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mardi 20 octobre 2015

Les cent ans de Dracula - Collectif

Une relecture en fait, mais comme il était sur mon étagère et qu'on a parlé d'une thématique "vampires" sans préciser de dates, ben voilà, mission accomplie.

Publié en 1997 à l'occasion du centenaire de la parution de Dracula, que je n'ai pas encore lu, honte sur moi, je sais, ce recueil est comme les 4 tomes de la dimension fantastique, les fées sorcières et diablesses, le fantômes... un des nombreux ouvrages de nouvelles compilées par Jacques Sasoul et sa file Barbara.

Donc cette fois les vampires

Goethe - La fiancée de Corinthe. Un poème traduit, dans le style de la poésie antique grecque, qui nous raconte comment un homme, fiancé par ses parents à la fille d'un de leurs amis alors qu'il était encore enfant, vient, une fois adulte chercher sa promise. Laquelle lui explique que les fiançailles sont rompues car sa mère a entretemps décidé de se convertir au christianisme, en abandonnant les anciens dieux ( donc époque: fin de l'antiquité) et de faire de son aînée une servante de leur nouveau dieu, réservant au fiancé la cadette. Ce n'est pas exactement ce qui s'est passé, bien sûr: L'aînée est morte, mais par vengeance des anciens dieux, revient la nuit s'abreuver du sang des vivants.
Je n'y ai pas trop accroché, probablement à cause de la traduction, c'est toujours délicat en poésie rimée - d'autant que la poésie allemande utilise les rythmes grecs de iambes et trochées qui ne correspondent pas vraiment à la rythmique française. Il faudra que je le lise en VO quand je me serai un peu remise à niveau en allemand.

John Polidori - Le vampire: je ne vais pas y revenir, je l'ai déjà chroniquée ici il y a 2 ans.

Théophile Gautier - La morte amoureuse: là encore un texte très connu. Alors qu'il s'apprête à être ordonné prêtre, le jeune Romuald , qui n'a jamais pensé à autre chose qu'à la religion, tombe sous le charme de Clarimonde, très jolie femme de moeurs légères, très légères qui le provoque discrètement pendant la cérémonie. Malgré tout, Romuald poursuit son projet et devient prêtre dans une petite ville, tentant en vain d'oublier l'apparition troublante. Jusqu'au jour où il est appelé à son chevet: la belle est mourante, mais il arrive trop tard. Malgré tout il ne peut résister à l'embrasser, et telle Blanche-Neige, Clarimonde se réveille. Juste un instant le temps de promettre de revenir le voir. Dès lors, elle lui rend en effet visite: la journée le prêtre Romuald se comporte normalement, la nuit, dans ses rêves il devient le signor Romualdo, fêtard et amant de la courtisane, jusqu'à en perdre le sens du rêve et de la réalité. Car bien sûr ce qu'il se passe réellement c'est que Clarimonde sortie de sa tombe profite de ses visites nocturnes pour se sustenter.
Je ne suis pas fan de l'écriture de Gautier, mais il y a là des choses intéressantes: de la nécrophilie ( car oui, rouler un patin à un cadavre, je ne vois pas comment appeler ça autrement, même en 1836) et le fait qu'un homme qui a hésité un instant voit en rêve ce qu'aurait pu être sa vie, s'il n'avait fait un choix radical à un moment, et qu'il regrette malgré tout un peu sas vraiment oser l'avouer.

Francis Marion Crawford - Car la vie est dans le sang: dans une ancienne tour de l'époque de Charles quint, en Italie, deux hommes discutent du pittoresque du paysage, jusqu'à ce que l'un remarque une curiosité que l'habitant du lieu avait déjà vue auparavant. Un tertre qui éclairé par la lune, semble de loin une tombe, sauf que le cadavre à l'air d'être non pas dedans , mais posé dessus. illusion d'optique visible seulement de loin, le propriétaire est allé vérifier, il n'y a rien lorsqu'on s'approche. sauf que lorsque l'autre y va à son tour, l'habitant du lieu constate que non seulement vu de loin le cadavre ne disparait pas mais tente de se lever en s'accrochant à celui qui ne voit rien.
Il va donc raconter à son camarade l'histoire de cette tombe, liée à un vol, un assassinat et un cas de vampirisme quelques années plus tôt. On lui a assuré que la tombe a été bénie et q'il n'y aplus de danger.. mais il semble pourtant qu'un fantôme y rode encore.
Un auteur que je ne connaissais pas du tout, cette nouvelle m'a en tout cas donné envie d'aller fouiller sa bibliographie, elle est pas mal menée et plutôt intéressante.

Bram stoker - L'invité de Dracula: Près de Munich au XIX° siècle, un touriste anglais insiste pour aller visiter des lieux assez sinistres, bien que les munichois lui aient dit d'éviter d'y aller ce jour là, et surtout de rentrer avant la nuit tombée: l'endroit qu'il veut aller voir est un village maudit, et justement c'est la nuit de Walpurgis qui s'annonce. évidemment, l'anglais n'en fait qu'à sa tête et se trouve à la nuit tombée au milieu du cimetière du village, en pleine tempête de neige et de grêle ( je veux bien qu'on soit à Munich, mais la nuit de Walpurgis, c'est le 1 mai... Je crois qu'il aurait du se méfier en voyant que la neige commençait à tomber à cette époque là!). neige, fantômes, loups.. mais l'homme aura la vie sauve.
Et Dracula, Déception, il n'apparait pas, enfin, juste indirectement via une lettre mentionnant que l'anglais en question est son invité. il n'est jamais nommé, mais je suppose qu'il s'agit d'Harker, en partance pour les Carpathes, et donc un épisode qui pourrait s'intercaler dans le roman du même titre (bingo, après recherche, il s'agit de la première version du premier chapitre du roman, qui a été publiée comme nouvelle des années après)
Donc du coup, tel quel, en tant que nouvelle , elle n'a pas spécialement d'intérêt et laisse un goût d'inachevé. Rien de bien particulier, juste un vague sentiment de menace, mais.. voilà, elle appelle une suite, puisque le personnage même du titre n'y apparaît pas
Il va quand même falloir que je lise le roman.

Claude Askew - Aylmer Vance et le vampire. Aylmer Vance est au paranormal ce que Sherlock Holmes est au mystère policier: une sommité que l'on vient consulter en cas d'insoluble problème. C'est ce qui arrive à Mr Davenant, sportif célèbre: il a épousé 6 mois plus tôt Miss McThane, une écossaise, qui lui a pourtant dit être victime d'une malédiction. il n'y a pas cru or depuis, il s'affaiblit de jour en jour et sa femme refuse obstinément de s'éloigner de son château d'Ecosse qu'elle sait pourtant être la source des malheurs qui s'acharnent sur sa famille depuis des siècles, depuis qu'un McThane a rompu la tradition familiale de mariage consanguins pour épouser une étrangère , aussitôt considérée comme sorcière par le reste de la famille. Le problème est d'autant plus grave que Miss McThane ressemble comme deux goutte d'eau au portrait de Zaida son ancêtre la sorcière. Possession?
Ca partait pas mal mais.. non. Si je compare avec Sherlock Holmes, c'est que c'est vraiment une pâle copie du modèle ( ici Vance travaille avec Dexter son secrétaire qui joue exactement le même rôle que Watson). Ecosse, lande, possession, hantise, malédiction familiale, château maudit.. une mauvaise variation sur le chien des Baskerville.

Jean Ray - Le gardien du cimetière: On assiste d'emblée à la déposition d'un homme, gardien de cimetière auprès de la police. On sait donc qu'il y a eu du grabuge, mais lequel exactement... l'homme nous raconte: miséreux dans une ville qu'il ne connait pas la chance providentielle lui arrive lorsqu'on lui propose un poste de gardien dans un cimetière où plus personne n'a été enterré depuis 8 ans, depuis qu'une richissime comtesse bulgare a acheté les lieux en demandant instamment d'être la dernière à y être inhumée. La ville manquait d'argent, la somme offerte était colossale contre la satisfaction d'un caprice de vieille aristo. Le précédent gardien a filé sans laisser de traces, il accepte donc le contrat: il devra travailler pendant une année pleine avec Ossip et Velitcho, les deux Bulgares qui par demande expresse de la comtesse doivent veiller nuit et jour sur son mausolée et tirer à vu sur quiconque s'approche, humain, bête, ou 3° gardien. Mais l'homme va peu a peu s'apercevoir de bizarrerie: ses camarades agissent envers lui presque comme gardes chiourmes, même s'ils le traitent bien, il s'affaiblit bien qu'il passe son temps à manger, il y a aussi une boisson succulente qu'il est le seul à boire et qui l'endort très vite, et une blessure derrière l'oreille, qui empire de semaine en semaine. jusqu'au jour où il découvre dans un coin retiré du cimetière, bien cachées 8 tombes.... 8 ans qu'on n'y a plus enterré personne, 8 tombes plus ou moins récentes et 8 contrats de gardiens engagés chacun pendant un an...
Enfin, une nouvelle francophone, et j'ai beaucoup aimé, l'écriture est vive, intéressante, je vais me pencher sur cet auteur belge que je découvre.

H.P.Lovecraft - la maison maudite: Dans la ville de Providence, on sait qu'il se passe une foule de choses bizarre. Ici , un homme s'intéresse avec son oncle à une maison inhabitée depuis des années, qu'on prétend maudite. Une invraisemblable série de morts s'y est produite en peu de temps, la maison pue, les habitants sont tous tombés malades les uns après les autres. Les chercheurs de mystères ont vite l'intuition que le problème ne vient pas des épidémies mentionnées à l'époque, mais de la maison elle même, et plus précisément de sa cave qui semble faire partie quasiment d'un univers différent: champignons bizarres qui pullulent, tâches de forme mouvante, batiment étrange dont la cave n'est même pas en sous-sol, mais dont la topographie es, malgré une foule de descriptions, aussi biscornue que celle de la maison de la sorcière.
Que dire, on est chez Lovecraft: ici c'est l bâtiment qui vampirise les habitants , les vidant de leur force vitale c'est déjà plus original. et évidemment,, ça c'est ce que j'apprécie, jamais de description exacte de l'horreur, ami lecteur, à toi de flipper comme un dingue en imaginant le pire !

Soit ça marche, soit ça ne marche pas. En général ça marche sur moi, mais je vais quand même faire à cette histoire de maison maudite un reproche: c'est long a démarrer, et on doit se farcir une généalogie de gens aux prénoms protestants qui me font toujours mourir de rire: Preserved, Dutee, Obadiah, Welcome, Peleg, Rathbone, Elihu.. et les personnages douteux sont nommés Paul et Etienne, va comprendre!

Mais quand ça démarre enfin, j'accroche bien et j'ai surtout aimé le petit clin d'oeil de départ à un de ses inspirateurs, en racontant la visite d'Edgar Allan Poe à Providence. Tout ça n'a aucun rapport avec l'histoire, juste manière de nous dire qu'il compte bien écrire une histoire du niveau d'Edgar.
 A mon avis, il y réussit à la fin. Mais pas avec brio, à cause de cette longue généalogie un peu pénible, supposée amener la tension, mais qui la noie sous trop de détails. Par contre j'adore la manière dont il fait le lien entre fantastique et découvertes récentes ( déjà dans  la maison de la sorcière, il  évoquait la théorie de la relativité, les particules subatomiques..), qui pourraient expliquer ce que les siècles passés considéraient comme impossible: un passage entre les dimensions là où on voyait de la sorcellerie par exemple. J'aime bien Lovecraft dans ses nouvelles, mais je lui préfère malgré tout Poe, plus de concision, donc plus d'efficacité immédiate. Lovecraft est efficace aussi, mais après trop de détours.
thème vampires: fait!

1 commentaire:

  1. J'ai lu "le gardien du cimetière" récemment et l'air fort apprécié ! :-)
    Bonne semaine, Purple !

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