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samedi 6 octobre 2018

musique funèbre

Sujet musical aujourd'hui.. et il y a de quoi faire, entre les requiems et marches funèbres; moins connu: les tombeaux , les musiques pour funérailles, les" in memoriam"

Commençons par une missa pro defunctis ( autrement dit un requiem) de 1578, signé de Roland de Lassus. A garder en mémoire pour comparer avec les plus récents..

Musique pour les funérailles de la Reine Mary - 1695 ( et pour celles d'Henry Purcell lui même, qui en se doutait pas qu'elles resservirait pour lui-même moins d'un an plus tard. S'il n'était pas mort si dramatiquement jeune, il aurait probablement gagné de son vivant une renommée au moins égale à celle de Haendel ), pour percussions, cuivres, orgue et choeurs.
Probablement une de mes compositions funèbres favorites, c'est un bijou de raffinement et d'écriture dans les dissonances ( particulièrement sur "man that is born of a woman", superbement écrit ) sortez les mouchoirs, c'est encore plus triste qu'un requiem.

De fait lors des vraies funérailles historiques de la reine, un protocole devait être suivi avec des morceaux prédéfinis. Seule une partie de la composition de Purcell avait été jouée, et d'autres morceaux plus anciens y figuraient.
Analyse pédagogique de l'oeuvre

Tombeau "les regrets du sieur de Sainte Colombe"

et suite logique, Tombeau pour Monsieur de Sainte colombe ( 1701) Marin Marais. ce qui parlera à ceux qui on lu/ vu Tous les matins du Monde. Du reste un "tombeau" était une pièce dédiée à quelqu'un, qui n'était pas forcément ... mort.Mais c'est ici le cas, et Marais dédie sa pièce à son professeur mort l'année précédente

Et alors les requiems?
Il y en a à la pelle ( de fossoyeur évidemment). J'ai du mal à choisir, entre le plus connu, de Mozart, celui bien connu aussi de Verdi, De Saint Saens, de Fauré, de Haydn, de Berlioz, de Brahms, de Stravinsky, de Dvorak de Cherubini, de Campra, de Gounod, de Palestrina, de du Caurroy
Va pour celui de Jean Gilles ( 1705), je suis à peu près sure que personne ne connaît. et ça sonne très musique de cour du XVII siècle, loin d'être sinistre.

Il a été joué en particulier pour les funérailles de Jean-Philippe Rameau en 1764 et de Louis XV en 1774.

allez, un autre peu connu, du compositeur tchèque Jan Zelenka , et sensiblement de la même période, je n'ai pas trouvé la date exacte ( après 1711, date de la composition classée ZW1, et en sachant que c'est la n°45... sur 247, un vrai bourreau de travail, on pourrait être là dans les années 1715/1720). Déjà, on est plus dans ce qu'on attend d'un requiem...



Antienne funéraire de la reine Caroline (1737) GF Haendel
Décidément les reines anglaises avaient droit à des compositions de toute beauté pour ce genre d'occasion. On peut noter la forte ressemblance lors de la 1° entrée du choeur avec le lacrymosa du Requiem de Mozart.

extrait de la symphonie n°3 "Héroïque " de Beethoven ( 1807), dont le mouvement n°2 est une marche funèbre... très symphonique.


sonate N°2 pour piano ( 1839) de Chopin. Mais si, vous connaissez forcément, pas sous son titre entier, je vous l'accorde :)
mmmm quand même , John Williams a beaucoup pompé ( enfin, rendu hommage) sur les planètes de Holst pour la musique de Star Wars, mais on ne m'ôtera pas de l'idée que la marche impériale doit beaucoup à Chopin, sur ce coup là.

Mais personnellement je préfère celle beaucoup moins connue de son copain Liszt ( après 1867) 'Ttention Franz, tu va casser ton piano, là...

C'est moins une marche qu'une pièce "sur l'idée de la mort" En mémoire de Maximilien, qui n'aura pas un repos éternel vraiment reposant!



Symphonie n°3 "Kaddish" (1963 - révisée en 1977) Leonard Bernstein ( composition assez  démesurée pour orchestre symphonique, choeur d'enfants, choeur d'adultes, soprano solo et récitant)

Le Kaddish est une prière juive, qui bien qu'elle ne fasse pas directement référence aux morts dans la liturgie juive, est souvent surnommée "prière des endeuillés". Et bien que la symphonie de Bernstein ne soit pas directement une musique funéraire, elle mérite de figurer ici, car d'une part, elle évoque en pleine guerre froide la menace de l'anéantissement humain, on est en plein dans les procès de criminels de guerre, et Bernstein dédie son oeuvre à la mémoire de John F Kennedy assassiné en 1963.donc dans son idée, la mort est bien présente.



C'est très particulier, on aime ou on déteste. Elle n'a pas été bien accueillie aux USA à sa création parce que trop influencé par la musique populaire, le jazz et aussi trop peu " religieuse", en tout cas dans l'idée de beaucoup, jazz et thème religieux sont incompatibles. Les amateurs de gospel et de blues apprécieront, tiens...
De mon côté, parmi les contemporains, j'aime beaucoup Bernstein, un compositeur que je n'ai pas encore eu l'occasion de jouer, mais qui me paraît être assez complexe et un vrai défi.

Cantus in Memoriam Benjamin Britten ( 1977) Arvo Pärt,pour orchestre à cordes et cloches.
Composé en 1977à la mémoire donc de Benjamin Britten, avec une cloche qui évoque le glas. La construction est simplissime ( on est dans le minimalisme), mais le résultat est d'une grande richesse sonore: chaque pupitre d'instrument joue en boucle des gammes descendants, mais à des vitesses différentes, plus l'instrument est grave, plus il joue lentement, les contrebasse tiennent leurs notes très longtemps, les violoncelles un peu moins longtemps, les altos encore moins longtemps, et les violons 
1 jouent 2 fois plus vite que les violons deux. Ce qui finit par créer des dissonances très intéressante, avant que tout le monde ne se retrouve en harmonie.
C'est ultra simple comme écriture, mais l'effet est magnifique.

en voyez-vous d'autres que je n'aurais pas mentionnées?

Attention, on parle bien de musique à thématique macabre, pas seulement "triste". Encore que cette appréciation soit très variables, certains trouvent l'adagio de Barber triste, je le trouve.. barbant.et je connais des gens qui trouvent Liebestraum triste alors que je le trouve incroyablement relaxant. j'aimerais qu'on m'explique, ça s'appelle Rêve d'amour, c'est une base de valse, " charmant " est le seul adjectif qui me vient en tête.
En musique occidentale on a souvent l'habitude d'associer mode majeur = joyeux et mode mineur =triste.
Et rapide = joyeux, et lent = triste.
On fait comment pour un morceau majeur lent ( car oui " tristesse" est en majeur en grande partie malgré son titre!)  ou mineur rapide ( la danse macabre de Saint Saens est majoritairement en sol mineur)? Je ne trouve ni l'une ni l'autre tristes .De mon point de vue, le " caractère triste" dépend plutôt de l'emploi de retards et de dissonances, voir Les funérailles de la reine Mary, une fois de plus)



8 commentaires:

  1. et bin de sacre morceau que je ne connaissais pas didonc....quand meme macabre...c macabre...sacre frisson lala...;)

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    1. va falloir que je prévoie un second sujet, plus vaste cette fois pour les pièces inspirées par la mort sans être jouées pour les enterrements ( La danse macabre, la mort du cygne, ou en folk " conversation with death") ou qui évoquent le fantastique ( les trilles du diable, la damnation de Faust, Gisele ...)

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    2. et bin j'ai bien hate....cela va etre de la chouette ecoute...;)

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  2. Si je devais sélectionner, je prendrais La compagnie Créole. Mince ! tu ne l'as pas sélectionnée...
    Il y a plusieurs choix que j'aimerais pour mes adieux, dont une viole de Monsieur de Sainte-Colombe par Jordi Savall. Et chez nous en Corse, nous mettons toujours le Dio vi salvi Regina.
    Ton billet est super !
    Syl.

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    1. Je connais bien sûr dio vi salvi ( en venant d'Avignon, forcément, on a toujours un ou deux potes corses égarés sur le continent qui le chantent lorsqu'ils font une crise de nostalgie) et c'est vrai que les polyphonies corses sont superbes.

      Hé oui, Jordi Savall, c'est splendide...

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  3. Billet de spécialiste, à découvrir avec lenteur !

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  4. ouahou !! une bonne idée! et ça fait réviser :-)

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