Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

Qui passe par ici?

Flag Counter

jeudi 27 novembre 2014

Les stagiaires - Samantha Bailly

alors ça, c'est bien le genre de titre auquel je n'aurais absolument pas prêté attention s'il ne m'avait été offert lors de la dernière opération e-books de chez Bragelonne et ses filiales ( enfin, je l'ai gagné, mais il suffisait de répondre à une question du type " comment se nomment les deux personnages principaux", élémentaire à résoudre du moment qu'on lisait le résumé éditeur. Je ne vois pas comment il était possible de répondre à côté. Et même chose tous les jours pendant 10 jours. Je n'ai pas participé tous les jours, mais j'ai aussi profité le week-end passé de la promo "e-books à 99cts" qui allait avec, pour enrichir ma collection de livres numeriques.
Celui-ci est publié chez Milady, une autre branche de Bragelonne

Donc qui sont les deux personnages principaux?
A ma gauche: Ophélie Dubois, rennaise, en couple depuis deux ans, qui, de galère en galère, vient de décrocher un stage de 6 mois à Paris. Son activité préférée: s'occuper de son chat.
A ma droite: Arthur, fils de bonne famille, parisien,  étudiant en école de commerce, adepte des soirées " drague/alcool/ cocaïne", vient de décrocher un  stage de 6 mois dans la même société. Son activité préférée: cocufier sa copine. Oui. Arthur est un connard, autant le dire de suite
 La société en question se nomme Pyxis, une grande boite ultra célèbre qui édite des mangas et vient d'ouvrir une branche jeux vidéo. Une société de rêve, réputée être " aussi cool que Google" (il y a des fauteuils colorés et des jeux vidéos en salle de pause, une salle de sport, on vient travailler habillé comme on veut...)
Le rêve d'Ophélie qui est fan de leurs productions depuis des années, une simple ligne valorisante sur le CV pour Arthur. Ophélie va donc passer 6 mois au service communication sous l'égide de Caroline Tranchant, une femme d'affaires toujours vissée à son téléphone qui lui adresse à peine la parole. Pour Arthur ce sure le service comptabilité et ses tableaux à remplir sous les ordres de Steven, un type à l'air depressif qui truffe ses phrase d'anglicismes et ne cesse de rappeler à quel point son précédent stagiaire était doué, efficace etc..

Bienvenue dans le monde de l'entreprise, la petite société qui a bien grandi aime à rappeler l'ambiance chaleureuse, détendue, agréable qui a présidé à sa création, la réalité est tout autre: la boîte de rêve n'engage quasiment personne mais utilise un nombre colossal de stagiaires, dont elle s'assure la collaboration en faisant miroiter la possibilité d'un renouvellement de stage ou d'un CDD ( même le type chargé du recrutement des stagiaires est un stagiaire). Mais pour ça il va falloir se donner à fond pour quelques 400 malheureux euros par mois. C'est le cas de nos deux nouvelles recrues qui vont rejoindre la cohorte des Hugues, Vincent, Alix et Enissa, tous dans la même situation.
La "culture d'entreprise" encourage le fait de faire tomber les barrières hiérarchiques.. mais ça n'est que façade, gare au responsable qui s'afficherait trop en compagnie des stagiaires. Le copinage oui, mais pas de trop près.
Ca sent la désillusion!

Et au final j'ai plutôt apprécié, il y a des choses souvent bien vues ( souvent je me suis dit que ça sentait le vécu!). et ce malgré ses personnages principaux.
Ophélie, ça va encore, même si elle manque sérieusement de répondant. Mais Arthur est vraiment un connard de A à Z, même s'il s'étoffe au fil ds pages et gagne un peu en profondeur, il reste toujours le type qui se bourre la gueule, fait des conneries, et demande à son meilleur ami de lui sauver la mise. Le tout doublé d'un misogyne de première qui trompe sa copine à tour de ras, assuré qu'il est qu'elle reviendra en s'excusant de s'être mise en colère. il le dit clairement: son but c'est de séduire, et d'avoir tout pouvoir sur l'esprit des femmes qu'il ne considère que d'un point de vue esthétique. Il fait quand même régulièrement du harcèlement sexuel - ce qui l'intéresse, c'est la chasse, et plus la proie résiste, plus c'est un défi à relever- sur la pauvre Ophélie, qui , comme elle est trop polie et discrète, ne lui met pas la droite qu'elle devrait lui assener. C'est un peu ça le problème: un personnage principal agaçant au possible, et le deuxième qui est nettement plus intéressant avec ses problèmes d'argent, mais se retrouve de fait presque au second plan.

Malgré tout,  la position d'Ophélie par rapport à la drogue me gène un peu: pas plus choquée que ça de voir Arthur se faire des rails, ni de supposer qu'Hugues passe plus de temps à prendre n'importe quoi au motif " ho si je lui dis que la drogue, c'est quand même un peu dangereux, ça va le pousser à en prendre plus". Par contre elle est limite choquée lorsqu'une copine lui dit qu'elle n'a jamais fumé un joint.WTF?

Ceci dit, j'ai apprécié le fait que chaque chapitre soit le point de vue de l'un des deux ( et je vous jure que je me disais " ouf c'est au tour d'Ophélie, enfin, pendant quelques pages je ne vais pas avoir d'envies de meurtre), mais comme je le dis souvent, ici ce sont les personnages secondaires que j'ai le plus appréciés, avec en tête Alix, l'otaku aux cheveux rouges, aux boucles d'oreilles donuts, aux tee-shirts geek et à la manucure Pikachu. Parce que c'est un bonne copine comme on aimerait en avoir, parce qu'elle est intègre et qu'elle assume sa geekerie. donc elle m'est très sympathique évidemment. Hugues, le bon pote aussi. Même Enissa, la dragueuse qui en fait trop et finit toujours par se ridiculiser est parfois touchante. Des personnages stéréotypés, mais qui gagnent en profondeur au fil des pages. Ca m'a rappelé des souvenirs de fac - même si je n'ai jamais fat ce genre de stage-, les étudiants en galère d'appart, qui triment pour un salaire de misère, j'en ai vu un certain nombre...et la galère pécuniaire, avec le chômage, j'ai connu aussi.
Au final j'ai quand même lu le tout et assez vite, pressée de savoir qui allait être engagé, qui allait être exploité, qui allait s'en sortir. Le constat est quand même amer: dans cette société là, on voit des gens s'enthousiasmer pour un CDD de 6 mois sans plus de garanties. Ca aussi j'ai connu !


Après, c'est un livre sympa, mais pas inoubliable non plus. J'ai aimé l'idée, les personnages secondaires.. mais le propos a tendance à se diluer dans l'alcool et les soirées. Dommage.

A noter qu'il existe une autre version, avec couverture signée Boulet, que je vous montre aussi car j'aime beaucoup cet auteur-illustrateur
Alix en veste Panda, animal fétiche du site Boulet. Excellent!
idée 4: une tasse ( et même  3!)

lundi 24 novembre 2014

l'énigme des blancs-manteaux - JF Parot

Une bonne manière d'attaquer le Défi " siècle des Lumières" de Parthénia? Avec Jean-François Parot. Car en effet, le challenge couvre non seulement les auteurs de l'époque mais aussi  les auteurs contemporains qui écrivent sur cette période, les films, expositions documentaires, etc..

Et après avoir vu quelques épisodes adaptés de la série fétiche de l'auteur, hop, j'ai décidé de m'y atteler.

Ce tome est le tout premier de la série, on y fait donc connaissance avec notre sympayhique héros, Nicolas Le Floch, enfant trouvé élevé par le chanoine Le Floch, dont il a pris le nom, et filleul du marquis de Ranreuil qui a prus en charge son éducation. Et voilà donc Nicolas, à peine adulte, parti étudier le droit à Paris, qui se retrouve en peu de temps, grâce à l'intervention du providentiel parrain auprès de M. de Sartine, Lieutenant général de Police à Paris, promu comme assistant du commissaire Lardin, avec le but de devenir policier à son tour. Mais Nicolas est plutôt malin et comprends vite que le commissaire est louche, et, sous couvert d'apprendre les ficelles du métier, on attend plutôt qu'il espionne discrètement son chef pour le compte de Sartine.
Aussi, lorsque le commissaire disparait, c'est tout naturellement Nicolas qui sera, toujours discrètement, chargé de l'enquête, qui va mener de l'équarrissage de Montfaucon aux bordels, en passant par les quartiers louches du Paris de 1760, les salons bourgeois, les geôles de Châtelet et la cour.
L'enquête policières est plutôt intéressante, mais comme souvent dans les policiers 10/18, c'est la reconstitutions des lieux et de l'époque qui fait le sel du roman, entre personnages fictifs, et figures historiques réelles ( le roi, Monsieur de Sartine, le bourreau Sanson). A propos, j'ai de la chance d'avoir une assez mauvaise imagination visuelle, pour tout ce qui concerne le supplice de l'écartèlement. c'est vraiment barbare, même si l'auteur se base sur des comptes rendus d'époque qui ont bien du broder sur le sensationnel. Disons que dans ma tête, ça devient Monsieur Fantastique, l'homme élastique de chez Marvel. Si si, croyez moi, c'est bien mieux de l'imaginer comme ça.

Comme dit notre bon roi Arthur, à une autre époque: "L'écartèlement ça craint"

C'est rare, vraiment rare que je me prenne d'affection pour le héros d'un roman, en général ma préférence va aux personnages secondaires. Mais force est de constater que Nicolas est fort sympathique. L'adaptation TV n'est pas mauvaise, l'acteur principal cadre assez bien avec ce que le roman nous dis de son protagoniste. Mais j'avoue que le roman va au delà, avec une dimension humoristique que n'avait pas la série, qui gommait un peu certains traits de caractère de Nicolas, qui bien que malin sur certain points, a une propension à la naïveté et à la distraction assez réjouissantes ( et à s'arrêter parfois en plein milieu de son enquête parce que le temps est beau, qu'il a envie de rêvasser devant le paysage, de prendre l'air frais... ou de regarder son plafond! Quand à l'histoire du parrain et la raison de la fâcherie avec la fille de celui-ci, le lecteur comprend très très vite ce qu'il en est... et ricane de la naïveté de Nicolas.. ) Mais les personnages secondaires sont intéressants aussi,,j'aime beaucoup l'inspecteur Bourdeau, c'est donc dit, à l'occasion je continuerai la série. Je suis tombée par hasard l'autre jour sur une interviewe l'auteur qui avoue avoir rendu hommage aux 3 mousquetaires, via son personnage principal parti comme d'Artagnan à la capitale.
Non seulement il l'avoue, mais il le revendique comme influence directe.. si tu me prends par les sentiments, Jean-François, Alexandre Dumas est quand même un de mes auteurs préférés, et Les trois mousquetaires m'ont valu quelques nuits d'insomnie.. allez, encore une page, encore une page, non, encore un chapitre.

Je mentionnerai encore la cuisine, l'ami Jean-François ne manque jamais une occasion de parsemer son texte de recettes de cuisine, qui ne sont pas forcément à mon goût, mais la place importante de la bonne chère - comme chez Dumas, d'ailleurs - dans l'histoire est une autre raison pour que cette série me convainque entièrement.

Tiens je me dis que lors de mes précédentes virées sur Paris, j'avais fait un parcours Baudelaire. Ca pourrait être marrant, un parcours Parot, en suivant les lieux où se déroulent les enquêtes de ce cher Nicolas.
Je vois qu'il y a eu l'an dernier un challenge autour de cette série ( chez syl que j'ai déjà croisée dans le cadre du challenge halloween et british mysteries, du mois anglais et du mois belge, décidément, on a beaucoup de challenges en commum) , j'arrive un peu après la bataille. Tant pis, mieux vaut tard que jamais!
un marquis, un roi.. et madame de Pompadour
1/9
j'ai peu de lectures historiques cette année...mais je l'ai dit, plusieurs des personnages de cette histoire ont existé et quelques faits réels se mèlent à la fiction

dimanche 23 novembre 2014

Le monde, tous droits réservés - Claude Ecken

wow, alors là, celui-là  aussi je préfère ne pas calculer depuis quand on me l'a prêté, mais tout arrive (enfin) un jour.  La copine à qui je dois le rendre a même du oublier que c'est moi qui l'ait, celui là, et Auditions coupables du même auteur dont j'ai parlé il y a quelques  jours.

Donc, Claude Ecken, j'en avais déjà parlé ici, pour une nouvelle chroniquée dans le cadre du challenge " je lis des nouvelles". J'ai eu l'occasion de le rencontrer il y a plusieurs années, chez sa nièce ( Christine si tu me lis, je vais te rendre tes livres dès qu'on pourra se voir en fait). Un monsieur fort sympathique, qui écrit des textes souvent ironiques et cyniques, ce qui n'est pas pour me déplaire, tels ceux qu'on peut trouver dans ce recueil de SF.

- Le monde tous droits réservés: dans un futur indéterminé, l'information est soumise à copyright.Comme tout le reste. L'information est devenue un produit marchand. Le journaliste qui désire traiter un sujet , qu'il soit de premier plan ou simple fait divers, doit d'une part le réserver le premier auprès de l'agence qui centralise tout ça, et souvent, d'autre part, payer les témoins, en marchandant si besoin.
Vous voyez déjà les dérives possibles? Exactement: l'événement n'est plus un événement, il est très souvent organisé par des gens malhonnêtes qui n'hésitent pas à monter de toutes pièces par exemple une fausse bagarre de rue sur le passage d'un journaliste pour se partager le pactole.
C'est justement ce qui vient d'arriver au héros de cette nouvelle, débutant dans un journal d'Avignon, penaud d'avoir été roulé, et qui va découvrir que le copyright sur l'information n'est pas une bonne chose comme on le lui a appris à l'école de journalisme, et que les militants d'"info libre", le groupe activiste qui prend les médias de court, ne sont pas les terroristes qu'il croyait.
 Une énorme affaire de pollution chimique dans le Rhône va lui permettre de lever un fameux lièvre. Car autre implication qu'on devine vite, le copyright sur l'événement est un excellent moyen de cacher les affaires louches.
J'ai adoré cette nouvelle, la manière dont un petit détail annexe se révèle capital ( la disparition de prostituée), l'auteur distille toutes les infos , comme ça incidemment.. au lecteur de reconstituer le puzzle.

Dans ce monde, des "panneaux graffitis" permettent de diffuser en public des messages à courte durée de vie ( un peu comme les panneaux à message variable qu'on trouve en ville pour les annonces municipales). Le principe est le même: s'y succèdent slogan politiques  ou message du genre " c'est pour dire à Zézette qu'elle aille directement chez René parce que j'ai paumé les clefs du camion..."''tendez un panneau ou chacun inscrit cequ'il veut, ça ferait pas une sorte de mur Facebook public, ou de Twitter?
Pis cette course à l'info, ça fait un peu Médiapart non?
Et maintenant la surprise: cette nouvelle date de 1994. Hé oui. Avant Facebook, avant Twitter, avant Médiapart, avant Wikileaks et tout ce genre de trucs.  Visionnaire!

- Membres à part entière: dans un futur indéterminé, Jean-Paul est un "debout", une "tige". La majeure partie des humains sont paralysés, cloués sur un fauteuil roulant depuis une guerre chimique quelques décennies plus tôt. Les chercheurs du monde entier s'affairent à trouver une solution pour faire remarcher l'humanité. Vous pensez que Jean-Paul a de la chance? Pas du tout: le monde a adapté le mobilier à ce qui est devenu la norme, et peu importe son niveau de qualifications, il ne pourra que vivoter dans un emploi subalterne car il est trop grand.
La question de l'insertion des handicapés, retournée comme un gant pour mettre en lumière l'absurdité de la situation, avec une bonne dose d'humour noir et de cynisme.

- Edgar Lomb, une rétrospective: On a trouvé un moyen de voyager sur d'autres planètes. Pas physiquement, mais par la pensée, en procédant à distance à un échange de conscience , via un rayon qui se déplace àla vitesse de la lumière, avec une forme de vie extraterrestre. Ca peut être n'importe quoi, comme le rappelle le conférencier Alain Caudex (oui, ça me fait rire), dans son émission sur la vie d'Edgar Lomb, un des premiers cobayes volontaires à avoir tenté l'expérience: il a été successivement dans la peau d'une sorte de sauterelle, d'un gros herbivore, et d'une foule d'autres choses sur une autre planète quelque part dans la galaxie.. en  développant une sorte d'addiction de plus en plus forte à ce genre d'échanges.  surtout au moment où il découvre les fanelles, créatures vaguement humanoïdes dotées d'ailes qui maîtrisent,elles, les voyages dimensionnels. Pour un simple terrien,  y a de quoi en devenir fou...

- L'Unique: C'est le procès de Lucien. Son crime? être unique, enfant conçu naturellement, dans une société où on choisit maintenant son enfant sur catalogue d'après un "type" génétiquement défini, qui correspond à des caractéristiques à la fois physiques et mentales, et des aptitudes prédéfinissant une orientation professionnelle. Et Lucien n'a aucune existence légale, dans une société bien peu disposée à lui faire une place, vu qu'il est considéré comme un danger. Du pain bénit pour son avocat, qui va en profiter pour faire le récès de la société en entier, appuyant là ou ça fait mal. Car si les "types " les plus populaires ( les "albert" sont promis à une carrière scientifique, les Valérie sont programmées pour être tête en l'air, romanesques et faire de bonnes secrétaires, Les Marc sont destinés à être procureur, tandis que les Vernon sont avocats, et les Marie travailleuses sociales) ont droit à des "mises à jour régulières", les types les moins recherchés sont évidemment les Mamadou ( type d'ailleurs renommé "Désiré), c'est plus vendeur!), qui ne connaissent que peu de mises à jour... Sous couvert de réduitre les inégalités, cette société là est elle bien égalitaire.
Ho que c'est brillant! de la SF comme j'aime qui fait du débat de société sous couvert d'Utopie - dystopie.

- Les déracinés: un peu dans la même veine que la précédente. Les déracinés sont des des hybrides, résultats de croisements douteux entre humains et plantes. Ces transhumains se sont retranchés dans un laboratoire et luttent pour avoir droit à une existence que les humains refusent de leur reconnaitre, après les avoir créés.

- Esprit d'équipe: encore une expérience scientifique qui tourne court. Dans un futur indéterminé, il est possible de se créer des clones autant que l'on veut, pour aller travailler ou faire les corvées à sa place. Mais ça risque quand même vite de tourner au vinaigre, quand chaque clone s'estimera être l'original et vouloir son indépendance. Ainsi que le pouvoir de diriger tous les autres. Je ne vous parle même pas de la pagaille pour reconnaitre le vrai original de ses copies.

- Fantômes d'univers défunts: partant du constat qu'il arrive parois que tout un chacun se sente un mystérieux, incontrôlable et mutuel élan de sympathie vers un inconnu croisé par hasard, Nicolas, prend soudain conscience que la bande d'amis qu'il connait depuis la fac, et avec laquelle il passe des vacances régulièrement, change inexorablement. des gens avec qui on s'entendait jusqu'à la veille vous irritent soudain au plus haut point, ceux qu'on détestait cordialement semblent soudain incroyablement sympathiques. Il  a bien une raison à celà, que Nicolas va essayer de découvrir; et qui fait intervenir la physique quantique, les univers parallèles, et l'idée des multivers.

- la bête du recommencement: Sur une planète on ne sait où un homme riche qui vient de faire banqueroute et dans la foulée d'être plaqué par sa femme/ maitresse, cherche une " bête du recommencement", un animal mythique qui permet de revenir en arrière mentalement dans le temps, comme dans un rêve, de corriger ses erreurs passées, et en revenant au présent, de voir son rêve se réaliser. Qu'il évite la petite erreur qui a mené à la catastrophe et son futur sera tout différent. Je n'ai pas trop apprécié cette nouvelle et son côté " la vie est belle" ( de Capra: si tu changes une chose, tu changes tout. Faut dire que je déteste ce film, ça joue.)

- Eclats lumineux du disque d'accrétion: Quel titre! comme l'unique, c'est une nouvelle qui joue sur la dystopie pour mieux critiquer la société actuelle, donc bingo! Donc ce titre, qui réfère aux trous noirs, est tiré de l'essai qu'écrit l'un des personnages secondaires sur l'astrophysique. Mais le trou noir ici, c'est moins un phénomène spatial qu'un phénomène social: suite à une décision politique, la société est divisée entre désoeuvrés ( chômeurs volontaires) et autonomes ( gens qui travaillent). Les désoeuvrés vivent dans les cités, pris en charge par la société, nourris, logés, moyennant quelques rationnements pour les garder sous contrôle, mais libre de faire ce qu'ils veulent du moment qu'ils participent pour s'occuper à 2 ateliers physiques et culturels dans la semaine. autant dire que peux d'entre eux désirent vraiment passer du côté de la masse salarié qui doit se loger et se nourrir elle même. De l'autre côté les autonomes commencent à en avoir assez d'être ponctionnés pour nourrir les désoeuvrés. Cette société, profondément inégalitaire, est bien évidemment vouée à l'échec et à la révolte. Et les politiques entretiennent bien la situation entre les deux camps, diviser pour mieux régner! Plafond de verre et Science fiction ... mais est-elle si  fictionnelle que ça?

- La dernière mort d'Alexis Wiejack: la mort est vaincue. Dans ce futur ou on a trouvé le moyen de régénérer à volonté le corps humain, il est de bon ton de travailler 100 ans pour bénéficier de 100 ans de retraite. et pas question de s'y soustraire. Le suicide est puni d'une peine de vie à perpétuité ( et d'asservissement, ça va de soi). A la troisième tentative, hop, c'est fini, vous serez esclave à perpétuité. Or le dénommé AlexisWiejack en est à sa 6° mort, dont 2 suicides. Lors de ses premiers suicides la résurrection a été suivie de travaux forcés très pénibles, 150 ans, il es mort 4 autres fois de maladies causées par le travail et a été chaque fois ressuscité pour finir sa peine. J'avoue que j'imagine mal un futur plus horrible. Mais la nouvelle est très drôle et bourrée d'humour bien noir comme j'aime! et là aussi la critique sociale est subtile et fine.

- En sa tour, Annabelle: Annabelle est folle. Elle dit n'importe quoi, n'importe quand, sortant de manière impromptue les choses les plus incompréhensibles. Ce qui fascine son petit frère qui voit  en elle une incarnation de la Littérature. Et choque ses parents qui vont la faire enfermer pour ne plus subir cette "honte".

- La fin du Big bang: Damien a un problème. Depuis sa naissance, il pose des questions incompréhensibles à sa famille: " pourquoi la lune est bleue" par exemple, ou bien il affirme avoir été une fille, ou encore demande comment ça se passe quand on change de parents,  ce que tout le monde met sur le compte d'une imagination trop débordante. jusqu'au jour où, devenu étudiant , il fasse connaissance de la bibliothécaire de la fac, qui décèle en lui quelqu'un ayant le même problème qu'elle: Tous deux passent d'univers alternatifs en univers alternatifs. Du jour au lendemain, leur quotidien change brutalement: impossible de mener une vie sereine, de se concentrer sur ses études d'avoir des amis, quand votre vie peut changer dans la minute suivante. L'étudiant brillant en physique peut bien se retrouver propulsé pendant la nuit dans la peau d'un raté qui vivote entre deux boulots. Ces deux là décident alors de trouver une solution: ils en sont surs, ils ne sont aps ls seuls, mais comment détecter les autres personnes dans ce cas? Ils conviennent alors d'un code leur permettant de se retrouver das la réalité suivante, et se lancent dans la rédaction de romans de Science-fiction ayant pour thème les univers parallèles, vite avant le prochain changement, dans l'espoir que les quelques autres personnes concernées reconnaîtrons leur réalité et prendront contact avec eux, pour tous se regrouper et faire face à leur fléau commun, d'univers en univers.
Je n'ai pas 100% adhéré à cette nouvelle ( l'histoire d'amour au milieu m'a paru tomber un peu comme un cheveu sur la soupe, encore que ça aurait pu être bien pire, j'avoue, mais j'ai quand même une réticence sur ces incises qui coupent la fluidité du récit), mais j'aime beaucoup l'idée qu' un auteur de SF écrive sur des personnages qui décident de devenir auteurs de SF.

Donc un livre très complet, très riche, mais homogène, avec des thèmes qui se rejoignent de nouvelle en nouvelle: la critique sociale déguisée, l'altérité qui fait peur, les progrès génétiques qui pourraient être utilisés pour les meilleurs mais finissent souvent par le pire, le rôle prépondérant de concepts de physique et d'astrophysique (ce n'est pas un simple ressort narratif, mais souvent une notion clef), l'identité que l'on veuille être quelqu'un d'autre ou que l'on subisse des changements à son corps défendant. Donc beaucoup de thèmes parmi ceux que j'aime voir abordés en SF.

Un recueil que je conseille fortement, je sais qu'il y a en ce moment un défi dédié aux auteurs de Sf et fantastique français, auquel je ne prends pas part par manque de temps, mais tout est bon pour mettre en avant le Sf française, qui est loin de démériter. je vais donc me contente de les intégrer au challenge geek, que ce soit en lectures ou en films.

samedi 22 novembre 2014

Salut et encore merci pour le poisson - Douglas Adams

Derrière ce titre hautement philosophique se cache le 4° tome de la trilogie en 5 volumes de Douglas Adams...
Après Le guide du voyageur galactique, Le dernier restaurant avant la fin du monde, et La vie, l'univers et le reste, c'est peu de dire que je me réjouissais de retrouver Marvin, Trillian, Zaphod, Ford et Arthur dans l'univers délirant de Douglas Adams.

Et c'est peu de dire que j'ai été très déçue par ce 4° tome.
Pas de Zaphod ni de Trillian, Ford apparait à peine, et Marvin encore moins.
Ce tome est tout entier consacré au retour d'Arthur sur Terre, une Terre qui n'a pas été détruite par les vogons ( univers parallèle? Ne rêvez pas , le sujet est à peine évoqué!), et sa réadaptation à une vie à peine absurde en regard de ses aventures des 3 premiers tomes.
et c'est bien le problème: bien que héros jusque là, Arthur l'anglais moyen était drôle de par son décalage avec le reste de la galaxie. Remis dans son élément normal, il redevient un type parmi tant d'autres. Il y a des moments assez drôles, c'est vrai, mais tellement peu. comme le type qui est un dieu de la pluie sans le savoir, et est constamment suivi par les nuages qui l'adorent et lui rendent hommage en se déversant à tout instants sur lui, à son grand dam et à sa totale incompréhension. Ce qui me fait systématiquement penser  au nom du Chef Rain-in the-face.

Le paradoxe est donc que ce tome manque de fantaisie de, folie et d'absurde. L'intrigue principale est terriblement ennuyeuse: Arthur va-t-il oui ou non réussir à conclure avec Fenchurch ( c'est son vrai nom!) la dépressive sortie de nulle part ou c'est tout comme. en fait il semble que Fenchurch soit purement et simplement la femme mentionnée en une ligne dans l'introduction du tome 1, celle qui a eu l'intuition génial que les problèmes de l'humanité pouvaient être réglés très facilement, avant d'être pulvérisée en même temps que la terre avant d'avoir eu le temps de parler de sa découverte. Il aurait mieux valu que ça en reste là, car Fenchurch, malgré les efforts évidents de Douglas Adams pour nous la rendre sympathique et farfelue, est un non personnage, ce qui la rend encore plus agaçante, dans le sens où il a complètement évacué Trillian, de son histoire pour lui faire de la place. Or Fenchurch, c'est juste Arthur au féminin, un personnage qui se laisse porter par les événements, vaguement incomprise, dépressive prise pour une folle par son frère, mais sans plus de précisions, il est très difficile de s'y intéresser.  J'ai vraiment l'impression qu'elle n'est là que pour qu'Arthur puisse s'envoyer en l'air. Au sens propre, puisqu'il maîtrise tant bien que mal la lévitation depuis le tome précédent et va apprendre à Fenchurch à léviter à son tour, et à faire des acrobaties en plein vol. Sauf que la lévitation, c'était cool tant que c'était gratuit. Que ça deviennent une simple métaphore sentimentale du type " je suis au 7° ciel" ou " sur un petit nuage", et c'est banal.

Etout est banal dans ce livre, à tel point qu'au passage où Adams dit " à partir de là, on va se concentrer sur le fait de savoir si Arthur a une vie sentimentale, si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez sauter directement au dernier chapitre où on retrouve Marvin" ou quelque chose comme ça.. hé bien j'ai été tentée de suivre son conseil. Je ne l'ai pas fait par acquit de conscience, mais j'aurais aussi bien pu, vu le nombre de fois ou j'ai soupiré devant la banalité de l'action, des personnages et le manque de folie de l'ensemble. Car oui, je fais partie des lecteurs qui se foutent éperdument de la vie sentimentale d'Arthur sur Terre.

Aussi je le dis tout net, je me renseignerai bien sur le 5° tome avant de le lire: si on n'y retrouve ni Ford, ni Marvin, ni Trillian, ni Zaphod, pour moi, la trilogie aura pour toujours 3 tomes seulement.
J'ai l'air très critique avec ce livre. Plus que sa valeur personnelle ( il n'est pas nul, juste dispensable), c'est , comme dans les séries de films, le canard boiteux de la série. C'est vraiment parce qu'il s'insère mal dans l'ensemble qu'il m' à autant déçue. est-ce que c'est du )à la traduction? Je ne sais pas, en tout cas elle m'a parue moins gratuitement vulgaire et je m'en-foutiste que celles des autres tomes, j'ai même l'impression qu'il y a une amélioration à ce niveau ( Le Grand ordre de la serviette disait il y a peu sur sa page Facebook que la traduction donnait l'impression que "les Monty Pythons avaient été traduits par le scénariste de mon curé chez les nudistes" J'ai l'impression que c'est vrai pour le tome 1 surtout.)

Après si, je lui reconnait au moins un avantage: avoir donné lieu a un choeur catastrophiste de dauphins, très kitsch, façon " ballet nautique des années 50" qui sert de générique à H2G2, le film. C'est maigre.


jeudi 20 novembre 2014

Auditions coupables - Claude Ecken

Ouiiiiii ça y est, j'ai enfin eu le temps ( et le déclic) de lire les deux livres de Claude Ecken, qu'une amie m'avait prêtés depuis je ne préfère même pas calculer combien de temps, sinon j'aurais honte d'avoir autant attendu.

Claude Ecken est surtout connu ( de moi en tout cas) comme auteur de SF, mais cet "auditions coupables" est un roman policier teinté de fantastique. Le sujet est faussement simple: Simon, mélomane et preneur de son s'apprête en plein été, toutes fenêtres ouvertes à enregistrer une émission radio, à la méthode des années 80, époque où se passe le récit, c'est à dire en mettant un magnétophone devant la radio, et en croisant les doigts pour qu'il n'y ait pas trop de bruits parasites. Or c'est ce qu'il se passe: un viol à lieu quasiment sous ses fenêtres. Et tout a été enregistré. Après avoir écouté, choqué, la bande, Simon décide que rien ne permet d'identifier la victime ou l'agressur, pas la peine de confier l'enregistrement à la police.
Et de ce jour, il va se mettre a réécouter jusqu'à la nausée en cachette de tous cet enregistrement, améliorer le son sur des instruments professionnels, essayer d'imaginer la victime et l'agresseur. Tandis que la police commence son enquête, et, comme imon était le seul présent au moment de l'agression, celà fait de lui un suspect, d'autant qu'il déteint un enregsitrement compromettant qu'il a préféré caché.
Et peu à peu, Simon, calme, gentil effacé, se rend compte que l'enregistrement l'obsède, devient une drogue. Il s'identifie à l'agresseur et se rend compte que lui même qui a toujours préféré l'apathie par facilité, a toujours eu des pulsions dominatrices qu'il ne s'avoue pas. Car ce n'est pas tant la frustration qui fait l'agresseur, que le fait de se sentir puissant et d'imposer sa volonté a autrui.

J'ai mis du temps à le lire, car au départ, je l'avoue, je n'accrochais pas, aux 5 ou 6 premiers chapitres. Le sujet ne me passionnait pas, me paraissait un peu trop sordide, je ne voyais pas trop où l'auteur voulait en venir. Je l'ai donc mis de côté et repris récemment, en me disant qu j'allais lui redonner sa chance et j'ai réussi à dépasser l'endroit où je m'étais arrêtée.
Et bien m'en a pris, car le sujet est moins policier au final qu'une plongée quasi clinique dans le mécanisme d'obsession qui se révèle par hasard, chez un type banal. Et là, c'est vraiment bien amené, bien écrit et prenant.  On ne s'intéressera au final pas vraiment à l'agresseur ou à la victime, mais vraiment au témoin et aux dégâts psychiques que peuvent causer sur lui le fait d'assister, même indirectement, à une scène violente. Et quand le récit s'oriente légèrement vers le fantastique, l'auteur ne tranche pas entre ce qui relève de la réalité de l'imaginaire morbide de Simon, ou du pur hasard. C'est une approche originale qui au final m'a bien plu.
Très bientôt ici même, donc, un autre livre du même auteur
l'agression, l'obsession...

vendredi 14 novembre 2014

8 Victorian Ghost Stories

Des histoires de fantômes, même si j'ai loupé la date officielle de la LC. Comme je n'avais pas grand chose sous la main à mon retour de voyage, j'ai décidé de faire une petite compilation de nouvelles victoriennes pour l'occasion.. trouvées sur ce site:
Victorian ghost Stories

IL y en a 28 en tout, j'en ai sélectionné 8.Pourquoi 8 ? Tout simplement, les 8 disponibles sur le site écrites par des femmes. En effet, j'ai assez peu d'écrivaines sur ce blog, il est temps d'y remédier. En plus je ne connais la plupart que de nom, voire pas du tout, c'était l'occasion ou jamais. Et troisième chose: lire en anglais!

Edith Nesbit ( 1858-1924)
John Charrington's Wedding: à force d'entêtement, le dénommé John Charrington a réussi a conquérir la jolie May Forster, à la grande déception des autres hommes de son village, qui en pincent tous pour la belle. Mais la veille du mariage, le voilà contraint de partir voir un parent mourant. Cependant il l'a juré, il sera là  à temps, dusse-t-il revenir d'entre les morts (oui, avec une phrase pareille dès le début de la nouvelle, on devine déjà ce qui va se passer).
Man size in marble :
Deux jeunes mariés, lui peintre, elle poétesse, viennent d'acquérir un cottage en pleine campagne. un cottage pittoresque, qui intègre les restes d'une ancienne demeure ayant appartenu à des chevaliers cruels et sanguinaires, dont on peut encore voir les gisants dans l'église du village. Or la légende dit que le 31 octobre à 11h00 du soir, les statues s'animent pour revenir sur les lieux où les chevaliers ont vécu, et gare à quiconque croiserait leur route. Monsieur n'y croit pas vraiment mais dans le doute préfère ne pas informer madame, au cas où elle en viendrait à détester la maison. Là aussi, on voit venir la fin avec ses gros sabots, mais les deux nouvelles sont bien écrites, avec un certain humour pas désagréable, et bien menées.

Dinah-Maria Craik (1826-1887)
The last house in C.. Street: Dorothy MacArthur, une adorable vieille dame raconte à un interlocuteur ou une interlocutrice ( psychologiquement, je pense plutôt pour une femme, si je devais traduire en français, il me parait plus probable qu'elle raconte ses secrets à une autre femme), comment à 18 ans, alors qu'elle était en voyage à Londres  avec son père, elle a entendu un fantôme cogner à son volet. Ca n'est pas tellement le fantôme qui est le principal sujet de l'histoire, mais plutôt une réflexion sur les décisions qu'on prend à un moment ou un autre, et qui peuvent changer votre vie: si la mère de Dorothy était restée à Londres, si le fiancé de Dorothy n'avait pas insisté pour qu'elle reste plus longtemps, Si le père de Dorothy avait suivi sa femme.. tout aurait été probablement différent. Mais j'aime beaucoup la philosophie douce amère de la vieille dame: ça ne sert à rien de passer sa vie à se faire des reproches, on ne peut pas revenir sur la décision prise, qui semblait la meilleure à ce moment là, autant s'en accommoder et suivre un autre chemin que celui prévu.." Une nouvelle à la fois triste, mais pleine d'espoir, vraiment mignonne.


Amelia Ann Blanford Edwards (1831-1892)
N.5 branch line : the engineer:
égyptologue et écrivaine de nouvelles fantastiques
Ben et Mat sont deux amis, qui partagent tout depuis leur plus tendre enfance. Ainsi lorsque Ben, issu du famille aisée a pu faire des études, son premier soin a été de donner les mêmes chances à son meilleur ami. Toujours inséparables, les deux ont donc pu monter leur propre entreprise d'ingénierie en chemin de fer, avec tant de succès qu'ils finissent par décrocher un énorme contrat à Gênes et partent ensemble pour l'Italie. Hélas pour eux, leur belle amitié finit tragiquement lorsque les deux, manipulés par une garce ( mais alors une vraie, détestable de bout en bout), en viennent aux mains. Sous le coup de la colère, Ben tue accidentellement Mat.. et n'aura dès lors plus qu'un but dans la vie: retrouver Gianetta et lui faire payer sa traîtrise. Alors oui, on le devine, le fantôme du brave Mat' va se manifester. Mais je ne vous dirai pas comment :p



Voilà, au passage, le tableau dont il est question à un moment dans l'histoire: la femme au miroir du Titien, à qui ressemble Gianetta, la femme par qui tout arrive
Une histoire agréable à lire, un peu de suspense, c'est toujours bon à prendre.

Elizabeth Gaskell (1810-1865)
The old nurse's story
Une vieille nurse raconte aux enfants dont elle s'occupe comment elle a tout d'abord été employée par leur grand-mère , pour s'occuper de leur mère alors toute jeune. A la mort de la grand mère et du grand père à quelques jours de distance, la nurse et la gamine ont du déménager chez des parents éloignés de ceux-ci: une très vieille dame et ses serviteurs presque aussi âgés qu'elle, dans un manoir pittoresque de la campgane anglaise. Et qui dit manoir pittoresque dit: fantômes!
Ben oui..
La vieille dame à l'air si inoffensif semble avoir commis dans sa jeunesse un crime dont le résultat continue à la hanter, au propre comme au figuré.

Je n'ai pas accroché à cette nouvelle. Déjà, on part sur quelque chose qui donne l'impression que l'héroïne va être la petite fille, hors elle ne sert que d'excuse au déménagement de la nurse. La nouvelle fait 11 pages, et la vraie histoire de fantômes n'apparait que dans les deux dernières. Les 9 précédentes ressassent ad nauséaum à quel point la petite fille est mignonne, adorable, un ange, un agneau, mon coeur, ma reine, mon ceci, mon celà , tous les adultes du coin semblent vivre uniquement par elle et pour elle- alors qu'elle est un peu peste quand même. Je déteste ce genre de procédé, censé mettre en avant l'innocence d'un personnage, et qui réussi tout au contraire, à me le rendre insupportable. Et par contrecoup, rendre creux tous les autres personnages, dont on ne sait presque rien. Non, la narration m'a vraiment gâché le potentiel de l'histoire à force de grosses ficelles.

 The crooked branch: 

Le quadragénaire Nathan a épousé Hester, d'âge similaire, qu'il connaissait depuis longtemps mais avait perdue de vue depuis plus de 20 ans. Elle était riche, il n'était que garçon de ferme, et la famille d'Hester a refusé tout net. Mais les temps ont changé. La famile d'Hester est ruinée, elle travaille comme femme de chambre, tandis que Nathan a hérité d'une coquette somme et acheté sa propre ferme. Sans plus de façon, Hester a donc accepté et eu un seul enfant, Benjamin, puis pris sous son aile Bessy, une de ses nombreuses nièces, à la mort de son propre frère. Evidemment, si les parents sont d'une grande banalité, ce n'est pas le cas des cousins qui sont beaux, et évidemment, la solution est toute trouvée: il suffira le temps voulu de les marier, et il n'y aura même pas de problème d'héritage! Sauf que Benjamin, qui a été adulé toute sa jeunesse, va étudier, et vite avoir honte de sa famille de "cul-terreux" (oui, c'est à peut près ce qu'il dit), tout en apprenant à les manipuler pour obtenir de l'argent. Benjamin devenu adulte part à Londres, revient de moins en moins souvent, jusqu'au moment où la famille reçoit un retour de courrier du "Dead letter office" ( simplement, l'équivalent du "parti sans laisser d'adresse). Bessy et la mère comprennent qu'il a déménagé, mais le père est sûr que ça signifie que le destinataire est mort.

Oulà, celle-là n'est pas évidente en VO, les paysan parlent en patois, et il m'a fallu parfois lire des phrases à voix haute pour en saisir le sens ( par exemple, Benjamin part étudier à "Lunnon", comprendre London. Ou ça:"'I misdoubt me I hanna done well by th' lad.I misdoubt me sore.Summat's wrong about him, or folk would na look me wi' such piteous-like een, when they speak on him." Ouaip! j'ai galéré, ce n'est pas peu de le dire.
Ensuite le principal problème de cette nouvelle, outre d'avoir le même défaut que la précédente: 59 pages, mais même à la denrière, on ne voit toujours as où l'auteur veut en venir, après avoir eu l'historique de la vie des paysans et la description des pièces de la maison entre autres. Non, le vrai souci, c'est que ça n'est pas une histoire de fantôme: ça dérive sur une histoire de cambrioleurs, probablement menés par Benjamin, puis sur une scène de procès.. Mais pas plus de fantôme que de beurre en branche (tordue). C'est bien en revanche l'histoire d'un enfant gâté qui tourne mal, donc le sujet cadre bien avec le titre, mais pas le moindre fantôme à l'horizon.
Donc, hors-sujet de la part du site qui l'à mise en ligne sous ce titre.


Mary Elizabeth Braddon (1835-1915)
At Chrighton abbey:
Miss Sarah,u ne trentenaire célibataire et indépendante ( à l'époque victorienne!), d'origine bourgeoise mais désargentée et partie travailler sur le continent,  revient sur les lieux de sa jeunesse à Chrighton Abbey. Là vivent sa cousine, avec son mari et son fils. Et justement le fils est sur le point de se marier, avec une femme de noble famille. Très jolie, mais très froide, distante, du genre langue de vipère. Ca qui ne dérange pas plus que ça la mère, car une malédiction semble planer sur la famille: depuis des siècles, à chaque génération, les héritiers meurent avant leur mariage ou juste après, alors peu importe qui est l'heureuse élue, du moment qu'il se marie et échappe à la malédiction. Or, peu de temps avant le nouvel an, Miss Sarah aperçoit, dans ce qu'elle pense être une cour désaffectée, un équipage entier de chasse à courre, absolument silencieux. Une équipage fantôme, réputé être un funeste présage pour la famille.

Ha, voilà qui remonte le niveau après la déception d'Elisabeth Gaskell. Humour, car Miss Sarah est une sceptique convaincue, qui ne croit pas aux fantômes, mais craint quand même une peu les superstitions, Humour aussi dans la galerie de portraits de bourgeois guindés venus passer le nouvel an dans ce coin perdu, et tirés à 4 épingles en pleine campagne. Et cerise sur le gâteau, DES fantômes, lein de fantômes, comme dans tout bon manoir qui se respecte. Une bonne lecture!



Mrs Henry Wood (1814-1887)
Reality or Delusion?
Dans un petit village du Worstershire, Daniel Ferrar, un régisseur un peu faignant, dont tout le monde se demande bien comment il peut survivre en vendant aléatoirement des poulets sur le marché, est courtisé par deux femmes: Maria, sa fiancée officielle, et Harriet, la " française" ( en fait sa mère seule est française, et comme toutes les françaises, Harriet est une insupportable coquette, humpf). Maria, jalouse, va suivre Daniel qu'elle soupçonne d'infidélité et découvre son secret: il nourrit ses poulet gratuitement en volant du grain a ses patrons. Daniel, mortifié, disparaît de honte. Alors qu'il est introuvable, et probablement loin, Maria jure pourtant l'avoir vu roder près de la grange où elle l'a découvert en train de piller les réserves. Illusion ou réalité?

Curieuse histoire de fantôme, qui parle de tout.. sauf de fantômes, et refuse de trancher nettement entre l'illusion et la réalité. Ca n'est pas inintéressant, mais pas franchement passionnant non plus. Pourtant j'ai apprécié le cadre paysan et, si la rivalité entre les deux femmes est sans intérêt, j'aime bien le fait que le vol soit au centre de l'intrigue.

Ah, un point de vue linguistique: Dans cette nouvelle, il y a une manière très spéciale d'exprimer les chiffres , par exemple "  but one might count the houses in it, little and great, and not find four-and-twenty", là ou on dirait " twenty four". Ce n'était pas le cas dans les autres de la même époque. C'est étonnant, j'ai vérifié, l'auteur n'est pas d'origine allemande ( on dirait en allemand"vier und zwanzig"), mais à d'autre endroits aussi, sa syntaxe des chiffres est allemande. Archaïsme? volonté de retranscrire un langage rural? si quelqu'un peut éclairer ma lanterne..

que des anglaises!
que du fantastique victorien!


spéciale " fantômes"
des mystères tous britanniques...

mardi 11 novembre 2014

La triste fin du petit enfant huître et autres histoires - Tim Burton

Halloween, continuons dans la littérature américaine, puisqu'involontairement j'ai orienté mon challenge de ce côté.
Time Burton? Oui, c'est bien le même.
Tim Burton, ha Tim Burton, grand maître ès monstres au cinéma... mais également auteur de ce recueil de contes mettant en scène une galerie de personnages pour le moins étranges et on va dire inadaptés... Une galerie digne de Freaks ( faudra un jour aussi que je vous parle de mon amour immodéré pour les films de Tod Browning, tiens)

AAAAApprochez, approchez, venez voir l'enfant huître, le garçon toxique, la reine " coussin d'épingles", la momie,  tête de melon, ou l'enfant tâche... Oui car en plus du texte, Burton illustre abondamment son propos, et nous donne à voir les monstres issu de son imaginaire délirant. Autant dire que pour quiconque a vu L'étrange noël de Mr Jack, les noces funèbres, Frankenweenie ou même Le Pingouin dans Batman 2 - je choisis celui là justement car on a ici "Jimmy, the hideous pinguin boy" -  ces monstres là auront un air de famille avec ceux des films.

Des contes oui, mais pas pour les enfants, car souvent, l'histoire se termine mal, voire très mal, pour ces antihéros rejetés par leurs proches, dans des récits courts, mais empreints d'humour noir, d'absurde, et de jeux de mots intraduisibles comme l'histoire de Sue ( son prénom, mais aussi le verbe to sue, attaquer en justice).

Intraduisibles et c'est bien ça le problème: l'édition 10/18 est bilingue et le moins qu'on puisse dire c'est que la traduction est ratée. Mais vraiment. Le traducteur n'hésite pas à faire n'importe quoi avec le texte, pourvu qu'il y ait des rimes, quitte à couper un mot au milieu. Parfois même là où il n'y en a pas dans le texte original.

Exemple dans Voodoo girl
she has a beautiful set
of hypno-disk eyes
The ones that she uses
tho hypnotize guys

Ca devient:
Elle a des yeux super-
bes une belle paire
de disques hypnotiseurs dont elle use
pour fasciner les gus.

Oui super- be est coupé en deux pour rimer avec paire. C'est lamentable, c'est navrant. Ca et le recours quasi systématique à l'argot qui ne correspond là encore pas forcément à du slang dans l'original . Expliquez moi pourquoi " she was really quite pretty ( and also quite shocking)" devient " elle était des plus girondes ( mais aussi des plus immondes)"

Lecture en VO obligatoire une fois de plus, je me répète, mais autant pour Poe, on perd en musicalité, mais on trouve quand même des traductions correctes et agréables à lire, autant là, c'est vraiment n'importe quoi.
Dommage, vraiment dommage, car la version française perd énormément en humour noir et en cynisme à vouloir faire des rimes à tout va. c'est vraiment le pur exemple de traduction-trahison.
Même Mummy Boy à l'air de le penser!