Encore une fois, une lecture électronique, que l'on peut trouver ici
- La jeune vampire (1920): Deux médecins devisent du vampirisme, l'un prétendant avoir connu quelques années plus tôt une femme vampire. A la remarque gogenarde du second qui note " la science reconnait l'existence du vampirisme.; mais chez les chauves-sours", le premier va donc tenter de convaincre son collègue que non seulement le vampirisme existe chez les humains, mais qu'il s'agit d'une pathologie d'origine inexplicable en lui racontant l'histoire d'Evelyn, une rousse anglaise morte quelques années plus tôt, pendant quelques jours et revenue subitement à la vie, avec des séquelles étranges. Non seulement elle avait perdu son teint frais pour une carnation blafard, mais surtout, elle parlait de sa vie avant son coma à la troisième personne, n'utilisant le "je" que pour les souvenirs postérieurs à sa résurrections. Comem si quelqu'un d'autre avait vécu dans son corps des événements auxquels elle n'avait assisté qu'en spectateur. Mais hormis celà, sa santé est de nouveau excellente, contrairement à celle des membres de sa familles. Et lorsqu'elle se marie quelques mois plus tard avec une homme rencontré après son coma, c'est lui qui voit son état de santé se dégrader: aucun doute, Evelyn est devenue un vampire. Elle finit par expliquer qu'elle n'a pris possession de ce corps qu'à son réveil qu'auparavant elle était "quelque part dans un endroit effrayant", qu'elle n'est pas la vraie Evelyn, mais que puisque l'occasion lui est donnée de vivre une vie humaine, elle compte en profiter. Jusqu'à ce qu'elle meure à nouveau, et que la vraie Evelyn reprenne enfin possession de son identité, furieuse et vexée qu'une "autre" en ait profité pour faire n'importe quoi avec son corps, pour se marier sans le consentement de la légitime propriétaire! Elle se sent emprisonnée, mariée de force.. et obligée de cohabiter avec un homme qu'elle n'a pas choisi.
Le vampirisme comme possession, pourquoi pas, en tout cas, le réveil de la vraie Evelyn est assez cocasse, même si sa situation est plutôt dramatique. J'ai bien aimé cette nouvelle, je lui reproche cependant sa conclusion: j'espérais un retour des deux scientifiques, pour savoir si le sceptique avait été convaincu ou non, Hé bien non, ils ont été oubliés en cours de route et c'est un peu dommage, ça donne l'impression que la fin est bâclée. Mais en tout cas, dans ce texte -ci, il y a du dialogue, et c'est tant mieux, car JH rosny aîné a un joli talent de dialoguiste.
- la silencieuse (1903): En 1857 à la Serraz en Savoie, plusieurs personnes sont retenues prisonnières, dans une captivité peu stricte: des français, des italiens.. Et justement un captif français va se prendre de passion pour Francesca une jolie italienne qui accompagne son père. lorsqu'il lui déclare sa flamme, Francesca n'est ni vexée, ni opposée à l'idée: elle est épouvantée, littéralement. Au grand dam du soupirant qui ne comprend rien.. et nous non plus.. l'explication viendra plus tard... et s'effondrera aussitôt comme un soufflé. En fait lorsque Francesca s'explique enfin, expose les raisons de ses craintes, on attend un minimum que son amoureux rebondisse sur ce qu'elle vient de dire.; et non, même pas, il conclut par un truc du genre " ha ben tout de même!". Oui,c 'est léger ,quand une femme vient de vous dire ses secrets les plus personnels...
Dans cette nouvelle, en fait j'ai retrouvé ce qui m'avait gênée dans "la guerre": longues descriptions (même si cette fois, dans un monde moderne" le lyrisme n'est pas gênant comme dans une cadre paléolithique) , très peu de dialogues, une fin un peu bâclée, j'ai l'impression, aux trois textes que j'ai donc lu, que c'est la principale faiblesse de cet auteur
MAIS: comme je n'aime pas passer à côté de quelque chose, et que je maintiens ce que je disais sur la qualité globale d'écriture ( même si narrativement, les fins sont faibles à mon goût), je lui donnerai sa chance, je pense, plutôt sur les textes les plus récents
auteur classique |
Voilà une dimension fantastique dans ce mois belge !
RépondreSupprimerJe pense que ce qui t'a déplu pourrait me plaire dans ces textes, tu as en tout cas suscité ma curiosité.
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