Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

Qui passe par ici?

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lundi 21 avril 2025

Lundi soleil - avril: statues

 J'ai totalement zappé les semaines précédentes, donc voilà ma contribution à la thématique du mois:


Cette statue , photographiée à Nuuk, au Groenland en 2018, représente Sedna, la déesse inuit de la mer et des animaux marins. Voilà sa légende.

 Son nom a été donné à une planète naine, puisque pour les nouvelles planètes découvertes, on continue le principe de leur donner des noms de divinités liées à des mythes de la création. Mais comme on a épuisé le réservoir de la mythologie romaine, les nouvelles sont nommée d'après des traditions moins connues ( Hauméa est la déesse hawaïenne de la fertilité, Makemake est le dieu créateur des humains sur l'île de Pâques, Varuna est le dieu du ciel de la mythologie hindoue, Quaoar est la force créatrice pour les habitants des Tongas, Gonggong est issu de la mythologie chinoise, Arrokoth est le dieu céleste du peuple powhatan ...)
Sedna est à ce jour l'objet transneptunien le plus éloigné répertorié, avec une orbite particulièrement excentrique ( qui varie entre 76 et 960 Unités astronomiques, c'est énorme et il lui faut 12 000 années terrestres pour effectuer un tour complet)

Rendez vous dans quelques jours pour le thème de mai!

mardi 1 avril 2025

Les jeux de 20h00 (1) découverte du crochet

 Et donc, voilà les choses que je me proposais de faire en premier lieu

Apprendre les bases du crochet: début le 21 janvier

raison de ce  choix : Activité manuelle, peu de théorie et beaucoup de pratique, ça s'accorde parfaitement à la théorie de Josh Kaufman, et ça sera parfait pour la tester sur une compétence où j'ai zéro bases.


Utilité: ben, ça peut toujours servir. donc je ne dirais pas que c'est un projet captivant, mais plutôt une compétence qui peut s'avérer utile.
niveau de départ: 0. Enfin, je sais ce qu'est une pelote et un crochet.
matériel: j'ai donc dégotté une pelote de laine plutôt moche et un crochet, ni trop gros, ni trop petit, dans les affaires de ma mère. Donc je peux commencer sans attendre.
sources
: il y a des tutos photos des tutos vidéos, des bouquins en-veux-tu-en-voilà à la médiathèque.
objectif: franchement? je ne vais quand même pas envisager un pull ou des napperons en 20h00 en partant de zéro. Je vais déjà tenter de maîtriser l'ultra basique " carré" qui lui  peut servir ensuite à faire d'autres trucs. Si déjà j'arrive à faire des carrés, et peut être des ronds aussi ce sera pas mal.
Créneau horaire: je suis en vacances cette semaine, donc c'est plutôt libre entre les moments où j'ai des choses prévues à horaire précis. Mais c'est faisable n'importe quand. Et donc on colle aussi à "pratiquer par phases brèves"
Retour d'information rapide: on voit de suite si c'est loupé et à refaire.
Privilégier la quantité et la rapidité: ben.. . la limite c'est la quantité de laine que j'ai. Après on peut encore défaire et refaire.
Danger de mal faire: un des points évoqués par Kaufman. Autant se lancer sans préparation sur une planche à voile  peut se solder par une noyade, autant là, ça devrait aller. Du moins le risque de mourir est moindre voire nul avec une pelote Je peux sans trop m'avancer dire que je ne risque rien à rater, et personne à part moi ne me le reprochera.
Danger de se faire mal: il existe quand même! Mais par chance le premier tuto que j'ai cherché est fait par quelqu'un qui a commencé comme moi sur des tutos internet mais.. s'est retrouvé en pause forcée à cause d'une tendinite. Donc c'est un hyper bon choix puisque parmi les premières vidéos que j'aie vues il y avait justement cet avertissement sur les risques et comment les éviter. J'ai envie de dire que la tendinite est quelque chose que j'ai réussi à éviter en pourtant 25 ans de pratique du basson et 3 ans de piano. Ma cousine pianiste amatrice qui a trop forcé est d'ailleurs bien embêtée avec ça. Les problèmes de dos et d'épaules existent aussi en travaillant sur ordinateur, je suis sauvée par ma tendance naturelle à ne pas savoir rester longtemps en place, qui fait que je me déplace souvent. Mais pour avoir eu une tendinite au pied et un autre au mollet qui ont chacune mis 3 mois à passer, ouaip, je connais.

Donc, puisque la personne qui s'est blessée explique bien, montre et met en garde, je commence avec ses vidéos ( il y a les carrés et même des hauts pour débutants, donc je devais avoir de quoi occuper mes 20h00)

et donc l'évolution?


Je rappelle que je n'avais avant le 21 janvier, jamais utilisé un crochet de ma vie, donc pour les experts, ça paraît super simple, mais je suis déjà bien contente d'avoir réussi à faire des fleurs en crochets au bout de quelques heures ( je n'ai pas quantifié précisément le temps, mais disons 5 heures, par tranches de 30 minutes, plusieurs fois par semaine pour apprendre à faire une chaînette potable, à faire les 5 ou 6 points de base, à les tester avec différents types de fils et tailles de crochets. Je m'en sors mieux avec les fils de coton qu'avec la laine polyester, dont le côté pelucheux m'empêche de bien voir les points. Le fil de coton a, lui, le défaut de se défaire facilement en plusieurs brins surtout en ayant pris pour m'entraîner des fils de réemploi, issus de pulls détricotés. Mais je m'en sors de manière pas ouf', mais pas non plus totalement honteuse et suis plutôt contente de moi.
Mais ouf, j'ai pigé pour la fleur de base, en route pour le carré! Et si j'y arrive dans les prochaines heures, j'essayerai de trouver une autre idée.

Et donc, au 31 mars ( plus qu'en heures, ce qui est difficile à quantifier), j'ai décidé d'y consacrer environ 2 mois pleins ( février et mars + quelques jours de mise en place de janvier, on  va dire que ça fait 2 mois)
et qu'ai je donc réussi à apprendre en 2 mois?
- J'ai eu quelques informations sur ce qui est à faire ou pas, j'ai trouvé quelques trucs pour simplifier les difficultés ( par exemple faire la chaînette de base avec un crochet plus gros que prévus: j'ai tendance à serrer les points et ça rend les choses plus difficiel de la couler dans a chaînette de base).
- J'ai appris les points de base: chainette, maille serrée, maille coulée, demie bride, bride, double, triple.. (je suppose qu'on peut continuer comme ça en rajoutant des mailles de fondation)
- J'ai réussi à faire quelques motifs simples EN PLUS de plusieurs carrés différents: fleurs, petits coeurs, vagues...
- J'ai appris à lire un diagramme (et virtuellement à en dessiner, je n'ai pas essayé) et j'ai cherché les termes en anglais ( beaucoup des tutos que j'ai trouvés sotn en anglais et les noms des mailles peuvent être trompeurs, contrairement aux diagrammes)
- Découverte du crochet tunisien, qui est un peu différent
- Surtout, j'ai compris que ce n'est pas sorcier, même s'il s'agit d'agiter une sorte de baguette :D

C'est déjà mieux que ce que j'espérais!

Je n'ai pas fait de création de A à Z: ce n'était pas mon objectif immédiat, et comme je n'avais que du matériel de récupération ( fil déjà détricoté qui a une nette tendance à se diviser), non identifié ( donc difficile de savoir quel crochet utiliser) et je n'avais que 3 crochets sous la main, dont 2 sans taille indiquée, un peu tordus.
Donc j'ai passé mon temps à faire des motifs, les photographier pour garder une trace de l'évolution, et les défaire avant de recommencer telle Pénélope.
Et bien sûr j'ai perdu certaines photos lors du transfert ( principalement toutes sortes de carrée)
Et bizarrement, blogger m'a classé les photos en ordre inverse, donc la première est en fait la tentative la plus récente

un ovale qui pourrait servir de fond de pochette verticale, mais j'ai fait trop de mailles et il part en s'évasant au lieu de rester vertical donc ce sera à revoir à l'avenir

une fleur pas trop mal fichue

j'ai mis du temps à comprendre comment faire un coeur, mais j'ai fini par y arriver

une autre fleur avec un fil plus fin et un crochet trop large

première tentative avec un fil très usé

j'ai galéré à mort pour trouver comment faire le rond magique de base

après plusieurs essais j'ai réussi à avoir des points réguliers

la base d'un mini mini carré

ma troisième ou quatrième tentative de chaînette, j'ai mis aussi du temps à avoir des points réguliers


Et dans le futur? Honnêtement ça me plaît bien, mais je suis pour le moment je suis limitée par le matériel que j'ai. Si je veux pouvoir continuer, il va me falloir: des crochets clairement identifiés. Du fil plus facile à utiliser, où les points se voient mieux ( l'acrylique est trop pelucheux)
Je vais donc peu à peu m'équiper (lot de crochets de différentes tailles, ça existe pour pas trop cher, et fil plus facile à manier. Le fil "corde" me parait pas mal. ( Un exemple au pif, mais en plus la marque se nomme Lidia, c'est presque moi!). apparemment on peut déjà faire des trucs sympa avec de la corde destinée au macramé. Et comme mon idée pour un premier projet complet de me faire une pochette pour le téléphone portable de travail que je dois avoir sur moi alors que je n'ai pas forcément de sac... un fil plus solide qui ne se déforme pas trop me semble un bon choix.

En attendant je vais continuer à faire des points de base pour ne pas les oublier, avec mes fils de récupération.

défi "100 disques dans l'année" volume 2, piste 4: avril


Avril est un mois particulier pour moi, et l'image devait y faire référence: gâteau d'anniversaire et "il neige légèrement dehors" en référence à la fois au 21 avril 1985 et au 21 avril 2016. Parce que "sometimes it snows in april", et donc ... l'IA ne fait pas la différence entre intérieur et extérieur.

j'ai un appétit d'ogre, mais j'aime l'idée de me faire ma petite fête personnelle en train de me plonger dans la musique. Et la neige, bon on va dire que c'est une petite licence poétique, je suis tellement transportée que j'ai l'impression que la neige tombe dans ma chambre.

Le 7 avril est une date qui ne sera pas la même cette année. Car c'est mon anniversaire mais c'était aussi celui de Buck Langlois. Nous n'étions pas des amis très proches, mais nous nous connaissions via un petit réseau de fans de blues locaux et discutions via Facebook, nous souhaitant mutuellement bon anniversaire tous les ans. Il est malheureusement mort l'an dernier, 10 jours plus tard, après de longues années de galères de santé. Buck, je ne t'oublie pas, ce gâteau est aussi pour toi.

Ecoutes (3)

Prince - For You ( 1978, Funk)  alors oui, ce n'est pas une nouvelle écoute, mais je l'écoute tous les 7 avril ( et pas que, puisque j'aime beaucoup ce disque) mais il y a un petit histoire. Il est sorti le 7 avril 1978. Je suis née le 7 avril 1977. Il est donc sorti pile le jour de mon premier anniversaire. évidemment je l'ai su bien plus tard. Mais avec un titre pareil je le considère comme un cadeau d'anniversaire involontaire. Pour moi. C'est écrit en gros sur le disque. Donc c'est mon mien, épicétout!
Tom Lehrer - in concert ( 1960, chansons satiriques).★ Si vous ne connaissez pas Tom Lehrer, vous ratez un des types les plus drôles du monde. Il a fêté des 97 ans ce 9 avril et je l'écoute aussi régulièrement. Il est absurde, cynique, sarcastique... je le kiffe!


James Brown and the famous flames  - Try me ( 1958, soul) L'essayer c'est l'adopter. Ce n'est pas son meilleur disque, mais... c'est James Brown, quoi!

Pratique:
le 21 avril est le jour de mon bilan annuel de piano. Comme je ne suis pas au conservatoire, je note tous les jours combien de temps je pratique, ce que je fais, etc.. C'est le seul moyen d'avoir un suivi  personnel, et en plus de mesurer les progrès que je fais. Parce qu'on a vite fait de se démoraliser en voyant qu'on progresse à peine jour après jours et garder une trace de ce qu'on était capable de faire un an ou deux ans auparavant ca dope la confiance.
Entre le 21/04/2023 et le 21/ 04/2024, j'avais joué du piano pendant 331h20 (ET 66h de basson, repris en janvier 2024). 397h20 de musique.
Entre le 22/04/2024 et le 21/04/2025 j'ai joué pendant 275h30. Oui c'est beaucoup moins MAIS, j'ai repris un travail à temps plein le 1 juin 2024. donc avoir joué 50h00 de moins en ayant beaucoup moins de temps libre c'est en fait ... Ah et j'ai 109h00 de basson aussi, là, ce n'est pas énormément plus au prorata des mois. 384h35 de musique
ET j'ai réussi enfin a recaser 2H00 de chant, joie! ( je sais que je vais pouvoir en faire un peu plus en mai, re-joie)->  386 et des brouettes.
Finalement en ayant repris un travail à temps plein, je me retrouve avec SEULEMENT une dizaine d'heure de pratique musicale en moins, je suis PUTAIN DE FIERE DE MOI!
Et il n'y a pas que ça. Ce que je suis en mesure de faire en piano là, à l'heure actuelle, par rapport à l'an dernier, c'est le jour et la nuit. Notamment tout ce qui touche à l'harmonie et aux accords. J'ai aussi commencé l'impro, ce que j'aurais été incapable de faire l'an dernier.
Si je fais la somme des 2 années au piano, ça fait presque 607h. Auparavant j'avais joué 2 ans sans noter tout ça, et je ne sais plus du tout ce que ça donnait, mais " beaucoup moins" est une bonne estimation. Le fait de le noter me pousse clairement à pratiquer plus dès qu'une occasion se présente. Bon je suis clairement loin des 10 000 heures. Mais.... plus de 9393 ! :D Et puis la qualité vaut mieux que la quantité. ET il faut prendre en compte que les deux ( trois, avec la voix) instruments ne se concurrencent pas, mais se complètent. Quand je vais passer 2 mois à travailler le rythme ( en été quand il fait trop chaud pour le basson), ce sera quelque chose qui va favoriser tous le reste. Plus j'écoute de choses, plus je regarder plus je serai apte à retrouver rapidement la tonalité, les accords importants et in fine, à improviser.  Là je suis en train d'essayer de mettre en place les suites d'accords les plus courantes, celles qui reviennent tout le temps dans la plupart des morceaux. Ce qui fait que si je connais la suite d'accord du morceau A et que.. hé, minute, le morceau B y ressemble beaucoup, ça exploite la même progression harmonique ou presque=> je peux espérer jouer B assez rapidement.
Hé mais si j'applique la "recette"  "I VI IV V" du morceau A qui est en do, et que je fais la même suite de degrés en partant du Fa, je peux le jouer dans une autre tonalité. Go apprendre à enchaîner les degrés importants en partant des autres notes.
CA c'est quelque chose que je n'envisageais même pas arriver faire un jour. Et on m'aurait dit il y a un an " dans un an, tu sauras le faire, pas vite, mais tu comprendras la recette et tu pourras l'appliquer sur des choses basiques", je n'y aurais pas cru.

Ca mérite un:


Images autres ( celles d'avril sont globalement sympa)


Bon, en pyjama dehors sous la neige, non...quand même pas
Et les fils + la baffle...

Idée sympa, mais il neige vraiment trop et visiblement mon gâteau est électrique ainsi que ma cuillère

O va dire que j'ai une image de forêt enneigée au mur. Et visiblement ce gâteau est un spacecake, parce que j'ai l'air perchée. Je pense que le glaçage est fait avec de la heuuu... neige. ET l'appareil est n'imp'

lundi 31 mars 2025

défi "100 disques dans l'année" volume 2, piste 3: mars

 Qui dit mars dit saison des pluies ( chez moi du moins, et ça commence exactement comme ça en ce 1° mars)

Donc la description devait suivre la continuité de février, je suis encore au café, et la pluie se met à tomber. Visiblement pour l'IA, la pluie c'est fascinant ( et ça lui évite de devoir montrer un visage)

le passant semble ne pas savoir s'il va en avant ou en arrière, et je ne sais pas pourquoi il y a un clavier de piano chelou au sol et un disque dans l'étagère du haut, mais cette fois, c'est la seule qui ait un minimum retenu l'idée de "musique". Et ce genre de fringues est à peu près raccord avec mon style hippie/ confortable. La météo a aussi été raccord en ce mois de mars 2025 d'ailleurs


Ecoutes (10)
The Who - My generation (1965, rock) 2 cds, je ne l'avais pas écouté depuis un bail, et pas en version deluxe. C'est "gentil" dans l'ensemble hormis le morceau qui donne son titre à l'album et The Ox qui me fait pleinement comprendre pourquoi Keith Moon est une légende de la batterie. rien que ce morceau vaut l'écoute!
Extremoduro - ¿Dónde están mis amigos? (1993, rock)
Jimi Hendrix - Axis bold as love (1967 rock psychédélique)
Davis Bowie - The man who sold the world (1970, rock psychédelique)★ Je ne l'avais pas encore écouté en entier, et j'ai vraiment kiffé au delà du son titre phare
Queen - I (1970, rock) Pas mon favori, c'est pour ça que je ne l'avais pas écouté depuis bien trop longtemps mais Great king Rat et My fairy king sont énormes, et pour un premier album, c'est mieux que bien!
Queen - II (1974 rock)★ là je ne peux pas être impartiale, c'est une claque à chaque fois que je le réécoute. et on ne parle pas assez du talent de Queen sur un point précis: les enchaînement des titres, ils on parfait, les morceaux se fondent l'un dans l'autre sans que les raccords ne paraissent artificiels (passer d'un titre délirant comme the Fairy Feller Master stroke directement à Nevermore, puis à March of the black Queen à Funny how love is.. c'est brillantissime)
James Brown - Out of sight ( 1964, soul)★ Ben, c'est James Brown,que dire de plus...
Queen - Sheer heart attack (1974, rock)★ la même année que II, et là encore les enchaînements sont impressionnants, enchaîner Tenement Funster, Flick of the Wrist et Lily of the valley sans accroc, c'est stupéfiant. Et la guitare sur Brighton Rock ou Stone Cold crazy... mamma mia ( mamma mia, let me go.. oups je prends de l'avance)
Bruce Springsteen - The Ghost of Tom Joad ( 1995 folk)★ Je reprends là où j'en étais restée, et j'ai kiffé: Voix, guitare acoustique et c'est tout. Et j'aime toujours autant sa voix.

Ajoutés aux 24 précédents, ça fait donc 34 /100, c'est pas mal du tout!

Podcasts, livres audios: rien de plus que le mois dernier, je suis surtout allée écouter des podcats d'anglais ce mois ci.

Pratique

Piano 22H40 ( ben y'a plus de jours en mars qu'en février, en même temps!)
Basson 14h00
( mais moins de répétions d'orchestre)

Images non choisies

il pleut vraiment trop et il n'y a rien de lié à la musique Visiblement je suis coiffée par Leiji Matsumoto, ce n'est pas le cas en réalité et j'en suis fort marrie!

café: ok, pluie ok, frinques ok
pigeon qui se trempe, allez, yolo 😂
musique: ?

café ok. Clope ( ou cuillère qui fume comme une clope) pas ok Fringues dénudées en mars, pas ok
Musique?


mardi 25 mars 2025

Fête nationale grecque: un peu de culture grecque

 C'est le 25 mars, et c'est la fête nationale grecque
Parce que fin février à la bibliothèque, nous avons animé avec une collègue une thématique "Grèce" pour un groupe en situation de handicap physique, j'ai eu envie de présenter un peu notre sélection.L'idée était de mettre un peu de tout, de musique, de culture générale, de voyage.. et de faire des lectures d'extraits courts, pour des gens qui n'ont pas la possibilité physique de prendre un livre et de la tenir à la main, afin de passer d'amorcer des discussions avec eux. Le sujet de la Grèce avait été proposé en amont par l'un des participants, nous avons pioché dans la liste.

Orphée et la morsure du serpent ( album jeunesse)

En 2009, un mariage bat son plein. Un des invités provoque involontairement un accident. Etant un peu éméché, il a entraîné la mariée à l'écart et.. celle ci a marché sur un serpent. Sans le savoir, ils viennent de rejouer l'histoire d'Aristée et Eurydice.
Car si on connait bien le passage où Orphée part chercher sa femme dans le monde des morts, on oublie souvent la raison de la mort d'Eurydice. Draguée par le dénommé Aristée le jour de son mariage, elle est morte d'une morsure de serpent le jour même de ses noces. C'est cette légende qu'une des invitées raconte à l'homme consterné par l'accident qu'il pense avoir provoqué.

La cuisine Crétoise Edisud ( parce que la cuisine fait partie de la culture, et surtout de la culture méditerrannéenne) .
j'ai repéré quelques recettes bien sympa!

Bon on ne peut pas lire un livre de cuisine à haute voix, mais l'introduction parle de la Crète en général et de l'importance des oliviers dans le monde méditerranéen, c'est déjà quelque chose d'utilisable.

L'Odyssée adaptée par Murielle Szac


Pas une super découverte, car c'est une version modernisée, pour enfants, dans un langage très familier lorsqu'elle donne directement la parole à Ulysse ( "Circé était quand même une chic fille". Même quand j'étais enfant, on ne me lisait pas des versions de ce type, et j'aurais eu l'impression qu'on me prenait pour plus bête que je n'étais. Je n'aimais pas les lectures de contes pour ça, j'avais toujours l'impression qu'avec les mimiques, le ton outré et la familiarité, on se payait ma fiole, alors que c'était probablement moi qui était en décalage avec les autres enfants de mon âge) Mais bon, j'ai sélectionné le passage sur les sirènes
Pour pouvoir le mettre en parallèle avec des extraits de "libre comme une déesse grecque", sur le même thème et sur Gaïa. Celui-là aura son sujet personnalisé!
et j'ai mis tout ça en parallèle avec le disque Nerantzia, particulièrement l'extrait de musique crétoise, et un autre "Comme un jardin la nuit" d'Angélique Ionatos, permettant de faire écouter la langue grecque aux auditeurs.

Ma collègue avait sélectionné plusieurs passage de l'Odyssée ( Les lotophages, circé et les Lestrygons) un extrait d'un roman intitulé " Après avoir fini mon café j'ai tout quitté pour une île grecque" ( quel titre original, je le note. En tout cas ça raconte exactement ça: une femme lassée de son quotidien, de son travail de sa famille se barre sur un coup de tête à Paros... et y rester pour de très très longues vacances), une BD intitulée " Rivière d'encre" qui narre l'invention  du premier dessin durant la préhistoire grecque, par une femme désespérée de voir son bien-aimé partir pour la guerre au risque de ne pas revenir. Elle veut, en cas du pire garder quelque chose de lui et trace sur un mur l'ombre de l'homme. Graphiquement c'est très original et je la lirai probablement prochainement aussi.
De son côté elle avait plutôt sélectionné des chanteurs de la diaspora grecque, Demis Roussos et Nana Mouskouri en tête, puisque l'auditoire avait disons " un certain âge".

En fin de compte, ça a duré une heure et demie, tout le monde a été très content de cette escale grecque, et on s'en est bien sorties pour ce qu'on a beaucoup improvisé. La lecture à haute voix n'est pas mon fort mais apparemment c'est moins pire que ce qu'on m'avait dit jusqu'à présent ( je suis une très très mauvaise actrice, je ne sais pas imiter les intentions, ni même deviner ce que je devrais imiter - en fait je ne sais pas exprimer mon ressenti visuellement, ni comprendre les expressions faciales au delà de colère/ joie/ neutre - donc je suis très peu expressive d'après la plupart des gens normaux. Ma tronche reste impassible , donc on croit que je fais la gueule, et inversement, si on ne me dit pas clairement ce qu'on pense, je n'arrive pas a déchiffrer le langage non verbal, probablement à cause d'une enfance passablement isolée où chaque expression spontanée était immédiatement sanctionnée d'un " va dans ta chambre")
Mais j'espère ne pas avoir trop souvent à lire à haute voix quand même, c'est loin d'être un plaisir 😅

lundi 24 mars 2025

Lundi soleil (mars) - bateaux

 Une des rares fois où j'ai voyagé en bateau c'était en 2018 pour aller au Groenland. MAis .. c'était mémorable. Car il s'avère que ce petit bateau a une histoire particulière. Il s'agit d'un navire mis en service  en 1948, avec un intérieur très beau, art déco.
Son nom en 2018: l'Astoria. Mais il a auparavant été connu sous un autre nom: le Stockholm

Moui, je sais, y'a pas trop de soleil!

Enfin, il a navigué sous beaucoup de noms différents après avoir fait les gros titres en tant que Stockholm en 1956, lorsqu'il a par accident , coulé un autre bateau , l'Andrea Doria, par temps de brouillard au large des côtes américaines. Il a été salement endommagé, mais a résisté malgré un gros trou sur l'avant. L'Andrea Doria a coulé.
Yep, j'étais sur un monument historique flottant. Deux pensées opposées m'ont traversé l'esprit
- Mmmm je suis un bateau qui a 70 ans, le plus ancien bateau de croisière encore en service*, j'espère qu'il est régulièrement inspecté...
- Je suis sur celui qui a résisté à un choc frontal, donc c'est du solide!
Il ne paye pas de mine tel quel, mais l'intérieur est magnifique, et sa cloche d'origine est exposée comme une relique, photos ici.
* A l'arrêt depuis 2020 à Rotterdam, quand le covid a eu raison des voyages. Apparemment il y a été endommagé en 2022 par une tempête et a peu de chances de reprendre un jour la mer, vu son âge avancé et la difficulté à revendre un bateau hors d'usage. Ce serait bien qu'il devienne un musée, ou un restaurant, ou un complexe hotelier, car il y a une salle de cinéma, des cabines, une piscine, etc.. en tout cas qu'il ne soit pas laissé à l'abandon ou démantelé.

Et lors d'un arrêt en Irlande nous avons vu ça, un de ces immeubles flottants

Je peux vous assurer que tout le monde dans notre groupe a dit " on préfère clairement notre petit bateau à taille humaine!"
Il y a une bonne raison pour que ce genre de "petits" ( tout est relatif) bateaux soient utilisés pour le Groenland, le Spitzberg, le Svalbard et autres: les Fjords sont étroits et profonds, et un tel monstre aquatique ne pourrait pas y manoeuvrer. C'est une chance pour le milieu naturel fragile, ça évitera les problèmes qu'il y a à Venise.

En tout cas c'était assez surréaliste de monter sur un bateau,  et au bout de quelques jours, au détour d'un couloir, de tomber sur la cloche et l'histoire du navire, et de se rendre compte qu'on est réellement dans un bâtiment ( à tous les sens du terme) historique, dont on avait entendu parler, mais sans savoir qu'il était toujours en service. J'avais toujours cru que le Stockholm avait pu rentrer à bon port, mais trop endommagé ( vu les photos!) pour être remis à flot. Ben non, et j'ai même navigué dessus, la classe!

vendredi 21 mars 2025

Mean Girls club - Ryan Heshka ( BD)

Depuis quelques temps je me tourne beaucoup plus vers la BD indé que j'avais jusqu'à présent laissée de côté vu que je ne la connaissait que peu et que par définition, elle n'est pas grand public ( des tomes souvent chers, dont on ne sait pas s'ils vont plaire, ça freine). ais comme la bibliothèque en a pas mal, je fonce, et je découvre des trucs originaux, moins attendus et très sympas.

Après Kiss thee Sky et son format carré violet, voici Mean girlsClub, dont la couverture toute de noir et Rose fluo m'a attiré l'oeil.
Et ces pin-ups prêtes à en découdre me semblent un bon choix pour le mois de mars.

Ce ne sont pas simplement des Bad Girls, mais des Mean Girls, des filles méchantes.
Dans un patelin de bouseux du fin fond de l'Amérique bien pensentes des années 50, ce club de femmes fatales au sens le plus littéral du terme est la bête noire, enfin, la bête rose, des autorités. Délinquantes en robes moulantes et talons aiguilles, elles fument (et pas que du tabac), picolent, carburent aux amphétamines et s'opposent à l'hypocrisie des moeurs locales.
Toutes ont un passé difficile d'exploitation par les hommes, leurs familles ou les instances politiques et religieuses, et.. elles ne causent plus, elles flinguent!

Sous la direction de leur chef Pinky, elles ont bien décidé de mettre à bas la domination masculine , symbolisée par le très corrompu maire Hamilton (dit "Ham") Hocks ( En gros " Jambon Jarret", un nom qui va comme un gant à cet éleveur de cochons, obsédé par la charcutaille, voyeur, pervers.. un cochon à tous les sens du terme) et un duo de prêcheurs libidineux, qui voient le péché partout mais espèrent surtout se garder les pures jeunes filles de la ville pour eux sous prétexte de les protéger de  ces "démons" qui prônent le libre choix et l'indépendance féminine de manière très musclée.

C'est violent, c'est grossier, on picole, on se dope, on se dispute entre membre du gang, mais ces pin-up à l'esprit punk ne sèment pas le chaos pour le plaisir. Leur objectif est effectivement de sauvegarder leur liberté et de convaincre un maximum de leurs "soeurs" de rejoindre ce combat.
Vouloir les détruire, c'est , ce que ne comprend pas ce goret de maire, leur donner encore plus de pouvoir et de puissance ( le tout symbolisé dans la plus pure veine des comics des années 50 par une transformation dans le plus pur style "Hulk": Pinky, blessée et amputée de son petit doigt (pinky finger en anglais), se transforme en géante ultra-vénère et invincible, elle qui était déjà particulièrement baraquée. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fortes. Le rose "girly" est ici transformé en rose fluo agressif jusqu'à la nausée

J'ai beaucoup aimé ce détournement des clichés des pin-ups: de femmes de rêves pour mâles libidineux, elles deviennent femmes de cauchemar. En clair: vous vouliez les tirer? Elle vous tirent... mais comme des lapins. J'ai kiffé le running gag du mec qui oublie tous les jour de nourrir les cochons de son patron... et qui trouve une conclusion absolument réjouissante. Ou les flics aux patronymes-synonymes " Wiener, Johnson, Dickson, Dick ": tout ça signifiant à peu près en argot "Tête de noeud"

C'est jubilatoire, défoulatoire... et elles révèlent mine de rien la pulsion de révolte, sauvage, que nous cachons toutes. elles ne sont "méchantes" que parce que la société , la corruption, l'hypcrosie, la manipulation les révoltent. Cachées derrières leur pseudos, ces femmes anonymes ( et anonymisées, à l'instar de Roxy la mécanicienne,  parodie de Rosie la Riveteuse, dont le maire est infoutu de mémoriser le nom, et qu'il appelle Rosie, Roselyne, Rosa etc...) sont nous toutes, au delà des lieux et du temps. La vague rose déferle et c'est un tsunami.

Et pour mon grand plaisir, un cosplay trouvé ici, qui reprend la page de présentation des filles. sur un site dédié au style "pin-up en grandes tailles"

dimanche 9 mars 2025

Cow-boy noir - Nat Love

 Quand ce titre-là est arrivé à la bibliothèque dans mes mains pour être couvert, ma première réaction a été " trop bien, je voulais justement le lire".

C'est chose faite.
J'ai un peu évoqué l'auteur via le documentaire sur le far-west, et le second volet du podcast sur l'histoire américaine pour ce qui est du contexte, je vous y renvoie donc, là on va se concentrer juste sur le livre.




Donc, on l'a dit, Nat Love est un cow-boy, un cow-boy noir. Il a passé les 15 premières années de sa vie dans une plantation, d'abord né esclave, puis devenu libre à la fin de la guerre de Sécession. Puis une vingtaine d'années Cow-boy entre le Texas l'Oklahoma et le Kansas, et au moment où il rédige ses mémoires, ça fait une vingtaine d'années qu'il a raccroché lasso et chapeau pour travailler dans les trains Pullman. Le gars a donc eu trois vies bien distinctes, qu'ils nous raconte, la plus grande partie de l'ouvrage est cependant consacrée au far-west et à ses aventures.

Le petit Nat, né esclave peu avant la guerre de Sécession s'est retrouvé libre, mais vivant dans la misère après la guerre. En effet, les anciens esclaves libérés ont pour la plupart continué à travailler comme auparavant, contre le gîte et le couvert pour les mêmes maîtres, sans même parfois savoir qu'ils étaient libres à présent. Et libres de quoi faire, sinon continuer à vivre comme avant? Pour la famille de Nat, les conditions n'étaient pas trop tragiques, leur maître était correct mais il se souvient avoir vu dans son enfance les esclaves des autres maîtres être martyrisés. Par contre la suite a été compliquée parce que ceux qui avaient conscience d'être libre, n'avaient pas d'argent, et devaient maintenant louer un lopin de terre à leurs anciens propriétaires, ce qui coûtait évidemment très cher, avant de pouvoir espérer une récolte permettant de vivre décemment. Comme son père est mort alors qu'il avait une douzaine d'années, il s'est retrouvé très vite a devoir travailler avec sa mère, ramasser des mûres et des plantes sauvages pour aller les vendre à la ville, s'occuper des tvaux de la ferme avec son frère et sa soeur, puis recueillir les filles de sa soeur à la mort de leurs parents. C'est principalement pour cette raison que dès qu'il a eu 16 ans, pour en plus être un poids pour sa famille, il a décidé d'utiliser les compétences développées dans son enfance ( ingéniosité, débrouillardise, résistance physique, aptitudes au travail manuel et au dressage de chevaux, ténacité) pour aller gagner sa propre vie dans l'ouest, en tant que cow-boy.
On ne sait pas s'il a par la suite envoyé de l'argent à sa famille, dont il était visiblement très proche, mais ça paraît logique, même s'il n'en parle pas.
Car oui , Nat était une double rareté: un ancien esclave qui savait lire et écrire, doublé d'un cow-boy instruit. Dans les deux cas ce n'était pas courant.
En revanche, être un cow-boys noir était assez courant, et il ne mentionne son apparence que lorsque ça a une importance dans l'histoire,  et s'il n'en parle pas la plupart du temps c'est que ça n'était pas une vision rarissime. Comme on l'a dit précédemment, un quart à peu près des cow-boys était des noirs ou des métis. On apprend donc que lorsqu'il postule chez un premier propriétaire de ranch, il y avait déjà plusieurs employés noirs, lorsqu'il participe à un concours de dressage de chevaux, ils étaient 6.
Le far-west était dans la réalité moins monochrome que les westerns pourtant en technicolor.

Et bien qu'il en rajoute ( l'émission radio le comparait à Tartarin de Tarascon, il y a du vrai là dedans, tant les événements sont narrés avec un humour picaresque) il n'empêche que ses souvenirs d'enfance agricole, des bêtises faites avec ses copains du village ( aller déclarer la guerre de sécession à tous les nids de guêpes du coin, ou la rejouer en se lançant des pierres, là c'est presque la guerre des boutons), de sa première gueule de bois avec sa soeur et son frère sont réjouissants. On a beau vivre dans la misère et en avoir conscience, on vit quand même en tentant de s'amuser.
Par la suite ce tempérament facétieux, qui ressort facilement après une soirée alcoolisée, continue a se manifester, et notre énergumène est le genre a s'imaginer pouvoir attraper au lasso un canon et le ramener au Texas, ou une locomotive lancée à pleine vitesse.
Spoiler alert: ça ne fonctionne pas. Et au mieux ça se solde par une explication qui fait marrer toute la ville, au pire par un bon KO dans le fossé. Car le gars a une bonne étoile, et s'en sort malgré ses idées contestables et la dangerosité du métier.
Car la vie d'un cow-boy est loin d'être aussi classe que nous l'ont vendue les westerns. Oui il y a les accrochages avec les indiens et les voleurs de chevaux, les rencontres avec certains bandits de grand-chemin plus ou moins connus, les rodéos et les soirées picole après un gros travail. Il n'empêche que pour l'essentiel, il s'agit de s'ennuyer tout l'hiver à la propriété, et de passer la belle saison à rassembler les troupeaux de chevaux ou de vaches qui vivaient en semi liberté sur d'immenses prairies et manifestaient une évidente mauvaise volonté à rejoindre des enclos. A marquer les veaux. A trier les bovins par marque, lorsqu'on en retrouve il est plus simple de les ramener au même endroit, puis de les trier avant de les escorter chez leur légitime propriétaire et récupérer en retour les vôtres, retrouvées par d'autres équipes. En bref un travail fastidieux et très souvent répétitif, où l'un des plus gros danger est en fait le climat et le risque de se perdre: se retrouver en plein milieu de rien, à 125 kilomètres de sa destination, sous un orage dantesque, qui a fait fuir le cheval, avec près de 20 kilos d'équipement à ramener, et en ayant épuisé ses vivres.. il faut être un expert de le survie en milieu hostile pour trouver le moyen de s'en sortir.
De ce point de vue aussi c'est passionnant: une plongée dans un métier qui nous a fait rêver par la manière dont les films le présentaient, la liberté, la vie au grand air, toussa toussa... et qui n'était finalement qu'une vie de gardiens de bestiaux doublé de comptables. Un simple employé à cheval.

Et pour sa troisième vie, car l'évolution rapide des technologies, l'urbanisation des espaces vides, le progrès, ont classé en mois de 30 ans le far-west et ses habitants au rang de légendes pittoresques ( ou de ringardises passéistes), Nat est resté dans la même logique. Le métier avait trop changé, il ne le reconnaissait plus, et bien qu'il ne le dise pas directement, à 35 ans, il était déjà un vétéran et mesurait sa chance d'être encore en vie.
Exit le cheval, vive le cheval vapeur. Après un premier ratage, il a fini par trouver son nouveau travail de porteur des wagons-lits a son goût de voyageur. Ce n'est pas un passéiste nostalgique et au contraire, il se régale de décrire en long en large la modernité et le confort des trains, le fait de pouvoir être à Chicago un jour et en Californie 4 jours plus tard. Et mine de rien avoir l'expérience de veiller sur un troupeau de vache est utile lorsqu'il faut satisfaire.. tout un cheptel de voyageurs 😄

en tout cas c'est une excellent lecture, souvent drôle. Nat est un peu le pote turbulent mais très sympathique à qui on pardonne ses extravagances parce qu'il nous fait rire. C'est un petit coup de coeur,  qui se lit comme on regarde un (bon) film d'action et d'humour.

Etonnamment, j'ai pensé à la chanson " nouveau Western", en me demandant s'il y a 30 ans, MC Solaar savait déjà que finalement pas mal de gens lui ressemblaient lorsqu'il chantait " Hollywood nous berne dans la vie de tous les jours comme dans les nouveaux westerns" ( et oui, j'aime pas trop le Rap SAUF MC Solaar, pour ses textes très recherchés. Les paroles e la chanson sont d'ailleurs très recherchés. Et  je suppose que s'il ne le savait pas à l'époque, il aura, depuis, lu cet ouvrage)

samedi 8 mars 2025

Damoiselle (Série TV)

 Parce qu'avoir mentionné "Libres!" dans le précédent sujet m'a rappelé que je n'avais jamais parlé de cette mini série de TV5 qui parle de la condition féminine à diverses époques ( Renaissance, Egypte antique, Gaule, Résistance, Révolution française, Saint Barthélémy, etc..) via l'humour anachronique ( et la livraison en felouquissimo partout en Egypte me fait toujours marrer)

Et si les femmes de ces époques avaient été des influenceuses, quelles modes auraient elles lancées? et chaque épisode est suivi d'un débriefing par un historien et une historienne ( laquelle n'est plus en seconde saison, sans que j'en sache la raison ) qui explicitent le cadre historique, les événements indirectement mentionnés:
https://www.tv5mondeplus.com/fr/series-et-films-tv/histoire/damoiselle


Evidemment, on ne fait pas qu'y parler de modes, ou de médecine antique, c'est aussi une manière détournée de voir que
- les femmes ont de tout temps usé de produits plus ou moins nocifs pour leur santé, le " il faut souffrir pour être belle" a fait des dégâts depuis que le monde est monde ( la crème dépilatoire à base de coques de noix et pisse d'âne est .. c'est spécial hein...)
- Les modes absurdes ne datent pas d'aujourd'hui, et ce qui nous semble ridicule de nos jours était la classe ultime au XV° siècle ( le front épilé) mais rappelons nous qu'il y a 20 ans, la mode était de s'épiler entièrement les sourcils pour les refaire d'un trait de crayon.. et oui c'est maintenant totalement ringard. La mode est un éternel recommencement.
-Selon les époques, la condition féminine n'était pas si mauvaise que ça, les gauloises avaient la possibilité de divorcer, les égyptiennes antiques pouvaient être médecins... C'est beaucoup parti en sucette avec le monothéisme. Et encore, entre catholiques et protestants même si ce sont différentes branches d'une même religion, les femmes n'étaient pas logées à la même enseigne.

Il y a 2 saisons pour le moment, et j'en espère une troisième, l'actrice est très drôle, l'idée est sympa et ça fait toujours du bien de rappeler que l'histoire n'a pas été faite uniquement de grands noms ( masculins, les gars ont pris soin de se donner le beau rôle) et de dates de glorieuses bataille, mais des micros inventions quotidiennes souvent faits par des gens qui voulaient se simplifier la vie... même si le résultat était parfois contestable.

Tu n'es pas obligée - Ovidie et Diglee

 
Que voilà une lecture rapide parfaite pour le 8 mars et pour rappeler les droits des femmes, et plus particulièrement et matière de relations et sexualité, mais aussi d'injonctions sociales.


On ne parle pas ici des problèmes liés au monde du travail, au plafond de verre ou aux inégalités salariales, puisque le lectorat visé est celui des adolescentes et jeunes adultes. Mais j'aurais beaucoup aimé à cet âge là lire ce genre d'ouvrage. Moi, la " fille grosse et  moche", " habillée comme un sac","la ringarde", "même pas maquillée", et harcelée pendant les 4 ans du collège. Je n'étais pas populaire au lycée, mais j'avais au moins quelques copines, en général, les mal vues: lesbiennes, bisexuelles, punkettes, d'origine étrangère. Les autres victimes de -ismes ou -phobie: sexisme et racisme, grossophobie et homophobie.
Donc autant dire que lorsque l'autrice parle du harcèlement je l'ai vécu. Heureusement à une époque où il n'y avait pas de réseaux sociaux.
Mais oui, j'aurais aimé qu'on me dise qu'être différente, ce n'étais pas être anormale.

Et non, les filles ne sont pas obligées, en vrac, de s'épiler, de se maquiller, de s'habiller sexy, d'avoir des relations sexuelles ou sentimentales si elles n'en ont pas envie, de se forcer pour faire plaisir, d'être hétéro, de se plier à des pratiques tout droit issues du porno ( et l'autrice sait ce dont elle parle, ayant été actrice porno professionnelle: beaucoup de choses y sont outrées, jouées et surjouées- comme dans tout film- effectuées dans des conditions particulières avec de la préparation qui est coupée au montage.. et le tout renvoie une image forcément faussée de la réalité du sexe).
Plus important, l'ouvrage rappelle aussi que forcer quelqu'un à faire ce qu'il ne veut pas est légalement passible de prison; diffuser des photos sans son consentement est un délit, et que dans ce cas, ce n'est pas la victime qui est à blâmer, au contraire, l'autrice insiste sur la nécessité de ne pas rester seule dans son coin, sinon les criminels restent impunis. C'est même sur ça qu'ils comptent.

Inversement, l'accent est mis sur le fait de ne pas participer au harcèlement, et au contraire d'être solidaire avec la victime.. parce que dans le fond , ça peut arriver à tout le monde.

Et de fait, ça arrive à toutes. D'un point de vue social. Quoi qu'on fasse, on est jugées.
L'ouvrage est court et ne part pas forcément dans ces considérations, mais il faut quand même préciser que socialement, comme le dit un proverbe japonais " le clou qui dépasse appelle le marteau", et lorsqu'on s'écarte tant soi peu de la norme, ça a un coût psychologique. Il faut s'apprêter à faire face à tout ce qui va se dire. Et pour être armées et y faire face, ça commence par ne pas culpabiliser de sortir du rang. Qu'on ne se leurre pas ça m'a pris plus de 20 APRES l'adolescence.
Je suis passée par la case: ils ont raison, je devrais être plus féminine. Je devrais me mettre en jupe. Je devrais mettre des talons. Je devrais me maquiller.
Et la vérité, c'est que je ne me suis jamais reconnue dans les clichés de féminité qui me sont proposés, comme s'il y avait un modèle unique, et que tout écart soit une anormalité. La vérité, c'est que je n'aime pas porter des jupes hormis quand je le décide. Que je déteste porter des chaussures à talons, vu que j'ai un sens de l'équilibre hasardeux. Que je n'éprouve ni l'envie ni le besoin de me maquiller tous les jours ou de porter tout un tas de bijoux. que ma peaux fragile se porte infiniment mieux depuis que j'ai cessé de camoufler mes imperfections sous des produits qui ne faisaient qu'en causer plus. Que je n'ai jamais eu aucune envie de me marier et d'avoir des enfants, malgré les " tu verras quand tu seras grande". Que je suis bien toute seule et que je n'ai pas vraiment envie que ça change.
Il faut dire qu'ayant grandi sans recevoir la moindre validation masculine, ce n'est pas à plus de 45 ans que je vais la rechercher, je m'en passe bien.

MAIS, il faut être prête, quasiment au quotidien, à avoir droit à des questions, des demandes de justifications par des gens qui parfois ne vous connaissent même pas. et ça demande d'atteindre un niveau de je-m'en-foutisme suffisant pour ne plus se laisser atteindre et une maitrise du clouage de bec
Le débat peut vite évoluer comme ça: " t'es trop grosse", " oui et?"" ben t'es moche" " alors ne me regarde pas / te plaire n'est pas mon objectif de vie" "non mais si tu continue comme ça, tu finiras vieille fille" " c'est bien mon objectif" " oui mais tu mourras seule!" " on meurt toujours seul, même sans une catastrophe ferroviaire où il n'y a pas un survivant, toi seul/e peut faire l'expérience de ta propre mort" " ça te fait pas peur?" "non" ( et avec un truc comme ça, je vous garantis que l'autre ne reviendra pas à la charge, puisque "tu mourras seule" est un fait, pas une menace, mais par contre la personne qui le dit vous donne exactement son point faible: elle est mal à l'aise avec le thème de la mort, et ne sait plus réagir face à ceux qui en parlent librement.

Mais, c'est bien de commencer la prévention contre les stéréotype sexistes ( et franchement j'aimerais bien en voir une déclinaison pour lutter aussi contre les stéréotypes sexistes et injonction à un idéal de masculinité tout aussi ridicule que les pressions faites sur les femmes. Parce quand on voit ceux qui se proclament "mâles alpha", c'est mal parti pour que les garçons puissent comprendre qu'on peut être un homme sans être un blaireau)
Habituellement je ne suis pas fan des dessins de Diglee ( surtout pour une question de colorisation numérique, j'ai vraiment du mal avec ça, et c'est pareil pour Pénélope Bagieu, c'est juste pas mon truc graphiquement) mais là, ils vont bien avec le texte, apportent une touche humoristique et pertinente, avec le détail qui fait mouche ( l'affiche de la fille qui médite, ou le sac de celle qui va chez le gynécologue), et surtout il y a des grandes des petites, des rondes des maigres, de toutes ethnicités et ça c'est franchement cool.



Pour les plus grandes, je vous rajoute la courte série Libres! des mêmes autrices qui est très sarcastique
J'aime beaucoup le conte de fée du premier épisode ou l'idée de s'inscrire à un cours de sport pour péter les clichés sexistes ( l'ironie de l'histoire étant que se muscler le dos est en fait une bien meilleure idée que de se faire gonfler les nichons et les fesses, où de faire des squats pour gonfler du Q, puisqu'avoir un dos musclé permet de lutter contre les effets secondaires de... euh.. la bipédie). Sinon je valide l'idée d'un homme de ménage Q nu en pull mohair, rien que parce qu'elle est drôle.
dommage, il n'y a que 10 épisodes accessibles sur les 20 existants.
https://www.arte.tv/fr/videos/103450-004-A/libres/

vendredi 28 février 2025

défi "100 disques dans l'année" volume 2, piste 2: février

 alors que m'a proposé Bing pour le mois de février? Cette fois, il fallait me représenter avec un café et des crêpes, mais visiblement, pour Bing,crêpes et pancakes, c'est du pareil au même.

les écouteurs sont n'imp', mais le texte, qui n'aurait pas dû être là est juste Et j'aime l'idée que l'image soit une pochette de disque. Autres erreurs, les couverts, les écouteurs champignons et le.. la.. guitare en lamelles?

Bon c'est le mois de la culture afro-américaine, et forcément, en musique, il y a de quoi faire

Ecoutes (12)
Natalie Cole - Inseparable (1975, disco)
Natalie Cole - Natalie (1976, disco)
Rhoda Scott - Take a Ladder ( 1968, gospel, jazz, instrumental)
Thelonious Monk - The genius of modern music 1 (1951, jazz, instrumental)
Parliament - Up for the down stroke (1974 disco funk), ★coup de coeur monumental pour le très original The Goose, 9 minutes de kif hypnotique
Angelique Ionatos / Katerina Fotinakis - Comme un jardin la nuit ( 2009 folk grec)
Parliament - Chocolate City ( 1975, disco/ funk)
Parliament - Mothership connection ( 1975, disco/funk)
Desmos- Nerantzia (2022, instrumental, folk grec)
Stevie Wonder - The jazz soul of Little Stevie ( 1962, soul)
Stevie Wonder - Tribute to Uncle Ray (1962 Rythm and blues) 11ans, le gamin a 11 ans et sort 2 albums en une année
Meat Loaf - Bat out of Hell II ( 1993 rock)★ pour ceux qui ne connaissent de ce disque que " I would do anything for love", écoutez tout le disque. Je n'aimais pas trop cette chanson un peu nunuche à sa sortie, mais le clip de Michael Bay était original et travaillé. Mais sérieusement tout l'album est énorme, et  j'oublie parfois à quel point j'adore la voix du chanteur
allez, juste pour le plaisir, Bat out of Hell ( du premier album) mettez les sous-titres c'est drôlissime, de voir le décalage entre ( musique pleine d'entrain, douce et inspirante) et ce que racontent les paroles


Avec les 12 du mois dernier, j'en suis à 24, je tiens le rythme!

Podcasts / Livres audios: " Monk, quand un jazzman raconte un génie" (livre audio) de Laurent de Wilde (c'est long donc je continue), toujours les lives de Schkopi sur Twitch et un nouveau venu " loin du ciel", qui malheureusement diffuse le mardi matin, donc si je travaille sur ordinateur, je peux l'écouter en même temps, mais ce n'est pas possible quand il y a réunion... ce qui est le cas presque tous les mardis matins. Et le jeudi matin, mais là, c'est carrément impossible, je travaille en public le jeudi matin. C'est un jeune pianiste et saxophoniste qui propose des sessions d'impro sur twitch entre 9 et 11h00.

Pratique: vais-je faire mieux niveau basson, vais-je trouver l'occasion de chanter?
Piano 17h30, c'est moins bien qu'en janvier, mais j'ai eu beaucoup de choses à faire hors travail, des soucis de santé, et... février n'a que 28 jours au lieu de 31, ça joue!
Basson: 15h15, c'est mieux qu'en janvier, mais forcément comencer le 1° du mois par une grosse répétition + concert, ça dope les résultats!
chant: pas eu du tout le temps :(


autres images

cadrage sympa avec le centrage sur les pancakes

il a essayé de raconter un histoire, mais...je ne porte pas de pantalons troués et le 3 qui se promène, c'est parce que je lui ai dit 3X3cms ( donnée qu'il n'a pas non plus prise en compte).Ha, et ça ce sont plutôt des gaufres les gars... et on ne boit pas la pâte à crêpes industrielle dans une tasse en s'éclairant à la bougie!

j'ai failli sélectionner celle là, pas trop pleine d'erreurs

Mais je note que l'IA me voit toujours bien mieux roulée que je ne suis et quasiment toujours blonde européenne, par défaut. Je ne lui ai donné aucune instruction autre que " femme/ cheveux longs/ pantalon" concernant l'apparence et c'est déjà un problème de voir qu'elle sort une représentation stéréotypée d'étudiante blanche de 15 à 25 ans (une seule image me représente avec des tresses afro, en été). Oui, ça me chiffonne!

dimanche 23 février 2025

Noire , la vie méconnue de Claudette Colvin (BD) - Emilie Plateau

 Une lecture rapide, très rapide, car il s'agit d'une biographie en BD destinée avant tout à un public de jeunes lecteurs, adaptée d'un essai de Tania de Montaigne. Et comment parler à un jeune public français d'une époque , de lois, et d'un pays dont ils ignorent probablement tout?

C'est ce que cette petite bande dessinée ( format A5) tente de faire, de manière simple, avec un graphisme pertinemment en noir, blanc.. et nombreuses nuances de marron, tout comme le teint des gens que l'on appelle par abus de langage " noirs".




Et donc, il faut essayer de s'imaginer: qu'est-ce que ça fait d'être mis de côté à cause de son apparence, quand on est une lycéenne de Montgomery en Alabama, dans les années 50. De s'entendre dire qu'on ne pourra probablement pas faire des études de droit parce qu'on est née du mauvais côté de la loi et de l'american Way of life.
Qu'on n'a pas le droit d'aller au cinéma, de rentrer dans les mêmes magasins, de boire à la même fontaine, d'avoir accès aux même soins de santé que ceux , que par le même abus de langage on appelle les "blancs"

Et que lorsqu'on est assise tranquillement dans un bus, ces gens qu'on ne connait pas ont tout a fait le droit de vois faire lever et vous prendre votre place, simplement parce que la loi les y autorise. Et que le refus d'obtempérer, peut vous conduire en prison. Même une lycéenne.
Qui se voit accusé de fraude, de refus d'obtempérer, et d'agressivité envers les policiers pour avoir refusé. Adieu les études de droit quand on a un casier judiciaire mentionnant une agression envers les policiers.

Difficile de l'expliquer et même pour moi aussi c'est absurde. Et c'est pourtant ce qui s'est passé, une lycéenne a réellement été jugée et condamnée pour voie de fait sur les représentants de l'autorité simplement pour avoir résisté.
L'histoire est assez vite tombée dans l'oubli, malgré le soutien de plusieurs personnes envers Claudette, dont l'encore anonyme Rosa Parks.
Les femmes ont manifesté, boycotté les bus, et faute d'une action véritablement concertée, le boycott a tourné court. ce n'est que lorsque Rosa Parks a, à son tour décidé de se faire, volontairement arrêter, pour le même fait, que l'histoire a fait boule de neige.
Oui mais..
C'était sans compter sur la récupération du mouvement social des femmes par les hommes, qui ont décidé de mettre en avant celle qui leur convenait le mieux - mais sans la laisser s'exprimer. Si Claudette a été la première à s'élever contre une situation injuste, c'est Rosa que l'on a retenu, lui forgeant une image de pauvre couturière inoffensive, alors qu'elle était une militante engagée. Oui mais, Claudette, encore mineure, avait une relation avec un homme marié, blanc qui plus est, et était enceinte. Ce n'est pas l'image que les hommes d'église et politique voulaient donner de leur mouvement: on lisse l'image de la militante, et on cache la " fille dépravée" ( en oubliant commodément que beaucoup de mineures vivant dans la pauvreté devenaient les maîtresses d'hommes mariés, simplement pour pouvoir manger à leur faim)

Mais c'est bel et bien Claudette, effacée du mouvement, qui a été la première a initier la révolte contre des lois dont, ironie du sort, les édiles locaux prétendaient qu'elles étaient là pour éviter les désordres et la violence. En créant une inégalité inacceptable et en contradiction avec les lois fédérales (l'organisation des états-unis est un sacré sac de noeuds entre ce qui dépend de l'organisation fédérale et ce qui dépend de l'état au niveau local, et ce n'est pas rare que ce qui est interdit dans un état soit autorisé dans celui d'à côté, ce qui crée aussi des inégalités entre les citoyens de deux villes distantes de quelques kilomètres, mais situées dans deux états différents). Et s'il y a bien un terreau parfait pour la révolte, c'est l'inégalité.


Malheureusement la situation actuelle ne fait que rappeler que si la ségrégation a été abrogée sur le papier, elle existe encore dans les têtes, et certains mouvements politiques aimeraient bien revenir en 1950.
Et de ce point de vue là, je pense que ce petit ouvrage est un bon début pour expliquer à quel point les " acquis sociaux" sont d'abords des "conquis" sociaux , et toujours fragiles. Et à quel point les luttes doivent être perçues dans leur ensemble: on ne peut pas s'opposer au racisme sans lutter également contre le sexisme, et la pauvreté, et sans garantir aux mineurs le droit à l'égalité des chances. autant dire que dans le cas de Claudette, femme, noire, mineure et pauvre, il y avait de quoi lutter sur tous les fronts. Elle est toujours vivante, et a 85 ans cette année.

vendredi 21 février 2025

Documentaires Netflix blues, jazz, soul

L'été dernier (oui, j'ai pris de l'avance), j'ai profité d'avoir un accès gratuits à Netflix dans la location où j'étais pour mater quelques documentaires et films musicaux.
Il y a eu Rocketman, très bonne ( de mon point de vue) comédie musicale, sur, autour et avec les chansons d'Elton John, j'en parlais ici l'an dernier.

Mais aussi 3 documentaires sur le thème du blues, de la soul et du jazz, issus d'une collection intitulée " Remastered". Donc allons y, non dans l'ordre où je les ai regardés, mais dans l'ordre chronologique


- Devil at the crossroads, le plus court ( 40 minutes), évoque sans grande surprise, Robert Johnson, le prétendu pacte avec le diable, dont on prouve qu'il est un trope de la culture Hoodoo, variante USA du vaudou haïtien, et qu'on retrouve sous différentes formes dans plusieurs chansons de blues. donc Si Robert Johnson et l'enquête menée pour trouve des traces de ce mystérieux et néanmoins mythique bluesman à l'influence colossale, le documentaire évoque d'autres choses intéressantes. L'idée que le blues est "la musique du diable" ne vient pas uniquement des chansons aux thématiques "diaboliques" de Robert , ni de son habitude de s'entraîner à améliorer son jeu de guitare avec Ike Zimmerman dans un cimetière ( pour une évidente raison " ici, que tu joues bien où mal, personne ne viendra se plaindre"), mais de la rivalité entre blues et gospel, prêchée par les églises locales. Pour une question de gros sous. Les musiciens de gospel à l'église gagnaient peu, les bluesman qui animaient la taverne locale étaient payés, et bien mieux qu'en trimant aux champs. La population allait le samedi soir dépenser son maigre salaire au troquet pour boire, manger, faire la fête en écoutant de la musique et, souvent, n'aveient plus un sou à donner à la quête le dimanche matin. Les prêcheurs ont donc décrété que le blues qui leur " volait" leur pécule était une musique diabolique et qu'aller l'écouter ou pire, en jouer, c'était encourir la damnation éternelle.
Cette rivalité musicale entre deux courants pourtant jumeaux en matière d'origine, mais l'un parlant de vie éternelle dans la félicité, et l'autre des tracas du quotidien, a donc été montée de toute pièces pour une histoire de sous. Qui a perduré pendant des décennies, au point que des musiciens jouant des deux styles le faisaient en douce de l'église pour ne pas s'attirer les foudres des croyants.
Et leurs descendants, la soul pour le gospel, le rock pour le blues ont fini par se réconcilier lorsque des gens comme Ray Charles ont décidé de faire fi des barrières. Mais c'est bien Johnson qui est cité comme père spirituel du Rock par Taj Mahal ou Keith Richards.
Les seuls diables de l'histoire sont la misère, l'alcool, et l'exploitation dont ont été victimes les travailleurs pauvres et noirs des USA. Lorsqu'un bluesman se plaint dans une chanson de sa femme injuste qui le maltraite, le vire de la maison, garde l'argent pour elle, le tabasse, il faut comprendre qu'à l'époque de l'esclavage c'est le maître qui est désigné indirectement. Et à l'époque de la ségrégation, c'est la société dans son ensemble. Ce documentaire est un bon début pour appréhender rapidement  l'importance musicale et culturelle du blues et de Robert Johnson

Et j'ai  bien aimé la solution choisie, sous forme de séquences animées en ombres chinoises, pour pallier le manque de sources visuelles sur Robert Johnson ( 2 photos connues à l'époque du documentaire, une troisième a été trouvée depuis, prise le même jour ( voir les plis sur le rideau) que celle à la cigarette.  Elle nous présente cette fois un Robert souriant, fier de montrer sa guitare à l'objectif.


- The Two killings of Sam Cooke: Après Robert, mort empoisonné à 27 ans, c'est Sam, mort à 33 ans dans des circonstances très mystérieuses et probablement liées à son engagement politique, qui est à l'honneur. Officiellement tué en cas de légitime défense par une propriétaire d'hôtel, après qu'une prostituée se soit plainte d'avoir été enlevée par lui. Les deux femmes avaient des accointances avec la mafia, beaucoup d'argent a disparu ce jour là, mais l'affaire a été étouffée parce que Sam était un musicien, noir et commençait à faire un peu trop parler de lui.

Chanteur de Gospel qui s'était réorienté vers la soul, il commençait à développer des thèmes un peu trop politiques, et son amitié avec Martin Luther King posait problème au gouvernement. D'autant que Sam était riche, ultra populaire et influent, ça aurait pus donner à d'autres noirs l'envie de la suivre Raison1 de s'en débarrasser.
Il avait décidé de fonder sa propre société de production, dans une industrie de la musique noyautée par la mafia, et avait reçus des menaces très directes, dont plusieurs personnes ont été témoins, de la part de mafieux. Raison n°2.
Il s'était rendu compte que son associé dans la maison de production était en train de le doubler par contrat, et qu'il se serait retrouvé salarié de son associé s'il n'avait pas lu le contrat, il s'apprêtait donc  à licencier l'individu. Raison n°3.
Laquelle a été la principale? difficile à dire, car l'enquête a été bâclée, trop de gens bénéficiaient de sa disparition. Il en reste une triste histoire qui ne sera jamais élucidée, un poignée de disques  enregistrés par un chanteur à la voix magnifique qui était entrain d'obliquer vers une seconde partie de carrière encore plus passionnante, et la splendide chanson " A change is gonna come" devenue un hymne des mouvement civiques. Malheureusement, Sam, mort fin 1964, n'aura vu ni le succès de sa chanson, ni la fin de la ségrégation. Mais c'est aussi un moyen de rappeler que la lutte pour l'égalité ne se fait pas seulement via de longs meetings politiques, une lutte armée, aussi et tout autant par le "soft power" qu'est l'art, et en particulier, la musique, sont une fabuleuse manière de vaincre les résistances.


What happened, Miss Simone?: après le blues et la soul, place au jazz (encore que, on l'a dit, plus le temps avance, plus les genres sont poreux). Avec le paradoxe que Nina Simone est devenue une vedette précisément dans un domaine qui n'était pas celui qui l'intéressait.
Son truc c'était le piano, elle n'est devenue chanteuse que parce qu'on le lui a demandé, avec une belle augmentation à la clef, dans le restaurant où elle jouait. Sa voix de mezzo a fait le reste. elle est devenue pianiste de jazz, alors qu'elle se passionnait pour la musique classique et Bach en particulier, mais a échoué à un concours de musique classique simplement à cause de sa couleur de peau. Elle a donc joué ce qu'on attendait d'elle, du jazz et de la soul, mais en les infusant discrètement de sonorités et de techniques classiques.
Et comme Sam Cooke, elle a développé au fil du temps un militantisme social, influencé par les black Panthers et Malcolm X dans son cas. Mais si Sam penchait vers un côté pacifiste, Nina, plus rebelle et agressive, allait vers la lutte ouverte et la détestation des blancs en général.
Lorsqu'elle elle monte en scène pour un concert, c'est de la manière dont un boxeur entre sur un ring. Sa musique c'est son combat. Ce n'est que bien plus tard, après des années d'errance physique ( au Liberia, en suisse, en France, en Hollande) et médicale, qu'une psychose maniaco-dépressive qui lui pourrissait la vie ainsi qu'à ses proches, a finalement été diagnostiquée et soignée lui permettant de vieillir un peu plus en paix avec elle-même. Nina n'est pas une femme aimable, mais c'est une femme passionnante, au talent indéniable. en plus d'une illustration du plafond de verre auquel même une musicienne hyper talentueuse a pu se heurter, du fait d'être à la fois une femme, et noire aux USA dans les années 1950.

Donc trois documentaires, de durées diverses, sur 3 musiciens marquants, dans 3 genres différents. Je réfléchissais au paradoxe, et à l'ironie, que la musique crée par une communauté opprimée et muselée, déplacée d'un continent à l'autre, ait pu être à l'origine de TOUTE la musique actuelle mondiale: rock, hard rock, disco, funk, rap, électro... les genres majeurs actuels dérivent tous à divers degrés du blues et du gospel, et de leurs évolutions. Et trouver un écho jusqu'en Europe et en Asie ( le jazz au Japon, c'est vraiment un truc énorme), en se métissant (ironie, bis) aux cultures locales. Il est parfois difficile d'entendre à priori l'influence afro-américaine dans du rap russe, de l'électro d'Asie Centrale ou du metal d'Inde, et pourtant, c'est bien le cas, de manière de plus en plus imperceptible au fil des décennies, comme le métissage des populations devient de plus en plus complexe à retracer dans le temps d'ailleurs. et c'est quelque chose qui me fait plaisir. Plus les choses se mélangent, moins elles sont définissables et plus ça me convient. Nina a mélangé sa musique de prédilection avec celle de la communauté d'origine pour obtenir quelque chose de nouveau, et ça me parle.

Et là je me dis, vous imaginez ce trio? Robert à la guitare, Nina au piano, Sam au chant?