Mais , suite logique du sujet sur les sculptures de frères Geefs j'ai eu envie de continuer sur les diableries, mais en musiques. Car le diable a une sacrée présence sur scène aussi. Au théâtre certes, mais aussi à l'opéra.. et les morceaux "diaboliques" sont souvent excellents. Et chanté par des voix graves, oui, je l'avais déjà dit: quand on a une voix grave, on ne peut être qu'un diable, un salaud, une figure de l'autorité ou un revenant.
A commencer par la foule d'adaptations de Faust:
Gounod - Faust " le veau d'or" . J'adore le côté sauvage de ce morceau ou Mephisto intervient dans une fête pour chanter une chanson qui met ma foule en transe. J'ai eu du mal à en trouver une où la captation et le son soit bon, avec une mise en scène pas trop modernisée ( j'aime beaucoup la version de René Pape vocalement, mais je n'ai pas pu trouver une version avec une mise en scène pas trop abusée), avec une diction à peu près compréhensible ( désolée les russes...), et à une vitesse entrainante ( George London avait la bonne voix, et la bonen diction, mais la version est vraiment trop lente).
On va donc ressortir l'ami Ruggero Raimondi, comme c'est étrange ( c'est juste parce que je garde Samuel Ramey pour plus tard :D)
Berlioz - La damnation de Faust - " sérénade". Méphisto chante une chanson morale à une fille, de son propre aveu "pour la perdre plus surement". Il n'y a qu'à écouter les paroles pour se rendre compte que ses intentions sont toujours aussi mauvaises.
Et cette fois, c'est une version concertante chantée par José Van Dam
Berlioz- La damnation. "une puce gentille" Cette fois, Mephisto se moque des chansons religieuses.. avec une pas franchement paillarde mais bien sous-entendue.
Arrigo Boito -Mefistofele "son lo spirito que nega sempre tutto". Ici Méphisto exlique son rôle en tant que démon: il est l'esprit qui nie tout, l'incarnation de la destruction qui veut simplement la négation de toute création. Un diable absolument nihiliste donc. Et si j'avais dit que je gardais Samuel Ramey de côté, c'est parce qu'il est excellent dans ce rôle là et rend bien la folie, la démesure du texte et le côté à la fois séducteur et effrayant du personnage.
Même auteur, même oeuvre, même chanteur " Ecco il mondo". Cette fois, c'est directement le rituel satanique ou Mephisto nous explique ce qui va arriver au monde. J'aime bien le petit clin d'oeil au dictateur avec le ballon.
Quittons Faust pour d'autres références
Meyerbeer - Robert le diable - "Nonnes qui reposez. " Le démon Bertram invoque les esprit de nonnes damnées. Qui vont danser plus tard une bacchanale de fantômes. Il est dommage avec un sujet pareil que l'opéra soit rarement représenté.
Quasiment inconnu en Europe de l'ouest " le Démon" d'Anton Rubinstein. Voilà l'argument ( en anglais, désolée, mais c'était ça ou russe) Désolée de ne pas pouvoir traduire le texte, chanté ici par Feodor Chaliapin (et je suis plus qu'étonnée de la qualité de l'enregistrement)
Et je ne pouvais que finir par ce moment de pur bonheur (3 voix graves), dans une mise en scène .. pleine de revenants..
Mozart - Don Giovanni - L'invitation du commandeur. Peut être mon morceau favori de Mozart, superbe trio et une superbe interprétation ( Kurt Moll - Samuel Ramey - Ferrucio Furlanetto)
J'aime beaucoup tes sélections !
RépondreSupprimerJ'ai eu un coup de coeur pour " son lo spirito" quand je l'ai découvert. Mefistofele est un opera rarement monté - en tout cas jamais chez moi à ma connaissance - que je ne connais pas beaucoup, mais pour une fois, le diable y est le personnage central. Et pour la voix du chanteur aussi au passage, tout à fait le genre de timbre que j'adore.
SupprimerWahou, quelle excellente idée de billet musical !!
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