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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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mardi 30 août 2011

Spécial Italie (3) - Images ligures

Et pour finir cette mini série estivale consacrée à l'Italie, quelques images , quand même.
Or donc, à l'origine, j'étais partie pour le mariage de ma cousine, entre Menton et Bordighera, et dans la foulée, hé bien, pourquoi ne pas prolonger les vacances d'une petite semaine, ça tombait bien, je ne connaissait pas vraiment la côte Italienne. Ni une, ni deux, le temps de trouver un appartement à louer sur San remo, merci le net.. et voilà le résultat de mes aventures italiennes..
Bordighera, Menton, San Remo côté vieille ville et côté jardins, le petit village perché de Coldirodi, Imperia...

J'aurais bien voulu retourner à Turin, que j'avais visitée il y a une bonne dizaine d'années, ou aller passer un ou deux jours à Milan, ou simplement aller au marché de Vintimille, mais la grève des trains en a décidé autrement.

Pas grave, ça sera pour une autre fois, il me reste encore beaucoup de choses à voir dans le secteur, les habitats troglodytes de Vintimille, le musée de Coldirodi - apparemment un des plus importants de Ligurie, pour ce qui concerne la peinture Italienne de la renaissance, mais avec des horaires d'ouverture trèèèès aléatoires, l'arrière pays...

Une tellement bonne expérience, que je réitérerai volontiers la location d'appartement par les mêmes moyens.


dimanche 28 août 2011

La dame de pique et autres nouvelles - A. Pouchkine

1 recueil sur 5
Un peu de littérature russe? Ça faisait longtemps.

Et ça compte pour l'année de la Russie d'une part, et le challenge de la nouvelle de l'autre.





L'édition Garnier contient 11 nouvelles, soit quasiment la totalité de la production de Pouchkine pour ce genre.

La tempête de neige raconte comment une jeune femme partie épouser son fiancé sans l'accord de ses parents voit son mariage tourner court à cause d'une tempête de neige. Ambiance teintée de fantastique, chute originale, histoire racontée d'après deux points de vue différents, humour sarcastique, tout y est, j'aime beaucoup.

Le coup de pistolet: Le narrateur rencontre un curieux personnage surnommé Sylvio, tireur émérite pour qui la vengeance est un plat qui se mange froid. Là aussi, quelques touches de fantastiques bienvenus, pour un sujet (les duels) qui rappelle Eugène Oneguine.

Le maître de Poste: Pouchkine réhabilité le métier méprisé de maître de poste, à travers l'histoire touchante d'un vieux maître de poste et de sa trop jolie fille. Sympathique, mais plus classique, sans l'étrangeté qui fait le sel des deux premières.

Le marchand de cercueils est une vraie-fausse histoire de fantômes, où un marchand de cercueils, un soir de beuverie, invite les morts à sa pendaison de crémaillère. Mais c'est surtout l'occasion pour Pouchkine de lancer quelques petites piques sur les clichés de la littérature de son époque.

La demoiselle paysanne est un marivaudage mignon mais assez vain: une jeune femme de la noblesse campagnarde mais désargentée se déguise en paysanne pour faire la conquête du riche fils de bourgeois qui vit non loin de là. Sans intérêt autre qu'une nouvelle attaque en règle contre la littérature romantique " facile" dont s'abreuvent les filles de l'époque.

La dame de pique: ha voilà la fameuse nouvelle qui donne son titre au recueil, celle qui a inspiré un opéra de bon cru à Tchaïkovski. Ambiance mystérieuse, dès le début on ne sait pas trop à quelle époque on se situe.. visiblement le début du XIX° siècle, mais il est fait mention d'une vieille dame qui a connu Richelieu 60 ans plus tôt..Probablement un autre Richelieu, mais forcément on pense au plus connu...Pouchkine brouille les cartes au niveau historique.
Dans un cercle de joueurs, un homme raconte que 60 ans plus tôt, sa grand-mère a reçu du comte de Saint-Germain -au XVIII° siècle donc!- le secret d'une combinaison de cartes infaillible pour gagner au Pharaon. Information qui ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, l'un des participants décidant alors d'aller extorquer le secret à la vieille dame.. qui meurt de peur... mm une histoire de fantômes, de folie, sans longueurs, tout ce que j'aime!

Fragment est une très courte nouvelle autour d'une visite de Madame de Stael en Russie, assez drôle dans la mesure où c'est surtout un prétexte pour l'auteur de brocarder les prétentions de la société bourgeoise russe, qui se pique de culture et passe le plus souvent pour une bande de moujiks mal dégrossis.

Doubrovski, la plus longue nouvelle du recueil (19 chapitres!) raconte la tournure dramatique que prend une banale querelle de voisinage, et bifurque vite vers une histoire plutôt échevelée de bandits qui reste inachevée - comme ceux qui vont suivre. Ça part dans tous les sens, ça laisse promettre un véritable roman, avec plusieurs pistes différente, un hors-là-loi vengeur qui promet bien mais... ( vous voyez comme c'est agaçant, hein, de ne pas finir ses phrases.. ben c'est pareil pour un roman, voilà).

le nègre de Pierre le Grand raconte les aventures d'Ibrahim, africain prisonnier de guerre devenu protégé du Tsar, et arrière grand-père de Pouchkine ( qui partage cette caractéristique avec notre Alexandre national, d'avoir un ancêtre africain. l'autre caractéristique commune à mon point de vue étant d'avoir un sens de la narration très efficace). Ça commence bien, mais malheureusement le roman est inachevé. D'autant plus frustrant que le roman termine pile sur l'arrivée d'un personnage dont on devine l'identité, ce qui ferait un suspens très prometteur... si on pouvait seulement espérer connaître la suite. Va falloir faire tourner les tables pour demander au fantôme de Pouchkine de nous raconter la fin!

Les nuits d'Egypte a le même problème que le précédent: le narrateur aide un poète improvisateur italien venu de nulle part à faire ses débuts dans la bonne société russe.. mais la nouvelle s'arrête abruptement dès le premier poème. Frustration!! D'autant que le mystérieux et talentueux poète laisse présager un personnage un peu diabolique dans un récit à la lisière du fantastique.

Kirdjali est assez ennuyeux. l'histoire d'un bandit bulgare plus ou moins rangé suite au conflit russo-turc, que la police finit par rattraper. La fin est assez humoristique, mais tout le début est assez ardu à suivre , plutôt par manque d'information (conflit russo-turc, je ne savais même pas que ça avait existé.. on a droit à une pléthore de nom de généraux grecs totalement inconnus sous nos latitudes.. et on décroche vite.. ce qui est le comble pour une nouvelle de 6 pages)


Au final, je suis très contente de ma découverte de celui qui reste l'écrivain russe par essence aux yeux de ses concitoyens, malgré les frustrations successives des récits inachevés - c'était une de ses grandes spécialités  apparemment, commence 3 titres en même temps et n'en finir aucun... un peu comme Rossini en musique, tiens.
Mais les nouvelles sont agréables avec quelques touches de fantastique bienvenues de ci, de là. Et le peu que j'ai lu de la vie de l'auteur me donne bien envie de lire sa biographie, pour une fois qu'un écrivain russe échappe aux conventions: destin maudit - alcoolisme notoire - insuccès chroniques -âme torturée... et tout le tableau, ça fait un bien fou!

Deuxième auteur mort dans des circonstances particulières: PouchkineEugène Oneguine.
tué par un certain George D'Anthès...encore un nom qui fait penser irrésistiblement à Dumas ça.

samedi 20 août 2011

Fortune de France tome 2 - Robert Merle

Pour le tome 1, c'est ici

1018/1000

Suite des aventures de Pierre de Siorac et son demi frère Samson, que leur père envoie en cet été 1565 étudier à Montpellier, ville réputée tolérante pour les huguenots.
Le récit reprend exactement là où le tome 1 finissait, sur la route de Montpellier, et va donc narrer le voyage, l'installation et les études des deux frères, la découverte des plaisirs de la vie aussi. Car Pierre, 16 ans, s'avère très vite un sacré coureur de jupons, qualité qui lui ouvre les portes du grand monde via sa liaison avec la vicomtesse de Joyeuse, dont l'appui va lui sauver la mise plus d'une fois, tant son talent est grand pour se fourrer dans les pires ennuis ( dissection de cadavres illégale, fréquentation des marranes - juifs convertis au catholicisme mais peu convaincants pour la bonne société catholique- scandales en tous genres qui lui mettrons à dos et les catholiques et les huguenots)

La structure est à peu près la même que pour le premier tome: une succession de tableaux parfois comiques, parfois tragiques sur fond d'intolérance religieuse, avec un ton pourtant un peu plus sombre. Pierre,habitué depuis sa campagne à considérer les huguenots comme victimes, va vite découvrir que la tolérance à Montpellier n'est que de façade et cache beaucoup de conflits larvés qui ne demandent qu'une minuscule étincelle pour éclater au grand jour. Les huguenots et les catholiques pouvant à l'occasion s'associer lorsqu'il s'agit de tyranniser les athées, le pire crime qu'il soit, passible de bûcher. Tout comme l'homosexualité. Et la sorcellerie, plus supposée que réelle, mais condamnée surtout comme cause d'agitation publique.

Bref tout cela est une fois de plus fichtrement intéressant, on y croise cette fois les docteurs Rondelet, d'Assas et Saporta, déjà évoqués chez Michelle Barrière, les conflits d'intérêt entre médecins et apothicaires, le future duc Anne de Joyeuse.

Le récit est plus dense que dans le tome 1 (1 an et demi sur 500 pages, contre 25 ans pour 450 pages dans la première parie), on est cette fois plus dans l'action que dans la chronique, mais le plaisir de lecture toujours au rendez-vous. Vivement le tome 3!

Et comment dire, étant athée convaincue, donc un danger pour l'ordre public, je savoure ma chance d'être née au XX° siècle, j'aurais été grillée en moins de deux à cette époque - j'ai d'ailleurs des raisons de penser que c'est ce qui est arrivé à quelques ancêtres, il y aurait des vaudois dans la généalogie que ça ne m'étonnerait pas :/

jeudi 18 août 2011

Sous le masque de Ré - Paul Doherty

catégorie objet: un masque

Un petit polar historique de chez 10/18, pour l'été? Ça fait pas de mal, et puis ça fait longtemps.

Paul Doherty, donc, auteur de romans policiers, et qui écrit sous tellement de pseudonymes différents que c'est à vous donner le tournis:
Paul C. Doherty, Paul Doherty, Paul Harding, Vanessa Alexander, C.L. Grace, Michael Clynes, Anna Apostolou et Ann Dukthas.
Oui tout ça, c'est bien le même auteur, qui utilise quasiment un nouveau nom de plume pour chaque nouvelle série qu'il entreprend. J'avais déjà lu "le temps des poisons" signé CL Grace, sympathique polar médiéval narrant les aventures d'une apothicaire anglaise.


Donc, même auteur, mais sous un nom différent pour une série toujours policière, mais se passant dans l'Egypte antique cette fois.


1479 av.JC. Nous assistons au retour triomphal du pharaon Touthmosis II à Thèbes, auréolé d'une éclatante victoire. Il n'aura pas l'occasion de profiter bien longtemps de sa gloire, car, à peine arrivé à Thèbes, il meurt soudainement  piqué par un serpent. Les dernières personnes à l'avoir vu vivant s'accordant à dire qu'il semblait perturbé et inquiet quelques jours auparavant, des soupçons surgissent: mort naturelle? accident dû à la négligence d'un domestique? ou meurtre?

Dès lors une série de morts suspectes se produisent dans l'entourage de feu le pharaon, et la reine Hatchepsout charge le juge Amerotke de mener l'enquête.

On est bien là dans une série "grand détectives" de chez 10/18: enquête policière dans un cadre historique. Mais celui ci ne m'a pas franchement enthousiasmée ( laissons lui le bénéfice du doute: il s'agit du premier volume d'une nouvelle série, il faut le temps à l'auteur de présenter ses personnage, donc il y a pas mal de digressions dont on se passerait: Amerotké qui soupçonne sa femme d'infidélités, Shoufoy son serviteur qui fait du recel d'objets volés...)

Mais bon a priori, sur un sujet proche, concernant la même époque, j'avais plus accroché aux enquêtes du lieutenant Bak de Lauren Haney ( ou apparaissent aussi Hatchepsout et Touthmousis III son neveu).
Je ne sais pas trop pourquoi. Dans cette série là, le principe de l'enquête moderne transposée dans le passé ne m'avait pas choquée, tandis que que chez Doherty, je ne sais pas, je l'ai trouvé trop moderne en fait, un peu trop pour ne pas voir les grosses ficelles. Les personnages ont des réactions un peu difficiles à croire pour une telle époque. Peut être aussi tout simplement que Bak était un héros plus sympathique qu'Amerotké.

Mais je crois qu'au final, ce qui me gêne le plus c'est le présupposé que l'auteur fait que Touthmosis II aurait pu vouloir réformer le culte polythéiste pour en faire un culte monothéiste. Et malgré ce que l'auteur dit pour se justifier: 100 ans plus tard Akhenaton le fera, donc ce n'est pas farfelu, en présupposant que l'Egypte de l'époque était plus ou moins prête pour ce genre de révolution.
On pourrait lui objecter: Akhenaton l'a fait certes. Par la force. Avec le résultat qu'on sait: Retour aux cultes polythéistes dès la mort du pharaon et censure de son nom sur les monuments. Et poursuite des cultes traditionnels jusqu'à une époque relativement récente. Oui, je sais que certains archéologues contestent l'idée de polythéisme en Egypte pour parler de monothéisme polymorphe.
Il n'empêche! Le monothéisme au sens strict me parait être une simplification d'un système multiple qui l'a précédé (si quelqu'un a un contre exemple de monothéisme qui serait apparu Ex nihilo , je suis tout ouie, mais là a priori je n'en vois pas), j'ai donc un peu de mal à imaginer qu'un système qui se simplifie peu a peu puisse faire marche arrière et se recomplexifier en de multiples cultes qui vont eux perdurer pendant plus d'un bon millénaire.

De ce point de vue là, Doherty me semble tirer un peu trop de plans sur la comète pour tricoter son scénario basé sur "et si on disait que..." En fait son livre a surtout pâti du fait que j'ai lu peu auparavant les Mythes Egyptiens, qui pour être de la vulgarisation laisse entrevoir la complexité de la chose.

Voilà, c'est ça: le roman m'a semblé basé sur un faisceau de suppositions trop ténues pour vraiment tenir la route, et s'appuyer quasi uniquement là dessus. Et du coup, les ficelles d'enquêtes apparaissent grosses comme des amarres, et au final, on se fiche complètement de savoir qui a commis les meurtres. C'est dommage. Je renterai probablement le coup avec un autre volume de la série pour voir s'il est mieux mené, malgré tout...
1/10

Parce que Hatchepsout en est un des personnages principaux!

dimanche 14 août 2011

Fortune de France tome 1 - Robert Merle

442p/1000
un deux trois c'est parti, on attaque les choses sérieuses, car c'est avec cet ouvrage en plusieurs tomes que je prends part au défi des 1000 pages proposé par Fattorius.. avec pour mission de lire au moins les 3 premiers volumes d'ici la fin de l'année ( le 1° est lu, le deuxième est bien entamé, ça va pouvoir se faire, moi je dis)

Comme certains l'auront compris, j'adore l'histoire. Et cette série me tentait depuis un bon moment déjà.

Et c'est un coup de coeur énorme! A tel point que sitôt fini le premier tome, j'ai déjà enchaîné sur le deuxième, ce qui est très rare chez moi.

Car le sujet pourrait paraître assez aride et complexe ( les guerres de religion au temps de Henri II, François II et Charles IX), mais Robert Merle a eu la très bonne idée  de choisir un angle d'attaque plus picaresque et humoristique que directement historique, et ça passe très bien. Et même si on y croise Catherine de Médicis, ses royaux fils, l'amiral de Coligny... ils ne sont pas le sujet essentiel du roman.

Donc après un premier chapitre qui nous présente de manière très humoristique la généalogie de Jean Siorac, devenu Chevalier puis baron, c'est à la destinée sa petite famille que l'on va s'attacher.. et à tous les sens du terme, tant cette famille composite est haute en couleur.

Car, en effet, les problèmes commencent, lorsque Jean le huguenot périgourdin, pardon, périgordin de noblesse récente à la morale élastique et au franc parler d'ancien soldat épouse Isabelle de Caumont, très hautaine dame catholique pratiquante fière de sa noblesse de longue date.

Car pour le narrateur Pierre de Siorac, la situation des huguenots au milieu du XVI° siècle, les guerres de religions, les massacres... tout celà n'a de réalité qu'au travers des chamailleries incessantes de ses parents, de la conversion plus ou moins forcée au protestantisme des domestiques, du culte secret à Marie que les chambrières établissent dans le grenier en douce du maître de maison...

Tout a moins de réalité aussi que les revers qui peuvent affecter les habitants d'un coin de campagne sarladaise à cette époque, pour qui les principaux dangers sont surtout les sécheresses, les mauvaises récoltes, la mortalité infantile, les bandes de gueux qui détroussent les voyageurs, les épidémies de peste ou de choléra qui ravagent régulièrement le pays... et pour qui il est clair que les luttes de parti entre catholiques et protestants sont surtout de fait d'excellent prétextes pour les seigneurs rivaux d'essayer d'agrandir leurs terres aux dépends de la population.

Mais tout ceci est brossé de manière assez humoristique, au travers de tableaux savoureux ( les veillées au château sont souvent assez savoureuses, à cause de la cuisinière Maligou, fervente catholique, qui voit le diable partout, mais qui n'a aucun complexe à herboriser pour les femmes du château, et à paillarder avec le curé du village car elle "connait les herbes et où les mettre")

Une charge assez drôle est aussi lancée contre la médecine de l'époque, les croyances sur les humeurs et tempéraments, les débuts de la prophylaxie...

Bref, on y trouve un instantané très agréable à lire d'une époque et d'un lieu en pleine mutation politique, humaine, médicale, culturelle...J'y ai découvert la coutume totalement tombée en désuétude de l'affrèrement, idée qui me plaît énormément ( car oui, après tout, c'est plutôt une bonne idée, s'adopter comme frères entre amis inséparables, afin que si l'un meurt l'autre puisse hériter comme un frère véritable.. une sorte de proto-pacs en quelque sorte!)

et c'est donc également une lecture qui compte pour:

- le challenge histoire

et
-le challenge année de naissance, car le premier tome est justement paru en 1977 ;)

- et aussi, le défi petit Bac, en catégorie lieu: La France

Quadruple emploi, yeeeeeah! (quintuple même, puisque Robert Merle est actuellement un peu mort, sans conditions particulières)

mercredi 3 août 2011

Vagabond T.1 - Takehiko Inoue

Voila donc le petit cadeau que j'ai reçu pour l'édition Masse critique spéciale BD de Babelio.

A l'occasion des 15 ans du manga de Inoue, Tonkam propose une édition "luxe", comprenant un set de cartes illustrées, et pour l'occasion une nouvelle couverture, plus " efficace" que la première je trouve.

Mais hormis les couvertures de plus en plus somptueuses au fil des tomes (celle du tome 30 et celle du tome 32  par exemple), l'autre raison qui fait que j'ai sauté sur l'occasion quand Babelio me l'a proposé, c'est qu'il s'agit d'une adaptation du roman de Yoshikawa, Musashi, que j'avais adoré l'an dernier.

Tout d'abord, précisons s'il en était besoin, qu'Inoue est l'un des mangaka les plus en vue de ces dernières années.Il a régulièrement les honneurs de grandes expos ( 2008 à Tokyo), d'invitations partout dans le monde...
Et je ne résiste pas à vous ajouter un image trouvée sur comics212, d'une fresque réalisée pour une librairie de New-York.. car le monsieur est aussi doué pour la peinture murale.

(Vous croyez que si je lui demande gentiment, il viendrait peindre un samouraï dans mon salon? En plus, c'est mon personnage favori du roman, là. Onegai shimasu Inoue sensei! )
Donc, revenons en à l'intrigue. Le premier volume reprend assez fidèlement la trame du roman, en élaguant par ci par là quand même - et donc, je suis contente d'avoir commencé par le livre de Yoshikawa, car il y a quelques ellipses pas évidentes a priori, et je peux plus facilement combler les lacunes narratives ( mais pour faire simple, le roman est un grand grand classique au Japon, que beaucoup de gens ont lu, il y a toutes les chances que le lecteur suive sans problème.) Dommage par exemple pour la scène du retour de Takezo au village, originalement pendant une fête, ou il retrouve Oko faisant de la calligraphie dans un temple, et non simplement au détour d'un chemin en forêt. C'est seulement qu'avec un graphisme pareil, j'aurais adoré voir une double page" fête de village". De même on ne voit pas encore apparaître le moine Takuan, qui va être un personnage essentiel.

 Le volume 1 du manga couvre à peu près le premier quart du premier livre (la terre), depuis la bataille de Sekigahara jusqu'au retour très peu triomphal de Takezo au village natal et à la guerre ouverte que lui déclare la vieille Osugi. Donc pour le scénario, aucun problème, le roman d'origine est suffisamment solide de ce côté là. C'est donc sur les illustrations que Inoue va devoir se distinguer. Mais vous aurez compris que de ce côté là, je suis conquise, absolument. Par contre, je conçois que le style puisse rebuter certains, on est dans un Seinen, donc le style est réaliste, et Inoue n'hésite pas à rendre une femme laide si son visage est censé être déformé par la peur. De même les détails un peu glauques de l'histoire ne nous sont pas forcément épargnés: ici une crise de gastro, là un bandit égorgé par le héros, un bras coupé d'un côté un nez casé de l'autre etc...

Son Takezo correspond assez bien à l'idée que je m'étais faite de Takezo au début de l'histoire, parfois jeune fou possédé par la folie meurtrière, parfois adolescent complètement désemparé lorsqu'une femme lui fait du charme.


Lorsque je l'ai reçu, je pensais ne pas continuer la série, car elle est toujours en cours avec 33 volumes à ce jour, et je manque sérieusement de place chez moi. Mais je pense qu'au vu de l'excellente impression que m'a donnée le premier volume, je vais avoir du mal à résister. Car je veux voir Takuan!

Ho et puis, je ne résiste pas, voila un petit exemple des cartes offertes avec le volume...(Dommage pour vous c'est encore Sasaki, le méchant de l'histoire, je n'ai pas trouvé en lignes celle avec Musashi et j'avais la flemme de les scanner)


Car la bataille de Sekigahara a eu lieu en 1600

mardi 2 août 2011

La ligue des gentlemen extraordinaires - Alan Moore

Première participation au challenge comics  de l'incontournable Mr. Zombi.

et pour un challenge "No super heros" je commence fort, avec 2 volumes d'une histoire de super héros. Cherchez l'erreur.

A vrai dire, ce titre me faisait de l'oeil depuis un certain temps, et c'est presque uniquement pour avoir l'occasion de le lire que j'ai intégré le challenge.

Une histoire de super héros oui.. mais pas n'importe laquelle. Car les gentlemen en question sont tous des personnages issus de classiques de la littérature fantastique, SF policière, jusque dans les rôles très secondaires ou les noms simplement mentionnés. de ce point de vue là, c'est une vraie réussite,  y compris dans les bonus. Le vrai plaisir est de chercher qui vient d'où et de quelle oeuvre. Le deuxième est que le scénario parodie allegrement les clichés du comics de super Heros, avec un non-sens et un humour souvent noir à la limite du macabre. J'aime tout particulièrement les  encarts délirants de fin de chapitres.

Ca commence très fort, lorsque la ligue est créée par un certain Bond.. Mr. Campion Bond, pour le compte de son supérieur, M ( ça vous rappelle quelque chose ?). A charge pour son premier membre, la psychorigide Miss Murray de rassembler et d'organiser une sacrée brochette de losers plus ou moins dérangés: Alan Quatermain , aventurier vieillissant et opiomane notoire; Le capitaine Nemo, pirate caractériel impossible a raisonner et son sous marin le Nautilus - rhoo qu'est-ce que j'aime ce design Steampunk!; Le timoré dr Jekyll, d'une inutilité patente, au contraire de son corollaire Hyde, créature gigantesque, simiesque, violente et mal embouché; et le détestable et pervers Griffin, qui se sert de son invisibilité pour commettre exactions, abus sexuels, trahison, vols, meurtres...

A charge pour la bande de bras cassés de retrouver un mystérieux élément anti-gravité volé par la mafia chinoise de Londres.. péripéties qui n'ont pas bien d'importances, sinon de faire s'affronter M ( Miss Murray misait sur Mycroft Holmes, elle n'est pas tombée loin, et j'avoue être très fière d'avoir dénichée avant elle le Napoléon du Crime derrière son initiale, mwahahaha!) et "le docteur" (la aussi, très contente de l'avoir percé à jour).

quelques péripéties scénaristiques sans grand intérêt plus tard ( l'Angleterre est sauvée, le méchant disparu dans les airs, les piteux héros peuvent prendre quelques vacances bien méritées.. sauf que...

C'est reparti volume 2: après une ouverture très étrange sur mars qui voit s'affronter plusieurs races d'extra terrestres, la terre reçoit la visite d'étranges obus, contenant de vilaines créatures globuleuses, baveuses, tentaculeuses aux intentions pas du tout amicales.
Ok, là le scénario, s'il en restait un, part dans le gros n'importe quoi, juste pour faire apparaitre un aventurier nommé Gullivar aux faux airs de Lawrence D'Arabie, des tripodes,un savant fou qui a quitté son île pour venir vivre en forêt avec ses créatures ( parmi lesquelles le plaisir est de reconnaître le crapaud de "du vent dans les saules" et le chat botté)

On l'a dit: le scénario au final n'a pas d'intérêt, c'est juste une colossale farce macabre pour faire figurer un maximum de personnages issus de la littérature, parfois juste en clin d'oeil en fond de case ( des squelettes de géants ou de lilliputiens au musée de l'homme, l'assassinat d'une prostituée nommée Anna Coupeau, sur lequel enquête le commissaire Dupin, la mention de Robur le conquérant, une tableau a colorier soi même signé Basil Hallward, une institutrice sado masochiste et sa naïve eleve .. Bref, à ce jeu là, c'est une vrai bonheur, une mine de références très réjouissantes. Et je suis sure que j'en ai loupé!

Par contre le graphisme n'est pas super-super ( bien qu'il s'arrange dans le second volume).

C'est dommage, j'avais pas mal d'attente pour ce titre en ayant lu beaucoup de bien ici ou là, et j'ai parfois l'impression de lire une oeuvre de faignants ( "ok, on a bourré à mort de clins d'oeil, peu importe le dessin ou le scénario, les gens s'en tapent"), et surtout de se dire qu'avec un peu plus de rigueur sur ces deux points là, on aurait pu avoir quelque chose de vraiment énorme, d'autant que le ton est caustique, et le public visés est clairement adulte (attention les ptits n'enfants, y'a de la violence et des parties de jambes en l'air)

Par contre si, j'aime deux choses en particulier:
1/ le chef est une femme, ça fait toujours plaisir, même si elle est casse-pied et autoritaire
2/ l'évolution de M. Hyde qui de brute sanguinaire sans foi ni loi, se révèle au final bien plus intelligent qu'il n'y parait, et capable d'une espèce de relative affection envers la seule personne qui ne le méprise pas ( plutôt une attitude style " créature de Frankenstein" ça). C'est le personnage censé être le plus antipathique qui est le plus travaillé, qui évolue le plus et donc au final, pour lequel j'ai aussi une relative sympathie .Dans toutes les versions que j'ai pu vois, Hyde est le salaud, et Jekyll le pauvre type. Pour une fois, si Jekyll reste un pauvre type fade, qui d'ailleurs laisse vite place à son homologue haut en couleurs, Hyde est un peu subtil, et ça c'est une peu plus nouveau et original. Oui définitivement oui, Hyde est mon personnage préféré ici, et ça ne m'étonnerait pas que ça soit aussi le favori du scénariste en fait (parce que bon faut bien le dire, Nemo ne sert pas à grand chose, et l'homme invisible est un salaud.. trop invisible pour faire un méchant qui a de la gueule)

et mon avis final est : une demie déception. Si l'idée de départ est vraiment réjouissante - pensez: un comics qui table sur la culture littéraire de ses lecteurs! et avec des pointes d'humour so british!-et laissait espérer quelque chose qui casse vraiment des briques, le résultat est un peu bâclé et reste juste un ovni cool mais sans plus. alors qu'on sent bien que ça aurait pu être laaaaargement mieux exploité.