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dimanche 10 janvier 2016

Meurtriers sans visage - Henning Mankell

Et voilà, encore un auteur que j'aurai trop tardé à découvrir, un des nombreux disparus de l'an dernier.

Il se trouve qu'une de mes collègues de travail en est fan, donc je lui ai demandé de me prêter le premier tome de la série Wallander.
J'avais vu et apprécié l'adaptation en série TV, avec Kenneth Branagh et .. Tom Machin ( oui, mon incapacité légendaire à reconnaître les visages à bien fait rire les challengeurs d'Halloween, surtout quand le nom aussi n'est pas des plus simples! c'est devenu une sorte de blague entre nous)

Et voilà, mon premier roman policier nordique.

C'est vraiment le tout début de la série, et ça commence déjà mal pour l'inspecteur Kurt Wallander, responsable temporaire ( car son chef est en vacances) du commissarait d'Ystad, une petite ville provinciale en Scanie.
Tout semble se liguer contre lui: un divorce tout récent qu'il a encore du mal à encaisser, sa fille étudiante en décrochage scolaire et familial qui ne lui donne quasiment plus de nouvelles, son père qui vit en Diogène et commence à montrer des signes de démence sénile, son collègue et mentor Rydberg dont la santé décline de jour en jour. Il tente de surmonter tant bien que mal sa déprime en buvant des hectolitres de mauvais café ( je n'ai pas compté le nombre de fois où le café est mentionné) et en écoutant de la musique classique, dont il est un grand fan.. Même qu'il a autrefois pensé faire carrière comme imprésario de son meilleur ami, chanteur depuis reconvertir dans l'élevage de chevaux. Encore une frustration à ressasser.

Et comme si ça ne suffisait pas, une affaire particulièrement épineuse lui tombe dessus alors qu'il est en pleine débâcle personnelle. Un couple de vieux paysans sans histoires a été sauvagement assassiné en pleine campagne, et pas l'ombre d'un indice, si ce n'est le mot "étranger" prononcé par la vieille dame avant de mourir ( là, je suppose que le mot suédois doit être moins ambigu que le mot français et faire directement à "quelqu'un d'un autre pays", en français ça pourrait aussi bien vouloir dire " quelqu'un qui m'est inconnu". )
Difficile donc de retrouver quelqu'un ou un groupe de personnes qui n'ont pas laissé d'indices, que personne n'a vu, qui s'en est pris à des gens sans histoire et connus pour n'être pas riches. La violence du crime laisse penser à une vengeance, mais pas l'ombre d'un mobile.L'enquête s'annonce bien ardue, sans compter qu'une fuite dans les journaux de ce mot " étranger" déclenche une vague de violence envers les camps de réfugiés qui se trouvent dans le coin (principalement des tchèques, des polonais, des finnois...

Car oui, la Suède de 1991 n'est pas franchement un pays accueillant, même pour les voisins européens, les policiers le mentionnent régulièrement :dès qu'il se passe quelque chose, la population accuse les finnois avant de réfléchir. L'enquête sur le meurtre, qui avance lentement, mais révèle que le retraité cachait bien des choses à ses voisins et à sa femme, et surtout une petite fortune amassée en faisant du marché noir ( ce qui donne l'appât du gain comme possible motif si quelqu'un l'a su) se double donc d'une nécessité de protection des populations migrantes victimes d'attentats vengeurs menés sans discernement.

Quelle bonne surprise: mon premier roman policier nordique ne sera pas le dernier, j'ai vraiment beaucoup accroché. C'est différent des romans policiers anglais qui, de ce que j'ai lus, s'articulent surtout sur l'enquête, et des romans policiers américain ( auxquels je n'accroche pas vraiment, trop sensationnalistes). Il y a une intrigue politique au delà de l'intrigue policière, c'est très intéressant à lire.
Et j'ai beaucoup aimé qu'on s'attache également à décrire, au delà de l'enquête et des difficultés personnelles de Kurt, la vie quotidienne d'un commissariat de province, les paperasses qui s'accumulent, les réunions à tenir devant la presse, les affaires aussi diverses que variées qu'il faut continuer à traiter.. Les personnages secondaires ne sont pas sacrifiés et c'est une très bonne chose.

Sinon, deux choses qui m'ont intriguées, mais qui doivent tenir à la langue suédoise: les noms et prénoms sont intégralement cité à chaque fois - ça surprend, en français on emploierait les pronom plus souvent quand même, ou juste les prénoms, quand on vient de dire le nom complet dans la phrase précédente - et on se tutoie trèèèès facilement. Le vouvoiement est utilisé juste pour les présentations et on tutoie tout le monde dès la seconde phrase, même son chef de service, même le procureur.

Apparemment, le roman avait du au départ être conçu comme un titre isolé, car il conclut et on pourrait en rester là, mais puisqu'il y en a d'autres, ce sera avec plaisir que je suivrai la suite des mésaventures de Kurt le déprimé caféinomane ( difficile par contre de ne pas l'imaginer avec la trombine de Kenneth Branagh maintenant!)

2 commentaires:

  1. Oui ! Excellent ! J'ai chroniqué un Mankell.
    http://www.libellus-libellus.fr/2015/11/henning-mankell-sable-mouvant-onkalo.html

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  2. Bon je survole, pour ne pas me spoiler :-)
    Mais de fait, un auteur que j'ai trop tardé à découvrir... des années que j'ai ce Meurtrier sans visage dans ma PAL!! (Et c'est pas comme si j'avais un collègue vraiment fan de Mankell qui ne m'aurait pas encouragée! :-))

    J'ai déjà lu du nordique (avec Stieg Larsson notamment), mais j'espère autant accrocher que toi :-)

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