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jeudi 24 avril 2014

L'oiseau bleu - Maurice Maeterlinck

Il était temps que je me décide à commencer le défi " prix Nobel de littérature" proposé sur le forum de Babélio. et si possible en le combinant avec un autre challenge. c'est chose faite grâce à M Maeterlinck, prix Nobel en 1911 (et unique écrivain belge à ce jour à avoir reçu cette distinction)

"La grande famille" tableau de Magritte. comme je n'ai pas de couverture, j'illustre un auteur belge par un peintre belge
L'oiseau bleu nous raconte l'aventure de Tyltyl et Mytyl, frères et soeurs, les deux survivants d'une grande fratrie, la veille de Noël. La famille Tyl est pauvre, et les enfants regardent avec envie leurs voisins se préparer à festoyer pour un somptueux réveillon , et n'ont pas d'autre refuge que l'imagination: s'imaginer prendre part à la fête, s'imaginer manger de gros gâteaux, s'imaginer heureux. Lorsqu'ils vont se coucher, une fée leur rend visite: la fée Bérylune a un service à leur demander: sa fille est malade et pour lui remonter le moral, il faut aller chercher un oiseau bleu. Elle ne peu pas y aller elle même, car sa soupe risquerait de déborder si elle s'absente. Tyltyl et Mytyl vont donc devoir s'en charger, munis d'un chapeau magique: lorsqu'on tourne la pierre qui l'orne, on peut voir la vérité des choses, le vrai esprit des animaux, objets, concepts, qui doit leur permettre d'identifier l'oiseau. Suite a une petite erreur de manipulation, Les enfants se retrouvent flanqués dans leur quête des esprits du pain, du sucre, de l'eau, du feu, du chien, de la chatte et de la lumière, certain espérant leur réussite, d'autres espérant leur échec ( car la fée a signifié à tout le monde que la mort les attend lorsque la quête sera achevée). Voilà donc Tyltyl et Mytyl, partis pour une aventure qui les amène au pays du souvenir (où ils vont retrouver les esprits des morts: les grands parents, les frères et soeurs, qui disent sortir de leur léthargie lorsque les vivants pensent à eux), dans le palais de la nuit, là où sont cachés les maladies, les peurs, etc..
Dans les deux cas, c'est un échec: les grands parents ont un oiseau bleu, mais dont la couleur change quand il quitte le monde du souvenir, et chez la nuit, il y en a trop, et ils ne trouvent pas le bon. Pareil dans la forêt: les esprits des arbres sont peu disposés à aider les humains qui passent leur temps à leur faire du tort et à les couper. L'oiseau n'est pas non plus dans le monde des morts, ni dans le jardin des bonheurs. Pas plus finalement au royaume de l'avenir, où les esprits des générations à venir préparent leur future vie sur terre. Mais dans le fond, est-il vraiment important?
Parce que c'est un conte initiatique ( en fait, une pièce de théâtre en 6 actes), et que ce n'est pas le but qui compte, mais le cheminement de Tyltyl et Mytyl. Toute cette quête a pour objectif de leur faire apprécier les plaisirs simples et quotidiens, des petits lutins aux noms comme "bonheur de regarder les étoiles" ou "bonheur de marcher pieds nus dans l'herbe" ( au lieu de rêver aux plaisirs évidents mais faciles et illusoires, symbolisés par un banquet de Gros Bonheurs ridicules- comme "Bonheur de manger quand on a plus faim" ou" bonheur de ne rien comprendre")

A la lecture je me suis dit quand même à plusieurs reprises que ça ne doit pas être évident à mettre en scène: il y a énormément de didascalies très précises sur les décors et les costumes, un nombre impressionnant d'acteurs à rassembler, des notations sur les effets spéciaux (la pièce date de 1909)

Et puis, même si tout ne m'a pas plu ( l'opposition un peu trop classique à mon goût" lumière = bon, nuit = mauvais", enfin, le bonheur de regarder les étoiles nuance un peu cette division. quelques personnages agaçants: le chien, que je trouve trop servile, et la lumière qui guide les enfants dans leur quête, mais qui est assez souvent casse-pieds moralisatrice.), j'ai bien aimé le passage très mignon avec les grands parents, et la mise en garde écologique dans la forêt: il vaut mieux vivre en accord avec la nature que s'y opposer, sinon, on risque de le payer cher. Le passage dans le jardin des bonheur fait un peu trop religieux pour moi, mais le royaume de l'avenir est un délice d'inventivité ( tout un enchevêtrement de machines, de rues, de pignons, d'engrenages de différentes nuances de bleu)

J'aurais l'occasion de revenir sur la symbolique du bleu dans l'art d'ici peu via " bleu: histoire d'une couleur", de M. Pastoureau, mais là, on est pleinement dans le bleu qui représente le rêve, la nostalgie, l'idéal, l'inaccessible..

Une lecture en version numérique disponible ici .
une fée et un chapeau magique

3 commentaires:

  1. Un billet très complet et original dans ces derniers jours de mois belge : Belge, théâtre, prix Nobel, classique...

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  2. Je serais assez curieuse de découvrir cette pièce, qui me fait penser aux contes de fées que je relis en ce moment et au Songe d'une nuit d'été de Shakespeare.

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  3. Je connais un peu l'histoire, mais de loin... Je ne sais pas si j'aurai envie de la lire ....

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