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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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lundi 29 novembre 2010

Ca se mange! - Champignons marinés à la Russe


Deuxième recette de zakouski, en prévision des repas de fin d'année, voila donc les champignons marinés à picorer pour changer des cornichons.
Trouvé dans le n°11 de la revue " Cuisines du bout du monde" spécial Russie de décembre 1993 (mais aussi, à peu de différence près, dans "saveurs  de russie et de ses voisins, précédemment cité ici),les deux sont quasiment introuvables maintenant.


  Pour un bocal:
- 1kg de petits champignons de paris
- 40 cl de vinaigre de vin
- 10 cl d'eau
- 6 clous de girofle ou 10 grains de genièvre
- 10 grains de poivre noir
- 2 feuilles de laurier sauce
- 3 morceaux de sucre
- huile

Couper le pied terreux des champignons, et les rincer à l'eau vinaigrée.
Les faire cuire dans une casserole d'eau, 5 minutes à partir de l'ébullition
 puis les égoutter et laisser refroidir.
Préparer la marinade avec l'eau le sucre le vinaigre et les aromates dans une casserole, faire bouillir quelques minutes, et laisser refroidir.
Tasser les champignons dans un bocal, les recouvrir de marinade, et verser un peu d'huile à la surface pour une meilleure conservation.
Attendre une dizaine de jours avant de consommer.

Chez " Saveurs de Russie", la recette est presque la même, on ajoute également 2 gousses d'ail aux aromates déjà mentionnés, la principale différence étant que l'on fait bouillir les champignons directement dans la marinade à feu doux pendant une quinzaine de minutes.

Приятного аппетита!

Et c'est l'occasion de sortir le logo "spécial cuisine"

mercredi 24 novembre 2010

La huitième couleur & le huitième sortilège - Terry Pratchett

Premier sujet pour le défi "fantasy pour les nuls", on commence donc gentiment avec un doublé Pratchett, les deux premiers volumes du Disque Monde qu'on m'avait abondamment vanté. Et pour une première approche fantasy, c'est une réussite. Encore que, commencer par une parodie est peut être risqué, je risque d'avoir du mal à prendre  la fantasy classique au sérieux maintenant. Un peu comme lire Chrétien de Troyes après avoir visionné le Sacré Graal des Monty Python.
 Comparaison qui s'impose, tant l'humour So British de Pratchett est voisin de celui du sextett de Cleese & Co.
J'ai pourtant eu du mal a accrocher au tout début du premier volume, le temps de se mettre en phase avec l'univers de l'auteur. Ou plutôt avec ses références, comme il s'agit d'un détournement d'univers fantasy, et qu'il me manque beaucoup de références dans le domaine, j'ai eu l'impression de laisser échapper un peu du sel de la parodie, il est vrai. Mais en fin de compte, les aventures de Rincevent, le sorcier le plus nul du Disque Monde, flanqué d'un touriste envahissant et d'une naïveté confondante et de son vorace coffre sur pattes ont eu raison de mes réticences. A partir du moment ou Deuxfleurs le touriste commence à vouloir tirer le portrait des barbares, c'était gagné.  Le coffre et la mort sont aussi des personnages à part entière totalement délirants, bref, je n'ai eu qu'une envie, arrivée à la fin: connaître la suite, d'autant que le volume se finit sur un suspense terrible. Et suspense est en l'occurrence le mot qui s'impose, puisqu'on abandonne nos héros en fâcheuse posture, accroché au bord du disque monde, à deux doigts de tomber dans l'espace intersidéral. Et aussi, je dois dire, j'ai beaucoup apprécié d'y trouver un humour plus fin qu'il n'y parait au premier abord, avec force clins d'oeil à notre société terrienne. Comme en SF, d'ailleurs, qui n'est jamais meilleure que lorsqu'elle épingle avec malice les travers de notre ronde planète.

Le deuxième volume reprends très exactement là où le premier s'arrêtait, et, la bonne surprise, les deux forment un diptyque avec une conclusion. Je m'inquiétais un peu en voyant le nombre de volume de la série, de me dire que je m'embarquais pour plus de vingts volumes, mais non. Les problèmes soulevés dans le premier volumes sont résolus, on saura enfin pourquoi Rincevent ne connaît qu'un seul sortilège, et surtout, surtout quel est le sexe de la Tortue qui porte sur son dos le Disque, grave question qui divisait la communauté discale. Ce volume là est encore meilleur que le premier, et ce n'est pas peu dire. Car cette fois, Pratchett  élargit son champ de référence, j'ai vraiment aimé les petites références à Poe ( si si, lisez bien, lorsque la mort apparaît, suite à une invocation, dérangée en pleine soirée, tenant à la main un amuse-gueule, et finit par repartir à sa soirée, en annonçant que l'ambiance va retomber à minuit, car les invités croit qu'il -oui, c'est M. la Mort- porte un déguisement et va ôter son masque... Lisez donc " le masque de la mort rouge", vous comprendrez!.. ou alors son horloge murale, au balancier tranchant comme une lame de rasoir.. oui oui " le puits et le pendule".. ), ou d'imaginer la mort en train de taper le carton avec les cavaliers de l'apocalypse.
Et là question référence, c'est du tir à vue: parodie de film catastrophe, détournement de la religion - avec une charge contre le fanatisme très savoureuse, déboulonnage en règle de l'astrologie... Les signes zodiacaux du disque sont géniaux: le vase de tulipes, la hyène, le kangourou bicéphale, la vache du ciel, les deux cousins obèse.. ha je troquerais volontiers mon banal bélier pour le plaisir d'être née sous le signe du Panais Céleste, de l'orignal volant ou de la corde à noeuds!
et puis surtout, il y a Cohen le barbare.. le plus grand héros de tous les temps.. Vous avez vu Conan le barbare? Bon, imaginez Schwarzy, en maigrichon aux  genoux cagneux, borgne, chauve , édenté, rhumatisant, mais toujours vaillant malgré ses 87 ans, bien qu'il ait un peu de mal a se remettre et doive se faire tartiner de pommade contre les rhumatismes par la jouvencelle qu'il vient de sauver ( enfin, je me demande, vu qu'on nous précise par ailleurs dans le volume 1 qu'une année discale fait 800 jours discaux, ça commence à compter! ou alors 87 demies années discales, ce qui fait quand même une longévité exceptionnelle dans son métier). Un personnage absolument irrésistible.

Bref, un énorme coup de coeur. Et c'est d'autant plus désolant, qu'à peine découvert cet auteur, j'apprenne par ailleurs qu'il est gravement malade - et d'une maladie qui me touche particulièrement en plus - et n'en a plus pour très longtemps à vivre.

Ceci dit, ce sera avec plaisir que j'irais retrouver Rincevent et la Mort dans les prochains volumes qui les concernent ( le 4 ou le 5° je crois?), ceux sur les sorcières me tentent moins pour le moment.

mardi 23 novembre 2010

La maison qui glissait - Jean-Pierre Andrevon

 Dans le cadre de l'opération Masse Critique "littératures de l'imaginaire", j'ai reçu il y a quelques temps La maison qui glissait de Jean Pierre Andrevon. Comme je n'avais encore rien lu de cet auteur bien connu pourtant en SF francophone, et comme il y avait finalement peu de choix en SF dans les livres proposés par Babelio, l'immense majorité étant plutôt axé fantasy, je me suis donc décidée pour celui-ci.


Tout d'abord un grand merci aux éditions du Bélial, j'ai eu la surprise de recevoir avec le livre une petite carte promotionnelle pour un autre titre de l'auteur, ainsi qu'un marque page assorti au livre, portant également la très jolie illustration de couverture de Philippe Gady. Une attention très sympathique de leur part.

Pour ce qui est du contenu, par contre, aïe aïe aïe, je dois d'emblée annoncer que c'est un demi échec.
Déjà présenté comme un roman de SF, je l'ai trouvé plutôt fantastique/ horrifique pour une bonne moitié. Ce n'est pas très grave en soi, mais en tout cas, ce n'est pas tout à fait ce à quoi je m'attendais.
Le scénario était tentant: un immeuble tout ce qu'il y a de plus banal dans une banlieue tout ce qu'il y a de plus banale se retrouve isolée un beau matin du reste du monde, coupé de la réalité par un épais rideau de brume menaçant. Et ceux qui s'aventurent dans la brume, humains ou animaux, y disparaissent corps et biens, sans laisser de trace.Avec en plus le plaisir d'avoir droit, avant de s'effacer, à d'abominables hallucinations sorties de leurs pires cauchemars, ou souvenirs. D'autres locataires semblent, eux se volatiliser, sans bruit.
Sur ce début plutôt alléchant, Andrevon nous narre comment les habitants de l'immeuble, dont le nombre diminue inexorablement, vont s'organiser pour survivre au cataclysme. Alors qu'on pense être dans un roman post-apocalyptique dans les 2 longs premiers chapitres - qui occupent à eux seuls une bonne moité des 520 pages du volume quand même - on bifurque à partir du troisième sur une ambiance plutôt "monde parallèle", avec un décor qui change du jour au lendemain: la tour semble piégée sur une terre remontée à l'époque précambrienne, puis à l'ère primaire, les animaux de compagnie deviennent géants et s'en prennent à leur maîtres, les humains se retrouvent aux prises avec une nature plus qu'hostile grouillante de parasites et de bébêtes dégoulinantes qui semblent choisir les manières les plus écoeurantes possibles pour trucider les habitants, projetés sous un ciel curieusement doté d'un énorme soleil rouge, d'une autre petite étoile bleue, et de 3 satellites.
Autant dire que les deux premiers chapitres, qui présentent les habitants, et leurs petits travers traînent beaucoup en longueur, le livre a failli me tomber des mains plusieurs fois, tandis que l'action devient plus intéressante à partir de cette bifurcation du scénario. Mais il faut quand même attendre plus de 250 pages pour ça. Et c'est vraiment dommage.

Pourtant le principe des chapitres de plus en plus courts ne m'a pas déplu.seulement Andrevon s'attarde trop sur des petits détails dans ces deux premiers chapitres et c'est dommage. Ainsi les aventures de l'exaspérante Solange, l'obsédée sexuelle de service, adepte des activités manuelles en solitaire ou en groupe (ciel, il faut vraiment faire de la périphrase tirée par les cheveux pour éviter d'attirer ici tous les pères verts de la toile). activités contées à plusieurs reprises, par le menu, avec moults détails dont on se fiche éperdument - moi en tout cas, ce n'est pas ce que je recherche dans un livre de SF.
Et des personnages quand même assez peu sympathiques ( hormis peut être le gardien de l'immeuble, qu'on croit être un "Dupont-Lajoie" et qui se révèle un peu plus subtil qu'il ne le laissait croire, bien que ses initiatives tournent souvent au désastre. Ainsi que Bonaventure, le postier toujours prêt à rendre service, ou Laurent le vieux voisin). Mais le héros, Pierre manque quand même pas mal de caractère, toujours en retrait, un peu pique assiette, vaguement misanthrope. Bref, un type sans grand intérêt.

C'est d'autant plus regrettable qu'il y a des passages vraiment bien tournés qu'on aimerait voir illustré par Topor par exemple ( le monde minéral du dixième jour pour ne citer que ça).Et la fin, sans être franchement ratée, est quand même un peu facile.

Voila pour le scénario.

Maintenant, les choses qui m'ont vraiment agacées:
-les références à des personnages contemporains: Le fils Sarkozy, Olivier Besancenot, Martine Aubry, Wolinsky, Clive Baker, Yann Barthès. Ca me pose un petit problème, celui de l'avenir du livre. Car nul doute que, si tout ça parle au lecteur contemporain, pas sur que dans dix, vingts, trente ans, ces références là soient encore claires. Ancrer son récit dans la réalité de 2010 est une chose, mais là, c'est quand même un peu trop précis ( par exemple, Dylan que sa coupe de cheveux fait ressembler au fils Sarkozy, là, je doute fort que ça soit compréhensible dans peu de temps). Et sans aller jusque là, pas sûre que les lecteurs francophones, mettons québécois, sachent qui est Yann Barthès.

-les citations de marques: il y en a partout! 36 dans le seul premier chapitre ( oui, ça m'exaspérait tellement que je les ai relevé, et encore sans compter les mentions de modèles de voitures, et les marques qui apparaissent deux fois), 9 différentes entre la page 43 et la page 47. A tel point qu'à chaque fois qu'une nouvelle apparaissait, je soupirait un " non! pas encore!". Bien 70 différentes en tout sur le livre et encore j'en oublie surement. La encore je me fiche éperdument que la cafetière de Pierre soit de marque moulinex, ou qu'il ait un fond de sirop teisseire dans son placard, que la voisine s'habille en vêtements de chez X, se mettre de la crème Y, et du parfum de chez Z. Oui, je sais, les marques, statut social, tout ça. Sauf que l'argument tiendrait s'il s'agissait de démonter que c'est risible dans une ambiance de fin du monde. Sauf que, c'est très mal amené, il y en a beaucoup trop, et quasiment jusqu'à la dernière minute, ou on ne nous épargne même pas la marque des biscuits à la figue et du chocolat blanc. Insupportable, ça donne l'impression sûrement fausse, mais dont je n'ai pas pu me défaire, que l'auteur avait soit fait le pari d'en coller le plus possible, soit décidé de citer des sponsors.

- le défaut chronique de relecture:  des fautes d'orthographe ( " regarde, hurla-t-elle[..] regarde ce que je suis devenu", ".. et surtout une lourde ceinture d'arnachement dotée d'un étui a pistolet", "tous s'abreuvèrent du délicieux nectare"), des fautes de grammaire (" contrairement à Marylin Monroe dont elle avait cru ressembler au temps de sa folle jeunesse"), des personnages qui changent de nom, parfois dans un même paragraphe ( le mari d'Astrid s'appelle Yves, il a disparu... et elle le cherche en appelant " Paul! Paul!" qui est en fait le nom du voisin. Le fils handicapé de gardien s'appelle Sébastien, ce qui n'empêche qu'il devienne Loïc à un moment, avant de reprendre son nom originel. Un petit garçon ,Jonathan, va chercher chez lui le petit Jocelyn, qui prend également à son tour le nom de Jonathan pour un paragraphe. Un autre protagoniste, âgé de 13 ans dans le listing présenté au chapitre 2, se retrouvé âgé de 3 ans et demi au chapitre 4. Des noms changent d'orthographe en cours de route. Je veux bien croire qu'Andrevon ait écrit au fil de la plume, mais normalement une maison d'édition est censée passer ses publications au peigne fin. Hors, là, désolé les éditions du Bélial, mais je dois le dire: le travail de correction n'a visiblement  pas été fait, le livre est truffé d'erreurs et de fautes d'orthographe ce qui fait franchement désordre, surtout pour un ouvrage doté d'une couverture aussi belle et d'un beau papier bien solide. C'est vraiment dommage, car il y avait du potentiel, malgré des passages un peu longs.

samedi 6 novembre 2010

Animal'z - Enki Bilal

Animal'z me pose un problème..On me l'avait offert l'an dernier pour mon anniversaire, je l'avais lu.. mais je n'en avais gardé qu'un très pâle souvenir d'un oeuvre avec de bonnes trouvailles, mais impossible de me souvenir du scénario.

J'ai voulu lui redonner une chance, mais... force est de constater que mon avis est à peu près le même que l'an dernier: Il y est question d'une catastrophe naturelle, assez peu définie le " coup de sang", qui a décimé une partie de la population. il y est question d'un groupe de survivants qui recherchent un des rares lieux encore non touchés par la catastrophe. Il y a des mutants, aux capacités extraordinaires. Il y a un inventeur pratiquant des expériences sur des cobayes humains, créateur de packs permettant aux humains de prendre l'apparence et les qualités d'un animal, en l'occurrence de dauphins ( pourquoi donc avoir mis un félin sur la couverture? aucune idée). Il y a aussi des robots homards ou hippocampes (une des bonnes idées). Il y a des cannibales masqués, retranchés dans un café du bout du monde, un virus mystérieux et de la radioactivité. Il y a aussi deux mystérieux duellistes philosophe, qui parlent par citations de Cioran ou Shakespeare et se déplacent à dos de zèbre... Et tout cela est enchaîné sans grande logique, comme un collage. Comme si Bilal avait voulu mettre tout, tout mais alors tout dans sa BD, sans prendre la peine de vraiment trouver un liant ( ambiance post apo, Western avec les deux duellistes, SF avec histoires de mutants..)


Oui j'ai conscience que depuis que Bilal est à la mode, il est mal vu d'en dire  du mal. Et pourtant, je le dis. Je l'ai découvert il y a des années avec Partie de Chasse et les Phalanges de L'ordre noir, seulement, à l'époque, c'était Christin au scénario. Je reconnais à Enki Bilal un talent énorme pour tout ce qui est graphique ( ici, juste du crayonné sur papier gris, quelques touches de bleuté, de blanc et de rouge, c'est graphiquement magnifique), j'étais d'ailleurs allée voir une expo sur son travail à Liège en .. 2001 si je ne me trompe pas...Mais, il n'est pas scénariste! Autant ça passait encore pas mal pour la foire aux immortels, un peu moins pour les deux volumes suivants de sa trilogie phare, autant là, on a l'impression qu'avec un scénario plus clair, et moins rempli à ras-bord de tout, ça aurrait pu être un très bon album.
Le genre d'image qui me fait regretter amèrement un vrai scénario
Mais non, pas assez de contexte, on aurait bien voulu en savoir plus sur les cannibales, ou les duellistes ( celui là me saoule d'ailleurs énormément à ne parler que par citations), les expériences du professeur.. mais non. Pense-t-il que plus ça reste mystérieux, plus ça sera poétique? Ben non! Pour moi ça reste surtout trop brumeux pour qu'on s'intéresse vraiment aux personnages. Un bel artbook en quelque sorte.

6/3

13/30

mardi 2 novembre 2010

Ca se mange! - Gribnaya Ikra, pâté de champignons

Tiens, voila un bout de temps que je n'ai rien publié pour le challenge Russie, et puisque je commence à chercher quelques recettes de cuisine russes pour un anniversaire à la fin du mois, pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour vous proposer une de mes recettes fétiches, qui disparaît en un temps record à chaque fois que je la propose: le pâté - ou caviar - de champignons. C'est de saison, et ça sera un bon prétexte à une nouvelle catégorie " ça se mange!", avec un Snoopy de circonstance, siouplait!

Recette issue du livre, difficile à se procurer actuellement il semblerait- de Susan Ward: Saveurs de Russie et de ses voisins, édition Könemann, je l'avais trouvé il y a maintenant, houlà... chez Maxilivres.

Gribnaya Ikra - Caviar de champignons

-350 g de champignons variés
-1 oignon moyen
-100g de beurre ( j'en mets moins, avec une bonne poële anti adhésive)
-15 ml de Xerès ( facultatif pour moi, mais bon)
-75g de fromage blanc
-75 g de faisselle
-estragon, marjolaine.. à volonté

- Faire sauter les champignons et l'oignon hachés finement dans du beurre à feu moyen, tout en remuant.Quand ils sont cuits, retirer du feu et ajouter le Xerès
- Laisser refroidir
- Dans une terrine, mélanger les fromages, puis ajouter le hachis de champignons. Bien mélanger jusqu'à ce que la préparation soit homogène ( j'ajoute quand même un peu de sel à ce moment là, la recette ne le mentionne pas, mais..)
- mettre la préparation dans un pot en terre, égaliser la surface et couvrir
- laisser reposer au réfrigérateur une nuit.

A manger dans les trois jours, tartiné sur un peu de pain de seigle. Végétarien, original, vite fait et idéal en hors d'oeuvre pour un réveillon digeste, pour changer des sempiternels tarama et beurre de saumon industriels!

Un bouquet de fantômes - Collectif

Sous ce titre plutôt original se cache une autre anthologie proposée par Barbara Sadoul chez Librio ( voir fées sorcières et diablesses, posté il y a quelques jours), centrée cette fois, comme vous vous en doutez, sur la hantise en littérature. Toujours sur le même principe de compilation ce nouvelles, le résultat est cette fois plus convaincant que celui sur les sorcières, des textes plus homogènes, globalement plus intéressants.

On commence bizarrement par Angeline de Zola, oui, une histoire de maison hantée par le maître du roman naturaliste, ça surprend. En fait, il s'agit plutôt une sorte d'enquête sur la mort mystérieuse d'une petite fille, d'ailleurs, qu'une vraie histoire de maison hantée. Pas mal, mais du coup, c'est un peu frustrant.
Chez Maupassant, l' Apparition est cette fois une vraie histoire de vrai fantôme dans une vraie maison hantée qui va terroriser durablement un fier militaire. Pas non plus renversant, par rapport au Horla, mais plaisant à lire.
Ellis de Tourgueniev est une créature dont on ignore la nature.. peut être un fantôme, peut être aussi un démon, ou une sorcière qui emmène le narrateur en voyage à travers l'espace pour assister à "la grande nuit", et invoquer les spectres de cosaques ou de légionnaires romains sur d'antiques champs de bataille. Bonne ambiance mystérieuse ( mais le problème, c'est que j'ai du mal à prendre les légions fantômes au sérieux.. syndrome " les douzes travaux d'Astérix").
Je ne connaissais pas Rosmary Timperley, qui est apparemment une spécialiste anglaise des histoires de fantômes, mais sa nouvelle Harry change de ce qu'on a habituellement dans ce genre de nouvelles: Harry le fantôme y apparaît en plein jour, visible uniquement de sa petite soeur, au grand dam de la mère adoptive de la fillette. Cas de folie? revenant? on ne le saura pas avant la fin. Bien mené, une bonne surprise pour la seule femme de tout le recueil.
On trouve aussi plus, curieusement, des objets hantés: un fantôme se manifeste dans une tasse de thé, au cours d'un récit tiré du folklore japonais, par Lafcadio Hearn.  
Mezzo Tinto de Montague Rhodes James nous propose une gravure hantée dont les personnages se mettent à bouger sous les yeux médusés de dignes gentlemen anglais, respectables et respectés universitaires. plein d'humour anglais, de vacheries à l'égard des universitaires et des golfeurs, c'est un vrai plaisir.
Clifford D Simak ( oui, celui de Demain les chiens) nous offre quand à lui Le fantôme d'une ford modèle T, récit savoureux : un vieux marginal voit apparaitre devant lui une ford T venue de nulle part, qui conduit seule, et l'emmène en pèlerinage sur les lieux de sa jeunesse.Un peu d'humour, un peu de décalage, un peu d'absurdité, une vieux copain,une bonne dose d'alcool frelaté et un saxo: jamais l'autre monde n'aura paru si cool!
On reste dans l'humour avec le belge Thomas Owen qui aurait eu cent ans cette année: son petit fantôme est un garnement qui rechigne à aller hanter une maison pleine de vieux et dignes écossais, et fait ami-ami avec un autre garnement humain. Frais, mignon et marrant comme tout, un fantôme aussi sympathique de Casper, ça fait plaisir de temps en temps.
Robert Bloch était déjà présent dans le recueil des sorcières, on retrouve ici l'auteur de Psychose en grande forme: son cher fantôme est une vraie perle d'humour noir, réjouissant, avec une chute comme que les aime. Gros gros coup de coeur!
La Hantise de Theodore Sturgeon ( nota: penser à lire un jour ses textes de SF, quand même!), est à nouveau plus classique: Bill, éconduit par Miraim, une femme réputée avoir des nerfs " aussi solides que des cordes de piano en iridium" veut se venger et lui donner la peur de sa vie, en montant un bobard avec Son copain Tommy, monteur son à la radio, en créant de toutes pièces une fausse maison hantée. Evidemment, ça ne va pas ce passer comme prévu. Classique donc, mais efficace comme un bon épisode de la Quatrième dimension.
Et enfin La route au clair de lune d'Ambrose Bierce aborde le récit d'un meurtre de trois points de vue différent: un narrateur extérieur, l'assassin, et le fantôme de la victime, qui ne saura pas au final qui l'a tuée, ni pourquoi. Intéressant, de donner la parole au fantôme pour raconter son meurtre.

Une bonne manière de conclure cette série "spécial halloween", en faisant double emploi avec le challenge 2€, après les sorcières qui m'avait laissée sur ma faim, ce recueil là est un cran au dessus. Il me reste encore sous la main "les cents ans de Dracula" pour les vampires et " Gare aux garous" pour une prochaine lecture.. si j'arrive à attendre et à tenir jusqu'à l'an prochain. Rien n'est moins sûr!