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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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mardi 31 janvier 2012

Sumato - Renaud Dillies

info: cette chronique a d'abord été publiée en 2008 sur le site Peppermint-blues, pour lequel j'ai chroniqué également concerts, CD et plusieurs autres BDs. Avec pour consigne de ne pas les publier ailleurs. Le site n'existe plus, l'association a été dissoute, je reprends donc mes textes afin de les publier chez moi, considérant la consigne comme caduque. Ce n'est en aucun cas du vol, puisqu'il s'agit de ma production à la base.


Un petit bond en arrière cette fois, pour parler d’un album sorti fin 2004 et passé plutôt inaperçu.  Le dessinateur Renaud Dillies ,lauréat dans la catégorie « premier album » du festival d’Angoulême 2004 pour « Betty Blues » - qui, malgré son titre, dégageait une ambiance plutôt Jazzy –  continue sur sa lancée et se penche sur le blues avec « Sumato ».
Autant le dire tout de suite, le graphisme volontairement naïf et la représentation animalière risquent de ne pas plaire à tout le monde, d’autant qu’il n’est pas a priori un album estampillé « jeunesse ».  En effet,  le format et le style de narration font plutôt penser au roman graphique avec beaucoup de planches muettes. Un album hybride assez difficile à définir.

Donc, la trame en quelques mots. Elle est simple comme bonjour : C’est l’histoire de Sumato, un chat bassiste et son inséparable copain Herbie,  le lapin harmoniciste, qui font le bœuf ensemble après une journée de travail sans grand intérêt, trouvant dans la musique leur seule raison de vivre. Jusque au jour où l’occasion se présente pour eux d’aller jouer dans un festival. Pour Herbie, c’est l’occasion de tenter sa chance. Pour Sumato, c’est l’occasion de partir à la recherche de Sally, jolie minette chanteuse qui l’a fasciné un soir dans un bar. On y croise également des chiens policiers bornés, un loup pianiste répondant au nom de Sonny… Sonny Wolf Williamson, très précisément,  et tout un tas d’autres bestioles plus ou moins poissardes.
 
Il y a de l’humour, on sourit souvent, c’est poétique et joliment tourné,  mais les thèmes abordés restent graves .Il est question de maladie, de mort, de perte d’illusions, de solitude. Et les dernières planches sont à ce niveau là, de l’esprit blues à l’état brut, splendidement déprimantes.  Au final, l’ambiance est plutôt triste, donc, à éviter peut-être avec un public trop jeune.
Mais, en dépit d’une colorisation un peu trop criarde, et même s’il on est rétif aux mignons petits animaux,  l’album mérite qu’on y jette un regard, ne serait-ce que pour cette planche magnifique d’une terre transformée en disque de Sonny Boy Williamson,  splendide allégorie du voyage.
A noter que Renaud Dillies, en bon amateur de musique, a également par la suite rendu hommage à sa façon  à Django Reinhardt dans « Mélodie au Crépuscule », son troisième album. Un auteur à suivre...

lundi 30 janvier 2012

Mythes romains - Jane F. Gardner

J'avoue que lorsque j'ai vu l'option "Mythes romains" sur le blog bleu, j'ai décidé de me pousser à la prendre, principalement parce que à part l' histoire d'Enée et celle de Romulus et Remus, je n'avais pas d'autres exemple en mémoire, même en fouillant dans mes vieux souvenirs de cours de latin.

Et à la lecture de cet opuscule, édité chez Points, je vois mieux pourquoi.
Parce que ce que nous dit Jane Gardner, c'est que, justement la mythologie romaine est à la fois très semblable sur le fond à la mythologie grecque, mais assez différente en pratique.

Les dieux sont quasiment les mêmes que les dieux grecs, vu la propension à la religion romaine à intégrer facilement les dieux des pays conquis, et dans un cadre polythéiste, ça ne posait franchement de problème à personne d'en rajouter un ou deux de plus, c'était même la réponse classique des devins en cas de conflits, épidémies, catastrophe naturelle: créer un nouveau culte.
Mais également, ce qui intéressait le pratiquant romain, ce n'était pas de savoir quel dieux avait quelle parenté avec quel autre, ni leurs conflits, etc.. mais seulement quel dieu invoquer pour gagner une guerre, ou éloigner la maladie, ou avoir des enfants, et comment l'invoquer. D'où une flopée de sources sur les dates des fêtes religieuses, les rites extrêmement précis, mais rien en particulier sur les dieux en général. Ce qui conduisait parfois les gens de l'époque a adopter une religion plutôt théorique, j'ai presque envie de dire une superstition pure et simple: faire ceci pour tel résultat, ne pas faire cela pour éviter telle catastrophe etc... du moment qu'on se concilie les dieux, ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent de leur côté.
Donc pas de généalogies divines farfelues, pas d'histoires truculentes à leur sujet. en fait, j'ai presque l'impression que ça n'était pas nécessaire, les romains lettrés connaissant le grec et les mythes grecs pouvaient assez facilement se référer aux sources grecques, d'où pas besoin d'en rajouter.

En fait, nous explique l'auteur, ce qui compte c'est la grandeur de Rome, de ses familles patricienne, et le vrai sujet des quelques légendes tourne toujours autour de ça, quitte à enjoliver pour mettre en valeur un ancêtre et faire remonter les plus illustres familles aux temps héroïque, afin de justifier la prise de pouvoir. Ce n'est jamais que ce qu'on fait quelques bons siècles plus tard nos monarques de droit divins: la gens Iulia était très fière de se dire descendants de Iule, alias Ascagne, fils d'Enée, petit fils d'Anchise et Venus.
Un héros et une déesse dans les ascendants, il ne restait plus qu'à faire intervenir Mars à un autre endroit de la généalogie pour justifier la prise de pouvoir du Jules le plus célèbre, qui a très logiquement fini lui même divinisé en triade avec ses deux ancêtres, par Auguste, son neveu, qui rappelait à l'occasion à tout le monde sa propre légitimité à régner.  Fûté!

Aucun souci donc pour les chroniqueurs à tordre plus ou moins un mythe pour mettre en valeur par exemple son protecteur ( l'auteur nous parle de Virgile, qui n'hésite pas à reprendre la description du bouclier imagé d'Achille dans l'Illiade , pour en donner une version à la gloire d'Auguste). Ou a reprendre au compte de Rome des légendes locales Etrusques, Volsques, Sabines en donnant le beau rôle aux romains.
D'où une profusions de versions différentes d'un même mythe, exemple, la fondation de Rome (soit par Enée, pour ceux qui veulent mettre en avant des origines grecques, soit par Romulus et Rémus pour les descendants de peuples locaux, soit une version hybride qui fait de Romulus et Remus les descendants d'Enée, en trafiquant un peu la temporalité pour combler les trous entre deux légendes qui se passent à plusieurs siècles d'écart.

Le but étant toujours de mettre en valeur soit Rome en tant que lieu élu des dieux, soit l'esprit romain et ses valeurs. l'autre grand courant des légendes met donc en scène un héros, ou une héroïne particulièrement courageux/ honnête/ généreux...en général à la demande d'une famille patricienne qui espère que la gloire d'un ancêtre célèbre rejaillira sur elle (je suis même prête à parier que beaucoup de ces ancêtres héroïques ont été créés de toutes pièces par un chroniqueur contre argent sonnant et trébuchant)

Et troisième type évoqué: les légendes explicatives, crées de toutes pièces ou sur la base d'une vague ressemblance de nom, pour expliquer une toponymie dont plus personne ne connaît l'origine ( l'exemple donné est celui de la roche tarpéienne, ou étaient exécuté les coupables de trahison. On ne sait pas pourquoi elle s'appelle comme ça, donc on brode l'histoire de Tarpéia qui aurait trahi son peuple lors de l'enlèvement des sabines). Ou un surnom familial: la gens Scaevola ( le gaucher) préférait faire remonter son surnom a un ancêtre ayant perdu une main dans une circonstance héroïque, en servant la patrie, plutôt que dans des circonstances douteuses qui peuvent faire penser à une punition de crime.
Et donc, on reste dans le même cadre: le mythe doit servir la grandeur de Rome, au moins en théorie, et non les ambitions personnelles, bien que le détournement politique soit fréquent.

Cet ouvrage court est assez, intéressant, car il met en avant tout ce cadre politique, c'est, je pense, une bonne mise en condition avant d'aborder les mythes eux-mêmes, qui sur un plan purement légendaire risquent de paraître platounets en regard de leurs modèles grecs
prochaine étape romaine donc: j'hésite entre l'Eneide ( qui parait logique, puisque je suis en train de finir l'Illiade), ou peut être les vies des douze Césars (personnages historiques, certes, mais bien dans la logique de mythification du fait politique, puisque plusieurs d'entre eux on été divinisés et en tout cas, remaniés pour paraître héroïques). a moins de trouver quelque chose de spécifique sur les Etrusques.

et aussi, une lecture pour le défi Rome de Céline!

billet rétrospectif

mardi 24 janvier 2012

Le bleu est une couleur chaude - Julie Maroh

A l'approche du festival d'Angoulême un peu de BD franco-belge s'imposait.
édition Glenat , 160 pages, 2009


Et donc, voilà un album qui me tentait bien depuis plusieurs mois, j'ai enfin pu l'emprunter à la médiathèque, et c'est une très jolie découverte. Dans un format inhabituel (160 pages) pour un sujet aussi inhabituel :la découverte et l'acceptation de son homosexualité par Clémentine, dite Clem, lycéenne.
On suit donc Clémentine de l'âge de 15 ans à 30 ans, avec ses doutes, ses difficultés à accepter sa différence, sa passion autodestructrice pour la fascinante Emma, étudiante lesbienne bien dans sa peau qui va l'aider à s'accepter peu à peu, mais non sans difficultés. Il y a aussi Valentin, le meilleur ami de Clem, homosexuel lui aussi, et leur amitié est aussi l'un des fils conducteurs du récit. Il y a le rejet, celui des camarades de classes, celui, encore plus violent de la famille de Clem. Mais aussi, l'acceptation de la famille d'Emma de la différence de leur fille. Il y a la jalousie de Sabine, petite amie en titre d'Emma.

L'histoire est triste, on le sait des les premières pages, ça finira mal. Mais le récit est mené de manière subtile, sans racolage, c'est au contraire très sensible et touchant, par petites tranches de vie au fil du journal intime de Clem. En tout cas, cet album m'a parlé, non directement, mais j'y retrouve assez la situation de plusieurs amis du temps de la fac.
Et aussi, le cadre social me parle: en 1995, Clem' âgée de 16 ans, participe aux manifestations contre le plan Juppé . J'en avais 18 à l'époque et j'y ai aussi participé, ça m'a rappelé plein de souvenirs.

Deux mots aussi du graphisme que je trouve très sympathique et expressif, tout en tonalités de gris ou seul émerge le bleu: celui des cheveux et des yeux d'Emma, le bleu d'un ballon vu de loin.. la couleur devient ce à quoi se raccroche désespérément Clémentine, son obsession.

Julie Maroh est donc une dessinatrice à suivre, notamment sur son site , bourré de jolies illustration ( j'aime bien les faunes d'aout 2011), ou elle annonce d'ailleurs la prochaine adaptation du Bleu en film par Abdellatif Kechiche. Pas mal pour une première oeuvre!

un billet pour le challenge Roaarrr du Bar à BD ;)

challenge roaarrr: prix du public Angoulême 2011
petit bac spécial BD, catégorie couleur: bleu

samedi 14 janvier 2012

les tribulations d'un mage en Aurient - Terry Pratchett

Fin du mois anglais, et pour la fêter dignement, quoi de  mieux que de finir comme on avait commencé: par un Terry Pratchett de derrière les fagots.

Et donc, ayant commencé l'exploration du disque-monde par les calamiteuses (més)aventures de Rincevent, le mage qui ne connait aucun sort ( le seul qui s'était introduit de force dans sa cervelle l'ayant abandonné dès le é° tome), je continue sur cette lancée. Les tribulations est donc le 17 volume de la série du disque monde, et le 5° de la saga Rincevent, juste après Eric.
On l'avait laissé quittant précipitamment l'Enfer au grand dam des démons, on le retrouve prenant un repos bien mérité et un ennui salutaire en compagnie de son bagage à pattes,sur une île déserte où rien ne manque, excepté quelques patates ( son obsession solanacée est telle que pour lui, une femme qui propose des plaisirs dignes d'un roi parle forcément de pommes de terres). Or donc, pendant ce temps à Ankh-Morpork, un message déposé par albatros (je suis presque sure qu'il y a là un clin doeil à ce sketch) express du Continent Contrepoids - le coin d'où venait Deux Fleurs, le touriste ahuri des tomes 1 et 2 - réclame la venue immédiate du "grand Maje".  Or, QUI est le seul à orthographier "Maje", et même à l'arborer inscrit sur son chapeau flétri, afin que tout le monde le sache? Bravo! Rincevent gagne donc un voyage par téléportation en Aurient, ou il va réussir comme toujours à se mettre à dos une partie de la population sans même le faire exprès, et se faire exploiter par l'autre moitié.
En l'occurrence, l'armée rouge, qui fomente un coup d'état et compte bien se faire aider par le grand Maje dont il est question dans un petit livre rouge publié et distribué sous le manteau, au titre ô combien séditieux de " ce que j'ai fait pendant mes vacances".
Au même moment et par un de ces bon tours qu'affectionnent les dieux, Cohen le barbare décide justement de conquérir la riante cité de Hunghung, capitale du continent contrepoids.

Ce tome là est plus long, et aussi plus politique que les précédents, avec pas mal de remarques bien senties sur le totalitarisme, le communisme, des clins d'oeil à l'histoire de la Chine ( notamment l'armée de terre cuite et l'art de la guerre) et au Japon ( les guerriers en pyjama noir que Cohen appelle des nin-jaunes).
Très drôle aussi, grâce à Cohen et sa bande "la horde d'argent", rapport à la couleur des quelques cheveux qui leur reste. Un horde de 7 barbares arthritiques, ayant largement dépassé l'âge de la retraite: le vieux Vincent ( pyromane, mais qui n'arrive pas à se rappeler si on doit tuer les gens ou les incendier), le gars Popaul ( le jeunot de la bande, il n'a que 80 ans), Hamish le fou ( sourd comme deux douzaines de pots et qui planque un véritable arsenal dans son fauteuil roulant), Flagorne le malpoli ( et ses fameuses béquilles gravées " love" & "hate"), caleb l'éventreur ( pousseur du fauteuil de Hamish) et Ronald Cervelas dit "prof", rapport à son passé d'enseignant de géographie mais reconverti dans la barbarie, car à tout prendre, c'est moins risqué que la fréquentation d'une classe de 3° standard.
Et ces 7 là sont un grand, un très grand moment: quand Prof essaye de leur faire comprendre la civilisation avec des exercices ciblés ( la découverte des bains et du savon, l'achat d'un poulet au marché sans détruire la devanture et voler la marchandise, l'infiltration par les égouts pour les nuls, l'emploi d'euphémismes pour Flagorne afin de parler comme un civilisé), mais entre la franchise des barbares aux langage fleuri et la subtilité d'un bureaucrate qui demande qu'on vous coupe la tête en usant de métaphores sur les chrysanthèmes, mais qu'on vous la coupe quand même, finalement, je préfère Cohen et ses vieux de la vieille!

D'autant que grâce à eux, on a droit a des passages surprenants, même un peu mélancoliques et philosophiques, lorsqu'ils font le bilan de leur vie pour se rendre compte qu'ils sont les derniers représentants d'une espèce en voie de disparition: les héros légendaires. Ou qu'ils comparent leurs conceptions de l'autre monde. Inattendu, et plus profond qu'on pouvait s'y attendre d'un bouquin ou, par ailleurs on se marre à toutes les pages ( en fait, bizarrement, j'ai pas mal pensé au film " space cowboys" de Clint Eastwood, pour ce côté " on fait ce qu'on  sait faire, parce que sinon, ça ne vaut pas la peine de s'accrocher", j'ai eu un peu le même sentiment à la lectures de ces passages).

On a même du cynisme assez noir, d'un point de vue politique: à un moment Rincevent  s'arrête dans la campagne et demande à un paysan qui mène un buffle par une corde " certains veulent que vous restiez esclaves et d'autres que vous dirigiez le pays, ou du moins que vous les laissiez diriger eux en disant que c'est vous. On va se livrer une bataille terrible. Je ne peux pas m'empêcher de me demander... qu'est-ce que vous voulez, vous?"  réponse du paysan: " une corde plus longue, ça serait bien"
Et il faut que cette illustration cinglante de la politique soit donnée dans un roman de fantasy.

Donc voilà, un très bon tome, des références à la pelle, des remarques futées sur le gouvernement, sur ce qui fait la civilisation ( une barbarie déguisée et joliment maquillée), sur le totalitarisme, sur la métaphysique.. Pratchett ne prends pas ses lecteurs pour des ignares et se permet d'être à la fois drôle et profond. J'aime de plus en plus!

petit Bac spécial Pratchett. catégorie Métier: le mage

dimanche 8 janvier 2012

La vallée de la peur - Arthur Conan Doyle



En doublette pour le mois anglais (oui! je sais! Doyle est écossais, mais ça compte quand même), et deuxième lecture pour le défi Sherlock.

Alors, laVallée dela Peur, trouvé par hasard aux puces, que nous dit en substance la 4° de couverture: " Rempli d'intrigues et d'action, La vallée de la peur, où l'ont voit Sherlock Holmes se mesurer avec Moriarty, adversaire en tous points à sa taille, est sans doute le meilleur roman de Conan Doyle".. alléchant n'est-ce pas, avec un joli château sooo british en couverture.

STOP!

Si je parle d'emblée de la 4° de couverture, c'est que j'ai rarement vu quelque chose d'aussi erroné, et qui m'a du coup complètement induite en erreur:
- Moriarty n'apparaît pas, Holmes enquête sur le meurtre d'un nommé Douglas, au sujet duquel il a été renseigné par un nommé Porlock qu'il suppose faire partie de la bande de Moriarty. Mais pas d'affrontement et encore moins de Moriarty. En ce qui concerne la solution du meurtre, elle est révélée à la fin de la première partie, du coup, la suite n'a aucun intérêt.
- Holmes lui même n'apparaît que très peu, le roman est divisé en 2 parties, il n'intervient, et Watson avec lui, que dans la première partie et un épilogue minuscule tout à la fin. La deuxième partie, la plus longue, se passe non pas en Angleterre, mais dans une vallée minière des USA, un coin paumé où s'affrontent les forces de l'ordre et une bande de malfrats organisée sur le modèle d'une société secrète de type maçonnique, avec rites d'initiations et tutti quanti, plus le soupçon de romance qui va bien entre Douglas, connu sous le nom de McMurdo et une immigrante suédoise. Le tout supposé nous éclairer sur le sombre passé du quidam .C'est bien joli mais, comment dire.. ha oui je sais: on s'en tape!
- En fait, toute cette deuxième partie est longue, mais longue, mais fastidieuse (et elle fait environ 150 pages pas plus), dans une ambiance western. j'adore les westerns à la base pourtant, mais là, j'ai envide de dire que je ne suis pas là pour ça, et malgré le coup de théâtre final pas forcément original mais inattendu ( comprendre :  il ne se passe tellement rien d'intéressant dans tout ce passage que j'ai presque été étonnée de lire un retournement de situation), j'ai trouvé cette partie indigeste au possible. Et franchement des terrils enneigés d'un patelin US quand on attend plutôt la campagne anglaise ou la lande brumeuse écossaise, c'est frustrant au plus haut point.

Autant j'avais bien aimé Le chien des Baskerville, autant j'ai trouvé celui là raté, mal équilibré. La deuxième partie entière aurait pu être résumée dans un seul chapitre. On aurait une une grosse nouvelle et ça serait beaucoup mieux passé, cette escapade américaine ne fait que diluer une intrigue qui était déjà arrivée à son terme. Et ce n'est pas la minimale mention de Moriarty dans l'épilogue ( en tant uniquement que possible expert du crime qui joue les nettoyeurs pour l'organisation américaine, mais ça reste un vague soupçon) qui nous donne l'affrontement annoncé. Donc: je suis frustrée!
Ha si quand même: l'action de la première partie se passe du 6 au 8 janvier. Je publie mes conclusions le 8 janvier. C'est pas la classe ça?

vendredi 6 janvier 2012

Le vent dans les saules - Kenneth Grahame

Toujours dans le cadre du mois anglais qui continue jusqu'au 15 janvier, on va faire un détour par la littérature jeunesse.

Et là, moi qui suis en général plutôt pondérée, je vais d'emblée le dire: ce livre est un bijou! Un bijou de fantaisie ( écrit pourtant par un banquier, ça donne de l'espoir!), d'humour et de bonne humeur.

En fait j'ai eu envie de le lire lorsque je suis tombée, récemment et par hasard, sur le générique d'une série animée de marionnettes des années 80 qui en était adaptée, je me suis immédiatement dit que je l'avais vu, que j'avais beaucoup aimé, mais impossible de me souvenir de l'intrigue.

Et alors je ne regrette pas ma lecteur, amis alors pas du tout: c'est enfantin, mignon mais pas mièvre. Dans la préface, Grahame est présenté comme seul rival crédible de Lewis Carroll, et bien, quitte à m'attirer les foudre de certains, j'ai largement préféré le Vent, moins connu de notre côté de la Manche, à Alice, que j'ai trouvé assez surfait à la lecture.
A la réflexion, j'aimerais beaucoup revoir la série, j'avais 9 ans à l'époque, et c'est sur je ne l'ai pas appréciée à sa juste valeur, je pense que je n'aurais pas autant apprécié le livre à cet âge là d'ailleurs. Non, là , c'est exactement ça, le Mr Crapaud de la vidéo est exactement fidèle a sa version papier, cette taupe et ce rat sont adorables, et connaissant le talent des anglais pour l'animation image pas image, je me dis que j'ai vraiment raté quelque chose.

Non là tout y est, des bestioles anthropomorphes qui caricaturent gentiment les travers humains, tout en gardant leurs caractères animaliers ( on se serre la patte ou on se lisse le pelage, on ne dérange pas un blaireau en hiver pendant qu'il hiberne), de l'amitié, des aventures en forêt ou sur la rivière, le goût du voyage, et le tout au rythme des saisons. Avec en plus un petit vent libertaire qui fait plaisir: car au final, ces petites bêtes ont une philosophie assez hédoniste, et rien ne vaut un pique-nique entre amis au bord de la rivière, avec célébration de la bonne chère en prime et des plaisirs de la glandouille. Tout est prétexte à de joyeux dîners et ça fait plaisir!
Catégorie: adaptation libre

Et la chose totalement inattendue, inespérée et qui fait plaisir: on est dans un monde païen ( ce qui me fait l'intégrer aussi aux adaptations de mythologie grecque): même si ça n'est pas le centre de l'histoire, il y a un clin d'oeil assez savoureux à l'Odyssée au travers des aventures de Mr Crapaud. Mr Crapaud qui après avoir volé une voiture et insulté les représentants de l'autorité se retrouve condamné à 20 ans de prison. Il s'échappera et va errer quelques temps (mais pas les 20 ans annoncés, rassurez-vous), et découvrir à son retour que son domaine a été pris d'assaut par les belettes qui pillent ses réserves et se comportent en maîtres des lieux. Mais Crapaud est un Ulysse bien piteux qui ne parviendrait à rien sans l'aide de ses amis, même si son orgueil et sa vantardise valent l'hubris démesuré de son modèle. Pour le coup, c'est plutôt le discret Mr Taupe qui serait plutôt la taupe aux mille ruses.Vous n'êtes pas convaincus, Pourtant le dernier chapitre est clairement intitulé " le retour d'Ulysse".

D'autre part, l'autre référence clairement mythologique est celle du "joueur de pipeau aux portes de l'aube" ( titre du chapitre 7, et accessoirement, je suis ravie de savoir d'où est tiré le titre mystérieux et que je trouvais magnifique du premier album de Pink Floyd: the piper at the gates of dawn). Ce chapitre est un délice, Mr Rat et Mr Taupe font du canot sur les marais à l'aube, entendent une musique mystérieuse et rencontrent une créature fantastique. Pour ceux qui veulent garder le secret et ne pas se gâcher le moment le plus fantasmagorique de l'histoire, je le mets en blanc, tiens, à vous de surligner si vous connaissez ou si ça ne vous dérange pas!

Une créature fantastique donc: des cornes, des pattes de bouc, qui joue de la flûte au pied d'une cascade. Son nom n'est pas dit, mais c'est visiblement le dieu Pan - ou Cernunos? mais non, à cause de la flûte, je penche plus pour Pan. Yep..
Du paganisme!! Youpiiii! (juste pour le plaisir, j'ai visualisé ce passage, et.. ben, il s'est imposé à moi illustré façon Miyazaki, peut-être à cause de l'ambiance forestière qu'il y avait avec les sylvains dans Mononoké et qui me parait assez proche. En fait, je ne vois pas d'autre style qui conviendrait, Disney en ferait à tous les coups un massacre)

Un bijou je vous dis, et qui est bien parti pour être classé dans mon top 20 , si jamais un jour j'en faisais un. En plus, vu mon moral flageolant ces temps-ci c'est exactement ce qu'il me fallait pour commencer l'année de bonne humeur.




jeudi 5 janvier 2012

Do androids dream of electric sheep? - Tony Parker

Il y a quelques temps que je me dis qu'il faudrait mettre un sérieux coup de collier sur le défi Comics. Alors quand j'ai vu en rayonnage une version comics de Androids de Philip K Dick que j'ai adoré en roman l'an dernier, j'ai sauté sur l'occasion, pensez-vous.

Donc pour savoir ce que je pense du scénario il suffit de se reporter au lien ci-dessus.

Car, surprise, le comics reprend très exactement la trame du roman. Et quand je dis très exactement, ça veut dire au mot et à la virgule près. C'est d'ailleurs un peu le problème car on alterne bulles de textes et bulles de récit à tel point qu'elles envahissent tout l'espace, il y a du texte à lire partout et l'image passe au second plan...Etre fidèle au texte, c'est bien, mais il aurait peut être fallu élaguer un peu, car on arrive à des choses du genre
-Bulle de dialogue
-bulle de récit " dit-il amèrement"
-bulle de dialogue
-bulle de récit " répondit sa femme"..
Preuve: en rond les dialogues, en bulles carrées, les didascalies.

Ca fait un peu, beaucoup, très lourd en fait.

Autre surprise pas forcément très bonne: la couverture est trompeuse: il s'agit en fait d'une image bonus extraite d'une série de dessins hommages proposés par plusieurs dessinateurs, mais elle est signé Stafan Thanneur, et non pas Tony Parker, l'illustrateur principal, donc.. pas grand chose à voir avec le graphisme du comics proprement dit. Dommage parce que je n'accroche pas vraiment au dessin de Parker ( Rachel est une mocheté, avec une bouche énorme qui jure avec son visage, on dirait une opération de chirurgie ratée, ce qui est dommage pour un robot censément parfait! enfin, ce n'est que mon avis!)

En fait, la partie la plus intéressante est la postface, avec le port-folio de différents illustrateurs qui donnent, sans texte, leur regard sur le roman de Dick ( j'aime bien ceux de Moritat, aux couleurs acides, ça m'a donné l'occasion de découvrir qu'il a une page Deviantart très intéressante avec des styles  variés, et un blog pas très à jour, mais son travail de couleur me plaît)

Comment dire, ce n'est pas inintéressant, mais ça fait un peu exercice de style au final. Je pense que ce comics pourra intéresser au final surtout les gens qui n'ont pas lu le roman et veulent tenter le coup avec l'appui des images, mais ça aurait été mieux en sucrant les "dit-il" et les " pensa-t-il".
Dommage que la lecture soit si lourde, parce que franchement, l'idée était alléchante. Je tenterais peut être le tome 2 si je le trouve, car la lecture n'est pas non plus déplaisante.. juste longue.

Comics garanti sans super héros!

dimanche 1 janvier 2012

always look on the bright side of life

Et le billet inaugural de l'année sera dédié aux Monty Pythons.
Car 2011 a fini de manière particulièrement déprimante pour moi, et qu'il me fallait absolument commencer 2012 en me faisant ce petit cadeau pour redémarrer du bon pied. Oui, je sais, c'est assez paradoxal, mais j'avais besoin de ma dose d'humour absurde et noir.
Alors mes bonnes résolutions pythonesques pour l'année 2012

- faire du sport

- prendre les choses avec philosophie (oui je sais la traduction n'es pas géniale, mais au moins vous aurez ces magnifiques paroles en karaoké)

- développer mon vocabulaire pour briller dans les soirées mondaines :-)

 - réviser l'histoire de l'art

et surtout, surtout...
always look on the briiiiiight siiiiide of liiiiiiife
Parce que rien que la tête que fait Eric Idle et son accent suffisent pour me remonter le moral...

Et même si ça n'est pas toujours évident, je vous souhaite donc à tous de voir la vie du bon côté en 2012.