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mercredi 31 octobre 2018

Histoires de Cimetières - Boris Akounine

Hooo la jolie découverte, faite totalement par hasard en hantant les rayons de ma nouvelle bibliothèque!

Akounine faisait partie des auteurs " à découvrir", pour ses romans policiers, mais ce sera au final par un recueil de nouvelles que je fais connaissance avec lui ( cochant au passage un nouvel auteur de LA liste).



Et il s'avère que le monsieur partage avec mes camarades du challenge Halloween et mo-m^me, un certain goût pour la promenade taphophile. C'est ce qu'il met en avant ici, en collaboration avec "Grigori Tchkhartichvili" ( un nom plus simple à écrire en cyrillique!). Mais qui est Grigori T?

Lui-même! Boris Akounine étant son nom de romancier, il a donc coécrit cet ouvrage .. avec lui-même, se partageant équitablement le travail.
A Grigori, le collecteur d'informations, la tâche de présenter les cimetières avec quelques photos, la manière dont il les as découverts, ce qu'on peut y trouver, bref la partie " tourisme", à Boris, le romancier, celle d'écrire suite à chaque visite une nouvelle mettant en scène un ou des pensionnaires du lieu.

C'est peu dire que j'adore ce principe de dédoublement qui en dit pas mal sur la personnalité farfelue du gars ( mais doit aussi être pour lui une manière de se distancier de son alias littéraire)
Et donc Boris-Grigori nous emmène visiter le cimetière Donskoï à Moscou, Highgate à Londres le père Lachaise, le cimetière étranger de Yokohama, le cimetière Green-wood de New-York et celui du mont des Oliviers de Jérusalem. Chacun étant lié à un aspect de la mort: la mort soudaine, la mortsans effroi, la mort optimiste...

A Moscou, il s'intéresse de près à la tombe devenue illisible de Daria Nikolaïvna Saltykova ( à ne pas confondre avec sa quasi homonyme Daria Petrovna Saltykova, cette fois, l'emploi du patronyme est très justifié, Daria Petrovna n'ayant pas commis de crimes )  dite "Saltytchikha" ( avec le suffixe péjoratif " tchikha", qui fait de suite comprendre que c'est une femme, et surtout quelqu'un d'infréquentable, détestable et détesté.
Noble et surtout riche, elle a existé, est s'est tristement illustrée à l'époque de Catherine II en faisant arbitrairement exécuter une bonne centaine de paysans, et surtout de paysannes qui avaient le tort d'être plus jolies que Daria .Et même si à l'époque, le servage n'était pas aboli, et tuer un paysan était simplement passible d'une amende, l'ampleur des exactions de Daria lui a valu un procès retentissant, la déchéance de ses titres de noblesse, et la prison à vie, où elle mourir après 33 ans de réclusion. Catherine ne rigolait pas, mais bon en même temps, la prison à vie n'est pas une punition démesurée pour plus de 130 crimes, et Daria  a eu la " chance" si on peut dire d'échapper à la peine de mort qui avait été abolie quelques années avant que ses crimes ne soient révélés.

Daria va être l'involontaire anti-héroïne fantomatique de la nouvelle dédiée au cimetière Donskoï:
Années 2000, Nikolaï Tchoukhtchev est policier et étudiant à l'académie judiciaire pour devenir gradé. Pas par ambition sociale d'un poste à prestige mais parce qu'il lui donne accès à des lieux sécurisés et des documents confidentiels, afin de satisfaire sa vraie passion: Nikolaï est chercheur de trésors. Donc lorsqu'il voit par hasard , des ouvriers sur un chantier en train de creuser un trou, au pied d'une église, il repère vite ce qui semble être une vieille porte ensevelie. Ni une ni deux, il revient nuitamment explorer le souterrain, car qui dit porte cachée, dit mystère et peut-être trésor.
Il n'y trouve qu'une pièce où avaient lieu des exécutions par la tchéka, historiquement intéressant, mais sans objet pour un chercheur de trésors.Nikolaï a un tic, lorsqu'il réfléchit, il se passe le doigt sur les dents, et ce tic est justement un geste magique qui permet d'invoquer le fantôme de Daria Nikolaïevna. Passée la première surprise et la première frousse, de voir une vieille dame devant lui au fond d'un souterrain muré, Nikolaï mène son enquête avec les élément qu'il a pu apprendre: le fantôme l'a confondu avec son quasi homonyme Nikolaï Tioutchev, son ancien amant , qui l'a trahie. Et surtout, les minutes du procès révèlent que Daria n'a jamais avoué où elle avait caché ses richesses, qui dorment donc quelque part à Moscou depuis deux siècles.
Nikolaï décide donc d'endosser le rôle de son illustre prédécesseur,  de "se" faire pardonner la trahison et de pousser Daria à lui dire où est le magot.
Tiens ça me rappelle quelque chose...la nouvelle la plus célèbre de Pouchkine, où un militaire essaye de soutirer aux fantôme d'une vieille comtesse des informations pouvant faire sa richesse ;)

A Londres, après avoir pointé l'ironie du fait que les visiteurs payent l'entrée du cimetière de Highgate pour voir en particulier la tombe de Karl Marx, pourfendeur illustre du capitalisme, et évoqué la rousse Elizabeth Siddal, que son mari Dante Rossetti, peintre et apprenti poète avait fait enterrer avec un recueil de poèmes inédits à sa mémoire, avant de se raviser et de faire exhumer Elizabeth pour récupérer et faire publier l'ouvrage, c'est bien entendu  l'histoire du vampire de Highgate qui retient l'attention de l'auteur à double casquette.
Je ne vous dirais pas qui est le vampire surnommé " le maure", mais en tout cas, il sélectionne ses victimes sur des critères intellectuels: morte quelqu'un de mal sélectionné et c'est le risque de se retrouver contaminé par ses idées.

3° étape, le père Lachaise. Je ne vous présenterai  pas le cimetière qu'on connaît bien en France, passons donc à l'histoire qui lui est adjointe: Pavel " Pacha" est un intellectuel moscovite, féru de littérature. Mais comme ça ne payait pas bien, voire pas du tout,il a décidé d'utiliser ses connaissances en histoire littéraire et son goût pour les archives de manière plus lucrative: le pillage de tombes de gens célèbres, lorsqu'il découvre que telle ou telle célébrité a été enterrée avec un trésor, un  bijou ou que ce soit qui puisse être revendu comme relique à des fans.
Jamais des choses de notoriété trop publique, plutôt du genre confidentielles, que personne ne connaît et dont il sera difficile de trouver un témoignage écrit après le passage de Pacha . Et avec son complice "La Taupe"ancien fossoyeur, le business roule bien, Pacha déniche les informations, a Taupe s'occupe de la logistique, et le client repart avec sa commande.
Or cette fois,c'est un très gros coup qu'il veulent monter, dérobant une bague précieuse à l'une des célébrités du père Lachaise.
Mais voler un bijou à un mort n'est pas une très bonne idée, le cadavre ne pourra pas protester, mais le fantôme peut vouloir récupérer son talisman...Et la chute de cette histoire est particulièrement cruelle ET savoureuse.

Plus exotique, la 4° visite est celle du cimetière pour étrangers de Yokohama. Cimetière curieux qui a pour particularité d'être la dernière demeure d'étrangers qui sont morts par accident au Japon.Par accident, ou,au début du XX° siècle, par meurtre.simplement parce que les gaikukojin ( étrangers) étaient mal vus par les nationalistes japonais.
Et c'est pour moi l'occasion de faire connaissance avec Eraste Petrovitch Fandorine, personnage récurrent d'Akounine, que je découvre pour la première fois, mais dont je vais suivre sérieusement les enquêtes.Et donc l'action se passe àYokohama, à la fin du XIX° siècle, ou au début du XX°, et Le diplomate Fandorine, en mission au Japon, assiste aux funérailles dun de ses compatriotes naturalisé japonais qui avait décidé de devenir moine bouddhiste.
Histoire de rajouter des bizarreries, celui qui se faisait appeler Meitan est mort dans des circonstances étranges, qui semblent impliquer un yôkai " shigumo", capable de prendre une forme humaine et une autre d'araignée pour vous sucer le sang.
C'est en tout cas ce que prétend l'effrayante Emi Terada qui vit au temple.
Effrayante car sa tête et son corps ne vont pas ensemble. Sa tête est celle d'une femme adulte, sa taille celle d'une petite fille de 4 ans. Un nanisme qu'elle met  sur le compte d'une attaque de Shigumo quand elle était enfant et qui a stoppé sa croissance.
Mais Fandorine est un émule d'Hercule Poirot, et bien peu enclins à croire aux fantômes, pour lui,un coupable bien vivant est à l'oeuvre , utilisant le folklore pour brouiller les pistes, et il se fait fort de le retrouver.

5° visite, le cimetière de Green wodd, à New York, qui bien que contemporain et encore utilisé, compte quelques carrés anciens, et était au XIX° siècle un lieu de promenade et de pique-nique.
Et outre des industriels aux noms mondialement connu ( Colgate est le nom de quelqu'un avant d'être une marque), il y a quelques histoires cocasses à raconter à son sujet, et, en particulier, s'y trouve la tombe de la femme fatale la plus célèbre de son époque, Lola Montes, pas du tout espagnole,mais née Eliza Gilbert quelque part en Irlande.

C'est Lola-Eliza qui sera l'élément fantastique de cette nouvelle: un riche avocat d'origine russe, qui a tout prévu dans sa vie, planifié dans les moindres détails, décide qu'il est temps de son vivant, d 'acquérir une concession à Greenwood, histoire de planifier aussi son éternité ( l'homme le plus ennuyeux du monde de mon humble point de vue). Et tout se passe effectivement selon ses plans, jusqu'au moment où un grain de sable va tout faire dérailler: alors qu'il vient choisir sa concession au cimetière, il rencontre une élégante dame, en visite sur les tombes. Et elle semble avoir beaucoup de monde à voir à Greenwood, tous morts dans ces circonstances violentes.
Car évidemment, c'est ELLE, et personne d'autre. Mais ça, l'ennuyeux Micha ne s'en rend pas compte. ELLE a pris l'apparence de la tapageuse séductrice du XIX°siècle, mais Micha ne sait pas non plus qui est cette dame qui passe son temps au cimetière. Lorsqu'elle lui propose , en échange d'un service rendu, de lui faire une prédiction,il ne voit qu'une voyante, peut être un peu dérangée. Mais dans une vie aussi réglée,un peu de mystère ne fait pas de mal...croit-il.

Etdernière visite, le cimetière du Mont des Oliviers, le plus ancien, le plus historique, mais  pas le plus passionnant, avec son allure de salle d'attente du jugement dernier ( c'est comme ça qu' Akounine le voit). Un endroit où reposent des gens persuadés d'être aux premières place pour cet événement, une morttranquille, paisible et sans peur.
C'est donc l'idée qui sera développée dans la dernière nouvelle, bien titrée "Happy end". Lorsque l'humanité aura résolu les problèmes de la mort soudaine par maladie, accident etc..; de la vieillesse, grâce au transhumanisme, la mort et sa date ne sera alors plus qu'une question de choix personnel. C'est l'idée qui s'impose au "Très Vieil Ecrivain", pour qui, après plus de 130 ans de vie, donc une bonne centaine avec sa femme, l'existence se déroule longuement, morne, ennuyeuse. Il a déjà tout fait, tout vu, les événements n'en sont plus car tout lui est déjà arrivé plus de 10fois, et son existence semble vouée à se prolonger encore, sans que rien ne l'amuse, ni ne l'étonne plus...il est donc temps de penser à la terminer tranquillement.

Ho que j'ai adoré ce recueil, joliment orné de gravures " à l'ancienne", mais parfaitement adaptées à chaque nouvelle, ouvre d'une dame nommée Tatiana Nikitina.
Très jolie découverte, je regrette juste qu'elle soit si courte ( pourtant plus de 230 pages),  mais c'est une superbe mise en bouche pour découvrir l'auteur, je n'en ai pas fini avec lui, j'aime beaucoup son sens de l'humour absurde.
Je conseille donc haut et fort!




mardi 30 octobre 2018

Ca s’est passé près de chez moi ( cuisine halloweenesque)

Ca s’est passé près de chez moi

Ou, je pourrais aussi dire: « double assassinat végétal dans la rue Morgue cuisine »

En ce premier jour des « « «  vacances » » »  universitaires (oui 3 paires de guillemets, ça les mérite), comprendre  : une semaine de repos consacrée en fait aux rattrapages des heures que les profs ont séchées pendant les 6 premières semaines, sachant qu’il n’y a pas encore une seule semaine complète de cours. Entre celui qui annule parce que c’est la grève et qu’il ne peut pas venir, les malades, ceux qui ne peuvent pas venir pour X raisons et celui nouvellement engagé mais dont le contrat ne commençait que le 1° octobre et a donc 2 semaines de retard, ben, la « semaine de vacances » va durer en pratique du 1° au 4 novembre, avec 12 heures de cours - ahem, seulement - sur 23. Merci le 1° novembre d’exister, ils ne peuvent pas y toucher.
Mais ça n’empêche pas leurs collègues de préparer des examens blancs ou pas, à bûcher pendant les «  vacances », des rédactions et du travail personnel à télécharger sur le net, puisqu’on aura « le temps  de réviser».
C’est de l’humour belge, c’est ça ?

En cette fausse semaine de vacances universitaires, donc, je vais quand même manger un peu plus souvent chez moi, ce qui veut dire que j’ai enfin l’occasion de cuisiner vraiment. Et pour fêter dignement cette liberté conditionnelle en même temps qu’Halloween, et comme j’étais en manque de végétal – mon régime depuis un mois tournait beaucoup autour de pâtes, sandwiches, pâtes, sandwiches, pâtes, hooo… une salade de patates, c’est le Pérou - je vous propose un double meurtre, dans ma cuisine, histoire de montrer qu’avec du matériel super rudimentaire (la majeure partie de mes affaires est restée en France, je n’ai amené que le minimum vital ET les épices. Qui font aussi partie du minimum vital) on peut arriver à faire quelque chose pour peu qu’on ait un peu de temps.

Et comme je suis un monstre, j’ai documenté ça de manière détaillée, en immortalisant mes forfaits, comme une psychopathe.
Voici deux histoires sans paroles (parce que l’horreur des images se suffit à elle-même ! Et surtout, qu’il n’y a pas de doses à respecter)

torture et démembrement de cucurbitacée à la sauce orientale.
Victime : une courge. Ici une butternut, ça se conserve mieux, mais c’est faisable avec n’importe quelle autre, je pense.
Complices : du ras-el-hanout, de l’ail, de l’oignon, de l’huile d’olive, du sel, du poivre et un peu d’eau.
Armes du crime : couteau solide, mandoline multi-usages, épluche légumes, et de quoi faire cuire la victime…
et optionnel, du fromage si vous aimez ça : histoire de rendre la chose encore plus filante et arachnéenne, j’ai choisi du frometeau à raclette.









Enucléation d’un avocat marron :
Victime : un demi-avocat moche dont on ne sait pas quoi faire.
Complices : du jus de citron, n’importe quoi qui contient du piment, de l’ail, éventuellement du cumin en poudre, mais ça marche aussi avec des graines, du sel et du poivre.
Armes du crime : un couteau, de quoi râper l’ail, un bol et de quoi écraser le tout impitoyablement.

Horrible, non?






dimanche 28 octobre 2018

Petit manuel pour jeter des (gentils) sorts - Anonyme

halloween approche, on délaisse momentanément les fantômes


Un livre sans nom d’auteur ( il est bien indiqué à l’intérieur «  Silja », mais je ne sais pas s’il s’agit du pseudonyme, ou du nom de sorcière de l’autrice, ou de la collection/de l’édition originale apparemment d’un livre anglais ou américain), que m'avait offert une copine qui se reconnaîtra , qui nous propose donc de devenir sorcière. Oui carrément. Et qui plus est sorcière wiccane. 

Mais rassurez vous, on va apprendre à jeter de « gentil sorts », donc plus proche de Ma sorcière bien aimée que de Circé, mais je vous avoue que je ne serais pas contre un bon sort de nettoyage/ vaisselle qui se fait seule. Ou qu’avoir la valise de Merlin (version Disney) m’aurait beaucoup aidée pour mon déménagement.

Mais donc voilà, le propos est plus axé sur comment mettre un peu de magie dans sa vie quotidienne pour se la simplifier. Un peu magie et surtout beaucoup de sens pratique et de recettes de grand-mères, rien qui défie les lois de la physique.

Car se simplifier la vie passe souvent par quelques conseils tous bêtes, de prendre du recul quand les choses vont mal, de chercher pourquoi elles vont mal et comment y remédier.
Il sera donc surtout question de bon sens et de relaxation, de tisanes anti-rhumes et d’auto-suggestion. Car qui que soit l’autrice (la seule chose dont je suis sure, c’est que c’est une femme), elle rappelle régulièrement que la magie ne fait pas tout, ça n’est qu’un coup de pouce, et que la conviction, la volonté, et les relations humaines sont primordiales. 

Evidemment, il y a des sorts pour «  se faire des amis » par exemple, mais à quoi bon s’en remettre à la magie, avec potions et incantations, quand il suffit d’être de bonne humeur, avenant(e), souriant(e)… pour s’en faire assez facilement. Mais si quelqu’un manque de confiance en soi, lui dire  « essaye de porter des sous-vêtements jaunes, ça attire la chance et l’amitié, même si personne ne le voit », en effet, l’autosuggestion peut marcher, l’inquièt(e) chronique sera plus détendu et par contrecoup, plus à même de sympathiser avec des gens. Méthode Coué!
.
J’ai donc découvert que j’étais déjà une sorcière même sans autel décorés de plantes, sans bougies de couleurs précises, vu que ce genre de minis rituels, je le fais déjà : choisir avec soins vêtements et bijoux pour un entretien d’embauche, visualiser mon paradis privé ou invoquer des images de mes vacances passées en cas de crise d’énervement, manipuler herbes et épices pour me mettre de bonne humeur et me détendre ( ça s’appelle «  cuisiner » dans le langage quotidien), pratiquer l’autosuggestion « ça va bien se passer, je peux le faire , je peux TOUT faire – excepté raccrocher les rideaux à 3 mètres de haut sans échelle. Sauf si j’empile la petite table basse sur la grande table basse et que je monte dessus, ça fait comme un escalier et ouiiiiiiii, ça marche » ( sinon je ne serais pas partie pour un an, à 1000 kilomètres de ma ville natale, et, comme par hasard, je m’y suis fait en un mois des camarades… qui ont l’âge d’être mes enfants).

Donc voilà, des petits trucs et astuces, agrémentés de quelques recettes inoffensives. De ce qu’on fait déjà spontanément : prendre un bain ou une douche pour évacuer le stress ( de mon côté, ça fait des années que je me lave les cheveux quand j’ai mal au crâne ou que je n’arrive pas à éclaircir mes idées. Et bingo, en général, ça améliore le mal de tête suffisamment pour vaquer un peu à mes occupations, ou, effectivement, ça « lave » le stress)
Ou que je m’évade dans mon monde intérieur dès que j’ai l’occasion, dans les transports en commun, etc.. ce qui fait que depuis toujours on me catalogue comme «  dans les nuages » et en effet, je suis souvent très loin de là. Sur les plaines d’Abraham un jour d’automne à Québec. A côté d’un bouleau dans la brume de Carélie. En train de contempler le ciel étoilé de Guyane. Ou de regarder flotter des mini-icebergs dans le soleil couchant du Groenland. Le corps est là, mais le cerveau est à des centaines de kilomètres du bus bondé  le matin à 7h10.

Mais là encore « anonyme » précise qu’améliorer avec telle ou telle tisane un rhume qui passerait en 15 jours seul, ou soigner un bobo bénin avec telle essence de plante est une chose, mais qu’en cas de doute ou si c’est trop grave, surtout pour les questions de santé, il faut s’en remettre à la médecine plutôt que de tenter du bricolage. Prenons un cas extrême, si quelqu’un vous propose de soigner un cancer à la magie, c’est un charlatan. Mais si le patient décide à côté de son traitement de pratiquer la relaxation, de s’imaginer guéri, de « parler » aux esprits aux déesses de la santé … ben évidemment, son moral ne s’en portera que mieux et c’est important.

Mais sinon, rien de nouveau sous le soleil, et la confirmation que pendant des siècles, des gens qui ont été pourchassés pour sorcellerie n’étaient que les innocents herboristes du village, certainement plus utiles que dangereux pour la communauté.

Par contre, dommage pour moi il n’y a pas là dedans de sortilège pour réussir mes examens ou pour faire repousser les cheveux – j’en ai perdu beaucoup, mais vraiment beaucoup, en arrêtant la pilule, ce dont on ne parle jamais, et qui bien sûr n'est pas précisé dans la notice-donc je vais essayer le sortilège «  ça ira bien, ça va repousser, mais dans le doute, je prends du fer et des vitamines, comme le docteur a dit ».

Allez, puisque c’est ce que 9 personnes sur 10 voudront savoir : comment attirer l’amour ?

Bah, mettez des sous-vêtements roses, portez un parfum à base de cannelle et /ou de vanille prononcer une petite incantation d’autosuggestion et … croisez les doigts. Et recommencez jusqu’à ce que ça marche.

Et une fois que le monsieur (ou la dame, hein, chacune voit midi à sa porte) est déniché ? 

Lui faire manger des biscuits maisons, si possible à base de cannelle et de vanille, normalement à part d’être allergique à ça, ou d’être un parfait mufle, il ou elle devrait apprécier la gentille attention, et après, à toi de jouer ma grande !
Ceci dit pour qui n’aime pas le sucré ou les épices, une assiette de pâtes sauce napolitaine, ou une soupe de cornichons polonais à l’aneth, je suis sûre que ça peut marcher aussi, ça reste une gentille attention. Surtout si j’espère séduire un polonais dans le deuxième cas, mais le risque est qu’il soit déçu parce que ma soupe de cornichons est moins bonne que celle de sa mamie*

Car oui, j’ai sympathisé avec des gens de plusieurs nationalités récemment, et sans forcément avoir de vues sur eux, j’ai essayé d’imaginer ce que pourrait être une gentille attention, même d’un point de vue amical : m’intéresser à leur pays d’origine et sa cuisine, apprendre à dire ou à écrire «  bonne année » ou «  bon anniversaire » en ukrainien, essayer de rester en contact, donner un tuyau pour la prononciation du français, ou juste prendre des nouvelles d’untel, une fois de temps en temps.
 
Finalement, c’est simple, la magie !

Et le leitmotiv de la sorcellerie wiccane est aussi le mien depuis toujours : «  tant que ça ne nuit à personne, que chacun fasse comme il veut ». Ouaaaais, je SUIS une sorcière. Et je m’invite à boire un thé à la rose en mangeant du chocolat, pour M’offrir une gentille attention .
Car oui, c’est aussi dans le bouquin, penser à faire plaisir aux autres c’est bien, mais penser à se faire plaisir pour rester un bonne amitié avec soi-même, c’est essentiel aussi.

*Vais quand même fignoler la recette de la soupe de cornichons**, et apprendre « bonne année » en ukrainien ET en polonais, dans le doute, et juste au cas où la conversation prendrait un tour plus personnel du genre «  tu viens quand tu veux me voir à Bruxelles/en France/fais de la place, je viens te voir! »
**en plus, malgré son nom peu inspirant, c’est super bon !




lundi 22 octobre 2018

visite du cimetière Novodievichi ( Moscou)

C'est lundi, c'est Taphologie.

Après les deux cimetières parisiens, on va.. plus loin. Direction Moscou. C'était en  aout/septembre 2015, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de publier les photos ici.

Le cimetière Novodievichi, c'est à peu près l'équivalent local du Père-Lachaise ou du cimetière Montparnasse: autant un lieu d'enterrement pour les habitants du coin, qu'un lieu de pèlerinage pour les fans de X ou Y, ou simplement de tourisme pour les curieux comme moi.
En effet, c'est l'endroit où sont enterrées nombre de vedettes russes et soviétiques, hommes et femmes célèbres, politiciens, héros de la guerre, quelques auteurs, des artistes etc... et aussi d'inconnus - ou au moins d'inconnus de moi, aux tombes étonnantes.

Mais c'est aussi un endroit tout à fait agréable, calme, frais et vert, en pleine capitale, donc j'y retournerais volontiers ( mais pas en groupe cette fois, pour en profiter au maximum, sans devoir presser le pas et sans entendre des gens maugréer que c'est sordide et qu'on a mal aux pieds, et "des églises, toujours des églises, et toujours orthodoxes et maintenant un cimetière, y'aurait mieux à voir! C'est sordide et gnagnagna" )

Le cimetière n'est utilisé que depuis 1849, donc il ne faut pas espérer y voir de tombeaux très anciens, mais c'est un survol assez complet de la vie culturelle locale des 200 dernières années. Beaucoup de gens présents ici ont d'ailleurs été enterrés ailleurs en premier lieu, parfois à des milliers de kilomètres quand ils sont morts à l'étranger, avant d'être rapatriés par la suite.

A tout seigneur, pardon, à tout président tout honneur.
Voilà, dès l'entrée la tombe très peu discrète de Boris Eltsine ( pour ceux qui étaient trop jeunes pour se souvenir du gaillard, président de 1991 à 1999, c'est le type pourtant peu commode, qui s'est fendu la poire en conférence de presse avec Bill Clinton. C'est sûr que ce ne sont pas les politiciens actuels qui nous feraient marrer avec eux, et non contre eux)

Andreï Gromyko. ancien ministre soviétique des affaires étrangères dans les années 70. Mais surtout, qui m'est resté en mémoire, par l'hilarité que son nom avait provoqué en cours d'histoire en terminale. Il nous en fallait peu, et imaginer le pays représenté par une énorme glace en pleine guerre froide nous avait suffit.

Mieux?.. ok, mieux.
Nikita '"la chaussure" Khrouchtchev ( son nom fait 6 lettres en russe, le double en transcription)
Premier ministre soviétique dans les années 60, et à l'origine de nombreuses réformes, le monde s'en souvient surtout pour une histoire de chaussure dont il se serait servi, dans le feu de l'action et de son discours, pour taper sur le bureau lors d'une intervention à l'ONU. L'a-t-il vraiment fait? ça n'a pas été filmé, lui disait que oui, sa famille prétend que non.. le débat reste ouvert!

Des militaires haut gradés, pas mal d'aviateurs et aviatrices aussi, aux tombes pour le moins impressionnantes, voire kitsch:







la statue n'est pas très flatteuse, mais c'est bien une dame, une aviatrice nommée Valentina Grizodoubova


Bon la politique et l'armée, c'est une chose, mais je préfère les arts...

Ludmila Zykina , une chanteuse populaire dans les années 50-60, que je ne connaissais pas, après écoute, ce n'est pas trop ma tasse de thé, je dois dire.

Galia Oulanova, danseuse

Igor Moisseev, chorégraphe.
Boris Brounov, metteur en scène et acteur de théâtre

Moins célèbre cependant de Constantin Stanislavski, inventeur de la méthode Stanislavski, qui enseigne aux acteurs à jouer vrai, juste, en s'appuyant sur l'intuition plus que sur l'imitation, à piocher dans ses expériences personnelles pour faire ressortir une émotion ou une intention... bref, inventeur du théâtre moderne qui s'éloigne de tout ce qui est codifié pour chercher la spontanéité


Youri Nikoulin, clown et acteur comique encore très apprécié en Russie, des années après sa mort. je trouve ce monument très joli, voire un des plus réussis du cimetière, simple et de bon goût. Même "mignon", si l'on peut dire ça d'un monument funéraire, avec le chien à l'avant.

Celle-là ne paye pas spécialement de mine, mais, on arrive vers les gens qui font partie de ma culture personnelle, et à qui si j'avais eu le temps, j'aurais peut être laissé une fleur ou deux..
Mstislav Rostropovich et Galina Vischnevskaya, respectivement violoncelliste et chanteuse classique.
Pour situer, Rostropovich c'est le musicien de niveau international qui a joué quelques mesures de Bach de manière impromptue le jour de la chute du mur de Berlin.
Et Galina Vichnevskaya est une des rares sopranos que j'appréciais vraiment.
Alexandre Scriabine, pianiste et compositeur assez original et peu connu du grand public, mais que j'apprécie particulièrement pour son inventivité.

Et ce monsieur tranquillement assis qui semble prendre l'air?

Rien que l'un des chanteurs les plus célèbres au monde, et même encore 80 ans après sa mort, dans sa catégorie: Fedor Chaliapine ( considéré comme basse de son vivant, mais d'après les enregistrements qui restent, qui ne font peut être pas honneur aux harmoniques graves, il serait plutôt considéré comme baryton-basse, mais certainement pas une basse pure. Pour comparaison, le même morceau chanté par une basse, la différence est audible)
Mais peu importe, il a fait connaître au monde entier le potentiel des voix graves, à une époque où tout le monde ne jurait que par les voix de ténors - et où disparaissaient les derniers castrats ( et heureusement que cette pratique barbare a disparu). 

Autre catégorie: Leonid Persianinov. Son nom n'est pas très connu du grand public, mais les enfants prématurés peuvent le remercier, puisqu'il a inventé la couveuse.

Youri Levitan, directeur de la radio soviétique


Et bien évidemment des écrivains, sur un blog à vocation littéraire, je ne peux pas passer sous silence les écrivains...
Surtout aussi éminents que Nikolaï Gogol,


Ou Anton Tchekhov,


Ou Mikhaïl Boulgakov... ( qui a un caillou au lieu de stèle, pour faire comme Gogol :D)


Et comme toujours, les cimetières étant "habités", de gens illustres, de gens qui ont été illustres mais sont à moitié tombés dans l'oubli, ou n'ont été connus que localement.. et d'autres tout à fait inconnus, on peut aussi trouver au détour d'une allée un détail pittoresque qui attire l'oeil sans que le locataire du dessous n'ait laissé de trace dans la mémoire collective, ou simplement une allée sympa...

un peintre dont je n'arrive absolument pas à décrypter le nom,la graphie utilisée est trop compliquée pour moi, peut être même un fac similé de sa signature en fait.
Vano Mouradeli, compositeur  géorgien totalement inconnu de moi.Et a priori, ce n'est pas trop mon truc non plus, ça sonne assez musique de film ...je ne vois pas comment dire à part " très ...soviétique"



Voilà la liste des gens plus ou moins célèbres qui y figurent, il n'y a vraiment pas de quoi complexer face aux cimetières parisiens!
Et comme j'en ai loupé beaucoup (Chostakovich, Maïakovski, Oistrakh, Prokofiev...), ou que certains n'ont rejoint les lieux que récemment (mais bien trop tôt quand même, comme le regretté Dmitri Khvorostovski, foutu cancer...)  il va falloir que j'y retourne en prenant mon temps.
Et oui, entre lui et Chaliapine, je crois que ma passion pour les voix graves me suivra jusqu'au tombeau. Au mien.
( allez, je vais quand même faire une exception pour Leonid Sobinov, un autre pensionnaire de Novodievitchi, parce que même si c'était un ténor, j'aime beaucoup son timbre qui passe très bien malgré les 108 ans d'âge de l'enregistrement)
Visité en août 2015
De toute façon, il FAUT que je retourne à Moscou, je n'ai pas vu le cimetière Vagankovo, où il y a la tombe de mon auteur fétiche (voir sujet du 3 octobre dernier,c'est quasiment un devoir moral que d'aller rendre visite au moins une fois dans ma vie à celui que je tente tant bien que mal de traduire), de Vladimir Vissostki et Boulat Okoudjava, deux auteurs compositeurs que j'aime beaucoup, eux aussi découverts grâce à la prof de russe du lycée. Mais plus généralement, on y trouve aussi le mémorial de la bataille de Borodino (campagne de Russie, Napoléon, Guerre et Paix, tout ça...).Ni le cimetière Donskoï dont parle Boris Akounin, dans un recueil que je vais chroniquer ici, d'ici.. très bientôt!