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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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mardi 21 mai 2013

This is the end...

Car presque un an après Jon Lord, c'est cette fois Ray Manzarek, clavieriste des Doors qui taille la route. Et c'est bien triste.

Les Doors je les avais découvert il y a un bon nombre d'années via la mère d'une copine qui m'avait fait écouter quelques tubes de sa jeunesse hippie, et j'avais totalement adhéré au côté jazzy de Riders on the Storm, justement à cause de l'orgue très présent  ( j'ai été un peu biberonnée au jazz, au gospel tout ça, donc ça me parlait). Du coup, j'avais dit précedemment que le son Deep Purple, pour moi, c'était avant tout Jon Lord et son orgue, eh bien, c'est pareil, avant le chant de Jim Morrisson, les Doors, c'était avant tout le clavier de Manzarek.
Et justement je viens de trouver cette intéressante version où Ray Manzarek explique la création de cette chanson hypnotique et l'illustre avec son comparse Robbie Krieger.
J'adore toute cette cascade de petites notes qui imitent les gouttes de pluie.

So long Ray, but music is not over


mercredi 15 mai 2013

Godard & Ribera - Le vagabond des limbes t1 à 3

Voilà une BD dont j'avais envie de parler depuis longtemps, mais d'une chose à l'autre, j'ai laissé traîner. Et justement aujourd'hui, c'est le jour "BD geek" dans le challenge Geek, or une bande dessinée SF rentrant tout à fait dans les critères, c'est donc l'occasion où jamais.

Le vagabond des Limbes, je l'ai découvert il y a quelques années à la médiathèque, et sais pas, j'ai tout de suite été séduite par cet univers Space Opéra complètement foutraque aux couleurs flashy en provencance directe des années 70.
Premier Tome en 1975, et le succès aidant , 30 autres ont suivi, le dernier paru en 2003, une série de longue haleine.
Or de quoi est-il question? rien que de très classique comme point de départ, Car on s'en rend compte au fil des albums, les références convoquées sont nombreuses.Déjà rien que dans le titre, les Limbes étant en gros dans la tradition chrétienne le séjour des âmes des sages morts avant l'ère chrétienne et des enfants morts sans baptême. Donc, de la référence biblique, il y en a... mais plutôt dans le genre déboulonnage en règle. Des références mythologiques aussi, pas mal. Et à la chanson de geste médiévale. Pas mal pour une BD qui est peut être l'une des première destinée à un public adulte.. Car oui, clairement, ça n'est pas pour les enfants.

Tome 1 - Où l'on fait la connaissance de notre héros, Axle Munshine, grand conciliateur de la guilde, l'entité qui gère rien de moins que le cosmos. Il occupe en gros une fonction de diplomate de haut rang, promu à un avenir brillant, probablement le prochain Médiat ( chef suprès de la guilde), en attendant, il revient de mission sur la planète des Eternautes qui accepte de se rallier à la Guilde, traînant à ses basques l'héritier du royaume éternaute venu témoigner de la loyauté de son peuple.
Sauf que Axle a un secret. Un gros secret. Le genre à vous faire condamner à mort ou au mieux dégrader et bannir, s'il venait à être connu: il a transgressé la 13 règle de la Guilde " il ne faut pas chercher à franchir les portes du sommeil", c'est à dire, ne pas chercher à savoir ce que sont les rêves. En bon héros Casse-cou, il s'est dit qu'évidemment, si les rêves n'étaient que des divagations sans intérêt, une telle interdiction n'aurait pas lieu d'être, et donc il y a forcément quelque chose là derrière. Et le voilà qui a donc monté en douce une équipe scientifique pour se faire construire un "translator", machine destinée à enregistrer intégralement les rêves du dormeur pour les projeter ensuite à la manière d'un cinéma personnel. Car il en est persuadé, les rêves sont des émissions provenant d'un univers parallèle que le dormeur cpate à son insu.
Sauf que Axle est quand même assez perturbé mentalement ( et dès le tome 1 on comprend pourquoi: élevé dans un isolement quasi total par son père savant fou, qui estimait que "l'amitié est une chose trop importante pour être confiée à des humains" et Musky, l'Eternaute est en fait son premier ami vivant; le paternel avait eu l'idée "géniale" de construire les amis-robots à son fils qui se sont chargés de son éducation). Ce qu'il fait que s'il s'en sort bien comme diplomate en connaissant le protocole par coeur, dès qu'on arrive aux vraies relations avec de vrais êtres vivants, ça coince, il est tellement dérangé qu'il ne voient pas les vrais gens autour de lui et ne cesse de poursuivre une folie, une chimère vue en rêve: une femme de rêve nommée Chimeer sur laquelle il fait une fixation obsessionnelle, car il en est sûr elle existe, quelque part aux confins du cosmos, il " suffit" de trouver la porte qui même à elle ( et hop, le chevalier qui cherche la tour ou est enfermée la princesse). Voilà c'était long, mais il le faut bien, car ce tome plante le décor: notre héros banni pour avoir commis un sacrilège ( au départ, on pense à Adam, forcément, d'autant que son vaisseau spatial contient une vraie forêt, avec rivière poissonneuse, arbres fruitiers etc, mais au final, c'est plutôt je pense une résurgence des mythes de Lucifer ou de Prométhée - qui n'en font qu'un - en révolte contre l'ordre établi, qui souhaite apporter à tout un chacun), désormais poursuivi par la garde pourpre, milice d'élite de la Guilde qui veut sa tête, va consacrer les prochains tome à la poursuite de son rêve et de sa Chimeer.

Tome 2- Là commence l'errance d'Axle et Musky, des bas fond d'une planète sordide où Axle espère trouver une lingalilith, créature visqueuse et informe capable de prendre l'apparence de la personne à qui l'on pense , afin d'obtenir plus de renseignement sur le monde où se trouve Chimeer, et évidemment, c'est un échec, car toute solution " de remplacement" ne peut être qu'insatisfaisante au regard du rêve. Mais bien vite repéré par la garde Pourpre, les voilà contraints de fuir.. en traversant un trou noir - oui je sais, mais conventionnellement, le vaisseau spatial est supposé si bien conçu qu'il y résiste! - qui les amène dans un univers étrange et incompréhensible, où il vont errer.. un certain temps. De planète en planète, tombant toujours sur des mondes plus fous les uns que les autres: le premier étant une planète extrêmement bureaucratique dirigée par "le bon prophète"dont les habitants reçoivent à leur naissance un mémodestin, sorte de boite contenant toute leur vie, y compris la date, le lieu et les circonstances de leur mort, à eux de s'y conformer.  La milice des "petits anges" (en fait des soldats d'élites munis d'ailes amovible) se charge de vérifier que tout le monde obéit à son destin, car "tout ce qui n'a pas été prévu n'existe pas".les dissidents  nommés les "defs" (pour défunts) sont pourchassés par des chasseurs de prime, peu importe puisqu'ils n'ont pas de vie administrative, il est légal de les tuer. et il y à les "disp" (comprendre les disparues), les jolies filles dont le destin indique simplement " disparue sans laisser de traces" qui servent on va dire de " compagnie" au anges de la milice, jusqu'à ce qu'ils s'en lassent. Evidemment un révolté contre toute forme d'ordre et d'autorité qui tombe là dedans va vitre mettre une pagaille monstrueuse dans cet enfer bureaucratique en libérant les esclaves des anges - héhé, les femmes meneuses de a Révolution quand les hommes sont trop poltrons pour réagir, j'aime! On apprend aussi dans ce tome quelques détails sur les Eternautes qui vont avoir de l'importance par la suite: un éternaute est immortel et peut choisir de bloquer son évolution physique jusqu'au moment où il trouvera une bonne raison de finir sa croissance. De même, il peut, à l'adolescence, choisir son sexe. Ainsi Musky avoue-t-il avoir 13 ans depuis plusieurs centaines d'années, et n'avoir pas encore décidé s'il préfère être un garçon ou une fille, les choses ne pressent pas. Ce qui en fait paradoxalement à la fois un gamin surexcité et mal embouché, mais dans les moments de crise, un personnage beaucoup plus mature et sensé que le héros à qui il remonte souvent les bretelles, car ce grand dadais d'Axle a une forte tendance à osciller entre la la monomanie dangereuse et la neurasthénie la plus totale.
Tome 3: on continue le parcours sur une planète au moins aussi bizarre que les précédente: bienvenue sur Horla, la planète- église qui promet à tous une heureuse résurrection, et où moyennant une somme d'argent faramineuse les vieux riches peuvent venir faire transférer leur identité dans un nouveau corps plus jeune, plus résistant plus sain.. Il va sans dire que tout ce business cache surtout un énorme trafic de corps sur lequel la guilde, censée légiférer, ferme les yeux, car ses membres vieillissant auront, tôt où tard recours à la technique de pointe développée sur Horla. et après la révolte de femmes du tome 2, c'est cette fois une révolte de vieux pauvres, outrés non pas par le procédé, mais par le fait qu'il coûte trop cher- qui sème la panique.Et par un retournement de situation, Musky, devient presque le personnage central en fait ( car un éternaute, virtuellement immortel, est une denrée ultra précieuse et lucrative pour un trafiquant de corps)

Alors oui, dison le d'emblée, c'est spécial: graphisme réaliste aux couleurs flashantes, costume médiévo-futuristes ( années 70 en fait!), volontiers irrévérencieux envers les religions de tout poil, les dictatures, l'argent, etc...et chaque planète visitée (et ça continuera dans les tomes suivants) dans l'Odyssée d'Axle et Musky est un prétexte à montrer une facette des plus noires,et  même des plus sordides de l'esprit humain. Les références, il y en a partout ( chaque tome commence par une brève présentation du plus pur style chanson de geste "oyez oyez").
Et malgré quelques bizarreries ( du genre un type en train de se faire gober tout cru par un monstre des sables qui débite une longue tirade "ha au secours, quelle est cette créature venue du fond des abysses , je vais me faire manger!" oui, c'est parfois assez kitsch dans les dialogues), j'adhère bien à ces délires bariolés volontiers psychanalytiques. Axle aurait besoin d'une bonne thérapie - ou d'un coup de pied au cul-  avec son complexe du chevalier errant, mais je ne peux m'empêcher d'aimer cette série. Grâce à Musky, pour une bonne part, et à son langage plus que fleuri. Grâce aussi à la galerie complètement dingue d'extraterrestres qui semblent sortis de tableaux de Jerôme Bosch. Après comme je le disais ça n'est pas vraiment pour les enfants:
Merci Musky pour cette intervention qui résume bien l'éternel problème ( quand je vous disais que ce petit avait un langage... particulier). Et vous pouvez en plus admirer le costume traditionnel éternaute :D

De plus, il y a des filles sexy par -ci par-là, avec plus ou moins de jambes, de bras, de pattes, d'antennes, donc gaffe aux sensibles, car sans être pornographique ni même cochon, il y a quand même pas mal de sous entendu,  ( et de l'alien sex ou de la drogue sous-entendus dans les tomes suivants), le héros est eut être amoureux d'une femme qui n'existe pas, ça ne l'empêche pas de s'intéresser aux autres. Disons qu'on est à une période ou la BD adulte est toute récente, et qui ose peut être plus que des productions plus résentes
Mais, apparemment, l'inattendu s'est produit: la BD a bien marché et les auteurs ont eu la surprise d'attirer un lectorat féminin dès le début. Enfin, ça marche sur moi qui suis aussi un produit des seventies, ceci explique peut-être celà :D

et donc une lecture à la fois pour le challenge geek
Et le challenge "classic' BD" de Yaneck

Et j'ai même envie de l'ajouter en réécriture mythologique, pour le côté Adam/ Lucifer/Prométhée/Ulysse du héros

dimanche 12 mai 2013

Centurion, defender of Rome ( jeu PC)


Je n'avais pas encore eu trop l'occasion d'en parler ici, mais outre la lecture et la musique, je joue de temps en temps à quelques jeux vidéos. Et comme il m'en fallait un pour remplir la mission " gamer" du challenge Geek, j'ai eu l'idée de ressortir un de mes vieux vieux jeux vidéos, en fait quasiment l'un des premiers auxquels j'ai joué lorsque la famille s'est acheté un ordi ( avant ça, il y a eu le Pong sur console, oui oui, j'ai connu!). Oui, je joue à des choses plus récentes mais j'ai un faible pour le rétro-gaming, jouer à Tetris ou à Street fighter à la salle d'arcade quand j'étais au lycée, ça laisse des marques.

Et donc, à l'époque, dans les années 90, j'avais récupéré des disquettes de jeux dont mes cousins ne se servaient plus, et la plupart du temps, il n'y avait plus les jacquettes, ni les modes d'emploi ( ce qui fait que j'en ai fini très peu en fait), et du coup, c'était la découverte totale, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre.

Et quand j'ai voulu y rejouer récemment, mauvaise surprise: ce sont des jeux sur MS-DOS, et donc incompatibles avec mon ordi portable: d'abord parce qu'il n'y a pas de lecteur de disquettes ( mais bon, en passant par le pc du salon, je peux les copier sur clef USB, ça prend rien en temps). Pour ça, il y a toujours la solution d'aller écumer les sites d'abandonware: une bonne partie sont maintenant rendus publics et disponibles en téléchargement gratuit.
MAIS, s'ils sont encore pour certains compatibles avec  windows XP, ils ne marchent pas sur Windows 7.
Solution: installer un émulateur de DOS, et en quelques minutes, le temps d'installer DOSBOX et de lire le tutoriel d'installation ( ultrafacile) de Hilde, notre sympathique MJ du challenge Geek, et me voilà repartie à la conquête du monde Romain

En effet, dans ces jeux récupérés il y avait Centurion, defender of Rome, un des rares que j'ai pu finir, car l'interface était intuitive, le niveau d'anglais pas trop difficile à comprendre ( et à l'époque je faisais allemand LV1 et espagnol LV2, c'est dire!), et avec pas mal de sauvegardes je m'en étais sortie sans problèmes, même sans manuel. Et bien sur la fan d'histoire en moi aimait beaucoup ce jeu.
L'écran d'intro qui nous rappelle la légende de la formation de Rome, Romulus et Remus, la Louve, etc..
Avant ça, il faut ouvrir la sécurité du jeu en répondant à une question qui change à chaque fois genre " quelle est la capitale de Thrace" ou " quelle est la bataille la plus au nord de la Gaule". DON'T PANIC, le jeu était fourni avec une carte du monde romain, avec toutes les réponses possibles ( en même temps pour le craquer, il suffisait de le copier sur disquettes et de donner à vos potes une  photocopie de la carte, hop, ni vu ni connu :D)

Donc le but est simple:  En partant de la province d'Italie, et donc de Rome: conquérir l'ensemble du bassin méditerranéen.
Au début, je n'ai que la province d'Italie, entourée de bleu, le petit Soldat représente ma seule légion disponible pour aller conquérir les pays voisins. Une légion ne peut réaliser qu'une action par tour, et un tour correspond à un an: à l'ouverture on est en - 275, si je bouge ma légion pour conquérir par exemple la Narbonnaise (sud de la France), je ne pourrais rien faire d'autre. Un clic sur End Turn passe à l'année suivante et un clic sur l'année ouvre le menu sauvegarde.

Ce qui veut dire une partie gestion: lever des armées, ce qui demande de l'argent, donc taxer la population. Mais la population n'est pas toujours coopérative, et des le début du jeu, elle menace de se révolter, il faudra donc calmer les révoltes, en faisant intervenir l'armée, en conquérant d'autres provinces ( ça suffit à apaiser es romains), en organisant des jeux du cirque, en modulant les impôts

Rah! le peuple est révolté, il faut faire quelque chose avant de devoir affronter sur le terrain la garnison romaine qui reste en permanence sur le territoire. Aller conquérir c'est bien, mais se prendre une peignée en Italie par d'autres romains, il vaut mieux éviter, car en cas de défaite, c'est un beau game over qui se profile!
 Là interviennent des mini jeux: jeux du cirque, combat de gladiateurs, combats de fauves, courses de chars...moins faciles qu'il n'y paraît ( et le jeu propose une bonne gamme de niveaux de difficulté, et pas seulement " easy, medium, hard")
Mon beau colisée, pour les combats de fauves et de gladiateurs, par contre il coûte 50 talents, j'en gagne 8 par tour au début du jeu, alors ne me le cassez pas!
Les courses de char ne requièrent rien de particulier, si ce n'est suffisamment d'argent pour louer un char
Rome à toujours l'équipe des blancs, on peut choisir son char ( léger, plus rapide et fragile, moyen, ou lourd, plus lent mais plus solide) en fonction de ceux des équipes adverses. Là l'équipe Arménienne et l'équipe carthaginoises sont prudente, celle du Pont est agressive - et peut donc tenter de tricher ou de détruire mon char comme dans Ben Hur.. mieux vaut un chariot moyen un peu plus solide!
Et c'est parti pour la course: les 3 poissons représentent les 3 tours à accomplir. Je n'ai jamais trop fait attention aux barres de droite, je pense que c'est la "fraîcheur" des chevaux, par contre la barre verte de gauche est essentielle, c'est la vitesse, il ne faut surtout pas dépasser la limite rouge sous peine de casser le char (en gros ma tactique, c'est: se mettre tout à droite, même s'il y a plus de distance à parcourir, ça laisse plus de marge pour la vitesse limite et foncer comme une dingue. En général ça marche pas trop mal)
Les combats de gladiateurs demandent la construction du Colisée (50 talents) et d'engager au minimum un gladiateur parmi les 6.


On peut en engager un et l'envoyer combattre un lion, un léopard ou que sais-je encore, ou bien deux gladiateurs. Les gladiateurs ont plusieurs niveau de" débutant" à "veteran" (plus cher) et les fauves de " gras" à " affamé" (là aussi, plus il y a de sport, plus ça coûte cher) . Mais un combat de prestige permet de s'assurer les faveurs du peuple plus longtemps.
Et hop, va pour le lion. Par contre sur le portable les combats sont plus galères à finir, car ils se font normalement au pavé numérique, en son absence, il me manque les coups obliques, les plus efficaces)
Ho le bel anachronisme piqué aux péplums d'Hollywood!

Et bien sûr il y a la partie conquête: les armées peuvent se déplacer d'une zone par tour pour tenter de conquérir les régions voisines. Par la négociation et la diplomatie, et je n'étais pas douée pour ça, à l'époque, vingt dieux! héhé, mais là, je viens de trouver les astuces, ça va PAS saigner! Cette solution est intéressante, car la population est d'entrée dans de meilleures dispositions: une population rebelle ne paye pas d'impôts et se révolte, une population alliée est plus gérable et accepte des impôts plus hauts. Et qui dit impôts dit: argent pour lever d'autres légions. Et qui dit pas de morts dit: recrues fraîches pour renforcer une légion ou en créer une nouvelle.

tentative de conquête de la Narbonnaise: Galba, le chef local refuse de coopérer, j'ai encore le choix de partir en guerre ou de refaire une tentative plus tard ( le " Galba offers a greeting" façon " on va vous pêter vos  mouilles, bande de débiles" me fera toujours rire)

Par contre, Hasdrubal, le chef d'Hispanie est ouvert à la négociation, ouf! enfin, surtout parce que la province est régulièrement menacée par les armées en maraudes venues de Carthage
Sinon, et bien: c'est la guerre: terrestre, et plus tard dans le jeu, maritime.
La première légion contre l'armée de Narbonnaise: pas de problème particulier, mon chef est courageusement planqué à l'arrière tandis que leur chef court au casse-pipe. L'armée d'en face est petite, mais il vaut mieux viser en priorité le chef: une partie de son armée va fuir dès qu'il tombe et lève le drapeau blanc, donc moins de pertes des deux côtés.
du tout cuit!


Le succès d'une bataille dépend beaucoup  du chef: ici, Scipion l'africain, un des meilleurs du jeu. Les pointillés bleus délimitent sa zone d'influence, en clair il ne peut faire manoeuvrer que les cohortes qui se trouvent dans le demi cercle qui représentent la portée de sa voix, ceux situés à l'extérieur ne l'entendent pas et continuent la manoeuvre définie au début de la bataille. et certains chefs ont une zone d'influence minuscule, il faut donc sans cesse les faire se déplacer à côté de la cohorte qu'on veut faire bouger, c'est pénible!
Le problème ce sont les armées en maraude: bien équipées, elles arrivent souvent par mer pour vous envahir, et c'est vraiment une déveine, surtout en début de jeu ( quand on n'a qu'une petite armée de fantassins et pas de caalerie!)
Le soldat rouge en Egypte représente une armée en maraude, les divers bateaux sont ceux des pays qui disposent d'une flotte ( Carthage, la Grèce...)

Là par contre, c'est mal parti: l'armée d'en face a des éléphants, et nos fantassins ne sont pas équipés pour les affronter, le mieux est d'essayer de les attaquer par les côtés pour s'en débarrasser le plus vite possible avant qu'ils ne sèment la panique dans les rangs romains. De plus il y a une cavalerie en face, et Rome n'en a pas. Je ne sais pas exactement, mais je pense que c'est le screenshot d'une attaque de maraudeurs carthaginois. L'armée romaine n'a aucune chance contre eux à ce niveau, il vaut mieux battre en retraite et les laisser affronter la garnison, plus nombreuse et qui dispose de deux unités de cavalerie si je ne dis pas de bêtise
 Je n'ai hélas pas trouvé de Screenshots es batailles navales (en vue de dessus), juste l'écran très joli qui annonce la bataille:
Vous aurez peut-être du mal à me croire, mais en 1990, avec l'effet de vagues qui bougent,et le drapeau qui vole (gag! qui vole dans le mauvais sens) c'était de la 2D vraiment magnifique

Donc de la stratégie, de l'action, un soupçon d'histoire: tout ce qu'il fallait pour me plaire. On ne m'ôtera pas de l'idée que la série des Total Wars doit beaucoup à Centurion ( bien que je n'aie pas encore eu l'occasion d'y jouer, Total Wars et notamment Total Wars Rome, le premier opus, que je viens de trouver pas plus tard qu'hier ... la frêle et délicate jeune femme que je suis - aheum- va très bientôt recommencer à castagner.. parce que, Si vis pacem para bellum, non mais!:D)

Merci à tous ceux qui ont fait les screenshots que j'ai trouvés ici ou là, car sur Dosbox, très galère: impossible de sortir de la fenêtre dosbox autrement que par un ctrl-alt-suppr, ouvrir le gestionnaire des taches, cliquer à côté, aller ouvrir l'outil capture,etc..

et un autre problème: n'importe comment que je m'y prenne: impossible de conquérir la Grande Bretagne! (et donc de finir le jeu), je ne sais pas s'il y a un bug quelque part.. mais je ne l'avais pas sur la disquette d'origine. Je vais donc reprendre mes vieux jeux sur disquette, les copier sur clef USB, et transférer le tout sur l'ordi portable..histoire de voir si ça règle le problème.

En tout cas, un jeu que j'ai beaucoup aimé à l'époque, et auquel j'ai pris plaisir à re-jouer, même si je n'y reviendrais pas forcément souvent, car au final, les actions sont un peu répétitives ( surtout quand le peuple s'ennuie et réclame à longueur de temps des jeux du cirque), les musiques en midi sympas mais en boucle, et le jeu limite impossible à finir au niveau de difficulté maximal: armées réduites et qui ont tendance à la panique, je me fais ratatiner dès la première bataille! Mais je conseille aux amateurs de retrogaming, c'est un bon jeu avec pas mal de possibilités du fait de la double mission: stratégie + simulation.
catégorie gamer.. mais il y aura surement d'autres billets jeux d'ici peu

jeudi 9 mai 2013

Real Humans - Série TV

Ah, la bonne surprise que nous a faite ARTE ce mois d'avril, en diffusant cette série SF originale et pleine de surprises.
Déjà, une série SF, oui, mais une série SF suédoise, ce qui est suffisamment rare pour être signalé.
Et en matière de série nordique, il y avait eu il y a déjà quelques années la série fantastico-bizarre " l''hôpital et ses fantômes " alias " The Kingdom" de Lars Von Trier.
On peut donc faire confiance à ARTE pour nous proposer des choses que l'on verrait difficilement ailleurs.

Real Humans donc, Äkta Människor ( j'espère ne pas faire de faute!) en suédois dans le texte.

Quelque part en Suède, dans un futur proche. Un futur qui ressemble furieusement à notre présent  sauf que..
Sauf que la plupart des gens ont maintenant à leur service des robots humanoïdes hyperperfectionnés, les Hubots ( humains-robots) affectant à s'y méprendre l'apparence humaine. Destinés en premier lieu à soulager les vrais humains des corvées ennuyeuses, ménage, lessive, dotés d'une mémoire infaillible qui leur permet par exemple d'aider les enfants aux devoirs, ils font partie du décor: personne ne s'étonne par exemple de voir un robot pousser un chariot dans les rayons d'un supermarché, ou s'occuper de malades pour peux qu'ils aient été programmés dans ce sens. Les réactions de la population à leur égard sont dans l'ensemble plutôt positives, puisqu'ils rendent des services inestimables.
Qui sont les vrais, qui sont les faux?

Mais, et c'est là, dès le premier épisode que le malaise s'instille, n'ont aucun statut juridique en tant que travailleurs, car ils sont considérés somme " véhicules " au même titre que des voitures, vendus dans des marchés aux allures de concessions automobiles.


 Ce qui en fait également des employés d'une efficacité redoutable, qui n'ont jamais besoin de pauses, jamais besoin de vacances, travaillent 24h/24 pour peu qu'on leur laisse la possibilité de se recharger.. ce qu'ils font d'ailleurs tous seuls. De parfaits esclaves modernes pour les patrons qui ne voient pas plus loin que leurs profits et commencent à licencier en masse les employés humains faillibles pour les rempacer par des machines qui ne se plaignent jamais. D'où l'émergeance d'une opposition nommée " äkte Manniskör", les vrais humains, qui vont simplement de la personne qui refuse d'avoir un Hubot au véritable terroriste qui souhaite faire sauter les points de reventes, peu importe s'il blesse ou tue des humains au passage. Au passage, Roger, le technicien un peu paumé, qui voit les robots le remplacer au travail et dans sa vie, lorsque sa femme le quitte pour  son hubot - prof-de-sport, est le personnage le plus intéressant, l'acteur fait vraiment du bon boulot pour rendre son personnage plus subtil qu'il n'y parait à première vue.
Roger et les robots

Au passage, cette image des travailleurs robotisés en ligne m'a fait penser à 2 choses, ça n'est peut être que mon imagination, mais...


Des robots qui travaillent comme des humains
 VS
Des humains qui travaillent comme des robots

Et aussi, sur l'apparence de la majorité d'entre eux...Je ne sais pas si c'est une référence consciente ou non, mais y'a un peu de ça


J'ai beaucoup, mais alors vraiment beaucoup aimé tous ces passages qui concernent le regard de la société sur les robots qu'elle a créé, qu'elle adore mais déteste en même temps, dont elle ne peut plus se passer, avec tut ce que ça implique: il y a les gens pour qui ils sont devenus de véritables compagnons de vie ( très intéressante, la relation entre le retraité que sa famille trop occupée vient voir rarement, et son hubot défaillant mais qu'il considère quasiment comme un fils. On n'abandonne pas un fils handicapé parce qu'il est handicapé.. il se refuse donc d'envoyer son "presque fils" au recyclage). Il y a aussi les gens beaucoup moins honnêtes: un véritable marché noir qui s'est ouvert, trafiquant la mémoire de robots volés pur les remettre en vente avec la complicité de revendeurs véreux. Il y a aussi tous ceux et toutes celles qui trouvent finalement leurs hubots bien plus attirants que leurs maris ou femmes et , moyennant beaucoup d'argent, les font " débrider" dans la plus grande illégalité afin d'en faire des esclaves sexuels. Et, une chose en entraînant l'autre, de véritable lupanars se sont ouverts, doté de prostitué(e)s robotisé(e)s consentant toujours à n'importe quoi.
Dérangeant, n'est-ce pas? Et ça n'est que le début de la série: cette transposition des pires instincts de domination, cette pulsion d'esclavage détourné, après tout, il n'y a pas à avoir d'états d'âmes n'est-ce pas? Ce ne sont QUE des machines, sans âme, sans opinions, toujours contentes quoi qu'on leur fasse faire, jamais fatiguées, jamais lassées...
Sauf que..

Que serait une série SF sans réflexion sur l'intelligence artificielle? Et bien il y en a... Via un groupe de hubots "dissidents": car en hackant leurs programmes,certains se sont aperçus que les hubots avaient déjà commencé à développer des caractéristiques humaines , le sens de l'injustice, la volonté d'indépendance, et qu'en modifiant quelque peu les programmes, on peu certes obtenir un esclave docile.. ou un robot animé d'une volonté de survie qui n'hésitera pas ( et dès le 1° épisode) à transgresser les 3 lois d'Asimov.
Bon il y a quand même un troisième fil directeur beaucoup moins passionnant, autour d'un hybride humain robot, officiellement mort, mais sauvé in extremis par l'adjonction de circuits électriques à son organisme et qui doit également se recharger pour survivre. J'avoue que ces passages là étaient nettement moins intéressants ( et d'ailleurs plus secondaire dans l'intrigue, en tout cas, j'ai trouvé toute cette histoire de semi humain robotisé un peu plus classique dans le fond et dans la forme)
Mais grosso modo, les quelques faiblesses ne gâchent pas l'ensemble de la série.

Plastiquement c'est .. banal. Oui, très banal. Volontairement ( l'auteur a expliqué qu'il s'agissant d'un choix à la fois imposé par un manque de moyens, mais aussi d'une volonté d'ancrer le récit dans un quotidien le plus habituel possible). Les retraités sont vieux et ridés. Les employés  sont bedonnants. Les femmes qui travaillent ont l'air fatiguées.
On n' est pas dans une série américaine où tout le monde est beau, bien habillé.. du réalisme en veux-tu en voilà ( même que certains retraités ont.. une vie sexuelle! awwww! shocking!)
Personnellement j'adore, car ça ressemble beaucoup plus à une série anglaise. et même avec un peu d'humour par ci par là ( c'est ballot, mais le coup des 2 robots qui se considèrent comme frère et soeur, et nommés " Flash" et " Gordon", ben, ça m'a fait bien rire!)

Donc une saison de 10 épisodes , un de plus n'aurait pas été de trop à mon sens, car les deux derniers étaient vraiment dense, l'auteur devait se dire " au cas où ça ne marche pas, j'ai lancé plein de pistes, et il me reste seulement 2 épisodes pour tout conclure, en faisant quand même une fin légèrement ouverte, juste au cas où"..
Et bien le cas où  s'est présenté, puisque le tournage de la deuxième saison vient de s'achever en suède, et qu'il va nous falloir UN AN en France avant de pouvoir la voir.

Et au pire, si ARTE ne rediffuse pas la première saison, elle est déjà en vidéo
Je comprends tout à fait que certains fans de SF aient pu ne pas accrocher, car il y a au final peu d'action, pas d'effets spéciaux, pas de têtes d'affiches.. Mais moi j'ai vraiment accroché à ce quotidien à la fois réaliste et différents, à cet univers turquoise ( le faux sang des hubots est turquoise, et ça vaut mieux, sinon par moments, ça aurait pu être gore. et par ci par là, des rappels de couleurs semblent indiquer à quel point les robots s'intègrent et " noyautent" la société: un collier turquoise au cou d'une dame, un écouteur turquoise sur les oreilles d'un ado...), à ces références très " seconde guerre mondiale" ( ici, un autocollant 'interdit aux chiens et aux hubots" sur une porte d'hôtel, ou le petit groupe de "résistants qui se cachent dans une église ou un grenier pour échapper à une "police spéciale), à ces acteurs qui réussissent le prodige d'être toujours sur le fil: ni trop raides pour ne pas caricaturer les robots, ni trop expressifs, pour ne pas les humaniser trop non plus.
Et puis une série qui se permet de dynamiter dès les départ les lois d'Asimov, ou d'intégrer des références au test de Turing, je suis obligée d'apprécier!

Ca va être long, un an, d'autant que les derniers épisodes amorçent d'autres thèmes fichtrement intéressants, pas forcément nouveaux, mais on peu espérer le même traitement original,autour de l'immortalité, des clones...Via des robots qui commencent à comprendre leur "pouvoir vis-à-vis des humains", se rendant compte qu'ils sont l'avenir ( comprendre l'immortalité, l'infini, potentiellement, peut-être incapable de se reproduire, mais capables de se dupliquer...) tandis que les humains mortels, sont le passé.

A lire: interview du réalisateur
pourquoi fabriquer des robots à notre image

De la SF, des robots, bon, je crois que ça peut rentrer dans un challenge geek ;)

lundi 6 mai 2013

Le manuscrit retrouvé - Paulo Coelho

Un livre offert par Flammarion en partenariat avec Babelio. Je n'avais encore rien lu de cet écrivain pourtant célèbre, c'était l'occasion, et je l'ai gagné. Merci donc à Babelio et Flammarion.

Mais, c'est hélas, un échec. Je me suis ennuyée. Pourtant j'aurais voulu l'aimer, mais impossible, et moi qui lis lentement, je l'ai fini en 2 après -midis de travail ( certes il fait 180 pages seulement, dont beaucoup de chapitre très courts), pour le terminer plus vite.
Et ce pour plusieurs raisons: d'abord, la 4° de couverture qui annonçait une histoire se passant en 1099, à Acra, à la veille de l'attaque de la ville par les Francs.
Chic, un roman historique. Et bien non. En fait le contexte importe peu, puis qu'il est exclusivement question des enseignements philosophiques dispensés par un grec surnommé " le Copte" à la population angoissée par l'imminence de la guerre.
Chic, de la culture grecque/ copte. Et bien non. Là non aussi, l'espoir est déçu: en fait ça pourrait se passer n'importe où, n'importe quand, avec n'importe qui, du moment qu'il y a une population angoissée, un sage, et une menace qui plane. Le contexte historique, politique ou social n'a aucune importance.

Et il n'y a pas d'histoire non plus: il s'agit simplement des interactions entre la foule qui pose des questions et le copte qui y répond, sur des thèmes variés: la guerre, l'ennemi, l'anxiété, l'amour, l'amitié etc.. En fait exactement le schéma du Prophète de Kalil Gibran.
Tout celà est bel et bon, encore que j'aie du mal personnellement à adhérer à la sagesse du Copte , par exemple: partez à l'aventure, sans se soucier de quoi que ce soit, si vos proches s'inquiètent, c'est qu'ils vous aiment, mais n'en tenez pas compte. Ou encore de ne pas prendre en compte les amis qui vous soutiennent en cas de coups durs, car il font ça pour vous dire " moi je n'aurais pas fait comme ça", mais passez du temps avec ce qui sont là quand tout va bien car il aiment vous voir heureux. Mouais. Mais non.
Mais le problème est que la leçon de philosophie tourne vite à la mystique divine, avec des dieu par ci, dieu par là, dieu est Amour avec un grand A et l'Amour est dieu.. Et j'avoue que la mystique, l'allégorie, la parabole, tout ça m'ennuie prodigieusement. Je ne sais pas si c'est une constante de l'auteur ou juste une caractéristique de ce livre là, mais j'ai soupiré en haussant les épaules plusieurs fois par page.
 Si je l'avais su avant, je n'aurais honnêtement pas participé au tirage au sort. Je ne dis pas que c'est un mauvais livre, simplement, ce n'est pas un livre pour moi.
Après j'ai quand même tiqué sur un détail: le livre est censé être la traduction d'un manuscrit du XI° siècle, mais certaines tournures me paraissent quand même bien anachroniques. A un moment, le Copte parle de romantisme, et l'emploi d'un concept du XIX° siècle dans ce qui est censé être un discours prononcé au moyen-âge, ça me pose problème.

Mais voilà, ce livre ressemble beaucoup trop au Prophète, impossible de ne pas faire la comparaison, même en essayant, et ça n'est pas à l'avantage de Coelho. En refermant le Prophète, j'avais l'impression de dire au revoir à un vieil ami. En refermant le Manuscrit, j'avais l'impression d'être soulagée d'en finir avec une leçon de morale mystique particulièrement rébarbative.

Après je redonnerais peut-être une chance à l'auteur un de ces jours, mais toujours est-il que ce livre ne m'a pas convaincue.
Mais du coup j'ajoute un payas à ma carte de voyage: le Brésil

samedi 4 mai 2013

Perceval, le conte du Graal - Chretien de Troyes

Et voilà, une fois de plus, une lecture qui attendait depuis très ( trop ) longtemps.

Attention ce billet est susceptible de contenir des références à certains films, séries, jeux ou a un bocal à anchois. 

Et quelle surprise: le titre est assez trompeur, car le texte - inachevé du fait de la mort de Chrétien de Troyes - ne raconte pas seulement l'histoire de Perceval, mais une bonne moitié est constituée de digressions racontant les aventures de Gauvain. Ce qui est une bonne chose, car je l'avoue j'ai largement préféré ces passages là.

Perceval tout d'abord: c'est le héros par excellence, l'archétype du chevalier, héroïque courageux, prompt à la bataille... bref,un peu pénible.
Pourtant le début est assez drôle, car Perceval (qui ne connait pas son propre nom, je n'invente pas c'est écrit noir sur blanc dans le bouquin) a tout du paysan mal dégrossi. Elevé par sa mère, veuve, et bien que fils de chevalier, il ne sait pas ce qu'est un chevalier.. ce qui donne des scènes assez cocasses lorsqu'il rencontre une troupe de chevaliers pour la première fois, puis se met en tête d'aller " voir le roi qui fait des chevaliers". De plus il n'écoute toujours qu'à moitié ce qu'on lui dit, part toujours bille en tête au devant du danger (pas du tout le genre à faire des combats psychologiques donc ) rate systématiquement ce qu'il devrait réussir facilement, mais réussit ce qu'il aurait du rater, car il est l'élu, celui qui a un destin, celui dont on parlera encore 20 siècles après...

Après , on peut mettre à son crédit une absence à peu près totale d'orgueil et une volonté sincère de s'améliorer.. mais il reste toujours un peu crétin.
Ce qui le fait tomber régulièrement dans des pièges, dont il se sort miraculeusement parce qu'il est l'Elu.

Ce qui est dommage parce que pour un lecteur du XXI° siècle, c'est plutôt redondant, mais j'imagine que qu'au XII° siècle, raconté par un troubadour pour animer un banquet interminable, ça devait passer très bien. Les passages qui se ressemblent beaucoup, comme l'exagération systématique: les femmes rencontrées sont TOUJOURS les plus belles du monde, les mieux vêtues, les plus dignes ( même Ygerne qui doit approcher des 80 ans!), la reine qui va mourir de colère et de chagrin parce qu'on lui a renversé du vin sur la robe - bien sûr, elle revient  dix lignes plus loin quand elle a cessé de faire la tête - les combats durent des heures alors qu'on s'est presque fait couper un bras ou deux...

Oui, en fait, c'est pas loin de ça

Du coup, dans ma tête, à chaque prouesse, j'entends " diiing!" Réussite critique en jet de Chance,  Perceval gagne un niveau!"

Tellement c'est ce que ça m'évoque.. Je me demande s'il existe un jeu de rôle que ce soit papier ou vidéo qui reprendrait la trame du roman. Parce que c'est tout à fait ça.. Le personnage qui a une mission a remplir.. et perd un temps fou à cause de quêtes annexes qui s'ajoutent les unes aux autres.

D'ailleurs c'est là qu'on peut parler de Gauvain, en parallèle de l'histoire de Perceval: Accusé de trahison devant toute la cour, le voila qui doit aller se battre en duel pour laver son honneur. Or Gauvain, c'est l'inverse de Perceval: il ne fonce pas sans réfléchir, ne se bat que s'il n'y a pas d'autre solution et préfère chercher des solutions pacifiques qui satisfassent tout le monde. Mais c'est aussi le chevalier " pas de chance", qui tombe systématiquement sur des casse-pied, des malhonnêtes, ou simplement victime d'un concours de circonstances facétieux.. et c'est très très drôle.
Par exemple, on apprend qu'un chevalier ne peut pas se défiler si l'honneur d'une dame est en jeu et qu'elle a fait appel à lui. Même si c'est pour une raison idiote. Et voilà comment il se retrouve obligé de prendre part à un tournois, parce qu'une petite fille est venue lui tenir la jambe. Au sens propre.. elle s'accroche à sa jambe ( les requêtes devaient se faire comme ça?)  pour lui demander d'intervenir pour arbitrer une querelle entre elle et sa grande soeur qui lui a tiré les tresses.. et que la meilleure solution est d'affronter le champion désigné par sa soeur.
Et qu'il se retrouve, un peu plus tard, enfermé dans une tour avec une dame qui lapide de assaillants à coup de pièces d'échecs..

oui oui.. C'est tout à fait comme ça que j'imagine le pauvre Gauvain
Car lui n'est pas l'élu.. Il retrouve par hasard une bonne partie de sa famille qu'il croyait disparue, déjoue les maléfices d'un château enchanté.. mais tout le monde ou presque s'en fiche... hé ouais! Echec critique en jet de popularité.

oui je sais j'exagère, mais c'est vraiment très très dur à lire sans rire quand on a en tête les Monty Python et Kaamelott (oui je sais -bis- même si Perceval n'apparaît pas dans Holy Grail.. peut être parce qu'il est toujours en vadrouille?)

Là l'histoire s'arrête abruptement: l'auteur est mort. C'est très frustrant. C'était d'ailleurs très frustrant même pour les auditeurs de l'époque que plusieurs personnes ont proposé leurs conclusions, apparemment de manières assez différentes, et l'édition folio  concocte un mélange entre les divers manuscrits
J'avoue que je suis plus circonspecte sur cette partie, les manuscrits divergent beaucoup, et je ne peux pas m'empêcher de penser que Chrétien de Troyes aurait peut être eu une intention tout autre et conduit son récit très différemment
Je trouve en fait les passages avec Blanchefleur plus que moyens. Elle me saoule: elle est belle , et avenante et belle, et gente et belle et.. ha oui, belle... Pourtant , ça commençait bien, la façon dont elle drague Perceval - il n'y a pas d'autre mot, c'est une sacrée friponne qui s'incruste en petite tenue dans le lit de son hôte pour se plaindre qu'elle est seule au monde que son château est assailli, qu'elle préfère encore se trancher les veines qu'être emprisonnée.. enfin, si personne ne lui vient en aide, mais elle ne voit vraiment pas qui.. etc.. Et lui qui tombe totalement dans le panneau , sans comprendre vraiment ce qu'elle lui veut. Seulement voilà, sur cette base plutôt originale d'une femme de tête qui sait manipuler son monde et n'a pas froid aux yeux, les continuateurs en font une châtelaine qui se morfond en attendant le retour de son bien aimé. Mouais...
Si, la nuit de noces m'a bien faite rire: Perceval s'est mis en tête qu'il faut rester chaste, même quand on se marie, c'est plus méritoire.. et entend une voix céleste qui le félicite.. tout en lui parlant de sa future descendance.
commentaire de moi " ben pour la descendance, c'est pas gagné!"
Mais apparemment, ça ne lui pose pas problème.. encore un truc que sa mère a du oublier de lui dire.

Voilà, c'était long mais au final, je dirais que c'est une lecture frustrante ( la traduction en prose laisse transparaître les rimes d'origine, mais j'ai essayé le texte original.. et c 'est aussi dur à suivre que les règles d'un jeu du pays de Galles ), mais intéressante, même si un peu " datée", une fois qu'on met de côté les exagérations propres à ce type d'écrits. Intéressante, non par sa portée religieuse mais par son importance en tant que source fréquemment citée. Oui, j'aurais pu parler des symboles, la lance, le graal, mais d'une part, ce n'est pas mon domaine, d'autre part.. l'ésotérisme n'est pas mon fort. Et comme dit notre bon roi " qu'est-ce que c'est le Graal? Vous ne savez pas.. et moi non plus. Et je m'en fous!" De toutes façons:

Si Joseph d'Arimathie a pas été trop con, vous pouvez être sûr que le Graal c'est un bocal à anchois
Ah oui, et au final je suis obligée de remercier Alexandre Astier et Frank Pitiot qui ont pris les caractéristiques du personnage ( un peu béta, ne sait pas son nom, se perd facilement, ne sait pas lire, ne comprend pas les femmes, n'a pas d'orgueil et cherche à s'améliorer..) et l'ont rendu moins héroïque mais plus humain. Autant le Perceval de Kaamelott m'est sympathique, autant je trouve celui d'origine plutôt casse-pied
Des rois, des reines, des chevaliers, un sénéchal..
cycle du graal
idée 36: un groupe de gens, un rassemblement

mercredi 1 mai 2013

20 Kurzgeschischten des 20. Jahrhundert - Collectif

LE livre en VO! soit 2/5
En bon français: 20 nouvelles du 20° siècle. Voilà le billet qui me fait officiellement passer en catégorie '" soeur Grimm" ( 5 livres mini, dont un en VO)



et pour m'y remettre tranquillement, tout en validant une lecture de plus pour le challenge nouvelle, j'ai donc choisi ce recueil qui traînait chez moi depuis.. (je n'ai plus assez de doigts pour compter).. le collège. Ca fait donc au moins 22 ou 23 ans. La prof nous l'avait fait acheter à l'époque pour en étudier une ou deux..et je n'avais pas eu l'occasion de lire les autres depuis. c'est donc chose faite.
20 nouvelles , donc, de plusieurs auteurs, germanophones ( allemands, mais aussi autrichiens, suisses, tchèques..), certains très très célèbres mondialement ( Kafka, Kästner ou Musil), d'autre que je connais parce que je les avais rencontrés au fil de mes études ( Wolfgang Borchert, Max Frisch), mais pour la plupart inconnus de moi. 3 étaient encore vivants ( Christa Reinig, Max Frisch, Kurt Marti) lors de l'édition du recueil, seul Marti (né en 1921) est toujours vivant à l'heure ou j'écris.

1: Erich Kästner - Das Märchen vom Glück ( le conte du bonheur): un vieil homme rencontré dans un café raconte comment il rencontra dans sa jeunesse un génie qui lui a accordé 3 voeux, comment il a gâché les deux premiers, et que finalement, le vrai bonheur, c'est d'avoir conservé depuis 1 voeu, sans l'utiliser. Du fantastique tout mignon, et qui se lit très bien, je vais surement  aller fouiner un peu du côté de cet auteur.

2: Kurt Kusenberg - Wer ist man? ( qui est-on): Un homme se réveille unlendemain de cuite dans la peu.. de quelqu'un  d'autre. une reflexion fantastique plutôt intéressante sur l'identité. Et là aussi, ça se lit assez bien, peu de constructions compliquéess pour moi qui n'ai plus fait d'allemand depuis plus de 15 ans.

3: Franz Kafka - Der Schlag an Hoftor (le coup au portail): un homme se retrouve en prison sans comprendre pourquoi, après un simple coup tapé sur une porte, par facétie. On retrouve le thème du procès et de sa justice incompréhensible pour le commun des mortels
4: Kafka - Der Nachbar ( le voisin): un homme qui travaille chez lui soupçonne son nouveau voisin, qui travaille dans la même branche, de l'espionner pour lui voler ses clients.
5: Kafka - Die stadtwappen ( les armes de la ville): une théorie qui explique que la tour de Babel n'a pas été détruite, mais plutôt jamais construite.. par procrastination.
Paranoïa, justice incompréhensible, procrastination, bureaucratie paralysante.. on est bien chez Kafka. Mais bien qu'elles soient courtes, j'ai eu du mal à les lire: beaucoup de relatives, de constructions assez complexes. Je vais donc moi aussi.. remettre ma lecture de Kafka en VO à plus tard

6: Paul Ernst - Die Liebesbriefe ( les lettres d'amour): une jeune actrice brillante, jolie, mais illettrée reçoit des lettres d'amour d'un inconnu qu'elle se fait lire à haute voie par un vieil acteur de sa troupe. Qui bien sur est l'admirateur inconnu. Pas très original mais agréable à lire, et qui rapelle un peu Cyrano dans l'ensemble. J'ai apprécié!

7: Alexander Roda Roda - Die Versicherung (l'assurance): un homme qui vient de s'assurer se trouve au prises avec un assureur escroc lorsqu'il s'agit de se faire rembourser les dégâts causés par un orage.
8: A. Roda Roda - Der fromme Hassan ( Hassan le pieux): En orient, un vieil homme pieu mais désargenté prétend soigner les maux de dents avec des prières. Et bien sur là encore c'est une histoire d'arnaque.
Très Drôle, j'ai beaucoup aimé, et ça se lit aussi facilement. c'est un humour qui m'a un peut fait penser à Alphonse Allai. Je ne crois pas malheureusement que l'auteur ait été traduit en français. Donc je le mets en mémoire pour le futur

9: Wolfgang Borchert - das Küchenuhr (la pendule de la cuisine): après un bombardement, la pendule de la cuisine, objet dérisoire et on fonctionnel est la seule chose qui rattache un homme a son passé.
10: W. Borchert - Die traurigen Geranien (les géraniums tristes): les géraniums du titre son trompeurs, il s'agit de la déconvenue d'une dame au physique disgracieux, systématiquement rejetée pour son nez qui jure avec le reste de son visage.
J'ai beaucoup aimé la Pendule, par contre les géraniums.. pas tellement. J'ai l'impression que l'auteur passe par des détours sans grand intérêts pour aborder son sujet.. le comble pour une nouvelle de quelques pages!

11: Robert Musil - Der Riese AGOAG ( AGOAG le géant): un homme chétif décide de se muscler et de devenir le plus fort possible Jusqu'au jour où il découvre qu'un sportif, si fort soit-il, ne fait pas le poids par rapport à un autobus. Là aussi, je suis restée assez perplexe vis à vis de cette nouvelle.

12: Christa Reinig - Skorpion ( Scorpion): Une allégorie. Tout le monde se méfie du scorpion.. par préjugé. Pas intéressant, mais les allégories ne sont pas trop mon fort à la base.

13: Max Frisch- der andorannische Jude ( le juif d'Andorre): un homme d'Andorre est rejeté par la communauté, car c'est un enfant trouvé, personne ne sait d'où il vient, et il a l'air " trop juif". J'avais lu Andorra, du même auteur à la fac, et bien que je n'ai pas trop de souvenirs de la pièce, j'ai l'impression que cette nouvelle en est le prototype. Intéressant là aussi, j'ai plus accroché à la nouvelle qu'à la pièce, de mémoire..

14: Hermann Kasack - Mechanischer Doppelgänger ( sosie mécanique): un homme d'affaire reçoit un représentant de commerce qui prétend.. être un robot, hyperperfectionné et lui vante les avantages de se faire faire un robot à sa propre image. De la SF légère et sans prétention, j'aime!

15: Heinrich Spoerl - Der Stift (la pointe): une blague de potache tombe à l'eau et les élèves qui espéraient sécher un cours.. se retrouvent enfermés bien au delà de l'heure de fin
16: H. Spoerl - Warte nur balde ( attends encore un peu): la légende de l'homme qui ne voulait pas attendre et rata sa vie.
Là aussi,j'ai plutôt apprécié les deux nouvelles de cet auteur, à creuser donc.

17: Kurt Tucholsky - Der Primus ( le premier de la classe): plutôt qu'une nouvelle, il s'agit d'un article de journal, où l'auteur rapporte avoir entendu lors d'une conférence que l'Allemagne est "le bon élève" de l'Europe. Il brode donc sur le sujet. Facile à lire, mais là encore, je me pose des questions: c'est un court texte, mais pas une nouvelle.

18: Kurt Marti - Neapel sehen (voir Naples): un homme qui a passé sa vie à l'usine ne supporte plus de la voir par la fenêtre et lorsqu'il tombe malade fait construire un mur de planche pour ne plus la voir. Au point de finalement, ne plus supporter de ne plus voir ce qui a constitué sa vie jour après jour. Pas mal, sur l'indécision, la force des habitudes..

19: Eugen Roth - Der Ruhm ( la gloire): Un chanteur peu doué mais qui ne manque pas de confiance en lui arrive a gagner la sympathie des clients du restaurant qu'il anime, lorsqu'ils découvrent que c'est la misère qui le pousse à se donner en spectacle à plus de 70 ans.
Un peu comme les lettres d'amour: monde du spectacle, misère ( économique dans l'une affective dans l'autre). Ca se laisse bien lire.

20: Marie-Louise Kaschnitz- Popp und Mingel (Popp et Mingel): un enfant délaissé par des parents trop occupés s'invente une famille fictive de marionnettes qu'il met en scène lorsqu'il est tout seul à la maison. La aussi, plutôt agréable à lire.

Je dirais que ce recueil m'a laissé une impression mitigée: de très bonnes choses, comme d'autres sans grand intérêt. en fait il n'y a pas de fil directeur, pas de thématique des nouvelles retenues, même si plusieurs rassemblent les idées d'identité ou de solitude.. mais elles sont trop disparates pour laisser une bonne impression d'ensemble.. et c'est dommage. Je retiens  par contre Alexander Roda Roda et Heinrich Spoerl que je ne connaissais pas , La pendule de Borchert, les armes de la ville de Kafka et la nouvelle de Kästner. 6 sur 20, c'est peu.  Le reste est plutôt " sympa, sans plus".

Par contre, l'idée de passer par des nouvelles pour recommencer à l'ire en allemand était excellente, même si certaines ne m'ont pas convaincue, je n'ai pas lâché l'affaire, surtout que le recueil n'est pas bilingue avec une traduction en français en regard du texte allemand, mais propose des notes grammaticales sur les tournures compliquées, un glossaire en fin de volume.. Je préfère cette solution là qui impose un peu plus de travail personnel. Et j'ai retrouvé mes vieilles pierres d'achoppement : les articles ( allez déclinez quand vous ne vous souvenez plus quel est l'article de base), les phrases à rallonge à découper mentalement en petits morceaux pour mon cerveau francophone, les masculins faible ( rhaaa ceux là.. je n'ai jamais eu de problème avec la liste des verbes irréguliers qui terrorisait tout le monde, mais j'ai j'(ai toujours eu du mal avec les masculins faible), la flopée de prépositions dont on ne sait jamais quel cas elles conditionnent.. les adverbes de lieu de temps de ceci ou celà...

En tout cas, ça m'a donné envie de m'y remettre, car j'ai horreur que quelque chose me résiste :D
 
et de 7/24
idée 177: quelque chose de vert ( la tenue de la femme)