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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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mercredi 30 octobre 2019

La roussalka, nymphe ou démon...

Hop un petit sujet toujours aussi russe, puisque extrait de mes cours: un cours d'histoire sur le peuple slave, qui parle entre autre de mythologie et de fêtes païennes.

Où il est donc question des dieux (j'avais déjà parlé du sympathique et peu farouche dieu solaire Yarilo), mais aussi de créatures fantastiques, que ce soit le domovoï ( un protecteur de la maison,  capable d'amener la prospérité ou la ruine selon la manière dont il est traité un peu comme le Zashiki Warashi japonais), les esprits des bois, des champs, des eaux..

Et la roussalka est un des plus connu, par sa ressemblance qui a facilité son assimilation, avec les sirènes nordiques, la Loreleï allemande, les nymphes des eaux et des bois..

Et donc par " contamination" depuis le XIX°siècle et l'époque romantique, elle est dépeinte comme une belle femme à queue de poisson, une nymphe des eaux qui s'enfuit et se cache à la vue des humains, et coiffe ses cheveux d'algues sur la rive..

Mais d'autres traditions, plus anciennes, parlent de nymphes et de divinités pas seulement aquatiques,mais aussi protectrices des champs et des arbres. Des incarnations des forces de la nature, donc, parfois positives, parfois négatives, et rarement dotées de queues de poissons. Plutôt à l'image de dryades, perchées dans les arbres... et pouvant être aussi bien jeunes que vieilles, belles ou laides, pouvant se métamorphoser en animal.
vue par Ivan Bilibin
Et comme toujours les divinités païennes ont peu à peu été transformées en démons au fil des temps. Assimilées à des revenants, des vampires, des mortes-vivantes qui sortent de leur tombe une fois par an.

De créatures fantastiques d'origine, elles sont devenues le résultat d'une malédiction ou d'une mort violente: certaines traditions expliquant que peuvent devenir roussalki ( pluriel) selon les cas: les enfants morts avant d'avoir été baptisés, les femmes fiancées, mais mortes avant leur mariage, les petites filles, les gens, peu importe leur âge ou leur sexe, morts pendant la semaine des roussalka ( vers le solstice d'été)
Et donc pour se prémunir de ce retour, les peuples slaves organisaient un mariage symbolique - enterrement en tenue de mariage- pour les femmes célibataires mortes avant ce grand jour, afin qu'elles ne reviennent pas hanter les vivants et emporter avec elles le mari qui leur était " dû".

Vue par Viktor Korolkov

Le tout assorti évidemment de mesures préventives  ( ne pas se baigner dans les rivières pendant la semaine des roussalki, ne pas retourner la terre ou grimper aux arbres, ne pas aller dans les champs de blés sous peine d'être chatouillé à mort...) et de rites théâtraux où une femme déguisée en roussalka serait symboliquement dépouillée au fil de la journée de ses attributs de roussalka.. ou poussée à l'eau ( haaa on savait s'amuser aux temps du paganisme)

vues par Andreï Shishkin
Un personnage donc assez insaisissable, associé aux cultes agricoles et de fertilité, au monde des morts, et dont la semaine encadre le solstice d'été et la fête d'Ivan Koupala (un dieu plus ou moins rhabillé en saint Jean), donc lié à la fois à la vie et à la mort, ce qui était déjà le cas de Yarilo également fêté en juin.

Pour tout savoir des roussalki, de leur apparence, de leurs actions. voici un long article très documenté de la revue Persée.

Pouchkine leur a consacré une pièce de théâtre, Dvorak ( tchèque) un opéra, et la créature en question se retrouve un peu partout sous différents noms dans l'ensemble du monde slave ( autant dire un territoire immense)
Chanson à la lune - Dvorak (histoire d'entendre un peu de tchèque)


lundi 21 octobre 2019

Le bal - Aleksandr Odoïevski (poème)

Ho mais, que vois-je dans la liste des textes à lire en littérature?

Ce poème, totalement adapté à la situation actuelle... ( histoire que, quand même, je ne fasse pas un zéro pointé pour le mois Halloween et le chalenge de l'épouvante..)

ambiance musicale ( bien qu'elle soit postérieure d'une semi-siècle au poème, ça colle parfaitement)


Malheureusement, je ne trouve pas de lecture enregistrée de ce texte, je ne pourrai pas vous le faire entendre.

Открылся бал. Кружась, летели
Четы младые за четой;
Одежды роскошью блестели,
А лица — свежей красотой.
Усталый, из толпы я скрылся
И, жаркую склоня главу,
К окну в раздумье прислонился
И загляделся на Неву.
Она покоилась, дремала
В своих гранитных берегах,
И в тихих, сребряных водах
Луна, купаясь, трепетала.
Стоял я долго. Зал гремел…
Вдруг без размера полетел
За звуком звук. Я оглянулся,
Вперил глаза; весь содрогнулся;
Мороз по телу пробежал.
Свет меркнул… Весь огромный зал
Был полон остовов… Четами
Сплетясь, толпясь, друг друга мча,
Обнявшись желтыми костями,
Кружася, по полу стуча,
Они зал быстро облетали.
Лиц прелесть, станов красота —
С костей их — все покровы спали.
Одно осталось: их уста,
Как прежде, всё еще смеялись;
Но одинаков был у всех
Широких уст безгласный смех.
Глаза мои в толпе терялись,
Я никого не видел в ней:
Все были сходны, все смешались.
Плясало сборище костей.

Le bal s'ouvrit... les jeunes paires,
Volaient, virvoltaient gaiement,
Visages frais et robes claires,
Ornées de perles, et de diamants.
Ivre, vibrant de tout mon être,
Un bref instant, les membres las,
Je m'appuyai à la fenêtre,
Les yeux fixés sur le Néva.
Elle était noire et somnolente
Entre ses berges de granit
La lune en reflets infinis
L'illuminait, étincelante...
Le temps passa... le bal tonnait.
Soudain, j'entendis la cadance
Qui se cassait...fixant la danse
Je fus glacé... je frissonnais...
La salle immense n'était pleine
Que de squelettes...Deux par deux,
Ils tournoyaient à perdre haleine,
Leurs os jaunis mêlés entre eux.
Dans la cohue et dans la presse,
Sur le parquet, à grand fracas,
Ils tournoyaient, virant sans cesse,
Accélérant à chaque pas.
Beauté des corps et des visages,
Tout était mort - des os séchés.
Restait leur bouche, affreuse image.
Leur rire était resté figé,
Un rire unique, large et froid,
Montrant les dents, privé de voix.
Je ne reconnaissais personne,
Mes yeux erraient dans la mêlée,
Ronde uniforme, monotone
Des os dansaient dans l'assemblée.

(1825 traduction A.Marcowicz)

Un texte que j'ai envie de mettre en parallèle avec Danse macabre de Baudelaire.
Le poème d'Odeievski est une caricature d'une société nécrosée , qu'il faudrait réformer. Celui de Baudelaire , une réflexion plus générale sur la condition humaine, en forme de vanité.

Ho et puis,cadeau...parce que c'est l'image que j'ai en tête quand je pense à" danse macabre", l'extraordinaire costume de Mort rouge de Lon Chaney dans le Fantôme de l'Opéra

dimanche 20 octobre 2019

Eugène Oneguine - Alexandre Pouchkine

Cours de littérature russe dans le cadre des études, et comment dire... j'attaque directement par 10 livres d'auteurs classiques à lire ( au minimum! précise le prof) avant janvier et une dissertation de 6 à 8pages sur le fantastique dans la nouvelle " le manteau" de Gogol. Je ne me suis jamais autant félicitée d'avoir tenu un blog pour suivre et chroniquer mes lectures depuis presque 10 ans.

Autant vous le dire, vous allez donc voir ici majoritairement des chroniques russes dans les semaines/ mois/années qui viennent.

Je n'aurai tout simplement pas le temps de lire beaucoup d'autres choses.

Et à tout seigneur tout honneur, 1° lecture imposée, Eugène Oneguine de Pouchkine.

Probablement le seul auteur que même des novices en littérature connaissent au moins de nom, devenu le symbole de sa langue comme Voltaire ou Molière le sont pour le français.
Anecdote cocasse: Pouchkine a appris à parler français avant de parler russe. Dans sa famille, comme dans toute la haute société russe du XIX° siècle, le fin du fin était de parler français entre soi, le russe étant la langue du peuple.Guerre et Paix de Tolstoï est très dur à lire pour les russes actuels car il intègre des phrases entières en français pour retranscrire le sociolecte de la noblesse et de la bourgeoisie du XIX° siècle.

Le symbole de la littérature de son pays partage une caractéristique avec notre Alexandre national, outre leur prénom commun, et le fait d'être parfaitement contemporains l'un de l'autre. Tous deux étaient métis: une grand-mère haïtienne pour Dumas, un arrière-grand-père africain pour Pouchkine.
Le centre Dumas-Pouchkine est d'ailleurs le nom d'une association pour la connaissance des diasporas africaines.

Et donc Eugène. Je garde par convention le titre " classique" bien que la traduction d'André Marcowicz garde dans le corps du texte les noms et prénoms d'origine sans les franciser, comme il était de mise auparavant. Eugène sera donc le titre de l'oeuvre et Evgueni son personnage (je me demande s'ils avaient auparavant poussé la logique jusqu'à transformer Vladimir avec le très proche  français médiéval Valdemar ou Gaudemar)

Alors, que se passe-t-il?

Déjà, c'est un roman en vers, qu'A. Marcowicz arrive à retranscrire sans rendre trop lourds, c'est un peu le risque avec les rimes, mais comme le ton général est assez enjoué et drôle, ça passe bien.
Je ne connaissais l'oeuvre que par son adaptation sur scène ,mise en musique par Tchaïkovski, et j'en avais gardé le souvenir d'une histoire tragique, deux amis qui se battent en duel pour une raison stupide... et un retournement de situation final particulièrement cynique.
Certes, mais le ton employé par Pouchkine est très différent.


Fondamentalement, c'est ça, une histoire assez simple d'orgueil, d'ennui et de jalousie.

Evgueni, jeune dandy de la grande ville, lassé, blasé, revenu de tout à même pas 25 ans,  hérite d'un domaine à la campagne. Où il s'ennuie bien vite au bout de trois jours: les paysans, les nobles campagnards, les bourgeois de la petite ville n'ont aucune conversation digne de ce nom.
Seul trouve grâce à ses yeux Vladimir Lensky, jeune voisin intellectuel, grand amateur de culture et de philosophie allemande, et les deux deviennent donc amis, par affinité intellectuelle, mais aussi pour tromper l'ennui.
Lenski connait bien une famille locale, la famille Larine, il est d'ailleurs fiancé avec la fille cadette, Olga, une gentille fille, mais coquette évaporée et sans beaucoup de cervelle.

Lors d'une visite, Vladimir emmène Evgueni pour lui présenter la famille, Evgueni trouve Olga parfaitement inintéressante, et se demande pourquoi Vladimir, amateur de littérature , n'a pas plutôt choisi Tatiana, l'aînée, elle aussi grande lectrice. Sans se douter que lui même a tapé dans l'oeil de Tatiana.
Tatiana  prend son courage à deux mains ( on est en 1830 au fin fond de la campagne russe, et peu de femmes devaient avoir ce cran, rien que pour ça, Tatiana me plaît!), et envoie à Evgueni une lettre pour lui déclarer sa flamme.

Anna Netrebko - scène de la lettre

Evidemment, elle reçoit la réponse classique du lâche: si je devais me marier, je vous choisirais mais je n'en ai pas envie, et vous méritez mieux que moi blablabla. Fin de non recevoir.

Par suite de cela, alors que les deux amis sont invités chez les Larine pour l'anniversaire de Tatiana. Par ennui, parce qu'il a bu, Evgueni drague un peu Olga sous les yeux de Tatiana et Vladimir. Ce qui aurait pu entraîner une simple brouille tourne au tragique car Vladimir se sent trahit, et va donc provoquer un duel, fatal.. pour lui même.

air de Lenski par Leonid Sobinov. L'enregistrement date de 1910, et les graves des bassons passent assez mal, mais je suis plus que stupéfaite de la qualité sonore d'un enregistrement d'il y a 109 ans. Le chanteur étant un ténor, la voix est très bien enregistrée ( pour la même raison technique , les voix plus graves perdent en profondeur sur les très vieux enregistrements. Leonid Sobinov était réellement une star de son époque.Mentionné dans le poème de Maïakovski " a Essenine. Leonid Sobinov a chanté des texte de Essenine lors d'une soirée hommage àla mort de ce dernier)

Evidemment suite à ça , Evgueni, qui a tué en duel son seul ami à cause d'une fille qui ne lui plaisait même pas ne peut pas vraiment rester là.
Mais des années après, Evgueni et Tatiana vont se revoir: comment pensez-vous que ça va se terminer entre eux?

spoiler musical:

Tatiana s'est entretemps marié avec le riche Gremin ( rôle ici chanté par Boris Shtokolov, et probablement une des plus belles aria pour basse tous operas confondus)


Donc, Evgueni revient à l'assaut et " pardonne moi, je n'ai pas cessé de penser à toi, en fait j'ai fait l'erreur de ma vie, mais tu étais bien celle qu'il me fallait"
à quoi Tatiana répond: " je ne t'ai pas oublié et du me plais encore, mais, il fallait y penser avant, entretemps je me suis mariée avec un homme bien, qui m'aime et me respecte, donc, passe ton chemin, je ne tromperai pas mon mari."
( Oneguine chanté par le baryton Dmitrii Khvorostovski, tandis que Tatiana est chanté par Renée Fleming, américaine qui s'en sort franchement bien)
Karma!

Donc oui, une trame qui tourne au tragique, mais une expression très enjouée, l'auteur qui s'adresse à ses lecteurs, se moque ouvertement de ses personnages, autant d'Evgueni le mondain, de Tatiana qui est accro aux romans sentimentaux et voit tout par ce prisme, d'Olga, la coquette campagnarde, de Vladimir le trop impétueux poète... les portraits sont  bien sarcastiques!

Et se laisse aller à des digressions personnelles sur le théâtre, les pièces et acteurs en vogue; sur ses danseuses préférées au ballet; sur la vie intellectuelle de son temps;  sur des amis écrivains, qu'il cite parfois; sur Tatiana, avec son nom typique de péquenaude russe, mais qui ne sait écrire que le français; sur l'état des routes de campagne qui laisse plus qu'à désirer; sur la transhumance un peu ridicule des campagnards, avec armes et bagages pour aller passer l'hiver en vill;, sur sa propre tendance à digresser ( pour parler en termes de théâtre et de cinéma, il détruit plus d'une fois le 4° mur); sur.. les pieds.
Oui, les pieds, il part pendant plusieurs strophes sur les pieds, des danseuses, sur les mignons petons de telle ou telle dame, à la limite de devenir très chaud par moment...auriez-vous imaginé le grand écrivain fétichiste des pieds? Moi, non. Et c'est très drôle!

Et maintenant, la petite histoire fantastique: Eugène Oneguine a été publié en 1831. Pouchkine est mort en 1837. dans les circonstances qu'il a décrites 8 ans plus tôt: duel au pistolet avec un type qui faisait du gringue à sa femme ( en l'occurrence, son propre beau-frère qui était allé jusqu'à épouser la soeur de la coquette et évaporée Natalia, pour pouvoir continuer à la draguer). sauf qu'un écrivain à peu de chances face à un militaire de carrière.
Ses strophes sur " n'auraient-ils pas pu se réconcilier simplement au lieu d'en venir à cette extrémité", sonnent particulièrement tragiques.

Donc oui, je conseille chaudement et la lecture, et l'opéra. Il existe des adaptations en films que je n'ai pas vues, mais je vais aussi remédier à ça prochainement.

samedi 12 octobre 2019

L'amour - Marguerite Duras

Dans la série des "séances de rattrapage", voilà un livre que j'ai essayé de relire par acquit de conscience avant de l'abandonner dans une boite à livres.
Je l'avais lu il y a bien 20ans, je ne me souvenais que d'une chose : ça se passe dans un patelin qui s'appelle S.Thala. Et je n'y avais rien compris.

Donc, peut-être que j'étais trop jeune pour apprécier, tout ça? On retente,il n'est ps bien épais, ça m'occupera pendant que j'imprime les centaines de pages de mes cours.

la couverture était plutôt sympa, c'est dommage

Commet dire.
Non ce n'était pas une question d'âge. Je n'accroche vraiment pas ni au style de narration télégraphique, ni aux dialogues absurdes, ni aux péripéties inexistantes (des pages pour nous décrire que les trois personnages sur la plage forment un triangle qui se déforme parce que l'un va et vient et que les autres sont immobiles)

Des pages et des pages de phrases non verbales, de type didascalies de théâtre ou indications sur un script de film. Des pages de description de 3 personnages qui se promènent, sur la plage, en ville (enfin les 2 hommes se promènent :la femme reste le plus souvent assise ou dort) De temps en temps ils se rencontrent et se parlent.

Du dialogue comme dans la vraie vie quand on s'ennuie à mourir avec des gens à qui on n'a rien à dire.
Alors on débite des platitudes qui n'ont pas beaucoup de sens..

- Qu'est-ce que vous faites là... Il va faire nuit.
Elle dit qu'elle regarde.
- Je regarde.
Elle montre devant elle la mer, la plage, la ville blanche derrière la plage, et l'homme qui marche le long de la mer.
Elle dit :
- Ici c'est S. Thala jusqu'à la rivière. Et après la rivière c'est encore S. Thala.

Donc bon, soit je suis trop bête pour saisir la portée et le sens de de ce dialogue, soit il est tout simplement insensé.

Donc non, Margot et moi décidément, ça ne passe pas. Je tenterai à l'occasion un autre texte parce que je l'ai quelque par chez moi, et pour ne pas rester sur une défaite, je teste toujours un second texte de l'auteur, mais après, si au bout de deux ça ne colle pas, il est rare qu'il y ait une troisième chance.

Je crois que ce livre aurait pu intégrer la semaine de l'épouvante de Marjorie, car être aussi abscons, c'est effrayant. Je l'abandonnerai donc sans état d'âme.

mercredi 9 octobre 2019

le grand ménage

Comme ceux qui me suivent encore l'ont constaté, ce blog est au ralenti depuis bien un an.

A cela, plusieurs raisons:

- je l'ai créé début 2010 pour garder l'habitude d'écrire sur des sujets variés, dans l'optique de reprendre "un jour" des études.

- J'ai effectivement repris des études, l'an dernier, et je n'ai donc plus vraiment le temps, ni l'envie de lui consacrer des heures, à choisir ce que je vais bien pouvoir dire, et à le mettre en forme.

- Les sujets abordés étaient surtout axés lectures/ expositions/cinéma, et devinez quoi?
Je n'ai plus le temps de lire, ou de voir des films, en dehors de ce qui est lié à mes études, et je ne pense pas qu'un compte rendu de lecture sur un livre de grammaire soit le but ici.




- Je ne rejoins plus de challenges nouveaux, j'ai du mal avec ceux en cours et toujours pour la même raison, donc même s'ils me font envie,ce serait un voeu pieux, dans la mesure où j'ai la certitude de ne pas pouvoir y participer.

- Ce n'est pourtant pas absurde, mais pour celà, j'ai ouvert entretemps une "succursale" dédiée à ma reprise d'études et aux langues, afin de lister les ressources que je trouve intéressantes.Ce n'est pas une "nouvelle" passion,au contraire, les langues sont mon dada depuis le collège, mais je n'avais tout simplement pas pensé à en parler avant.

- maintenir 2 ou 3 blogs, c'est encore quelque chose de très coûteux en temps et en énergie, le blog Japon est lui aussi quasi à l'arrêt.




En parallèle de ces considérations, et en cherchant des ressources sur le russe, la Russie, et plus exactement l'interculturalité je suis arrivée sur le site très intéressant d'un monsieur russe qui vit depuis plus de 20 ans en France, est passionné de sociologie et n'a pas la langue dans sa poche.En plus d'avoir un niveau digne d'un natif en français, et je souligne que c'est bien la seule personne que j'aie vue employer à plusieurs reprise le mot " nonobstant" sur une page internet, et il s'agit d'un étranger. Je ne sais même plus depuis quand je n'avais pas écrit ce mot moi-même.

Et au milieu d'articles sur des sujets variés et sociaux, souvent pointus, j'ai trouvé une vidéo qui m'a faite rire et réfléchir.
Oui c'est drôle,car le monsieur dit très fort ce qu'il pense, maîtrise les gros mots français presque mieux que moi et s'énerve beaucoup.
Mais le fond de ce qu'il dit est très juste.
Il s'interroge principalement sur la big data, la promesse d'un maintien éternel en ligne de TOUT document produit, le coût astronomique en électricité  de tout ça, et pour quel bénéfice au niveau de l'humanité?
Je connais des gens, personnellement qui sont du genre à étaler leur égo sur Facebook, à grand coup de selfies toujours les même, à raconter leurs moindres faits et gestes, ou ceux de leurs enfants, à afficher une vie de rêve, dans une tentative désespérée de se faire passer pour moins misérables qu'ils ne sont d'autant plus  ridicule quand on connait parfaitement le détail de leurs déboires privés par ailleurs. Et l'idée qu'on puisse définir un légataire pour ses comptes Facebook afin de maintenir un semblant de vie après sa mort... c'est d'un ridicule.
J'ai même envie d'être sarcastique et de dire " ha bon, parce qu'ils étaient vivants avant? je les croyais déjà en état de mort cérébrale"

Voici la vidéo:



Les selfies, la course aux like sur Facebook, les photos bi-quotidiennes de ce qu'ils ont mangé, les articles vides pour faire monter leur référencement, les nouvelles chaussures de unetelle - publicommuniqué à peine déguisé - les guéguerres ridicules sur twitter...
Tout en prend pour son grade.

Mais au final, où j'en suis moi? Je n'ai jamais cherché les like, ceci est mon espace personnel d'expression, je ne savais même pas que plus on publiait, mieux on serait référencé sur les moteurs de recherche. J'ai même appris il y a seulement quelques semaines ce qu'est instagram, et honnêtement, je n'en vois même pas l'intérêt.

Des gens passent ici, laissent parfois un message, sympa ou beaucoup moins. Je les en remercie. J'ai rencontré des internautes intéressants grâce à lui, découvert des films, des livres, des séries.
Sachant tout ça, vais-je changer mes habitudes, publier plus?

Certainement pas. Je . M'en. fous.

Par contre, une chose a changé dans mon point de vue, et si je n'ai pas le courage d'effacer mon blog, qui représente quand même presque 10 ans de ma vie et m'a bien aidée à rester à flot pendant des moments difficiles, je peux toujours le dépoussiérer un peu, en enlevant tous les billets qui ne sont pas directement intéressants: notifications d'absence, annonces de challenges, suivis de RAT, bilan divers, tag, sujets qui n'ont plus lieu d'être...
Ca allègera le tout, et en suivant cette optique, j'ai supprimé environ 200 billets. Ce qui fait presque un cinquième de ce qu'il y avait en ligne.
Ce n'est qu'une toute petite goutte d'eau filtrée à l'échelle de l'océan numérique bien pollué, mais dorénavant je serai plus sélective sur ce que je produis, même si je préférais déjà depuis longtemps faire un long sujet chiant et précis que trois lignes vides d'intérêt pour montrer que je suis en vie.

Donc à dans.. je ne sais pas combien de temps. quand j'aurais le temps, l'envie , la possibilité!