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jeudi 22 février 2024

Polychromie musicale (10) - Disco, la bande son du renouveau ( documentaire , 2024, durée limitée)

J'avais prévu de parler du funk, mais.. voilà qu'Arte me sert un sujet sur un plateau en or incrusté de brillants. Ou plutôt me sert un sujet brillant comme une boule à facettes, sous la forme d'un documentaire en 3 parties (3 fois 50 minutes), à voir rapidement, c'est à dire jusqu'au 2 mars 2024. Oui, je sais c'est court.

Mais c'est l'occasion d'évoquer le disco pas seulement sous l'angle d'une musique absolument parfaite pour faire la fête, mais sous l'angle sociologique: son apparition dans les clubs confidentiels de New-York ( ceux fréquentés par les populations "en marge", c'est à dire, femmes, noirs, métis, latinos américains, et ceux que l'on appelait pas encore la communauté LGBT...) en a fait un étendard non seulement culturel mais aussi politique, donnant une vraie visibilité à ces "marginaux" qui sont en fait un bon paquet de gens, avant de conquérir la planète. Et évidemment, qui dit revendications dit aussi oppositions de la part des traditionalistes et intégristes religieux.
Oui je sais, c'est un raccourci, mais la boule à facette c'est quand même LE symbole du disco.

J'étais jeune au moment de la fin du disco, et pour moi c'était surtout une musique super entraînante, et je ne comprenais pas du tout pourquoi "les grands" trouvaient ça nul, parlaient de décadence, de fin de la civilisation, tout ça.
Force est de constater que 40 ans plus tard, le disco n'a rien détruit, bien au contraire, c'est une fois de plus une preuve que la musique et la joie de vivre peuvent dépasser les frontières des pays et des communautés, et c'est bien. Mais il y a toujours des gens à qui la mixité sociale, culturelle et ethnique ne plait pas, et qui en plus, veulent empêcher les autres de s'amuser. Ca je l'ai appris en grandissant. Par contre je trouve toujours ça aussi incompréhensible quel que soit le genre ( on a eu droit à ça pour le rock, pour le punk, pour le rap, avant ça pour le blues... et on peut remonter jusqu'à l'Ars Nova hein, dans le discours de vieux schnock "c'était mieux avant, de nos jours les jeunes écoutent vraiment de la daube et n'ont aucun sens des valeurs".

Et c'est tout l'intérêt de ce documentaire, mettre en avant la subversion sous les paillettes. Je kiffais déjà pour le côté rythme entraînant, mais ça me fait encore plus plaisir de avoir qu'il y a derrière un sous-texte politique. Comme d'ailleurs auparavant le jazz, le blues, le rock, le rock psychédélique , et bien d'autres. Et effectivement l'apparition du disco est concomitante aux mouvements pour les droits sociaux, contre la guerre au Vietnam, et à la remise en cause de l'American Way of Life qui concernait finalement bien peu de gens. Certains privilégiés de l'époque témoignent avoir ouvert les yeux sur leur propre statut de privilégies via la musique, et rien que pour ça, c'est important de le dire.
D'autres personnes tout en bas de l'échelle sociale: les femmes noires (dont on apprend qu'un rapport gouvernemental les avait considérées comme " sources de tous les problèmes des familles noires" rien que ça, parce qu'elle étaient supposées trop dirigistes, trop matriarcales dans un état qui valorise le patriarcat. Je n'ai même pas de mot pour exprimer à quel point je trouve ça con), venues pour la plupart de la saoul et du gospel ont pu soudain avoir une audience internationale. Et surtout le disco leur a donné un nouveau mode d'expression pour sortir de l'image " gentille", à l'opposé du rapport gouvernemental, que leur collait les labels du genre Motown. Hop, les plumes, les paillettes, les matières brillantes, l'extravagance!

Et les chanteuses évoquent le fait que le disco leur a aussi permis de chanter sur de nouveaux thèmes, parlant de leur difficultés quotidiennes, y compris la violence et l'énergie nécessaire pour quitter un mari violent. C'est aussi de ce genre de libération que parle le disco, après des décennies de chansons sirupeuses (qui étaient les seuls textes qu'on donnait aux chanteuses à l'époque, la femme désespérée d'avoir été quittée, tout ça...)

Une autre chose qui est évoquée c'est l'évolution technique qui a été influencée et a influencé le disco: nouveaux amplis , apparition du mixage qui a transformé de job de DJ.
Je note ce que dit l'un d'eux " n'importe quel disque passable peut devenir un tube s'il est diffusé régulièrement à la radio". Et j'ai envie de dire que ça n'a pas changé, maintenant ce sont les playlist de Deezer et Spotify, où les producteurs diffusent de partout le truc qu'ils veulent vendre, faisant gonfler le taux d'audience, et c'est comme ça qu'on se trouve encore et encore avec des morceaux - et des artistes - pas forcément novateurs, inventifs ou originaux qui sont au sommet des ventes. Et qu'invariablement, c'est LE morceau pas diffusé, planqué au fond d'un disque, qui va être une pépite: trop original, trop audacieux pour la radio.
Ce que nous dit le documentaire c'est qu'à l'époque les DJ choisissaient la musique qu'ils diffusaient en fonction de leurs gouts, et non de la popularité radiophonique, ce qui a permis par exemple la découverte et la diffusion internationale de Manu Dibango, artiste Camerounais édité chez un label inconnu de son pays, qui a été popularisé non par la radio mais par la diffusion en discothèques.

Je dois avouer que je regrette de ne pas avoir eu l'âge d'aller danser à cette époque, quand j'ai eu 18 ans, c'était en 1995 et déjà la musique diffusée n'était pas de mon goût, et en effet, c'était exactement la même chose qui était matraquée partout. aucun intérêt pour moi, je ne suis quasiment pas allée en boîte de ma vie parce que je m'y ennuyais terriblement. Alors que, si tu balances du disco, du funk ou du hard rock dans une soirée, je suis déchaînée. Et en concert je ne vous en parle pas...laissez un bon mètre de sécurité autour de moi.
Mais en plus à l'époque, donc mi-années 1990, mieux valait éviter de dire au lycée qu'on aimait certaines choses labellisées " musique de vieux", surtout si l'on était déjà cataloguée "la meuf bizarre". C'était l'époque Nirvana, Pearl Jam, Sonic Youth, Red Hot... la période grunge, et hors de tout ça, tout était considéré comme ringard par mes camarades, comme si on ne pouvait aimer qu'un seul type de musique. Donc, même si certains devaient kiffer le disco ou le funk, sans parler d'autres styles plus anciens, ils ne le disaient pas non plus pour éviter de se faire critiquer en boucle. L'éclectisme était plus ridiculisé que valorisé. Je ne sais pas exactement ce qu'il en est actuellement, la nouvelle génération est elle moins sectaire que la mienne? Aucune idée!

En tout cas de ce que je peux voir sur le net, par un retournement de situation, le genre est en train de revenir et d'être redécouvert, par des gens plus jeunes que moi (qui kiffent donc la musique de leurs grands-parents... alors que bon, moi, le paso doble, la chanson réaliste et Maurice Chevalier, c'est pas du tout ma came quand même!). Mais sans souci, rejoignez-nous, vous êtes les bienvenus.
Et voir ces images d'archives, où tout le monde s'amuse, sans distinction d'apparence, de catégorie sociale ou d'orientation, ça me fait un immense plaisir, à une époque où justement tout semble de plus en plus cloisonné, segmenté. Ce n'est peut-être pas un hasard si c'est justement un style fédérateur qui est redécouvert au moment il y a de nouveaux murs à casser.


Et puisque le documentaire ne va pas rester en ligne très longtemps, voilà quand même quelques-uns des morceaux qui y sont mentionnés comme des jalons importants de cette révolution culturelle.

Sortez les chaussures à plateforme, on va danser!

Partie 1: la révolte de ceux qui dansent. Apparition, contexte social, cette partie met l'accent sur les petit clubs et la communauté LGBT, pour qui ils étaient un lieu de liberté, de socialisation et de prise de parole en sécurité . Et donc des foyers de prise de conscience politique. De New York à Philadelphie.
Girl, you need a change of mind - Eddie Kendricks. Il faut changer de point de vue, c'est exactement le programme du mouvement disco.


Soul Makossa - Manu Dibango, probablement une des premières vedettes internationales africaines.

Mention spéciale à Earl Young " Disco Daddy", batteur haut en couleur qui explique que faute d'argent pour se payer un instrument, il a d'abord appris à jouer tout seul en tapant sur des annuaires et des boîtes vides. C'est une excellente idée! Et qui a presque inventé à lui seul la rythmique disco. D'ailleurs, c'est à lui qu'on doit Disco Inferno :)
The love I lost - Harold Melvin a the blue notes ( & Earl Young, donc)

Love is the Message - MFSB ( Mother, Father, Sister, Brother.. entre le titre, le nom du groupe, et le style, très gospel, je me demande si c'est du disco instrumental ou de la musique religieuse! Mais purée ce saxo, quel bonheur!). Message anti-guerre en pleine guerre froide, la couverture est assez claire.

Love's theme - Love Unlimited Orchestra  (Barry White), devenu un hymne de la cause LGBT parce que diffusé en masse dans une île populaire pour ses clubs gays (le Mykonos américain en gros)

Rock your baby - George McCrae, un des premiers tubes à avoir eu un succès jusqu'en Europe, et un des premiers chanteurs disco à avoir fait une vraie tournée européenne.

Partie 2 : Rien ne peut nous arrêter.  Le succès américain, puis mondial. Cette fois, c'est plutôt la dimension féminine et féministe qui est mise en avant, ainsi que San Francisco, ville des hippies, où la communauté gay était plutôt bien acceptée. Et donc, où les homosexuels venait en masse, au point de constituer plus d'un dixième de la population de la ville. Population très engagée pour la lutte en faveur de l'égalité. Et donc un électorat à ne pas négliger. Le disco, comme support de revendication politique.

Never can say goodbye - Gloria Gaynor. LA chanteuse disco par essence, qui était à l'origine une chanteuse de rock avec une audience locale, mais qui a pris ce virage totalement décisif pour sa carrière.

Lady Marmelade - Labelle : le designer des costumes (Larry Legaspi, lol!) du groupe était le même que pour Kiss et Funkadelic. Vu le succès du Disco et de Kiss le gars a eu du nez! Une chanson qui parle pourtant sans fard des conditions d'existence des prostituées de la Nouvelle-Orléans (d'où le refrain en français)

Young hearts run free - Candi Staton. Derrière les paillettes et le rythme entraînant, ce que Candi raconte, c'est la fois où son mari l'a menacée de la jeter par la fenêtre ou de la flinguer. Et qu'elle a trouvé l'énergie de divorcer.

Don't leave me this Way - Thelma Houston (réadaptation de la version de Harold Melvin & the blue notes, la version pour voix féminine a eu plus de succès. Et il a ensuite la reprise par the Communards qui a eu aussi beaucoup de succès. C'est intérressant, la même chanson a été chantée par un groupe de chanteurs noirs, une soliste noire, un chanteur blanc écossais LGBT, ouvertement militant de gauche, ce que le nom de son groupe ne cachait pas. On a a peu près tous les groupes de population oppressées, là)

I love to love you Baby  - Donna Summer ( une femme qui parle d'orgasme, scandale! En tout cas le révérend Jesse Jackson n'a pas aimé, tu m'étonnes!)

You make me feel (Mighty real) - Sylvester: convergence des luttes (un chanteur noir et homosexuel) et des genres ( disco, glam, blues, rock, et même symphonique). Il est mort bien trop tôt, à 41 ans, une des premières victimes connues du SIDA. En attendant " vous me faites me sentir puissamment réel", ce n'est pas anodin dans une catégorie sociale qui était auparavant cachée, selon le principe de " ce qu'on  ne voit pas n'existe pas". J'ai d'ailleurs envie de la comprendre plus comme s'adressant aux auditeurs qui écoutent l'artiste et lui donnent du pouvoir, que comme " tu me fais me sentir..." adressé à une seule personne.
 
Night Fever - The Bee-Gees : mondialisation du disco via le succès du film, qui parle... du prolétariat pour qui le défoulement du samedi soir est la seule perspective agréable de la semaine. Et qui lance la carrière de John Travolta au passage. Et du groupe anglo-australien jusqu'alors peu connu hors du Commonwealth aussi)

Stayin'live - The Bee Gees ( un des plus gros cartons internationaux. Et pour l'anecdote, cette chanson a été déterminée comme la plus adaptée pour faire un massage cardiaque efficace, le rythme est exactement celui qu'il faut  tout le monde la connait et il est impossible d'oublier de l'associer puisque " Sayin' alive". Ce n'est absolument pas une blague. Le disco sauve des vies)

I wall Survive - Gloria Gaynor. Pour les gens vieux comme moi, on se souvient qu'un disque avait une face A et une face B. La A était en général le tube destiné à la diffusion, et la B, une chanson moins porteuse, ou souvent un fond de tiroir. I will survive était la face B de Substitute, chanson presque inconnue. La face B était plus dansante, c'est celle qui a été diffusée dans les clubs, et a fait un carton. Parce que... rien à cirer des préconisations de l'industrie du disque, si la face B est meilleure, c'est celle-là qu'on va passer en boîte.
Ha, et.. on est passés en effet des chansons " tu m'as quittée, bouhou, je vais en mourir" à " tu m'as quittée, mais t'inquiète, je m'en remettrais"

Partie 3: rester en vie. Le disco, victime de son succès. Comme souvent, on est partis d'un mouvement créatif et revendicatif vers une machine à tubes où l'objectif n'est plus tant de porter un message et de faire de la qualité que de gagner vite de l'argent. Des groupes de rocks ou de pop (Les Stones, Rod Stewart ou pour les français Sheila...) y sont allés de leur chanson disco parce que c'était la mode, le moyen de faire parler de soi et de vendre des disques en surfant sur la vague. Ca devait donc finir un beau jour, par saturation du marché. Ce qui est à la mode se démode.
Et forcément le tournant commercial fait s'en détourner les initiateurs du mouvement qui ne s'y reconnaissent plus. Les chansons engagées, ou porteuses d'un message sont remplacées par des textes sans grand intérêt, la musique se standardise, les pas se codifient et s'enseignent en cours de danse, la musique s'acoquine bizarrement avec le patin à roulette (sisi, il y a même eu des films "ambiance roller-disco", c'était tout un concept, comme Xanadu, que j'ai évoqué dans le sujet sur E.L.O, toujours pas vu d'ailleurs, mais qui a gagné le premier Razzie Award du pire Réalisateur en 1981, alors que le pire film était " Rien n'arrête la musique" centré sur les Village People, tiens tiens...)

Le Freak -  Chic (morceau que pendant toute ma jeunesse j'ai compris comme " le fric, c'est chic", ce qui me paraissait totalement logique!)

Y.M.C.A - The Village People. Oui ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais c'est marrant et quand même ça fait partie de la bande son de ma petite enfance, donc, cool! Et puis dans le fond, L'association chrétienne de jeunes gens ou la Marine Américaine qui sont associées à un groupe à l'image aussi festive et peu hétéro, et n'y voient que du feu, ça me fait marrer.

In The Navy - The Village People. commentaire du documentaire " L'US Navy n'avait pas compris que le groupe reprenait les stéréotypes gays et que c'était une blague (...), le grand public n'avait pas conscience que certains hommes ne pouvaient pas rejoindre la marine parce qu'ils étaient ouvertement gays. Peu de gens ont compris et je trouve ça génial". La marine qui avait licencié certains de ses membres pour homosexualité s'est pris un doigt d'honneur musical :)

Ain't no mountain high enough - Inner Life & Jocelyn Brown mixage de Larry Levan. Histoire de mettre en avant ce DJ, qui a été un des premiers à faire du mixage et a changé la manière de travailler de sa profession, ouvrant la porte au style " Garage" ( le nom de la discothèque où il officiait)

Ring my Bell - Anita Ward ( là encore je laisse ceux qui sont un peu lents réfléchir à ce que dit réellement une femme qui demande à ce qu'on appuie sur sa sonnette,n'importe quand et n'importe où)

Et par la suite, trop de mauvaises chansons tubesques enchaînées par appât du gain des maisons de disques ( genre le disco de Sésame Street, disco ducks..) a non seulement saturé le marché, les radios diffusaient du disco non stop, les autres styles musicaux n'étaient plus diffusés, donc les artistes dont ce n'était pas le créneau en ont fait aussi, saturant d'autant plus les ondes.. et les auditeurs s'en sont lassés d'autant plus vite.

Un des intervenants pointe un paradoxe: On est parti d'un mouvement inclusif, mais comme beaucoup d'artistes disco étaient noirs et que le genre éclipsait le reste y compris les styles blancs ( j'ai déjà dit par ailleurs à quel point ce concept purement américain m'est incompréhensible), il y a eu des réactions racistes exacerbées dans l'Amérique blanche qui n'attendait que cette occasion. Les fans de rock clamant " le disco c'est nul et ça menace le rock" et des réactions " de toute façon c'est de la daube, et ça menace le disco aussi" de la part des vrais artistes disco. Le tout allant jusqu'à des destructions publiques de disques de disco en forme d'autodafé lors de compétitions sportives ( ou de lynchage, hein, on est en dans la société du spectacle, faudrait surtout pas être matures et réfléchis, et simplement décider...ne pas écouter ce qu'on n'aime pas) qui ont dégénéré en émeutes.
L'épidémie de SIDA dans la communauté gay (alors appelée "cancer gay" par les médias) associée au disco, a donné un coup d'arrêt au mouvement, les gens ne sachant pas encore le mode de transmission de la maladie évitaient de sortir en boîte et de se rassembler. Ceux qui tombaient malades étaient traités en parias, y compris dans une communauté déjà stigmatisée. On sait depuis évidemment que la maladie peut concerner n'importe qui et que la musique n'a rien à voir. Les décisions de Reagan, qui a préféré ignorer le problème pendant les quatre ans de sa présidence, oui par contre. Mais les raccourcis sont vite faits, dans un pays où les religieux voient encore la maladie comme une punition bien méritée. Et bien sûr la fête, quand pas mal d'amis sont morts ou malades, n'est plus de mise... pendant un certain temps, du moins, jusqu'à l'arrivée d'un nouveau style.
Direction Chicago: les anciens du disco l'on transformé en house music, et j'ai envie de dire aussi direction Minneapolis, où la scène funk a créé son propre son. Ah vous n'en pouviez plus du disco des années 70, vous allez passer les années 80 à bouffer de la House, de la New-Wave et du Minneapolis sound. Vous en avez marre à nouveau? Bon, vous allez vous taper de la techno et du hip-hop pendant toutes les années 1990.

Your Love - Jamie Principle & Frankie Knuckles (1987). L'influence du disco s'entend, et pourtant c'est de la House

Il y a eu quand même de belles suites, il y a presque 20 ans déjà, une des chansons les plus irrésistibles de ce début de siècle est totalement disco, l'assume et j'adore.
I don't feel Like dancing - The scissor Sisters (2006) . La chanson dont le titre se nie lui-même tant.. mes pieds bougent seuls! ( le chanteur des Scissors intervient d'ailleurs plusieurs fois dans le reportage)

J'ai aussi envie de mentionner
Groove is in the heart - Dee Lite (1990): Même si l'imagerie est plus axée années 1960, c'est psychédélique, c'est un peu rap, mais aussi fortement disco et funk dans l'inspiration colorée, festive, multiculturelle, les chaussures à plateforme et l'idée qu'il faut que ça groove. Et Bootsy Collins*, le  bassiste à lunettes étoilées qui passe à la fin, et te rappelle ce que tu entends depuis 4 minutes et demies " hé, au fait n'oubliez pas" me fait toujours autant marrer. Clairement c'est un des morceaux que je n'ai pas oubliés.

Et ce n'ai que bien plus tard que j'ai appris qu'il sample un titre d'Herbie Hancock, Bring down the Birds

* Un type qui a joué avec James Brow, Parliament, Funkadelic, rien que ça... Ce morceau est l'un de ses plus connus. Et puisque c'est un bassiste, il y a de la basse, bien funk. Miam! Et la bonne nouvelle, c'est qu'à plus de 70 ans, il est encore en pleine forme et toujours aussi excentrique - et bosse avec Buckethead, mazette! ( oui, ce gars à chapeau bleu a 72 ans, si je n'avais pas les dates sous les yeux, je n'y croirais pas)
Parce que le disco fait pleinement partie de l'histoire culturelle afro-américaine, et puise lui même fortement à la source soul et funk, qui piochent allègrement dans le gospel le blues et le jazz.
Et tous ces genres, dérivant d'une musique de laissés-pour-compte ont conquis le monde chacun à leur tour. Savoureuse ironie!



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