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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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jeudi 31 mai 2018

Nous nous sommes tant aimés ( film 1976)

Ouf, juste à temps pour un deuxième sujet italien, avant la fin du mois...
Le problème c'est que le cinéma voisin propose pas mal de films italiens.. en juin!
Il n'y a que celui-ci que j'ai pu voir dans les temps.

Et malgré sa célébrité, je ne l'avais pas vu, en fait j'en étais persuadée, mais j'ai du confondre.




Donc, on va suivre la vie sur 30 ans de 3 copains résistants, de la fin de la seconde guerre mondiale, et jusque dans les années 70.
Il y a Nicola, l'anarchiste féru de cinéma qui rendre dans son patelin perdu pour se marier Antonio le colérique qui retrouve son travail de brancardier à l'hôpital..mais est écarté des promotions à cause de ses sympathies ouvertement rouges, et Gianni, stagiaire avocat qui vivote en attendant l'engagement qui va faire décoller sa carrière.
Ces gens aux moyens modestes passaient leur temps au restaurant " demi-portion"le seul abordable pour eux.
Mais la fin de la guerre, le retour à la vie civile, l'arrivée d'une jolie femme dans leur petit groupe, un gros contrat pour Gianni.. tout celà va avoir raison de leur belle union. Ou peut-être faire ressortir ce que leur amitié avait d'improbable et n'était au final qu'un accident de l'histoire?
Le tempérament colérique d'Antonio va l'écarter de plusieurs opportunités professionnelles, l'intransigeance de Nicola va l'éloigner de sa famille la jolie Luciana, qui rêve d'être actrice mais n'arrive pas à se décider entre Antonio et Gianni finit par faire voler en éclat une situation précaire.
Et lorsqu'ils se retrouvent par hasard une fois toutes les dizaines d'années, les retrouvailles finissent immanquablement en dispute mémorables et en fâcherie.
Gianni, considéré par tous comme le plus idéaliste de la bande, est celui qui en apparence a le mieux réussi, il est en réalité celui qui a le plus perdu: devenu riche en défendant un businessman pourri jusqu'à l'os, dont, par faiblesse ou appât du gain il a épousé la fille, il est devenu bourgeois et arriviste, marié à une femme gentille mais sotte dont il se désintéresse absolument, subissant le perpétuel mauvais caractère de son odieux beau-père... il en vient à détester tout le monde, et surtout ce qu'il est devenu. Triste vérité qu'il tente de cacher à ses copains en les évitant autant que possible.

Il sont forts pour ça les italiens: un film en apparence drôle, car on y rit, ou plutôt on y sourit souvent...mais le fond est incroyablement acide et noir. Les trois copains sont des ratés et en ont conscience, ils ont beau se débattre pour essayer de faire changer les choses.. le monde continue sans eux, et sans se soucier d'eux.
C'est du coup.. terriblement réaliste avec de bons moments de sarcasme ( la belle-famille complètement ridicule de Gianni vaut son pesant d'or).
Une jolie découverte donc... Et puis Ettore Scola aux manettes, Vittorio Gassman (Gianni)  Nino Manfredi ( Antoni), le moins connu Stefano Satta Flores ( Nicola) Stefania Sandrelli (Luciana) tous sont excellents.
Et je pense que Scola a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Nicola, le cinéphile, incollable sur Vittorio de Sica (qui, comme Fellini et Mastroianni fait une apparition dans sont propre rôle). Tout le film est d'ailleurs une mise en abîme du cinéma: extrait de films, séances au ciné-club du coin, cinéma du coin, jeux d'éclairage.. et au théâtre ( lorsque Luciana explique a Antonio le principe des conventions et des dialogues théâtraux, ou les apartés où les acteurs pulvérisent le 4° mur sans vergogne

Par contre, ce film m'a donné terriblement.. faim!

ceci est une référence aux 3 mousquetaires.. Un pour tous, tous pour un ( et pasta pour tout le monde!)

(nota - ne JAMAIS aller voir un film italien sans avoir mangé un peu avant: la profusion de pâtes et de pizza visibles à l'écran sont un supplice de tantale!)

un film et un peu de musique. Petit mois italien, mais c'était à prévoir..


jeudi 17 mai 2018

Trois compositrices baroques

Jeu: combien pouvez vous citer de compositrices en musique classique ou romantique, ou moderne?

Il n'y en pas beaucoup....Lili et Nadia Boulanger, Germaine Tailleferre, Clara Schumann et Alma Mahler moins connues que leurs maris...
Hildegarde von Bingen, si on remonte au moyen-âge.
Une poignée au mieux.

Rejeu? Et des compositrices baroques, vous en connaissez?

Moi non plus, en tout cas jusqu'à hier. Car je suis allée à un concert de musique barque italienne, où j'ai découvert 2 noms, ceux de Barbara Strozzi (1619-1677) et Francesca Caccini ( 1587-1641) toutes deux filles de célèbres compositeurs, il n'y a pas de secret, à l'époque, il fallait soit être femme de, soit être fille de pour qu'on daigne conserver vos compositions, auxquels une petite recherche en ligne vient d'ajouter Isabella Leonarda ( 1620-1704), qui a eu accès à une formation musicale, cette fois non en tant que membre d'une famille de musiciens, mais en tant que religieuse.
Ce qui était la seconde voie, principalement pour devenir exécutantes.
N'oublions pas que l'un des plus célèbres compositeurs italien de l'époque, et un de mes favoris personnels, à savoir Vivaldi lui-même, était professeur de musique dans une institution musicale réservées aux femmes pauvres mais talentueuses, élevées au frais de l'état, dans le but expressément avoué d'en faire des musiciennes accomplies, capables de gagner leur vie en donnant des concerts. Donc même si la discipline y était monacale, quelque part, elles avaient une chance que bien d'autres n'avaient pas de pouvoir exercer leurs talents.

Mais des compositrices ... il n'y en avait que peu, donc, et qui méritent d'être sorties de l'oubli.

Francesca Caccini ( fille donc de Giulio Caccini): chanteuse, luthiste, guitariste et première femme a avoir officiellement composé des opéras, dont le seul qui soit parvenu jusqu'au XXI°siècle est " La liberazione di Ruggiero d'all'Isola d'Alcina, opera comique sur un argument extrait d'Orlando Furioso)
Elle a particulièrement composé pour les cordes, ses instruments de prédilection.
Voilà donc une chaconne, très dansante, pour violon, guitare et clavecin

Et une chanson, " Lascatemi qui solo", ici par une mezzo-soprano, et qui me donne l'occasion de vous faire voir un archiluth - ou théorbe, j'ai du mal à les différencier, j'avoue -instrument roi de la Renaissance et des débuts du Baroque pour la musique de chambre et l'accompagnement vocal avant d'être supplanté par les guitares, moins encombrantes il est vrai!

Chi desia, chanson pleine d'humour, extraite du même concert.  Chant, théorbe, guitare, percussion, clavecin, violon, violoncelle.

Barbara Strozzi, fille adoptive et/ou illégitime de l'écrivain Giulio Strozzi, érudit et ouvert d'esprit qui a favorisé l'éducation musicale de sa fille. Bravo papa Strozzi!
Et en tant que chanteuse, elle a logiquement composé principalement des chants religieux, et profanes, des airs, ariettes et madrigaux pour voix et basse continue.. sur des textes écrits par son père. Bravo bis, papa Strozzi!

Cantate "Eraclito amoroso", que j'ai particulièrement appréciée hier, de jolis passages qui bougent beaucoup entre le grave et l'aigu ( ici chanté par Philippe Jarrousky, à qui ce genre de répertoire va comme un gant, j'ai beaucoup plus de mal avec sa voix aigue sur des compositions modernes, type Erik Satie. Mais il fait partie des gens à la voix " non grave" que j'apprécie bien en général)
Celui là, il me faut la partition, je meurs d'envie de le travailler...
Quante volte, madrigal à 2 voix ( ici un ténor et un baryton, et c'est splendide)

Amor non si fugge - on retrouve nos musiciens du concert où était programmée Francesca Caccini


Isabella Leonarda. Il y a moins à dire de sa vie, puisqu'elle est devenue nonne à 16 ans et n'a jamais quitté la vie religieuse. Son oeuvre est donc en grande partie sacrée ( pour les pièces chantées) et instrumentale.

Douxième sonate pour violon et continuo ( et elle n'a pas franchement grand chose à envier à la musique du prêtre roux)

Magnificat pour 4 voix et accompagnement

Normalement le RDV musical du mois italien, c'était prévu le 31 mai, mais je suis absente du 25 au 30, et pas sure d'avoir le temps de préparer quelque chose d'autre d'ici là. Donc j'anticipe, et je verrai si je refais un petit sujet musical pour la fin du mois!