3° film !
Et cette fois je ressors du fin fond de mes cartons, enfin
façon de parler, « noblesse oblige »
(traduction totalement peu fidèle « Kind hearts and coronets »), un
vieux film des années 40, que j’avais pu voir il y a très longtemps lorsque le
cinéma d’art et d’essai de ma ville avait programmé une rétrospective «
comédies noires britanniques », de mémoire donc, Noblesse Oblige, tueurs
de dames et l’homme au complet blanc que j’avais alors pu voir tous en VO (l’occasion
de déplorer que le cinéma en question ait changé de programmation et ne fasse
plus ce genre de thématiques, même pas une rétrospective Chaplin cette année, c’est
dire !)
A Londres au début du
XX° siècle, le bourreau se réjouit : son prochain « client »
est du genre qu’on a qu’une fois l’occasion
de pendre dans une vie, et encore, avec de la chance. Après quoi il prendra une retraite bien
méritée. Car celui qu’il va aider à
passer de vie à trépas est un duc, autant finir en beauté sa carrière.
L’homme en question, Louis d’Ascoyne Mazzini , 10ème
duc de Chalfont, condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis, attend donc sa
dernière heure avec un calme olympien , tout en mettant la dernière main à ses
mémoires, et va donc nous expliquer ce qui l’a conduit là : car ironiquement
s’il n’a effectivement pas commis ce crime ci, il a bien d’autres assassinats
sur la conscience. Le duc est une crapule !
Quelque trente ans plus tôt, la fille du 8° duc de Chalfont
a épousé un chanteur italien, mésalliance qui a conduit sa famille a rompre
tout lien avec elle. Le jour même de la naissance du petit Louis, son père
meurt d’une crise cardiaque, l’émotion, tout ça… mais la famille de Chalfont
continue à faire la sourde oreille à toute tentative de réconciliation. Voilà
donc le gamin éduqué par une mère aigrie, qui lui ressasse jusqu’à plus soif
son arbre généalogique, la méchanceté de la famille Chalfont, la honte pour
une potentielle duchesse de devoir
travailler pour vivre etc… Bien sur le petit Louis est la risée de ses
camarades d’école roturiers : si vraiment il a une vague parenté avec la
noble famille, aucune chance pour lui de devenir un jour duc. En attendant, il
grandit et doit malgré tout, horreur, travailler, comme commis dans une
boutique de vêtement. Lorsque sa mère meurt, et demande à être enterrée dans le
caveau familial, nouvelle humiliation : le duc refuse les dernières
volontés de sa fille. Dans le cerveau déjà bien atteint de Louis germe l’idée d’une
vengeance : si sa mère a vécu et est morte pauvre, c’est la faute à la
famille Chalfont qui l’ont spoliée de ses droits, il va donc tout faire pour
devenir duc ( et par la même occasion, river son clou à Sibella, jolie fille
qui lui a opposé un net refus lors d’une demande en mariage : pas assez
riche !). Oui, dit comme ça, ça sonne film tire-larme, l’orphelin spolié,
la lutte des classes, tout ça, mais non !
Car pour devenir duc,
Louis ne voit de meilleure solution que de supprimer purement et simplement les
8 personnes qui le précèdent dans l’ordre de l’héritage. 6 assassinats en fait, il y a une mort naturelle et une autre par bêtise.
Et c’est jouissif, car le film tire à vue sur les
conventions : le héros est clairement dérangé, sa famille un ramassis de
nobles encroûtés dans des traditions
hors d’âge, Sibella est une garce, son mari ne vaut guère mieux : tout du
début à la fin est parfaitement cynique, amoral et drôle. L’acteur principal,
Dennis Price a un jeu très neutre qui va bien finalement au type sans scrupules
qu’il incarne et surtout, surtout, il y a Alec Guinness. En pleine forme. Et 8
fois plutôt qu’une, car il joue les rôles des 8 membres à abattre de la famille
Chalfont ( c’est d’ailleurs pour cette octuple prestation que le film est resté
célèbre…
6 fois Alec Guinness sur la même photo... |
sisi, la suffragette qui passe plus de temps en prison que chez elle, c'est lui aussi! |
Je mets juste un bémol pour Joan Greenwood, l’actrice qui
joue Sibella : le personnage est censé être une garce manipulatrice, mais
elle manque singulièrement de piquant et en fait une garce minaudière qui parle
du bout des lèvres. C’est dommage car j’ai
passé pas mal de temps à me demander comment le héros peut bien se faire avoir
à une ficelle aussi grossière. Oui quand
je peste devant mon écran des trucs comme « mais by jove ! ça crève
les yeux qu’elle se paye ta fiole ! », c’est que le personnage manque
un poil de subtilité.
Mais sinon, amateurs de vieux films, d’humour noir , fans d’Alec
Guinness, ce film est à voir.
Je ne suis pas une grande cinéphile mais tu me donnes très envie de voir ce film ! J'espère ne pas avoir trop de mal à le trouver...
RépondreSupprimerje vois qu'il est disponible en VOD sur allociné, moi je l'avais enregistré lors d'une diffusion sur le cable et stocké sur disque dur en fait..
SupprimerBonsoir, un chef d'oeuvre classique à voir et à revoir. Le scénario est génial et Alec Guiness est grandiose. Bonne soirée.
RépondreSupprimerBonsoir, un chef d'oeuvre classique à voir et à revoir. Le scénario est génial et Alec Guiness est grandiose. Bonne soirée.
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