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mardi 12 octobre 2010

Phèdre - Jean Racine

Aussi curieux que celà paraisse, je n'avais jamais eu l'occasion de livre Phèdre pendant toute ma scolarité.. Du Molière en pagaille, le Cid de racine, un peu de Shakespeare, mais pas de Racine ( j'ai bien du lire Andromaque, il me semble, il y a quelques années, en dehors du cadre scolaire, mais, sans certitude).
Mes seuls contacts avec Phèdre étaient d'avoir du étudier la Tirade de l'acte I scène 3, hors contexte bien évidemment.
Je ne comprendrais jamais la logique des programmes scolaires, genre " reader's digest", nous avons sélectionné pour vous les meilleurs moments de la littérature classique, vous pouvez briller en société sans vous casser la tête à lire tout le livre..


Bon, je passerai sur le visuel de cette couverture que je trouve moche, absolument moche, cette statue grecque photoshopisée à yeux bleus... bof quoi!

Sinon, La pièce en elle même... bref résumé pour ceux/celles qui comme moi, on lu d'autres auteurs au collège...
Rappel mythologique.
Phèdre, descendante d'une famille à l'histoire plutôt chargée - elle est la fille des souverains de Crête Pasiphaé et Minos, soeur d'Ariane, et demi-soeur du Minotaure, puisque Pasiphaé a trompé son mari avec Poséidon déguisé sous l'aspect d'un taureau, et que le Minotaure est le résultat de cette relation illicite. Poséidon aura, sous son nom latin de Neptune, une importance dans la pièce de Racine. Le Minotaure se nourrit de chair humaine, le roi de Crête entre en guerre contre le roi d'Athènes, et livre en pâture les prisonniers de guerre au monstre, plutôt que ses propres sujets. Thésée, héros athénien qui est également un descendant de Poséidon d'ailleurs, part alors pour la Crête, et tue le Minotaure. Il repart en pour l'Attique avec Ariane qu'il laissera en route dans l'île de Naxos, et Phèdre, qu'il garde comme femme, étant veuf d'Antiope la reine des amazones, avec laquelle il avait eu un fils, Hippolyte.

Voilà ou en est l'histoire, au moment ou commence la pièce: Thésée parti à la guerre est porté disparu, la rumeur prétend qu'il est mort. Et  l'inimitié entre Phèdre et son beau-fils est de notoriété publique, celle-ci l'ayant fait bannir tant elle ne peut supporter sa vue. Or, la réalité est qu'elle est tombée amoureuse de son beau-fils, et a cherché à l'éloigner pour éviter de se mettre en fâcheuse posture, un tel attachement étant considéré comme tabou, incestueux ( même s'il ne sont pas réellement de la même famille). Mais, la situation politique étant instable, Hippolyte revient à la cour, pour avoir des nouvelles de son père. Lorsque Phèdre le revoit, sa passion reprend vigueur, et elle tente de se laisser mourir de faim plutôt que d'affronter la réalité.
La nouvelle de la mort de Thésée arrive alors, Oenone - gouvernante et amie de Phèdre - la ramène à la raison, l'empêche de se suicider. Puisque Thésée n'est plus là, plus de tabou: Phèdre avoue son amour à Hippolyte, qui évidemment tombe des nues, et le prend assez mal. D'autant qu'il est très fier, admire son père pour son héroïsme autant qu'il le méprise pour ses nombreuses conquêtes féminines, et se tient éloigné des femmes en général pour éviter de tomber dans le même travers que son père, et de Phèdre en particulier, puisqu'elle clame partout qu'elle le déteste ( un joli cas de névrose, tiens!)

La dessus, il faut mentionner un autre personnage: Aricie, fille d'un ennemi de Thésée, qu'il retient prisonnière dans son palais, frappée d'ostracisme: interdiction lui est faite de jamais se marier, Thésée espère ainsi faire disparaître sans effusion de sang la dernière survivante des ses ennemis( oui, c'est compliqué cette histoire). Ce qui arrangeait plutôt Aricie, décidée de toute façon à rester célibataire. Sauf que... bien évidemment Aricie tombe amoureuse d'Hippolyte (pour son côté "intraitable" justement, et hop, encore une névrosée), et lui d'elle.Bon, là dessus, je trouve que le fier Hippolyte et la fière Aricie reviennent un peu vite sur leurs principes, mais bon, il n'y a que 5 actes, il faut élaguer)

Or, Thésée que tout le monde croyait mort revient, et trouve son fils embarrassé que sa liaison avec Aricie puisse être découverte, Phèdre embarrassée d'avoir fait un aveu tabou. Oenone pour sauver la mise à Phèdre décide donc de faire croire à Thésée que c'est Hippolyte qui a fait des avances taboues à Phèdre, que c'est pour celà qu'elle le fuit. Thésée attribue l'attitude penaude d'Hippolyte - à cette situation, le chasse et le maudit, laissant le soin à Neptune ( vrai père d'Hippolyte même si Racine n'en parle pas), de le punir. Hippolyte, maudit et déshérité, se préparer alors à s'enfuir avec Aricie. Mais il meurt avant d'avoir pu mettre son projet à exécution, dans un accident de char provoqué par un monstre marin - puisque Neptune punit l'aveuglement de Thésée en réalisant son voeu. Rongées de culpabilité, Oenone et Phèdre se suicident, et Thésée, qui se retrouve tout seul, décide finalement d'adopter Aricie orpheline par sa faute, de manière à corriger un peu le tir.

Etonnamment, j'ai trouvé cette pièce plutôt intéressante, malgré une aversion pour le théâtre rimé ( alexandrins parfaits, deux hémistiches bien régulières à chaque fois, rimes plates.. j'avoue que j'ai beaucoup de mal à ne pas me laisser endormir par ce style, souvent volontiers emphatique en plus). Mais voila, il se passe beaucoup de choses, peut-être un peu trop même pour 5 actes; l'actionne traîne pas en longueur. les personnages sont tous plus ou moins névrosés, il y aurait beaucoup à dire là dessus si on voulait attaquer une analyse psychologique. Surtout Oenone d'ailleurs, manipulatrice, personnage qui agit, tandis que Phèdre est plutôt passive, se laisse mener par les événements, quitte à regretter. Elle passe son temps à fuir, plutôt que d'affronter ses problèmes: fuite devant Hippolyte, en se laissant mourir de faim, fuite devant Thésée en refusant de se monter, et fuite devant tout au final en se suicidant.
Mais voilà au final, je ne dirais pas que ça m'a énormément plu, sur ce genre de sujet, je préfère directement le théâtre grec ou latin, au moins on évite les fioritures langagières dans les traductions. Cependant, c'est une assez bonne surprise, vu que je pensais ne pas aimer du tout. Peut-être qu'en la voyant sur scène, j'aurais un avis différent encore.

Un lecture du challenge ABC et aussi du Challenge 2€


2/25





1 commentaire:

  1. Je n'ai lu que Britannicus de Racine et j'avais bien aimé... Il faudra que je lise celui-là, ça risque de me plaire... d'autant que le théatre en vers ne me dérange pas... héhéhé, je dois être maso !
    Mais il est vrai que les personnages de la mythologie grecque sont tourmentés à souhait, et si les psychiatres avaient existé à cette époque, ils se seraient fait un max d'oseille ! ^^

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