Toujours avec mon critère de livres courts, pour pouvoir les lire dans les transports en allant à la fac.
Mais là, Diotime était vraiment très court, donc j'ajoute un second titre du même auteur.
Commençons par Diotime, il s'agit d'un court roman.. ou d'une longue nouvelle qui se passe dans l'antiquité. Diotime, comme on peut le supposer à son nom, est grecque. Une Grecque antique, qui avec sa famille du côté turc, voire perse de la Grèce. et ce sont ses années de jeunesse qu'on va suivre depuis sa petite enfance jusqu'à l'âge de se marier soit.. 14 ans.
Oui, c'est l'antiquité, je rappelle. Ce qui fait passer un peu mieux la pilule c'est qu'elle est motivée pour ça, c'est que c'est elle qui tanne ses parents pour leur imposer le futur mari qu'elle a choisi.
Car Diotime est une forte tête, élevée presque plus par son grand-père Cambyse, chef de clan redoutable mais qu'elle ne craint pas, que par ses parents qui ont bien du mal avec cette fille si peu féminine: loin de l'idéal de la parfaite femme au foyer grecque, Diotime descend d'une tribu de " fils des lions", qui révèrent les dieux lions, lors de chasses rituelles annuelles et de cérémonies quasiment chamaniques.
Diotime, eu égard à son statut social et à sa compétence de chasseresse est d'ailleurs la seule femme conviée aux rites, et son caractère bien trempé impressionne beaucoup les hommes, qui semblent apprécier cette graine de femme à poigne.
Et pour faire ses preuves dans le clan de Diotime, et donc prétendre à la fille du chef, il faut chasser les lions, ce qui pose un problème à l'heureux élu, un homme raffiné et délicat, navigateur venu de la "vraie" Grèce, qui va donc devoir se livrer à un rite qu'il considère comme barbare, dans le cadre d'un culte dont il se fiche comme d'une guigne, mais pas le choix, s'il veut obtenir l'aval de la famille de Diotime, il va devoir tuer un lion.
Tout va a peu près bien dans cette histoire.. jusqu'au moment ou Diotime et son fiancé rencontrent.. un vieux sage hindou à dos de mule qui est venu par là via la route de la soie et va les initier à la pensée orientale. Là, ça part vraiment en vrille. Et le récit perd franchement en intérêt à ce moment là, j'ai pu finir juste parce que le livre était très court, mais ce personnage qui fait irruption comme un cheveu sur la soupe m'a cassé tout intérêt, je dois dire. Dommage.
Et comme le livre était ultra court, j'ajoute un autre, tout aussi court mais très différent.
Bienvenue dans la campagne belge des années 20, le narrateur (l'auteur?, les deux semblent vraiment se confondre cette fois), prénommé Billy, va nous raconter ses premiers émois sentimentaux: en plein été, lui , ses frères et soeurs, cousins et cousines- de bonne famille! - sont invités à aller jouer avec les enfants d'une autre famille, tout aussi distinguée.
Il fait connaissance ce jour là d'Inngué, blondinette en robe bleue âgée de 8 ans, le courant passe très bien entre eux, ils n'espèrent rien tant que se revoir quelques jours après, mais un risque d'épidémie fait tomber les projets à l'eau. Il ne reverra plus Inngué que brièvement à la sortie de la messe.. et ne se reverront finalement plus du tout après les vacances. Billy va donc la revoir le plus possible en rêve.
Malgré tout, il n'a jamais oublié cette petite fille espiègle...dont on sait dès l'avant propos qu'elle est morte dans un accident à peine devenue adulte.
Un des premiers textes publié sous pseudonyme de Bauchau alors âgé de 20 ans et publié en 1936. Et préfacé pour une réédition en 2011 par l'auteur âgé de 98 ans, qui revient sur l'évolution de son écriture au fil du temps, et surtout sur la disparition non seulement d'Inngué, mais aussi avec elle, d'une époque, d'un temps qui ne peut plus alors être qu'un rêve, encore plus que dans les années 30. Cette préface, au passage me fait un plaisir immense, la clarté d'expression de ce très vieux monsieur fait plaisir et donne envie de devenir nonagénaire. Nostalgique, évidemment,d'une époque irrémédiablement révolu, mais sans pathos, sans regrets (Bauchau est mort en 2012 à quelques mois de son 100° anniversaire)
Donc oui des deux, sans être un coup de coeur absolu, j'ai largement préféré le récit autobiographique ( à rapprocher des souvenirs d'enfance de Tranströmer dont j'ai parlé cet hiver, tiens). Je lirai donc à l'occasion d'autres textes de l'auteur pour lui donner une chance de me convaincre, ce que je fais en général quand j'ai du mal à me faire une opinion sur 2 titres seuls.
parce que ça me fait plaisir: Henri à 84 ans. La classe et le sourire. Je n'ai jamais connu mes grands-pères mais c'est exactement comme ça que j'imagine au moins l'un des deux. |
24 avril, c'est le jour d'Henri |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire