des années, j'en ai prêté un à un ami pour une pièce de théâtre, il me l'a bousillé; et oui, selon la forme ça retombe devant les yeux et je marche au radar.
Par contre, pour rouler des pelles, effectivement mieux vaut l'enlever, surtout si c'est le monsieur en a un aussi... ce qui n'est jamais arrivé. Hélas. Mais tu peux garder ton chapeau, pas vrai, Joe?

Les gars, si vous me lisez... la suite est pour vous.

Je profite donc de cette journée pour mettre en avant les hommes à chapeaux. Bah, oui, les femmes à chapeau, c'est facile d'en trouver puisque l'accessoire est devenu quasi exclusivement féminin, du moins hors scène. Mais les hommes, surtout de moins de 50 ans, munis d'un couvre-chef autre qu'un bob ou une casquette, se font rares. C'est la dèche, alors qu'un monsieur avec un beau chapeau, c'est toujours sympa à regarder (et en fait j'ai un pote qui rentre dans ce cadre, yay! Lui préfère les modèles trilby)

Enfin, presque toujours, c'est quand même mieux quand il y a un cerveau et un regard intelligent en dessous...

Désolée sergent, on vous aime bien mais faut avouer que ça ne carbure pas des masses là-dessous.

Je sais, je sais, pour ce qui est des personnages de fiction à chapeaux, j'aurais pu choisir Zorro ou Indiana Jones, mais .... bon oui , allez!
Peut-être le plus célèbre chapeau de l'histoire du cinéma, avec celui de Merlin.

Deux galurins et deux Jones pour le prix d'un :)

Et que dire du western? Sans chapeaux, pas de Western. Je pourrais choisir n'importe lequel, mais là encore, doublé!
Clint Eastwood et Lee Van Cleef dans "Et pour quelques dollars de plus"
J'ai toujours aimé l'élégance décalée du colonel dans ce film, un dandy au milieu des bandits

Non messires, le heaume, même à plumes, et la couronne ne comptent pas comme chapeaux

Sinon, il y a lui. Evitez de critiquer sa tenue, il pourrait vous en cuire. Enfin, pour moi ça va, il est siiiii violet! ( Et au passage, je me fiche des contradicteurs, pour moi, le joker c'est Jack Nicholson et personne d'autre!)
Je m'attends à être surnommée le Joker, avec mon feutre violet. Pas de souci, je préfère le chapeau à la cagoule noire à oreilles.

Mais Mais Mais ce ne sont pas les personnages fictifs qui m'intéressent le plus, mais les vrais gens. Parce qu'en cherchant qui j'avais déjà bien pu voir avec un chapeau, certains me sont venus instantanément en tête. D'autres ont été plus difficile à trouver.

L'évidence! Elton John

L'évidence bis: Humphrey Bogart, d'ailleurs quand je veux décrire le type de chapeaux qui me va le mieux, les gens comprennent tout de suite: " le chapeau de Bogart". C'est plus parlant que " modèle Fédora"

Et là, un truc m'a frappée. Un lien étrange entre deux objets qui ne sont pas forcément liés à priori: un bon nombre des célèbres porteurs de chapeaux exercent le même métier.
Preuves:
Leonard Cohen (et punaise, cette chanson  et sa voix me filent la chair de poule à chaque fois)

Johnny Winter (avec un autre genre de chapeau pour le concert)

Robert Johnson

Mississippi John Hurt

  
Stevie Ray Vaughan

Ritchie Blackmore
Ha ouais, je vous ai pas dit, il y a une chose que j'apprécie encore plus qu'un monsieur à chapeau, c'est un monsieur à cheveux longs, alors si on met les deux ensemble, forcément.
Même avec un chapeau digne du Mayflower, je kiffe!

Ou bien si sous le chapeau il y a le talent de l'excellent Rory Gallagher trop méconnu du grand public

Brian May.. J'vous fais l'affront de rajouter un morceau? Oui, parce que ça fait toujours du bien de l'écouter.

Slash, et là le chapeau n'arrive même pas à contenir la masse de bouclettes. J'ai un pote avec ce genre de tignasse, et je vous jure que j'adorerais le voir avec un haut de forme.

Willy Deville, pas mal oublié, mais sa reprise à la mexicaine de Hey joe avait fait un tabac

Et bien sûr Jimi, et la version originale de Hey Joe

J'aime beaucoup ce chapeau d'une forme moins courante que les autres. Forcément David Bowie...peu importe la tenue ou la coiffure, je le kiffe toujours autant. Mais celui là, très espagnol, est particulièrement sympa.

Le candidat suivant est... inclassable, autant que son majestueux galurin.

 Bon, Mr Nelson eu droit à son sujet personnel ici, mais je ne pouvais pas passer à côté d'un tel couvre chef.  Déjà le velours grenat est magnifique et lui va à merveille.
A priori, c'est une canne transparente qu'il tient à la main, mais on dirait une baguette.
De chef d'orchestre ou de sorcier, à vous de voir.
Evidemment, j'ai cherché un des moins sobres de sa collection fournie. Je meurs d'envie d'essayer un tel chapeau, je suis sûre qu'il m'irait parfaitement.
Chapeau plus sobre, clic clic

Et voilà, on ne m'ôtera pas de l'idée qu' Harry Potter aurait été bien plus cool avec une bataille de rock plutôt qu'une énième partie de quidditch. Et "Sirius Black" et "Voldemort" ça ferait  d'excellents  noms de groupes de metal.
Accio capellum, accio guitara. Amplificatum sonum, Incendio Concertus, Tarentallegra!

Donc, j'en déduis donc que pour progresser en guitare, la première chose à faire est de porter un chapeau. (mais hélas, corrélation n'est pas causalité)
Bon j'ai déjà le chapeau, "y'a plus qu'à" me mettre à la guitare. Et donc à en trouver une. Apprendre à l'accorder. Puis à passer des heures à apprendre à en jouer. Ars longa, vita brevis ( non ce n'est pas une incantation de plus dans Harry Potter, même s'il y a un choixpeau magique dans l'affaire)

Mais vous allez me dire, il n'y a quand même pas que les guitaristes qui portent des chapeaux? Non, puisqu'on trouve quelques contre exemples, outre Elton le pianiste. Et le précédent, qui n'avait pas assez de doigts pour compter les instruments qu'il maîtrisait.

Bon, on continue:
Lemmy, il jouait de la basse. Et SI, je vous assure, guitare et basse c'est différent.

La légende raconte qu'il a décidé de choisir la basse après avoir été roadie pour Jimi Hendrix, et a décidé de ne pas jouer dans la même catégorie, parce qu'il ne se sentait pas au niveau de Jimi..en même temps, peu de gens pourraient rivaliser.
 

 Autre chose qu'un instrument à cordes?
Evidemment, je ne peux pas l'éviter, vu qu'il a le même modèle que le mien ( pour l'anecdote la référence sur le site du fabricant était type Fédora, modèle Michael ) :D
ben lui...il chantait et dansait mais ne jouait pas d'un instrument, enfin les cordes vocales ne sont pas  vraiment un instrument à cordes.

Le chanteur de Jamiroquai est devenu tristement plus sobre, exit les chapeaux à cornes de bison ou à plumes, ou en moumoute fluo. Allez, on s'en refait un petit extrait, avec chapeau en peluche tachetée. Celui d'Anastacia est marrant aussi.


Et lui, évidemment, chant et piano. Il n'en portait pas souvent, mais vu que j'avais le haut-de-forme de Brian May, je ne pouvais pas ne pas rajouter son comparse.
haha, et là aussi, j'ai trop envie d'essayer ce chapeau à plumes. Un peu moins la veste en peluche, quand même.

Mmm,  j'en ai 2 sur 4 et si...?
Bingo!

John Deacon version sombrero (oui je sais, il n'est pas à son avantage, mais c'était ça ou le chapeau de fou du roi)

Et forcément, jamais 3 sans 4
Roger Taylor avec une chouette casquette. Il a bien une tête à chapeau lui aussi.


Allez, encore un pianiste moins connu du grand public:
Leon Russell, qui a entre autre accompagné Joe Cocker, et a porté des chapeaux presque à chaque concert
( oui, j'ai été tentée d'écrire Jack Russell et Joe Cocker)

Leon fait partie des musiciens victimes de l'année 2016, mais a malheureusement été oublié de toutes les listes. Le gars a quand même été reconnu comme "mentor et inspiration principale" d'un de ses grands fans, un dénommé Elton John, tiens donc...

Donc le chapeau aide aussi à mieux chanter, jouer du piano, de la basse et des percus, j'y penserai quand je fais des vocalises que je bassonne ou que je pianote. Je vais devenir une super musicienne en 2 temps, 3 mouvements (oui, jeu de mot musical un peu pipeau, mais qui sonnait bien dans le contexte)

Mais je veux quand même conclure cette liste avec un inconnu, parce que là, franchement il n'y a pas que le chapeau, mais toute la tenue que je trouve splendide. Elégant et original!


Ce monsieur d'un âge déjà bien avancé qui ose le bleu intégral illustre la page wikipedia de la culture Pachuco mexicaine et texane. Déjà, ce bleu vif est magnifique, ça fait du bien de voir un peu de couleur en plus du grenat princier, mais aussi, parce que ce style inspiré des jazzmen des années 40/50, et dont le chapeau est un des éléments clefs, symbole de lutte contre la xénophobie. Les dandies mexicains lorsqu'ils traversaient la frontière avec les USA, ou les mexicains des USA qui reprenaient ces codes vestimentaires ont été assimilés collectivement à des bandits et sévèrement oppressés, dans un pays dont le gouvernement, par principe, détestait (c'est hélas encore souvent le cas) le voisin du sud. Alors être mexicain ET original, c'est être deux fois mal vu.

Bon j'ai réussi à passer de Chapi et Chapo aux revendications sociales au Mexique, fallait le faire. Je ne m'y attendais pas en recherchant des illustrations d'hommes à chapeaux.


mercredi 10 janvier 2024

2024 sera classique aussi

Hé oui, le défi "lecture classique" des dernières années est reconduit, et comme je reviens à une vie plus " normale", je vais pouvoir un peu plus participer j'espère.
Toutes les infos ici.

Par classique, on considère toujours les ouvrages écrits avant 1970.
Et comme souvent je vais joindre l'utile à l'agréable et à d'autres paramètres et faire du multi-challenge.

Nathalie nous propose des thématiques, donc je vais quelque peu m'éloigner

Janvier : Présentation du challenge et PAL

Février : Un classique français

Mars : Un classique indien

Avril : Un classique japonais

Mai : De la poésie

Juin : Un classique anglais

Juillet : Du théâtre

Août : Un conte 

Septembre : Un classique américain (En lien avec le mois Américain ?)

Octobre : Un classique de la Science Fiction

Novembre : La première guerre mondiale

Décembre : Noël


Chez moi, ça va donner quelques petites modifications

Janvier : Présentation du challenge et PAL
On va peut être s'en caser un petit avant la fin du mois, non?

Février : Un classique français
Pourquoi ne pas finir, enfin, les rêveries du promeneur Solitaire de Rousseau, il est entamé depuis trop longtemps. ❌

Mars : Un classique indien non que je ne veuille pas, mais mars = mois du 8 mars, donc j'ai plutôt envie de lire les Mémoires de Louise Michel cette année. ❌

Avril : Un classique japonais
Possible, à réfléchir. J'ai en attente la Chronique des Heike, Les notes de Chevet, Confessions d'un masque, je piocherai probablement un de ces 3. ✅ mais différemment de ce qui était prévu.

Histoires qui sont maintenant du passé ( extrait) Minamoto no Takakuni
+ L'envoutement - Enchi Fumiko
+ L'idiote - Sakaguchi Ango
+ Tribu Bêlante - Ôe Kenzaburô
+ La chair des os -  Kôno Taeko

Mai : De la poésie
C'est aussi le mois italien, donc j'avais prévu soit Dino Buzzati, soit Primo Levi, mais je vois que des titres de Pétrarque sont disponibles ici. J'ai d'autres choix possibles, on verra

Juin : Un classique anglais
A priori l'Origine des Espèces de Darwin ou Tess d'Urberville de T. Hardy

Juillet : Du théâtre
J'en suis, ville du théâtre oblige. Pour moi ce sera Turcaret de Le Sage

Août : Un conte 
A priori le Serpent vert de Goethe

Septembre : Un classique américain
Probablement La lettre écarlate de Hawthorne, mais j'ai d'autres choix possibles là aussi

Octobre : Un classique de la Science Fiction
A définir, du Philip K Dick peut être...

Novembre : La première guerre mondiale
J'ai retrouvé non seulement les croix de bois mais aussi Le feu, donc on verra si j'ai le temps de caser les deux

Décembre : Noel
Joker! Noël ne m'intéresse pas, donc je verrai ce que je pioche dans la quantité phénoménale de mes livres en attente.




lundi 8 janvier 2024

Lundi Soleil 2023 (1) - Janvier en rouge

 L'an dernier, le rouge était mis à l'honneur en novembre, et je vous avais emmenés à Saint Pétersbourg, visiter la station Maïakovsky et voir une course de pères Noël.

Allez, on reste dans les pays du nord, on repart au 🇨🇦 au Québec, précisément.
Rouge, comme la feuille d'érable du drapeau canadien.

Québec, automne 2017



J'avoue que ces pyjamas m'ont beaucoup fait rire. Pyjamas, ou ce que le frère d'une copine, hockeyeur amateur, appelait un "4-pattes", une tenue à porter sous celle de hockey, pour ne pas avoir froid sur la patinoire?

Nouveauté de cette année, j'ai dit que j'allais essayer , dans la mesure du possible, d'explorer els expressions des différentes langues que j'apprends ou connais au minimum pas trop mal ( allemand, russe , anglais, et un peu d'espagnol)
De faut en europe, beaucoup sont exactement les mêmes en plusieurs langues

Agiter un drapeau/ chiffon rouge.

Eine rote Fahne/ einen roten Lappen/ ein rotes Tuch schütteln.
To raise a red flag
agitar un capote rojo
красная тряпка ( la cape rouge)

Voir rouge.
rotsehen
to see red

l'espagnol fait banque à part
ponerse furioso, salirse de su casillas ( se mettre en furie, sortir de ses petites cases). Par contre on peut y être "rojo de rabia", rouge de rage


 on peut rajouter
Être dans le rouge ( pour le compte en banque)
im roten Bereich sein
to be in the red
estar en números rojos


passer au rouge, griller le rouge

einen Ampel überfahren ( littéralement: écraser le feu de circulation)
to jump the lights ( sauter les lampes)
saltarse un semaforo ( sauter le sémaphore)

Le fil rouge
der rote Faden
A red thread
красный провод ( fil électrique rouge)

l'espagnol se désolidarise!
El hilo conductor

Sinon, je peux vous trouver quelques expressions sans équivalent coloré en français

Allemand:
"Heute rot, morgen tot.": Rouge aujourd'hui, mort demain. Signifie que la vie est courte et qu'on peut être éclatant de santé un jour mais mort le lendemain.
"Sich die Augen rot weinen.": Pleurer à s'en rougit les yeux. Comme une Madeleine , donc.
Moins facile à deviner
"Ein Satz rote Ohren". : une phrase aux oreilles rouges. C'est une insulte, qui mérite une paire de claques
"es gibt [gleich] rote Ohren!": Il va y avoir des oreilles rouges  ( tu vas te prendre une paire de claques bien méritées)

En russe, le mot rouge "красный" a un sens... pas uniquement politique. A l'origine, c'est le même mot qui signifie rouge, coloré et beau, et dont le sens s'est restreint à rouge.
Mais il y a des tas de locutions qui ont gardé un des sens ancien: "la place rouge" c'est la belle place. Le " coin rouge", c'est le beau coin, celui de la maison où on installait les icônes et les objets de dévotion domestique, et où on faisait asseoir les invités de marque, c'est donc aussi la place d'honneur.
Красное словцо: le mot rouge, c'est simplement un bon mot, un trait d'esprit.
Красный день календаря un jour rouge du calendrier: un jour de fête.
Красная горка : Petite montagne rouge ( premier dimanche du printemps, jour de fête. Le début ocfficiel du prentemps en russie est le premirr jour du mois de l'équinoxe ou du solstice, et non le 21 ou le 22 du mois. Donc le premier dimanche après le 1° mars, ce sera le 3 mars donc cette année)

Mais aussi curieusement

Пустить красного петуха (faire sortir un coq rouge): allumer un incendie criminel
Attention en Russie on peut manger de la красная рыба ( du poisson rouge). Ce n'est pas un poisson rouge comme on le pense, mais un gros poisson très prisé de la famille des esturgeons

En espagnol, j'ai trouvé
estar al rojo vivo: être rouge vif, pour le métal chauffé au rouge au sens premier, mais aussi quand il y a beaucoup d'activité, de l'échauffement, de la nouveauté ( un match de foot, un débat politique houleux, un enthousiasme débordant..) en français ce serait plutôt chauffé à blanc, d'ailleurs.

En anglais, a red herring, un hareng rouge, est une fausse piste, un indice trompeur dans une enquête.
To bleed red ink, saigner de l'encre rouge, c'est.. avoir des dettes. encore plus péniblement que simplement être dans le rouge
To catch someone red-handed, c'est choper quelqu'un la main dans le sac, prendre sur le fait. On se doute que s'il a encore du sang sur les mains, il y a de forte chance qu'il soit coupable.

the red tape: A adopter en France, le ruban adhésif rouge, c'est la bureaucratie bornée, les réglements abscons et compliqués, les formalités qui sont le quotidien en France "this law will just create more red tape": cette loi ne fera qu'entraîner encore plus de paperasse inutile. Ca vous parle?

Une expression qui m'éclate ( parce qu'elle me fait penser au film " l'homme des hautes plaines, et ce n'est pas un hasard, et punaise, que j'aime ce film!), c'est to paint the town red: peindre la ville en rouge. Sortir faire la fête, picoler, faire la grosse fiesta.

Dans le contexte du film, ça devient éminemment sarcastique, puisque c'est une vengeance





lundi 1 janvier 2024

Le journal de Bridget Jones - Helen Fielding

 Alors oui, j'arrive carrément après la bataille. Tellement après la bataille, que j'ai dû aller vérifier l'année de publication - 1996- lorsque dans le prologue Bridget liste parmi ses résolutions du nouvel an " apprendre à programmer le magnétoscope" ou "enregistrer sur bandes des compils d'ambiance [...] pour éviter de passer soirée [...] au milieu d'un fouillis de cassettes étalées par terre". Un peu plus loin, elle bataille avec la messagerie interne de son boulot ( digne d'ICQ ou AIM, pour les plus vieux d'entre nous). A la base, j'avais prévu de le lire pour le mois anglais, mais... un moment de creux en décembre, des rendez-vous médicaux, bref, je l'ai lu avec  plus de 6 mois d'avance.
Et comme le livre en question raconte ce qui se passe pendant un an du premier janvier au 31 décembre, aller, go: programmation du billet pour le premier janvier, ça me fera la découverte de ce mois de janvier.

Donc, ça date et je me demande si les lecteurs plus jeunes que moi comprendront encore certaines références d'ici une dizaine d'années.

Avec un téléphone à fil .. hé oui 1996, ça fait presque 30 ans.
Et si on y réfléchit, Bridget la trentenaire mal dans sa peau de 1996, serait en 2024 une pré-retraitée, probablement toujours mal dans sa peau.


Je n'avais jamais été vraiment tentée par le livre, mais je l'ai trouvé par hasard, donc.. allez, ça fera une lecture inhabituelle (pour moi). J'avais vu, je crois l'adaptation film, je me souvient de la blonde à cheveux lisses qui dansait en pyjama sur son canapé et se prenait la tête avec sa famille. Il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, sympa, mais pas le genre de film que je meurs d'envie de revoir non plus. En gros, le seul passage vraiment rigolo dont je me souvenais, c'était la fête costumée " catins et pasteurs" où elle arrive habillée en bunny sans savoir qu'entre-temps la consigne a été annulée et que c'est devenu une garden-party normale, où elle est donc la seule ridiculement habillée en entraineuse de bar.

Donc, vu que ça fait très longtemps, je ne partais pas avec une idée précise, ayant beaucoup oublié de détails, et je trouve que la photo d'illustration de cette édition, avec cette brune à cheveux courts, en train de cloper et de se ronger les ongles devant un téléphone dont elle attend avec angoisse qu'il sonne, correspond finalement assez bien au contenu et à l'époque, bien dans le style des Spice Girls ou de leurs fans, donc, oui, pile cette époque là.

Bridget, c'est la nana à problèmes. Le genre qu'on a parfois dans son entourage et qui nous prend ( souvent) la tête pour pas grand chose. Le parti pris est une approche humoristique, et ce qui sauve le personnage c'est d'avoir un humour assez corrosif, mais dans le fond, c'est plutôt triste, car elle est un catalogue ambulant de névroses, et aurait bien besoin de consulter un psychologue: accro à la clope, avec une tendance alcoolique, alternant phases de boulimie et de restrictions ridicules, avec pour horizon les variations de poids sur la balance, c'est exactement le genre de femme qui se nuit physiquement, à tous les niveaux possibles. Elle se trouve grosse alors qu'elle oscille entre 55 et 59 kilos la plupart du temps! Et va parfois jusqu'à se repeser la nuit pour vérifier l'évolution. Pente dangereuse.

Mais elle se nuit aussi psychologiquement, particulièrement en fantasmant à mort sur Daniel, son patron qui est à la limite du harcèlement sexuel. Enfin non, il fait clairement du harcèlement sexuel. Si un collègue ou chef m'envoyait via la messagerie du boulot des remarques sur ma jupe ou mes nichons, je ferais directement intervenir le syndicat avec les preuves à l'appui. Daniel, c'est le gars qui fait impression, charmant de l'extérieur, mais gros plouc à l'intérieur (avec des remarques aussi classes que "les hommes n'aiment pas les sacs d'os, ils préfèrent les derrières rebondis où on pourrait garer un vélo et poser un verre de bière". Y'a pas, Daniel, c'est le cerveau de Robert Bidochon dans le corps de Robert Redford). Autant dire que dès que Bridget arrive à conclure avec lui, ben.. c'est pas du tout ce à quoi elle s'attendait: le beau gars est un pépère, qui passe ses week-ends devant la TV à regarder le cricket. Enfin, sauf quand il est occupé à se taper une autre femme.

Inversement, elle déteste Mark Darcy, parce que tout le monde l'aime bien, qu'il a un nom qui fait trop cliché de héros de roman, qu'il est habillé de manière ringarde, et surtout que c'est le type avec lequel on essaye de la caser sans lui demander son avis, sous le fallacieux prétexte qu'ils se sont amusés ensemble dans l'enfance, un été.
Mark, pas plus motivé à la base, et qui n'est d'ailleurs pas responsable du fait qu'on essaye de le caser avec elle, la chambre régulièrement d'ailleurs. Mais c'est l'homme parfait. Trop parfait, riche, intelligent, avec un humour plutôt absurde, gentil, avocat spécialisé dans les droits de l'Homme... Enfin, un peu trop "gendre idéal pour famille ambitieuse".

Bridget se nuit aussi en focalisant sur son âge, son célibat, sur les remarques de sa famille et des amis de sa famille qui veulent à tout prix influer sur sa vie; avec les mauvais conseils de ses copines tout aussi à problèmes qu'elle, et ceux les journaux féminins... qui alimentent son complexe d'infériorité. Le paradoxe, c'est qu'elle se veut une femme moderne et libre, mais que sa vie entière tourne autour d'une seule chose: les hommes, en ferrer un et le garder. Moins par réelle envie que par conformisme social, pour qu'on arrête de lui demander " ça va les amours?", ou par jalousie pour sa collègue " grosse et bien dans sa peau", pourquoi elle et pas moi, chuis moche bouhouhou. Non, tu es envieuse et négative, et ça c'est le vrai problème.

Bridget, c'est le genre de personne pour qui le moindre petit truc déclenche une réaction absolument disproportionnée: que son patron ne lui parle pas de la journée, et elle se voit déjà seule et célibataire.. mourant devant sa télé et trouvée 3 semaines plus tard mangée par son berger allemand. Oui, ça va très loin comme conclusion. Bon, il y a une solution simple pour éviter d'en arriver là: n'adopte pas de berger allemand, ce sera un bon début!

Dans le fond ce dont elle a besoin, c'est moins d'un mec que d'un entourage positif, de loisirs autres que la picole entre copines, de foutre les livres de développement personnel au recyclage, d'envoyer bouler sa barjot de mère, et surtout, d'aller en parler au psy.  Parce que là, on est à un haut niveau de problèmes mentaux: " 19h55, je déteste tous mes invités, allez vous faire foutre". "20h00, j'adore mes amis".

Oui, on en connait tous et toutes, des gens comme ça et c'est compliqué de les soutenir sans se faire bouffer. Je ne mentirai pas, cette manière de tourner en dérision la santé mentale plombe vraiment le livre, pour moi. Certes, l'auteur veut faire rire en forçant le trait, mais je ne peux pas m'empêcher d'y voir le portrait d'une femme à deux doigts de la dépression nerveuse, peut être pas vraiment bipolaire, mais en tout cas clairement névrosée. Et disons que pour des questions d'histoire familiale, je n'arrive pas à trouver drôles les addictions à l'alcool, au tabac, à la bouffe, aux jeux à gratter, ou la santé mentale.

Cette raillerie systématique me paraît en fait plus nocive qu'autre chose. J'ai toujours du mal avec le fait de se moquer de ça, même "gentiment", parce que ça entraîne une honte de ceux qui en souffrent (et dans le cas de l'héroïne, la souffrance est décrite comme réelle, vu le nombre de fois où elle se dévalorise, se trouve répugnante, et se déteste. Pour passer quelques lignes plus loin à de l'autosatisfaction également exagérée, se considérant comme une sainte simplement parce qu'elle pense à quelqu'un d'autre que sa personne à un moment. Oui c'est à ce point, et ça rappelle). C'est un sujet de parodie, qui peut vite faire oublier que les gens qui "ne tournent pas rond" ne sont pas responsables de leur état. Et que faire des montagnes de taupinières n'est pas toujours simplement de l'esprit de contradiction. Dans le fond, Bridget m'inspire de la compassion plus qu'autre chose, justement parce que même dans l'exagération, la manière dont elle est présentée est autre chose que la simple envie de faire chier son monde, et que son entourage l'enfonce plutôt que de l'aider.

Le problème est que l'auteur veut faire une comédie, et que pour moi ce qui ressort le plus, c'est la détresse psychologique de l'héroïne, de sa mère, de ses copines aussi. Quand tu as connu ce genre de situation, et quand tu as eu des amis ou de la famille concernés, ben l'humour d'Helen Fielding n'est pas drôle, bien que son héroïne soit elle parfois dotée d'un sens de la vacherie qui rattrape un peu son côté pénible (mais même là, son humour est assez passif-agressif, et je sais d'expérience personnelle que c'est de l'autodéfense)

Il m'a un peu rappelé les Stagiaires, lu il y a pas mal d'années, dans le sens où il essaye de faire de l'humour avec un sujet pas drôle (l'exploitation jusqu'à la corde de stagiaires pas ou peu payés, harcèlement sexuel en entreprise et son personnage central manipulateur sans scrupule adepte des soirées picole et rail de coco. Ce bouquin avait une position trèèèès limite au sujet de la drogue)

Bon, outre ce point noir sur le fond important pour moi, au niveau de la forme, bien qu'originale, ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard... ça ne m'a pas vraiment déplu, mais pas convaincue assez, au point de lire la suite. L'écriture est très télégraphique. On y lit, jour après jour, sur un an, les entrées du carnet de bord de Bridget, où elle consigne pour elle-même ses impressions sur sa journée, son poids, la quantité parfois digne d'un lutteur sumo des calories qu'elle absorbe ( mais en se disant parfois que sa prise de poids est due à " on fait du gras pendant l'hiver..." euh, non, t'as mangé plus de 5000 calories la veille surtout!), les clopes par paquets de 20, et ses autoflagellations... donc c'est assez peu "romanesque " comme écriture et pas non plus trop ce que j'apprécie.

Donc bon, allez, ça vaut un... " y'a pire, mais c'est pas ouf' quand même". Est-ce que je suis déçue? Même pas vraiment, parce que je n'en attendais pas grand-chose. En général, quand un livre a du succès, je me méfie. Je savais déjà ne pas être le public cible, donc...bon je ne vais pas être trop méchante, mais il est daté en fait. Pas tant par ses références que par son approche qui manque vraiment de subtilité. Mais je me dis que même à 25/30 ans, je ne l'aurais pas spécialement trouvé mieux, et je me demande encore pourquoi autant de battage a été fait autour, c'est un roman plutôt anecdotique en fait.
Il manque une vraie évolution des personnages qui tournent un peu vite en rond: la névrosée, sa mère aussi névrosée qu'elle, le patron charmant mais blaireau fini, le mec sympa à l'humour vachard... et tous les autres qui en sont pas vraiment assez définis pour qu'on les mémorise. En fait, parmi les personnages secondaires, il n'y a a peu près que le père de Bridget que j'aime bien, retraité discret soudainement plaqué par sa femme et qui ne sait plus trop comment organiser sa vie. Les autres... ce sont les copines et les collègues de travail qu'on préfère éviter d'avoir. Et l'incontournable meilleur copain homo. Mais oui, des personnages dans l'absolu assez clichés et qui évoluent peu du début à la fin. Peut être que c'est le cas dans le tome deux puisqu'il y a une suite, mais, là je n'ai pas assez accroché pour chercher la suite. Si je la trouve en boîte à livres, pourquoi pas, mais ça ne sera pas une priorité.
Vite lu... mais vite oublié aussi.

Par contre, si, il y a une chose que je trouve  sympa, mais elle est liée à l'interpolation roman / film: parmi le peu qu'il m'est resté du film, c'est le fait que les rôles principaux soient tenus par Colin Firth dans le rôle de Mark Darcy, et Hugh Grant dans celui de Daniel, le chaud lapin, et que justement ces deux acteurs soient explicitement mentionnés dans le livre. Précisément dans le cas de Firth, pour avoir tenu le rôle de Mr Darcy dans une adaptation d'Orgueil et préjugé, et dans celui de Hugh Grant pour la raison moins glorieuse de s'être fait coincer en compagnie d'une .. disons d'une prestataire de services nocturnes ( cette histoire avait beaucoup fait couler d'encre à l'époque, et déjà, à l'époque je me disais que  " on s'en fiche non? Est-ce que ça influe sur la qualité de son jeu d'acteur? Non. Dossier classé").
Les deux sont à mon sens deux excellents acteurs,  j'avais découvert Firth dans l'assez mauvais Valmont, qu'il sauvait, et Grant dans le très bon Maurice, puis dans le très bon aussi Les vestiges du jour. Et bien qu'il s'agisse de films sérieux, je les considère bizarrement plutôt comme acteurs.. comiques, puisqu'ils se sont ensuite pas mal illustrés dans ce genre.
Mais en tout cas, le fait d'avoir participé à l'adaptation d'un livre qui les mentionnait déjà explicitement, c'est pour moi une excellente preuve d'un humour so british qui fait toujours plaisir.

Idées n°13 : un téléphone