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mardi 13 février 2024

On part à la Nouvelle-Orléans

Aujourd'hui, c'est Mardi-Gras, donc..profitons-en pour parler de la Nouvelle Orléans, puisque la fête et le Carnaval sont l'une des particularité de la ville, réputée par ailleurs une des plus métissée et tolérante des USA en plus d'avoir une riche tradition musicale (hé oui, capitale du jazz! Et.. on en reparlera demain, tiens)
S'il y a bien un endroit qui me tente aux USA, c'est celui-là ( bon, oui aussi, les endroits où j'ai des copains: Washington et Des Moines, en l'occurrence, et les autres villes musicales: Chicago, Minneapolis, Saint Louis, Memphis...)

Donc, puisque c'est le jour, on va parler du Carnaval, et de la musique, mais pas que...

Petit Rappel pas inutile ce l'endroit dont on parle: il y a la Louisiane géographique actuelle, l'Etat qui porte ce nom et dont la Nouvelle-Orléans est la plus grande ville, et Bâton-rouge la capitale. Et la Louisiane historique, celle vendue par Napoléon et dont la Louisiane, l'Etat n'est qu'une infime partie. Pour info le territoire vendu par Napo' couvrait la majeure partie du gigantesque bassin versant du Mississippi. Ca a son importance dans la toponymie, mais aussi parce qu'on trouve encore des "poches" francophones par ci par là, au Missouri par exemple

Oui c'est gigantesque. Et donc j'ai un copain américain qui après avoir habité Saint Louis dans le Missouri, est maintenant à Des Moines dans l'Iowa. C'est ce que j'entendais pas " des traces dans la toponymie"

Au sujet des traditions de mardi-gras, gâteaux, théâtre, parades...


Le gâteau des rois, qui ne se mange pas en janvier comme chez nous, mais pendant le carnaval. Un peu trop colorés et crémeux pour moi. Mais j'ai repéré de la galette frangipane sur une des tables. Et il y a la même tradition que chez nous: qui trouve la fève ( une petite poupée de plastique), offre le gâteau suivant. Attention, parce que si vous attendez un dessert, certains pâtissiers font un gâteau salé , farci à l'écrevisse (salé je veux bien, écrevisse, pas du tout)

Bon, mais en dehors du carnaval? Bon, comme dans tout endroit touristique, il y a des pièges à touristes à éviter :D Cette chaîne s'appelle Free tours by foot - New Orleans, je pense que je vais l'utiliser quand le temps sera venu de partir en voyage.
Plus généralement, ils ont toute une série de visites virtuelles pour préparer son voyage, voilà qui est intéressant.

Francophonie:
Envie d'entendre les francophones et les locuteurs du créole de Louisiane? Il y a Télé-Louisiane.
Ici un épisode où on entend à la fois le français et le créole. Le français ne me pose pas de problème, le créole est plus compliqué, mais pas insurmontable même sans sous-titres.
On sent l'influence québécoise " on est icitte", " asteure". Mais ça fait plaisir de se dire qu'on pourrait communiquer sans problèmes avec tous ces gens dans notre langue commune, avec comme seule difficulté les régionalismes.

Je vous recommande leurs " portraits Louisianais", qui reflètent bien la diversité culturelle et ethnique de la région, et ça c'est vraiment un sujet qui m'intéresse. Cédric par exemple évoque ses origines africaines, tchèques, françaises, espagnoles, amérindiennes, irlandaises... Bon, on va résumer, il est louisianais.
Une émission radio (20 minutes) qui parle des défenseurs du français en Louisiane: les Francophones de Louisiane ont eu le même vécu que les francophones québécois: interdit de parler leur langue natale, elle a périclité, mais connait maintenant un regain d'intérêt et une valorisation.
C'est intéressant de savoir qu'il y a des cafés qui proposent régulièrement des tables de conversations en français, ça peut être un moyen sympa de se faire des copains là-bas!
Le français des acadiens de Louisiane ( 30 minutes), on va examiner quelques particularités du français local du type:  " une bouchure" = une clôture. " tomber en faiblesse" = s'évanouir. Ah, et un café est un débit de boissons, en particulier de liqueur. En clair on y trouve à peu près tout sauf du café. A accompagner d'un bol de "tactac" (pop-corn). Et il y a "godamer", soit "  dire des gros mots mais en anglais" ( hé oui " god damn'!" ça me fait penser au Godferdom des belges, tiens) Ce qui me réjouit totalement. Et puis maintenant je saurais que l'envahissante grenouille-taureau, dont on a du mal à se débarrasser en France, s'appelle en acadien un " ouarouaron".

Histoire/ géographie/ Vie en Louisiane
Pourquoi Napoléon a -t-il vendu la Louisiane aux Etats-Unis ( 4 minutes) où on parle de la "grande" Louisiane, celle qui couvrait 22% de 'actuel territoire des USA. Et la réponse est: une histoire de gros sous, Napo avait besoin de thunes pour lever une armée et aller mettre la pâtée aux autres monarques d'Europe. Je ne vois pas comment le dire plus clairement.

Katrina 10 ans après (28 minutes, reportage de 2015): retour sur la catastrophe naturelle de l'ouragan et ses dégâts, ou on apprend que même les médias ont laissé libre court à leur imagination en fonction de la réputation festive et sauvage de la vie, allant jusqu'à fantasmer des récits de cannibalisme, et les illuminés y voyant une punition divine. Et comme par hasard, le traitement de l'information au sujet des pillages de magasins a été très orienté: dans les médias, un noir pille, un blanc récupère ce qu'il peut parce qu'il a faim. Ou selon l'obédience politique du journal, l'accusation tout aussi infondée que les riches ont volontairement coupé les digues pour noyer les pauvres. Ceci dit la gestion de l'évacuation par les autorités a réellement été très défaillante (sous la présidence de George W Bush, ceci explique probablement cela)
L'allée du cancer en Louisiane (20 minutes) dans une zone entre Bâton-Rouge et la Nouvelle Orléans se sont installées une grande quantité d'industrie lourde. Evidemment, il s'agit d'une zone pauvre, et principalement peuplée d'afro-américains modestes qui ont vu au fil des décennie la qualité de l'air et de l'eau se dégrader, leur état de santé général devenir désastreux, au oint que la zone est celle qui aux USA a le plus fort taux d'incidence du cancer ( et de maladies respiratoires). La population mène un bras de fer contre les autorités , contre les industriels, afin d'éviter l'installation de toujours plus d'usines dans cette région densément peuplée. Evidemment pour les industriels, les taux de cancers ne sont pas liés à l'industrie, mais le fait de la population qui fume, boit de l'alcool, mange mal, etc... Combat de David contre Goliath, dans un pays où la santé des citoyens passe au second plan face au business.
En Louisiane, le déplacement de population lié au changement climatique ( 3 minutes), car malheureusement, la région est fragile et encore plus fragilisée par les industries.

Bon tout n'est pas aussi sombre, hein, i y a également des choses plutôt drôles, tels les drive-in à daïquiri ( 3 minutes), la législation permettant d'une part de se déplacer dans les rues avec de l'alcool dans les mains et de prendre des boissons aux drive in, pour peut qu'elles soient glacées, servies dans un verre avec couvercle et munies d'une paille dans un étui en papier, certains en ont profité pour  s'autoriser à vendre de l'alcool comme ça.
Festival de cuisine cadienne, de l'alligator au dirty-rice (30 minutes), le jambalaya me tente, mais sans écrevisse (oui la fameuse écrevisse de Louisiane, qui envahit en Europe. Bon ben la solution louisianaise pour s'en débarrasser, c'est de la manger, toute l'année, parce qu'elle prolifère aussi là bas). Mais je ne mange pas de fruits de mer, crustacés etc.. donc sans moi. Je préfère encore tenter l'alligator grillé ou en nuggets, tiens. En tout cas je viens d'apprendre que la rose trémière est de la famille du gombo et que le bouton de rose trémière peut se cuisiner tout pareil.
Le dirty-rice ne passera pas, à cause du boeuf et des abats de poulet, le boudin local non plus (pas de sang, mais du foie de porc) donc c'est bon à savoir. Ca va être compliqué de trouver des plats végétariens, ou du moins sans abats, ni boeuf, ni fruits de mer. Et ce n'est pas le "festival des crevettes et du pétrole" qui va me convaincre de changer mes goûts, le rapprochement des deux est... étrange.

Villes-Mondes, la Nouvelle-Orléans (1h00) et seconde partie ( 1h00 aussi), une évocation de la ville de et ses particularités par les habitants. je note la phrase "la musique et la cuisine, c'est ça la Nouvelle -Orléans", "le Week-End ça commence le vendredi à midi, pourquoi s'embêter à aller travailler plus, on ne gagnera pas plus d'argent, autant profiter de la vie" Visiblement les gens préfèrent leur tranquillité et cultiver leurs particularités régionales, plutôt que suivre le mouvement général américain. "C'est un paradis pour l'odorat, ça sent la cuisine, les épices, le café, c'est une ville sensorielle, une ville avec une âme" :D Rhooooo, ça me donne encore plus envie d'y aller et de tester la cuisine cajun ( enfin, dans les limites précédemment évoquées)
"Ici on a beaucoup de talent, mais on est nonchalants et mal organisés"... Bon, je crois qu'il est temps de jumeler Avignon et la Nouvelle Orléans, on a tout pour s'entendre. Carnaval et Festival, ça va bien ensemble en plus.

De la musique ( du jazz , oui, mais pas que!)

-New-Orleans, berceau du jazz (28 minutes): Un musicologue évoque l'apparition du jazz dans cette région. C'est aussi l'occasion d'entendre Sidney Bechet parler un français parfait, avec quelques expression locales ( "il y en avait tout partout"!), et d'apprendre une information très intéressante. Avant les années 1890, la Louisiane avait une particularité juridique, celle de considérer les métis comme une catégorie de population à part, ni noire, ni blanche. Un décret publié dans ces années là a retiré l'existence de ce statut intermédiaire, décidant que bien évidemment, les métis doivent être considérés comme noirs, et donc chassés de certains quartiers de la ville, mis à part, etc... Mais le fait est que dans la région, il y avait donc dès le XIX° siècle suffisamment de métis (on ne va pas se leurrer, un bon paquet d'entre eux devaient être nés d'abus sexuels. Il n'empêche que j'ai quand même envie de penser que pour certains, c'est aussi que leurs parents n'en avaient absolument rien à cirer des conventions quand il s'agissait de choisir son conjoint), pour qu'ils aient un statut à part. Evidemment ce décret a été une catastrophe pour ces gens, assignés à une monochromie forcée, une non-reconnaissance de leur identité réelle, et bien sûr, une perte de leurs droits civils. Je maintiens mon point de vue du sujets de présentation, c'est a chacun individuellement de décider à quelle culture il se rattache.Et s'il ne veut pas se positionner et préfère tester au milieu, c'est tout aussi légitime.
Mais ce métissage a aussi une importance culturelle, puisque dès le début, les influences des différentes traditions se sont aussi croisées, faisant du jazz un melting-pot musical.

- Mardi-gras à la nouvelle Orléans (58 minutes): musique de carnaval ou inspirée par le carnaval, on y entend donc autant Professeur Longhair, the Dirty Dozen Brass Band et Zacharie Richard que Darius Milhaud (qui a consacré à la fête une suite nommée " Carnaval à la Nouvelle-Orléans")
- New Orleans Style ( 54 minutes), playlist en lien avec la culture musicale de la ville.
- Eloge de Fats domino, la naissance du rock'n'roll à la Nouvelle Orleans ( 52 minutes),  En, 2017 lors de la mort de cet immense musicien, pionnier du rock'n'roll - qui s'appelait alors Rhythm'n blue lorsqu'on était noir et rock'n'roll lorsqu'on était blanc, oui ça va jusqu'à créer des noms différents pour un  seul style - France inter a concocté un hommage musical aux petits oignons évoquant les débuts noirs de ce style qui a révolutionné la musique ( Antoine " fats" Domino, Huey "piano Smith, Guitar Slim, Earl King mais aussi quelques autres pas forcément natifs de la Nouvelle Orléans mais qui y ont joué)
- Autour de Fats domino, les perles de la Nouvelle-Orléans (52 minutes), la suite , cette fois plutôt au sujet des reprises du répertoire de Fats Domino par différents artistes, pas tous de la Nouvelle Orléans ni même des USA, puisqu'il y Paul Mc Cartney par exemple.
- La Nouvelle-Orléans, côté soul ( 52 minutes), la suite de la précédente émission, que du bon, encore! Et cette fois, il y a un peu plus de femmes, elles semble s'être plus volontiers orientées vers la soul que vers le blues, le jazz ou le rock. donc Patty Labelle, Betty Harris, Zilla Mays, Irma Thomas... Elles se laissent bien écouter aussi!
-Trombone Shorty, la Nouvelle- Orléans en version funky ( 55 minutes), mise en avant d'un tromboniste jazz actuel, véritable vedette dans sa ville. J'aime bien la logique du gars qui donne ses concerts dans des salles sans chaises, pour que le public soit obligé de danser. Parce que si on peut danser, les femmes vont venir en priorité, et si elles viennent, les hommes viendront aussi, et donc, ce sera plein :D ( en tout cas , je suis sur ma chaise et je m'agite quand même, en écoutant sa musique, hein!). Je ne le connaissais que de nom et c'est une jolie découverte.

Au sujet des black indians et des amérindiens

- Sur les routes de la musique, les indiens séminoles et les esclaves en fuite (5 minutes): où il est question de la tribu séminole, forte d'une tradition d'accueil des laissés-pour-contre ( au contraire d'autres tribus amérindiennes qui pratiquaient l'esclavage à l'image des planteurs blancs , ou aidaient ceux-ci contre rétribution à traquer les esclaves en fuite. De cette rencontre entre exploité est née une musique qui fusionne tradition amérindienne et rythmes africains, ainsi que toute une génération de gens métis , les "black indians" de Louisiane. C'est passionnant et je vais creuser le sujet! La cause indienne me tient aussi à coeur.
- Le Carnaval des Black Indians (6 minutes): décidément, il est compliqué de trouver des informations fouillées à ce sujet. Ici, un court sujet autour d'une expo au Musée du Quai Branly en 2022.
- Sur les routes de la musique, la mystique des black indians (5 minutes), une autre évocation de cette communauté peu connue, où l'on apprend que beaucoup des vedettes célébrissimes avaient des origines amérindiennes ( je le savais pour Jimi Hendrix et Ben Harper, mais pas pour James Brown ou Tina Turner par exemple)
- Influences amérindiennes sur le Rock et le folk, via la Nouvelle- Orléans (54 minutes) plutôt une playlist de groupes et artistes revendiquant leurs multiples origines dont natives.
- De la piste des larmes à la Nouvelle Orléans, mémoires amérindiennes ( 59 minutes), là encore un programme essentiellement musical. Ca peut se comprendre, comme pour descendants d'africains, les cultures étaient majoritairement orales, l'oppression préconisait de les maintenir dans l'illettrisme, et donc la musique a été à la fois un mode d'expression culturelle traditionnel mais aussi un vecteur de messages politiques

Il y aurait encore beaucoup à dire, en musique je n'ai pas du tout écouté de zydeco par exemple, qui est aussi une spécialité locale, j'ai des tas et des tas d'autres playlist à écouter, je n'ai pas non plus écouté celles sur la jeune scène...

Et je suis sure qu'en cherchant bien je trouverais encore des choses sur les sujets sociaux, les grandes figures locales, la francophonie... Je pense qu'il y aura un retour à la Nouvelle Orléans l'an prochain, tant ce coin là est passionnant à tous les points de vue.


4 commentaires:

  1. merci pour cet article très intéressant!

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    1. Sans problème, ça donne envie d'y aller hein? :)

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  2. Encore un article très riche! Combien de vie nous faudra-t-il pur écouter tous les liens intéressants que tu proposes?

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    1. Hahaha, bon courage, oui, même moi je vais en avoir pour un moment, c'est pour ça que je liste par thématiques et que j'en garde pour les mois prochains.
      Après les playlist, c'est bien ce qu'on peut écouter en cuisinant, en mangeant, en faisant la poussière, dans le bus... (enfin, par rapport à ceux axés sur la politique ou l'histoire, qui demande plus d'attention)

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