J'avais déjà vu the Thing il y a trèèèès longtemps, et The Fog était sur ma liste à voir depuis trèèèèès longtemps aussi. C'est chose faite.
Carpenter, je l'avais déjà mis en avant il y a 2 ans pour le mois Halloween, avec son célébrissime, hé bien.. Halloween, souvent imité, jamais égalé. Un cinéaste qui s'est spécialisé dans le fantastique et la SF légèrement teintés d'épouvante, avec parfois même quelques petites touches d'humour qui font plaisir, quelques jumpscare bien dosés sans en rajouter trop. Surtout un cinéaste qui sait installer les ambiances sans trop se presser par petites touches de bizarrerie qui vont amener l'histoire. Comme j'aime. après tout ce qu'il a fait n'est pas exempt de défauts ( surtout d'ailleurs à ses débuts, ou un manque évident de budget saute parfois aux yeux, qui est souvent compensé par l'efficacité de mise en scène, mais pas toujours). Et là, sur cette programmation ça se voyait particulièrement
Sur Halloween ( 1978), ça n'était pas trop gênant puisqu'il s'agit d'une histoire de serial killer sanguinaire donc, dans un cadre réaliste, et que le fantastique vient plutôt de la personnalité hors norme de Michael Myers. C'est le décalage entre la banalité du cadre, les acteurs alors inconnus ou presque et l'anormalité de la situation qui compte. Je l'ai dit en long et en large, mais je le répète: l'art du cadrage dont il faisait preuve dans ce film et l'ambiance sonore étaient pour beaucoup dans la réussite.. qui a d'ailleurs lancé un nouveau genre, l'épouvante à serial-killer immortel (en tout cas tant que la franchise marche). Et en fait le côté presque fauché participe même au réalisme de la situation.
The Thing (1982). Entre temps, il y a donc eu les cartons que sont Halloween et NewYork 1997, donc le budget est là.
Dans l'immensité neigeuse, les norvégiens qui semblent avoir perdu la boule canardent sans trêve un chien de traîneau y compris à la grenade, sans réussir à l'atteindre. Surprenant décalage entre l'énormité des moyens mis en oeuvre et le résultat nul de la chasse. Le chien court vite se réfugier chez les américains, qui sont à leur tour canardés sans sommation par le norvégien fou, vite arrêté d'une balle bien ajustée. L'hélico est accidentellement détruit dans la manoeuvre, et après avoir tenté sans résultat de joindre la base norvégienne, les américains décident d'y faire un tour pour voir ce qu'il se passe: celle ci est entièrement détruite, livrée à la glace, le seul humain qui s'y trouve est mort, égorgé et gelé. A l'extérieur, le cadavre d'une créature difforme a été brûlé. Est-ce en lien avec l'étrange chose qui ressemble à une soucoupe volante et que les norvégiens avaient dégagée des glaces où elle était enfermée depuis des dizaines de milliers d'années probablement.
L'équipe américaine décide de ramener la créature morte à leur base pour l'examiner et c'est une très très mauvaise idée, autant que d'avoir récupéré le chien d'ailleurs ( excellent dressage au passage, je n'ai jamais vu un chien aussi immobile, et par conséquent aussi inquiétant!). Le chien est en fait une imitation, ce qu'ils ont ramené dans la base est une créature extraterrestre capable, si elle a suffisamment de temps d'assimiler une créature vivante , ici un chien ou un humain pour la copier parfaitement cellule par cellule.
Dès lors n'importe qui peut être une copie et dans ce microcosme coincé au milieu de nulle part, la suspicion et la paranoïa devient une question de survie.
D'ailleurs au delà des effets spéciaux (bien pour 1982, mais qui font sourire en 2017, j'avoue) c'est ce huis clos dans un espace hostile et immense, et dont l'immensité paradoxalement enferme les personnages, et favorise le surgissement de la folie paranoïaque qui est le sujet. C'est une créature extraterrestre qui met le boxon, ça pourrait aussi bien être une épidémie terrestre; on pourrait être dans n'importe quel endroit pour peu qu'il soit exigu ou immense - il y aurait juste moins d'effets spéciaux un peu saignants.
ça par exemple, c'est une maquette de monstre qui a du demander des mois de travail au concepteur.. et qui fait marrer le cinéma entier maintenant par son côté bricolo. |
Quelque part je lui trouve une ressemblance avec Predator vu l'an dernier, pour le mélange d'action violente et de jeu de massacre ( hep, grande nouvelle, le noir n'est pas celui qui meurt en premier!). Dans le cas de Prédator, la créature est inquiétante car invisible, mais extérieure au groupe qu'elle décime, dans le cas de the Thing, elle est "probablement" visible de tous, camouflée en parfaite imitation de l'un des membres donc intérieure au groupe.
A vous de voir ce que vous préférez, l'immensité de la jungle ou celle du pôle sud, Schwarzie ou Kurt Russell ( qu'à cause de son nom, je confonds toujours avec le réalisateur Ken Russell ou l'autre acteur Russell Crowe)
Nota: il y a peut-être, mais là il faudrait demander directement à John Carpenter, il y a peut être une référence à Alien dans la séquence de réanimation cardiaque. Une référence inversée à ce qui arrive au personnage de feu John Hurt dans Alien en fait. C'est loin d'être impossible. Alien date de 1980, The Thing de 1982, les réalisateurs jouent à peu près dans la même catégorie, plus.. quelque chose dont je vais parler plus loin qui me fait penser que ça n'est pas un hasard.
The Fog ( 1980). Retour 2 ans auparavant,je chronique dans l'ordre de diffusion. Halloween a marché, mais on est avant New York 1997. Donc fatalement moins de budget.
Comment rendre la mer menaçante? avec un simple plan large, de la profondeur de champ et des teintes grisâtres. |
L'histoire du naufrage est connue, et les vieux marins du coin la racontent volontiers, près d'un feu de camp la nuit: lorsque le brouillard se lève dans la nuit du 20 au 21 avril, les fantômes reviennent chercher ceux qui ont causé leur perte.
juste pour info, moustachu, là , dans le rôle très bref du bricoleur qui répare l'église, c'est John Carpenter en personne. |
Un brouillard d'autant plus inquiétant qu'il est phosphorescent et avance contre le vent. |
Or cette nuit là, comme cent ans plus tôt, un bateau est porté disparu. Retrouvé au matin, 2 victimes ont disparu, la troisième a été assassinée ( on l'a entrevu dans le brouillard) sauvagement à coup de crochets. chose étrange, le corps semble avoir passé plus d'un mois dans l'eau, le bateau est rouillé et trempée d'eau de mer comme s'il avait sombré et refait surface...
Après avoir lu le journal, le prêtre comprend l'horrible situation. son grand père et 5 autres notables de l'époque ont consciemment conduit au naufrage le dénommé Blake, homme riche et lépreux, et ses compagnons atteints de la même maladie, 100 ans plus tôt, après s'être assurés de faire main basse sur l'argent de Blake. Celui-ci revient d'entre les morts avec son équipage pour se venger de la trahison dont ils ont été victimes.
et ils ne sont très décidés à le faire. |
Et donc là, le côté fauché se sent plus, surtout dans les plans rapprochés tournés en studio. Je ne saurais pas dire, mais l'éclairage, le cadrage, ça fait assez série TV. C'est dommage parce que par ailleurs les décors naturels sont bien utilisés ( le film a été tourné au même endroit que Les Oiseaux d'A. Hitchcock, à ce que j'ai lu, donc Carpenter se place sous l'influence de.. pas n'importe qui!). Et ce qui faisait la force d'Halloween est bien là: plans larges où le surgissement progressif d'éléments bizarres crée l'ambiance angoissante. Avec 3 fois rien, il sait créer le malaise et c'est ça que j'aime et qui s'est un peu perdu dans ses films un peu plus récents. Paradoxalement, avec peu de moyens on est obligé d'être plus inventif que lorsque l'argent est là.
L'histoire de revenants est classique, mais c'est assez simple de faire des clins d'oeil aux maîtres du genre (outre les lieux de tournage et Hitchcock) qui font toujours plaisir.
Lui par exemple, le prêtre de l'histoire qui découvre le pot-aux-roses.Il ressemble beaucoup à quelqu'un d'autre non?
Quelqu'un de trèèèèèès connu dans le domaine fantastique?
Oui, et si je rajoute qu'en incipit du film, il est clairement cité une phrase d'Edgar Poe, le doute n'est plus permis. Et mine de rien ce genre de détails ça me plaît.
D'un point de vue personnel, même si j'ai bien aimé The Thing, j'ai une petite préférence pour The Fog qui m'a plus absorbée. Peut être parce que j'avais déjà vue The Thing, et que The Fog était une découverte. Peut être parce que malgré le manque de moyen parfois évident, j'ai trouvé le côté mystérieux mieux amené, alors que The Thing cède parfois aux effets spectaculaires un peu faciles?
Ha oui et puis désolée encore pour vous avoir pourri le film, pourri le film, ha ha ha ha pourri le fiiiiiiiilm |
J'avais beaucoup aimé "the fog"!!
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