Aujourd’hui c’est « auteur SFFF anglais» dans le
cadre du challenge geek, vu qu’on est un certain nombre à participer en même
temps au challenge geek et au mois anglais. SFFF pour les non initiés :
science fiction – fantastique – fantasy ( alias « littératures de l’imaginaire »)
Et ça tombe bien, il y a plus d’un an que « la guerre
des mondes » version numérique : http://www.ebooksgratuits.com/html/wells_guerre_des_mondes.html attendait que je me
décide à m’y plonger.
1898, HG Wells imagine l’invasion des faubourgs de Londres
par une série de cylindres venus de la planète Mars à l’occasion de l’opposition
des planètes Terre et Mars. Oui, exactement de la même manière que les humains
allaient sur la lune chez Verne en 1865, les martiens ont construit un canon
géant leur permettant de lancer non pas un obus habité, mais 10. Qui arrivent
tous dans le même périmètre de la campagne londonienne ( ils visent bien !
et après on s’étonne que dans les films catastrophe américains, ça soit
systématiquement les USA qui sont visés ). Mais les extra-terrestres n’ont
pas de buts philantropiques. Ils quittent simplement leur planète trop froide
pour une autre au climat plus clément. Il y a déjà des habitants en
supériorité numérique ? Tant pis pour eux, les martiens, sorte de gros poulpes qui pallient leurs
difficulté à se mouvoir dans une atmosphère plus dense que la leur par des « tripodes »
leur permettant de se déplacer rapidement et efficacement, vont régler le
problème à coup de Fumée Noire et de Rayon Ardent. L’armée est inopérante contre les envahisseurs,
les armes humaines les plus perfectionnées inopérantes contre leurs blindages,
les martiens vont semer la dévastation et quasiment rayer Londres de la carte
en un mois. Le salut de l’humanité viendra (on le sait, le narrateur relate des
événements au passé en insistant bien dès le départ sur « à cette époque »,
« je ne le savais pas encore mais.. »), de manière totalement
inattendue et ironique.
La narration est un peu datée, mais j’ai bien accroché quand
même, car sous l’œuvre de fiction, se cachent des couches de réflexion
philosophique et métaphysique, avec des références crédibles – sur la manière
dont les martiens vont disparaitre par exemple – ou même prophétiques ( il
faudra encore quelques décennies pour les bombardements de la seconde guerre
mondiale, mais à part l’ennemi, c’est à peu près ça : plus l’armement est
perfectionné, plus les dégâts sont grands). Et des références à la théorie de l’évolution
de Darwin assez savoureuses ( les martiens sont-il des humanoïdes qui, à force
de technologie, se sont débarrassés des organes superflus ? Le poulpe
martien est-il une prémonition de l’humain futur ?). Je regrette juste que
la digression sur le frère du narrateur, dont on suit la fuite dans quelques
chapitres, n’ait pas de conclusion, j’aurais bien aimé un chapitre de plus au
moins pour la rattacher au récit principal. Mais sinon, c’est une bonne lecture
classique pour tout amateur de SF. J’ai beaucoup aimé le passage où le héros se
cache pendant plusieurs jours dans une cave à charbon, même si on sait qu’il va
s’en sortir, il y a là une tension narrative pas mal ficelée du tout.
1938, un presque homonyme adapte le roman
pour une diffusion radio.Apparemment la panique causée par la diffusion a été beaucoup exagérée, par les journaux désireux de vendre un scoop. Probablement quelques naïfs qui n'avaient pas entendu l'annonce "adaptation d'un roman". Je ne
sais pas si un enregistrement de l’émission d’Orson Welles existe, mais je trouve ce fait très intéressant :
dynamiser un récit très littéraire par de fausses interview, l’adapter juste
suffisamment pour qu’elle parle à des auditeurs qui de toute façon ne devaient
pas avoir lu le texte. Cest de l’infidélité, mais de l’infidélité
intelligente, qui a exploité les possibilités d’un média encore jeune ( et
révélé involontairement le pouvoir des média sur les masses.. certains sont
près à gober tout et n’importe quoi, du moment qu’on en parle dans la presse/la
radio/ la TV/ le net, pour peu qu’on emploie un ton suffisamment convaincant …c’est
passionnant).
Par contre je ne parlerais pas des versions films hein, je n'ai pas envie de m'infliger ce genre de re-visionnage pénibles.
hé oui , première séance de rattrapage, il y en aura plusieurs cet été: billet initialement prévu pour le mois " petits hommes verts" de mars dernier. |
Je garde un bon souvenir de ma lecture... plus que du film avec Tom Cruise, en tout cas :-)
RépondreSupprimerha, j'ai surtout souvenir de celui, très kitsch, des années 50
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