Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

Qui passe par ici?

Flag Counter

dimanche 28 janvier 2018

Groenland-Manhattan - Chloé Cruchaudet

Hop, seconde BD pour le challenge Cold Winter et pour le challenge BD.

Celle -là aussi, je l'ai exhumée de mes étagères en trouvant qu'elle collait bien au défi du froid.



Il s'agit en fait d'un roman graphique basé sur les voyages de l'explorateur américain Robert Peary, au début du XX° siècle, et plus précisément, de la triste histoire de l'inuit Minik et de sa familles, ramenés comme "souvenirs vivants", visibles pour 5 cents la visite sur le bateau, étudiés par le muséum d'histoire naturelle comme des bêtes curieuses.
Tous vont rapidement mourir de maladie, sauf Minik, encore jeune, qui va être adopté par le directeur du musée, apprendre l'anglais, être scolarisé, et "civilisé" selon la conception colonialiste de l'époque.
Jusqu'au jour où il découvre une sinistre réalité: sa famille n'a pas été enterrée à la méthode inuit,comme on le lui avait fait croire lors d'un simulacre d'obsèques, mais les cadavres ont été dépecés et les squelettes exposés au musée.
Minik n'a alors plus qu'une idée en tête, rentrer au pays et réclamer le retour de sa famille. Pendant que Peary se désintéresse totalement de la question,seulement préoccupé de sa prochaine expédition.
Sauf qu'après plus de 15 ans passés aux Etats-Unis, l'inuit n'est plus vraiment inuit. Ni américain, dans un contexte de ségrégation raciale marquée ( et l'aide de camp noir de Peary, Matthew Henson, lui non plus, n'aura jamais le crédit qu'il aurait du avoir dans l'aventure). Perpétuellement entre deux identités, et plus vraiment chez lui nulle part.
N'intéressant plus personne lorsqu'il revient aux USA en 1917, d'ailleurs les conférence de Peary ne font pas plus recette, le monde a maintenant un autre problème que le sort d'un explorateur autrefois célèbre et d'un inuit vagabond à moitié oublié.
Une postface à la BD nous informe d'ailleurs que ce n'est qu'en 1993, soit plus de 90 ans après les faits, que les squelettes seront rendus aux inuits.


Lorsque j'avais acheté cette BD, j'avais pu pour une fois être présente lors de la dédicace, j'en avais d'ailleurs acheté et fait dédicacer aussi un exemplaire pour une copine dont l'anniversaire approchait.
Et grosse surprise , j'avais totalement oublié ce fait, qui m'est donc revenu, je m'étais trompée en emballant le cadeau,et j'ai donc maintenant l'exemplaire dédicacé " pour Christine", alors que Christine a celui à mon nom. Je lui avais proposé à l'époque de refaire l'échange , mais ça ne l'avait pas dérangée.
Etonnamment, deux BD sur le même thème avaient paru cette année là ( 2008), celle-ci et une autre simplement intitulée " Minik". Je n'ai jamais eu l'occasion de la lire, j'aimerais bien comparer les deux approches.
Chloé Cruchaudet s'est depuis faite connaître avec Mauvais Genre, joli succès éditorial primé.
On trouvait déjà dans Groenland le style graphique épuré, esquissé de Mauvais Genre, qui marche ici particulièrement bien car il rappelle l'art inuit, ce même art inuit que Peary déclare "inexistant" lors de ses conférences.
Catégorie 37: historique
Evidemment, ça n'est pas la lecture la plus joyeuse possible, mais un one shot que j'ai apprécié de relire 10 ans plus tard.

dimanche 14 janvier 2018

Le bal des chimères ( BD 2 tomes) F. Lacaf et N.Moriquand

Dans le cadre du Cold Winter Challenge, j'avais initialement prévu une relecture d'un Roi sans divertissement de Giono, mais , force est de constater qu'une fois de plus le temps me fait défaut.

Mais soudain je me suis rappelé que j'avais cette BD en 2 tomes achetée et lue à sa sortie en 2005, mais pas relue depuis. Et qui est une référence assez arqué au livre de Giono.

C'est un peu la petite pépite de ma bibliothèque, pas tant pour l'édition elle même que pour les dédicaces qui y figurent.

A l'époque je fréquentait un magasin de BD qui organisait des dédicaces le samedi, le diptyque me plaisait bien, mais je travaillais tous les samedis. Ni une ni deux, le proprio me les avait gardés, alors que normalement il fallait venir pour avoir la dédicace, mais il avait été adorable de me proposer ça.
Je m'attendais à une petite signature, et j'ai eu en fait une superbe aquarelle du dessinateur et un mot de la scénariste sur chaque tome!
Apparemment , en cherchant sur le net, je trouve pas mal de photos de dédicaces du même genre, toujours légèrement différentes.. j'adore!

Donc venons en au vif du sujet, la BD a été rééditée depuis en intégrale sous le nom " La fiancée du Queyras", qui colle à la limite mieux, puisque le bal en question n'est évoqué que dans le tome 1.





La première planche donne le ton: c'est le 20 mars, une épaisse couche de neige recouvre la région. De la neige rougie par le sang d'un cadavre pour moment anonyme. Que s'est-il passé?


L'image du but reviendra à la fin du tome 2..en attendant, pour connaître l'explication, il faut revenir au 15 août de l'année d'avant
Anaïs de Saint Géraud, jolie femme qui est né et a passé sa jeunesse dans les Alpes, revient sur les lieux de son enfance: la citadelle de Montdauphin. Elle s'en serait bien passé, car ses souvenirs ne sont pas bons: elle était la fille du commandant du fort et a été élevée de manière très stricte, éducation dont elle a gardé une certaine dureté de caractère.
Et l'avenir ne s'annonce pas mieux, puisque c'est maintenant son mari, Anselme, un militaire particulièrement casse-pieds, jaloux et orgueilleux qui vient d'être nommé capitaine à cet endroit là.

Situation pour le moins étouffante, et avec la chaleur en prime, Anaïs ne tarde pas à faire malaise sur malaises, ce qui lui vaut une certaine inimité de la bonne société de Gap de ce début de XX° siècle. Les femmes surtout la voient d'un mauvais oeil: trop jolie, trop élégante, trop parisienne, même si elle parle couramment le patois. Mais surtout, à son corps plus que défendant, elle attire irrémédiablement les hommes du coin...ce qui lui vaut en plus des scènes de ménage.
Mais les choses prennent d'autres proportions lorsqu'au fil du temps, deux des hommes qui l'avaient serrée de trop près sont retrouvés morts. D'autant qu'en tant que fille de militaire et sait tirer au pistolet. Peu à peu au fil de l'automne, puis del'hiver, les morts se multiplient, avec toujours Anaïs en point commun

Et puis il y a cette vieille histoire pas très claire: son père tyrannique qui avait su se faire détester de toute la région est mort dans des circonstances non élucidées, on a parlé d'empoisonnement avec des champignons vénéneux. Un accident.. qui n'en était peut être pas un.

Mais deux militaires qui meurent ça fait désordre, l'armée nomme donc une vieux briscard à deux doigts la retraite pour enquêter sur cette coupable idéale.

D'autant qu'Anaïs a des fréquentations peu dignes d'une dame de la bonne société, puisqu'elle passe beaucoup de temps avec son ami de toujours, Marceau, le nain analphabète, homme à tout faire à l'auberge/maison de passe du coin. Mais Marceau est la seule personne qui ait une sincère affection pour elle et réciproquement.

J'ai bien apprécié cette relecture. La relation entre Anaïs et Marceau est très mignonne et apporte un peu de fraîcheur à cette histoire par ailleurs très sombre, ou il sera question de meurtre, de sang, de maltraitance et de bien d'autres choses encore qu'on devine assez vite.

La parenté avec Giono est évidente: mêmes lieux ou presque, la nature sauvage, l'hiver qui n'en finit pas, la neige teintée de sang, un militaire qui s'amuse à chasser une louve...
Et une phrase d'Un roi sans divertissement en préambule au tome 2.
Mais ça n'est pas une adaptation directe, plutôt une référence qui traverse l'histoire.

Maintenant il ne me reste plus qu'à relire Giono à l'occasion, j'en ai bien envie.

lundi 1 janvier 2018

nouvelle année, nouveau départ

Et il est temps de faire mon petit bilan personnel comme chaque année.

Autant dire que niveau challenges, ça a été un peu marée basse:à part le mois anglais, Halloween et le tout récent challenge russe qui commence bien, j'ai été aux abonnés absents cette année.

Et pour cause.

En fait, à mi-mars, j'ai changé de travail.

Ca faisait 7 ans et un peu plus que je m'enlisais dans un job de gardienne de musée, qui aurait pu être très sympa si la politique avait été de mettre à profit les compétences de chacun et de valoriser les employés, mais force est de constater que la situation s'était dégradée d'année en année au point de devenir intenable et de menacer ma santé à la fois physique et mentale.

J'avais plein d'idées, plein de projets, mais plus aucune énergie pour les mener à bien. J'ai donc fini par faire valoir mes soucis de santé ( je suis très allergique à pas mal de choses, et  travailler dans un endroit froid, humide, jamais aéré et donc rempli de moisissures me conduisait à devoir prendre des antihistaminiques 6 mois sur 12 et de la cortisone très régulièrement, avec tous les problèmes d'effets secondaires qui vont avec) pour demander une mutation dans un autre service, qui est loin de me convenir: administration... encore un truc éloigné de tout ce que j'aime et j'ai l'impression de bosser dans un bouquin de Kafka, tant je suis amenée à faire des trucs certes variés, mais souvent assez stupides et qui ne servent pas à grand chose au final.

Mais avec, pour la première fois en 20 ans de vie professionnelle, une chef sympa qui a bien compris que je n'allais pas rester là toute ma vie et m'a poussée à bouger. Dans la mesure où elle part à la retraite dans quelques mois, et me valide toutes mes demandes avant, c'est l'occasion d'en profiter.

Chose que je n'aurais pas pu faire dans mon précédent poste où j'étais à deux doigts de la dépression nerveuse par manque de stimulation et santé en berne.

Bon, depuis, je suis passée du Bore out au" brown out". Je persiste à penser que "syndrôme de Kafka"ou "syndrôme de Godot"  serait mieux.
Ou même "syndrôme des beaux jours": je me sens tout à fait comme la femme qui s'enlise et essaye de résister dans " oh les beaux jours".

Donc j'ai décidé que merde! J'ai 40 ans, il est plus que temps que j'envoie bouler tout ce qui me vide mentalement et me rend malade physiquement.

Et j'ai donc remis ma demande de mise en disponibilité pour convenance personnelle, d'abord pour un an, histoire de garder un pied dans la porte de la fonction publique, juste en cas cas d'une tuile majeure.
Chose qui a d'ailleurs été rendue possible par un événement survenu fin mars: la vente d'une maison dont j'ai co-hérité. Je l'avoue, sans cette aubaine, et même si la somme a été partagée en deux, j'aurais eu beaucoup plus de mal à me retourner, mais pour une fois que la chance tourne dans le bon sens, ça serait criminel de ne pas en profiter.

J'ai donc une somme, pas trop petite, mais pas trop énorme non plus, pour me donner le temps de voir venir. Et de me lancer enfin dans la reprise d'études dont j'ai déjà parlé ici plusieurs fois.

Pendant des années, j'ai travaillé, dans des emplois à peu près nuls, mais qui me payaient les cours de musique. Depuis 3 ans, ça s'était inversé, et je n'étais plus que " la fille qui a la musique comme loisir" quand le travail, vide et sans intérêt, était mon seul horizon. 
A partir de juillet ( et même avant, vu le nombre de jours de congés que j'ai à solder, et pour tout dire, c'est déjà amorcé et j'ai même repris la gym d'entretien, tranquillou chez moi, depuis début décembre ) je me recentre donc sur mes priorités, celles qui n'auraient jamais du être reléguées en second plan si la chance ne s'était pas obstinée à regarder ailleurs pendant.. hé bien, depuis ma naissance en fait.

Elles sont au nombre de 3: La musique. Les langues étrangères. Les voyages. Tout autre choix professionnel à long terme serait une nouvelle impasse que je refuse absolument.

En revanche, même s'il ne s'agit que de bosser chez un disquaire, je m'estimerais contente. Ou dans une agence de voyage. Ou donner des cours de français à distance, ou de soutien ( oui, je ne sors pas ça de mon chapeau, j'ai une maîtrise FLE, donc je suis formée à donner des cours de français aux adultes étrangers.. je n'ai jamais eu l'occasion d'y donner suite et j'ai beaucoup oublié, mais techniquement, avec un peu de boulot pour me remettre à niveau, rien n'est impossible. C'est juste qu'à force d'avoir le nez dans le guidon et d'avoir accepté n'importe quel boulot pour payer mon loyer, je n'ai jamais pu valoriser mon diplôme).

Donc voilà, musique, langues et voyages, à moi de trouver un moyen de combiner les trois au mieux, mais déjà je me donne un an sous forme de reprise d'études en histoire de l'art et archéologie, option musicologie, pour dégrossir tout ça. Et faire, au moins pendant ce temps là, quelque chose qui me plaît. Juste pour ne pas traîner jusque sur mon lit de mort la frustration de ne pas l'avoir fait d'abord parce que j'ai accumulé une série invraisemblable de tuiles de 18 à 30 ans* ensuite parce que je n'aurais pas eu le courage de saisir une occasion quand je l'aurais eue.

Le plus drôle dans tout ça , c'est que vu de l'extérieur, les gens qui me connaissent peu me prennent souvent pour quelqu'un d'assez tiède, d'indifférente, de peu décisive, ou en tout cas, qui se laisse porter par les événements sans essayer franchement d'aller à l'encontre de ce qui lui arrive. C'est parfois vrai, parce que je préfère éviter la bagarre ( ou de perdre du temps et de l'énergie vainement lorsque les choses et les gens n'en valent pas la peine ou sont vraiment impossibles à contrer), mais lorsque quelque chose me tient à coeur, je deviens aussi têtue qu'une mule rouge.

Donc voilà, 2017 a amorcé le changement, d'abord pour une ambiance plus saine, avec une entrée d'argent attendue depuis des mois et sans laquelle j'aurais probablement du végéter encore longtemps. 2018 va poursuivre sur cette lancée.

Donc je vous souhaite aussi à tous d'avoir plein de projets, l'énergie pour leur donner forme, et le petit coup de pouce de la chance pour pouvoir le faire.
challenge hiver russe oblige...
* on va penser que j'exagère mais voilà ce qui s'est passé: j'ai toujours su que ce qui me plaisait c'était l'histoire, l'archéologie, les langues et la musique.

Ma vie quotidienne, allégorie
si je devais me faire un blason, je crois que je choisirais des tuiles et des pépins. Et me ferais appeler la comtesse Pépin de la Tuile



Tuile n°1: Je voulais faire un bac D à l'origine pour m'orienter vers la géologie et la paléontologie-> le système français a changé, exit le bac D remplacé par le S où je n'aurais jamais réussi, étant une bille en maths, donc avec coeff.9 c'était mort.
Tuile n°2: Bon je vais m'orienter vers l'histoire, il va falloir bûcher en histoire. En terminale je suis tombée sur un prof totalement démissionnaire qui a manqué les 2/3del'année et n'a pas rattrapé ses cours, j'ai eu 6/20 au bac.La conseillère d'orientation m'a donc poussée à m'inscrire en fac dans la matière où j'aurais eu la meilleure note, en argumentant que je n'allais pas m'inscrire dans une matière où je n'avais pas eu la moyenne. Je ne savais pas que je pouvais quand même le faire et j'ai obtempéré: choix par défaut numéro 1.
Tuile n°3: l'allemand ça me plaît, je me dirige tranquillement vers la traduction, pourquoi pas? J'ai de gros problèmes de santé en 2°année de DEUG, je rate mon année, pas grave je repiquerai avant de partir ailleurs car m'a fac n'a pas la licence.
Tuile n°4: Réinscription pour la 2°année, après un été à faire des petits boulots: j'arrive au bureau des inscriptions en septembre pour apprendre que le DEUG d'allemand a été supprimé, il fallait que je m'inscrive en juin dans une autre fac.. mais ha, c'est ballot, on a prévenu tout le monde sauf vous. Evidemment pour la plus proche,  hors dates d'inscriptions, et comme vous n'avez pas validé la 2° année,il aurait fallu passer un test d'entrée la semaine dernière.
Bon ben voilà la liste des sections où il reste de la place. Vous avez eu de bonnes notes en français, les lettre modernes, c'est bien ça ne ferme à rien.
hop, second choix par défaut.
Tuile n°5: En effet , les lettres modernes, ça ne ferme pas de portes, mais si on ne veut pas devenir prof, ça n'en ouvre pas non plus.. donc ben, je fais traîner mes années de fac en cherchant de petits boulots jusqu'à avoir l'âge de toucher le RMI, puisqu'on ne trouve rien dans ma région et que je n'ai pas les moyens d'aller chercher ailleurs, jusqu'à finir par décrocher un CDI par moi-même, sans l'aide de l'ANPE puis du Pôle emploi. Dans ma région pourtant touristique, les "métiers porteurs" - donc avec aide financière pour la reconversion - étaient maçon, boucher, chauffeur poids lourds, et coiffeuse. Rien autour du tourisme. Si encore ils m'avaient proposé couvreuse, j'aurais pu ironiser que j'étais devenue au fil une véritable experte en tuiles, je n'ai même pas eu ce plaisir.

Vous me croyez si je vous dis que j'ai pensé à me pendre ou à me jeter au fleuve plusieurs fois?

Seule la pratique de la musique m'a permis d'éviter d'en arriver à la vraie de vraie dépression nerveuse. Ce qui explique pourquoi je veux tout, absolument tout tenter dans ce domaine là.
Rassurez-vous, ce qui ne tue pas rend plus fort, et j'ai aussi développé au fil des revers un sens de l'humour noir et de l'auto-dérision tellement blindé qu'il pourrait résister à un obus de mortier.

Mortier.. tuiles..p'tain, j'aurais du être maçonne en fait, Popol emploi avait raison.