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mercredi 28 décembre 2016

La reine des neiges ( animation 1957)

Non, promis rien à voir avec la version récente ( qui aurait d'ailleurs été tout à fait acceptable sans cette manie des studios Disney- qui a donc contaminé Pixar lors de la fusion - de faire de n'importe quelle histoire une comédie musicale aux chansons chewing-gum qui vous collent en tête pendant des heures.) mais d'une version de 1957.

j'avais déjà évoqué il y a 5 ans le cinéma d'animation russe, on va donc y revenir un peu. Je le disais donc à l'époque, quand on parle animation, la plupart des gens auront en tête soit l'animation américaine, soit l'animation japonaise. Quelques uns penseront à l'animation française, et bien peu à l'animation russe ou plutôt soviétique, qui est loin de démériter.
Portée par le studio Soyuzmultifilm, fondé en 1936, ils ont surtout adapté des contes et produit aussi quelques films humoristiques pour adultes (et ce n'était pas le petit studio de production, il faut compter une moyenne de 4 ou 5 longs métrages/an dans les années 30- 50 un peu moins par la suite, mais plutôt la société à la dimension de l'union soviétique, employant des gens venus de tous les recoins de cet pays de la taille d'un continent.). Ils ont d'ailleurs tout essayé en matière d'animation: animation classique, rotoscope, stop-motion ( à l'époque on parlait d'animation en volume mais ça parle moins maintenant), pâte à modeler, marionnettes, etc...

Et donc cette Reine des neiges , réalisé par Lev Atamanov est l'un des dessins animés les plus connus, par l'un des animateurs les plus connus. On est dans de l'animation classique, mais qui n'a techniquement pas à rougir de ce que qui se faisait à la même époque dans l'autre bloc .Pour situer, La belle et le clochard est sorti en 1955, et la belle au bois dormant en 1959. On est donc pile entre les deux.
Je ne dirais pas tout le mal que je pense de la potiche Aurore de la belle au bois dormant, qui attend en pionçant qu'un héros vienne la réveiller, puisque c'est déjà plus ou moins le cas dans le conte qu'adapte Disney ( quoiqu'en l'édulcorant beaucoup.. les frères Grimm n'y allaient pas de main morte question mauvais traitements, tortures, cruautés diverses dans leurs compte).

A l'opposé Atamanov choisit donc d'adapter Andersen . A.La.Lettre.
Enfin presque! Expurgé quand même de toutes les références christiques qui rendaient quand même le conte d'origine assez pénible à lire ( mais j'ai pensé pareil de la petite fille aux allumettes, qui s'endort dans la paix des anges, blabla.. alors que la triste réalité est que tout le monde l'a laissée mourir de faim et de froid dans l'indifférence générale)
Et donc ici, pas de diable qui casse le miroir dont les éclats vont modifier le caractère de Kai.

On commence simplement chez Monsieur Andersen, où un petit Nisse s'extirpe difficilement d'un recueil de contes, salue la statue de l'auteur, et va donc jouer le rôle de narrateur ( après avoir brièvement expliqué qu'il est le "porteur de rêves" en agitant ses parapluies au dessus de la têtes des dormeurs: s'il s'agit d'un enfant sage, le parapluie coloré lui apportera de jolis rêves. S'il ne l'est pas.. le parapluie ombre lui apportera une nuit sans rêves - même pas des cauchemars!)

Et donc Ole le lutin est ici pour nous raconter l'histoire de Kay et Gerda, deux gamins qui sont amis et voisins. L'été, ils cultivent leur jardin passerelle qu'ils ont monté entre leurs deux fenêtres, l'hiver ils écoutent des contes chez la grand mère de Gerda.
Un soir, alors qu'elle leur raconte l'histoire de la Reine des neiges, qui règne loin au nord, dans son palais de glaces, froide et pale comme une statue de glace, mais malgré tout vivante, et observe les humains depuis son miroir de glace magique. Kay se moque en disant que si elle regarde chez eux, il l'attrapera et la fera fondre dans la cheminée, et de colère la reine casse son miroir magique avant d'envoyer un blizzard - à distance! - sur la maison. Kay reçoit alors des éclats de glace qui le rendent agressif et mauvais, avant d'être enlevé le lendemain par la reine, venue le chercher. C'est qu'elle doit quand même s'ennuyer dans son palais de glace et semble vouloir s'occuper d'un enfant qu'elle formatera , le mot n'est pas trop faible, à son goût, lui faisant oublier le monde, la chaleur, sa vie et ses amis.

La suite est exactement la trame du conte: Le printemps revient , mais Kay ne réapparaît pas, et Gerda part donc à sa recherche,croisant peu à peu divers opposants ( la fée du printemps, qui veut elle aussi la garder comme compagnie), la rencontre assez comique avec deux corbeaux ( deux corbeaux..tiens donc) qui pensent avoir trouvé Kay, la rencontre avec des brigands dont la fille, bien que sauvageonne , va apporter une aide inattendue à Gerda, etc..

On n'est pas chez Disney, je le répète, il y a bien un passage chanté: les brigands complètement saouls qui chantent brièvement les joies de l'alcool et du pillage. La jeune brigande est une tortionnaire d'animaux, qui s'ennuie, et comme la reine ou la fée, semble croire que pour se faire des amis, il faut les enfermer, et son idée première est d'ailleurs de faire de Gerda son nouvel animal de compagnie, avant de la relâcher lorsqu'elle comprend que l'amitié ne s'obtient pas en la forçant ou en kidnappant les gens.

On retrouve donc l'idée qui m'avait bien plu dans le conte, à savoir que les femmes , il n'y a presque que des femmes, sont au moins aussi fortes et débrouillardes que les hommes. Les quelques hommes qui apparaissent sont d'ailleurs ridicules ( un passant béta qui prend l'eau de l'arrosoir de Gerda pour la pluie, des gardes qui dorment debout, un prince grassouillet et bêta, les brigands qui ne brillet pas par leur discernement), quand les femmes sont futées ( j'avais vu ce dessin animé à la TV, quand j'étais très jeune, et que les programmes de Noël étaient un peu plus audacieux, et je m'étais toujours souvenue des lapones qui communiquent, en l'absence de papier, en traçant des runes sur du poisson séché qu'elles s'envoient en guise de lettres!).

image trouvée ici sur un comparatif assez intéressant avec la version récente, et notamment sur le plan du féminisme
 Les femmes sont là, et elles se débrouillent comme des cheffes! C'était le point audacieux chez Andersen (  et je note au passage que sa petite sirène d'origine, même si elle est assez bétasse pour s'amouracher d'un type qu'elle a sauvé de la noyade, va jusqu'au bout de son idée, et a même quelques pensées meurtrières totalement supprimées  par Disney)

oui, les petites filles peuvent chevaucher un renne en plein hiver
Le revoir à l'âge adulte, même s'il a forcément vieilli est cependant un vrai plaisir: débarrassé de ses oripeaux chrétiens, et en mettant l'accent sur des valeurs, il est vrai, plus compatibles avec les concepts soviétiques ( la détermination, le travail, l'acharnement, etc..) le conte retrouve un côté mythique sur les saisons ( le même studio à d'ailleurs produit une autre oeuvre, dont j'avais oublié le titre, merci Wikipédia, "les douze mois", avec personnification des mois de l'année, qui aident, cette fois aussi, une fille tenace à réaliser la tâche apparemment impossible qui lui a été assignée), la reine n'est ni méchante, ni sympathique, elle est, point. C'est en quelque sorte un souvenir de Skadi, la déesse de l'hiver, qui disparaîtra au printemps, mais reviendra immuablement l'an prochain. Et revu à l'aune de quelques connaissances mythologiques, je ne peux pas m'empêcher de voir dans ces deux corbeaux un vague souvenir de Huginn et Muninn.
et comme Skadi, c'est une géante. nota: j'aime bien ce graphisme anguleux et vertical, très art déco.

Ce moyen-métrage ( une heure en tout, donc oui, c'est rapide je sais) m'avait marquée, et j'ai eu plaisir à le revoir cette fois en VOSTF. La version que j'avais vue des années 80, doublée en français, par des professionnels du doublage,  a été, pour une raison que j'ignore, redoublée pour la sortie vidéo, à la méthode actuelle ( prendre des gens célèbres, dont Catherine Deneuve, même si la reine n'a que quelques lignes de texte) et vu qu'entretemps je suis devenue une adepte de la VOST, en fouillant un peu beaucoup le net, c'est trouvable!
Donc il me reste à trouver les deux autres qui m'avaient marquée, les 12 mois et les cygnes sauvages (lui aussi adapté d'un conte d'Andersen).

le film est russe, mais le conte est Danois!

mercredi 21 décembre 2016

God Jul, amis nisses, lutins et gnomes

Puisque nous sommes en plein mois nordique et que Yule/jul/jol... est justement la fête du solstice d'hiver avant que d'autres traditions ne viennent y mettre leur nez. L'an dernier j'avais parlé en bonne païenne que je suis, d'Odin. cette année, tiens, mettons à l'honneur le nisse ( Danemark, Norvège) et son cousin le tomte ( Suède)
Vous savez,ces petits bonshommes de quelques centimètres de haut, portant souvent des chapeaux pointus et qui protègent les maisons et leurs habitants...Par contre ils n'aiment pas trop que l'on fasse du mal aux animaux ou qu'on leur joue de sales tours. Essayez, et vous risquez de passer la prochaine année réduit à la taille d'un lutin, à devoir éviter la vengeance de vos précédentes victimes..


De familiers du foyer, ils sont peu à peu devenus des figures emblématiques des fêtes de fin d'année, les Julenisse. Qui distribuent donc des cadeaux lors des fêtes de Jul.


On est bien d'accord qu'une armada de lutins sont plus efficaces qu'un seul bonhomme, fut-il monté dans un traîneau tiré par des rennes volants. A condition qu'ils ne soient pas ses esclaves. Sinon je vais militer pour de meilleures conditions de travail pour les julenisse!

 En tout cas eux marchent dans la neige et amènent leurs cadeaux en compagnie du Julebock (  bouc- ou chèvre de Jul).
Animal positif au départ ( puisque lié au dieu Thor, voir le sujet sur les monstres nordiques) mais évidemment, quand le christianisme est passé par là, le bouc, disons, ça n'était plus trop bien vu comme bestiole.
 Et quasiment disparu pendant longtemps, il est revenu sous forme de décoration, chèvres en paille, ou sur des illustrations, comme porteur ou monture pour le nisse, au moment de la montée des revendication d'indépendance des pays nordiques, un peu comme symboles nationaux.

Partons un peu plus au nord-est.
Mmmm l'équivalent russe du père Noël, j'en avais déjà parlé il y a maintes années,  c'est Died Moroz "krasnii Noz" ( le grand père gel "au nez rouge").. les mauvaises langues disent que ce n'est pas dû au froid, mais plutôt à quelques bonnes bouteilles de vodka.. Heureusement son assistante Snegourotchka (sa petite fille, personnification de la neige) est là pour veiller au grain... eux viennent plutôt pour le 31 décembre ( suite à la laïcisation de l'URSS, exit Noël fête " chrétienne" - hahahaha, depuis quand le solstice, événement naturel, spatial, serait breveté par une religion? Enfin, on ne pouvait pas demander à des politiciens de se pencher sur la chose et le faire aurait été le meilleur moyen d'aller rejoindre Died Moroz au fin fond de la Sibérie - donc on reporte au nouvel an)
et quand le gars qui doit juger si tu as été gentil ou pas porte un casque à cornes.. ben t'as été gentil de toutes façons. Bien plus impressionnant que le bonhomme en rouge
et pour les grands garçons, le risque de louper la visite de la jolie Snegourotchka est une perspective suffisante pour se tenir à carreau
Mais revenons en aux lutins, tomtes et nisses: ces petits bonshommes me sont éminemment sympathiques en fait, probablement parce que ma grand-mère avant un livre que j'ai feuilleté mille fois étant jeune: les Gnomes. Il doit-être chez ma mère maintenant. Des néerlandais Rien Poortvliet ( illustrations) et Wil Huygen ( texte). En tout cas d'après ce livre là, les trolls sont leurs ennemis naturels. Dans d'autres traditions, les trolls sont juste d'autres gnomes, vivant dans les forêts et les montagnes, des " sauvages " au sens strict, contrairement à leurs cousins des villes.
Un beau jour le gnome des villes invita le gnome des champs, d'une façon fort civile... ;)

Que je conseille à tous les fans de folklore et de fantastique... très joli livre. Tiens, le mot joli au passage, un peu d'étymologie? Jolif en ancien françois, signifiant beau, gai, joyeux voire olé-olé.. viendrait justement des normands, enfin des hommes du nord donc. Et de la fête du Jul, d'après l'ami Littré.

Attention  ne pas confondre avec les elfes. Ou plutôt les Alfes, créatures d'Alfheim ( donc du "monde des alfes" ) un des neufs mondes de la mythologie nordique. Et qui sont probablement loiiiiiin d'être de petits bonshommes barbus à chapeaux pointus, à la base, avant de se retrouver confondus avec les autres créatures folkloriques, gnomes, farfadets, lutins, etc... Mais comme la mythologie est peu loquace à leur sujet, les interprétations sont libres.
Tout ce qu'on sait c'est Alfheim est aussi la demeure de Freyr, dieu de la prospérité, du soleil, de la pluie.. donc assez peu compatible avec les chapeaux pointus et les 15 cms de haut.  Beaucoup plus avec la version qu'en propose Tolkien, fin connaisseur de la culture norroise.
Elfe du père Noël en chaussettes rayées ou Messire Elrond en armure, faites votre choix. Je vous ne vous cache pas que le mien est vite fait, je préfère être en bon termes avec celui qui tient l'épée par la poignée.

En tout cas, la constante, quel que soit le nom ou la hauteur semble être les oreilles pointues, donc , et comme c'est bientôt Noël ( enfin, je me comprends, ça va faire court pour commander), une marque chinoise a eu l'idée , plutôt rigolote, j'avoue, de fabriquer des écouteurs " oreilles pointues" ( sisi, je trouve ça très drôle comme gadget , d'ailleurs, ça va mieux à la fille en bleu, l'autre avec la perruque blanche fait un peu trop cosplay à mon goût)

En tout cas, humain, lutin, elfe, farfadet, nisse, tomte, troll ou autre, peu importe la forme de vos oreilles , mes copains gnomes et moi vous souhaitons un bon solstice d'hiver! Avec en prime ( parce qu'il fallait un peu de musique kitsch) une polka en finnois qui, si  le traducteur en ligne n'a pas trop déliré  doit vouloir dire " nuit dans les montagnes bleues"

mardi 13 décembre 2016

Le voyage à Nanga - Jørn Riel

premier sujet lecture de ce mois nordique ( qui, l'hibernation aidant, risque fort de mon côté de se prolonger jusqu'au printemps): le Groenland.
Où nous retrouvons nos amis les chasseurs pour un 5° tome de racontars, ou plutôt, pour "un racontar exceptionnellement long".

Contrairement aux autres tomes, les nouvelles qui composent ce voyage à Nanga ont un fil directeur et une temporalité de l'été à l'été suivant.
Nanga? Mais je n'ai pas vu ce nom là sur la carte du Groenland? En effet, c'est une montagne située quelque part dans l'Himalaya, mais on va y revenir.
j'avoue que l'illustration, euh.. il n'y est question ni d'ours noir, ni de patinage
La couverture originelle est bien plus liée au contenu:Il y a bien la rencontre d'une touriste en avion et d'un chasseur sur la banquise.

Tout commence donc par une visite surprenante, qualifiée de "Putain de bordel " de nouvelle même, par  Bjørken. alors que tous les chasseurs attendent tranquillement vers la fin de l'été le passage de la Vesle Mari, le bateau qui les ravitaille et leur apporte les nouvelles du continent avant un long hiver isolé.
Un passager innattendu arrive, ou plutôt revient: Halvor, brièvement apparu dans le tome 1 ( la vierge froide) et là, je demnde à tous ceux qui n'ont pas lu le tome 1 d'aller le lire, avec les 3 suivants dans la foulée, car ce tome 5 fait référence directement aux événements des précédents.

vous voilà prévenus

Halvor le norvégien donc, avait, quelques années plus tôt été rapatrié de force sur le continent après une crise de vertigo majeure. Le vertigo est cette sorte de maladie mentale qui vous prend dans l'immensité du nord, à cause de la solitude et du manque de repères: parfois bénin lorsqu'il s'agit simple d'"envies" du au manque de femmes dans le Nord-est du Groenland, qui peuvent être facilement arrangées en allant se faire " régler le compas"au Cap-Sud, où quelques accortes dames esseulées se chargent d ela besogne. Parfois ce sont des lubies plus étranges, tel celui qui, pris d'une obsession pour les pâtisseries partit soudain avec armes et bagages en yole pour l'Islande, se goinfre de gâteaux au beurre.
Dans le cas d'Halvor la conclusion a été dramatique: lui et son collègue Le Vieux Niels élevaient ensemble le Roi Oscar, un cochon ( nouvelle du tome 1 donc), pour en faire le dîner des fêtes de fin d'années. Mais une crise de vertigo, des hallucinations, et Vieux-Niels est passé à la casserole en lieu et place du cochon, devenant ainsi le menu de Noël d'Halvor et du Roi Oscar.
Halvor donc est reparti se faire soigner, a entrepris de se faire pardonner auprès des puissances célestes ( bien qu'il ait eu une crise de folie et non commis délibérément un meurtre cannibale) en devenant séminariste. Seulement, il a la sensation d'avoir oublié quelque chose au Groenland.. mais il ne sais plus quoi.Des skis?pas vraiment. Un ronneau de viande salée? non plus..
Et donc voilà notre fil rouge: Halvor va passer une année, librement, à aller de station en station voir ses anciens compagnons, en espérant que lui revienne la mémoire.
Un tome toujours aussi truculent et absurde ( lorsque certains se mettent en tête de créer un élevage de boeuf musqués après voir tenté d'instaurer la viticulture sous les hautes latitudes; ou lorsqu'un avion s'écrase à deux pas de la tente d'un Halvor un peu stupéfait d'en voir émerger un femme, anglo-indienne qui plus est, et complètement garçon manqué), les chasseurs inventant sans cesse n'importe quoi pour s'occuper un peu, quitte à partir en vacances comme ça, à vélo, du jour au lendemain, mais quelque peu plus sombre que les précédents. Pourtant la série se distingue déjà par son sens de l'humour noir, CF le cadavre en salaison du tome précédent. Mais là, les histoires sont un peu plus dramatiques et/où mélancoliques, ne serait-ce que par ce souvenir d'homicide involontaire.
Car Halvor se retrouve suivi par l'ombre, ou le fantôme de Niels, pas rancunier. Car l'on découvre la véritable passion de Fjordur, avant le tricot. Elle est liée à des circonstances dramatiques et un passé criminel.. mais difficilement condamnable,car la justice et la légalité ne sont pas toujours du même côté.

D'ailleurs, ce récit sur son passé au Yukon m'a fait me poser une question sur la temporalité de ces histoires.
Il y a très, mais alors très peu de références chronologiques, hors "été" et "hiver" ou "quelques années après l'histoire de ...."

L'auteur est né dans les années 30 et à séjourné au Groenland dans les années 50 et 60. L'écriture des racontars , histoires inspirées de son séjour date des années 70.. alors, ça se passe quand au juste?

On sait que Le Comte fabrique son vin, et qu'il a quelques fameuses cuvées, comme 1928, et 1931. enfin, fameuses de son point de vue. Peu de chance que du vin Groenlandais se conserve longtemps surtout dans un coin où picoler est une occupation comme une autre.
Jusqu'à présent j'avais l'impression que les récits était contemporains ou un peu antérieurs au voyage de Riel, donc, début des années 50, vu qu'aucun événement d'envergure internationale n'est jamais mentionné comme point de repère.
Mais lors que quelqu'un se pose la question " Pourquoi n'y a-t-il pas d'Eskimos dans notre quoi" le docte Bjørken, qui a une encyclopédie en un tome, répond qu'il y en a eu " il ya à peine plus d'un siècle, ils sont mentionnés en 1828"..
Ce qui situerait donc bien la période des Racontars dans les années 30 ( et le récit du passé de Fjordur, qui sonne quelques peu  ruée vers l'or, pourrait en effet être antérieur d'une 30 aine d'années encore au moment où il le relate, soit lors de la ruée vers l'Or au Yukon vers 1899)
L'intemporalité des récits fait que jusqu'à présent je n'avais pas eu cette impression, mais il semble qu'il faille en fait les situer dans l'entre-deux-guerres.

Mais que vient donc faire Nanga dans une série de récits sur le Groenland? Hé bien, c'est tout simplement le lieu d'origine de Miss Ma-Kin Mahoon, la pétulante anglo-indienne dont l'avion vient d'échouer aux pieds de Halvor. Après une jeunesse passée en Inde, les yeux rivés sur la montagne Nanga, elle a été envoyée en Angleterre par son notable de père pour apprendre les bonnes manières, désireux de transfromer en lady cette bien peu digne héritière, et heureusement laissée aux soins d'un oncle un peu farfelu qui la laisse mener sa vie de garçonne comme elle l'entend.
Ma kin n'apprend donc pas le piano et l'art du thé et de la conversation mondaine, mais la mécanique, et dès que possible, à piloter un petit avion, et hop, direction l'Islande et les Montagne bleues du Groenland car la neige lui manque trop. Cette arrivée va donc se faire avec fracas, au propre comme au figuré. Car on sait déjà que ces chasseurs sont de rudes gaillards, mais qu'ils ne sont ni xénophobes ( on se serre les coudes, peu importe d'où on vient, c'est une nécessité) ni sexistes ( il y a tellement peu de femmes dans le coin que s'il l'une d'elle tombe du ciel, on ne va pas la rudoyer et lui dire de repartir, et puis elle est bricoleuse, donc loin d'être un boulet), et que toute nouveauté est une distraction bonne à raconter, amplifier, déformer, lors d'une prochaine visite au voisin à 300 kms de là.

Et leur vie libre d'entrave correspond bien au caractère  aventurier de Ma Kin.
Va-t-elle revenir dans un des tomes suivants, après avoir réalisé son rêve de revoir Nanga? Je n'en sais pas plus pour l'instant, mais j'ai déjà le tome suivant sous la main à lire dans les semaines à venir.

Jusqu'à présent j'ai illustré mes sujets d'images  montrant le Groenland en hiver au printemps, en été et à l'automne et c'est toujours aussi superbe, mais pour le plaisir voilà donc la montagne de Nanga ( maintenant au Pakistan 2° plus haut sommet du pays après le K2 et 9 °sommet du monde.. )

Je veux voir ça, en effet si je pouvais me téléporter là, maintenant - en anorak, hein - cette vue, l'air frais.. tout ce que j'aime et je comprend  la volonté de Ma Kin d'y retourner :)

jeudi 8 décembre 2016

(Emerson, Lake) & Palmer

Encore un sujet dont j'aurais préféré ne pas parler mais cette année est particulièrement déprimante pour moi. Au niveau nécrologie.
Je n'ai même pas eu le temps de parler de Gotlib qui pour moi est une immense perte côté Bd que c'est un autre de mes chanteurs favoris qui passe l'arme à gauche, même pas un mois après Cohen.

Ceux qui me suivent ici régulièrement connaissent maintenant mon amour immodéré pour le progressif ( hé oui, n'en déplaise à certains puristes, vous pouvez me traiter de progueuse, je n'y verrai aucune insulte et même ça me fera plaisir). Rock progressif qu j'ai donc découvert via Pink Floyd il y a longtemps, mais dans ce domaine mes chouchous restent E.L.P, alias Emerson, Lake and Palmer.
Enfin, restaient.
Puisque Keith Emerson est mort en mars dernier ( je déménageais à l'époque et je n'en avais pas parlé ici) et Maintenant Greg Lake. Soit le clavieriste et le chanteur-guitariste de la même formation en moins d'un an.



Pour l'anecdote, aux débuts de l'Internet quand il fallait passer par IRC pour discuter avec des gens, j'avais évoqué je ne sais plus dans quelle condition, le rock progressif, Yes et tout ça mais j'avais fini par dire que j'avais une préférence pour Emerson plutôt que pour Rick Wakeman ( claviériste de Yes , ce qui m'avait valu un " putain mec, tu me sidère". Mon nom de code comprenait la date 1977, on m'avait demandé si la date avait une signification pour moi, comme la naissance d'un de mes enfants. Ma réponse " euh, non, 1977 c'est la mienne, et je corrige un petit détail, c'est pas "mec" mais "nana", à la limite, je préfèrerais..."
Le gars dans le chat a eu du mal à croire qu'une femme née en 1977 (on devait être vers 2000 ou 2001) puisse connaître et apprécier Keith Emerson et son groupe. Et pourtant, si.

Donc oui, ma culture musicale est plus celle des années précédant et suivant directement ma naissance que celle de mon adolescence en fait.

Mais donc voilà, je trouve qu'un groupe de 3 membres dont 2 meurent la même année ( et même si chacun avait pris une direction solo depuis longtemps) c'est un peu, beaucoup, immensément triste , pour moi en tout cas.
E.L.P je les aimait bien, parce que même en se replaçant dans le contexte de l'époque , des années 70 totalement farfelues et la totale décomplexion des groupes et musiciens à tenter des choses parfois expérimentales juste pour essayer en se foutant totalement de savoir si ça allait marcher ou pas, ils occupaient une catégorie un peu à part: celle des gens qui ont tenté des trucs loufoques et bizarres, mais en réussissant le tour de force de l'imposer au niveau mondial ( pendant quelques années, quand c'est trop original, la mode passe et soit il faut changer avec elle, soit continuer dans l'anonymat)
Mais voilà, pour moi ELP, c'était ceux qui ont osé des choses complètement farfelues, créer un méga groupe de rock capable de partager la scène avec Black Sabbat ou Deep Purple lors du California Jam 74, avec une formation typique de trio jazz ( clavier; basse ou guitare; percus).

Reprendre en concert géant une adaptation de la toccata du contemporain Ginastera. Ou adapter les tableaux d'une exposition de Moussorgsky. Ou Hoedown d'Aaron Copland, ou un hymne religieux d'Hubert Parry ( ce qui en plus suppose une connaissance musicale contemporaine et classique ) en plus de leurs compositions personnelles.
Mais pour rendre hoamge , rien de mieux qu'écouter, alors attention les yeux, attention les oreilles, c'est les seventies et oui c'est tordu, un peu plus que la moyenne, le pied total!

Toccata de Ginastera

Hoedown (dopage! dopage repéré au Bourgogne!)



Knife Edge

D'autres morceaux acoustiques, ou plus acoustiques mettaient en avant la superbe voix de Greg Lake ( qui jouait souvent de la basse en trio et de la guitare en solo

The Sage ( tableaux d'une exposition)

Still you turn me on
et avec une guitare à 12 corde, alors là c'est bonheur dans mes oreilles. Le Greg Lake des années 70 aurait parfaitement eu sa place sur ma petite liste plastifiée! (pour ceux qui ne connaissent pas la référence c'est tant pis pour vous !)

(Et pour répondre à la question qui va forcément être posée: oui, il mâche un chewing gum en chantant, tranquille, comme si de rien n'était. Petite explication, ce n'est pas qu'il se fout complètement de ce qu'il fait -même s'il a l'air bien à l'aise face à une foule immense - mais surtout que lorsqu'on chante longtemps en extérieur en particulier, ça évite de s'assécher la gorge et je peux jurer avoir vu Pavarotti le faire lors d'un concert)

Evidemment, des années après il n'avait plus une voix aussi claire et agile, mais avec suffisamment de technique pour pallier les années qui passent.

Donc si je devais vous conseiller quelque chose? Le concert au California Jam (et aussi pour Deep Purple !)
Karn evil 9

Tout l'album Brain Salad Surgery d'où provient Karn evil 9( le morceau entier dure quasiment 30 minutes, on est à l'époque des albms concept et donc occupait une bonne partie des deux faces du disque racontant comment l'humanité a inventé des robots qui ont  fini par l'asservir et la présente au final comme phénomène de foire (d'où ce " come and see the show!") et la révolte de l'humanité contre sacréation. Oui c'est une chanson de SF dystopique!
Karn evil 9 ( entier audio)


Et sinon ma préférée à égalité avec Karn evil 9
Take a pebble, dont j'adore les ambiances étranges



Donc en priorité l'album Brain Salad Surgery, Tarkus et ELP.

Sinon auparavant, Emerson avait jouéde manière bien plus classique, ou en tout cas bien plus calme,  dans le groupe jazzy " The Nice"
Hang on to a dream






Et Lake avait chanté joué de la basse pour King Crimson , groupe qui tourne encore de nos jours dans une autre formation. Là aussi je vous conseille chaudement " In the Court of the Crimson King" un incontournable du genre progressif.
Et comment mieux conclure qu'avec Epitaph?

Hooo mais quelle voix ....

Tiens bon, Carl Palmer!!!

mardi 6 décembre 2016

Rock et metal nordique

Sur la page Facebook du mois nordique quand j'ai annoncé mon projet de parler de musique, j'ai eu " comme ceux qui ont gagné l'Eurovision il y a quelques années".
Heu oui, aussi, donc à la demande générale de Rachel, Lordi, groupe de metal aux déguisement de monstres qui ont gagné en 2006 ( pile une des seules deux  années où j'ai regardé l'Eurovision, et c'te marrade en voyant les commentateurs français tomber dans l'outrance des " c'est horrible, ils ont tué l'eurovision"
Et depuis on est revenus à la chanson gentillette et pas fun du tout



Donc on va parler de gros son, promis, je vous évite ABBA et autres groupes pop, c'est pas le but.
On veut du rock, et toutes ses variantes. \m/ Et des cheveux longs, surtout! des cheveux longs!

Allez un peu d'humour ne faisant pas de mal, c'est vieux mais ça me fait toujours rire, les genres de métal expliqués avec un chevalier une princesse et un dragon
(le hard Rock.. je ne vois pas DU TOUT à qui ils font référence :D et j'avoue que la définition du glam Metal me fait beaucoup rire!)
Donc étant de la vieille école j'en reste gentiment au hard rock, au heavy metal, au power metal et au prog.

Bon, là, rien que pour la blague, je ne pouvais pas éviter les glameux d'Europe (Suède)  Ha les permanentes, les synthés..; Bon, on se marre mais en 1986 c'était sympa, et c'était la première fois qu'on voyait autant de gars à cheveux longs à heure de grande écoute. Ca m'a conditionnée à vie. Rétrospectivement, le chanteur copie trait pour trait David Coverdale du groupe anglais Whitesnake, dans sa pire période " permanente blonde" malheureusement. Mais bon c'était ma découverte du rock chevelu, donc je pardonne



Allez on commence gentiment mais réellement avec Stratovarius ( Finlande) ne prenez pas peur, c'est du power metal donc 1° catégorie, la licorne, la forêt enchantée, etc...
Le truc qui me fait bien marrer c'est que " Hunting high and low " est aussi, dans un registre très très différent, un morceau bien plus connu des norvégiens pop de A-ha. que des power metalleux de Stratovarius.  Mais je ne suis pas très pop, mon choix est vite fait, et à l'évocation du titre j'aurais systématiquement la version Finnoise dans l'idée ( même si c'est du métal pas trop violent, et parfait pour débuter en fait)

Nightwish (encore la Finlande) Metal symphonique à chanteuse. Ils kiffent les elfes, la terre du milieu, les armures..Et moi j'aime le fait que ça soit une chanteuse avec une vraie voix qui soit mise en avant.


Sonata arctica ( encore et encore la Finlande) et toujours du power metal symphonique - Bah, oui, je partage ce que j'aime!)

Pagan's mind ( Norvège) plutôt orienté prog donc c'est parti pour un instrumental de 15 minutes!


 Witchcraft ( Suède) Classés Doom metal.. mais bon, ça sonne assez progressif à mes oreilles, ce morceau à même un côté qui rappelle limite un peu Jethro Tull, donc j'aime


Count Raven ( Suède itou) est aussi classé Doom Metal,. C'est le genre de groupe que je conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir "en douceur" le genre, sans attaquer directement sur du brutal


Korpiklaani ( bon, bah,Finlande) Folk metal. Ca m'éclate!


Finntroll (Finlande encore et toujours)..Folk/black metal. Monstres, oreilles de lutins, contrebasses accordéons, oui, ça m'éclate aussi.



Crimson Moonlight (Suède) , un peu de black metal symphonique? (vous ne comprenez pas le texte c'est normal)



Dimmu Borgir ( Norvège) assez connus, même hors de la scène purement metal . Black metal symphonique

Amon Amarth (death metal mélodique pagan viking ou tout ce que vous voulez.. en tout cas ces finnois parlent souvent de mythologie)


Mis... quelque chose, un groupe islandais de black metal. Je ne ferais pas l'offense d'essayer de prononcer le nom du groupe ou le titre de l'album.


Ca c'est plus pour la curiosité, je l'ai dit, je suis plus branchée symphonique/prog. Quoique le mélange folk/ metal me plaît bien aussi.
 Et tiens je m'aperçois que je n'ai pas de Danois dans cette liste. Va pour Manticora qui est assez connu.
Bon, je m'arrêterai là, il y a un peu de tout, vous devriez y trouver le casque qui vous va le mieux. du coup, je ne m'aventure pas trop sur les terres du death/trash/new/grind/ core et autres appellations que je n'arrive pas franchement à mémoriser, vu que ça n'est pas trop ma corne de bière.

Mais un peu de gros son de temps en temps, ça fait un bien fou.  Et les nordiques sont très forts là dedans ( surtout les finnois!)
après le hasard fait que quand j'écoute du métal ma préférence va plutôt vers des groupes allemands, germano-autre chose ou néerlandais. certes ça reste plutôt "là-haut"
Et oui, j'en suis persuadée, il n'y a rien de paradoxal à écouter du classique, du hard rock, du metal, du blues ou du folk ou ce que vous voulez, selon son envie du moment ( et au passage " the sisters of mercy" groupe gothique britannique des années 80 tient son nom de Leonard Cohen, hé oui!) Et oui on peut aimer Rammstein et Rossini, Bauhaus et Henri Dès , pardon Henry Death
Bon je le reconnais, à la base ma culture de vieille schnoke est plus punk et gothique que metal. Je ne suis pas ce qu'on appelle une " vraie metalhead".
Mais bon, dans tous les cas, ce n'est pas parce qu'on écoute des choses non conventionnelles qu'on est forcément une horrible sataneuse en crise d'ado qui veut égorger des poulets et des bergers allemands en buvant des bières..

Vous voulez un cassage de clichés? Voilà quelques métiers exercés par les visiteurs du Hellfest au quotidien (je sens qu'il y a un potentiel avec le boulanger et le fromager! )

samedi 3 décembre 2016

Musique "classique" du nord

Et après un sujet sur la musique italienne un sujet.. sur la musique du nord. A défaut d'originalité, j'ai d ela suite dans les idées.

Ben oui parce que soit les compositeurs de là-haut sont assez inconnus du grand public, soit on ne sait jamais d'où ils sont exactement
Alors classique, oui.. et pas tout à fait, disons, musique orchestrale ( pour la différencier des groupes de hard rock ou de symphonic metal par exemple).

Direction la Finlande.

ET oui! Il y a des finlandais en musique.
Commençons par le plus connu, Johan Sibelius, et même lui n'est pas vraiment classique, vu qu'il est mort en 1957 à l'âge avancé de 91 ans, donc à l'époque Contemporaine, mais ses compositions le rattachent plus à la période "Moderne".

A l'époque, les frontières sont assez floues, et l'identité nationale ( hum, je n'aime pas trop ce concept, ça sonne politiquement douteux) commence à se dessiner.

Karelia, musique de scène pour une pièce relatant l'histoire de la Carélie depuis le moyen-âge jusqu'à l'époque contemporaine (l'oeuvre date de 1893). Détachée de la pièce elle a été transformée en suite musicale orchestrale, apparemment Sibelius lui -même n'appréciait pas vraiment cette oeuvre de commande et n'en a gardé que ce qui lui convenait.

Même cas pour "Finlandia" (1899), poème symphonique tiré d'une oeuvre de commande " Musique pour la célébration de la Presse " (ce titre, bon sang, ce titre!)

Là encore remanié, tronqué, retitré ( merci!!) et rere-titré au gré des fluctuations politiques : "Finlandia sonnant trop patriotique, pour éviter la censure par la Russie, il a été appelé " sentiment heureux" ou " éveil du printemps en Finlande".
Le début rappelle terriblement " Ainsi parlait Zarathoustra" de R.Strauss ( 1896), il se peut qu'il y ait eu influence. En tout cas influence de Wagner, là,  c'est certain, ( Sibelius l'a découvert en 1894, et la ressemblance est trop marquée pour être un hasard: percussions, emploi de cuivres fortissimo... diffusé tel quel à la radio sans préciser l'auteur, je suis quasiment certaine que je m'y tromperais.


un peu moins grandiloquent? Son morceau le plus connu est " valse triste" extraite de la suite " Kuolema" ( traduction : la Mort). Et pourtant je cherche encore ce qu'elle a de triste...au contraire, je la trouve plutôt sautillante.



Hoooo une compositrice, c'est suffisamment rare pour être mentionné.
Kaija Saariaho est encore vivante et bien vivante. et compose des oeuvres orchestrales contemporaines ( voilà pourquoi je disais classique entre guillemets). Elle travaille en particulier dans la musique "spectrale", concept un peu trop complexe à expliquer, d'autant que je maîtrise assez peu les mouvements contemporains donc je vous renvoie bêtement à la définition en ligne
Après soit on accroche.. soit pas du tout. Je dirais que je trouve ça intéressant d'un point de vue recherche musicale, mais que ce n'est pas du tout ce que j'écouterais par plaisir ( comme Messiaen en fait, c'est intéressant à décrypter, théoriquement, mais pas très folichon à écouter)
 Ici Lanterna Magica


Plus récent ( 2012) Circle map, pour orchestre, voix et instrument électroniques.. je préfère! Ca a presque un côté musique de film en fait
Ne me demandez pas pas ce qui est dit apparemment un poème perse traduit en finnois.

Aparté (mais qui reste dans le cadre du Nord même si le pays n'entre pas officiellement dans le cadre de ce challenge) en matière de musique contemporaine, je préfère le minimalisme de l'estonien Arvo Pärt
exemple " Cantus in memoriam Benjamin Britten" ( minimalisme car l'orchestre joue toujours le même motif descendant, mais a des vitesses différentes:  les violons jouent rapidement, les violon 2 deux fois plus lentement, les violoncelles, encore 2 fois plus lentement, et les contrebasses encore 2 fois plus lentement, d'où une alternance d'harmonies et de dissonances très agréables, jusqu'à ce que tous les instruments se rejoignent )

Et en Suède?
Honnêtement j'ai eu du mal à trouver un compositeur classique, et puis je me suis souvenue d'un nom croisé au hasard d'un déchiffrage. Johan Agrell,  né en 1701, quasiment oublié, coincé entre la génération de Bach et celle de Haydn, à une époque où les nombreux descendant de Bach père tenaient plus ou moins la musique européenne entre leurs mains, Rameau règne sur la musique en France, et contemporain à quelques années près de Pergolesi. Difficile donc de se faire connaître , bien qu'il ait composé plus d'une 20aine de symphonies, des sonates et des concertos.
Et bien sûr, j'aurais pu vous proposer n'importe quel morceau, mais  on ne se refait pas:

Sonate pour Basson et clavecin ( basson baroque, si vous avez lu le billet qui en parlait et écouté les extraits, ça saute aux oreilles). C'est charmant, et ça n'a pas l'air trop compliqué à travailler au basson, il ne me reste qu'à trouver la partition pour la travailler!

Parité? Parité! Je vous présente Laura Valborg Aulin ( que je ne connaissais pas non plus avant de faire ma recherche) pianiste et compositrice de la seconde moitié du XIX° siècle.
Et si vous entendez une parenté avec la musique romantique française pour piano, c'est normal: elle a, entre autres, étudié à Paris avec Jules Massenet (et composé "Tableaux Parisiens " une suite pour orchestre)
Grande sonate sérieuse op. 14
Et, quelle famille, (difficile à l'époque pour une femme de se faire sa place dans ce domaine sans de solides appuis dans le monde musical et bien sur un niveau monétaire tout aussi solide ) elle a d'ailleurs beaucoup joué avec son petit frère Tor Aulin, violoniste et aussi compositeur. Donc voici des "danses suédoises"


Je préfère la simplicité de ces compositions aux envolées lyriques de Sibelius.

Un passage en Norvège avant de redescendre?
Car évidemment LE compositeur nordique connu s'il en est un , c'est le norvégien Grieg.
A cause de Peer Gynt, musique de scène pour une pièce d'Ibsen, qui a réussi le tour de force d'être plus connue que la pièce elle même.
Mais vous connaissez, même sans savoir d'où ça vient, tant certains passages ont été utilisé au cinéma ( ou même dans des cartoons en ce qui concerne le "Matin")

Et ça? il n'y a pas UN bassoniste au monde qui ne connaisse pas " l'antre du roi de la montagne", avec l'apprenti sorcier de Dukas, c'est un peu notre moment de gloire.
Ou encore la chanson de Solveig, instrumentale à l'origine dans la suite, mais qui vu son succès s'est vue dotée de paroles, ici ( enfin! ) en Norvégien - je l'ai travaillée hélas en français , en allemand, en anglais, mais pas dans dans le texte original. (pour comparer.. en français, c'est loiiin de l'intention du texte d'origine! L'adaptation française suppose que le fiancé est loin, mais peut revenir , l'espoir fait vivre, quand la version d'origine qu'il y a peu de chances qu'il soit encore vivant et que Solveig va devoir attendre de le revoir dans l'autre monde). Et .... c'est encore pire!
SPOIL
De fait Peer est parti mener une vie d'aventures jusqu'en Afrique, où il a quasiment oublié sa promesse de revenir, jusqu'au moment où vieux et fauché, il se souvient qu'il a une fiancée qui l'attend depuis plus de 30 an. Sauf qu'il fait naufrage en revenant, et échoue, moribond près de chez Solveig, qui revoit donc en effet son fiancé. Lequel meurt dans les secondes qui suivent. Mais il a tenu promesse et est revenu,joie et bonheur! 
C'est du Ibsen en même temps. fin SPOIL

et puis hop, toute la suite, parce que ça serait dommage de s'en priver.

Et puis après les danses suédoises et finlandaises, Grieg nous a aussi concocté des danses sur des motifs norvégiens, moins connues que son oeuvre phare.

Une norvégienne, Oui, j'ai eu du mal à la trouver, il n'y en a qu'une marquante: Agathe Backer Grøndahl, qui a de son côté travaillé avec Liszt (et ce n'est pas rien!). Elle a surtout composé pour piano et chants, mais a du arrêter sa carrière de soliste en devenant sourde.
Andante quasi allegretto ( 1869)
Et un chant , Fågelns visa

Et pour les danois, c'est.; complexe, là aussi le pays s'est trouvé assez souvent en conflit avec le voisin allemand ( ou prussien) et selon les époques, un compositeur né à Helsingborg en Suède, considéré comme allemand par l'histoire de la musique peut en fait avoir passé une bonne partie de sa vie à Elseneur d'où venait sa famille. Tout en parlant probablement autant allemand que danois au quotidien.

Et pas n'importe qui puisqu' il s'agit de Dietrich Buxtehude, un des plus célèbres de la génération d'avant Bach, qu'il d'ailleurs fort probablement  formé . Et ça s'entend.
Toccata en Ré mineur

Celle de Bach pour comparaison.

 Plus récent, Carl Nielsen (mort en 1931) nous propose entre autre un voyage imaginaire aux îles Féroé(1927)
et un quintette à vent, par exemple ( 1922)

J'ai deux femmes en liste: Johanne Fenger et Nanna Liebmann ( mais pas d'extraits), donc la parité existe, mais pas en enregistrements!
Désolée, il n'y pas vraiment de musique " classique "Islandaise, le premier compositeur Islandais officiel est Sveinbjörn Sveinbjörnsson, un pianiste qui reste quand même beaucoup dans la tradition romantique continentale.


 Pour quelque chose de plus "typique" je vous renvoie sur la musique folklorique


Bon j'ai essayé de faire une sélection variée...avec des chants, des danses, de petits ensembles de grands orchestres, d'époques diverses ... j'espère que vous y trouverez votre compte :)

Pour le Groenland, c'est.. différent disons, il n'y a pas de musique instrumentale comme celle que j'ai évoquées ici, il me faudrait faire un point musical à part sur la culture Inuit (car elle s'étend au Groenland, à l'Arctique en général et au nord du Canada et on relève des traditions et du folklore). C'est envisageable...