Mais soudain je me suis rappelé que j'avais cette BD en 2 tomes achetée et lue à sa sortie en 2005, mais pas relue depuis. Et qui est une référence assez arqué au livre de Giono.
C'est un peu la petite pépite de ma bibliothèque, pas tant pour l'édition elle même que pour les dédicaces qui y figurent.
A l'époque je fréquentait un magasin de BD qui organisait des dédicaces le samedi, le diptyque me plaisait bien, mais je travaillais tous les samedis. Ni une ni deux, le proprio me les avait gardés, alors que normalement il fallait venir pour avoir la dédicace, mais il avait été adorable de me proposer ça.
Je m'attendais à une petite signature, et j'ai eu en fait une superbe aquarelle du dessinateur et un mot de la scénariste sur chaque tome!
Apparemment , en cherchant sur le net, je trouve pas mal de photos de dédicaces du même genre, toujours légèrement différentes.. j'adore!
Donc venons en au vif du sujet, la BD a été rééditée depuis en intégrale sous le nom " La fiancée du Queyras", qui colle à la limite mieux, puisque le bal en question n'est évoqué que dans le tome 1.
La première planche donne le ton: c'est le 20 mars, une épaisse couche de neige recouvre la région. De la neige rougie par le sang d'un cadavre pour moment anonyme. Que s'est-il passé?
L'image du but reviendra à la fin du tome 2..en attendant, pour connaître l'explication, il faut revenir au 15 août de l'année d'avant
Anaïs de Saint Géraud, jolie femme qui est né et a passé sa jeunesse dans les Alpes, revient sur les lieux de son enfance: la citadelle de Montdauphin. Elle s'en serait bien passé, car ses souvenirs ne sont pas bons: elle était la fille du commandant du fort et a été élevée de manière très stricte, éducation dont elle a gardé une certaine dureté de caractère.
Et l'avenir ne s'annonce pas mieux, puisque c'est maintenant son mari, Anselme, un militaire particulièrement casse-pieds, jaloux et orgueilleux qui vient d'être nommé capitaine à cet endroit là.
Situation pour le moins étouffante, et avec la chaleur en prime, Anaïs ne tarde pas à faire malaise sur malaises, ce qui lui vaut une certaine inimité de la bonne société de Gap de ce début de XX° siècle. Les femmes surtout la voient d'un mauvais oeil: trop jolie, trop élégante, trop parisienne, même si elle parle couramment le patois. Mais surtout, à son corps plus que défendant, elle attire irrémédiablement les hommes du coin...ce qui lui vaut en plus des scènes de ménage.
Mais les choses prennent d'autres proportions lorsqu'au fil du temps, deux des hommes qui l'avaient serrée de trop près sont retrouvés morts. D'autant qu'en tant que fille de militaire et sait tirer au pistolet. Peu à peu au fil de l'automne, puis del'hiver, les morts se multiplient, avec toujours Anaïs en point commun
Et puis il y a cette vieille histoire pas très claire: son père tyrannique qui avait su se faire détester de toute la région est mort dans des circonstances non élucidées, on a parlé d'empoisonnement avec des champignons vénéneux. Un accident.. qui n'en était peut être pas un.
Mais deux militaires qui meurent ça fait désordre, l'armée nomme donc une vieux briscard à deux doigts la retraite pour enquêter sur cette coupable idéale.
D'autant qu'Anaïs a des fréquentations peu dignes d'une dame de la bonne société, puisqu'elle passe beaucoup de temps avec son ami de toujours, Marceau, le nain analphabète, homme à tout faire à l'auberge/maison de passe du coin. Mais Marceau est la seule personne qui ait une sincère affection pour elle et réciproquement.
J'ai bien apprécié cette relecture. La relation entre Anaïs et Marceau est très mignonne et apporte un peu de fraîcheur à cette histoire par ailleurs très sombre, ou il sera question de meurtre, de sang, de maltraitance et de bien d'autres choses encore qu'on devine assez vite.
La parenté avec Giono est évidente: mêmes lieux ou presque, la nature sauvage, l'hiver qui n'en finit pas, la neige teintée de sang, un militaire qui s'amuse à chasser une louve...
Et une phrase d'Un roi sans divertissement en préambule au tome 2.
Mais ça n'est pas une adaptation directe, plutôt une référence qui traverse l'histoire.
Maintenant il ne me reste plus qu'à relire Giono à l'occasion, j'en ai bien envie.
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