Un roman policier et culinaire dans le Montpellier de 1555. voilà qui tombe à pic pour:
François, étudiant de médecine très peu motivé par ses études, et qui ne rêve que de reprendre la rôtisserie familiale, est envoyé bien malgré lui suivre les cours de Guillaume Rondelet à l'université de Montpellier. Hébergé chez Maître Catalan, un apothicaire de la ville d'ascendance juive, en échange de quelques menus travaux, il va découvrir un monde qu'il ne soupçonnait pas. La ville peuplée en grande partie de protestants et de juifs convertis au catholicisme est à deux doigts de la crise religieuse et politique, lorsqu'une série de morts suspectes dues à des empoisonnements se produisent. La crise dégénère vite en bataille rangée entre divers corps de métiers qui se renvoient la balle: les médecins, qui prescrivent mais ont perdu le droit de fabriquer les médicaments, les apothicaires, qui fabriquent sur ordonnance mais n'ont pas le droit de prescrire, et les épiciers, qui estiment que les apothicaires leur font de la concurrence déloyale en vendant dragées et épices...
Il n'en fallait pas plus au prévôt de la ville, qui voit des hérétiques partout, pour faire arrêter les apothicaires en général, et Catalan en particulier, parfait bouc émissaire en tant qu'ancien juif.
François le héros, flanqué de Felix étudiant protestant très à cheval sur les principes et la morale, sont donc envoyés par leur professeur Rondelet, entre Montpellier, Salon de Provence, Bologne et Ferrare sur la piste du poison.
Honnêtement l'intrigue policière n'a pas grand intérêt, elle est assez bâteau, le principe étant de faire voyager les héros à la rencontre de personnages hauts en couleur, de tavernes louches en banquets de palais. Ils vont donc avoir l'honneur de rencontrer plusieurs personnages réels, mais présenté sous un angle plutôt innattendu: Michel de Nostre Dame, plus connu sous le nom de Nostradamus, n'intervient pas du tout en tant qu'astrologue, mais que médecin érudit, et amateur de bonne chère, inventeur d'une fameuse recette de tarte ( fait tout à fait authentique, Nostradamus a véritablement écrit un livre de recettes, à la fois de cuisine et de cosmétiques... l'austère Nostradamus remonte subitement dans mon estime.
On y croise également, donc Guillaume Rondelet, professeur à l'université de Montpellier, anatomiste, et auteur d'une importante étude sur la faune aquatique de Méditérannée, le professeur Aldrovandi, botaniste et mondain, Gabriel Fallope anatomiste au caractère de cochon qui tous ont réellement existé.
Ainsi qu'Olivier de Serres, personnage bien connu de la région, dont il a fait la richesse en implantant le murier de Chine, nécessaire à l'élevage du ver à soie, et qui joue un rôle important, bien qu'il arrive très tard dans l'histoire.
L'intérêt réside donc plutôt dans le cadre historique dépeint - luttes intestines entre corps de métiers et tensions entre protestants et catholiques au sein d'une grande ville plutôt tolérante par tradition. Et par les références savoureuses à la cuisine de l'époque: le héros semble bien plus intéressé par les spécialités des lieux qu'il traverse que par son enquête en fait, et les péripéties sont surtout là pour amener banquets et recettes, à une époque ou les gens découvrent peu à peu les arts de la table et les bonnes manières qui vont avec, l'existence de la fourchette, et les nouveaux ingrédients venus de l'Amérique fraîchement découverte.
Très bonne idée d'autre part de l'auteur, qui conclue par un mémo sur l'histoire de la tomate, et un recueil de recettes de la Renaissance.
J'ose?
allez, j'ose, j'aurais au moins une lectrice à qui ça plaira:
La crème de pommes de Philippine Welser
pour 4:
1 kgs de reinettes
10 cl de vin blanc
1 oeuf
2 cuillères à soupe de sucre
1 cuillère à café de gingembre
5 filaments de safran
Eplucher et couper les pommes en quartier, les faire cuire dans le vin 10 minutes.
Les passer au mixeur.
Ajouter le sucre, l'oeuf le gingembre et le safran.
Remettre à épaissir à feu doux 5 minutes.
A tester prochainement!
en plus là, je fais fort, doublette: deux végétaux, deux pommes d'or
un végétal: la pomme d'or 2.. le retour |
Il me faut se livre ! Pas pour l'intrigue, mais pour les recettes à la fin ;)
RépondreSupprimerMerci beaucoup d'avoir pensé à moi !