Entre mois de l'histoire Afro- américaine et mise en avant des luttes féministes en mars, voilà un podcast évoquant Angela Davis, ses engagements sociaux et politiques. Le programme date de l'été dernier et je l'ai écouté à ce moment là, j'espère donc qu'il est encore accessible et le restera quelques temps. apparemment oui, je vois que les archives de cette série de podcasts sont encore accessible sur plusieurs années
C'est ici: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-qui-a-peur-d-angela-davis
Mais donc, c'est un programme très intéressant, et passablement enrageant, non parce qu'il serait mal fait, mais parce qu'au contraire, il donne véritablement à ressentir le traitement injuste vécu par Angela et ses concitoyens dans les années 60/70 et même encore après.
Et encore, Angela est née dans une ville défavorisée d'un état profondément raciste, mais dans une famille de classe moyenne, elle a pu faire des études jusqu'à devenir professeur d'université, en dépit des difficulté. Nombre de ses camarades d'enfance, issus de familles pauvres, ouvrières, n'ont pas eu cette option.
Au travers de son parcours, c'est aussi la fin de la ségrégation qui est évoqué, fin " politique", mais qui a perduré dans les têtes. Je vous ai déjà parlé plusieurs fois ce cette révélation particulièrement choquante de l'existence de médias "noirs " et "blancs" jusqu'au début des années 1980 au moins.
Et pourquoi pour moi, d'un point de vue de française, biberonnée au jazz et au blues, c'était inconcevable hors d'un pays comme, disons l'Afrique du Sud de la même époque, où là, oui, je savais que ça existait encore, que c'était suprêmement con, mais que ça existait. Et je peux même vous dire qu'en 1991, j'étais au collège et que des 1989, les profs d'histoire nous parlaient de l'arrive au pouvoir de De Klerk, puis de la libération de Mandela comme d'un événement majeur qui annonçait un très grand changement...
Donc ben voilà, je savais les USA un peu beaucoup rétrogrades, mais jamais au grand jamais, les mêmes profs d'histoire ne nous avait dit que finalement la situation n'était pas franchement plus avancée qu'en Afrique du Sud. Probablement parce que les USA ont gagné du crédit mondialement à la fin de la guerre froide et qu'on a volontairement ou inconsciemment, occulté tout ce qui n'allait pas.
Force est de constater que les luttes sociales, de toutes sortes n'y sont pas finies, tant on a l'impression qu'une avancée d'un côté est immédiatement suivie d'un recul par ailleurs (je pense en particulier aux dramatiques reculs de la santé, de la culture, de l'éducation, des droits des femmes...)
En tout cas j'ai appris qu'Angela Davis a écrit un essai sur le blues et le féminisme, mettant en avant les chanteuses et musiciennes de blues, et c'est pas peu de me dire que ça me tente beaucoup, autant d'ailleurs que ses mémoires.
Merci pour ce partage qui me semble très intéressant!
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