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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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vendredi 31 janvier 2014

Hoshi no koe ( court métrage d'animation)


Et le billet spatial du jour porte sur un court métrage que j'avais vu il y a longtemps ( il date de 2002, et à l'époque il n'était disponible qu'en streaming fansub et comme j'ai eu l'occasion de le revoir récemment..). A noter qu'il est maintenant édité en DVD, sous le titre " voices of a distant star" - je précise que je l'ai vu en VOSTfr.

Hoshi no Koe - la voix des étoiles- se passe vers 2050. Les humains ont conquis le système solaire et établi une base sur Mars, un avant-poste vers le reste du système solaire, qui sert principalement de camp d'entraînement. En effet, les humains ont découvert qu'ils ne sont pas seuls dans l'espace, et une lutte s'est engagée avec les "tarsiens", une ace extraterrestre dont on ait finalement peu de chose. C'est dommage, mais ça n'est pas le sujet principal du court métrage, qui fait de toute façon une vingtaine de minutes. En tout cas, des combats se sont engagés entre humains et tarsiens. avec une léger avantage aux humains qui ont découvert un moyen de voyager sur de longues distance en faisant des sauts dans l'hyperespace. Tout ça n'est hélas pas très clairement expliqué, mais se comprend peu à peu.
Or, pour combattre , et conquérir de nouveau territoires, il faut des recrues.

Sur Terre, la jeune Mikako et son petit ami Noboru se préparent à entrer au lycée ensemble. Sauf que ça n'arrivera jamais: Mikako rêve d'espace et comme elle est bonne élève en science et douée pour les sports de combat, elle a réussi à se faire recruter par la flotte spatiale des nations unies, afin d'aller combattre les tarsiens.

Et là on arrive au vrai sujet du film, caché derrière les séquences de combats interplanétaire à bord de robots volants, la problématique est " les relations humaines peuvent-elle résister à la distance qui sépare les gens?". Car Mikako et Noboru restent en contact via e-mail. Mais plus elle s'éloigne dans l'espace, plus ses messages mettent du temps à arriver à Noboru resté sur terre. Quelques semaines d'abord , " comme aux temps où on s'envoyait du courrier" puis plusieurs mois lorsqu'elle dépasse Jupiter, puis Pluton.. Mais les choses tournent mal et la flote entière doit fuir en hyper espace vers le système planétaire de Sirius ( où on découvre brièvement la magnifique 4° planète Agartha). Plus de 8 années lumières séparent maintenant Mikako et Noboru, autant dire que les messages vont mettre plus de 8ans à arriver sur terre.


Je vais surveiller de près le réalisateur capable de faire ça.. tout seul
Ce qui est quand même très triste, et Mikako commence à se demander si elle n'a pas fait une erreur, lorsqu'elle écrit " salut Noboru de 24 ans, ici Mikako de 16 ans.. tu me manques et je pense toujours à toi". Leurs " présents " sont maintenant séparés de presque 9 ans... et chacun doit suivre sa vie de son côté.

Bref ( c'est le cas de le dire) ce dessin animé est trop court. Il y a de très bonnes idées , un thème très intéressant qui met en avant le ressenti des personnages plus que les combats épiques, des images magnifiques.. La seule chose qu'on puisse lui reprocher, c'est vraiment d'être très court, et de laisser de côté le cadre de cette triste histoire ( à la fin, ouverte, je précise pour ceux qui détestent ça.. moi j'aime bien). En tout cas la solitude de Noboru et la détresse de Mikako sont bien rendues, avec peu d'effets et de mots.
oui, il y des robots géants, mais ça n'empêche pas l'ensemble d'être subtil.

A sa décharge, il faut que je précise que le réalisateur, Makoto Shinkai ( pas encore très connu du grand public), a tout fait tout seul. Sauf bien sûr, la voix de Mikako, qui, si je ne me trompe pas est celle de sa femme ( car monsieur et madame font du doublage à l'occasion). Mais voilà, ce court métrage est à voir si vous avez la possibilité, et même s'il laisse un goût de trop peu du fait de l'ambition de son sujet. C'aurait été très agréable de le voir par la suite développé , pas forcément en série, mais peut être en moyen métrage. Ca n'a pas été le cas jusqu'à présent, je viens de voir que l'auteur travaille sur d'autres projets. Ceci dit, je vois aussi qu'il a été décliné en manga one shot, dont une traduction anglaise est disponible en ligne, et que je vais aller lire de ce pas.
une couv' à l'aquarelle, ça augure bien
Donc, voilà, si vous avez 20 minutes de temps libre, et que vous arrivez à le trouver, je conseille ce court métrage qui concilie robots et poésie.
Demain: un autre dessin animé, beaucoup plus long, beaucoup plus connu et cultissimme - pour moi en tout cas!

mardi 28 janvier 2014

voyager aux confins du système solaire (2) - Programme Pioneer


J'avais déjà parlé de l'importance que revêtait pour moi la mission Voyager, ici même. Les choses étant ce qu'elles sont, je n'ai pas vraiment pu concrétiser ce projet de défi  spatial, puis le challenge geek a pris le relai, et je peux y intégrer mes billets espace, donc...

J'avais juste envie de faire une petite liste des missions importantes dans l'étude du système solaire, je me moquais hier d'un projet que je trouve complètement contre-productif, il est temps de parler des vraies missions, les sérieuses, celle qui font progresser la science. Mais comme elles ne sont pas habitées, ça en jette moins, forcément :

Commençons par  le programme Pioneer ( 1958 - 1978),  19 sondes en tout, qui a été une belle réussite , d'abord l'étude de la lune pour les sondes 1 à 5 entre 1958 et 1960 ( échecs pour la plupart, seule la 1 partie étudier la ceinture de Van Allen et la  5 pour l'étude de l'espace entre la terre et Venus a réellement abouti, certaines nommées X, Y et Z ont même échoué au décollage)
préparation de l'équipement de Pioneer 5

 puis Pioneer 6 à 9 de 1960 à 1968, orbiteurs solaires partis étudier le vent solaire, du champ magnétique solaire, du plasma, etc...  d'après le site de la NASA, en 2007, seul Pioneer 6 ( celui lancé en 1965) était encore en fonctionne, ce qui en faisait le plus ancien engin spatial encore existant.

Voilà pour les non planétaires", qui étudiaient l'espace en général ( d'ailleurs, je ne trouve pas de photos, j'ai l'impression que tel n'était pas le but, et qu'elle embarquaient une foule d'instrument de mesure.. mais pas d'appareil photo

et surtout, par la suite, les " planétaires", qui eux, on ramené des images..
Pioneer 10 en cours de construction
 Pioneer 10 ( étude de la ceinture d'astéroides et de Jupiter  et ses satellites en 1973 première sonde a avoir dépassé l'orbite de Mars. La mission a duré jusqu'en 1997, et a envoyé des données jusqu'en 2003.

et Pioneer 11 (1973), partie explorer Jupiter et Saturne, qui n'a plus donné de nouvelles depuis 1995, dans les deux cas, faute d'énergie.
Les deux sondes embarquent un message visuel à destination des extraterrestres, chapeau s'ils arrivent à comprendre sans la légende!
Les deux sondes n'envoient plus de données à la Terre, et dérivent quelque part dans l'espace en direction du taureau et  Pioneer 11 vers l'aigle.. et c'est désespérant de penser qu'on en aura plus aucune donnée!
Trajectioires de Pioneer 10 et 11 et Voyager 1 et 2 jusqu'en 19992


Ici, une simulation de la situation approximative de Pioneer 11, à l'heure où j'écris: Plus de 116 Unités astronomiques de la Terre - une UA = La distance de la Terre au Soleil.

MilestonesDateCountdownDistance Flown / To Fly
Launch06-Apr-73 04:11:00T + 14905d 17hrs 23min 45sec17,408,299,168km116.367AU

Jupiter Flyby04-Dec-74 06:21:19T + 14298d 14hrs 13min 26sec


Saturn Flyby01-Sep-79 18:29:34T + 12566d 03hrs 05min 11sec










carte radar obtenue par Pioneer Venus Orbiter

et pour finir, un peu moins marquants, Pioneer 12 ou Pioneer Venus orbiter (mai 1978) et quelques mois plus tard ( aout 78) Pioneer 13 alias Pioneer Venus Multi-probe, deux réussites à qui l'on doit la cartographie au radar de la planète et l'étude de la composition  son atmosphère.Evidemment, la corrosivité de cette atmosphère a fait que seule l'une des petites sondes ( probes) ayant.. comment dire , " avénusi"? a fonctionné  et envoyé des données pendant une heure. Mais par malchance pour ces deux dernières sondes, elles ont été suivies à 15 jours près par Venera 11 ( du programme soviétique Venera, plus abouti, et contrairement à Pioneer Venus embraquait des caméras..et a donc logiquement éclipsé Pioneer 13)

Pour plus d'infos et d'images sur les programmes Pioneer, il y a le site de la Nasa, déjà cité plus haut, et celui ci- riche en images et coupures de journaux ( là ou j'ai pris la plupart des illustrations de cet article): sondes planétaires et sondes non planétaires

 Comme ce genre de sujet me tient à coeur, je vais essayer d'en faire un peu tout au long de l'année, rendez vous le mois prochain, tiens, je développerai surement le Programme Veneris et l'étude de Venus..





lundi 27 janvier 2014

De la Terre à la Lune - J. Verne


Et oui, car c'est la semaine du Voyage dans l'Espace, et comment passer à côté d'un des précurseurs de la science-fiction (et pour le coup on est vraiment dans le domaine de la fiction scientifique et de l'anticipation... a quelques détails près!). Une relecture en fait, j'avais lu ce livre.. je crois que j'étais au collège, on me l'a offert pour mes 10 ans avec "le tour du monde en 80 jours", et j'ai attendu quelques années avant de le lire.


1865, aux USA. La guerre de Sécession vient de se terminer, et les membres du Gun-club de Baltimore, un club d'ancien combattants éclopés assez pittoresque ( un statisticien a calculé que sur la totalité des adhérents " il n'y avait pas tout a fait un bras pour quatre et deux jambes pour six) et va-t-en-guerre (le critère pour y adhérer est d'avoir inventé un canon, une nouvelle sorte de poudre ou d'avoir apporté une contribution dans le domaine de la balistique - le même statisticien arrive à la conclusion que chacun a une moyenne personnelle de victimes directes ou indirecte de " deux mille trois cent soixante quinze hommes et une fraction"). Donc, ces dignes infirmes se morfondent: plus de guerre, que va -t-on devenir? que va devenir la nation? et la balistique, toutes ces améliorations en pure perte...Alors que le secrétaire Maston, crane rafistolé et crochet au poignet propose de créer une guerre de toute pièces, le président Barbicane a une meilleure idée novatrice: utiliser les connaissances acquises pour lancer un boulet sur la lune. Oui! Evidemment, ce défi novateur est accueilli très positivement, et ni une ni deux, on va assister à sa mise en place, de réunions pour choisir le projectile, sa forme, le propulseur, etc... en réalisation. Jusqu'à l'arrivé de l'extravagant Michel Ardan, français toujours avide de nouveauté, qui propose rien de moins que de changer la forme du boulet pour une fusée en forme d'obus, afin de partir dedans.

Petite note annexe sur l'édition que j'ai: il s'agit d'une jolie édition de petit format très pratique, avec une couverture bleu-gris de chez Lattès. Très jolie, avec les illustrations et tout.. mais bourrée de fautes. Ce n'est pas la première fois que je le constate sur ces éditions, mais alors là, ça dépasse l'entendement: fautes de frappe ( ls pour "les", "les regard" , 2 fois en 2 pages; la Ville de Tampa, qui devient Tampo, puis  à nouveau Tampa et encore Tampo, "le chlorate de potasse est un seul qui se présente".. bien joué, sauf que c'est plutôt un sel!
 mais aussi boulettes: le très drôle " dételler les cheveux" - je recopie, hein. Et page 328, c'est le pompon, Michel Ardan devient: Michel Ange!) J'aurais passé sur une ou deux fautes de frappe, mais là, il y en a beaucoup trop. Dommage.

Sinon, il y a les trucs plutôt marrants, qui sont le fait de la connaissance à l'époque de Verne: au sujet du boulet qui va " 800 000 fois, moins vite que l'électricité, 640 fois moins vite que la lumière, 76 fois moins vite que la Terre [en rotation ]". Vingt dieux! Elle est rapide l'électricité! :)

Au final, Verne ne s'est pas trompé sur deux choses: C'est bien les USA qui ont gagné la course à la lune, et la base de lancement est bien en Floride - à croire que les USA ont voulu lui donner raison! Mais le lanceur n'est pas exactement une canon géant fondu à même le sol.
dehors: une structure simple..

Et en fait, plus que les visions d'avenir, parfois assez farfelues il faut bien le dire, c'est tout les à-côtés que j'ai pris plaisir à (re) lire, car les belliqueux infirmes du Gun-Club sont souvent hilarants, JT Maston en tête.
en fait c'est plutôt de ce côté là que les prédictions se sont réalisées: le Gun-Club a tout d'une NRA avant l'heure - en beaucoup plus drôle, je vous l'accorde.

dedans: un obus tout confort!
Et pour le lire en ligne ( car tombé dans le domaine public): texte complet

Et, si vous avez écouté les infos ces jours -ci - à part d'habiter déjà sur Mars - vous avez du entendre parler du "projet Mars one", lancé par une boîte néerlandaise, qui sonne comme un énorme canular: envoyer, sans espoir de retour des gens un peu suicidaires il est vrai, sur Mars, avec de la nourriture du matos  pour quelques temps et..va pour le système D. Des gens hautement qualifiés et triés sur le volet pour ça, hein, une coiffeuse fait partie des personnes retenues. Non, je vais passer pour mauvaise langue: on ne dirait jamais assez à quel point il est essentiel d'être bien coiffé pour aller sur une autre planète. M'enfin quand on pense aux années d'entrainement qu'il faut pour un décollage et une mise en orbite, ils passent un peu beaucoup pour des manches, et ce qui m'ennuie plus, c'est que ça décrédibilise une entreprise scientifique tout à fait louable.

Enfin, bref, ce n'est pas que le voyage sur Mars ne m'intéresse pas, mais dans des conditions réfléchies et pas comme des baltringues. On a parlé du manque d'eau et d'atmosphère dans les média - parce que c'est le plus évident, mais il faut aussi compter avec le sol corrosif, la pesanteur toute différente, et plus grave encore: le champ magnétique minuscule de la planète, parce que même si on arrivait à produire de la flotte et de l'air en quantité suffisante.. Sans champ magnétique, c'est l'assurance de se faire cramer en deux deux par le vent solaire - oui, je vous vois venir: "bah, s'il y a du vent, c'est qu'il y a de l'air"..........

Où veux-je en venir? C'est que ce projet dingo est déjà intégralement celui de l'illuminé Michel Ardan: bah, je me débrouillerai, quitte à respirer juste pour les grandes occasions! Et puis on ne sais pas s'il y a de l'air ou pas, le seul moyen de trancher c'est d'y aller.
Mais ce qui était jusqu'à présent un simple délire d'un personnage illuminé dans un roman d'anticipation d'un auteur à l'imagination fertile se révèle être réaliste. Car que le projet aboutisse ou pas ( ce que je souhaite car l'exploration en question doit justement être considérée sérieusement, et pas comme des vacances originales genre " ça c'est moi devant le module, ça c'est moi devant Curiosity, cheeese!");
Que ça se se révèle un canular ou pas, le fait est qu'il y a actuellement un bon millier de Michel Ardan sur Terre, prêts à partir les mains dans les poches ou presque. Et ça c'est quelque chose qui n'existait pas à ma première lecture, ou c'était plutôt "haha, personne au monde ne suivrait un ahuri pareil". Ben si!
Jules, tu avais encore deviné juste, même si tu t'es un peu beaucoup planté sur le lançeur!

Bon personnellement, je ferai quand même plus confiance à la NASA ou à l'ESA pour ce genre de choses. surtout qu'ils ont un calendrier un peu plus réaliste , sans compter le budget colossal qu'il faut.. allez hop, la NASA, faites comme le président Barbicane, une souscription internationale! Et on l'aura, notre navette régulière " train de missile"!
(Je me demande si c'est ça qui a inspiré Leiji Matsumoto pour Galaxy express 999...)


vendredi 24 janvier 2014

L'assassin habite au 21 - S.A Steeman

Vite vite, c'est bientôt la fin  du défi British Mysteries, et encore tant d'énigmes à résoudre.
Et cette fois,je vous propose une enquête so british venue.. de Belgique. Car Stanislas Steeman était liégeois. Et outre cet Assassin, on lui doit également plusieurs autres romans policiers célèbres adaptés dans les années 30/40 en films,  tout aussi célèbres: Six hommes morts ( devenu " le dernier des six"), ou Légitime défense ( devenu " quai des orfèvres").

Le sujet: années 30, un assassin mystérieux rode dans les rues de Londres et  attaque les passants (en leur cassant les cervicales à coup de sac de sable!) pour les détrousser. Comble d'horreur, il nargue la police londonienne en laissant sur les cadavres une carte de visite au nom de Mr Smith. alors que l'enquête piétine, que les Smith de Londres ( plusieurs milliers) commencent à être victimes d'ostracismes, un témoin révèle qu'il a vu croisé le meurtrier, et l'a suivi en douce, sans se faire remarquer, ni parvenir à voir son visage. Mais dorénavant, on sait où il se trouve: l'Assassin habite au 21, Russel Square. Problème, le 21 Russel square est l'adresse d'une pension , où résident un grand nombre de personnes, tous plus farfelus les uns que les autres: Mrs Hobson, la patronne coeur d'artichaut;  Mary la domestique au sommeil lourd; Miss Pawter, qui invente des slogans idiots pour une agence de publicité; Miss Holland, vieille dame qui écrit des contes de fée du coté de la gent féminine. Et, pour les messieurs: le Dr Hyde, ancien médecin cynique, sinistre et boiteux qui a un casier judiciaire - surnommé bien sur "prof. Jeckyll" ; Mr Collins, discret représentant bègue; Mr Andreyev, russe, charmeur invétéré dont le passe-temps est la broderie; le professeur Lalla- Poor, prestidigitateur hindou; le major Faichild, ancien militaire de l'arme coloniale raide comme un piquet; et le couple Crabtree, un monsieur effacé, complètement sous la coupe de son autoritaire épouse. Selon toute vraisemblance, l'un d'eux est Mr Smith, l'un des hommes d'après le témoin. Mais qui?

Les choses en sont à ce stade, lorsqu'un nouveau pensionnaire, archéologue français venu étudier au british museum est assassiné le soir même de son installation. Avant de mourir, il a eu le temps de graver sur la table en français" il b..".. alors il boîte? il bégaye? il brode? ou encore autre chose. Les trois principaux suspects sont donc interrogés, tour à tour, puis disculpés, car Mr Smith, facétieux, prend plaisir à provoquer la police en commentant de nouveaux crimes pile pendant les interrogatoires.
Alors qui est le coupable?

L'assasin est donc un roman policier belge mais qui a très très bien compris l'humour anglais. car outre une intrigue policière plutôt pas mal ficelée, c'est aussi un feu d'artifice d'humour absurde, qui ressemble à s'y méprendre à de l'authentique non-sens à l'anglaise. Ici, un témoins que l'on retrouve perché dans un réverbère et qui insulte la police pour se faire arrêter. Là,  une galerie de gens parfaitement loufoques. Des policiers tous plus farfelus les uns que les autres. Provocation de l'auteur envers le lorsqu'il prétend éclaircir toute l'intrigue en décrivant une partie de bridge, pour conclure: si vous ne connaissez pas le bridge, ça n'a pas d'importance, de toutes façons, les indices sont disséminés partout ailleurs, vous pouvez bien résoudre l'enquête sans ça ( ou quelque chose d'approchant!)

J'avais déjà lu ce livre il y a trèèèès longtemps , j'avais oublié la fin, et je confirme, même en ne connaissant rien au bridge, l'habitude aidant, j'avais fini par cerner la solution :D
 Mais c'est un roman à lire, bien mené, que j'ai pris beaucoup de plaisir à relire, en grande partie grâce à son côté volontiers absurde du genre

"Il était cinq heures du matin, ce 28 janvier 193., et le constable descendait lentement Quater Street quand il s'arrêta, interdit. A moins de cinq mètres de lui, un homme le regardait venir avec intérêt, perché sur un réverbère comme si c 'était ni plus ni moins qu' un cocotier.
" Bon! pensa Beecham, le premier moment de surprise passé. Le type est fin
soûl! "
Et, comme de juste, cela l'inclina à l'indulgence."


Humour absurde, enfin, seulement lorsqu'il n'est pas noir ou cynique.

Enquête n°7: résolue!
Quelques mots maintenant sur le Film de Clouzot. De mémoire, car je n'ai pas pu le revoir, c'est un bon film, mais il prend énormément de libertés avec le roman: l'action est transposée à Paris, l'assassin est rebaptisé Durand, mais surtout, l'intrigue fait intervenir M. Wens l'inspecteur récurrent des autres romans de Steeman, qui pourtant ne figure pas dans celui là. C'est M. Wens qui prend pension au 21, avec son encombrante et bruyante petite amie nommée Malou, afin de mener l'enquête de l'intérieur. Donc, de manière très différente par rapport à l'original. La raison est relativement simple, le film date de 1942, et juste un an avant, Le dernier des Six, adapté d'un autre roman de Steeman avait fait un gros succès. Or, c'est M. Wens qui mène l'enquête dans les Six. Donc, pourquoi changer une recette qui a fait ses preuves: on remanie l'intrigue pour faire intervenir le personnage, on rengage l'acteur qui jouait le rôle, et ça tombe bien, c'était Pierre Fresnay, immense vedette de l'entre-deux guerres ( Marius, dans la trilogie de Pagnol), on rajoute la râleuse Malou, jouée par Suzy Delair ( chanteuse-danseuse et actrice très célèbre également à l'époque, et je vois à l'heure où j'écris, qu'elle est toujours vivante, et qu'elle à eu 97 ans en décembre dernier, on en apprend tous les jours), et le tour et joué. Ca ne veut pas dire que ce soit un mauvais film, bien au contraire, mais juste très différent
 Et M.Wens déguisé en pasteur m'a l'air d'être un discret clin d'oeil à Drôle de Drame et au personnage d'évêque de Louis Jouvet.. que j'essayerais de revoir et de chroniquer en bonus de fin au chalenge tiens!


ah et j'oubliais: j'ai aussi rejoint le challenge (illimité!) de littérature francophone du blog " au bonheur de lire", et justement en janvier-février, la Belgique est à l'honneur.. (rha, j'y retournerais volontiers!)

lundi 20 janvier 2014

Oedipe à Colone - Sophocle

J'avais déjà parlé ici d'Oedipe roi, du même auteur, oeuvre, célébrissime s'il en est, de la culture grecque ancienne. Ensuite viendra Antigone, l'autre classique de Sophocle et qui s'intègre aussi dans le cycle de Thèbes. J'ai décidé de les lire dans l'ordre chronologie, ou à peu près, des événements relatés ( Oedipe roi-> Oedipe à Colone -> Antigone) et non dans l'ordre chronologique d'écriture ( Antigone-> Oedipe roi->Oedipe à Colone), pour un souci de clarté du sujet, tout en étant parfaitement consciente que ça n'avait pas d'importance pour un grec ancien qui allait au théâtre , car le sujet lui était déjà connu., et sous plusieurs formes.

Cette particularité de l'ordre de l'écriture et de la variation des mythes fait qu'il y a quelques différences entre les pièces:
A la fin d'oedipe roi, Oedipe, maudit des dieux et aveugle, souhaite que sa dernière action de roi soit de se bannir lui même, comme il l'avait promis: bannir l'assassin de Laïos. Mais Créon son beau frère ne l'entendait pas ainsi et préférait le garder captif au fin fond du palais.
Oedipe à Colone - Jean -Baptiste Hughes, ( musée d'Orsay)
Or, au début d'Oedipe à Colone, on repart sur la première idée: Oedipe s'est effectivement banni, et erre sur les routes, avec Antigone, la seule fille qui ne l'ait pas rejeté. Ils errent d'ailleurs maintenant epuis quelques années, puisqu'Antigone, enfant à la fin d'Oedipe roi, est maintenant adolescente. Leur errance les amène jusqu'à la ville de Colone, ou Oedipe entre sans le savoir dans sanctuaire " interdit aux humains" celui des " redoutables déesses" (les erinyes) Oedipe explique à Antigone que l'oracle lui a révélé que lorsqu'un tel événement se produirait, leur errance finirait, qu'il y resterait et attirerait les bienfaits sur la ville toute proche si on daignait lui permettre de rester. Ce que les sages du sanctuaire lui refusent, car ce serait de la profanation. Arrivent alors d'une part Ismène, l'autre fille d'Oedipe, taraudée par sa mauvaise conscience de n'avoir pas agi comme sa soeur, et qui lui annonce qu'à une guerre a commencé entre leurs deux frères Etéocle et Polynice pour le trône. Et que les thébains, qui ne lui ont jamais porté assistance, sont prêts à le récupérer lui, Oedipe, mort ou vif, depuis que le nouvel oracle prédit qu'il amènera les bienfaits sur la ville près de la laquelle il se fixera. Mais sans le réintégrer à Thèbes, non.. ils veulent en quelque sorte le garder, lui ou son tombeau, à disposition près de la frontière en cas de nécessité.
Evidemment Oedipe n'accepte pas cette demie réhabilitation et lance des imprécations sur ses fils , qui préfèrent se battre et ne s'intéressent à leur père que pour les avantages qu'ils pourraient en tirer.

Arrive ensuite Thésée , roi de Colone, qui traite Oedipe avec les respects dus à un ancien roi, et accepte la demande d'hospitalité.
Puis Créon vient à son tour de Thèbes, pour tenter de convaincre Oedipe, et devant son refus, prend Antigone et Ismène en otages comme monnaie d'échange, lesquelles sont vite libérées par l'armée de Thésée. Puis Polynice, qui vient plaider sa cause...

Ce passage, moins connu qu'Oedipe roi, et encore moins souvent représenté est encore plus est encore plus ignoble que l'était la première partie de la légende, dans le sens où on assiste à un défilé de faux-jetons et de mesquins mielleux, qui essayent tous de tirer profit de celui qu'ils ont bannis. Ceci dit, Oedipe ne tombe pas dans les pièges et leur dit à tous leur quatre vérités, ce qui ME fait plaisir, et a enfin l'occasion de prendre une décision de son propre chef: rester chez Thésée, le seul qui lui ait manifesté de la sympathie et pas seulement parce qu'il avait à y gagner.  Mais même si cette pièce (posthume, je ne l'avais pas encore dit,) est moins connue, et occupe une position de transition dans le cycle thébain, elle est à lire, au moins pour la continuité de l'histoire.
Pour le texte à télécharger, c'est par là, dans le même recueil qu'oedipe Roi ( mais je n'ai pas trouvé mention du traducteur)
Ou en ligne,dans la traduction de Leconte de Lisle - pas lu, mais c'est sa traduction de l'Illiade et del'Odyssée que j'avais préférées.

 
12/25

Les érinyes et Zeus sont mentionnées
l'ancien roi de Thèbes, et le roi de Colone

Et figurez- vous que je viens de découvrir qu'elle a été adaptée à la fin du XVIII° siècle en opéra par le compositeur Antonio Sacchini, auteur et opéra presque totalement oubliés de nos jours mais qui ont eu pourtant beaucoup de succès à la cour de  Louis XVI.
Musicalement, pour peu qu'on apprécie la musique classique, c'est plutôt agréable à écouter, bien que les légendes grecques transposées sur de la musique très très classique, ça me fasse toujours sourire.
En tout cas, rien qu'à l'ouverture on est en terrain connu, quand je dis "très classique" ça sonne un peu Mozart, un peu Gluck, on est vraiment dans l'idée de l'Orphée de Gluck.
Et chanté en français, s'il vous plait..

et donc aussi:

samedi 18 janvier 2014

La mort n'est pas une fin - A. Christie

Ho encore un roman policier de la "reine du crime". Hé oui. Mais celui là est à part, vraiment différent des autres, puisqu'on quitte l'Angleterre de Miss Marple et Hercule Poirot, et les années 20- 30 pour l'Egypte antique.

Renisenb, une jeune veuve un peu perdue à la mort de son mari, revient vivre dans sa famille, après 8 ans d'absence.. et constate que rien n'a changé. Imhotep, son père est toujours prètre de Ka, et toujours orgueilleux, son frère le gentil Yahmose se laisse toujours marcher sur les pieds par Satipy, sa tyrannique  et ambitieuse épouse, tandis que son autre frère Sobek continue à brasser de l'air, flanqué de Kait, son épouse, aussi molle et désintéressée de tout que Satipy espère tout régenter. A ceux-ci, il faut ajouter Ipy,le cousin vantard, Henet, une lointaine parente un peu parasite, toute dévouée à Imhotep, mais qui n'aime rien tant que colporter des ragots et faire se disputer tout le monde. Et grand-mère Esa, qui n'y voit plus très bien, ou fait semblant, et observe tout ce petit monde avec un humour assez sarcastique, tout en se goinfrant de sucrries..
Rien n'a changé? Ce n'est pas l'avis du scribe Hori, habitant la maison, mais un peu a part puisque pas vraiment de la famille. Lui voit tout.. et sait que dans cette famille qui n'a pas changé, les rancunes couvent et qu'il suffirait d'une étincelle pour que le feu prenne.

Ce qui arrive, lorsqu'Imhotep, parti en voyage d'affaire, ramène un " souvenir": Nofret, sa nouvelle concubine, trop jeune et trop jolie pour ce coin perdu de la vallée du Nil. Nofret qui bien vite se révèle être une garce, une vraie, qui s'associe évidemment avec l'autre langue de vipère qu'est Henet, pour faire se disputer tout le monde.. pour rien, juste pour tromper son ennui de fille de la ville échouée à la campagne avec un mari vieillissant.. et bien sur , elle va vite attirer sur elle la colère de tous, comme elle l'espère, afin d'obtenir d'Imhotep  tous les avantages possibles au détriment des autres, si méchants avec elle, la pauvrette.
Or lorsqu'Imhotep repart en voyage en la laissant à la maison, contre l'avis de sa mère Esa, qui pressent la catastrophe, les choses prennent un nouveau tour. Nofret est retrouvée morte au pied d'une falaise, il n'y a pas de témoins, mais la famille fait front: la falaise était dangereuse, elle a du être éblouie, c'est forcément un accident. ce qui est prouvé par A + b lorsque peu après Satipy tombe de la falaise, cette fois sous les yeux de tous... mais les choses n'en restent pas là, et le sort semble s'acharner sur la famille: accidents, tentatives d'empoisonnement, noyade..trop pour qu'on puisse parler de coïncidence. Quelqu'un est dans le coup...Renisenb va devoir mener l'enquête, avec l'aide de Hori et de grand-mère Esa.

La préface de ce tome parlait de ce qui fait la différence entre Agatha Christie et d'autre auteurs de romans policiers: son aptitude à tracer une galerie de personnage, des portraits fouillés et psychologiquement juste. Et je confirme, ça ressort particulièrement dans ce huis-clos en plein air, sous la lumière de Ra.  Définitivement j'aime beaucoup ses hors série, bien que moins connu que d'autres, celui là est à mon humble avis du niveau des Dix Petits nègres. Oui, un très bon tome!

pas sure qu'il entre dans le challenge " british mysteries", mais en tout cas:

Me and the devil blues t.1 - akira Hiramoto

Bon alors,  et avant que quiconque râle, oui, ce billet n'est pas nouveau.. en fait, pas exactement, je l'ai un peu remanié, mais je l'avais déjà publié il y a quelques années sur feu le site " peppermint blues". A l'époque, le webmaster  et président de l'assos',m'avait demandé l'exclusivité, j'avais accepté. Seulement voilà, le site est mort depuis longtemps, l'assos' Peppermint est en déshérance depuis que le président a décidé de passer à autre chose, j'estime donc que le temps a suffisamment passé pour que je récupère mon article. donc non, si vous aviez déjà lu tout ça sur Peppermint blues, je n'ai pas repris à mon compte un article venu de ce site, j'en étais déjà l'auteur. Dans la version originale destinée à un site de blues, mais pas forcément lu par des fans de mangas, j'avais fait une intro façon " le manga pour les nuls"..
 Evidemment ici, ça n'a pas lieu d'être, vu que j'aurais plutôt des lecteurs chevronnés que des amateurs de blues!
oui, un manga sur le blues.. comme il y en a sur a peu près tout ce qu'on peut imaginer...


janvier: un seinen sur la musique

Donc «  Me  and the Devil Blues ».. Le titre vous parle peut-être. C’est l’histoire d’un type pas vraiment doué pour le travail de la terre, pas vraiment doué pour la vie de famille, pas vraiment doué en musique non plus mais qui ne rêve que de ça. Un brave gars qui croit au vaudou, au mauvais œil, et qui suite à une plaisanterie d’ivrogne dans un bar ira se promener sur un carrefour désert espérant rencontrer celui qui exaucera son souhait de devenir un vrai bon musicien. Un type surnommé RJ. Robert Johnson. Juste la première " star du blues", dont on prétendit qu'il avait passé un contrat avec le diable, pour jouer avec une telle perfection

La où le titre réussit un bon coup, c’est qu’il ne prend pas de parti. Ce n’est pas une biographie, le héros et son parcours sont plutôt le prétexte à un « road movie en BD ». D’ailleurs la narration et les cadrages sont très cinématographiques, évoquant énormément les frères  Coen .L’ambiance est proche de celle de O Brother, la narration rappelle celle, pas évidente a priori de No Country for Old Men. Le duel de Guitare entre RJ et Son House du premier volume est proche du duel de western, la violence du shérif envers ses adjoints dans le deuxième volume évoque aussi un  film de gangsters des années 40. S’adressant a des gens pas forcément calés en blues, la BD convoque donc l’autre art visuel qu’est le cinéma.
Ce n’est pas non plus une histoire fantastique, qui poserait pour acquise une intervention démoniaque. De manière plus maline, l’auteur ne reste sur le fil : au lecteur de l’interpréter à sa façon : pacte avec le diable ou cas de schizophrénie, d’hallucinations collectives…

son house,dont il est aussi question.. avec un guitare a résonateur , comme j'adore!

On est donc à mi-chemin entre la biographie (non du bluesman au parcours finalement mal connu Robert Johnson, mais du mythe Robert Johnson) et le Mythe tout court ( celui de Faust en l’occurrence)
Et de fait RJ va quand même rencontrer le démon :dans le premier tome,  sous la forme d’un autre personnage ayant réellement existé.. leur rencontre potentielle aurait donc pu avoir lieu.. ou peut être pas !

L’autre point à souligner, c’est que, contrairement à ce qui manquait singulièrement dans « Meteor slim », une Bd que je chroniquerai ici une de ces jours, le contexte n’est pas oublié.. celui de la pauvreté, du labeur aux champs, mais aussi et surtout, la ségrégation raciale et la peur qui en découle, la violence au quotidien dans un pays ou tout un chacun à la gâchette facile et la prohibition.

Lorsque j'avais chroniqué pur la première fois cette série, 2 tomes étaient parus en France, et 4 au Japon. Malheureusement.. elle en est restée à 4 tomes, car la série a été stoppée dans son pays d'origine, faute de parler au plus grand nombre. Dommage, car c'était un seinen très prometteur, sur un sujet qui me tenait à coeur, et il n'y a pas pour le moment de nouvelles à son sujet Sera-t-il repris un jour, aucune idée... c'est d'ailleurs frustrant de parler d'un manga dont on sait qu'il y a peu de chance de voir un jour l'intégralité. Mais il a tout à fait sa place dans le challenge " des notes et des mots": Car Sweet home Chicago ( le standard ultime de blues, qui clôt presque tous les concerts) I'll dust my broom, kind hearted woman, terraplane blues, et me and the devil blues qui donne son titre au manga, tous devenus des tubes mille fois repris, c'est lui!
du blues, du bon vieux blues du delta!

Il n'y a pas d'enregistrement vidéo de Robert Johnson, mort trop jeune, mais je ne résiste pas à partager le standard de son house, " death letter blues" .. punaise j'adore, je suis sur un petit nuage, là.. et en plus vous pourrez entendre le son si spécial de la guitare a résonateur). Y'a pas, j'en reviens toujours au Delta blues..



Les  + :  Un graphisme assez somptueux, utilisant des techniques de dessin variées, des couvertures et des pages de chapitres splendides, des cadrages très recherchés..
Les - :  une narration un peu confuse, des flashbacks, c’est une lecture qui demande pas mal d’attention, de revenir en arrière.


 

quelques jeux game and watch ( retrogaming)

Et pour le coup, là, on est vraiment dans le rétrogaming à 100%. Plus rétro que ça, ben, y'a le pong sur Atari 2600...

Mais surtout il s'agit de mes premiers jeux vidéos. Voyageons dans le temps. Vers 86, par là. J'ai 9 ans et je suis en primaire. C'est la dernière semaine d'école avant les grandes vacances, il n'y a plus de programme a suivre et on passe le plus clair de notre temps à jouer dans la cour. Mes meilleurs souvenirs scolaires!

Et ce qui fait fureur, ces années là, ce sont ces petites consoles, les game and watch de Nintendo. On m'en a prêté  ( octopus et Popeye si je me souviens bien) et évidemment, j'ai un peu tanné mes parents pour en avoir. ce n'était pas donné à l'époque ( et pourtant c'était donné en comparaison des prix phénoménaux qu'ils atteignent maintenant d'occase!). Et entre noël et mon anniversaire, crac, j'en ai eu non pas une mais 3. Et pas des simples, non, des double écrans!

 Normalement ils sont dans un carton quelque part chez mon père, j'espère que je vais les retrouver et qu'ils marchent encore. Même pas pour les revendre, mais pour y rejouer un peu.
Voilà les 3 que j'avais

-Mario Bros (1983) Vous connaissez Mario , ben là, c'est pas encore tout à fait ça: pas de princesse à sauver, pas de champignon ou de bloc"?".  Mario et Luigi n'ont même pas encore choisi leur orientation, puisqu'il n'ont pas encore opté pour le BTS plomberie. Non, ils travaillent dans une usine d'emballage et doivent remplir des cartons de bouteille sans les casser. C'est le but. Et évidemment, la vitesse accélère jusqu'à l'inévitable game over. Je n'aimais pas trop celui là, trop répétitif, pas de fin. L'originalité c'était le format carré qui se tenait comme un livre en fait
L'usine la plus WTF du monde: il faut se passer des cartons d'un bout à l'autre en grimpant sur des échelles, pour charger un camion qui stationne à l'étage. une chute de 10 cms casse un carton vide, mais lancer un carton de bouteilles du haut d'une échelle jusqu'au fond d'une remorque, c'est bon!


- Donkey Kong II ( oui il y a eu un I, avec un seul écran). 1983 aussi, mais comme Mario, ils ont mis quelques années à arriver en France

 Un petit singe doit aller délivrer son père enfermé dans une cage en récupérant 4 clefs. Et en évitant les pièges à loup ( ou les crocodiles, je n'ai jamais su!), les étincelles, et les corbeaux. J'aimais bien celui là, car il avait une fin, pas toujours facile a atteindre car évidemment les ennemis se multiplient et accélèrent, mais voilà, on pouvait arriver au bout et libérer Kong!
oui cette forêt contient des pièges ou crocodiles dans les arbres, des fils électriques et des corbeaux assassins

-Zelda ( 1989) un des derniers de la série Game and watch qui a disparu en 91.

 Et clairement mon préféré, avec une bonne utilisation des deux écrans. Toute la première partie se passe en bas: Link doit buter un goblin en évitant de se faire poignarder par les squelettes qui se promènent en bas de l'écran, et de se prendre une flèche dans le dos lancée par un fantôme. Une fois ce miniboss battu, il accède à la salle suivante (même topo, le parcours apparait sur une carte à l'écran du dessus, de même que les potions de vie  et les tomahawks disponibles). Pourquoi des tomahaks? Parce qu'il va falloir ensuite affronter à coup de tomahawk le boss de fin de niveau, un dragon qui crache du feu et pique avec sa queue. Et c'est beaucoup plus efficace en lui lançant des haches rouillées qu'avec une mini épée.
Etape un: ratatiner le goblin. Là ça va encore, il n'y a pas de fantôme et un seul squelette, mais plus on avance plus c'est complexes: 4 squelettes qui piquent en décalé, et un fantôme qui lance des flèches en traitre.

Gestion d'items, map, yep, c'est déjà plus du même niveau que Mario et en seulement 6 ans. Une fois le dragon battu, il donne un morceau de la triforce à reconstituer, pour libérer Zelda prisonnière en haut de l'écran.
oui pas facile à voir, mais la c'est la seconde partie du jeu avec le dragon, la triforce et Zelda enfermée en haut
mm du coup, j'ai tellement agrandi, que l'image sort du cadre, c'est ballot!

Alors évidemment, avec le recul, on ne pouvait pas faire grand chose avec, chaque console avait un seul jeu non changeable, et plutôt répétitif, et pas de mémoire pour le sauvegarder. On pouvait seulement mettre en pause un petit moment et reprendre plus tard

Mais voilà, mes premiers jeux vidéos (enfin pas tout à fait, je le disais plus haut, mon tout premier jeu, c'est l'inoxydable pong), j'y rejouerais volontiers, même à Mario, sisi!

Et au passage, j'ai acheté une DS lite, pour la SEULE raison qu'elle reprend le design Game and watch ( ils sont malins chez Nintendo), mais à un game and watch dont on peut changer et sauvegarder les jeux, joie et bonheur. Maintenant, je sais qu'au Japon, il est sorti des modules G&W pour DS, mais évidemment, pas disponibles chez nous!
Alors, on se débrouille avec des émulateurs, hein!
quelques jeux ici, à télécharger

et une collection assez impressionnante en Ligne (il y a Zelda, mais pas donkey kong II :( ) Mais je vais aussi pouvoir rejouer à Octopus! bon, pour s'en servir, il faut se souvenir de comment faire marcher un G&W, mais ça n'est pas très compliqué...