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samedi 16 décembre 2023

Mars Express ( film d'animation 2023)

Arrêtez tout et allez le voir sur grand écran. C'est une pépite!


Quoi, il faut que je développe?

Bon alors:

- Film d'animation français, et ça fait longtemps que je dis que l'animation française est de qualité.

- Réalisé par un quasi-inconnu dont c'est le premier long métrage, et il met la barre très très haut.

- Mélange de science fiction, d'action et d'enquête policière, ça rappellera aux amateurs Blade Runner, Ghost in the shell ou l'excellente série Psychopass. Avec un peu de Real humans par ici, même un peu Ai no kusabi ( court film animé érotique japonais, très peu connu), non pour le côté érotique mais pour l'ambiance générale et le côté lutte des classes. en tout cas, ça m'y a fait penser par moments.
Le Vagabond des limbes aussi pour le côté visuel.

- Des thèmes courants dans la SF: intelligence artificielle, piratage informatique, développement d'une conscience chez les robots, conflit entre les classes sociales, conquête et terraformation de Mars.. ça parait beaucoup et pourtant ils sont abordés de manière cohérente, dense, et novatrice.
Et pourtant les 1h28 du film passent comme une lettre à la poste, c'est même tellement riche et dense que j'ai eu l'impression qu'il était plus long, non par ennui, mais bien parce que je n'en reviens pas qu'il puisse dire autant de choses en si peu de temps, et sans temps morts, MAIS sans précipiter l'action.

- Des personnages travaillés, une écriture intelligente qui arrive à faire saisir les enjeux, les caractères, la nouveauté du monde dans lequel tout ça se passe par petites touches sans appuyer la démonstration (pas besoin de récapituler les trois loi d'Asimov, elle sont visuellement illustrées)

- un monde " exotique", mais cohérent, qu'on arrive à saisir sans qu'il y ait de lourdeur narrative ( les pauvres, sur une Terre réduite au chômage par la robotisation généralisée, les riches qui se la coulent douce sur Mars, servis par une armada de robots de toutes sortes)

- Une parodie savoureuse des Elon Musk, Jeff Bezos et autres zinzins transhumanistes de l'espace.

- De l'humour, souvent vachard, mais jamais lourdingue, et surtout qui a une signification interne ( le robot "ancien modèle" qui ne peut pas faire sa mise à jour car il n'a plus assez de mémoire libre. On dirait mon ancien téléphone portable, tiens...)

- Un personnage central féminin dur à cuire, qui a un physique normal (ce n'est pas une super beauté), des vêtements normaux, des problèmes d'alcool et dont la normalité dénote dans le monde de super luxe où elle officie, sur Mars.

- Un scénario qui se plaît à perdre le spectateur, mais... les différentes pistes sont exploitées et se comprennent au fil de la progression. Ce n'est pas gratuit, soit ça contribue à donner de la profondeur aux personnages, soit ça fait avancer l'intrigue, soit les deux à la fois.

- Des petites trouvailles futées qui font dire " ha oui ça ce serait pas mal comme technologie" ( lorsqu'il y a un accident de voiture par exemple).
Ou même de pouvoir se dupliquer afin de pouvoir faire plusieurs choses à la fois, étudier et travailler par exemple. Haaaaa, envoyer mon double robotique gagner des sous à ma place!
Mention aussi spéciale au chat, qui fait comprendre en quelques secondes l'importance de la robotique dans cet univers,  dans les quelques premières minutes avant le générique. Ou " non pas ça quand même!" (la "location de cerveaux").
Ou un détail réaliste qui m'a faite marrer (la réunion en visio-conférence. Que ce soit par ordinateur: ça pixellise, ou via des lentilles spéciales: on ne peut pas y participer sans avoir reçu le lien de connexion)

- Une volonté d'aller vers la hard SF ( qui respecte les connaissance scientifiques du moment de la réalisation), or, sans faire absolument 100% vrai, l'auteur a tenté de s'en rapprocher pour garder une crédibilité scientifique.

Personnellement j'ai kiffé les différentes catégories sociales qui brouillent les limites: humains totalement humains, robots totalement robots, et .. entre les deux, humains "augmentés", dotés de nouvelles facultés par l'ingénierie cybernétique, et surtout les " sauvegardés" , humains décédés dont la conscience a été transférées dans un corps robotique, et qui poursuivent leur "vie" sous cette forme, non exempts de leurs anciens problèmes humains.
J'ai totalement kiffé Carlos de ce point de vue: arriver à rendre profondément humain un robot, anciennement militaire ( Robocop, mais en version sympa), " réincarné" dans un vieux modèle dont une des principales caractéristiques est d'afficher sa tête en hologramme ou des panneaux à messages " en charge", " no signal". Vraiment ce personnage est un réussite (mais j'avais aussi adoré Batô dans Ghost in the Shell, au moins autant que le major)
et encore?
Ce genre de plans:



- Des références visuelles à des choses qui n'ont rien à voir avec la SF, par exemple un café qui évoque Nighthawks d'Edward Hopper.
Ou le nom du campus " Alan Turing".

Allez, un mini regret: j'aurais juste aimé avoir quelques minutes de plus, pour voir être développé un personnage ultra secondaire, celui de la femme synthétique (robot sexuel du professeur d'université, bien plus "pratique" qu'une femme humaine à ses dires, car on peut la désactiver si elle devient trop encombrante) dorée, dotée d'une corne au milieu du front. Je trouve presque dommage d'avoir un personnage au design aussi original... et de ne le laisser qu'en second plan, alors que sa présence sur l'affiche et dans la bande annonce laissait supposer qu'elle aurait un rôle plus important.

Mais oui, sacré petit bijou, que ce soit du point de vue SF en général, ou du point de vue animation française ( qui fait plus souvent dans le conte ou le fantastique que dans la SF d'action)

La chronique et interview des auteurs sur France Culture.
La chronique du cinéphile
L'interview de Jerémie Perin par Nexus VI

2 commentaires:

  1. Plutôt d'accord avec votre chronique et celle des références que je connais (Blade Runner...). Je rajouterais aussi Les maîtres du temps (pour l'esthétique).
    Je tâcherai aussi de lire le livre qui raconte le "passé des personnages.
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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    1. Je dois reconnaître que je n'en ai qu'un très lointain souvenir, datant d'une diffusion TV dans les années 80, je n'ai pas eu l'occasion de le revoir depuis, contrairement à la Planète Sauvage, par exemple.
      Il faut que je me prenne par la main pour le revoir, un de ces jours.

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