Je sais que j'en ai parlé sur Facebook, mais pas encore ici. Depuis un an et demi, un nouveau cinéma a ouvert en ville, ou plutôt a repris la place d'un ancien, fermé depuis quelques années. L'équipe est jeune et a parfaitement su cerner ce qui manquait sur la ville.
On avait déjà des cinémas grand public plus ou moins tous parti à la périphérie depuis longtemps, des salles géantes que je n'aime pas, ou on fait la queue comme à la poste un vendredi après midi pour obtenir ses tickets, et une programmation récente quasi exclusivement.
Il y a aussi le cinéma d'art et d'essai, où j'allais souvent avant, beaucoup moins depuis quelques années. J'aime l'ambiance, mais la programmation très éclectique et qui misait beaucoup sur la VO a changé ( ils étaient par exemple les seuls à avoir du studio ghibli en VO et en temps voulu) et fait la part belle à des films français ou francophones ( et garder La vie d'Adèle ou Guillaume et les garçons à table pendant 3 mois, alors qu'on ne garde plus les derniers Miyazaki et Takahata qu'un 15 jours, et a des horaires assez pipeau ça ne m'intéresse pas. Je n'y suis retournée cette année que pour la rétrospective Kurosawa).Donc non, grosso modo, la programmation ne me satisfait plus.
Il manquait donc un lieu entre les deux, et c'est chose faite: le Pandora et sa programmation mi grand public ( pour faire entrer de l'argent, on en a parlé avec le gars de l'accueil) mi cinéma "de niche" ( qu'ils peuvent assurer à côté en faisant rentrer de l'argent par les blockbuster, du coup, ils peuvent se permettre de programmer un film plus confidentiel mais qui les intéresse sachant que le peu d'entrées sera compensées par les films à gros budget)
Et ce n'est pas tout: soirées thématiques, et re-sorties de films anciens ( oui comme La trilogie de Pagnol, le Dictateur. Le pied de voir enfin Le dictateur, en VO, seule dans la salle un dimanche matin!), ciné-opéra, ciné-débat, etc..
Pourquoi je parle de ça? Parce que j'ai envie, d'une part, je n'ai pas d'avantage leur faire de la pub sauf que j'adore ce ciné ( quipropose aussi de bien belles choses en ce mois d'octobre, vous aurez un compte trendu de la soirée Halloween dans quelques jours, promis!)
Et que grâce à eux, j'ai eu l'occasion de voir dans des conditions géniales des films que je n'avais jamais pensé voir un jour.
Dont Predator.
D'après les extraits que j'avais vus, je m'attendais a un concurrent d'Alien, un film un peu bourrin dopé aux anabolisants.
d'ailleurs l'affiche d'origine joue à fond la carte de l'acteur vedette, et ne révèle rien du monstre. |
Il y a de ça c'est vrai. Schwarzenegger et ses camarades mercenaires baraqués partis régler leur compte en pleine jungle à un groupe de guerilleros, et qui se retrouvent aux prises avec un monstre, bien plus dangereux que tous les rebelles arés jusqu'aux dents réunis.
D'autant que le réalisateur s'est beaucoup illustré dans les films d'action
C'est exactement ça, et le scénario tient au dos d'une carte postale, MAIS, ça a été une très bonne surprise.
La fine équipe part visiter la jungle. L'agence touriste c'est vraiment la dernière chance au dernier moment ( désolée, je devais la faire!) |
Nota 2: Je commence à être douée, à une inversion près, j'ai trouvé qui allait mourir en premier et dans quel ordre ensuite.
Nota 3: Schwarzy s'en prend vraiment plein sa tronche, et c'est suffisamment rare pour le noter.
La réalisation est futée et amène bien une tension et une inquiétude auprès de laquelle les passages "film de guerre" sont presque gentils.
Le seul personnage féminin du lot, la guerillera Anna est loin d'être une potiche, mais au contraire, une combattante qui n'hésite pas à affronter le danger et hoooo joie, il n'y a pas d'histoire d'amour, et franchement une histoire d'amour au milieu d'un survival movie, ça ferait au mieux tâche, au pire, ça casserait l'ambiance. John McTiernan est un réalisateur trop futé pour ça.
Le monstre est cruel. On ne sait rien de lui, ni d'où il vient, ni pourquoi il fait ce qu'il fait. Mais le fait est là, ce n'est pas un monstre décérébré, il chasse à l'affut avec une technique de camouflage qui le rend quasiment invisible durant la plus grande partie du film et ça c'est la meilleure idée du scénario. il n'a pas oublié d'être méchant, mais en plus il a oublié d'être bête.
Ce qui, en tant qu'opposant, le rend encore plus dangereux qu'Alien. Malveillant, ce qui le place un cran au dessus de la simple bestiole traquée qui se défend. C'est lui qui mène le jeu, tout en restant caché.
sisi, il et là, cherchez bien. C'est comme ça qu'on le voit pendant la majeure partie du film. Trouvaille géniale! |
Les deux films ont été comparés, il y a des thèmes communs: l'entité extraterrestre mystérieuse qui s'en prend aux humains, le jeu de massacre... mais c'est a peu près tout.
Predator a un cadre réaliste - bien que hors du commun - qui le rapproche pour moi du film d'horreur et de ses bestioles classiques. Les amérindiens le comparent d'ailleurs à l'une de leurs légendes ancestrales
.
Alien (et ses suites) ont un cadre totalement SF, exoplanètes et vaisseaux spatiaux, androïdes... qui en fait un film résolument SF.
Les deux genres se rencontrent dans chacun des films, mais pour moi ça reste clair: on a affaire ici à l'irruption de l'étrange dans un cadre réaliste, donc de la définition la plus simple du genre fantastique, le côté SF passe vraiment au second plan.
Donc, pour moi, il n'est pas vraiment pertinent d'opposer les deux, qui opèrent dans des domaines proches, mais distincts. Je n'émettrais donc pas de comparaison de valeurs, car les deux sont exactement ce qu'on attend d'eux, de bons films, efficaces, dans leurs domaines respectifs.
Et j'aime autant le fantastique que la SF, donc j'ai beaucoup aimé les deux.
Predator a donc été une excellent surprise car il s'est avéré bien plus futé que ce que je ne l'attendait, avec de bonnes trouvailles visuelles ou scénaristiques ( et de savoir enfin d'où venait la citation "t'as pas une gueule de porte bonheur", manière plutôt drôle de rendre ce qui est dit en fait - je l'ai vu en VO " you're one ugly motherfucker", qui serait plutôt " ce que t'es moche, salopard".
Pour garder la rythmique et la sonorité de la phrase d'origine il a bien fallu trouver quelque chose. Qui donne un effet un peu plus comique qu'à l'origine, mais du coup a marqué la culture nerd.
Il a raison, t'as pas une gueule de porte bonheur |
A voir : la pastille de présentation de l'ami fossoyeur de films (qui était d'ailleurs diffusée au ciné avant la projection, ben oui, il est avignonnais, et le cinéma aussi :D), plus axée sur les choix de mise en scène du films. C'est très très intéressant.
Et comme j'avais commencé par des monstres de la jungle, j'ai gardé ce sujet pour la fin, histoire de boucler la boucle!
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